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MUSIQUE : INSTRUMENTS de Provence

>> LE TAMBOURIN PROVENÇAL / LOU TAMBOURIN PROUVENÇAU

Le galoubet et le tambourin provençal
sont par excellence les instruments
les plus représentatifs de la Provence.

Christian SICARD à l'âge de 8 ans

Ce couple galoubet-tambourin
accompagne traditionnellement les danses
mais est aussi parfois utilisé
en tant qu'instrument soliste.
Dans la tradition, on dit que le tambourin
provençal est inséparable du galoubet...


Galoubets

Tambourins / Timbales :
Étymologie, historique, description-organologie, décoration, différents modèles en détail, la massette, fabricants, fabrication, prix, entretien, enseignement, le tambourin et l'Art, bibliographie, ...

Tambourinaires

Écoute : Galoubet et tambourin :

Partitions pour galoubet-tambourin


LE TAMBOURIN / LOU TAMBOURIN

Définition :
Le tambourin provençal (ou tympanon) est un instrument à percussion membranophone (ou plutôt à répercussion) en bois (généralement). De forme cylindrique, il possède une peau ronde de chaque côté. On "touche" (c'est-à-dire qu'on frappe légèrement) la peau du dessus (fabriquée avec de la peau de veau mort-né, donc très fine) avec une massette (masseto en provençal, c'est-à-dire "petite masse", baguette en bois avec un gros bout rond généralement en ivoire, appelé "gland"...).

Définition dans divers dictionnaires :

  • Larousse : "n.m. Tambour provençal, à fût long et étroit, que l'on bat avec une seule baguette." (Ed. Larousse) ISBN 2-03-301296-4
  • Petit Robert : "[tɑ̃buʀɛ̃] n.m. étym. 1460 ; tabourin 1449 de l'ancien français tabour « tambour ». 1765 Tambour haut et étroit, que l'on bat d'une seule baguette (l'autre main étant libre pour jouer d'un instrument à vent)." (Ed. Le Robert) ISBN 2
  • Académie Française (tome 2/2) : "" (Ed. Fayard) ISBN 2
  • Grand dictionnaire terminologique : "Instrument à percussion, variété du tambour, originaire de Provence et de Gascogne. La caisse est relativement longue, allongée (environ 70 centimètres) et de diamètre étroit (environ 30 centimètres). L'instrument se tient sous la hanche gauche et se joue au moyen d'une seule baguette, tenue de la main droite, cependant que l'exécutant, de sa main gauche, joue une mélodie sur une flûte à trois trous appelée galoubet. Ainsi joué le tambourin est connu depuis la Renaissance et peut-être depuis le Moyen Âge. Le tambourin eut son heure de célébrité à Paris durant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Les joueurs de gaboubet, appellés tambourinaires, s'en servent pour marquer le rythme. Type de composition instrumentale basé sur le principe de rythme obstiné avec base immuable." (Ed. Office québecois de la langue française, OQLF, 1979, 1989)

NB : Un tambourin, c'est aussi :

  • Un type de composition instrumentale, basé sur le principe de rythme obstiné avec base immuable, danse réputée à l'époque baroque début 18ème siècle (cf. J-P.RAMEAU, E-P.CHÉDEVILLE, ...)
  • Un petit chapeau pour dames de forme cylindrique, sans rebord et à dessus plat.

PS : Tambornet > c'est le jeu de balle au tambourin. Bien qu'il se joue exclusivement en Provence, en Italie et en Espagne, c'est un jeu qui utilise un tambour sur cadre.

Origine et historique du tambourin provençal :
On trouve des tambourins dès le Moyen-Âge : petit fût en bois. Mais l'origine du tambourin provençal date du début du 17ème siècle.

Historique :
16ème siècle : Dans le premier dictionnaire important français/latin (de Jean NICOT ~1600), le mot tambourin désigne « un jouet pour enfant avec deux baguettes »
17ème siècle : Il faut attendre la troisième édition du dictionnaire de l’Académie Française pour trouver comme définition au mot tambourin : « Instrument qui ne se joue qu’à une seule baguette… »
Il est fréquemment évoqué au tout début du 18ème siècle (44% des fêtes en 1790) puis on s'en détache dans les années qui suivent pour le redécouvrir au début du 20ème siècle.

Au 17ème, le fût est constitué de feuilles de bois découpées par des boisseliers et cintrées sur des éclisses à chaud. Il fait entre 30 et 48 cm de diamètre.
Jusqu’au 17ème siècle tardif, il ne possède aucune décoration. Mais dès la fin du 18ème siècle, à l'arrivée du classicisme, on trouve des décorations sculptées. La base des décorations est constituée de :
- cacalaus (escargot >> ondes : Motif tors)
- perles (motif au clos)
Au départ, le tambourin sert à accompagner les danses de divertissement.

En savoir + :
En 1589 (Langres), dans son livre "Orchesographie", le fameux professeur de danses, Jehan TABOUROT dit Thoinot ARBEAU, édite les premières musiques pour tambour. Cette musique est très rythmée mais on peut encore la jouer avec une seule baguette, jusqu'à ce que la musique militaire développe cet instrument. En effet, cet instrument a donc été très en vogue jusqu'à ce que cette musique requiert un musicien expérimenté, utilisant deux baguettes. Ce tambour, d'origine, semble avoir les mêmes dimensions et proportions que le tambour basque actuel, soit : 10"x10", c'est-à-dire 22 cm de hauteur et 22 cm de diamètre).
En 1636 (Paris), dans son "Traité d'Harmonie Universelle", Marin MERSENNE montre le schéma détaillé d'un instrument "qui était utilisé en Provence". Ailleurs, il montre la flûte qui se joue en même temps et donne une tablature avec les doigtés. (Ce tambourin provençal mesure 24"x14", c'est-à-dire 60 cm de hauteur et 35 cm de diamètre).
C'est donc à partir du 17ème siècle seulement que le tambourin prend sa forme actuelle, aujourd'hui inscrite dans la mémoire collective.
Puis sa littérature devient abondante à partir du 18ème siècle.

>> Lien Internet : Tabor, Histoire des dictionnaires, ...

Étymologie :
L'étymologie du mot "tambourin" est assez vague, il y a plusieurs hypothèses :
1- > du grec "Tympanion" : tambour sur lequel on ne frappait qu'avec une baguette (les Grecs s'étant établis en Provence 600 ans avant JC d'où l'olivier ...)
2- > du latin ?
3 - Les Salyens l'appelaient en langue celtique : "Tabulin"
4 - Dans d'autres localités, il est connu sous le nom de "Timpanin".
5 - Bien qu'il ne soit pas usité ailleurs qu'en Provence, on l'appelle en Italie "Tamburino" ; en Espagne "Taborin" ; au Portugal "Tamboril" ; en Catalogne "Tambori" ...

En tous cas, le mot "tambourin" s'impose à partir de 1705.
On peut ainsi trouver cet instrument sous les diverses appellations suivantes : "le bourdon, le tabourin, le tambour, le tambourin"

Organologie :
Le tambourin provençal est composé :
- d'un fût
- de deux peaux
- d'un système de tension
- et d'une bretelle
Le modèle standard que l'on retrouve dans les groupes folkloriques a un fût cylindrique de 70 cm à 80 cm de longueur et 35 à 37 cm de largeur. (Mais on trouve aussi des tambourins minuscules et quelques gros diamètres faisant jusqu'à 48 cm !), composé de 3 à 6 panneaux cintrés et sculptés à la main.
Le fût possède une peau de chaque côté. Ce qui distingue le tambourin provençal d'un autre tambour cylindrique lui ressemblant, est qu'il possède une peau de veau mort-né, très fine. Ceci est en outre sûrement une preuve que l'on en jouait de préférence à l'intérieur. Ainsi, on peut même affirmer qu'un défilé folklorique est contre nature ou en tous cas, non originel. (À Nice et même à Avignon, on trouve des écrits décrivant plutôt des fifres et des bachas pour les défilés, pour l'extérieur.)
Les peaux sont enroulées sur des cercles de section carrée (baguettes de noyer ou de hêtre qui sont cintrées). Des cercles, de section ronde et peints en rouge, surmontent les peaux. Ils sont munis d'environ dix boutons chacun. Ces boutons permettent le passage d’un cordonnet de chanvre (dit aussi « lacet ») agrémenté d'une dizaine de passants en cuirs. Ces passants coulissent de bas en haut, ils assurent le maintien des cercles et permettent de modifier la tension des peaux.
Le tambourin provençal est également constitué d'un timbre, appelé chanterelle. (En provençal, on l'appelle "la cantarello" ou "la sedo" qui signifie "la soie"). La chanterelle est une sorte de petite ficelle tendue sur la peau du dessus, qui vibre à la résonance de la peau. C'est l'un des éléments les plus importants du tambourin, en plus de sa sonorité caractéristique. Car cette cordelette extrêmement fine (lacet de chanvre de 6/10 mm de diamètre), tendue sur la peau de dessus (celle où l'on frappe), permet de donner la résonance bourdonnante de cet instrument. Le réglage de la tension des peaux a pour but d'obtenir une vibration aussi continue que possible de la chanterelle. Elle peut être remplacée parfois par une tresse de cordes de boyau. Pour l'attacher, on la glisse entre la peau et le cerceau de dessus. En provençal, on dit que « lou tambourin crespito », c'est-à-dire qu'elle donne à l'instrument une sonorité de crépitement de feu. On dit aussi qu'il « vounvounejo » (sonorité strigulante). PS : On doit à Alain BRAVAY la trouvaille de régler la chanterelle non pas en tirant directement dessus mais en tirant sur un bout de cuir glissé entre la chanterelle et le cercle. À Marseille, on dit que le tambourin bourdonne comme "un tombereau de gravelas".
Le petit trou souvent travaillé (en forme de coeur, d'étoile, ...), placé généralement au milieu du tambourin sous la bretelle, s'appelle l'évent acoustique ; il sert à faire sortir le son, afin de rétablir l'équilibre de la résonance, donc de réguler la pression interne de l’instrument.. Précisons que certaines personnes nommaient parfois, à tord, ce trou : "Âme".

