MUSIQUE >> ANALYSE
Frédéric MISTRAL et la Musique
Frédéric MISTRAL (08/09/1830-25/03/1914), dit "Lou Felibre di Bello Visto", "Lou Felibre dóu Mas", "Lou Maianen", "Gui de Montpavon", "Mèstre Franc", "Boufarèu", "Lou vièi dóu Cat Negre de Mountmartre", "Subre-Capoulié de Maiano", n'était pas musicien. (On dit même qu'il chantait un peu faux...) Il ne composait donc pas lui-même les musiques de ses chansons. On en
a pour preuves ses nombreuses correspondances avec des félibres de son
époque, ses amis (Par exemple, il nomme le galoubet : "Le tambourin
à bémol"), et également le fait qu'il ne fasse pas
lui-même le travail de recherche sur le galoubet-tambourin pour lequel
il a sollicité François VIDAL, ...
Néanmoins, on dit qu'il avait une belle voix : “chaude et musicale”, et plus tard “parfois lointaine, mystérieuse et voilée” (comme l'affirme Claude D'ESPLAS).
Il a été bercé par les chansons populaires que lui chantait sa mère Adélaïde POULLINET et son oncle Benòni (bout en train du village, musicien et poète).
En outre,
sa femme (Marie-Louise RIVIÈRE-MISTRAL) était plutôt bonne pianiste et il a surtout su s'entourer de gens efficaces capables
de le renseigner, de le conseiller et de remplir le rôle de témoin
musical. Ainsi, il a toujours contribué à faire perdurer la musique
traditionnelle provençale, conscient de l'évidente importance
de la musique et des instruments traditionnels comme symbole de la Provence,
au même titre que la langue, les costumes, ... Or quoi de plus symbolique
que le flûtet-tambourin pour représenter au mieux l'image de l'ancien
Comté et même l'ensemble du terroir du Piémont (Flûtet)
à la Catalogne (Xistu).
Ainsi, en 1854, le mouvement félibréen, à l'instar de Frédéric
MISTRAL, consacre le galoubet-tambourin comme symbole de l'identité provençale.
De nombreuses sociétés de tambourinaires se créent, maintiennent
et transmettent le répertoire, mais peu à peu avec le développement
des groupes folkloriques, la pratique musicale des tambourinaires s'appauvrit
et l'on parle même d'une véritable décadence. (Il faut attendre
la fin du XXème siècle pour connaître un renouveau
de cet instrument ...) Puis en 1862, il demande à François VIDAL
d'écrire un livre sur le galoubet-tambourin. Ce qu'il achève en
1864.
D'autre part, F.MISTRAL a écrit les paroles de magnifiques chansons
(> voir plus bas)
qu'il
adaptait à des mélodies traditionnelles pré-existantes : "O Magali, La cansoun de la Coupo Santo, Lou Cant dóu Soulèu,
Lou Renegat, La Cansoun dis Àvi, La Respelido, ..." ou pour lesquelles des amis compositeurs lui ont écrit une mélodie originale par la suite.
Quant à son oeuvre "Mirèio"
(publiée le 02/02/1859), pour laquelle il a obtenu un prix Nobel de littérature
(en 1904), elle a été mise en musique par le compositeur Charles GOUNOD
sous la forme d'un opéra lyrique (première représentation le 19/03/1864, dix ans après l'année
de la création du Félibrige (21/05/1854)).
Remarque : Enfin, il faut préciser que si F.MISTRAL
a été connu dans le monde littéraire parisien, c'est d'abord
grâce à la chanson. En effet, Adolphe DUMAS le recommande à
Alphonse de LAMARTINE (1790-1869) dans le cadre d'une enquête sur le chant
populaire en Provence.
Citations :
- "Qu tèn la lengo tèn la clau"
- "Lou soulèu me fai canta"
- "... car cante pèr vous, pastre e gènt di mas ..."
Correspondances écrites par Frédéric
MISTRAL concernant la musique :
Lettre de Frédéric MISTRAL
à Jean-Baptiste GAUT
(1819-1891)
le 28/12/1854 : |
"Mon très cher ami,
Je suis ravi de (...) vous donner li dès clau dóu Felibrige,
préambule à La Lèi :
- Lou Felibrige es lou cant en bon vers Prouvençau
de tout ce que vèn à la pensado oumenenco.
- Un Felibre es dounc un pouèto d'élei
que canto sa pensado en Lengo prouvençalo.
- Felibreja vou dire s'acampa, cinq o sièi
Felibre, pèr tauleja galoiamen ensèn e se dire li cansoun
novo que chascun pòu avé fa ; l'amigueta es dounc lou
cepoun dou Felibrige.
- Un felibrejado es un repassoun entre Felibre em'un
gai desfruti de cansoun novo.
- (Etc ...)"
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I) POURQUOI S'INTÉRESSER aux chansons faites
par Frédéric MISTRAL ou sur des textes de MISTRAL ?
a) Personne à ma connaissance ne s'en est préoccupé
de façon précise et exhaustive.
b) C'est par la chanson que Frédéric MISTRAL a découvert
la poésie populaire. Par les chansonnettes, berceuses ou sornettes que
lui chantait sa mère "sans cesse" ou qu'il entendait autour
de lui :
- veillées (cf. Mireille)
- travailleurs
- 1848 > Aix : Marche des Rois (Calendau) + Troubadours (Méjanes)
c) Intéressant de voir comment Frédéric MISTRAL
a utilisé la chanson comme vecteur puissant de diffusion de ses textes
et de ses idées.
d) Quelques 150 ans après leur écriture, certaines
chansons sont encore présentes dans la mémoire des provençaux
qui peuvent :
- les reconnaître
- les fredonner
- les chanter par coeur dans leur version intégrale
e) Ces chansons font un lien entre musique populaire et musique
savante (cf. Charles GOUNOD, ...) .
[Remonter]
II) OÙ TROUVE-T-ON
LES CHANSONS DE F. MISTRAL ? (Bibliographie / Bibliougrafìo)
a) Dans tous les ouvrages relatifs à la chanson
d'expression provençale :
- "Cansounié de la Targo" (2 vol.) 1938
- "Trésor des Chants Provençaux" (2
vol.) Petit 1954
- "Pèr canta tóutis ensèn" de
Jean-Marie VUITTENEY et Marcel BÒSQUI ; p.18 (Ed. Li Nouvello de Prouvènço,
cahier n°8, 1997) ISSN : 1169-4599
- "Chants provençaux de tradition populaire"
; pp. 62-96 (Ed. Librairie Contemporaine, 1999) ISBN
2-905405-17-1
- Etc ...
b) Dans les revues félibréennes :
- L'Armana Prouvençau : Création en novembre
1854 / 1885 à ?
- L'Aïoli : 1891 à 1897
- La revue felibréenne : 1885 > 1909
c) Dans les ouvrages-mêmes de F. MISTRAL :
(Oeuvres classées par ordre chrononologique)
- Mirèio / Mireille (1859) :
- Magali (1855)
- Baile Sufrèn (1859)
- Calendau / Calendal (1867) :
- Lis Isclo d'or / Les Îles d'or (1876 puis 1889) : Recueil de
poésies agencées par genre :
- Li cansoun / Les chansons :
- Lou Cant dóu Soulèu / Le chant
du soleil (1861)
- Lou Bastimen / Le bâtiment (1859)
- La Cansoun de la Coupo / La Coupe Sainte (1867)
- L'Arlatenco / L'Arlésienne (1858)
- La Coutigo / Le chatouillement (1881)
- La Rèino Jano / La reine Jeanne (1868)
- La Tourre de Barbentano / La tour de Barbentane (1862)
- Lis Enfant d'Ourfiéu / Les enfants d'Orphée
- Li roumanso / Les romances :
- Lou Porto-Aigo / L'aqueduc (1867)
- Lou Renegat / Le renégat (1863)
- Li Sirventès :
- La coumtesso / La comtesse (1866)
- Li cant nouviau / Les chants ruptiaux :
- Li Noço de Pauloun / Les noces de Paul GIERA (1854)
- Li Noço d'Aubanèu / d'AUBANEL (1861),
de Ranquet (1869)
- Li Noço de ma cousino (1865), de moun nebout / de mon neveu (1872)
- Li cantique / Les cantiques :
- L’anounciado / L'annonce (1857)
- Pèr Nosto-Damo de Maiano / Pour Notre-Dame de Maillane (L'an dou colera)
- Pèr Nosto-Damo de Roumigié / Pour Notre-Dame de Romigier (1858)
- Lou Pater / Notre Père
- Pèr Nosto-Damo de Lumiero / Pour Notre-Dame de Lumière (1859)
- Pèr Nosto-Damo d'Africo / Pour Notre-Dame d'Afrique (1861)
- Pèr la crous de Prouvènço / Pour la croix de Provence
- Pèr Nosto-Damo de Mount-Serrat / Pour Notre-Dame de Mont-Serrat (1868)
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- Li cansoun / Les chansons :
- Li bon Prouvençau / Les bons Provençaux (1878)
- L'Amiradou / Le belvédère (1877)
- Catelan lou Troubaire / Le troubadour Catalan (1879)
- La cadeno de Moustié / La chaîne de Moustier (1885)
- A na Clemènço Isauro / À Madame Clémence Isaure (1879)
- Espouscado / Éclaboussure (1888)
- Lou lioun d'Arle / Le lion d'Arles (1877)
- La founfòni de l'oustau / La fanfare de la maison
- Grevanço / Rancoeur (1885)
- Au Miejour / Au Midi (1878)
- Li Sirventès :
- À la Raço Latino / À la
race latine (1878)
- Li cant nouviau / Les chants ruptiaux :
- Li noço de Fèlis GRAS / Les noces
de Félix GRAS (1878)
- Li noço de la felibresso Bremoundo (1886)
- Li cantique / Les cantiques :
- Lou jujamen darrié / Le jugement dernier (1887)
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- Nerto / Nerte (1884 puis 1910)
- Dictionnaire "Lou Tresor dóu Felibrige / Le Trésor
du félibrige" : par fascicules de 1878 à
1885, complet en 1886.
- La Rèino Jano / La Reine Jeanne (1890) [avec la partition]
: "Airs populaires provençaux adaptés aux cantilènes
de la Reine Jeanne"
- Lou galerian / Le chant des galériens (Acte IV)
- Romance du page (Acte II)
- Chanson de Mélusine (Acte III)
- Aufan de Sisteroun (Acte III)
- Chant des rameurs (Acte IV)
- Tumulte (Acte V)
- Doléances (Acte V)
- Lou Pouèmo dóu Rose / Le Poème du Rhône
(1897)
- >>> Prix Nobel en 1904.
- Moun espelido. Memòri e raconte / Mes origines. Mémoires
et récits (1906)
- La genèsi (traduction de la Genèse) (1910)
- Lis Óulivado / Les Olivades (1912) [avec la musique] : "Airs
provençaux traditionnels, anciens, adaptés à l'oeuvre"
- La Cansoun dis Àvi / La chanson des aïeux (1906)
- La Respelido / La renaissance (1900)
- Lou Gripo-Roussignòu / Le Grippe-Rossignol
- La Crido de Bearn / La criée de Béarn
- Au Pople nostre / À notre peuple (1905)
- La Fèsto Vierginenco / La fête Parthénienne (1904)
- La Terro d'Arle / La terre d'Arles
- Lou Cinquantenàri dóu Felibrige /
Le cinquantenaire du Félibrige
- La Cansoun dóu Païsan / La chanson
du paysan
- Inne Gregau / Hymne pour la Grèce
- Lou dourmihous / Le dormeur
|
NB : Les héros amoureux chez F.MISTRAL :
- Mirèio e Vincènt / Mireille et Vincent (dans "Mirèio")
- Calendau e Esterello / Calendal et Estérelle (dans "Calendau")
- Nerto e Roudrigue / Nerthe et Rodrigue (dans "Nerto")
- L'Angloro e Guihèn / Lézard et Guilhen (dans "Lou pouèmo dóu Rose")
d) Dans les ouvrages post-mortem rendant hommage à F.MISTRAL
:
- "La Parcellaire" de Claude d'ESPLAS (MHRA, Cambridge,
MSA Languedoc/Gascogne, Ed. Soubie, L'Hospitalet du Larzac 2003, Arièjo
moun païs)
- "Mirèio 80 ou le Pari de Maillane" de Claude
d'Esplas (ADG Paris, 2004)
e) Et sur Internet évidemment !
[Remonter]
Si l'on voulait résumer l'oeuvre de F.MISTRAL, il faudrait citer trois réalisations dans sa vie :
- "Le Félibrige" : respelido
- "Mirèio" et "Le Trésor du Félibrige" (recherche, travail et sauvergarde de la langue d'oc, poésie, rassembler tout en respectant la diversité)
- "Le Museon Arlaten" : sauvegarde du patrimoine culturel
Et 8 facettes du personnage :
- Littérature (poésie, prix Nobel, A.DUMAS, A.de LAMARTINE, V.HUGO, A.DAUDET, ...)
- Provençal, populaire (Félibrige, correspondance, discours, légendes, oeuvres, ...)
- Historique (Musée Mistral à Maillane, Museon arlaten)
- Symbolique (Hymne, chiffre 7, cigale, ...)
- Politique (Napoléon III, Tsar Alexandre III, T.ROOSEVELT, R.POINCARÉ)
- Religieux (cantiques, Coupo Santo, Santo Estello)
- Au-delà des frontières (Catalogne, Roumanie, Grèce, Angleterre, Israël, Russie, Allemagne, ...)
- Postérité (opéras, statues, établissements scolaires, Rocher Mistral)
- F.MISTRAL et les artistes (V.VAN GOGH, A.CHABAUD, L.LELÉE, C.GOUNOD, ...)
C'est cette dernière facette, en l'occurence musicale, que l'on a essayé de rassembler sur cette page.
[Remonter]
Frédéric
MISTRAL grandit en chansons
Dès son enfance Frédéric MISTRAL est charmé
par les chants provençaux que sa mère « en filant lui chantait
sans cesse ». Ces chansons, complaintes ou sornettes qui bercèrent
son « jeune âge d’un balancement de rêve et de poésie
émue », donnèrent certainement naissance à sa vocation
de poète.
À l’adolescence, le jeune Frédéric s’exercera à
la versification aux côtés de J.ROUMANILLE. Dans la période
bouillonnante de 1848, F.MISTRAL écrira même des hymnes républicains.
Le talent du poète se révélera précocément
puisque c’est à l’âge de 28 ans qu’il présentera
son oeuvre majeure "Mirèio". La qualité des oeuvres
de Frédéric MISTRAL, et en particulier de ses poèmes empreints
d’un lyrisme que d’aucuns ont comparé à Homère,
a très rapidement donné au poète provençal une notoriété
internationale sous l’impulsion notamment de Jean REBOUL, d’Alphonse
DUMAS et surtout d'Alphonse de LAMARTINE (1790-1869).
La poésie versifiée, par ses rimes et ses rythmes, aspire tout
naturellement à être chantée. Il ne manque plus qu’à
y associer des notes de musique.
[Remonter]
Faire chanter Mistral
On relèvera trois façons de faire chanter les oeuvres
de Frédéric MISTRAL :
1- Écrire des musiques sur des textes existants :
F.MISTRAL n’étant pas musicien, il fera quelquefois appel à
des compositeurs pour mettre en musique ses chansons (Par exemple, Charles-Amédée MAGER pour "À la
Raço Latino").
La chanson est un prolongement naturel de la poésie, l’aboutissement
de l’élan spontané du compositeur emporté par la
beauté d’un texte. Nombreux seront les musiciens qui composeront
sur les vers du poète. Il existe même plusieurs musiques pour le
seul texte de "À la Raço Latino". Plus récemment (1997),
le groupe Tard-quand-dîne a composé des chansons sur des poèmes
du recueil des Isclo d’or. Ce recueil construit comme une suite de poèmes
indépendants et agencés par genres se prête tout-à-fait
à la mise en partition. Puis Stefan MANGANELLI a mis en musique 4 poèmes
de F.MISTRAL, etc.
2- Écrire des textes sur des musiques existantes :
Frédéric MISTRAL a souvent écrit à partir d’airs
de la tradition orale dans le but de faire connaître ses vers aux gens
du peuple, souvent illettrés, de les rendre populaires comme les airs
qui les supportent et ensuite de les propager en vue de les pérenniser
(« car cante pèr vous, pastre e gènt di mas... »).
C'est le cas pour la plupart des chansons issues de l’oeuvre
mistralienne :
- "Le chant de Magali" sur l’air de "Bonjour lou roussignòu" dans Mirèio.
- "Lou galerian" dans La Rèino Jano (1880).
- "La Coupo Santo" et "Li noço de Felis GRAS" sur des airs empruntés aux
noëlistes du 17ème siècle dans Lis isclo d’or (1876).
- "La cansoun dis àvi" (air populaire noté par BORDES), "La Respelido"
(air populaire noté par Jacquier), "La fèsto vierginènco"
(sur l’air des Toundèire d’avé), "Lou Cinquantenàri
dóu Felibrige" (sur une musique de G. DURAND datée de 1603) dans
Lis Óulivado (1912).
- Etc...
3- Écrire en s’inspirant de l’oeuvre originale
:
La popularité de Frédéric MISTRAL et la qualité
exceptionnelle de son oeuvre reconnue par les plus grands incitera les compositeurs
à écrire en puisant directement leur inspiration dans les chefs-d’oeuvre.
C’est le cas de Charles GOUNOD qui crée son opéra
Mireille à partir d’un livret en français de BARBIER (1862)
et plus récemment de Patrice CONTE (1980) qui écrit son oratorio
Mireille sur le texte original.
Aujourd'hui, le groupe Tard Quand Dine, le chanteur Stefan MANGANELLI et le
duo CHEOPS ont repris des poèmes de F.MISTRAL qu'ils ont mis en musique.
NB : Liste des textes de F.MISTRAL mis en musique de son vivant : "Lou jujamen darrié" (cantico) (p51), "Miserere" à 2 voix (p94), "Pater" (p106), "Li coumandamen de la gleiso" (p115), "Li coumandamen de Diéu" (p113), "L'anouciado" (p142), "Magnificat" (p203), "Nosto Damo de la Lumiero" (p243), "Sant Sèr de Pei-Loubié" (p288)
>>> Discographie / Discografìo
+ Prolongement artistique : Bien sûr, au-delà de la musique, F.MISTRAL a eu de nombreuses correspondances avec divers artistes issus des différents arts : littérature (A.de LAMARTINE, A.DAUDET, G.SAND, V.HUGO, ...), peinture (A.CHABAUD, L.LELÉE, V.VAN GOGH, ...), etc...
[Remonter]
PRIX NOBEL de Littérature 1904 :
"En reconnaissance de l'originalité fraîche
et artistique de vos poésies qui reflètent si fidèlement
la nature et la vie populaire de la Provence ; l'académie regarde
aussi comme un devoir de couronner vos œuvres philologiques.
Med avseende fäst å det ursprungsfriska, snillrika och sant
konstnärliga i hans diktning, som troget avspeglar hans hembygds
natur och folkliv, samt å hans betydelsefulla verksamhet som provençalsk
filolog
In recognition of the fresh originality and true inspiration of his poetic
production, which faithfully reflects the natural scenery and native spirit
of his people, and, in addition, his significant work as a Provençal
philologist."
|
[Remonter]
Analyse
de quelques unes de ses plus célèbres chansons :
I) Chants populaires : |
|
+ Poésie ou chanson ?
|
II) Chants félibréens
: |
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+ Poésie ou chanson ?