Tambourin (42 / 76 cm) réalisé par Jean-Pierre MAGNAN à la demande de Jean-François en 1990.

Matériaux :
Les matériaux utilisés sont traditionnellement pour :

  • le fût : le bois (principalement en noyer, également en hêtre, tilleul, contreplaqué, pin sylvestre, érable) + André GABRIEL a même inventé un tambourin en matière plastique, un autre en aluminium, un autre en argile, un autre en verre, et un autre pliable (voir plus bas) !
    Pour la décoration du fût, le luthier peut parfois aussi utiliser du palissandre, du chêne, de l'amandier, de l'arbousier, ...
  • les cercles de tension et contre-cercles de roulage destinés à recevoir la peau : jonc, lamellés-collés, de bois de hêtre, de noyer, de frêne ou de châtaignier
  • les boutons de bretelle : os, ébène, ivoire, buis, olivier, palissandre, ...
  • les grenadières (ou regancho) : faites avec du métal de récupération (poignées de tiroir de meubles, ...) ou réalisées spécialement par un ferronier.
  • les picots-boutons : métal, ivoire, os, buis, ébène. (Appelés "Lei clavado" en provençal)
  • les clous : bronze ou cuivre (pour poser le tambourin par terre sans abîmer les picots).
  • la sangle, la bretelle de maintien : courroie en cuir, tissu, ...
  • les passants, coulants, ou tirants : cuir (cousu ou agrafé)
  • les ficelles, les cordes de serrage : chanvre (vraie corde de chanvre tressé ou chanvre guindé de matelas), appelées "La chasso" en provençal.
  • les peaux : veau mort-né, chevrette, mouton, chien, âne, lapin, ...

Et le tambourin peut être de toutes formes, de toutes tailles et de matériaux originaux ...

Poids : Un tambourin traditionnel (en bois, proportions standards, ...) pèse entre 2 et 5 kg.

 

La décoration :

On peut affirmer sans grand risque d'erreur que les tambourins provençaux antérieurs au 18ème siècle ne présentaient aucune sculpture.
Peut-être quelques uns étaient-ils peints, comme on peut le voir sur des instruments analogues représentés sur les fresques de la coupole de l'église de Saronno (Italie) ou sur les tambours de la garde suisse du Vatican par exemple.
Les sculptures initialement assez simples, constituées de filets droits, se sont progressivement diversifiées et multipliées. L'ensemble du fût présente une alternance symétriquement organisée de filets droits ou tors, des enfilades de perles (avec ou sans fil), des motifs oblongs, des rubans, des faisceaux, ...
La sensibilité baroque qui préside à l'organisation de la sculpture considère le fût du tambourin comparable à celui d'une colonne (antique, onirique ou composite). Le tambourin devient alors à la fois instrument de musique et meuble à fonction décorative...

Résumons >>> 5 cas de figures :

  1. Beaucoup de sculptures : La décoration peut être partout autour du fût. On distingue le panneau de montre (celui que va voir le spectateur), le panneau de bretelle (se trouvant sous la bretelle ou sangle, il est souvent personnalisé, le spectateur ne le voit pas), le panneau de dessous (que personne ne voit, il n'est pas souvent décoré), ... On trouve aussi parfois quelques coquetteries sur la bretelle ... Le reste du fût alternant des filets droits (ou baguettes droites) et tors.
  2. Décoration félibréenne : Symboles du félibrige (Buste de Frédéric MISTRAL, cigale, pervenche, rameau d'olivier, Arlésienne, étoile à 7 branches, ...)
  3. Sobre, classique : Alternance de filets droits, de filets tors et de rubans. > Décoration la plus courante.
  4. Rien : On trouve aussi certains tambourins qui peuvent ne pas être décorés du tout et rester sobres, simplement : c'est tout de même le son qui compte avant tout !
  5. Peint

Parfois, le fabricant du tambourin met sa signature sur l'extérieur du fût (pyrogravé, écrit, ou sculpté)

+ Voir plus bas le détail des 60 tambourins d'André GABRIEL !

Tambourin de Marius CHEVALIER - Musée du Vieil Aix

Tambourin de Marius CHEVALIER - Musée du Vieil Aix
Le menoun : Tambourin d'André GABRIEL
Lou tèi : Tambourin d'André GABRIEL

Celui qui en joue s'appelle un tambourinaire. Il joue à la fois du galoubet et du tambourin provençal. Pour cela, il joue du galoubet avec la main gauche et tape sur le tambourin avec la masseto (tenue par sa main droite). La massette, maintenue du poing ou du bout des doigts, de la main droite, vient toucher (il s'agit plus d'un contact que d'une frappe) la peau supérieure du tambourin sur laquelle est posée la chanterelle.

+ Voir page spéciale sur la masseto.

La massette varie du modèle standard à l'exemplaire étudié et adapté au jeu du tambourinaire. Du soin apporté à sa réalisation dépend la qualité de la frappe obtenue. > Voir les 60 massettes d'André GABRIEL.

Parfois, le tambourinaire utilise autre chose que la massette traditionnelle. C'est-à-dire par exemple : un balais de batterie, une baguette, une mailloche ou un stick, ...

La masseto

Exemple de célèbres tambourinaires d'autrefois (par ordre alphabétique) : Pascal ARNAUD, Joseph BOEUF, Marius FABRE, Alexis MOUREN, Marius SICARD ; et d'aujourd'hui : Sébastien BOURRELLY, Patrice CONTE, Jean COUTAREL, André GABRIEL, Romain GLEISE, Maurice et Pierre GUIS, Nicolas KLUTCHNIKOFF, Jan-Nouvé MABELLY, Maurice MARECHAL, Miquéu MONTANARO, Claude NERI, Bernard PROUST, Jean-Louis TODISCO, et bien d'autres encore ...

Outre le tambourin provençal, le musicien peut également utilisé une timbale provençale : compagnon du tambourin traditionnel, la timbale est un tambourin de petite taille (mais souvent un peu plus large), sans timbre, monté de peaux épaisses avec des cercles de fer. Le son est sourd (donc il paraît plus grave) et plus bref, en opposition avec les vibrations continues de la chanterelle du tambourin. C'était autrefois l'apanage du chef des "bandes de tambourins". Elle est frappée avec une mailloche.
Il existe aussi les timbalons (paire de petites timbales de poterie ou de cuivre, portées à la ceinture, comparables aux nacquaires (ou nacarats) médiévales ou orientales).


[Remonter]


DIFFÉRENTS MODÈLES DE TAMBOURINS

Outre le tambourin traditionnel, de nombreux facteurs et tambourinaires cherchent à faire évoluer cet instrument, à trouver de nouvelles sonorités, ..., en inventant de nouvelles formes, en utilisant de nouvelles matières ...
Voici quelques uns des plus célèbres tambourins créés par André GABRIEL (parmi les 80 de sa collection personnelle)
Chacun a son nom (comme cela se pratiquait pour les tambourins du Flourège ("lou flourege") d'Avignon vers 1920), son histoire, sa symbolique, ... (Remarquez que chaque tambourin est joué avec sa propre massette personnalisée !)

"Le Jean-Florent"

+ NB : Pour la naissance de son fils, André GABRIEL a même utilisé un berceau en forme de tambourin !
(offert par les tambourinaires Gilbert GAY, Joseph BARTHELEMY et Serge ROUX)
Mais il n'y est resté qu'un jour, il a grandi trop vite ...

« Le Jean-Florent »
(Le prénom du fils d’André GABRIEL)
[A.GABRIEL et J-P. MAGNAN, 1991]

Construit dans un style classique (18ème siècle), sculpté par J-P.Magnan, l’idée était de concevoir un tambourin comme une colonne de la Grèce ancienne.
La décoration est donc végétale façon Louis XIV repris par l’école Boule (ébéniste) sous Napoléon III. Sur le tambourin classique, la frise végétale n’a pas de début ni de fin. Sur le Jean-Florent, au contraire, il y a un début, un développement, et une fin.
La décoration de ce tambourin a été faite de façon intimiste, comme une anamnèse (c’est-à-dire que la décoration résume toute la vie du tambourinaire, comme sur l’épée de l’académicien). Sorte de carte génétique, intellectuelle et psychique.

Cette décoration végétale oppose et réunit en même temps, la musique populaire rurale :

  • Fleurs (rose sauvage, lys, bouquet champêtre, ...)
  • Blé
  • Vigne
  • Cigale, pervenche, ...

et la musique savante :

  • Végétation greffée : rose (transformation de la rose trémière)
  • La partition
  • Eléments de théâtre avec cordons pour tirer le rideau.
  • Initiales du tambourinaire, placées sous la sangle et sur les boutons d'ivoire : "Le tambourin est vous-même et vous êtes le tambourin". Ici > A G

Dans les années 1910-1920, apparaît le panneau de montre qui donne un enseignement symbolique. Celui-ci en possède 3 interchangeables :

  1. Panneau à décoration baroque ("tarte à la crème") : sculpture ruban avec "Ultima ratio regum" (La dernière raison des Rois, avant la guerre, devise que Louis XIV inscrivait dans le bronze de ses canons) > Jeu de mots avec le fût du tambourin comparable au fût d'un canon. PS : Le congrès de Vienne de 1815 avec Napoléon qui fut sauvé par des musiciens et danseuses.
  2. Panneau à décors traditionnels en filets ; en fleur de noyer de pays mais sobre (Voir ci-contre)
  3. Espace où peut s'exprimer la création contemporaine, laissé libre à un créateur actuel : lune, soleil ... Ici, oeuvre dessinée par Maurice TER MARKARIAN et sculpté par Jean-Pierre MAGNAN.

"Le point carré"

Remarque : Ce tambourin possède un seul motif cylindrique.
C'est un petit tambourin que l'on trouve sur le panneau du "paraître" lorsque l'on ouvre la petite porte centrale !

« Le point carré »
(Parallélépipédique de section carrée. Tout est carré ...)
[A.GABRIEL et sculpté par J-P. MAGNAN, Orange 28/07/1995]
Cuir, ivoire, laiton, bois, noyer, corde, peau. 72 x 38 cm.

Construit à l'image du seul végétal carré naturel : le bambou japonais (kimono bambousa quadrangularis).

Dedans, on trouve deux croisillons-ressorts (rigidificateurs, tiges en haut et en bas) qui empêchent l'effondrement des surfaces planes sous l'action de la tension des cordes et des peaux.

Tout est carré, même les boutons. Il est constitué de 4 panneaux de surface vraiment plane. Chaque face a une décoration différente :

  1. Le paraître (partie qui se voit de face) : Colonnes composites, fausse perspective italienne, symétrique, dallage, ... Une petite porte au milieu s'ouvre sur un petit tambourin.
  2. L'être (partie cachée, côté jambes) : Gloriette de fond de jardin 17è s. : Deux fontaines du savoir et deux fleurs (rose sauvage et greffée) représentent le contraste entre la société rurale et la bourgeoisie. Et le rossignol (symbole de la nuit) et la lune d'un côté, l'astre du jour de l'autre, symbolisent le défilement de la vie, des heures qui s'écoulent. Tout est concave : chapiteaux plus forts en haut qu'en bas. Pas de fond. Un galoubet et une massette s'alignent avec le fameux petit tambourin se trouvant sur le "panneau du paraître" juste derrière, une porte qui s'ouvre.
  3. Le moi, le tambourinaire (panneau de bretelle, personnel) >> À l'endroit où l'être et le paraître convergent, c'est vous ! (analyse de Gémeaux !) : Décoration inspirée d'un tapis Renaissance fin 14ème siècle >> Sous la sangle : un gros médaillon avec les initiales AG exagérées volontairement, bouquets avec fleurs en forme de coeur, angelots qui enserrent des feuilles d'acanthe (art corinthien) et qui tiennent des draps façon tenture. Le travail du sculpteur consistait à partir des hauts reliefs, puis redescendre vers des bas reliefs (mise en abîme) et revenir enfin de nouveau à des hauts reliefs (ici les motifs de réganche marquent la renaissance !).
  4. Le dessous : Variation sur une feuille d'acanthe (grec), végétaux, avec une petite échancrure pour donner de l'espace au motif symétrique ...

Avantages : Longue chanterelle sonore, L'accord se fait par les passants d'angles ou de façades.
Inconvénient : lourd et difficulté de trouver des peaux.

Sa massette est bien sûr elle aussi carrée mais c'est également une massette à parfum ...

"Li tres camin de Malijay" : tambourin triangulaire

« Lei tres camin de Malijai (04) »
(Triangulaire ou presque, légèrement arrondi. Très léger ...)
[A.GABRIEL et Jean-Claude BOURRIER, Pâques 1999]
Cuir, laiton, fer, bois de contreplaqué, peau, bois, corde. 76 x 48 cm.

Ce tambourin, de section triangulaire, illustre les 3 hypostases, c'est-à-dire les trois états de la Trinité (chez les catholiques romains). Mais aucune décoration sculptée. Ce tambourin reste un prototype.

Travail d'équilibre difficile : l'arête ne doit pas être dans les jambes, et le pointu, alors devant, "peut servir à piquer le tambourinaire de devant lors d'un défilé pour qu'il avance plus vite !"

Les cerceaux sont bien sûr de section triangulaire. Ils comptent beaucoup plus de boutons-picots (donc de cordages) que d'habitude pour un tambourin cylindrique standard ; ce qui permet d'avoir une tension plus égale, plus homogène.

À l'intérieur, des filins d'acier maintiennent galbés les trois panneaux, évitent les contraintes de pression et favorisent ainsi une meilleure résonance (à la manière d'une proue de navire).

Il est très léger car le fût est construit en bois de contreplaqué.

Sa massette, triangulaire aussi bien sûr, est faite en châtaigner.

"Le huit reflets" : Tambourin télescopique déplié"Le huit reflets" : Tambourin télescopique plié

Voici le "Huit reflets" ouvert, et ensuite plié.

« Le huit reflets »
(Tambourin télescopique ... pour le voyage)
[A.GABRIEL et J-P. MAGNAN, Orange 15/06/1992]
Bois, fer, cuir, ivoire, laiton, corde, peau de chevrette. Déplié : 71 x 44 cm ; replié : 37,5 x 43 cm.

En hommage au chapeau-claque (haut de forme qui se replie) ou chapeau mécanique comme on disait alors.

On peut le réduire de moitié. (Allongé, il mesure ? de longueur, et seulement ? cm quand il est replié) On remarque alors que la variation de longueur du fût ne modifie pas la sonorité !

Pour le transport, André GABRIEL a fait faire en outre un magnifique étui en cuir avec ses initiales sur le dessus : AG. Il laisse un espace sur le dessus pour y mettre un tambour de basque et contient une trousse de nécessité contenant des tournevis, des rustines, de la colle et les petites tiges qui permettent d'enlever la chanterelle pour transformer le tambourin en timbale... (que l'on voit derrière SON épaule gauche sur cette photo) Cet étui a été réalisé par Paul COEUR et Louis FATORE de Graveson (en 1994).

"La bauxite" : Tambourin en aluminium

« La bauxite »
(Tambourin en aluminium ..., c'est l'alu !)
[Alban VUOLO, 2000]

Le fût est constitué de deux coques vissées. Tout est en aluminium : le fût, les cerceaux et les rivets.

La sangle et les cordons sont blancs pour l'esthétique ...

Le son n'est par contre pas terrible : le son est très brillant et riche en harmoniques mais on entend "beaucoup trop de note" ... L'instrument est un peu lourd car en métal et fragile car l'aluminium se cabosse facilement.

PS : Ce tambourin se joue normalement avec une massette en aluminium.

"La terre en clivage" : Tambourin en argile

Il en a fait deux en argile :

« La terre en clivage » et « La terre qui chante »
(Tambourins en terre cuite ... (très fragile))
[Daniel DIDIER et A.GABRIEL, ?]