- Li noço d'Aubanèu / Les noces de Théodore AUBANEL (1861)
- Li noço de ma cousino / Les noces de ma cousine (1865)
- Li noço de moun nebout / Les noces de mon neveu (1872)
- Li noço de Ranquet / Les noces de RANQUET (1869)
|
III) Chants révolutionnaires
ou identitaires : |
|
|
IV) Chants religieux,
cantiques et noëls
: |
|
+ Poésie ou chanson ?
|
V) Opéras lyriques : |
- "Mireille" (Mirèio) : Opéra en 3 actes de C.GOUNOD sur un livret de Michel CARRÉ d'après Frédéric MISTRAL. (Re-traduit en provençal par A.MICHEL et le comte de Candole)
- "Nerte" (Nerto) : Drame lyrique en 4 actes (Textes de Maurice LÉNA et Frédéric MISTRAL. Musique de Ch.-M. WIDOR. 1924)
- "Calendal" (Calendau) : Opéra en 4 actes (sur un livret de Paul FERRIER d'après Frédéric MISTRAL. Musique d'Henri MARÉCHAL. 1894)
- + "Sapho" : Opéra en 5 actes de Jules MASSENET, citant la chanson "O Magali"...
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VI) Chants des oeuvres
"Mirèio", "Calendau" et "Nerto"
mis en musique : |
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- L'album "Calendau" par Henri MAQUET (Ed. Tapenade Indemo, 2019)
- Nerto / Nerte
- + "La rèino Jano / La reine Jeanne" (1889) [sur des airs populaires], tragédie en 5 actes (Ed. Lemerre, Paris)
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VII) Autres textes mis en musique post-mortem : |
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+ Chansons en hommage à
ou en l'honneur de F.MISTRAL : |
+ Chansons de variété en français :
- "C'est l' printemps" (1964) de Léo FERRÉ (1916-1993)
- "En Méditerranée" : En 1978, Claude FRANÇOIS (1939-1978) a chanté une chanson lui rendant hommage (ainsi qu'à Marcel PAGNOL)
- "Frédéric Mistral" (1960) de Louis AMADE (1915-1992) sur une musique de Charles DUMONT (1929-), interprétée par Maria CANDIDO (1922-2017)
- "Le chapeau de Mireille" (1975) de Georges BRASSENS (1921-1981) puis Marcel AMONT (1929-)
- "Le Marseillais" (2008) d'Abd Al MALIK (1975-) et Serge REGGIANI
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I) CHANTS POPULAIRES :
* O Magali / Ô Magali :
- Présentation de cette chanson : Aubade.
Chant n°3 de l'oeuvre littéraire phare nommée "Mirèio"
de Frédéric MISTRAL publiée le 02/02/1859.
NB : La première représentation de
l'opéra "Mireille" adaptation de Charles GOUNOD a eu lieu le
19/03/1864, dix ans après l'année de la création du Félibrige
(le 21/05/1854).
- Paroles : Frédéric MISTRAL (08/09/1830-25/03/1914) a écrit
les paroles de cette chanson vers 1855 dans son village de Maillane, inspirées
du thème du texte de la chanson à métamorphoses "Margarido
ma mio" que F.MISTRAL entendit chanter par un laboureur. Cette aubade de
24 strophes de 4 vers, généralement chantée en duo, est
finalement présentée dans le chant n°3 de "Mirèio" en 1859.
NB : Cette chanson a aussi souvent été traduite et chantée en français.
(versions d'Achille REY, etc...) Il existe également des versions en patois des Pyrénées (cf. Armana prouvençau de 1960), en espagnol, etc...
- Musique : Air de "Bonjour lou roussignòu". Publiée dans l'Armana dóu Ventour de 1914.
NB : Initialement dans la première édition de Mirèio, cette chanson avait une seconde mélodie, composée
(sur le mode mixolydien) par Bonaventure LAURENS (1801-1890) de Carpentras, mais qui ne passera pas à la postérité.
NB : Il existe aussi d'autres musiques inspirée du poème de F.MISTRAL composées par Emmanuel ALBERT, Evariste BARTRO, A.BOSC, LAUTREY (1894), Ch. SOULIER, ou encore Modest VIDAL...
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne)
Lou drole : "O
Magali, ma tant amado,
Mète la tèsto au fenestroun ;
Escouto un pau aquesto aubado
De tambourin e de vióuloun.
Es plen d'estello aperamount !
L'auro es toumbado ;
Mai lis estello paliran
Quand te veiran !
La chato : Pas mai que dóu murmur
di broundo
De toun aubado iéu fau cas !
Mai iéu m'envau dins la mar bloundo
Me faire anguielo de roucas.
O Magali ! se, tu te fas
Lou pèis de l'oundo.
Iéu lou pescaire me farai,
Te pescarai !
Oh ! mai, se tu te fas pescaire,
Ti vertoulet quand jitaras,
Iéu me farai l'aucèu voulaire,
M'envoularai dins li campas.
O Magali ! se tu te fas
L'aucèu de l'aire,
Iéu lou cassaire me farai,
Te cassarai.
I perdigau, i bouscarido,
Se vènes, tu, cala li las
Iéu me farai l'erbo flourido
E m'escoundrai dins li pradas.
O Magali ! se tu te fas
La margarido
Iéu l'aigo lindo me farai,
T'arrousarai.
Se tu te fas l'eigueto lindo,
léu me farai lou nivoulas,
E ièu m'enanarai ansindo
À l'Americo, perabas !
O Magali, se tu t'en vas
Alin is Indo.
L'auro de mar iéu me farai,
Te pourtarai !
Se tu te fas la marinado,
Iéu fugirai d'un autre las;
Iéu me farai l'escandihado
Dóu grand soulèu que found lou glas !
O Magali ! se tu te fas
La souleiado,
Lou verd limbert iéu me farai
E te béurai !
Se tu te rendes l'alabreno
Que se rescound dins lou bartas,
Iéu me rendrai la luno pleno
Que dins la niue fai lume i masc !
O Magali ! se tu te fas
Luno sereno,
Iéu bello nèblo me farai
T'acatarai.
Mai se la nèblo m'enmantello,
Tu, pèr acò, noun me tendras;
Iéu, bello roso vierginello
M'espandirai dins l'espinas !
O Magali ! se tu te fas
La roso bello,
Lou parpaioun iéu me farai,
Te beisarai.
Vai, calignaire, courre, courre !
Jamai, jamai m'agantaras.
Iéu, de la rusco d'un grand roure
Me vestirai dins lou bouscas.
O Magali ! se tu te fas
L'aubre di mourrre,
Iéu lou clot d'èurre me farai,
T'embrassarai !
Se me vos prene à la brasseto,
Rèn qu'un vièi chaine arraparas...
Iéu me farai blanco moungeto
Dóu mounastié dóu grand Sant Blas !
O Magali ! se tu te fas
Mounjo blanqueto,
Iéu, capelan, counfessarai,
E t'ausirai !
Se dóu couvènt passes li porte,
Tóuti li mounjo trouvaras,
Qu'à moun entour saran pèr orto,
Car en susàri me veiras !
O Magali ! se tu te fas
La pauro morto,
Adounc la terro me farai,
Aqui t'aurai !
Aro coumence enfin de crèire
Que noun me parles en risènt.
Vaqui moun aneloun de vèire
Pèr souvenènço, o bèu jouvènt !
O Magali, me fas de bèn !
Mai, tre te vèire,
Ve lis estello, o Magali,
Coume an pali !" |
Traduction en français
:
Ô Magali
Le garçon :
"Ô Magali, ma tant aimée,
Mets la tête à
la petite fenêtre ;
Écoute un peu cette sérénade
De tambourin et de violon
!
Le ciel est plein d'étoiles là-haut !
Le vent est tombé ;
Mais les étoiles pâliront
En te voyant."
La fille : "-
Pas plus que du murmure des branches
De ton aubade je me soucie.
Mais je m'en vais dans la mer blonde
Me faire anguille de rocher."
"Ô Magali, si
tu te fais le poisson de l'onde,
Moi, pêcheur je me ferai ;
Je te pêcherai.
- Oh ! Mais si tu te fais pêcheur,
Quand tu
jetteras tes filets
Je me ferai l'oiseau qui vole,
Je m'envolerai dans les landes."
"Ô Magali, si
tu te fais l'oiseau de l'air,
Je me ferai, moi, le chasseur ;
Je te chasserai.
- Aux perdreaux, aux becs-fins,
Si tu viens tendre
tes lacets,
Je me ferai, moi, l'herbe fleurie,
Et me cacherai dans les prés
vastes."
"Ô Magali, si
tu te fais la marguerite,
Je me ferai, moi, l'eau limpide ;
Je t'arroserai.
- Si tu te fais l'onde limpide,
Je me ferai, moi,
le grand nuage,
Et promptement m'en irai ainsi
En Amérique, là-bas, bien
loin !"
"Ô Magali, si
tu t'en vas aux lointaines Indes,
Je me ferai, moi, le vent de mer ;
Je te porterai.
- Si tu te fais le vent marin,
Je fuirai d'un autre
côté ;
Je me ferai l'ardeur du grand soleil
Qui fond la glace. "
"Ô Magali, si
tu te fais l'ardeur du soleil,
Je me ferai, moi, le vert lézard,
Et te boirai.
- Si tu te fais la salamandre
Qui se cache sous
le hallier,
Je serai, moi, la lune pleine,
Qui éclaire les sorciers la nuit."
"Ô Magali, si
tu te fais lune sereine,
Je me ferai, moi, belle brume ;
Je t'envelopperai.
- Mais si la belle brume m'enveloppe,
Pour cela
tu ne me tiendras pas ;
Moi, belle rose virginale,
Je m'épanouirai dans le buisson."
"Ô Magali, si
tu te fais la rose belle,
Je me ferai, moi, le papillon ;
Je m'enivrerai de toi.
- Va, poursuivant, cours, cours !
Jamais, jamais
tu ne m'atteindras.
Moi, de l'écorce d'un grand chêne
Je me vêtirai dans
la forêt sombre."
"Ô Magali, si
tu te fais l'arbre des mornes,
Je me ferai, moi, la touffe de lierre ;
Je t'embrasserai.
- Si tu veux me prendre à bras le corps,
Tu ne saisiras qu'un vieux chêne...
Je me ferai blanche nonnette
Du monastère du grand saint Blaise."
"Ô Magali, si
tu te fais nonnette blanche,
Moi, prêtre, je te confesserai
Et je t'entendrai.
- Si du couvent tu passes les portes,
Tu trouveras
toutes les nonnes
Autour de moi errantes,
Car en suaire tu me verras."
"Ô Magali, si
tu te fais la pauvre morte,
Donc je me ferai la terre ;
Et là, je t'aurai !
Maintenant, je commence enfin de croire
Que tu ne me parles pas en riant.
Voici mon anneau de verre
En souvenir, ô beau jeune homme !
Ô Magali, tu me fais du bien ! ...
Mais, dès qu'elles t'ont vue,
Ô Magali, vois les étoiles,
Comme elles ont pâli !"
|
Version des scouts :
Ô Magali
1. Ô Magali, ma tant aimée,
Ecoute un peu quels doux refrains
Sous ta fenêtre encor fermée
Chantent violes et tambourins !
Viens, la grève est de romarins
Tout embaumée
Les astres vont pâlir aux cieux,
Devant tes yeux.
2. Espères-tu que je réponde ?
Non, non, j’échappe en me plongeant
Dans les flots clairs de la mer blonde,
Où je me fais poisson d’argent.
- Si tu deviens poisson nageant
Dans l’eau profonde
Je suis pêcheur ou bien rocher
Pour te pêcher.
3. Tends tes filets, je m’en console,
Car je me fais merle siffleur,
Caille ou perdrix et je m’envole
Au-dessus des halliers en fleurs !
- Ô Magali, crains l’oiseleur,
Oiseau frivole !
Je m’en irai dans les forêts,
Poser les rets.
4. Je suis la brume qui s’efface
Toute blanche au matin vermeil.
- Moi, le vent qui te fais la chasse,
Mon beau nuage au lys pareil !
- Je suis le rayon de soleil
Qui fond la glace :
- Moi, le lézard vert et moiré :
Je te boirai !
5. Je deviens dans la forêt verte
Chêne sombre au bord d’un sentier.
- Moi, le lichen dont est couverte
Ton écorce, ô mon chêne altier !
- Je serai donc sur l’églantier
Rose entr’ouverte
- Moi, papillon sur ton cœur
Mourir, ô fleur !
6. Je ne suis plus la fleur que baise
Ton aile frêle en la frôlant :
Au monastère de Saint-Blaise,
J’ai pris le voile et l’habit blanc.
- Mon amour est resté brûlant,
Bien qu’il se taise :
Je suis prieur triste et fervent
De ton couvent.
7. Viens si tu veux au monastère
Pour y trouver enfin l’oubli,
Car dans ma tombe solitaire,
Je dormirai le front pâli.
- Si pour jamais, ô Magali,
Tu dors sous terre
Je me ferai le sol sacré,
Et je t’aurai !
8. Puis-je écouter froide et sévère,
Ce que tu dis si tendrement ?
Accepte mon anneau de verre
En souvenir de ce moment.
- Ô Magali ! Quel don charmant !
Combien j’espère
Voir pâlir les astres des cieux
Devant tes yeux. |
Version des Pyrénées :
La cansoun de Magali
1. O Magalì, ma tant amado
butto la tèto â fënétroun !
Eicouto un poc la sërënado
dë clarinetta e de viouloun
L'ê plen d'eitèla ailai-amount,
l'auro ê quësado :
ma las eitèla blancirèn
quant lâ t'veirèn !
2. - Pâ d' pi que. dâ bougiar 'd la broundo
de ta sërënado fau câ !
Ma më n'ën vau ënt la mar bloundo
anguiëlo d'roccio për më fê.
- O Magali, së tu të fâ
lou pèr dë l'oundo.
un pescadour mi 'm fërèi :
të pëschërèi. |
Discographie / Enregistrements :
- DVD "Les poètes provençaux en chanson" par les élèves des établissements scolaires de l'académie d'Aix-Marseille (Ed. Ventoux Musique, 2022)
- CD "La Provence authentique en chansons" par La Maîtrise Gabriel Fauré (Ed. LEPM, 2018)
- CD "Les Chants d'amour de Mirèio" par Guy BONNET (Ed. Hv-Com, 2015)
- Disque 33 T "O Magali - Songs Of Quebec, Vol. 6" par Pierre BOUTET (Ed. > Top Tracks, 2013)
- CD "Les plus belles musiques de Provence" par Jean COUTAREL et Jean-Sébastien BRESSY (Ed. CREPMP, ref.PJC9742, 1997)
- CD "Chants provençaux - La Coupo Santo" par La Schola Elzéar Genêt (Ed. 1995)
-
Disque 33 T "Lou Rode : Folklore Provençal" (Face 2) par Lou Rode (Ed. Pichi Records, 1979)
- Disque 33 T "O Magali - Légendes de la Chanson française" par Pierre DENAIN (Ed. The Reader's Digest Association Inc, 1964)
- Disque "O Magali en français" "Chansons de France" par Aimé DONIAT (Ed. 1961 > Epm, 1987)
- Disque 78 T "Ô Magali" par Lucien MURATORE (?)
- Disque 78 T "Ô Magali" par Adrien LEGROS (Ed. Columbia DF 1443 matrice CL 4659-1, 1933)
- Disque 78 T n°166.062 "Magali" par Pierre LAMY (Ed. Odéon, 1930)
"Magali (Mistral) part 1 & 2 - Mélodie provençale populaire"(Ed. Pathé, 1909)
+ On trouve aussi une autre chanson "Magali" : une variante, sur une autre mélodie (de Gaby VERLOR) et des paroles de Robert NYEL (en 1962), interprétée par Leni ESCUDERO
et Robert RIPA (chanteurs Marseillais). Les paroles reprennent le personnage de Magali de F.MISTRAL mais en évoquant l'idée que cette fille emblématique provençale est partie se perdre dans les terres arides de la Camargue (un peu comme Mireille qui est allée mourir dans la Crau). Cette chanson est un hommage à la Camargue.
Version de Robert NYEL et Robert RIPA :
COUBLET N°1 :
Magali, Magali
Qu'est-ce qui m'a pris de t'emmener
Aux Saintes Maries de la Mer
Ah si j'avais pu deviner
Que le malheur était dans l'air Magali
Tu as préféré les guitares
Au son des fifres et tambourins
La farandole provençale
Ne me donnera plus la main.
REFRIN :
Entendi leï tambourinaïre
E mé leï fifre per dansa
L'amour que pourra pas se taïre
E ne jamaï se repaua Magali
E lou souleu de la Camarguo
Mi fa tan mau au foun d'au cuor
Qué si ridé ieu, que mi narguo
Es besaï l'ouo de ma muor
COUBLET N°2 :
Magali, Magali
Qu'est-ce qui t'a pris de t'en aller
Pour le pays de nulle part
Parce qu'un gitan t'a regardée
En faisant chanter sa guitare Magali
Toute la Crau résonne encore
D'Arles et de Nîmes jusqu'à Marseille
De ma voix qui criait si fort
Que j'ai gardé mal aux oreilles
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
Magali, Magali
Sous le soleil de la Provence
Ma tête est prête à éclater
J'entends les fifres qui s'avancent
Rien ne peut plus les arrêter Magali
Ma tête cogne encore plus fort
Le soleil n'a plus de pitié
Qu'est-ce qui t'a pris de me quitter ?
Oh Magali dansons encore
DARNIÉ REFRIN :
Entendi leï tambourinaïre
E mé leï fifre per dansa
L'amour que pourra pas se taïre
E ne jamaï se repaua Magali
E lou souleu de la Camarguo
Nous va tan ben cuo densen
Embrasse mi que ti regardo
Oh ! Magali dansen
Ensen dansen
Ensen ensen. |
Traduction en provençal graphie mistralienne :
COUBLET N°1 :
***
REFRIN :
Entende li tambourinaire
Emé li fifre pèr dansa
L'amour que pourra pas se taise
E noun jamai se repausa, Magali,
E lou soulèu de la Camargo
Me fa tant mau au found dóu cor
Qué se ride iéu, que me nargue
Es bessai l'ouro de ma mort.
COUBLET N°2 :
***
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
***
DARNIÉ REFRIN :
Entende li tambourinaire
Emé li fifre pèr dansa
L'amour que pourra pas se taise
E noun jamai se repausa, Magali,
E lou soulèu de la Camargo
Nous va tant bèn cuo dansèn
Embrasso-me que te regardo
Oh ! Magali, dansen
Ensèn dansen,
Ensèn, ensèn. |
Traduction en français :
COUPLET N°1 :
***
REFRAIN :
J'entends les tambourinaires
Avec les fifres pour danser
L'amour qui ne pourra pas se taire ;
Et ne jamais se reposer, Magali,
Et le soleil de la Camargue
Me fait tant mal au fond du coeur (/corps)
Tant bien que si je ris moi, que mes narguo
Est peut-être l'heure de ma mort.
COUPLET N°2 :
***
AU REFRAIN
COUPLET N°3 :
***
DERNIER REFRAIN :
J'entends les tambourinaires
Aavec les fifres pour danser
L'amour qui ne pourra pas se taire ;
Et ne jamais se reposer Magali
Et le soleil de la Camargue
Nous va si bien cuo dansen
Embrasse-moi qu'il te regarde
Oh ! Magali, dansons
Ensemble dansons,
Ensemble, ensemble. |
Discographie / Enregistrements :
- Disque 33 T "" par Maria CANDIDO (1962)
- Disque 33 T "" par Leni ESCUDERO et Robert RIPA (Ed. 1962 > Marianne Mélodie, 2007)
NB : Pour la chanson d'origine, il est à noter que F.MISTRAL s'est inspiré
de thèmes populaires pour écrire les paroles de "Magali".
Or aujourd'hui, on trouve les paroles sur au moins six autres mélodies
(Aveyron, Canada, ...), dues au succès de cette chanson, l'inspiration
s'est renversée !
Bibliographie :
- "Chants provençaux de tradition
populaire" ; pp.62-69 (Ed. Librairie Contemporaine, 1999) ISBN
2-905405-17-1
- "Mireille poème provençal." Paris,
Librairie Hachette et Cie, 1884. In-8°; 1feuillet, XIV + p.511 + 1f.
- "Sous tous les ciels, j'ai chanté" d'Emma
CALVÉ (Ed. Plon, Montréal 1940)
- "Livre d'Anthologie de la chanson d'oc" de J-L.
ROUX
Liens : Escolo
dóu Miejour, Dumas
et Mireille, Emma
CALVÉ, BNF/INRIA/INaLF/CNRS,
...
* La cansoun de la Coupo / La chanson
de la Coupe Sainte > Voir
page spéciale.
* Au Miejour / Au Midi :
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites en 1878. Publiées en ?.
- Musique : ?.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
.
COUBLET N°2 :
.
COUBLET N°3 :
.
COUBLET N°4 :
.
COUBLET N°5 :
. |
COUPLET N°1 :
.
COUPLET N°2 :
.
COUPLET N°3 :
.
COUPLET N°4 :
.
COUPLET N°5 :
. |
* Catelan lou troubaire / Armand CATELAN le poète-troubadour provençal :
- Présentation : Histoire du troubadour CATELAN. Poème ou chanson ???
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites à Maillane en août 1879. Publiées dans l'Armana prouvençau de 1881 puis dans "Lis Isclo d'Or" en 1889.
- Musique : ???.
Composée post-mortem par le groupe Tard Quand Dîne en 1997.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Quand la bello Margarido,
Fiho dóu grand Berenguié,
Pèr l’amour a fa flourido,
L’amour vèn e la marido
Au rèi Louis que la seguié :
Lou rèi Louis, à touto brido,
Vers Paris l’enmeno lèu...
A-diéu-sias noste soulèu !
COUBLET N°2 :
I’ a ’n troubaire, dis l’istòri,
Catelan èro soun noum,
Que n’en perd lou dourmitòri,
E ’n-matin, dóu languitòri,
Coume un fòu part d’Avignoun,
Emé soun lahut d’evòri
E la cigalo au capèu,
Preste à faire d’estampèu.
COUBLET N°3 :
- « Anarai trouba la rèino
Dis, e ié dirai : Bon-jour !
Veniéu vèire s’ à la Sèino
Léaigo lindo fai tintèino
Coume i sorgo dóu Miejour,
Veniéu vèire se la brèino
Trelusis coume la sau
Dins lis erme prouvençau.
COUBLET N°4 :
« Veniéu saupre se li figo
S’amaduron dins voste ort,
Se li poumo e lis aligo
Noun vous dounon enterigo ;
Se becas de rasin d’or
Coume avèn dins li garrigo,
E s’ avès garda lou goust
Dis arange melicous. »
COUBLET N°5 :
Enterin que s’adraiavo,
Catelan acò disié ;
Dins tout riéu que cascaiavo
Catelan se miraiavo
E manjavo i cereisié ;
E, dóu tèms que pantaiavo
I belòri de la court,
Lou camin se fasié court.
COUBLET N°6 :
« A la rèino touto bello,
Porte, dis, un pergamin
Que i’a cènt cansoun nouvello,
Emé d’or à la fivello
E de letro de carmin :
Belugueto, cascavello,
Es li plus gènti cansoun
Que se cante à Gravesoun.
COUBLET N°7 :
« Digas-me, rèino adourado,
Se n’ i’ a pas pèr veni fèr
De plus vèire li terrado
Ounte briho la ferrado,
Ounte óulivon tout l’invèr !
Digas-me se vous agrado
Plueio, nèu e pouverin
Coume un cop de tambourin ! »
COUBLET N°8 :
Or dins lou bos de Boulougno,
Acò di, venié d’intra.
Nèvo, plòu, lou soulèu fougno,
Li grands aubre fan la mougno,
Lou troubaire es esmarra :
Tres larroun à forto pougno,
Ai ! toumbon sus Catelan,
E lou tuon, o malan !
COUBLET N°9 :
Quand la rèino Margarido
Lou sachè, Maire de Diéu !
Venguè touto escoulourido :
Lou prevost faguè la crido
Contro aquéli tres catiéu,
E li damo adoulourido
Aubourèron uno crous
Au troubaire malurous.
COUBLET N°10 :
Mai, despièi, la pouësìo
A ’sclargi lou negre bos ;
Plumachié, roso e cacio,
Coume en terro de Marsiho,
Crèisson à l’entour dóu cros ;
E pèr béure l’ambrousìo
Tout Paris, un cop de l’an,
Cour au Prat de Catelan.
COUBLET N°11 :
E soun cros es la grasalo
Ounte, li jour de calour,
Lis aucèu e li mouissalo
Vènon refresca sis alo ;
E i’ a, dison, uno flour,
Bluio flour de prouvençalo,
Que de-longo ié flouris
Pèr li damo de Paris. |
COUPLET N°1 :
Quand la belle Marguerite,
Fille de Bérenger le Grand,
Pour l'amour a fleuri,
L'amour vient et la marie
Au roi Louis qui la poursuit :
Le roi Louis, à toute bride,
Vers Paris l'emmène vite...
Adieu notre soleil !
COUPLET N°2 :
Il y a un troubadour, dit l'histoire,
CATELAN était son nom,
Qui en
perd le sommeil,
Et un matin, d'ennui,
Comme un fou part d'Avignon
Avec son luth d'ivoire
Et la cigale au chapeau,
Prêt à faire du vacarme.
COUPLET N°3 :
"J'irai trouver la reine,
Dit-il, et je lui dirai : "Bonjour !
Je viens voir si à la Seine
L'eau limpide fit tapage
Comme aux sources du Midi ;
Je viens voir si le frimas
Resplendit comme le sel
Dans les landes provençales.
COUPLET N°4 :
Je viens savoir si les figues
Mûrissent dans votre jardin,
Si les pommes et les alizes
Ne vous agacent pas les dents ;
Si vous becquetez des grappes d'or,
Comme nous avons dans les garrigues,
Et si vous avez gardé le goût
Des oranges au suc de miel.".
COUPLET N°5 :
Pendant qu'il allait sa route,
Ainsi parlait CATELAN.
Dans tout ruisseau qui gazouille,
CATELAN se mirait ;
Il mangeait aux cerisiers
Et tout en rêvant
Aux pompes de la cour,
Le chemin s'abrégeait.
COUPLET N°6 :
"À la reine toute belle
Je porte, disait-il, un parchemin
Avec de l'or au fermail,
Et cent nouvelles chansons
Enluminées de carmin :
Sémillantes, falotes,
Ce sont bien les plus jolies
Que l'on chante à Graveson.
COUPLET N°7 :
Dites-moi, reine adorée,
Si ce n'est pas irritant
Que de ne plus voir les plaines
Où brille la ferrade,
Où tout l'hiver on cueille les olives !
Dites-moi si vous agrée
La pluie, la neige ou le grésil
Comme un coup de tambourin !".
COUPLET N°8 :
Or, dans le bois de Boulogne,
Cela dit, il vient d'entrer.
Il neige, il pleut, le soleil boude,
Les grands arbres font la moue,
Le troubadour est égaré :
Trois larrons à forte poigne,
Hélas, tombent sur CATELAN
Et le tuent, ô malheur !
COUPLET N°9 :
Quand la reine Marguerite
Le sur, mère de Dieu,
Elle perdit ses couleurs :
Le prévôt fit la criée
Contre ces trois scélérats,
Et les dames dolentes
Élevèrent une croix
Au troubadour maheureux.
COUPLET N°10 :
Mais, depuis, la poésie
A
éclairci le voix sombre ;
Lilas, acacias, rosiers,
Comme en terre de Marseille,
Croissent autour de la tombe ;
Et pour boire l'ambroisie,
Tout Paris, une fois l'an,
Court au Pré de CATELAN.
COUPLET N°11 :
Et sa tombe est la cuvette
Où, les jours de chaleur,
Les oiseaux et les insectes
Viennent rafraîchir leurs ailes ;
Et l'on dit qu'une fleur,
La pervenche d'azur,
Y fleurit constamment
Pour les dames de Paris. |
Discographie / Enregistrements :
- CD "Les îles d'Or" par Tard Quand Dîne (Ed. 1997) TQD02
* Espouscado / Éclaboussure :
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites le 02/11/1888. Publiées dans "Lis Isclo d'Or" en 1889, puis dans l'Armana prouvençau de 1890.
- Musique : ?.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
En vesènt crèisse li boufigo
E s’aflaqui li bon mamèu
E se nebla li bèlli figo
E s’espoumpi li gargamèu,
En vesènt, lengo prouvençalo,
Que sèmpre mai rougnon tis alo,
En vesènt vuei lou sèn tant rar
E la resoun bèn tant calugo,
Avès de jour que la belugo
Gisclo souleto dóu peirard.
COUBLET N°2 :
Cresès qu’acò noun vous enfèto,
D’ausi de-longo remena
Qu’eilamount tóuti soun proufèto,
Qu’eiçavau sian tóuti mau-na !
D’ausi pertout, dins lis escolo,
Regènt, reitour, touto la colo
Que fau paga de nòsti sòu,
Nous reproucha coume uno taco
Lou paraulis que nous estaco
À nòsti paire, à noste sòu !
COUBLET N°3 :
Cresès qu’acò noun vous empego,
Quand, libre e fièr coume Artaban,
Avès toujour fa vosto plego,
De plus poudé dire de pan !
De plus ausa coumta si peno,
Ni demanda ’n sòu de tapeno
À la boutigo de l’endré
Pèr alesti soun ourdinàri,
Sènso recourre au diciounàri
De Bescherelle o de Littré !
COUBLET N°4 :
Cresès qu’acò n’es pas terrible,
De vous falé tout renounça,
La ferigoulo e lou bon-rible
Ounte anavias vous trigoussa,
Tóuti li terme dóu terraire,
La poudadouiro emé l’araire,
L’embut, la dourgo e lou draiet,
Tóuti li mot de nòsti rèire,
Lou trissadou ’mé lou moulèire
Ounte foundian lou rèst d’aiet !
COUBLET N°5 :
Cresès qu’acò noun vèngue en òdi,
Quand disès : « Ma maire m’a fa »,
D’ausi de-longo aquest senòdi :
«Quau te faguè, fau l’estoufa ;
Fau, emai siegue cando e gènto.
Atura la font que sourgènto ;
Fau escupi contro toun cèu ;
Fau amudi l’auro que bramo
A toun arquiero, e dins ta ramo
Fau despicha li nis d’aucèu !»
COUBLET N°6 :
Eh! bèn, nàni ! despièi Aubagno,
Jusqu’au Velai, fin-qu’au Medò.
La gardaren riboun-ribagno,
Nosto rebello lengo d’O !
La parlaren dins li vanado,
I meissoun, i descoucounado,
Entre amourous, entre vesin ;
La charraren emé salivo
En barrejant nòstis óulivo,
En destregnènt nòsti rasin.
COUBLET N°7 :
La menaren, li jour de pesco,
Pèr espandi l’embarradou,
Tira lou bòu, chapla li lesco
E regala li pescadou ;
La menaren, li jour de casso,
Pèr espóussa li tiragasso.
Pèr saupica lou ressoupet ;
La menaren, li jour de casso,
Pèr dansa ’m’ elo la gavoto,
La farandoulo e lou tripet.
COUBLET N°8 :
Sara la lengo de la joio
Emé de la freirejacioun ;
La quilaren sus li mount-joio
De pastrihoun à pastrihoun ;
Emé li fraire de la targo
Que s’encloutisson la poutargo
La cantaren sus lou paiòu ;
La cridaren dins li bravado ;
E l’ourlaren is abrivado,
Quand se fara courre li biòu.
COUBLET N°9 :
A la begudo, pèr la fiero
De Sant Andriéu o de Sant Jan,
Emé la foulo parlufiero
Fara brindoio en pachejant.
Galejaren, risen em’ elo
En acanant nòstis amelo ;
E pèr l’armado, pièi, aqui
Se fau leissa fen e luserno,
L’empourtaren à la caserno
Pèr nous engarda de langui.
COUBLET N°10 :
Ah ! li foutrau de tantalòri
Que n’en desmamon sis enfant,
Pèr li clafi de vano-glòri,
D’arrougantige emé de fam !
- Dins lou bourboui, zóu ! que s’ennègon !
Mai tu, di fiéu que te renègon
E qu’estratisson toun parla,
Vai, noun t’inquietes, ma Prouvènço !
Es de mourtoun en survivènço
Qu’auran nourri de marrit la.
COUBLET N°11 :
Li vièi castèu, di Baus, de Signo,
De Pèiro-Fiò, de Roumanin,
Ié diran pas la glòri ensigno,
Lou teta-dous, lou biais menin
De nòsti gràndi segnouresso,
En Gai-Sabé tóuti mestresso ;
Lou tambourin que vai mourènt,
Lou repiquet de l’ermitòri,
Ié diran pas soun languitòri ;
Li vièi camin ié diran rèn.
COUBLET N°12 :
Ié diran rèn nòsti legèndo ;
Rèn ié dira lou cacho-fiò
Que flamejavo pèr Calèndo...
Éli n’auran d’amour en-liò.
Di maire-grand, en sa supèrbi,
Retendran pas ti reprouvèrbi
E li sourneto e li fablèu ;
Coumprendran plus ço que babiho
Lou tavan rous emé l’abiho ;
Couneiran plus l’ouro au soulèu.
COUBLET N°13 :
Mai, lis einat de la naturo,
Vous-àutri, li brun cadelas
Que dins l’antico parladuro
Emé li drolo vous parlas,
Agués pas pòu : restarés mèstre !
Tau que li nóuguié dóu campèstre,
Rufe, gaiard, siau, estadis,
Emai vous dèimon e vous groumon, :
O païsan (coume vous noumon),
Restarés mèstre dóu pais.
COUBLET N°14 :
Envirouna de l’amplitudo
E dóu silènci di gara,
Tout en fasènt vosto batudo,
Au terradou sèmpre amarra,
Vesès, alin, coume un tempèri,
Passa lou trounfle dis empèri
E l’uiau di revoulucioun :
Atetouni sus la patrìo,
Veirés passa li barbarìo
Emai li civilisacioun. |
COUPLET N°1 :
En voyant...
COUPLET N°2 :
.
COUPLET N°3 :
.
COUPLET N°4 :
.
COUPLET N°5 :
. |
* Fiho poulido porto sa verquiero au front / Fille jolie porte sa dot au front :
- Présentation de cette chanson : Sonnet mis en musique.
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites en 1912 ?. Publiées dans "Lis Óulivado" en 1912.
- Musique : Composée par Petrus MARTIN (Compositeur, courriériste théâtral au "Provençal de Paris"). (Cf. Manuscrit du Musée Mistral)
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Uno fiho de champ, pèr tant que fugue pauro,
N’aguènt que si vint ounglo e gardant sus lou piue
Soun troupeloun de fedo à la rigour de l’auro,
S’es bello, pòu agué dins l’astre soun pan kiue.
COUBLET N°2 :
D’un segnour ufanous, en casso dins li Mauro,
La chato, un bon matin, aura pica dins l’iue :
E lou prince n’en fai sa princesso e sa Lauro,
Coume acò s’encapito i Milo-e-uno-Niue !
COUBLET N°3 :
Se sabiés gaubeja tout ço que te rènd bello,
Lou riban de toun péu, la flour de ta capello
E lou dous paraulis que t’a messo en relèu,
Prouvènço, tu peréu, sènso argent, sènso armado,
Rèn que pèr ta belour, rèn que pèr èstre amado,
Estariés pèr toujour la rèino dóu soulèu. |
COUPLET N°1 :
Une fille des champs, si pauvre qu’elle soit,
N’ayant que ses vingt ongles et gardant sur le mont
Son troupeau de brebis à la rigueur du vent,
Si elle est belle, peut avoir dans l’astre sa fortune.
COUPLET N°2 :
D’un seigneur opulent, en chasse dans les Maures ,
La vierge, un bon matin, aura frappé dans l’œil :
Et le prince en fera sa princesse et sa Laure,
Comme cela se rencontre aux Mille-et-une-Nuits !
COUPLET N°3 :
Si tu savais utiliser tout ce qui te rend belle,
Le ruban de tes cheveux, la fleur de ton corsage,
Et le parler si doux qui t’a mise en relief,
Provence, toi aussi, sans argent, sans armée,
Rien que pour ta beauté, rien que pour être aimée,
Tu serais pour toujours la reine du soleil. |
* La bello d'avoust / La belle d'août :
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites en 1848. Publiées dans l'Armana prouvençau de 1855 puis dans "Lis Isclo d'Or" en 1876. Dédicacées à Eugène TAVERNIER (conseiller à la cour d'Aix-en-Provence).
- Musique : Il existe deux versions : une composée par Agricol DAU (1816-1894) (publiée dans le journal La Commune en 1851) et une autre composée à Aix-en-Provence le 05/11/1889 par Gilles BOREL (cf. Manuscrit du Musée Mistral).
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Margai de Vau-meirano,
Trefoulido d’amour,
Davalo dins la plano,
Dos ouro davans jour.
En descendènt la colo,
Es folo :
- Ai bèu, dis, lou cerca,
L’ai manca...
Ai ! tout moun cor tremolo.
REFRIN :
Roussignoulet, cigalo, teisas-vous !
Ausès lou cant de la Bello d’Avoust.
COUBLET N°2 :
Margai es tant poulido
Que dins lou nivoulan
La luno ennivoulido
Au nivo a di bèn plan :
- Nivo, bèu nivo, passo,
Ma faço
Vòu leissa toumba ‘n rai
Sus Margai :
Toun sourne m’embarrasso.
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
L’aucèu, dins la genèsto
Que brèsso si pichoun,
Alongo un pau la tèsto
Pèr vèi soun mourranchoun ;
Mai de vèire que plouro,
S’aubouro,
E pèr la counsoula
I’a parla
Belèu mai de miechouro.
AU REFRIN
COUBLET N°4 :
Enjusquo la luseto
Que lusi - Pauro fiheto,
Pren moun lume, se vos !
Cerques toun calignaire
Pecaire,
L’aguèsses di pulèu,
Moun calèu
Sarié ‘sta toun menaire.
AU REFRIN
II
COUBLET N°5 :
Margai de Vau-meirano
Fai tant do vai-e-vèn
Qu’à l’oumbro d’uno andano
A trouva lou jouvènt.
I’a di : - Desempièi l’aubo,
Ma rauto
Se bagno de mi plour :
Que d’amour
Pèr aquéu que me raubo !
AU REFRIN
COUBLET N°6 :
La luno me guinchavo,
E d’un biais pietaclous
L’auceloun me parlavo
De tu, moun amourous ;
Enjusquo la luseto,
Braveto,
Voulié de soun cousta
Me presta
Sa pichoto viheto.
AU REFRIN
COUBLET N°7 :
Mai toun front es bèn sourne !
Dirias que sies malaut...
Bellas, vos que m’entourne
À moun oustau peirau ?
- S’ai tant la caro tristo,
Ma fisto,
Es qu’un negre tavan
En trevant
M’a ‘spavourdi la visto.
AU REFRIN
COUBLET N°8 :
- Ta voues, douço coume èro,
Vuei sèmblo un tremoulun
Que trono souto terro...
Iéu n’ai de frejoulun.
- Se ma voues es tant rauco,
Viedauco,
Es que pèr t’espera,
M’ère tra
L’esquino sus la bauco.
AU REFRIN
COUBLET N°9 :
- Mouriéu de languitòri,
Mai aro es de la pòu :
Un jour de raubatòri,
Bellas, as mes lou dòu !
- Se moun jargau soumbrejo,
Negrejo,
La niue noun fai pas mens,
E pamens
La niue tambèn clarejo.