Ce dernier fait référence à la légende de l'arc en terre, en opposition à l'arc en ciel. À la limite de ces deux arcs se trouverait l'absolu de l'Art !

Sa taille a été limitée par la dimension du four du potier.

La décoration est laissé à la libre inspiration du potier. Elle fait appel à la technique de l'estampage et du traçage.

Il est joué avec une massette en terre (de Mireille CHOPIN).

"La coupo sacrado" : Ver, vers, verre, vert, vair, ...

« La coupo sacrado »
(Sûrement un des plus beaux, car transparent, il reflète les rayons lumineux ...)
[J-C.CHAPUIS, 1993]
Cuir, bois, chanvre, peau de chevrette, fer, borosilicate. 77 x 33 cm.

"Vers un écrin de verre
Aux verts reflets
En vers allégoriques,
Un ver soyeux tisse un écu de vair."

Transparent car en borosilicate, il est aussi fragile que du verre. Ce tambourin dispose d'un évent acoustique à ouverture variable, afin de s'adapter rapidement à l'hydrométrie de chaque lieu où il se trouve ...

Cette fragilité rapproche le tambourinaire de son instrument !

PS : Ce tambourin se joue normalement avec une massette flexible en borosilicate.

La gouttière en fonte

« La gouttière d'Espérandieu »
Tambourin en fonte ... (très lourd, environ 12 kilos)
[A.GABRIEL, ? ]

Il s'agit d'un tambourin réalisé dans une descente d'eaux pluviales en fonte, du Conservatoire de Musique de Marseille situé dans le palais des Beaux-Arts construit sous le second empire par l'architecte ESPERANDIEU.

Tambourin du Moyen-Âge

Tambourin médiéval :

Le tambourin du Moyen-Âge (tel qu'on le rencontre dans l'iconographie vers les 13ème et 14ème siècle)

Petit, la sangle se tient sur le poignet et non au niveau du coude.

Il est en tous points comparable au tamboril da Majorque qui accompagne le fabiol.

Tambourin gonflable, rond, (en cours d'élaboration !) ...

Dans la collection d'André GABRIEL, on pourrait citer encore :

  1. « L'Odyssée » (Bruno CARTOUX et A.GABRIEL, 2001) : Tambourin qui se roule, idéal pour le voyage (complètement pliable) : C'est en fait un ensemble de 2 tambours sur cadre mis sur un fût enroulable. Tambourin de voyage oblige, il porte le nom du héros ionique de l'Odyssée du grand Homère (Ellyade, Odisseus, Ulysse). Les cordages et coulants sont remplacés, comme dans le "Huit reflets", par des mécanismes à vis. L'intérieur est plastifié pour éviter l'effet d'assourdissement de la toile sur laquelle sont collées les lattes qui constituent le fût.
  2. « Le souverain » (MICHEL, vers 1850) : Tambourin en noyer blond de pays (Couleur miel qui, dit-on, plaisait à Louis XIV, bien qu'ici ce ne soit pas l'époque). Motifs travaillés au rabot (motifs linéaires) et aux ciseaux (Les facettes renvoient le jour : alvéoles et reliefs qui accrochent la lumière, quelque soit la façon dont on les regarde). Petits festons barrés. L'évent acoustique est en forme de petit coeur.
  3. « Les thermes galantes d'Antonin » (André FABRE, 1962) : Tambourin en noyer. Le médaillon central du panneau de bretelle présente un entrelacs de deux cornes d'abondance, ce qui n'est pas fréquent sous la gouge de cet excellent fabricant qu'est A.FABRE.
  4. « L'Aubanel » (Marius FABRE, 1961) : Tambourin avec des peaux très fiables. Ce tambourin fut commandé à Marius FABRE par Georges AUBANEL, compositeur, de la famille du célèbre poète. Yves ROUSGUISTO en fit l'acquisition à la disparition du commanditaire. Aujourd'hui, c'est A.GABRIEL qui en a le privilège.
  5. « Le Marie-Mauron » (attribué à MICHEL, env 1850) : Ce tambourin présente une étonnante déformation et usure au point de contact avec la jambe du musicien, ce qui laisse supposer qu'il fut beaucoup joué ...
  6. « L'aparamen » (Marius FABRE, 1971) : Tambourin en hêtre, fabriqué à l'origine pour le groupe folklorique de Chateau-Gombert (Suzon CAILLOL, alors responsable du roudelet félibren de Castèu Goumbert, avait commandé et acquis auprès du facteur barjolais, deux instruments assez semblables). Le second appartient désormais à Anne PONCET-DALMON.
  7. « Lou crespèu » (attribué à CRESPAUD, 1860 env) : C'était un tambourin de présentation car il est encore dans son moule (en résineux), et est fait pour être lu verticalement : lyre verticale (allégorie). Le buste de F.MISTRAL sculpté est inachevé. Cigale en gros relief pour être vue de très loin.
  8. « Il sant Angello » (de l'Abbé GUIDEL, vers 1960) : Tambourin en contreplaqué, sans aucun décor, fabriqué dans le cadre des activités manuelles de l'orphelinat des saints Anges de Marseille (sainte Anne) dont l'Abbé GUIDEL était l'aumônier. La couleur du fût est très foncée, la bretelle est d'origine (en tissu cousu). Les réganches sont fabriquées dans des clés coupées. Les passants ont une couture latérale (sur le côté). Les picots ont été faits avec des clous d'isolation électrique. Les cerceaux sont de section parallélépipédique rectangulaire (et non circulaire), peints, en bois de tami (contrecollés de planches de bois), faits à partir de cerceaux de jeux d'enfants récupérés. Léger. Cet instrument a appartenu à André CHANOT. Les vieilles peaux très fines que l'on trouve dessus et dessous, sont d'origine.
  9. « L'Abéric Melquion » (Joseph BŒUF, 1922) : Tambourin ayant appartenu à A.MELQUION qui était le neveu d'Alexis MOUREN. Comme son oncle, il fut aussi musicien aux "tambourinaires de Sant'Estello" et chocolatier à Marseille. Les boutons de bretelle sont en ivoire avec âme buis ... Passants cousus avec du fil chinois, croisé. Les cercles ont été refaits par J-P.MAGNAN.
  10. « Le boeuf sur le toit » (J.BŒUF, ?) : Tambourin en noyer d'Amérique. Or ce noyer exotique est fragile. Il s'est fendu et a été réparé avec des renforts en tasseaux clairs que l'ont peut voir à travers la peau. Les boutons de bretelle sont en ivoire d'origine (et non en os). Ondes travaillées rapidement à la toupie, donc présentant des méplats.
  11. « Le servant au carquois » (Ferdinand BAIN, 1950 ?) : Tambourin commandé par Joseph-Noël CLAMON pour l'académie provençale d'Avignon qu'il présidait. Pourquoi ce nom ? Car il y a un arc et des flèches au milieu du motif de bretelle. Fait en beau noyer de pays, restauré le 07/07/1988 par Marius FABRE avec des réganches de luxe (faites par un ferronnier de Bagnols). Sur la partie basse de bretelle se trouve la partie greffée : roses // Sur la partie haute se trouve le bouquet sauvage : olivier, laurier, fleurettes et pervenche. Ce motif oblong style Louis XVI est sans fil ? (motif oblong et perles). Les boutons-picots en ivoire ont été tournés plus récemment par G.SUPERBE.
  12. « Le benvengu » (F.BAIN, 1952 ?) : Tambourin en noyer. Décoration classique : alternance de filets droits, de filets tors et de rubans. L'évent acoustique en forme de trèfle à 4 feuilles a été rajouté plus tard par Marius FABRE, au milieu du panneau de bretelle ... Les motifs de rubans tournent à gauche et à droite en symétrie ... Les réganches sont particulières ...
  13. « Le carboulet nitescent » (Ernest NAUZIÈRE, 1909) : Tambourin en noyer avec réganches d'époque. Il est construit dans des proportions orginales : sa hauteur n'est pas proportionnelle à son diamètre. Sculptées de manière angulée, les tulipes sont par exemple orientées par demi-longueur. On trouve des motifs droits quadrangulaires et semi-circulaires sur le dessus. Et des motifs tors foliés style Louis XV, (Motif qui se reproduit par l'alternance de 1 fleur, 2 fleurs, 1 fleurette ; un autre motif représente des perles ; enfin un troisième représentant des rubans qui se combinent avec un trou au milieu de chaque rond, afin de donner de l'ombre et du relief quand on le regarde : ces motifs ne sont pas plats sur le dessus mais plutôt un peu galbés.) Précisons que ce tambourin avait été transformé en colonne style Napoléon III (posé sur un disque en marbre, entretoise en croisillon au milieu, sellette en marbre dessus) sur laquelle était posée une statue de style Louis Philippe.
  14. « Lou mèstre doú clavié » (MICHEL, 19è) : Ressuscité plusieurs fois (car mangé par les vers ...), ce tambourin est donc assez léger. La restauration aura duré 10 ans. Effectuée par G.SUPERBE, celui-ci a bouché les trous avec de la résine, ce qui donne désormais au tambourin des reflets dorés, et une couleur foncée plus que de raison. (PS : Ainsi il ne faut surtout plus cirer l'extérieur, sinon la partie de surface risquerait de se dissoudre). Motif style Louis XV. Sur le motif de bretelle, on trouve un coeur sculpté à l'envers initialement (par rapport au haut/bas) > bizarre ! Acheté en septembre 1989 par A.GABRIEL, le jour du dernier concert de Pierre BARBIZET au Théâtre du Gymnase à Marseille.
  15. « Le Reynaud » (MICHEL, ?) : Ce tambourin a appartenu à l'ancien timbalier de l'opéra d'Avignon. Fait en noyer de pays (c'est-à-dire un bois qui a poussé dans un sol sec et rocailleux). La partie qui entoure le motif de bretelle à des festons qui ne sont pas en demi-lune (c'est-à-dire pas fermés) et que l'on trouve sur deux rangées. On peut observer sur le fût une cassure avec une réparation d'époque et d'autres plus récentes. Les passants sont rivetés et la bretelle est noire. Ce tambourin n'est fait que de 3 ais (= 3 planches > Latin : axis) seulement, 2 très grandes et une minuscule de moins de 8 cm, qui sert de planche de bretelle. (Ce qui est rare, d'habitude, il y a en général 5 ou 6 ais).
  16. « La révolution » (MICHEL ou artisan aixois ou marseillais) : Très gros tambourin (45 ou 48 ? cm de diamètre) en beau noyer teint avec du sang de boeuf qui lui donne une couleur foncée. Il est donc très lourd. Les passants en cuir sont faits maison. Décoration style Louis XVI : tulipes accouplées par deux + perles + ondes. (A.GABRIEL l'a découvert à Paris en 1980)
  17. « Le sphinx » (RAPETTI, 19è) : Tambourin en contreplaqué collé. Décoration sobre : seulement des filets droits et un panneau de bretelle représentant les symboles félibréens, typiques des groupes folkloriques des années 1850 (c'est-à-dire le buste de F.MISTRAL, une étoile à 7 branches, un rameau d'olivier et une arlésienne). Réparé par André ROUX. Cercles en cuivre et passants agrafés.
  18. « Lou vedèu ou l'abiho » (fils de J.BŒUF, 1935) : Vedèu = veau car tambourin du fils de J.BŒUF ; et abiho car l'abeille est fille du boeuf selon Virgile. Signature pyrogravée où le fils de BŒUF a enlevé le "J" de Joseph ! En noyer veiné. Déco : Les ondes représentent un vrai jonc. Sur le panneau de bretelle, on trouve des branches de chêne avec des glands et quelques cupules de glands , la Coupo Santo, et au milieu un cartouche libre où André GABRIEL a rajouté ses initiales AG. Dimensions : 71 x 38,5 cm.
  19. « Etchémaurel-Agarégay » (I.MAUREL, vers 1760) : Nom basque. Tambourin en très beau noyer nerveux. Les peaux sont d'époques, corroyées. Il fait partie des premiers tambourins sculptés, ce qui explique qu'il n'y a que des filets droits. Plus tard, certains filets droits ont été re-sculptés en perles, en rubans, en motifs oblongs (de forme allongée) style Louis XVI ou carrément enlevés. (PS : Il est intéressant de remarquer que de nombreux luthiers ont ainsi travaillé sur ce tambourin à travers les âges : I.MAUREL en premier a construit le fût, F.BAIN a re-sculpté les motifs, A.ROUX a restauré la couleur, M.FABRE a refait les cercles, G.SUPERBE > Stabilité). Également, on remarquera que tous les propriétaires successifs de ce tambourin ont inscrit leur nom à l'intérieur du fût : Henry GONNET (1832), Amiel (Tambourinaire Marseillais, 1920), Denis EMERY (Président des tambourinaires de Sainte Estelle, 1954), Georges BRAUN (Tambourinaire Oc, 1980) et A.GABRIEL (1992).
  20. « Le baudrier d'Orion ou le menoun » (?, vers 1860) : Ce premier nom a été choisi car il y a 4 étoiles sur le panneau de bretelle. (PS : Il faut savoir que l'on en voit 3 à l'oeil nu dans le ciel, mais qu'il y en a bien 4 en fait !) Quant à menoun (= bouc châtré ou reine des abeilles, bref celui qui mène) car on met 3 pompons (floca ?) sur les béliers. Grandes réganches. Petits picots en ivoire ressemblant aux plots que l'on trouve sur les ports. (Tambourin ayant appartenu à BOYER, tambourinaire de Roquevaire) Enfin, le second nom vient du titre d'un roman d'Alain CADEO (1993).
  21. « La brouqueto » (J.BŒUF, ?) : Tambourin marqué plusieurs fois du fer du luthier , en noyer d'Amérique (donc fragile), réganches forgées , décor simple en filets droits, réparé par G.SUPERBE.
  22. « Le ciel au ventre » (anonyme, début 19è) : Tambourin en noyer épais, lourd. Les deux réganches sont de type marine (c'est-à-dire que ce sont des anneaux mis sur un élément forgé ou en laiton). Pas de sculpture sur le panneau de bretelle, seulement un trou en forme de petit trèfle qui sert d'évent acoustique au milieu, et des filets droits tout autour du fût (avec une partie semi-circulaire assez étroite sur le dessus).
  23. « Le Lucenay » (MICHEL?, ?) : Son nom lui vient de son propriétaire : Georges de LUCENAY (qui était bouquiniste en Avignon et musicien). Recouvert d'une patine très brillante, ce tambourin fut restauré par J-P.MAGNAN et G.SUPERBE vers 1990. Des interventions antérieures, au papier de verre et à la laine d'acier, ont quelque peu atténué le relief des sculptures. Remarquons que là aussi, tous les propriétaires se sont marqués à l'intérieur du fût. L'évent acoustique est décoré par une pièce d'argent.
  24. « Le Denant ou Lou tèi » (DENANT, 1750 env) : Signature pyrogravée du luthier . Gros tambourin mais léger car fût en tilleul (très rare). Déco sobre : only des filets droits et un petit trèfle comme évent acoustique. Petites réganches PS : Un tambourin similaire, du même fabricant, est aujourd'hui conservé au musée de Munich et enfin un troisième appartient au tambourinaire Rémi VENTURE.
  25. « Lou biou » (J.BŒUF, 1910 env) : Vrai noyer de pays très lourd. Esthétique archaïsante : déco très sobre, pas de sculpture devant, même l'évent acoustique n'est qu'un simple petit trou , alternance de filets droits et d'ondes. Les réganches dépareillées sont fragiles par rapport à son gros poids, ce sont des poignets de tiroirs car elles sont mobiles dans un seul sens.
  26. « L'Orfeo » (MICHEL, milieu 19è) : Très sobre, classique. Réganches dépareillées ...
  27. « Le padouan » (MICHEL ?, 19è) : Ce nom car il fut, après sa restauration, inauguré lors d'un concert à Padoue. Tambourin très cossu, esthétique bourgeoise car très beau noyer avec sculptures en relief dépassant 1,5 mm et les filets sont resserrés. Le motif du panneau de bretelle dépasse les réganches, les sculptures vont jusqu'aux cercles, jusqu'au bout ! Les entrelas entourent le médaillon et des feuilles viennent même légèrement dessus ce médaillon central, cela pour donner plus de réalisme. A chaque bout, on trouve des rameaux d'olivier (très fournis en fruits). Sa large bretelle est en cuir véritable.
  28. « Le hyaloïde ou Quand vos fantasmes deviennent réalité ! » (Jean-Marie STRANGI, ?) : Tambourin en verre organique (donc il jaunit avec le temps). À l'intérieur, se trouve un rossignol style mexicain, en carton, que l'on peut actionner, animer, agiter, à l'aide d'une ficelle ... Les cerceaux sont en laiton chromé. Il n'y a pas de boutons de bretelle, ce sont des lacets.
  29. « La Magdeleine » (MICHEL, 1850 env) : Ce tambourin tire son nom du boulevard où est située la nouvelle maison d'A.GABRIEL à Marseille. Il n'y a rien sur le panneau de bretelle à part un petit coeur servant d'évent acoustique. On peut remarquer la qualité des réganches d'origine. (Tambourin découvert à Paris)
  30. « Le Grand Didier ou l'Hyménée » (MICHEL, vers 1890) : Décoration austère. Restaurations d'époque : Agrafes et non résine ! Rejoué pour les première fois après restauration pour les noces de Bernard RINI (d'où son nom !)
  31. « Le I.A. trois fois » (?, 19è) : Ce nom en raison des mystérieuses initiales "IA" gravées de part et d'autre d'un petit trèfle, évent acoustique, aménagé au centre du panneau de bretelle. Une étiquette à l'intérieur porte la mention suivante : "Manolas harmoniums - 5 rue des bergers Marseille - téléphone : Garibaldi 66-65, réparé le 07/06/1947". Déco classique : filets droits et ondes assez resserrées.
  32. « Le Massalia » (19è) : Tambourin très foncé, acquis par A.GABRIEL pendant les préparatifs de la Massalia (fête commémorative des 2600 ans de la fondation de Marseille). Les réganches ont disparu et leurs trous sont abîmés. Déco : sur le panneau de bretelle, les alvéoles de l'élément végétal semblent creuses + perles ... (Restauration en cours)
  33. « L'abondance » (MICHEL ?) : Décoration avec deux petites cornes d'abondance ... (Restauration en cours)
  34. « Les remparts de la Comédie » (1990 env.) : Décoration sobre et classique : seulement des ondes et des filets droits. Tambourin trouvé à Montpellier et acheté à Avignon (d'où son nom). Restauré mais la patine foncée d'origine a été conservée. Très léger car mangé par les vers. Ses passants en cuir sont très étroits, ce qui donne un parrallélisme avec les filets droits. Les boutons de bretelle sont mi-ivoire/mi-bois. La répartition des peaux est contradictoire car celle du dessus est assez épaisse et la peau du dessous est fine. Cela afin de rattrapper le son du fût.
  35. « Lou sant Estellen » (J.BŒUF, 1920 env) : Tambourin personnel de Joseph BŒUF. Exposé à New York en 1937 et revenu cassé en 5 morceaux ! André l'a racheté au petit fils de BŒUF (qui se nomme Georges), l'a restauré et l'a inauguré à l'occasion de la Santo Estello d'Aix-en-Provence en 1995, d'où le nom. Le fût en noyer exotique (d'Amérique du nord). Très belle décoration devant : cigale, rameau d'olivier, Coupo Santo, et pervenche des Felibre. Un grand "B", initiale de BOEUF, est enchevêtré dans le pied de la coupe. Précisons que le devant est mieux travaillé et plus joli que le motif du panneau de bretelle ! L'évent acoustique est un petit coeur. (Remarque : Le tambourin de CAJEAN, de Mazargues, est en tous points comparable : un "C" est enlacé dans le pied d'une coupe). Dimensions : 67,5 x 37 cm.
  36. « Lou Desert » (J.BŒUF, ?) : Ce tambourin doit son nom au fait qu'il fut le quarantième tambourin à entrer dans la collection d'A.GABRIEL (rappel du Deutéronome). Sur le panneau de bretelle, on voit ici les deux systèmes de décoration : une sculpture en incision (creusé) et des motifs rapportés (en relief ressortant) au centre (à savoir, un galoubet croisant une massette, le tout enchevêtré avec des rameaux). L'évent acoustique est en forme d'étoile à 4 branches. (Restauration en cours)
  37. « Le Laugier » (?, 1950 env) : Tambourin en contreplaqué, sans décor, ayant appartenu à André LAUGIER (du groupe des "Tambourinaire de sant Estello" de Marseille). Il possède de gros passants et une bretelle matelassée. Les réganches sont de simples poignées de tiroir non amovibles, typiques de celles utilisées par les groupes folkloriques de cette époque. Le tambourin a conservé ses peaux d'origine. Sur la peau de frappe, on peut encore observer les dates des prestations effectuées de mai 1957 à janvier 1958 et tous les lieux où le tambourinaire a joué.
  38. « Le Sardou » (de MICHEL) : Tambourin ayant appartenu à la famille SARDOU (le dentiste, pas le chanteur !) Bretelle et passants d'origine. Beau bois. Déco : rubans, filets droits et filets tors. (Réparé par G.SUPERBE et ré-inauguré le 25/12/2001 à la cathédrale de la Major de Marseille)
  39. « Le J.P.P. ou l'Opéra » (M.FABRE, 05/10/1983) : Commandé par Jean-Paul PORTA, membre des Musiciens de Provence à l'époque. André FABRE a re-sculpté les initiales d'A.GABRIEL "AG" sur une pièce d'olivier rapportée . Cet instrument est celui qu'A.GABRIEL utilise pour jouer à l'Opéra Garnier à Paris dans un style baroque, aux Arts Florissants, car il fait juste le bon diamètre à 1 cm près pour passer entre le rideau et le mur ! Les peaux sont d'origine et assez épaisses.
  40. « Le Rapetti » (?, environ 1965) : Construit en contreplaqué classique, la décoration est pourtant très recherchée : sur la panneau de bretelle, on trouve une décoration traditionnelle et à l'opposé un médaillon symbolisant la Grèce Antique (Joueur d'aulos, noeud papillon, ...) entouré d'un chêne à gauche et d'un rameau d'olivier à droite. Les réganches datent de 1970. Les peaux fines ont été rajoutées récemment. Il est léger et possède un très joli son.
  41. + 1 en restauration chez SUPERBE et MAGNAN
  42. + 2 variantes : « Un tambourin indonésien » Lles cordes sont en fait des morceaux de bambou, la décoration représente un temple) et « Un tambourin en céramique ».
  43. + 4 petits, miniatures :
    1. « Le petit tambourin parisien » (1930 env) : Tambourin fait pour la pastorale ? Motifs en carton et baudrier en peau de lapin ;
    2. « Le Charasse » (?, 1940) : Ce tambourin a été spécialement conçu pour effectuer des présentations de l'instrument lors de conférences publiques. Il n'y a pas de trou (d'évent acoustique). Alain CHARASSE est l'auteur d'une méthode de galoubet.
    3. « Le Stoitzner » (R.STOITZNER, ?) : Bretelle en tissu vert ...
    4. « Le petit tambourin en hêtre » (M.FABRE) : Tambourin en hêtre vernis et sculpté, construit pour Abéric MELQUION. Là non plus, pas d'évent acoustique donc il n'a pas été fait pour jouer !
  44. + 3 exceptions : « Un bachas » (tambour militaire classique), « Le petit tambourin sarde » (planche en résineux) et « Le tambour 17èmes du régiment suisse faisant partie de la Garde du Vatican » (Ais de hêtre horizontales , déco : 3 targes faites sur des stucs , clous forgés à la main , fait par un boisselier, couleurs : bleu, rouge et argenté.)