AU REFRIN
III
COUBLET N°10 :
Quand l’estello dóu pastre
Coumencè de pali,
E que lou rèi dis astro
Anavo tressali,
Tout-d’un-cop se raubèron,
Sautèron
Sus un negre chivau,
E d’avau
Ensèmble partiguèron.
AU REFRIN
COUBLET N°11 :
E lou chivau landavo
Sus lou camin peirous,
E la terro brandavo
Souto lis amourous ;
E dison que li masco
Fantasco
Dansèron à l’entour
Jusqu’au jour,
En risènt coume d’asclo.
AU REFRIN
COUBLET N°12 :
Adounc la luno blanco
S’ennivouliguè mai ;
L’auceloun sus la branco
S’envoulè de l’esfrai ;
Enjusquo la luseto,
Paureto,
Amoussé soun calèu,
E lèu, lèu,
S’amatè dins l’erbeto.
AU REFRIN
COUBLET N°13 :
E dison qu’à la noço
De la pauro Margai,
Se taulejè pas foço,
Se riguè gaire mai ;
E dison que li fianço,
Li danso,
Fuguèron dins un liò
Ount lou fiò
Se vesié di fendanço.
AU REFRIN
COUBLET N°14 :
Valoun de Vau-meirano,
Camin di Baus, jamai
Pèr colo ni pèr plano
Veguerias plus Margai.
Sa maire dis sis Ouro
E plouro ;
E noun vòu s’assoula
De parla
De sa bello pastouro.
Darnié REFRIN :
Roussignoulet, cigalo, envoulas-vous !
Vaqui lou cant de la Bello d’Avoust. |
COUPLET N°1 :
Margaux de Valmairane,
Ivre d'amour,
Descend dans la plaine,
Deux heures avant le jour.
En descendant la colline,
Elle est folle :
- J'ai beau le chercher, dit-elle,
Je l'ai manqué...
Ah ! Tout mon coeur tremble.
REFRAIN :
Petits rossignols, cigales, taisez-vous !
Écoutez le chant de la belle d'août.
COUPLET N°2 :
Margaux est si jolie
Que dans les nuages,
La lune enveloppée
Au nuage a dit bien doucement :
- Nuage, beau nuage, passe,
Mon visage
Veut laisser choir un rayon
Sur
Margaux :
Ton ombre m'embarasse.
AU REFRAIN
COUPLET N°3 :
L'oiseau, dans le genêt
Qui berce ses petits,
Allonge un peu la tête
Pour voir son fin minois ;
Mais voyant qu'elle pleure,
Il se lève,
Et pour la consoler,
Il lui a parlé,
Peut-être plus d'une demi-heure.
AU REFRAIN
COUPLET N°4 :
Le ver-luisant lui-même,
Qui brille, lui a dit : "Pauvre petite fille,
Prends ma lumère, si tu veux !
Tu cherches ton amant ?
Peuchère,
L'eusses-tu dit plus tôt,
Ma lampe à huile
T'aurait servi de guide."
AU REFRAIN
COUPLET N°5 :
Margaux de Valmairane
Fait tant de va-et-vient
Qu'à l'ombre d'une allée,
Elle a trouvé le jeune homme.
Elle lui a dit : "Depuis l'aube,
Ma robe
Se mouille de mes pleurs ;
Que d'amour
Pour celui qui m'enlève !".
AU REFRAIN
COUPLET N°6 :
La lune m'épiait,
Et d'un ton compatissant,
Le petit oiseau me parlait
De toi, mon amoureux !
Même le ver-luisant,
Brave,
Voulait de son côté,
Me prêter
Sa petite veilleuse.
AU REFRAIN
COUPLET N°7 :
Mais ton front est bien sombre !
On dirait que tu es malade...
Mon beau, veux-tu que je retourne
À la maison paternelle ?
- Si j'ai tant la figure triste,
Ma foi,
C'est qu'un papillon noir,
En rôdant,
A effrayé ma vue.
AU REFRAIN
COUPLET N°8 :
Ta voix, jadis si douce,
Aujourd'hui semble un tremblement
Qui tonne sous terre...
Moi j'en ai des frissons.
- Si ma voix est si rauque,
Morbleu !
C'est que pour t'attendre,
Je m'étais couché,
Le dos sur l'herbe.
AU REFRAIN
COUPLET N°9 :
- Je mourais d'ennui,
Mais maintenant, c'est de peur :
Un jour d'enlèvement,
Mon beau, tu as pris le deuil !
- Si mon manteau est sombre,
Noir,
La nuit ne l'est pas moins,
Et pourtant,
La nuit aussi a sa splendeur.
AU REFRAIN
COUPLET N°10 :
Quand l'étoile du berger
Commença à pâlir,
Et que le roi des astres
Allait paraître à l'horizon,
Tout à coup, ils s'enlevèrent,
Sautèrent
Sur un cheval noir,
Et en bas
Partirent ensemble.
AU REFRAIN
COUPLET N°11 :
Et le cheval volait Sur le chemin pierreux,
Et la terre branlait
Sous les amants ;
Et, dit-on, les sorcières
Fantasques,
Dansèrent autour d'eux
Jusqu'au jour,
En riant aux éclats.
AU REFRAIN
COUPLET N°12 :
Alors la lune blanche
Se voila dans les nues ;
Le petit oiseau sur la branche
S'envola de frayeur ;
Le ver-luisant,
Peuchère,
Éteignit sa lampe,
Et bien vite
Se blottit dans l'herbe.
AU REFRAIN
COUPLET N°13 :
Et l'on dit qu'à la noce
De la pauvre Margaux,
On ne festoya pas beaucoup,
On ne rit guère plus ;
Et, dit-on, les fiançailles,
Les danses,
Se firent dans un lieu
Où le feu
Se voyait par les fentes.
AU REFRAIN
COUPLET N°14 :
Valon de Valmairane,
Chemin des Baux, jamais
Par colline ou par plaine
Vous ne revites Margaux.
Sa mère prie
Et pleure ;
Et ne veut point cesser
De parler
De sa belle pastourelle.
Dernier REFRAIN :
Petits rossignols, cigales, envolez-vous !
Voilà le chant de la belle d'août. |
Discographie / Enregistrements :
- CD "Les îles d'Or" par Tard Quand Dîne (Ed. 1997) TQD02
* La cadeno de Moustié / La chaîne de Moustiers :
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites le 02/03/1885. Publiées en 1889 dans "Lis Isclo d'Or".
- Musique : ?.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Presounié di Sarrasin,
Engimbra coume un caraco,
Em’ un calot cremesin
Que lou blanc soulèu eidraco,
En virant la pouso-raco,
Rico-raco,
Blacasset pregavo ansin :
REFRIN :
À ti pèd, vierge Marìo,
Ma cadeno penjarai,
Se jamai
Tourne mai
À Moustié, dins ma patrìo !
COUBLET N°2 :
De si dono envirouna,
Lou califo de Damiàti
Es vengu se permena
Sus l’areno de soun pàti,
Entre lis aubre de dàti,
Fres recàti
Qu’es de flour tout semena.
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
E lou musulman ié dis :
- Tè, Blacas, regardo vèire
Se i’ a, dins lou paradis
Que van proumetènt ti prèire,
Un vòu d’ange sedusèire
E risèire
Coume aquéu rebaladis.
AU REFRIN
COUBLET N°4 :
As aqui dóu grand Maumet
Li chausido e li mignoto
Que te porjon soun broumet ;
As li blóundis Istrioto,
As li brùni Ciprioto,
Agrioto
Que te cridon « manjas-me. »
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
As la nèu dóu mount Liban,
Bléujo nèu que reboumbello...
Fan que de sourti dóu ban...
Tout acò d’amour barbèlo...
Digo, vos de ma garbello
La plus bello ?
N’as qu’à prene lou turban.
AU REFRIN
COUBLET N°6 :
Mai Blacas a respoundu :
- Diéu prefounde quau renègo !
Crestian siéu, noun escoundu,
E se mounto adaut ma prègo,
Quauque jour te dirai grègo,
E moun ègo
Prendra courso contro tu.
AU REFRIN
COUBLET N°7 :
Lou califo, qu’èro un prous :
- Pèr Mahoum ! roumpe ti ferre,
Ié replico generous.
Ta meinado alin vai querre,
E, se tu noun siés un perre,
Iéu t’espère :
Jougaren à tèsto o crous.
AU REFRIN
COUBLET N°8 :
Chivalié, noun mentirés :
Envoula dóu fort La Margo,
Enfre terro o ’n barcarés,
Li Blacas, à la recargo,
Cinq cènts an cridèron : largo !
Fasènt targo
A l’auristre barbaresc.
AU REFRIN
COUBLET N°9 :
À Moustié, dins lou claus vièi.
I’ a ’no glèiso que susploumbo...
Dins l’azur, amount, despièi,
Ounte passon li paloumbo,
Douminant touto la coumbo
Que trestoumbo,
Uno cadeno se vèi.
AU REFRIN
COUBLET N°10 :
Estacant dous fièr roucas,
La cadeno a proun cènt cano,
E l’estello di Blacas
Ié pendoulo soubeirano ;
E, toujour, li majourano
E garano
Redison dins lou ragas :
AU REFRIN |
COUPLET N°1 :
Prisonnier des Sarrasins,
Accoutré comme un bohémien,
Avec un fez cramoisi
Que le soleil blanc essore,
En tournant la noria
Dont la roue grince,
Un Blacas priait ainsi :
.
REFRAIN :
"À tes pieds, vierge Marie,
Je suspendrai ma chaîne,
Si jamais
Je retourne
À Moustiers, dans ma patrie !".
COUPLET N°2 :
Environné de ses femmes,
Le calife de Damiette
Est venu se promener
Sur le sable de son parc,
Entre les arbres de dattes,
Frais asile
Qui est tout semé de fleurs.
AU REFRAIN
COUPLET N°3 :
Et le musulman lui dit :
"Tien, Blacas, regarde voir
S'il y a
.
AU REFRAIN
COUPLET N°4 :
Tu as là, du grand Mahomet,
Les élues, les favorites,
Qui t'offrent leur
.
AU REFRAIN
COUPLET N°5 :
Tu as la neige du Liban,
Éblouissante et
.
AU REFRAIN
COUPLET N°6 :
Mais Blacas a répondu :
"Dieu engloutisse le renégat !
C
.
AU REFRAIN
COUPLET N°7 :
Le calife, qui était un preux,
Lui réplique, magnanime :
"Par
.
AU REFRAIN
COUPLET N°8 :
Chevaliers, vous tiendrez parole :
Envolés du fort La Malgue,
Dans les terres ou sur les flottes,
Les Blacas,
.
AU REFRAIN
COUPLET N°9 :
À Moustiers, au quartier vieux,
Haut perchée est une église...
Depuis, dans l'azur du ciel,
Là où passent les palombes,
Dominant les précipices de la gorge
Tout entière,
Une chaîne se voit.
AU REFRAIN
COUPLET N°10 :
Repliant deux rocs superbes,
La chaîne mesure cent toises,
Et l'étoile des Blacas
Y pendille souveraine ;
Et toujours les marjolaines
Et les giroflées
Redisent dans le ravin...
AU REFRAIN |
* La cansoun de Melusino /
La chanson de Mélusine :
- Paroles de F.MISTRAL : Publiées dans "La
Rèino Jano" (1880) Acte III ...
- Musique : Air populaire provençal, Mazurka.
Tempo : Moderato, à 3 temps
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne)
En capo cremesino,
D'acò i'a mai d'un an,
LA fado Melusino Regnavo a Lusignan.
Quand lou soulèu trecolo,
Iéu, amourous despièi,
M'abrive pèr la colo,
Ounte me sèmblo qu'èi. |
Traduction en français
:
M
Il y a de cela plus d'un an,
L
Quand le soleil
Moi, depuis amoureux,
Je m'
Où il me semble qu' |
* La Cansoun dis Àvi / La
chanson des aïeux :
- Paroles de F.MISTRAL : Créées en 1906 (signée par F.MISTRAL : à Maillane le 27 mars 1906).
Publiées dans le mensuel "Prouvènço ! Auriflour de la causo felibrenco" (n°16) du 7 avril 1906. Puis en 1907 dans "L'Armana Prouvençau" (p.17) puis
en 1912 dans "Lis Óulivado" (recueil poétique de MISTRAL).
NB : Chantée pour la première fois par Mlle Marie de La Rouvière au Congrès du Chant populaire de la Schola Cantorum à Montpellier les 3, 4, 5, 6 et 7 juin 1906.
- Musique : La mélodie qui a servi de support à Frédéric
MISTRAL est constituée de deux airs populaires réunis par Ch.BORDES :
* Le refrain provient d'une chanson languedocienne ayant pour titre "Mis
amour, Eisabèu, ti boutèu soun plen de sarriho..." chantée par une arlésienne en 1900.
* Le couplet est un autre air : "E iéu quand la veirai, ié dirai".
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne)
1. Ounour à nòstis àvi
Tant sàvi, tant sàvi,
Ounour à nòstis àvi
Qu'avèn pas couneigu !
REFRIN :
An viscu,
An tengu
Nosto lengo vivo ;
An viscu,
An tengu
Tant coume an pouscu !
2. Soungen qu'avans-courrèire
Li rèire, li rèire,
Soungen qu'avans-courrèire
Pèr nautre, an courregu.
An viscu...
3. Soungen qu'an fa mirando,
E grando, e grando,
Soungen qu'an fa mirando,
Sus lou Rose fourcu.
An viscu...
4. S'avèn aquest terraire,
O fraire, o fraire,
S'avèn aquest terraire,
Es qu'éli l'an agu.
An viscu...
5. S'avèn lou vin de souco
En bouco, en bouco,
S'avèn lou vin de souco
Es lou vin qu'an begu.
An viscu...
6. E manjan la seisseto
Rousseto, rousseto
E manjan la seisseto
Di terro qu'an mougu.
An viscu...
7. E pèr nous douna l'òli,
Tant jòli, tant jòli,
E pèr nous douna l'òli,
Soun gàubi a fougu.
An viscu...
8. Tout ço qu'avèn de voio
Revoio, revoio
Tout ço qu'avèn de voio
D'éli nous es vengu.
An viscu...
9. Au tron de Diéu ferouge,
E rouge, e rouge,
Au tron de Diéu ferouge,
Toustèms an cresegu.
An viscu...
10. Tout ço que nous rènd
libre,
Felibre, felibre,
Tout ço que nous rènd libre,
Lis àvi l'an vougu.
An viscu...
11. De joio e d'agradanço
I danso, i danso,
De joio e d'agradanço,
N'avien mai que d'escut.
An viscu...
12. La gràci, fiho gaio
Cascaio, cascaio
La gràci, fiho gaio,
N'a pas li det croucu.
An viscu...
13. Soun cant galoi e mounde
Au mounde, au mounde,
Soun cant galoi e rnounde
Long-tèms a prevaugu.
An viscu...
14. A Jano e Guihaumeto
Mameto, mameto,
A Jano e Guihaumeto
Tambèn an plasegu.
An viscu...
15. Mai d'abord que fai traço,
La raço, la raço,
Mai d'abord que fai traço,
Fasen noste degu.
An viscu...
16. Aparen lou repaire
Di paire, di paire,
Aparen lou repaire
Ounte nous an pascu.
An viscu...
17. Urous lou que pòu viéure
Deliéure, deliéure,
Urous lou que pòu viéure
Aqui mounte es nascu !
An viscu...
18. Se plòu un jour o l'autre
Sus nautre, sus nautre,
Se plòu un jour o l'autre,
Sus éli a plougu !
An viscu... |
Traduction en français
:
1. Honneur à nos aïeux,
Si sages, si sages,
Honneur à nos aïeux,
Que nous n'avons pas connus !
REFRAIN :
Ils ont vécu,
Ils ont tenu
Vivante notre langue,
Ils ont vécu,
Ils ont tenu,
Autant qu'ils ont pu.
2. Songeons qu'avant-coureurs,
Les ancêtres, les ancêtres,
Songeons qu'avant-coureurs
Ils coururent pour nous.
REFRAIN
3. Et qu'ils ont fait merveille,
Grandement, grandement,
Et qu'ils ont fait merveille
Sur le Rhône fourchu.
REFRAIN
4. Si nous avons ce terroir,
Ô frères, ô frères,
Si nous avons ce terroir
C'est que les aïeux l'ont eu.
REFRAIN
5. Si nous avons le vin de cep
En bouche, en bouche,
Si nous avons le vin de cep,
C'est le vin qu'ils ont bu.
REFRAIN
6. Et nous mangeons le froment,
Rousseau, rousseau,
Et nous mangeons le froment
Des champs qu'ils défrichèrent.
REFRAIN
7. Et pour nous donner l'huile
Si jolie, si jolie,
Et pour nous donner l'huile
Il fallut leur adresse.
REFRAIN
8. Toutes nos énergies
Vivaces, vivaces,
Toutes nos énergies
Nous sont venues d'eux.
REFRAIN
9. Au "tonnerre de l'air" farouche
Et rouge, et rouge,
Au "tonnerre de l'air" farouche
Ils ont cru en tous temps.
REFRAIN
10. Tout ce qui nous rend libres,
Félibres, Félibres,
Tout ce qui nous rend libres,
Les aïeux l'ont voulu.
REFRAIN
11. De joie et de plaisir
Aux danses, aux danses,
De joie et de plaisir,
Ils en avaient plus que d'écus.
REFRAIN
12. La Grâce, fille gaie,
Gazouille, gazouille,
La Grâce, fille gaie,
N'a pas les doigts crochus.
REFRAIN
13. Leur chant joyeux et pur,
Au monde, au monde,
Leur chant joyeux et pur,
Longtemps a prévalu.
REFRAIN
14. À Jeanne et Guillaumette,
Nos mères, nos mères,
À Jeanne et Guillaumette,
Ils ont plu tout de même.
REFRAIN
15. Mais puisqu'elle fait trace,
La race, la race,
Mais puisqu'elle fait trace,
Faisons notre devoir.
REFRAIN
16. Défendons la patrie
Des pères, des pères,
Défendons la patrie
Où l'on nous éleva.
REFRAIN
17. Heureux donc qui peut vivre
Indépendant, indépendant,
Heureux donc qui peut vivre
Là où il est né !
REFRAIN
18. S'il pleut un jour ou l'autre
Sur nous, sur nous,
S'il pleut un jour ou l'autre,
Sur eux il plut aussi !
REFRAIN |
Discographie / Enregistrement :
- CD "Chants provençaux" par La Schola Elzéar Genet de Carpentras et Monique SARRADE (Ed. La Schola Elzéar Genet, 1995)
* La coutigo / Le chatouillement :
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites à Maillane en 1881. Publiées dans l'Armana prouvençau de 1882.
- Musique : Composée en 1882 par Émile PALADILHE (1844-1926). Publiée dans l'Armana prouvençau de 1882 puis dans la Revue félibréenne de février 1886 puis en partition seule en 1888.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
:
|
COUBLET 1 :
- Moun fiéu, à la journado
M'avise
que vas plan,
E vers li bouissounado
Sies toujour barrulant.
- Maire, quand iéu m’espace,
Vese dins li bouissoun
D’iue blu, quouro que passe,
D’iue que toujour ié soun.
- Badau, es li pervenco
Qu’aro flourisson...
Vai,
Repren, repren ta trenco,
E sounjo à toun travai.
COUBLET 2 :
- Moun fiéu, dintre li mouto
Me sèmblo que souvènt
Bades e fas l’escouto
Emé l’auriho au vènt.
- Maire, sus li garousso
Quand rajo lou soulèu,
Iéu ause uno voues douço
Que m’intro dins lou lèu.
- Badau, es l’auceliho
Que vòu faire soun nis...
Tu, planto de cauliho,
Vai, moun paure Danis !
COUBLET 3 :
- Moun fiéu, la niue passado,
Crese qu’as rèn dourmi :
Jitaves de lançado,
E fasiés que gemi.