Voilà ce que dit qu'André GABRIEL quand il fait un remplacement : "Flatté que le remplaçant, pourtant sûrement irremplaçable, renonce à son remplacement pour venir remplacer l'oisiveté dominicale d'un autre remplaçant par sa présence bientôt irremplaçable !"

Les 60 tambourins d'André GABRIEL


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AUTRES MODÈLES de tambourins ...

Tambourin réalisé par H. CAROSIO

Reconstitution d'un tambourin de 1534 !
(Henri CAROSIO)

Tambourins réalisés par R. STOITZNER

Mini tambourins colorés
(Ces tambourins ont été réalisés par R. STOITZNER)

Tambourin réalisé par R. STOITZNER

Tambourin médiéval ...
(Ce tambourin a été réalisé par R. STOITZNER)

Tambourin réalisé par R. STOITZNER

Tambourin des Papes ...
(Ce tambourin a été réalisé par R. STOITZNER)


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+ Les peaux : Il ne faut pas oublier que la sonorité d'un tambourin vient surtout des peaux, de la massette, des cercles et ... du tambourinaire. Traditionnellement, on utilise une peau de veau mort-né pour la peau de dessus car elle doit être très fine, mince et souple ; et la peau de dessous, un peu plus épaisse est en peau de chevrette.

NB : Ce n'est qu'à partir de 1920 que l'on détend le timbre (avec Marius FABRE). Avant, les peaux et la chanterelle étaient plus tendues.

Où se procurer des peaux ?

La colle pour tambourin : cyanurocate.

On distingue deux manières de jouer du tambourin, à vous de choisir :

Le tambourinaire utilise une petite massette (maxi 35 cm), il "caresse" la peau avec la massette et rebondit sur la peau ...

1 > avec les doigts :

Technique utilisée par Patrice CONTE, Benjamin MÉLIA, Jean-Pierre MIAULE, Michel MONTANARO, ROUSSEAU, et même les enfants de manière naturelle ...

Joueur : André GABRIEL

2 > avec le poing, le poignet :

Technique la plus ancienne et traditionnelle. Mais le son est plus dur et moins souple.
Technique préconisée dans le cadre des examens (degrés) organisés par la Fédération Folklorique Méditerranéenne (FFM).

Technique utilisée par Maurice GUIS, Sébastien BOURRELLY, Sylvaine LÉOUFFRE-KLUTCHNIKOFF, Marius FABRE, ...

Joueur : Maurice GUIS

Précisons que certains tambourinaires alternent entre l'utilisation de l'une ou l'autre façon selon les morceaux joués, les massettes utilisées, le contexte, le tempo, ... : Nicolas KLUTCHNIKOFF, André GABRIEL, ...

Enfin, certains utilisent une technique prenant en compte les deux premières techniques de base (> à la fois avec les doigts, le poignet comme pivot et l'avant bras) : Thibaut PLANTEVIN, ...

Joueur : Nicolas KLUTCHNIKOFF

NB : Si l'on observe des clichés de tambourinaires du début du 20ème siècle, on peut observer que tous tenaient leur massette au poing. Le pommeau de cette dernière était de plus petite dimension mais les peaux de leur tambourin étaient de qualité supérieure (plus fines, plus égales, mieux corragées). Si la technique dite "au poing" est la plus traditionnelle et certainement celle avec laquelle on obtient rapidement de meilleurs résultats, tous les percussionnistes chercheurs et pédagogues qui ont longuement réfléchis à la question à travers divers écrits, vous diront que la technique dite "avec les doigts et le poignet comme pivot" est plus précise et permet de rebondir sur la peau plus rapidement. Mais finalement, il appartient à chacun d'opter pour la tenue qui lui convient, ce qui compte étant bien sûr le résultat artistique !


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LES ÉTUIS pour tambourins :

On en trouve de toutes tailles, en carton, en bois, en métal, en cuir, de toutes les couleurs ...

Etuis réalisés par R. STOITZNER

Parfois, ils sont personnalisés : initiales ...

Etui du tambourin télescopique d'André GABRIEL


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Fabricants - tambouriniers : Facteurs de galoubet / tambourin (classés par ordre alphabétique) :

BARBIER Éric 19 avenue Alexandre Coupin
13013 Marseille
Tel : 04 91 70 41 20

Galoubet-tambourin et percussions provençales comme les bachas, les palets, les tambourins - peaux des XVIème et XVIIIème siècle.

FABRE André (fils successeur de Marius FABRE) 18 résidence la Coupiane
83160 La Valette-du-Var
/
Rue Louis Jouvet
83670 Barjols
Tel : 04 94 27 23 27 / 06 87 09 80 75
 

André FABRE

GINESTIÈRE Pierre-Olivier Pierre-Olivier GINESTIÈRE ne souhaite donner aucune information le concernant.  

(Pierre-Olivier GINESTIÈRE ne souhaite pas être en photo)

OFFREDI Guy

9 rue Quatrefages
30 000 Nîmes
Tel / Fax : 04 66 84 15 76

OU
Mas Planty
48190 Allenc
Tel / Fax : 04 66 47 49 82

Originaire de Fons dans le Gard, ébéniste, menuisier, sculpteur sur bois Guy OFFREDI vous propose tambourins et galoubets de Provence.

Guy OFFREDI

STOITZNER Rodolphe R.S. ARTISANAT
575 Chemin de la Fenouillère 13270 Fos-sur-Mer
Tel : 04 42 05 09 06
email :

ou

Facteurs de tambourin uniquement : R.S. ARTISANAT est spécialisé dans la facture artisanale de tambourins provençaux de différentes tailles.
Il assure également l'entretien et la restauration des tambourins. (Remplacement de peaux, cordeau, chanterelle...)

 

LES TAMBOURINS :
Fûts en contreplaqué marine d'essences diverses.
Baguettes de décoration en chêne ou hêtre et fixées par collage sur le fût.
Sangles et coulants en cuir.
Boutons en laiton, tournés à la main.
Cercles en hêtre lamellé-collé.
Peau supérieure veau mort-né.
Peau inférieure chevrette.
Cordeau chanvre 3 mm.
Chanterelle châsse.

Rodolphe STOITZNER

SUPERBE Gérard 85 rue Charles Gounod
13270 Fos-sur-Mer
Tel : 04 42 05 21 37

Facteur de galoubets et restaurateur d’instruments de musique.
Né à Marseille, Gérard SUPERBE a suivi une formation de sculpture sur bois de tradition provençale et de musicien de mandoline. Implanté depuis plusieurs années à Fos-sur-Mer, il fabrique des galoubets et restaure des instruments de musiques souvent anciens. Les matériaux utilisés pour ses fabrications sont des bois exotiques comme l’ébène et le palissandre ainsi que des essences locales : le buis, l’olivier, l’amandier et l’arbousier.

 
ULERI Paul 277 Quartier Colle de Gauthier
83860 Nans-les-Pins
Tel. : 06 30 33 80 63
Tambourinaire, facteur de galoubets et tambourins.

Paul ULERI

Également :

  • Xavier ARENA (de Murs, 84)
  • Claude BARON (de Cuges-les-Pins, 13)
  • Sébastien BOURRELLY (à Trets, 13)
  • Jean-Claude BOURRIER (à Malijay, 04)
  • CAMAC (à La Richerais 44850 Ligne) > Firme de Nantes
  • Bruno CARTOUX
  • Jean-Claude CHAPUIS
  • Marius CHEVALIER
  • Daniel DIDIER (à Marseille, 13)
  • Maxime FONDI (13?)
  • Daniel FROUVELLE : qui fait des fûts en érable, donc bois blanc léger mais vernis non sculpté.
  • Gilbert GAY (84?)
  • Roger GUILLON (Castries, 34)
  • Raymond LIOZON
  • Marc NERI : invente un tambourin pliable en epoxy fibres de verre teinté noyer très léger (matériau composite).
  • Jacky RAGEADE (Le Broc)
  • André ROUX (de Château-Gombert, 13)
  • Jean-Marie STRANGI (de Vence, 06)
  • Alban VUOLO
  • Etc ...

+ Class Cuir : peaux pour tambourin provençal

Les anciens :

  • 18ème siècle :
    • DENANT (18ème siècle)
    • Pascal et François ARNAUD (18ème siècle, père et fils) : Marseillais ...
    • Ignace MAUREL (fin 18ème siècle) : Actif entre 1755 et 1770, il habitait dans la rue du logis dans le centre du vieil Aix-en-Provence)
  • 19ème siècle :
    • MICHEL (19ème siècle) (de père en fils : Gaspard, François, ...) : Particularités caractéristiques > Motif de bretelle resserré, motif d'olivier avec fleurs à 3 boules, et fleurettes avec bourgeons au bout. Les petits festons sont barrés.
    • CRESPAUD ? (fin 19ème siècle) : arlésien...
    • Joseph BŒUF (né à Bras dans le Var en 1861-mort à Marseille en 1927) puis Marcel puis Georges : Luthier de Marseille (il fabriquait à la fois des tambourins, des flûtes et des massettes). C'est un des premiers à utiliser l'aide de la machine (toupie ...) pour construire, sculpter ses tambourins. D'autre part, pour cintrer les planches, BŒUF sculptait à plat les ais puis cintrait sur un petit poêle chaud séparément puis les collait avec une forme...
  • 20ème siècle :
    • RAPETTI (début 20ème siècle) : Luthier, musicien et maître de danse, qui, vers 1950, à l'invitation du Tambourinaire-Majoral Lucien DURAND, aida à former les premières équipes du groupe folklorique de la Capoulièro de Martigues.
    • Ferdinand BAIN (1883-1957) : Particularités caractéristiques > Les motifs de rubans tournent à gauche et à droite en symétrie... Toulon puis Paris...
    • Abbé Joseph GUIDEL (début 20ème siècle) : Bourguignon avec un fort accent qui est venu vivre dans le Var. Il a fait un stage chez Marius FABRE afin de fabriquer des tambourins et des galoubets pour faire des concerts dans le but de rapporter des sous pour entretenir son orphelinat de Mazargues : "La Maison des saints Anges" (Marseille - sainte Anne) dont il était l'aumônier. C'est pourquoi on retrouve toujours les initiales "SA" sur les tambourins qu'il a fabriqués lui-même.
    • Ernest NAUZIÈRES (début 20ème siècle) : Il possédait une manufacture d'instruments de musique au 56 de la rue Vacon...
    • Marius FABRE (1909-1999) : Père de l'actuel facteur de tambourin André FABRE...
  • Contemporains (20è-21è) :
    • Henri CAROSIO (06/09/1948-21/11/2007) : Originaire de Varages (83), Henri CAROSIO commence l'étude du galoubet-tambourin avec Lazare Olive et intègre dès 1952, le groupe folklorique "Canto Cigalo" de Marseille. C'est avec l’aide précieuse de Marius FABRE qu'il confectionne à 16 ans, son premier tambourin en contreplaqué. Passionné pour la création d'instruments, il entreprend alors des recherches sur les percussions provençales comme les bachas, les palets, les tambourins - peaux des XVIème et XVIIIème siècle. Il travaillait en collaboration avec Éric BARBIER.
    • Bruno SALENSON (19 - 2018) : De Nîmes. Facteur de multiples instruments à vent.
      Bruno SALENSON
    • MAGNAN Jean-Pierre (19 - 2023) : Fabricant depuis 1968 et ébéniste de formation, il a été amené à produire des instruments provençaux car il était alors très difficile de s’en procurer. À la demande d’ensembles musicaux et de particuliers, la fabrication a débuté par la production des flûtets provençaux (galoubets) et s’est étendue aux tambourins massifs, compléments indispensables des galoubets. Par la suite, fifres, bachas, psaltérions, épinettes et tambourins à cordes ont complété la production. Les instruments sont réalisés dans des bois fruitiers ou précieux tels que noyer, palissandre ou l’ébène. Les galoubets sont proposés dans diverses tonalités et les tambourins massifs sont fabriqués à la pièce et peuvent être personnalisés suivant la demande de chacun. En 50 ans de carrière, J-P.MAGNAN a ainsi fabriqué plus de 600 tambourins.
      8 bis rue de Mazeau 84100 Orange
      Tel : 04 90 34 25 62
      Fax : 04 90 34 18 00