- Maire, entre dor e viho,
Ai vist touto la niue
Passa ’no bello fiho
Aqui davans mis iue.
- Badau, acò ’s de trèvo
Qu’engèndron li pantai :
D’aut ! que lou jour se lèvo,
Vai enchapla lou dai.
COUBLET 4 :
- As li gauto avalido,
Moun fiéu, groues lou mau...
Vos uno aigo-boulido ?
Te n’en farai un pau.
- Maire, iéu vole Antònio !
Courrès douna li noum
E louga la founfònio...
Esclape tout, senoun !
- Badau, vos que m’arrouine
Pèr te croumpa lou lié !
Au-jour-d’uei li gènt jouine
Pènson qu’à la foulié.
COUBLET 5 :
- Bon-jour, coumpaire Antòni !
Venian vous demanda
La drolo en matrimòni
Pèr noste bèu fada.
- Es vostro, coumeireto,
Vostro emé tout ço qu’a,
Sa raubo de bourreto
E si debas trauca.
- Antònio, moun amigo,
Bon ! nous maridaren !
- Me faras la coutigo,
Danis ?... Oh ! que riren ! |
COUPLET 1 :
- Mon fils, à la journée
Je m'avise que tu vas lentement,
Et vers les aubépines
Tu rôdes tout le jour.
- Mère, quand je flâne,
Je vois dans les buissons
Des yeux bleus, où que je passe,
Des yeux qui y sont toujours.
- Badaud, ce sont les pervenches
Qui maintenant fleurissent... Va,
Reprends ta pioche,
Et songe à ton travail.
COUPLET 2 :
- Mon fils, au milieu de la glèbe,
Maintes fois, il me semble,
Tu bâilles et tu écoutes
Avec l'oreille au vent.
- Mère, quand sur les gesses
Ruisselle le soleil,
J'entends une voix douce
Qui pénètre mes entrailles.
- Badaud, ce sont les oiseaux
Qui veulent faire leur nid...
Toi, plante des choux,
Va, mon pauvre Denis !
COUPLET 3 :
- Mon fils, la nuit passée,
Tu n'as rien dormi, je crois :
Tu jetais des ruades
Et des gémissements.
- Mère, entre la veille et le sommeil,
J'ai vu, toute la nuit,
Passer une belle fille :
Là, devant mes yeux.
- Badaud, ce sont des fantômes
Que les rêves engendrent :
Debout ! Car le jour se lève,
Va rebattre la faux.
COUPLET 4 :
- Tu as les joues hâves,
Mon fils, tu couves la maladie !...
Veux-tu un bouillon d'ail ?
Je t'en ferai un peu.
- Mère, je veux Antogne !
Vite, qu'on publie les bans,
Et louez la cornemuse...
Sinon, je brise tout !
- Tu veux donc que je me ruine
Pour t'acheter le lit !?
Aujourd'hui, les jeunes gens
N'ont que folie en tête.
COUPLET 5 :
- Bonjour, père Anthony !
Nous venions vous demander
La gouge en mariage
Pour notre beau dadais.
- Elle est à vous, commère,
Avec tout ce qu'elle a,
Sa robe de fleuret
Et ses deux bas troués.
- Antogne, mon amie,
Bon ! Nous nous marierons !
- Tu me chatouilleras,
Denis !?... Oh que nous allons rire ! |
* La despartido / Le départ :
- Paroles de F.MISTRAL : Publiées en 1876 dans "Lis Isclo d'Or". Dédicacées à Jean AICARD.
- Musique : Composée par Eugène CROUZAT (13/05/1818-21/02/1880) (Musicien et félibre d'Alès). (Cf. Manuscrit du Musée Mistral)
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 : Lou calignaire
- Aro adiéu dounc,
Rouset, iéu parte pèr l’armado.
- Tant lèu !
- De liuen coume de près saras la bèn-amado.
- Belèu !
- Tè ma mostro, Rouset : batra sus ta peitrino.
- Toujou !
- Douno-m’aquéu frisoun qu’à toun front fai oumbrino.
- Pren-lou !
- Desertarai, Rouset, bèn tant moun cor barbelo.
- Ai ! Diéu !
- An ! encaro Un poutoun, e pènso à iéu, rna bello !
- Adiéu ! .
COUBLET N°2 : La vesino
- Ai rescountra, Rouset, toun paure calignaire.
- Verai ?
- Aprés li jour plasènt vènon li jour lagnaire.
- Mourrai !
- En s’enanant, Rouset, me semblè que plouravo.
- Ai ! las !
- Èro deja proun liuen qu enca se reviravo.
- Bellas !
- Noun fau pamens, Rouset, te metre au lie malauto
- N’ai pòu !
- Sèt an de languisoun te passirien li gauto.
- Se pòu.
COUBLET N°3 : Lou nouvèu
- L’entèndes pas, Rouset, lou tambourin que jogo ?
- Quau ? iéu !
- Espincho aquéu soulas : que revoulun ! que fogo !
- Ai ! Diéu !
- Eissejes ? Vai Rouset, vène à la farandoulo.
- Tant lèu ?
- Eh ! bèn, espacen-nous, alor, dins li piboulo.
- Pulèu...
- Toun sóudard, ma Rouset, fara ‘no autro mestresso.
- Éu ? ho !
- Mai, vai, auras, se vos, en plaço, ma tendresso.
- Bèn, o. |
COUPLET N°1 : L'amoureux
- Maintenant adieu donc,
- Si vite !
- De loin comme de près, tu seras la bien-aimée.
- Peut-être !
- Tiens ma
montre, Rose, battra sur ta poitrine.
- Toujours !
- Donne-moi ce
- Prends-le !
- Je déserterai, Rose, bien
- Hélas ! Dieu !
- Allez ! Encore un baiser, et pense à moi, ma belle !
- Adieu !
COUPLET N°2 : La voisine
- J'ai rencontré,
- Vrai ?
- Après les jours plaisants viennent les jours
- Je mourrai !
- En s'en allant, Rose,
- Hélas !
- E
- B
- Il ne faut pourtant pas, Rose, te mettre au lit malade.
- J'en ai peur !
- Sept ans d'ennui
- S
.
COUPLET N°3 : Le nouveau
- Tu ne l'entends pas,
- Qui ? Moi ?
-
- Ah ! Dieu !
- E
- Si vite ?
- Et bien,
- Plutôt...
- Ton soldat, ma Rose, fera une autre maîtresse.
- Lui ? Oh !
- Mais
- Bien
. |
* La founfòni de l'oustau / La fanfare de la maison :
- Paroles de F.MISTRAL : Publiées en ?.
- Musique : ?.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
.
COUBLET N°2 :
.
COUBLET N°3 :
.
COUBLET N°4 :
.
COUBLET N°5 :
. |
COUPLET N°1 :
.
COUPLET N°2 :
.
COUPLET N°3 :
.
COUPLET N°4 :
.
COUPLET N°5 :
. |
* (La) grevanço / (La) rancœur :
- Paroles de F.MISTRAL : Poème mélancolique écrit le 16/03/1885 (peu de temps après la disparition de sa mère). Publiées dans l'Armana prouvençau de 1888 puis en 1889 dans "Lis Isclo d'Or". F.MISTRAL se revoit "petit gars" perdu "dans les grands blés"...
- Musique : Il existe deux versions : de Gaston de LAGRÈZE (1860 ?-1885 ou 1911 ?) et de Ferdinand BENOIT.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Oh ! dins li draio engermenido
Leissas me perdre pensatiéu,
Sus li
tepiero tant unido
Ounte enfantoun iéu me perdiéu !
Li parpaiolo
De la draialo,
Lis agantave emé la man :
Catarineto
E galineto
Me fasien tóuti soun rouman ;
E la flourido
Di margarido
Pièi me disié : Tourno deman.
COUBLET N°2 :
Oh ! vers li plano de tousello
Leissas me perdre pensatiéu,
Dins li grand blad plen de rousello
Ounte drouloun iéu me perdiéu !
Quaucun me bousco
De tousco en tousco
En recitant soun angelus ;
E, cantarello,
Li calandrello
Iéu vau seguènt dins lou trelus...
Ah ! pauro maire,
Bèu cor amaire,
Cridant moun noum t'ausirai plus !
COUBLET N°3 :
Oh ! long di gaudre bourda d'éuse
Leissas me perdre pensatiéu,
Dins li garrus e dins li féuse
Ounte jouinas iéu me perdiéu !
Uno chatouno
Blanco e mistouno
Aqui souvènt m'apareissié :
Iéu vese encaro
Sa tèsto claro
E soun cors dre coume un lausié,
Emé sa gràci
Que dins l'espàci
Fasié tout rire, quand risié.
COUBLET N°4 :
Oh ! pèr li vau e sus li mourre
Leissas me perdre pensatiéu,
E dins l'oumbrun di vièii tourre
Ounte, amourous, iéu me perdiéu !
Dins lou dous flaire
Que m'adus l'aire
Aqui, de-fes, retrove un bais ;
En soulitudo,
Au vènt batudo,
Aqui moun amo se coumplais :
De remembranço,
Noun d'esperanço,
Moun esperit ansin se pais. |
COUPLET N°1 :
Oh ! Dans les sentiers gazonneux,
Laissez-moi me perdre pensif,
Sur les
pelouses si unies
Où enfant, moi, je me perdais !
Les papillons
Du chemin,
Je les attrapais avec la main :
Coccinelles
Et chrysomèles
Me faisaient toutes leur roman ;
Et la floraison
Des marguerites
Puis me disait : "Retourne demain".
COUPLET N°2 :
Oh ! Vers les plaines de froment,
Laissez-moi me perdre pensif,
Dans les grands blés pleins de ponceaux
Où, adolescent, moi je me perdais !
Quelqu'un me cherche
De touffe en touffe
En récitant son angélus ;
Et, chantantes,
Les alouettes,
Moi, je vais les suivre dans le soleil...
Ah ! Pauvre mère,
Beau coeur amant,
Criant mon nom, je ne t'entendrai plus !
COUPLET N°3 :
Oh ! Le long des ravins bordés d'yeuses,
Laissez-moi me perdre pensif,
Dans les cépées et les fougères
Où, jeune homme, moi je me perdais !
Une jeune fille
Blanche et accorte,
Ici souvent m'apparaissait :
Moi je vois encore
Sa tête claire
Et son corps droit comme un laurier,
Avec sa grâce
Qui dans l'espace
Faisait
tout rie, lorsqu'elle riait.
COUPLET N°4 :
Oh ! Par les vallées et sur les roches,
Laissez-moi me perdre pensif,
Et dans l'ombre des vieilles tours
Où, amoureux, moi je me perdais !
Dans le doux flair
Qur l'air m'apporte,
Ici, parfois, je retrouve un baiser ;
En solitude,
Battue par le vent,
Là mon âme se
complaît :
De souvenirs,
Non d'espérances,
Mon esprit, ainsi, se repaît. |
* La languitudo / L'ennui :
- Description de cette chanson : Rêverie.
- Paroles de F.MISTRAL : Publiées en 1909 ?.
- Musique : Il existe deux versions du vivant de F.MISTRAL : Opus 159 composé le 06/08/1877 par F.BOUNAUD (en 1877) (Cf. Manuscrit du Musée Mistral) puis de Gilles BOREL.
Et puis post-mortem : d'Emmanuel AGUILLON (2010 ?) et de Jacqueline ANGHILENTE-RAMEL (2019 ?).
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
S'es enanado alin, ma douço amigo,
E iéu, desespera,
Fau que ploura.
Quau me dira mounte es, ma douço amigo,
Iéu lou regalarai,
L'estrenarai.
Fuguèsse-ti pu liuen, ma douço amigo,
Pu liuen que Sederoun,
E Sisteroun.
Fuguèsse-ti pu liuen, ma douço amigo,
Pu liuen que Miramas
E Sant-Chamas ;
Lèu-lèu que partiriéu, ma douço amigo,
Emé moun cavalot,
À grand galot.
COUBLET N°2 :
Iéu vous dirai coume es, ma douço amigo :
Ansin la couneirés,
Quand la veirés.
Quand vai en quauco part, ma douço amigo,
Embaumo lou camin
De jaussemin.
Quand ris de quaucarèn, ma douço amigo,
Aleno lou vènt-larg
Dins lou cèu clar.
Quand dis uno resoun, ma douço amigo,
Piboulo e pin ramu
Se tènon mut.
Quand canto uno cansoun, ma douço amigo,
Se pren lou roussignòu
A l'aragnòu.
COUBLET N°3 :
S'aviéu lou grand gouvèr, ma douço amigo,
Milo an à toun cousta
Vourriéu esta ;
E pièi enca milo an, ma douço amigo,
Vourriéu en nous amant
Sarra ta man.
Despièi que ié siés plus, ma douço amigo,
Souvènt dise au soulèu :
Coucho-te lèu !
Li vèspre me soun long, ma douço amigo,
Pèr iéu l'aubo n'a plus
De bèu trelus.
D'aquéli de toun tèms, ma douço amigo,
Li brande fouligaud
Me fan plus gau.
COUBLET N°4 :
Fasié bon caligna, ma douço amigo,
De-long dis aubespin,
Souto li pin.
Lou fiò de ti vistoun, ma douço amigo,
Bèn mai que lou Tavèu
Pico au cervèu.
Un poutounet de tu, ma douço amigo,
Vau mai que li sourgènt
D'or e d'argènt !
COUBLET N°5 :
Espincho lou Ventour, ma douço amigo,
Soun grand piue blanquinèu,
Carga de nèu.
À l'auro de l'estiéu, ma douço amigo,
Aquéu blanc capelut
Se tara blu.
Ansin, de languimen, ma douço amigo,
Moun cor es segrenous
E charpinous.
Ansin, se reveniés, ma douço amigo,
Moun cor vendrié seren
De tout segren. |
COUPLET N°1 :
Au loin s'en est allée ma douce amie,
Et moi, désespéré,
Je ne fais que pleurer.
Qui me dira où est ma douce amie ?
Moi je lui ferai fête
Et largesse.
Serait-elle plus loin, ma douce amie,
Plus loin que Séderon
Et Sisteron ?
Serait-elle plus loin, ma douce amie,
Plus loin que Miramas
Et Saint-Chamas ?
Vite, je partirais, ma douce amie,
Avec mon bon cheval,
Au grand galop.
COUPLET N°2 :
Moi je vous dirai comme elle est, ma douce amie :
Ainsi vous la connaîtrez,
Quand vous la verrez.
Quand elle va quelque part, ma douce amie,
Elle embaume le chemin
De jasmin.
Quand elle rit de quelque chose, ma douce amie,
Le zéphire souffle
Dans le ciel clair.
Quand elle dit une parole,
ma douce amie,
Peupliers et pins touffes
Se tiennent muets.
Quand elle chante une chanson, ma douce amie,
Le rossignol se prend
Au filet de soie de l'araignée.
COUPLET N°3 :
Si j'étais Maître souverain, ma douce amie,
Mille ans à ton côté
Je voudrais être ;
Et puis encore mille ans, ma douce amie,
Je voudrais, en nous aimant,
Serrer ta main.
Depuis ton absence, ma douce amie,
Souvent je dis au soleil :
"Couche-toi vite !"
Les soirées me sont longues, ma douce amie ;
Pour moi, l'aube n'a plus
De lever splendide.
De
celles de ton âge, ma douce amie,
Les rondes folâtres
Ne me font plus de joie.
COUPLET N°4 :
Il faisait bon d'aimer, ma douce amie,
Le long des aubépines,
Sous les pins.
Le feu de tes prunelles, ma douce amie,
Bien plus que le Tavel
Porte au cerveau.
Un
doux baiser de toi, ma douce amie,
Vaut mieux que les sources
D'or et d'argent !
COUPLET N°5 :
Regarde le Ventoux, ma douce amie,
Son grand pic blanchâtre,
Chargé de neige.
À
la brise d'été, ma douce amie,
Cette blanche aigrette
Deviendra bleue.
Ainsi, d'ennui profond, ma douce amie,
Mon coeur est
triste
Et soucieux.
Ainsi, par ton retour, ma douce amie,
Mon coeur serait rasséréné
De tout chagrin. |
Discographie / Enregistrements :
- CD "Entèndes" par Jacqueline RAMEL (Ed. Culture et langue d'oc, 2019 ?)
- CD "Les îles d'Or" par Tard Quand Dîne (Ed. 1997) TQD02
* La Maianenco / La Maillanaise :
- Paroles de F.MISTRAL : Publiées en ?.
- Musique : Composée par Gilles BOREL.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
.
COUBLET N°2 :
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COUBLET N°3 :
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COUBLET N°4 :
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COUBLET N°5 :
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COUPLET N°1 :
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COUPLET N°2 :
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COUPLET N°3 :
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COUPLET N°4 :
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COUPLET N°5 :
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* L'amiradou / Le belvédère
:
- Présentation de la chanson : Chanson dédicacée à Victor COULOMB (de Valence, ami de F.MISTRAL).
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites à Maillane le 09/06/1877. Publiées dans l'Armana prouvençau de 1878 puis en 1889 dans "Lis
Isclo d'Or" (Chapitre III "Li Roumanso / Les Romances").
- Musique : Composée par Eugène CROUZAT (13/05/1818-21/02/1880) (Musicien et félibre d'Alès). (Cf. manuscrit du Musée Mistral)
NB : Post-mortem, ce texte a été mis en musique par Mireille DURAND et interprété par le groupe Lou Dard de Martigues en 1979 (Publiée dans l'Armana prouvençau de 2004). Puis par l'ensemble Tard Quand Dîne en 1997.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Version provençale, en graphie mistralienne : |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Au castèu de Tarascoun — i’a ’no rèino, i’a ’no fado,
Au castèu de Tarascoun
I’a ’no fado que s’escound.
REFRIN :
Passo d'aigo, passo d'aigo, d'aigo au Rose, d'aigo au Rose,
À-de-rèng,
À plen courrènt.
COUBLET N°2 :
Aquéu que
ie durbira — la presoun ounte es clavado,
Aquéu que ie durbira,
Belèu elo l’amara.
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
Van veni tres chivalié
— pèr escalada li tourre,
Van veni tres chivalié,
Valerous, fièr e galié.
AU REFRIN
COUBLET N°4 :
Lou premié,
l'an acana — d’un clapas de pèiro au mourre ;
Lou segound, l'an acana ;
Lou tresen a debana.
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
Pièi desbarco un gros catau — que
barrulo la prunello,
Pièi desbarco un gros catau
Que trais l’or pèr lou lindau.
AU REFRIN
COUBLET N°6 :
Ni pèr or ni pèr argènt
— a gagna la sentinello,
Ni pèr or ni pèr argènt
Se vèndon li bràvi gènt.
AU REFRIN
COUBLET N°7 :
Sa mandorro dins
la man, — es vengu ’n pichot troubaire,
Sa mandorro dins la man,
Es vengu coume un amant.
AU REFRIN
COUBLET N°8 :
A canta tout lou
matin — li prouësso de si paire,
A canta tout lou matin
Lou trelus dóu sang latin.
AU REFRIN
COUBLET N°9 :
E la gàrdi
dóu castéu, — dóu plasé, demoro enclauso ;
E la porto dóu castèu
Laisso courre li pestèu.
AU REFRIN
COUBLET N°10 :
E lou jouine troubadou
— canto, canto sènso pauso,
E lou jouine troubadou
Intro dins lou courredou.
AU REFRIN
COUBLET N°11 :
Mai la fado que parèis — ie
fai signe de la segre,
Mai la fado que parèi
Lou saludo coume un rèi.
AU REFRIN
COUBLET N°12 :
E, d’amour desparaula, — dins lou
grand escalié negre,
E, d’amour desparaula,
Mounton sènso se parla.
AU REFRIN
COUBLET N°13 :
Quand soun au souleiadou, — damount, à
la bello cimo,
Quand soun au souleiadou,
Veson tout l’espandidou.