      > Écouter l'émission "Aqui sian bèn" sur France Bleu Vaucluse qui lui a été consacrée et regarder l'émission "Chroniques Méditerranéennes" sur France 3.

      Jean-Pierre MAGNAN
  • Etc... (beaucoup d'anonymes)
+ LIENS Internet : Voir la page de l'Arcade) + Autres facteurs de galoubets + Facteurs d'autres instruments (> Voir page sur les instruments provençaux), American tabor : les tambourins d'aujourd'hui dans différents pays, ...

>>> Fabrication

Prix : Un tambourin provençal coûte environ de 200 (en contreplaqué) à 4000 €uros (sculpté). Une massette (uno masseto) coûte entre 20 à 80 €uros (ou plus si affinités !)

Précautions et Entretien du tambourin provençal :
- Le fût s’entretient comme un meuble. Le cirer de temps en temps lui rendra son éclat.
- Toujours détendre les peaux en abaissant progressivement et diamétralement les passants, quand on a fini de jouer.
- Ne jamais laisser l’instrument excessivement exposé à la chaleur, au soleil ou à l’humidité.
- Éviter de suspendre un tambourin incliné par la bretelle trop longtemps : les cercles tendeurs finissent par se déplacer et se déformer.
- Si les peaux se mouillent accidentellement, les détendre puis les laisser sécher naturellement à l’air et à l’ombre, loin de toute source de chaleur, et ne se servir à nouveau de l’instrument que les peaux bien sèches.

Enseignement : Actuellement, le galoubet - tambourin est enseigné dans les conservatoires nationaux d'Aix-en-Provence, Avignon et Marseille. Ainsi que dans plein d'écoles de musique municipales ou associatives de la région (Mazan, Orange, Martigues, Mondragon, Bollène, Le Pontet, Arles, St Raphaël, Cannes, Sanary, ...)

>> Répertoire du Galoubet / Tambourin.

>> Les festivals de galoubet-tambourin.

Une radio consacrée au galoubet-tambourin : http://lapetiteradiodutambourin.no-ip.org:8000


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Bibliographie :

Vidéo - DVD :

Le tambourin et l'art : (Classement par ordre chronologique / NB : pour différencier un tambourin provençal d'un tambour, il faut surtout regarder s'il y a bien une chanterelle sur la peau du dessus)

Tampons de la poste :

Le tambourin est aussi le nom d'un chapeau :


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Fontaine de Tambourins - Copyright de l'image : R.STOITZNER


Poèmes :

* Poème de Jean AICARD > 10/01/1915 :
"Le tambourin.
Celui qui fit le tambourin
Avait écouté chanter les cheilles (? feuilles ? cigales ?)
Et les voix du vent dans un pin
Au bruit des flots pareilles"

* Poème macaronique, extrait de "Admonitio ad Dansantes" d'Antoine ARÈNE (1500-1544) > sonnet de 1570 :
"Ha ! Qu'you ai de plazer, dessout uno treillado
Vesent lou femellan emé lou masculin
Rire, dansar, sautar au son dou tambourin
Et faire cent gaveaux pèr le siou amourado."

* "Le jardin dey musos prouvençalos" de Claude BRUEYS > 1628 :
"Luts, harpos, violons et flutets
Tambourins, fifres, rebequets,
Timbous, calennes et fanfonis,
Seran tousiours dins mon houstau
Per celebrar lous antiphonis
Qu'amont fa dire es plus gournau."

* "Tambourinaire" (17è s) d'Abraham BOSSE (Estampe n°52) :
"Aves deux instruments mes plus chères délices
J'assemble plus de gens qu'un second Tabarin
Mais il ne plait pas tant aux enfants qu'aux nourrices
Qui préfèrent la flûte au son du tabourin".

* "Hymne aux sept Hathor", venant du temple de Dendérah (environ 1250 avant Jésus-Christ) :
"Nous jouons du tambourin pour ton Ka
Et dansons pour ta majesté.
Nous t'exaltons dans les hauteurs célestes
Car tu es la dame du sistre-shm,
Du collier-mnit et du sistre-ssst,
La dame de la musique ; pour son Ka, nous la faisons.

Nous adorons ta majesté tous les jours
De la tombée du jour au lever du soleil.
Nous jouons du tambourin devant toi,
La dame de Iat-dit. ... "

Charade :

Mon premier peut être beau ou moche.
Mon deuxième est ce que devient la terre quand il a plu.
Mon troisième sert de filtre dans le corps.
Mon tout est un instrument de musique provençale.

Réponse : Temps - Boue - Rein = Tambourin

 

Mon premier est un insecte qui pique.
Mon deuxième est une extrêmité.
Mon troisième est un fleuve d'Europe.
Mon tout est un instrument à percussion provençal.

Réponse : Taon - Bout - Rhin = Tambourin

 

Chants :

* Cant Proumié et Chant VII dans "Mirèio", oeuvre de Frédéric MISTRAL :
"La regalido petejavo ;
Lou tambourin vounvounejavo,
Grèu e countinuous coume lou jafaret
De la mar founso, quand afloco
Pasiblamen contro li roco ..."

* Chants VI (vers 179 et 346) et X (vers 294) dans "Calendau", oeuvre de Frédéric MISTRAL.

Autres chansons citant le tambourin provençal :

Extraits de livres ou de revues :

* "Que boufe mistralot, grè, labech o marin,
Boufen ei quatre vènt leis èr de tambourin." (Françés VIDAL)

* "Lou galoubet e lou tambourin, raconte" de Magalie GIRAUD (Les Carnets de l'Astrado Prouvençalo, hiver 1995)

* Dans "Numa Roumestan", Alphonse DAUDET raconte la lamentable histoire d'un tambourinaire populaire : VALMAJOUR.

Acrostiches :

Tambourinaire, Tilleul, Traditionnel
Ame, Aubade
Masseto
Bois, Bretelle
Original
Unique
Rythme, Réganches
Instrument
Noyer

+ Autres sites internet consacrés à cet instrument :
Le festival de tambourin d'Aix en Provence, Folklore du Var,Gloucester Festival, Jargon trad, Site perso, Instruments du monde, Li rampèu, La respelido, Pays de Grasse 2, La volte, Chant du monde, Traditions, Early winds, El tamboril espagnol, Mespercussions.net, La respelido, Le tambourinaire dans la tradition provençale, Lycée Adam de Craponne, Le tambourinaire, La farandole des tambourins (RS Artisanat), La Miougrano de Fréjù, Le site de Paulin REYNARD, Flûtes.de.tambourin, Académie du tambourin, etc ...
+ Glossaire des instruments traditionnels 1, 2 et 3, ...
+ Radio : La petite radio du tambourin
+ Forum : Le Forum du galoubet-tambourin

Pour nous écrire :

+ BONUS : Page traduite en provençal ! >> "Lou tambourin prouvençau".


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[Autres instruments provençaux]

<<< Page sur la Provence

NB : Page réalisée avec l'aide d'André GABRIEL.
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