AU REFRIN
COUBLET N°14 :
Veson lou linde arcounsèu — de la
creacioun sublimo,
Veson lou linde arcounsèu
Que sus terro fai lou cèu.
AU REFRIN
COUBLET N°15 :
Veson dins li Segounau — la meissoun que
s’amaduro,
Veson dins li Segounau
Vanega radèu e nau.
AU REFRIN
COUBLET N°16 :
Di jardin e di gara — veson la marreladuro,
Di jardin e di gara
Li clausèu bèn laboura.
AU REFRIN
COUBLET N°17 :
Veson li vièi mounumen — de l’istòri
de Prouvènço,
Veson li vièi mounumen
Emé soun ensignamen.
AU REFRIN
COUBLET N°18 :
Veson bàrri emai castèu
— qu’an lacha pèr la defènso,
Veson bàrri emai castèu
Courouna li planestèu.
AU REFRIN
COUBLET N°19 :
E la fado au troubadou : — « Tè,
vaqui, dis, moun reinage ! »
E la fado au troubadou
Mostro aquel amiradou.
AU REFRIN
COUBLET N°20 :
« Tout acò,
troubaire, es tiéu : — te lou doune en apanage...
« Tout acò, troubaire, es tiéu
« Autant coume dóu bon Diéu.
AU REFRIN
COUBLET N°21 :
« Car aquéu que saup legi
— dins lou libre que dardaio,
« Car aquéu que saup legi
« Subre tóuti dèu trachi.
AU REFRIN
COUBLET N°22 :
« E tout ço que soun iue
tèn, — sènso ges paga de taio,
« O, tout ço que soun iue tèn,
« A bèl èime i’ apartèn. »
AU REFRIN |
COUBLET N°1 :
Au castèu de Tarascoun, i’a ’no rèino, i’a ’no fado,
Au castèu de Tarascoun
I’a ’no fado que s’escound.
Aquéu que
ié durbira la presoun ounte es clavado.
Aquéu que ié durbira,
Belèu elo l’amara.
COUBLET N°2 :
Van veni tres chivalié
pèr escalada li tourre,
Van veni tres chivalié,
Valerous, fièr e galié.
Lou proumié,
l'an acana d’un clapas de pèiro au mourre ;
Lou segound, l'an acana ;
Lou tresen a debana.
COUBLET N°3 :
Sa mandorro dins
la man, es vengu ’n pichot troubaire,
Sa mandorro dins la man,
Es vengu coume un amant.
A canta tout lou
matin li prouësso de si paire,
A canta tout lou matin
Lou trelus dóu sang latin.
COUBLET N°4 :
E lou jouine troubadou
canto, canto sènso pauso,
E lou jouine troubadou
Intro dins lou courredou.
Mai la fado que parèis ié
fai signe de la segre,
Mai la fado que parèi(s)
Lou saludo coume un rèi.
COUBLET N°5 :
E, d’amour desparaula, dins lou
grand escalié negre,
E, d’amour desparaula,
Mounton sènso se parla.
Quand soun au souleiadou, d'amount, à
la bello cimo,
Quand soun au souleiadou,
Veson tout l’espandidou.
COUBLET N°6 :
E la fado au troubadou : « Tè,
vaqui, dis, moun reinage ! »
E la fado au troubadou
Mostro aquel amiradou.
« Tout acò,
troubaire, es tiéu : te lou doune en apanage...
Tout acò, troubaire, es tiéu
Autant coume dóu bon Diéu.
COUBLET N°7 :
Car aquéu que saup legi
dins lou libre que dardaio,
Car aquéu que saup legi
Subre tóuti dèu trachi.
E tout ço que soun iue
tèn, sènso ges paga de taio,
O, tout ço que soun iue tèn
A bèl èime i’ apartèn. ».
NB : La version populaire réduite à 14 couplets (au lieu des 22)
se compose des couplets : 1, 2, 3, 4, 7, 8, 10, 11, 12, 13, 19, 20, 21 et 22.
Mais si l'on veut suivre davantage l'histoire,
il faudrait plutôt chanter : 1, 2, 7, 8, 9, 13, 19 et 20 ;
ou bien : 1, 2, 7, 8, 11, 19, 20 et 21. |
COUPLET N°1 :
Au château de Tarascon, il y a une
reine, il y a une fée,
Au château de Tarascon,
Il y a une fée qui se cache.
REFRAIN :
Il passe de l'eau, il passe de l'eau, de l'eau au Rhône, de l'eau au Rhône,
A-de-rèng,
À plein courant.
COUPLET N°2 :
Celui qui lui ouvrira la prison où
elle est enfermée,
Celui qui lui ouvrira
Sera peut-être aimée d'elle.
COUPLET N°3 :
Trois chevaliers vont venir pour escalader
les tours,
Vont venir trois chevaliers,
Valeureux, fiers et gaillards.
COUPLET N°4 :
Le premier est abattu d'un bloc de pierre
à la face ;
Est abattu le deuxième ;
Le troisième est renversé.
COUPLET N°5 :
Puis débarque un matador qui roule
la prunelle,
Puis débarque un matador
Qui jette l'or par le seuil.
COUPLET N°6 :
Ni or ni argent n'a gagné la sentinelle,
Ni pour de l'or ni pour de l'argent ;
Les braves gens ne se vendent pas.
COUPLET N°7 :
Sa mandore dans la main, arrive un petit
trouvère ;
Sa mandore dans la main,
Il est venu comme un amant.
COUPLET N°8 :
Tout le matin, il a chanté les
prouesses de ses pères
Tout le matin il a chanté
La splendeur du sang latin.
COUPLET N°9 :
Et la garde du château,
de plaisir, reste charmée ;
Et la garde du château
Laisse courir les pènes des serrures.
COUPLET N°10 :
Et le jeune troubadour
chante, chante sans relâche,
Et le jeune troubadour
Entre dans le corridor.
COUPLET N°11 :
Mais la fée qui apparaît
lui fait signe de la suivre,
Mais la fée qui apparaît
Le salue comme un roi.
COUPLET N°12 :
Et tous deux muets d'amour, dans le grand
escalier noir
Et, tous deux muets d'amour,
Montent sans se parler.
COUPLET N°13 :
Lorsqu'ils sont sur la terrasse, là-haut
à la belle cime,
Lorsqu'ils sont sur la terrasse,
Ils voient l'étendue immense.
COUPLET N°14 :
Ils voient le limpide arceau de la création
sublime,
Ils voient le limpide arceau
Que le ciel fait sur Terre.
COUPLET N°15 :
Ils voient, dans les Ségonnaux,
la moisson qui mûrit
Ils voient, dans les Ségonnaux,
Naviguer radeaux et nefs.
COUPLET N°16 :
Des guérets et des jardins, ils
voient le plan en quinconce
Des guérets et des jardins
Les closeaux bien labourés.
COUPLET N°17 :
Ils voient les vieux monuments de l'histoire
de Provence
Ils voient les vieux monuments
Avec leur enseignement.
COUPLET N°18 :
Ils voient remparts et châteaux
qui ont lutté pour la défense
Ils voient remparts et châteaux
Couronner les terrains plats.
COUPLET N°19 :
Et la fée dit au troubadour :
"Tiens, voilà mon royaume !"
Et la fée au troubadour
Montre ce panorama.
COUPLET N°20 :
« Tout cela
est à toi, trouvère : je te le donne en apanage ...
Tout cela est à toi, trouvère,
Autant qu'au bon Dieu.
COUPLET N°21 :
Car celui qui sait lire dans le livre
rayonnant,
Car celui qui sait lire
Doit croître au-dessus de tous.
COUPLET N°22 :
Et tout ce que son oeil tient, sans payer
aucun impôt,
Oui, tout ce que son oeil tient
Lui appartient sans mesure. » |
Discographie / Enregistrements :
- CD "Fadarié" par Tard Quand Dîne (Ed. 1998)
- CD "Les îles d'Or" par Tard Quand Dîne (Ed. Chantefable, 1997) TQD02
- Disque 33 T "Cansoun dóu païs d'O" par Lou Dard (Ed. SAPEM, 1979)
* La Rèino Jano / La reine Jeanne :
- Présentation de cette chanson : Chanson dédicacée à William C. BONAPARTE-WYSE. Cette chanson évoque la comtesse de Provence Jeanne Ière de Naples (1326-1382), personnage historique controversé que F.MISTRAL tente de réhabiliter en l'idéalisant. C'est une ôde aux femmes, à l'amour... (Cette idée débouchera sur la création d'un poème dramatique en cinq actes et en vers, écrit 20 ans plus tard, dans lequel F.MISTRAL ira plus loin en racontant le conflit amoureux entre Jeanne et son mari André de Hongrie, à travers une époque troublée où la politique hésite entre la force et l'esprit).
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites le 03/01/1868. Publiées dans "Lis Isclo d'Or" en 1876.
- Musique : .
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Fiéu de Maiano,
S’ère vengu dóu tèms
De Dono Jano,
Quand èro à soun printèms
E soubeirano
Coume èron autre-tèms,
Sènso autro engano
Que soun regard courous,
Auriéu, d’elo amourous,
Trouva, iéu benurous,
Tant fino cansouneto
Que la bello Janeto
M’aurié douna ‘n mantèu
Pèr parèisse i castèu.
COUBLET N°2 :
Quand dins Averso,
Di courtisan marrit
La man perverso
I’estranglè soun marit,
De part diverso
Contro elo mountè ‘n crid
Aut coume uno erso...
Mai iéu, dins mi cansoun,
Emé rimo e resoun
Auriéu la trahisoun
Talamen esclargido
Que la Rèino aléugido
M’aurié douna ‘n chivau
Pèr courre amount, avau.
COUBLET N°3 :
Quand la Sereno
Un jour pièi desbarquè
Sus nosto areno
E que trelusiguè,
Bèuta sereno,
E risènto abauquè
Malan e reno :
- « Oh ! i’auriéu di, Venus,
A Naple tournes plus,
Qu’empourtariés la lus,
L’amour e la richesso ! »
E m’aurié la princesso
Douna lis esperoun,
E titre de baroun.
COUBLET N°4 :
Raubo pourpalo,
Courouno d’or au front,
À flour d’espalo
Pourtant lou mantèu long,
En court papalo
Sus la Roco de Dom,
Quand fièro e palo
Fè pièi de si malur
Lou dedu clar e pur,
Auriéu crida segur :
« Vivo la Rèino Jano ! »
E qu saup ? abelano,
M’aurié sus si detoun
Leissa faire un poutoun.
COUBLET N°5 :
Alor, amado !
Dins ta Prouvènço
- lèu
Abrasamado,
Auriéu mougu belèu
Uno flamado,
La flamo dóu soulèu,
Contro l’armado
Que te despouderè ;
E coume antan di Grè
La terro s’enaurè
E d’eros fuguè pleno
Pèr la bèuta d’Eleno,
O Jano, ansin pèr tu
Ferme aurian coumbatu !
COUBLET N°6 :
Liegènt lou Mounge,
Aquéu dis Isclo d’Or,
Vaqui lou sounge
Que fai souvènt moun cor.
Dès fes sus vounge,
Me sèmblo qu’an li mort
Mens de vieiounge
Que li vivènt d’encuei ;
Car dins tout soun ourguei
Lou siècle mor d’enuei ;
E sènso li chatouno
Qu’à bèl èime nous douno
Lou Benfatour divin,
La joio prendrié fin.
COUBLET N°7 :
Mai li pageso
Entèndon gaire i vers,
E li bourgeso
Coumprenon de-travers.
La lèi franceso
A tout mes à l’envers :
Nòsti marqueso,
Nòstis emperairis,
Mau-grat gèu e tèms gris,
Vuei rèston à Paris ;
E moun amo idoulatro
Vers Jano o Cleoupatro,
Fauto d’autre alimen,
Trèvo amourousamen. |
COUPLET N°1 :
Fils de Maillane,
Si j'étais venu du temps
De Madame Jeanne,
Quand elle était dans sa fleur de l'âge
Et souveraine
Comme on l'était jadis,
Sans autre politique
Que son regard brillant,
J'aurais, amoureux d'elle,
Trouvé, moi bienheureux,
Si fine chansonnette
Que la belle Jeannette
M'aurait donné un manteau
Pour
paraître aux châteaux.
COUPLET N°2 :
Quand, dans Aversa,
Des courtisans méchants
La main perverse
Lui étrangla son mari,
De toute part
Contre elle s'éleva un cri
Haut comme une vague...
Mais moi, dans mes chansons,
Avec raison et rime,
J'aurais si bien élucidé
La trahison
Que la reine allégée
M'aurait donné un cheval
Pour
parcourir le nord et le Midi.
COUPLET N°3 :
Ensuite, quand la sirène
Un jour, débarqua
Sur notre plage,
Et qui brilla,
Beauté sereine,
Et
de son beau sourire apaisa
Calamités
et plaintes :
- « Oh ! Vénus, lui aurai-je dit,
À Naples ne retourne plus,
Car tu emporterais la lumière,
L'amour et la richesse ! »
Et la princesse m'aurait
Donné les éperons,
Et le titre de baron.
COUPLET N°4 :
En robe pourpre,
Couronne d'or au front,
À fleur d'épaule
Pourtant le manteau long,
À la cour du pape
Sur le Rocher des Doms,
Quand, fière et pâle,
Elle fit ensuite le récit
De ses malheurs,
J'aurais crié bien sûr :
« Vive la reine Jeanne ! »
Et qui sait ? Généreuse,
Elle m'aurait, sur ses doigts,
Laissé faire un baiser.
COUPLET N°5 :
Alors, aimée !
Dans ta Provence - rapidement
Passionnée -
J'aurais ému peut-être
Une flamme,
La flamme du soleil,
Contre l'armée
Qui te déposséda...
Et comme autrefois
La terre des Grecs se souleva
Et s'emplit de héros
Pour la beauté d'Hélène,
Ô Jeanne, ainsi pour toi,
Nous aurions combattu ferme !
COUPLET N°6 :
Lisant le moine,
Celui des Îles d'Or,
Voici le songe
Que fait souvent mon coeur.
Dix fois sur onze,
Il me semble que les morts ont
Moins de vieillesse
Que les vivants d'aujourd'hui ;
Car dans tout son orgueil,
Le siècle meurt d'ennui ;
Et sans les jeunes filles
Que largement nous donne
Le bienfaiteur divin,
La joie prendrait fin.
COUPLET N°7 :
Mais les paysannes
Entendent guère aux vers,
Et les bourgeoises
Comprennent de travers.
La loi française
A tout mis à l'envers :
Nos marquises,
Nos impératrices,
Malgré gelées et temps gris,
Aujourd'hui demeurent à Paris
Et mon âme idolâtre
Vers Jeanne et Cléopâtre,
Faute d'autre aliment,
Erre amoureusement. |
* L'Arlatenco
/ L'Arlésienne :
- Présentation de cette chanson : Dédiée à Bonaventure LAURENS. Titre originel : "Uno Arlatenco, pastourello" : Pastourelle en référence aux troubadours. Cette chanson fut chantée le 04/04/1904 sur la scène du théâtre
antique d'Arles lors de la Fèsto Vierginenco, par le ténor arlésien Valentin JAUME, vers 13h juste avant le discours de F.MISTRAL.
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites par F.MISTRAL le 12/05/1858. Publiées en 1859 dans la pré-édition de "Lis isclo d'Or".
- Musique : Sur l'air des "".
Il existe aussi une version composée par Xavier LEROUX pour les fêtes du 19/09/1909 (au profit de la caisse de secours du syndicat des musiciens de Marseille)
et une autre par J. d'AZÉMAR en décembre 1911 (Manuscrit).
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
:
|
COUBLET 1 :
Vous lou dirai, e lou creirés,
La jouventuro de quau parle
Èro uno rèino, car saubrés
Qu’avié vint an e qu'éro d’Arle.
La rescountrère un beu dilun
Dins la palun :
Es grand daumage
Qu’ansin anèsse á la calour
En acampant de jounc en flour
Pèr li froumage.
COUBLET 2 :
- Ma bello amigo, alor ti gènt
Volon peri ti frésqui gauto ?...
Eh ! vèno eiça long dou sourgènt
Ounte li sagno soun tant auto !
- Moun bèl ami, terren uscla
Porto bon bla :
Ma capelino
M’aparo proun dou mes d’avoust :
De cerca l’oumbro es bon à vous
E i cardelino.
COUBLET 3 :
- Ma bello amigo, s’as lou cor
Tendroun, as la paraulo duro :
Vejan, poulido caro d’or,
Sies Rouquetiero o de l’Auturo ?
- Moun bèl ami, vous respoundrai :
Es bèn verai,
Siéu Arlatenco...
Mai vous, segur, sias
Martegau,
Quauque pescaire de pougau
O bèn de tenco.
COUBLET 4 :
- Ma bello amigo, ensigno-me,
Perqué sies d’Arle, ounte demores,
Car moun amour en tu se met,
D’aqui que more vo que mores !
- Moun bèl ami, vènde de la ;
Demore à la
Porto de l’Aurc,
Moun calignaire es un gardian,
Jalous de iéu coume un gabian,
Pauro que pauro !
COUBLET 5 :
- Ma bello amigo, ivèr-estiéu
De toun gardian résto amourouso,
Car sies trop bravo, pèr que iéu
Te vogue rèndre malurouso.
- Avès resoun, car moun gardian,
Fe de Crestian !
L’autre diminche,
M’afourtiguè que dins lou round
Traucara de soun ficheiroun
Quau que me guinche ! |
COUPLET 1 :
Je vous le dis, et vous m'en croirez,
La jeunesse dont je parle
Était une reine, car vous saurez
Qu'elle avait vingt ans et qu'elle était d'Arles.
Je la rencontrai un beau lundi
Dans le marais
Vraiment c'était dommage
Qu'ainsi, par la chaleur, elle allât
Ramasser des joncs en fleur
Pour les fromages.
COUPLET 2 :
- Ma belle amie, alors tes parents
Veulent gâter tes fraîches joues ?...
Eh ! Viens ici près de la source
Où les herbes sont si hautes !
- Mon bel ami, terrain brûlé
Porte bon blé :
Ma capeline
Me défend assez du mois d'août ;
De chercher l'ombre, c'est bon à vous
Et aux chardonnerets.
COUPLET 3 :
- Ma belle amie, si tu as le coeur
Tendre, tu as la parole dure :
Voyons, gentille face d'or,
Es-tu de la Roquette ou du haut quartier ?
- Mon bel ami, je vous répondrai :
C'est bien vrai,
Je suis Arlésienne...
Mais vous, sûr, vous êtes Martégal,
Quelque pêcheur d'anguilles
Ou bien de
tanches.
COUPLET 4 :
- Ma belle amie, enseigne-moi,
Parce que tu es d'Arles, où tu demeures,
Car mon amour en toi se met
D'ici que je meurt ou que tu meurs !
- Mon bel ami, je vends du lait ;
J'habite à la
Porte de l'Aure ;
Mon amoureux est un gardian,
Jaloux de moi comme un douanier,
Toute pauvre
qu'on soit !
COUPLET 5 :
- Ma belle amie, hiver, été,
De ton gardian reste amoureuse,
Car tu es trop brave, pour que moi
Je te veuille rendre malheureuse.
- Vous avez raison, car mon gardian,
Foi de chrétien !
L'autre dimanche,
M'affirmait que dans le rond
Il percera de son trident
Celui qui me
lorgnera ! |
* La roumanço dóu
page / La romance du page :
- Paroles de F.MISTRAL : Publiées dans "La
Rèino Jano" (1880) Acte II ...
- Musique : Air populaire provençal.
Tempo : Allegretto moderato, à 2 temps.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne)
Au camin dis amourous,
Au camin dis amourous,
Un ié perd, l'autre ié gagno, Que regrêt !
Jamai digues toun secrèt. |
Traduction en français
:
Sur le chemin des amoureux,
Sur le chemin des amoureux,
Un y perd, l'autre y gagne, Quel regrêt !
Jamais |
* L'embriagadisso / L'ivresse :
- Paroles de F.MISTRAL : Chanson à boire (Cansoun de flasco), écrite en 1853. Publiées (par Jean-Baptiste GAUT) dans le n°16 du 15 mai 1855 dans La "Soupado dei troubaire" (vol.2 du "Roumavàgi dei Troubaire").
- Musique : Composée en 1858 par Émile ALBERT (01/01/1822-17/08/1865). (Cf. Manuscrit du Musée Mistral)
Version originelle : |
Version provençale, en graphie mistralienne : |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Quau voudra coumo la cigalo
Veni cantaire e deis meieus
Que n'en prengue uno E vers soun alo
Mountara pres aut que leis mieus
D'ou troubadour
qu'es bon buveire
Jamai la muso a
fa très très. (Bis)
REFRIN : (Bis)
Gais troubadours, turtem lou veire
Mai tan que se pou chimen frés.
COUBLET N°2 :
. |
COUBLET N°1 :
Quau voudra coumo la cigalo
Veni cantaire e di
.
REFRIN :
Gai troubadour, turten lou vèire,
Mai tant que se pòu, chimen fres.
COUBLET N°2 :
.
COUBLET N°3 :
. |
COUPLET N°1 :
Qui voudra comme la cigale
Venir
Q
Montera
Du poète troubadour qui est bon buveur,
Jamais la muse n'a fait
. (Bis)
REFRAIN : (Bis)
Joyeux troubadours, levons le verre,
Mais tant qu'on peut,
buvons frais.
COUPLET N°3 :
. |
* Li Grihet
/ Les grillons :
- Présentation de cette chanson : Chanson mettant en valeur les insectes du crépuscule. Dédicacée à Henri CAZALIS.
- Paroles : Écrites par Frédéric MISTRAL en 1855. Publiées dans "Lis Isclo d'Or".
- Musique : Composée par Charles-Amédée MAGER (11/11/1835-1890 ?). Publiée dans "Cant de Prouvènço" (vers 1910).
NB : Il existe aussi 3 autres musiques : une composée par Elzéar JOUVEAU, une autre par T.GENIN (Ed. Collet, 1887) et une autre par L.BRUNET.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
-
Mai coume vai, pichot grihet,
Negre e lusènt coume jaiet,
Que, de-jour, n'en disès pas uno
E que, de-tard, emé la luno
Cantas li vèspro dóu bouié ?
COUBLET N°2 :
- Ah ! dins lou jour talo babiho
Fan li tavan e lis abiho
Que nosto cant sarié 'nterra,
O, s'arribavo à s'enaura,
Nous acabarié l'auceliho.
COUBLET N°3 :
- Pàuri grihet ! - Mai, au moumen.
Que s'estremo avisadamen
Dano Fournigo, nautre, d'aise,
En esperant que tout se taise,
Sus li mouto tenèn d'à-ment ;
COUBLET N°4 :
E pièi, pecaire ! plan-planeto
Apoundèn nòsti voues naneto
Pèr que brusigon un pau mai ;
E la luno, en fielant si rai,
Escousto nosto cansouneto. |
COUPLET N°1 :
"Mais comment se fait-il, petits grillons,
Noirs et luisants comme jais,
Que le jour vous ne disiez pas mot
Et que le soir, avec la lune,
Vous chantiez les vêpres du laboureur ?
COUPLET N°2 :
- Ah ! Pendant le jour tel babil
Font les bourdons et les abeilles
Que notre chant serait enterré,
Ou, s'il pouvait monter dans l'air,
Les oiseaux nous mangeraient tous.
COUPLET N°3 :
- Pauvres grillons ! - Mais au moment
Où rentre prudemment chez elle
Dame fourmi, nous, silencieux,
En attendant que tout se taise,
Sur les mottes sommes au guet ;
COUPLET N°4 :
Et puis, pauvrets, tout doucement
Nous joignons nos petites voix
Pour qu'elles bruissent un peu plus,
Et la lune, en filant ses rayons,
Écoute notre chansonnette." |
Discographie / Enregistrement :
- CD "Les îles d'Or" par Tard Quand Dîne (Ed. 1997) TQD02
* Lou bastimen / Le bâtiment (Lou bon viage / Le bon voyage) :
- Présentation de la chanson : "Les premiers étrangers venus de la mer, marins et pêcheurs catalans ou ligures qui se sont regroupés autour du Vieux-Port dès les XVIIe et XVIIIe siècles, et qui ont joué dans la ville un rôle non négligeable. Les premiers ont été dénoncés comme des concurrents déloyaux, et forcés, pour la plupart, de quitter Marseille à l'extrême-fin du XVIIIe. Le nom donné à l'anse et au quartier voisin "des Catalans" rappelle pourtant leur présence, aisément explicable par les relations traditionnelles de port à port, qui reprendront naturellement après la Révolution. Le souvenir est tenace des balancelles majorquines ou valenciennes qui venaient décharger sur les quais, près de la Mairie, leurs cargaisons d'agrumes tout au long du XIXe siècle. La colonie espagnole n'était pas alors numériquement considérable ; mais elle jouait déjà un rôle important autour du marché des Capucins, là où s'étaient installés durablement quelques négociants en fruits et légumes qui profitaient largement de ce trafic. Les relations commerciales ont maintenu pendant des générations des liens étroits avec le pays d'origine. S'établir à Marseille, pour certains, même, y faire fortune, ne signifie pas une assimilation totale aux coutumes françaises, encore moins une francisation rapide. Un Figueroa ou un Guerrero, riches industriels phocéens, restent pourtant de parfaits Espagnols. La grande migration économique et politique du XXe siècle, qui amène sur le Vieux-Port, en dépit des interdits, un contingent ibérique plus nombreux et plus varié que par le passé, la plupart du temps d'origine très modeste (certains vivent dans la plus extrême misère), ne modifie pas cette attitude. Entre 1936 et 1939, au moment de la Guerre Civile espagnole, l'engagement politique dans la colonie ibérique sera particulièrement fort à Marseille en faveur de l'un ou l'autre camp. La diffusion des journaux de langue espagnole, le nombre des tracts ou des affiches rédigés à cette date à la fois en français et en espagnol, en témoignent. Parfois, ils sont trilingues, ce qui nous rappelle évidemment la présence majoritaire d'une immigration transalpine sans doute de beaucoup la plus forte et la plus ancienne de toutes." (extrait de "Marseille" de Emile TEMIME)
Titre originel : "Lou bon viage / Le bon voyage".
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites à Maillane le 05/06/1859. Publiées dans l'Armana prouvençau de 1860 puis en 1887. Chant dédicacé à Louis JOURDAN (toulounen).
- Musique : "Musico d'asard adoubado pèr F.S.". Air populaire choisi par François SEGUIN (son éditeur) qui colle aux paroles.
NB : Cette mélodie est parfois attribuée à CASTIL-BLAZE.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Lou bastimen vèn de Maiorco
Emé d'arange un cargamen
An courouna de vèrdi torco
L'aubre-mèstre dóu bastimen ;
Urousamen
Vèn de Maiorco
Lou bastimen.
COUBLET N°2 :
Lou bastimen es de Marsiho,
Un fin lahut bèn reüssi ;
La mar se courbo e tèn sesiho
Davans soun bos qu’es benesi,
Car, Diéu-merci !
Es de Marsiho
E benesi...
COUBLET N°3 :
Es un marin qu’a fa fourtuno
Lou capitàni dóu veissèu :
Counèis lis Indo uno pèr uno,
Counèis la mar emai lou cèu ;
Es un aucèu
Qu’a fa fourtuno
Entre aigo e cèu.
COUBLET N°4 :
Pèr touto escolo es esta mòssi ;
Mai a manja de broufounié.
S’aubourè lèu entre li sòci,
E venguè mèstre timounié :
Franc marinié,
Es esta mòssi
E timounié.
COUBLET N°5 :
Èro brounza, mai poulit ome,
Quand davalè dóu trepadou ;
Raubè la fiho d’un prudome,
D’un vièi prudome pescadou :
Au terradou
Tournè bon ome,
Bon pescadou.
COUBLET N°6 :
Pièi de la doto de sa femo
Un bèu lahut se bastiguè,
Car di palangre emai di remo
Lèu fuguè las, e partiguè.
— Adiéu, diguè,
Ma gènto femo ! —
E partiguè.
COUBLET N°7 :
Lou laid carboun — de sa penello
Mascaro pas lou viravòut :
Emé tres velo blanquinello
Fai de camin tant que n’en vòu :
Dins li revòu
Vai sa penello
Coume Diéu vòu.
COUBLET N°8 :
Lou bastimen sènt bon qu’embaumo,
Tout flame-nòu calafata ;
Coume un grand pèis vesti d’escaumo,
Es trelusènt de tout cousta ;
Es bèn pinta,
E sènt qu’embaumo
De tout cousta.
COUBLET N°9 :
Porto tres bònis ancoureto,
Emé Sant Pèire sus la pro...
Sant Pèire, mandas-ié d’aureto
E gardas-lou contro li ro !
Guidas lou cro
De l’ancoureto
Entre li ro !
COUBLET N°10 :
An de pèis fres pèr lou divèndre,
An tout lou pèis dóu toumple amar.
En coustejant de-vers Port-Vèndre,
Jiton lou gàngui dins la mar :
Dilun, dimar,
Dijòu divèndre,
Pihon la mar.
COUBLET N°11 :
Vèndon la pesco au port de Ceto,
E, lou vènt larg toujour regnant,
Di louvidor e di peceto
Croumpon lou vin de Frountignan.
Argènt gagnant,
Cargon à Ceto
Lou Frountignan.
COUBLET N°12 :
Dins la tubèio di cigaro,
A Magalouno, au port de Bou
Cargon de sau, de blad encaro
E tout es plen de bout en bout :
Pèr li nebout
I’a de cigaro,
E dóu bon bout.
COUBLET N°13 :
Li porto-fais, gai cambarado,
Li ribeiròu, franc Prouvençau
Entre la vèire dins la rado,
Davans la barco fan tres saut :
— Zou ! à l’assaut,
Gai cambarado ! —
E fan tres saut.
COUBLET N°14 : (Idem N°1)
Lou bastimen vèn de Maiorco
Eme d’arange un cargamen :
An courouna de vèrdi torco
L’aubre-méstre dóu bastimen :
Urousamen,
Vèn de Maiorco
Lou bastimen. |
COUPLET N°1 :
Le bâtiment vient de Majorque
Avec un chargement d'oranges ;
On a couronné de guirlandes vertes
L'arbre maître du bâtiment ;
Heureusement,
Il vient de Majorque
Le bâtiment.
COUPLET N°2 :
Le bâtiment est de Marseille,
Une fine tartane bien réussie ;
La mer se courbe et tient
Devant son bois qui est béni,
Car, Dieu merci !
Il est de Marseille
Et béni...
COUPLET N°3 :
C'est un marin qui a fait fortune
Le capitaine du vaisseau :
Il connaît les Indes une par une,
Il connaît la mer et aussi le ciel ;
C'est un oiseau
Qui a fait fortune
Entre eau et ciel.
COUPLET N°4 :
Pour toute école il a été mousse ;
Mais il a mangé du gros temps !
Il s'éleva vite entre les camarades,
Et devint
maître timonier :
Franc marin,
I a été mousse
Et timonier.
COUPLET N°5 :
Il était bronzé, un joli homme,
Mais quand il descendit du tillac,
Il enleva la fille d'un prud'homme,
D'un vieux prud'homme pêcheur :
Dans son pays,
Il revint bon homme,
Bon pêcheur.
COUPLET N°6 :
Puis avec la dot de sa femme,
Il se bâtit un beau navire,
Car de pêcher et de ramer
Il fut bientôt las, et il repartit.
"Adieu, dit-il,
Ma petite femme",
Et il partit.
COUPLET N°7 :
L'horrible houille
Ne noircit pas le cabestan de sa gabare :
Avec trois
voiles blanches,
Il fait du chemin tant qu'il veut :
Dans les remous
Va sa gabare
Comme Dieu veut.
COUPLET N°8 :
Le bâtiment sent bon il embaume,
il est calfaté battant-neuf,
Comme un grand poisson vêtu d'écailles,
Il reluit de tous les côtés,
Il est bien peint,
Et sent tellement qu'il embaume
De tous côtés.
COUPLET N°9 :
Il porte trois bonnes petites ancres,
Avec saint Pierre sur la proue...
Saint Pierre, envoyez-lui des brises
Et gardez-le contres les rochers ;
Guidez le croc
De l'ancre
Entre les rochers !
COUPLET N°10 :
Ils ont du poisson frais pour le vendredi,
Ils ont tout le poisson du gouffre amer.
En ccôtoyant vers Port-Vendre,
Ils jettent le filet dans la mer :
Lundi, mardi,
Jeudi, vendredi,
Ils pillent la mer.
COUPLET N°11 :
Ils vendent la pêche au port de Cette ;
Et le vent largue régnant toujours,
Des louis d'or et des piécettes,
Ils achètent le vin de Frontignan.
Avec bénéfice,
Ils chargent à Cette
Le Frontignan.
COUPLET N°12 :
Dans la fumée des cigares,
À Magalone, au port de Bouc,
Ils chargent du sel, du blé par dessus,
Et tout est plein d'un bout à l'autre ;
Pour les neveux,
Il y a des cigares
Et du bon bout !
COUPLET N°13 :
Les porte-faix, gais compagnons,
Les gens du quai, francs Provençaux,
Dès qu'ils la voient entrer en rade,
Devant la barque font trois sauts :
"Hop ! à l'assaut,
Gais compagnons !"
Et ils font trois sauts.
COUPLET N°14 : (Idem N°1)
Le bâtiment vient de Majorque
Avec un chargement d'oranges ;
On a couronné de guirlandes vertes
L'arbre maître du bâtiment ;
Heureusement,
Il vient de Majorque
Le bâtiment. |
Discographie / Enregistrement :
- CD "Chants provençaux - La Coupo Santo" par La Schola Elzéar Genêt (Ed. 1995)
* Lou Cant dóu Soulèu
/ Le chant du soleil :
- Présentation de cette chanson : Écrite en juin 1861 et publiée dans "L'Armana Prouvençau"
(p.34) en 1862 puis dans son oeuvre poétique intitulée "Lis
Isclo d'Or" (section "Li cansoun" avec la traduction en français
en regard) publiée en 1876.
Titre originel : "La cansoun dóu soulèu / La chanson du soleil". Cette marche est aussi simplement appelée "Bèu Soulèu". C'est un hymne au soleil de Provence !
- Paroles : Ce chant est
une ode au soleil, image de la Provence, et à ses pouvoirs...
F.MISTRAL a dédié ces paroles à L'Orphéon d'Avignon
(ensemble musical qui le popularisa).
Forme poétique : cinq quatrains d'heptasyllabes. abab 7~ 7 7~ 7 AAAA 7 7 7 7
- Musique : Sur l'air "Fils de Breunus, chef des Gaules". La mélodie sur laquelle Frédéric MISTRAL
a composé son oeuvre est "Le Bivouac". Il s'agit d'une marche
du compositeur allemand Friedrich-Wilhelm KUCKEN (1810-1882), auteur de lieder
et de deux opéras, chef d'orchestre à Stuttgart de 1851 à 1861. Cette mélodie a été popularisée par les Orphéons.
NB : Il existe également d'autres musiques composées par Jean D'AGAY, Frédéric GIRAUD (avec harmonisations à 4 voix d'hommes ; Ed. Margueritat, Paris), René JOUVEAU, Étienne NEVEU, ...
Enfin, notons que Jòrgi / Georges BIZET a composé une autre mélodie qu'il utilise aussi dans son Arlésienne (Ed. Choudens, Paris) (reproduite dans "Lou cansounié de la Prouvènço") (Cf. Palais du Roure d'Avignon).
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
:
|
COUBLET N°1 :
Grand soulèu de la Prouvènço,
Gai coumpaire dóu mistrau, (Bis)
Tu qu’escoules la Durènço
Coume un flot de vin de Crau,
REFRIN :
Fai lusi toun blound calèu !
Coucho l’oumbro emai li flèu !
Lèu ! lèu ! lèu ! (Bis)
Fai te vèire, bèu soulèu !
(Bis)
COUBLET N°2 :
Ta flamado nous grasiho,
E pamens, vèngue l’estiéu, (Bis)
Avignoun, Arle e Marsiho
Te reçaupon coume un diéu !
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
Pèr te vèire, li piboulo
Sèmpre escalon que plus aut, (Bis)
E la pauro berigoulo
Sort au pèd dóu panicaut.
AU REFRIN
COUBLET N°4 :
Lou soulèu, ami, coungreio
Lou travai e li cansoun, (Bis)
E l’amour de la patrìo,
E sa douço languisoun.
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
Lou soulèu fai lume au mounde
E lou tèn caud e sadou... (Bis)
Diéu nous garde que s’escounde,
Car sarié la fin de tout !
AU REFRIN |
COUPLET N°1 :
Grand soleil de la Provence,
Gai compère du mistral,
Toi qui taris la Durance
Comme un flot de vin de Crau,
REFRAIN :
Fais briller ta blonde lampe (à huile),
Chasse l'ombre et les fléaux !
Vite, vite, vite !
Montre-toi, beau soleil !
COUPLET N°2 :
Ta flamme nous rôtit,
Et pourtant, vienne l'été,
Avignon, Arles et Marseille,
Te reçoivent comme un dieu !
AU REFRAIN
COUPLET N°3 :
Pour te voir, les peupliers
Montent de plus en plus haut,
Et le pauvre champignon agaric
Sort au pied du charbon.
AU REFRAIN
COUPLET N°4 :
Le soleil, amis, procrée
Le travail et les chansons,
Et l'amour de la patrie,
Et sa douce nostalgie.
AU REFRAIN
COUPLET N°5 :
Le soleil éclaire le monde
Et le chauffe et le nourrit...
Dieu nous garde qu'il se cache !
Car ce serait la fin de tout !
AU REFRAIN |
Discographie / Enregistrements :
- CD "Chants provençaux - La Coupo Santo" par La Schola Elzéar Genêt (Ed. 1995)
- Disque 78T "" par Lucien MURATORE (Ed. Pathé, X 93.070, 1939)
* (Lou) desfèci / (Le) dégoût :
- Présentation de cette chanson : Chanson mélancolique.
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites en ?. Publiées dans "Lis Isclo d'Or" en 1876. Dédicacé à Louis ROUMIEUX.
Forme poétique : abab 8 8~ 8 8~ / AABB 4 4 4~ 8~
- Musique : Composée par Gilles BOREL. Une autre version a été composée par Paul BLANC (de Toulon) (cf. Manuscrit du Musée Mistral) dans un style très romantique.
NB : Post-mortem, également mis en chanson par Emmanuel AGUILLON.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Vese d'aucèu que van amount,
Que van amount souto li nivo ;
Porton, li nivo, l’aigo au mount,
E vers la mar l’aigo s’abrivo.
REFRIN :
Iéu, siéu aqui
À me langui ;
E, fauto d’alo,
Ma languisoun sara mourtalo.
COUBLET N°2 :
Vese uno estello, d’ounte part
À jour fali milo belugo ;
Briho uno bello en quauco part,
Talamen bello qu’esbarlugo.
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
Pòu, la mountagno, s’auboura
De baus en baus, de moure en moure,
E l’entre-vèire e l’amira,
Fèsto e dimenche, sènso courre.
AU REFRIN
COUBLET N°4 :
L’aucèu que volo pòu culi
L’alen suau de sa bouqueto,
E se pausa tout trefouli
Sus sa peitrino boulegueto.
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
De sa peitrino sus lou brounc
Douçamenet pòu l’aigo plòure,
E gatiha soun cor tendroun,
E, fres blasin, bessai l’esmòure.
AU REFRIN
COUBLET N°6 :
Elo pamens, dins soun castèu,
E dins l’enuei de sa belòri :
“Ounte es aquéu, dis, que me dèu
Canta d’amour e mettre en glòri ?”.
AU REFRIN
COUBLET N°7 :
Mai i’a degun à soun entour
Qu’à la fouliè s’amourousigue
E que la raube, fièr estour,
E que, paloumbo, la rousigue...
AU REFRIN
COUBLET N°8 :
Vaqui, peréu, coume se fai
Qu’emai abounde la graniho,
Pèr long païs o pèr degai
Mor dins l’ivèr tant d’auceliho....
Darnié REFRIN :
Iéu, siéu aqui
À me langui ;
E, fauto d’alo,
Ma languisoun, ai ! es mourtalo. |
COUPLET N°1 :
Je vois des oiseaux qui vont en haut,
Qui vont en haut sous les nuages ;
Ils portent, les nuages, l'eau
aux monts,
Et vers la mer l'eau
.
REFRAIN :
Moi, je suis ici
À me languir ;
Et, faute d'ailes,
Mon ennui sera mortel.
COUPLET N°2 :
Je vois une étoile, d'où partent
À la tombée du jour mille étincelles ;
Une beauté brille
quelque part,
Tellement belle qu'elle éblouit.
AU REFRAIN
COUPLET N°3 :
Elle peut s'élever, la montagne,
De falaise en falaise, de mamelon en mamelon,
Et l'entrevoir et l'admirer,
Fêtes et dimanches, sans courir.
AU REFRAIN
COUPLET N°4 :
L'oiseau qui vole peut cueillir
L'haleine suave de sa petite bouche,
Et se pauser tout frémissant
Sus sa poitrine qui remue.
AU REFRAIN
COUPLET N°5 :
Sur la saillie de sa poitrine,
L'eau peut pleuvoir doucement,
Et châtouiller son tendre coeur,
Et, fraîche ondée, l'émouvoir peut-être.
AU REFRAIN
COUPLET N°6 :
Elle pourtant, dans son château,
Et dans
l'ennui de sa beauté :
"Où est, dit-elle, celui qui me doit
Chanter d'amour et mettre en gloire ?".
AU REFRAIN
COUPLET N°7 :
Mais il n'y a personne autour d'elle
Qui s'amourache à la folie
Et qui l'enlève, fier autour,
Et qui, palombe, la dévore...
AU REFRAIN
COUPLET N°8 :
Voilà, aussi, comme il se fait
Que, malgré l'abondance du grain,
Par l'éloignement ou parce qu'il se perd,
Il meurt en hiver tant d'oiseaux...
REFRAIN :
Moi, je suis ici
À me languir ;
Et, faute d'ailes,
Mon ennui, aïe, est mortel. |
Discographie / Enregistrements :
- CD "Les îles d'Or" par Tard Quand Dîne (Ed. 1997) TQD02
* Lou dourmihous / Le dormeur :
- Présentation de cette chanson : .
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites en 1911. Publiées dans "L'Armana prouvençau" et dans "Lis Óulivado" en 1912.
- Musique : Sur l'air de la "Bourrèio d'Auvergno".
Version originelle, en graphie mistralienne : |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Jóusè di Grameniero,
Aquéu bedigas,
Au founs de sa feniero,
Dor coume un soucas ;
E tant que la niue duro
Fai rèn que sounja
Que li figo maduro
Es un bon manja.
COUBLET N°2 :
Jóusè quaud se reviho
Fasènt li badai,
Toujour en quauco fiho
Gonto soun pantai ;
Mai nòsti reboundino,
En se trufant d'éu,
Respondon : « Quau dor dino.
Dourmihous, adiéu ! »
COUBLET N°3 :
Acò d'aqui fai vèire
Que, pèr se louga,
Es pas tout de s'encrèire,
Fau se boulega :
Quau vòu tasta li figo
Dèu manda li det,
Car touto bello amigo
Vòu un fin cadet.
COUBLET N°4 :
Jóusè di Grameniero,
Mascaro-lincòu,
Autant qu'un chin de niero
Dison qu'a de sòu :
Mai quau vers li chatouno
Fai lou parpaioun,
Ié vau mai li poutouno
Que li picaioun.
COUBLET N°5 :
Souto uno caranchouno
Qu'es facho à prepaus,
Se saup que la pichouno
Jamai rèsto à paus :
Lou chat que la pessugo
Lèu es lou mignot,
Car fau qu'uno belugo
Pèr bouta lou fiò. |
COUPLET N°1 :
Joseph
Ce
Au fond de sa
Dort comme un
Et tant que la nuit dure,
Il ne fait que songer
Que les figues mûres
Sont un bon manger.
COUPLET N°2 :
Joseph, quand il se réveille
F
.
COUPLET N°3 :
.
COUPLET N°4 :
.
COUPLET N°5 :
. |
* Lou fraire escaramouchet / Le frère
furieux :
- Présentation de cette chanson : Chanson populaire revisitée par F.MISTRAL. Jeux de rimes par accumulation...
- Paroles de F.MISTRAL : Publiées dans l'Armanach prouvençau (n°22) de 1876.
- Musique / Mélodie : .
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
Aviéu un fraire — qu'èro escaramouchet :
Pèr eiretage — éu m'a leissa 'n siblet ;
Mai un siblet — n'es pas un escritòri ;
Lou paradis — es pas lou purgatòri;
Lou purgatòri — es pas lou paradis ;
Ni uno lèbre — es pas uno perdris ;
Uno perdris — noun es pas uno lèbre ;
Coume uno coumbo — noun s'entènd pèr un serre;
Nimai un serre — pèr coumbo noun s'entènd ;
E li gengivo — nimai soun pas li dènt ;
Nimai li dènt — noun soun pas li gengivo,
Coume uno morto — noun es pas uno vivo ;
Ni uno vivo — noun es pas uno morto ;
Ni un ferrou — noun es pas uno porto ;
Nimai la porto — noun es pas lou ferrou ;
Nimai la niero — noun es pas lou pesou ;
E lou pesou — nimai es pas la niero ;
E lou varlet — noun es pas la chambriero ;
Ni la chambriero — noun es pas lou varlet ;
Ni uno bledo — noun es pas un caulet ;
Ni un caulet — noun es pas uno bledo ;
Ni un móutoun — noun es pas uno fedo ;
Ni uno fedo — noun es pas un móutoun ;
Nimai lou pastre — noun es pas lou bastoun ;
E lou bastoun — nimai es pas lou pastre,
Coume lou pan — noun es pas la fougasso ;
E la fougasso — nimai es pas lou pan ;
Nimai lou clerc — es pas lou capelan ;
Lou capelan — nimai es pas lou clerc ;
Coume l'estiéu — nimai es pas l'ivèr ;
Nimai l'ivèr — que noun es pas l'estiéu ;
E lou dedau — nimai es pas lou fiéu ;
Coume lou fiéu — que n'es pas lou dedau ;
Ni la cavalo — que n'es pas lou chivau ;
Ni lou chivau — que noun es la cavalo,
Coume lou pi — nimai es pas la palo ;
Nimai la palo — que noun es pas lou pi ;
Nimai l'araire — que n'es pas lou coutri ;
Ni lou coutri — nimai qu'es pas l'araire ;
Nimai lou fus — qu'es pas lou debanaire ;
Lou debanaire — nimai qu'es pas lou fus ;
Nimai, nimai... Iéu n'en sabe pas plus. |
J'avais un frère qui était furieux ;
Pour héritage, il m'a laissé un sifflet
;
Mais un sifflet
n'est pas une écritoire.
Le paradis n'est pas le purgatoire,
Le purgatoire n'est pas le paradis.
Un lièvre n'est pas une perdrix,
Une perdrix n'est pas un lièvre.
Voici la mort qui vient nous chercher,
Les bons comme les mauvaises gens.
Une gencive n'est pas une dent,
Une dent n'est pas une gencive.
Une morte n'est pas une vive,
Une vive n'est pas une morte.
Le verrou n'est pas la porte,
La porte n'est pas le verrou.
Une puce n'est pas un pou,
Un pou n'est pas une puce.
Le valet n'est pas la servante,
La servante n'est pas le valet.
Une blette n'est pas un chou,
Un chou n'est pas une blette.
Une vache n'est pas une brebis,
Une brebis n'est pas une vache.
Le pain n'est pas la fougasse,
La fouace n'est pas le pain.
Le clerc n'est pas le prêtre,
Le prêtre n'est pas le clerc.
Ni Anduze n'est pas Vauvert,
Ni Vauvert n'est pas…. |
* Lou galerian / Le chant des
galériens :
- Présentation de cette chanson : Chant de marins qui partent en mer puis rentrent au port... Dans l'histoire de F.MISTRAL, il s'agit de l'amiral qui quitte la reine Jeanne. Il y a deux moments où l'on retrouve la galère : dans le 4e acte du poème où la reine Jeanne a pris place avec sa suite pour se rendre à Avignon afin de faire reconnaître son innocence par le pape ; et historiquement en 1382, les Marseillais envoient à Naples une flotte de galères pour délivrer la reine en captivité...
Autre titre possible : "Le chant des rameurs".
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites vers 1880. Publiées dans "La
Rèino Jano" (1890) [dans l'Acte IV Scènes 3 à 7]...
- Musique : Air populaire provençal.
Tempo : Andantino.
Rythme ternaire 6/8.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL : |
Version provençale, en graphie mistralienne : |
Variante moderne : |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Iéu ause amount lou gau
Que canto sus lou tèume :
Adiéu, patroun Sigaud,
Lou brande de sant Èume !
Lou gau o noun lou gau,
Fasen coume se l'èro,
Lanliro, lanlèro,
E vogo la galèro !
(En barco, gènt de marco !)
COUBLET N°2 :
Iéu ause lou siblet
Dóu mèstre d’equipage :
Adiéu lou risoulet
Di fiho dóu ribage !
Siblet o noun siblet,
Fasen coume se l'èro,
Lanliro, lanlèro,
E vogo la galèro !
(Sus la palangro ! Tiro l'ancro !)
COUBLET N°3 :
Iéu ause lou trignoun
De Santo-Reparado ;
De Naple à-n-Avignoun,
N’avèn qu’uno estirado.
Trignoun o noun trignoun,
Fasen coume se l'èro,
Lanliro, lanlèro,
E vogo la galèro !
(Vivo la rèino, Malapèino !)
COUBLET N°4 :
Iéu vese un grand pourtau
Que cuerb touto la routo :
Marsiho e sis oustau
Ié passarien dessouto.
Pourtau o noun pourtau,
Fasen coume se l'èro,
Lanliro, lanlèro,
E vogo la galèro !
(Boujarroun, bogo, casco vogo !)
COUBLET N°5 :
Iéu vese lou castèu
De la fado Mourgano :
Bessai es un estèu,
Ami, que nous engano.
Castèu o noun castèu,
Fasen coume se l'èro,
Lanliro, lanlèro,
E vogo la galèro !
(Vogo rancado en brancado !)
COUBLET N°6 :
Iéu vese un bregantin,
Que sus nautre s'avasto :
Aubra coume un latin,
Pavaioun d'or à l'asto.
S'es pas un bregantin,
Fasen coume se l'èro,
Lanliro, lanlèro,
E vogo la galèro !
(Bouneto roujo, orso, poujo !)
COUBLET N°7 :
Iéu vese un fouletoun
Qu'es à chivau sus l'erso ;
La mar fai de móutoun,
Saren à la traverso.
S'es pas un fouletoun,
Fasen coume se l'èro,
Lanliro, lanlèro,
E vogo la galèro !
(Gagno l'anchoio, bono-voio !)
COUBLET N°8 :
Iéu vese Garlaban
Emé la Santo-Baumo !
Fau metre pèd sus banc :
La Madaleno embaumo.
S'acò 's pas Garlaban,
Fasen coume se l'èro,
Lanliro, lanlèro,
E vogo la galèro !
(Sian à Sant-Remo : auto remo !)
COUBLET N°9 :
Iéu vese au miradou
Rousoun touto esmougudo :
Emé soun moucadou
Nous fai la bèn-vengudo.
S’es pas lou miradou,
Fasen coume se l'èro,
Lanliro, lanlèro,
E vogo la galèro !
(Oh saio ! Oh isso ! Sian à Niço !) |
COUBLET N°1 :
Iéu ause amount lou gau
Que canto sus lou tèume :
Adiéu, patroun Sigaud,
Lou brande de sant Èume !
Lou gau o noun lou gau,
Fasen coume se l'èro,
Lanliro, lanlèro,
E vogo la galèro !
COUBLET N°2 :
Iéu ause lou siblet
Dóu mèstre d’equipage :
Adiéu lou risoulet
Di fiho dóu ribage !
Siblet o noun siblet,
Fasen coume se l'èro,
Lanliro, lanlèro,
E vogo la galèro !
COUBLET N°3 :
Iéu ause lou trignoun
De Santo-Reparado ;
De Naple à-n-Avignoun,
N’avèn qu’uno estirado.
Trignoun o noun trignoun,
Fasen coume se l'èro,
Lanliro, lanlèro,
E vogo la galèro !
COUBLET N°4 :
Iéu vese un grand pourtau
Que cuerb touto la routo :
Marsiho e sis oustau
Ié passarien dessouto.
Pourtau o noun pourtau,
Fasen coume se l'èro,
Lanliro, lanlèro,
E vogo la galèro !
COUBLET N°5 :
Iéu vese Garlaban
Emé la Santo-Baumo,
Fau metre pèd sus banc,
La Madaleno embaumo.
S'acò's pas Garlaban,
Fasen coume se l'èro,
Lanliro, lanlèro,
E vogo la galèro !
(Lala lala lala...)
COUBLET N°6 :
Iéu vese au miradou
Rousoun touto esmougudo ;
Emé soun moucadou
Nous fai la bèn-vengudo.
S’es pas lou miradou,
Fasen coume se l'èro,
Lanliro, lanlèro,
E vogo la galèro ! |
COUBLET N°1 :
Iéu ausi amount lou gau
Que canto sus lou tèume :
Adiéu, patroun Sigau,
Lou brande de Sant-Èume !
Lou gau o noun lou gau,
Fasen coume se l'èro,
Lanliro, lanlèro,
E vogo la galèro !
COUBLET N°2 :
Iéu ausi lou siblet
Dóu mèstre d’equipage :
Adiéu lou risoulet
Di fiho dóu ribage !
Siblet o noun siblet,
Fasen coume se l'èro,
Lanliro, lanlèro,
E vogo la galèro !
COUBLET N°3 :
Iéu vesi Garlaban
Emé la Santo-Baumo,
Fau metre pèd sus banc,
La Magdaleno embaumo.
S'acò's pas Garlaban,
Fasen coume se l'èro,
Lanliro, lanlèro,
E vogo la galèro !
COUBLET N°4 :
Iéu vesi au miradou
Marioun touto esmougudo ;
Emé soun moucadou
Nous fai la bèn-vengudo.
S’es pas lou miradou,
Fasen coume se l'èro,
Lanliro, lanlèro,
E vogo la galèro !
COUBLET N°5 :
Iéu vesi un grand pourtau
Que cuerb touto la routo :
Marsiho e sis oustau
Ié passarien dessouto.
Pourtau o noun pourtau,
Fasen coume se l'èro,
Lanliro, lanlèro,
E vogo la galèro ! |
COUPLET N°1 :
Moi, j'entends le coq là-haut
Qui chante sur le tillac (pont supérieur d'un bateau) :
À Dieu, patron Sigaud,
Le bransle de saint Elme !
Le coq ou pas le coq,
Faisons comme si c'était lui,
Lanlire, lanlère,
Et navigue la galère !
COUPLET N°2 :
Moi, j'entends le sifflet
Du maître d’équipage :
Adieu le joli rire
Des filles du rivage !
Sifflet ou non sifflet,
Faisons comme si c'était lui,
Lanlire, lanlère,
Et navigue la galère !
COUPLET N°3 :
Moi, j'entends le carillon
De Sainte-Réparade :
De Naples à Avignon,
Nous n’avons qu’une traite.
Le carillon ou non,
Faisons comme si c'était lui,
Lanlire, lanlère,
Et navigue la galère !
COUPLET N°4 :
Moi, je vois un grand portail
Qui couvre toute la route :
Marseille et ses maisons
Passeraient au-dessous.
Portail ou non portail,
Faisons comme si c'était lui,
Lanlire, lanlère,
Et navigue la galère !
COUPLET N°5 :
Moi, je vois le Garlaban
Avec la Sainte-Baume,
Il faut mettre pied sur banc,
La Madeleine embaume.
Si ce n'est pas Garlaban,
Faisons comme si c'était lui,
Lanlire, lanlère,
Et navigue la galère !
COUPLET N°6 :
Moi, je vois au belvédère
Rosette / Marion toute émue
Qui, avec son mouchoir,
Nous fait la bienvenue.
Le belvédère ou non,
Faisons comme si c'était lui,
Lanlire, lanlère,
Et navigue la galère ! |
Discographie / Enregistrements :
- CD "M'en vau" par Lhi Balòs (Ed. Ass. Culturale Lhi Balòs, 2019)
- CD "Camin" par Philippe VIALARD (Ed. The Orchard Music Pahaska, 2017)
- CD "Fada" par Éléonore WEILL (Ed. EW, 2016)
- Live par Crous e Pielo (Ed. 2013)
-
CD "Cansoun d'Aqui" par Jacqueline et Jean-Louis RAMEL (Ed. Culture et langue d'oc, 2013)
- CD par Moussu T e lei jouvents ()
- CD "Les plus beaux chants d'Occitanie vol.1" par Patric (Ed. Aura, 1998)
- CD par La Capouliero
- Disque 33T "Sortilèges des musiques méditerrenéennes" par Pedro
ALEDO avec Patric VERDIER, René VILLERMY, ... (Ed. Arion, disques Pierre Verany, 1982)
- Disque 45T "Lou Dard canto MISTRAL" par Lou Dard (Ed. SAPEM, 1980) SAP 223 ASD 072
* Lou gripo-roussignòu / Le vrille de la vigne :
- Présentation de cette chanson : Chanson d'amour.
- Paroles : Écrites par F.MISTRAL. Publiées en 1912 dans "Lis Oulivado" (Ed. Lemerre).
- Musique : Composée par Petrus MARTIN (Cf. Manuscrit du Musée Mistral). Puis une autre version a été composée en 1930 par Jean-Noël CLAMON (chantée par Blanche JEHAN).
NB : Il existe également d'autres musiques plus récentes composées post-mortem par Stephan MANGANELLI et Daniel ELEON.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
:
|
COUBLET N°1 :
Au mes de Mai, sus uno busco
Lou roussignòu, plegant lis iue,
S’èro endourmi dedins la niue;
Mai lou rejit d’uno lambrusco
Dins sa vediho l’arrapé —
E lou vaqui près pèr li pèd.
COUBLET N°2 :
Lou roussignòu, quand se reviho,
A bèu, pecaire, arpateja;
Au quicho-pèd se vèi penja:
« Ah! que soun traito li vediho!
Adiéu ma bello e mi cansoun :
Me fau mouri sus un bouissoun. »
COUBLET N°3 :
Es desempièi que, dins Prouvènço,
A la jitello dóu maiòu
Ié dison gripo-roussignòu ;
E desempièi, pèr sa defènso,
Dedins li nue dóu mes de Mai,
Li roussignòu dormon jamai.
COUBLET N°4 :
E sus si gardo, quite e lite,
Touto la niue menant rumour,
Fan que canta pèr sis amour :
Ah! que li vigno crèisson vite!
En tèms d’amour, mi bèus ami,
Vau miés canta que de dourmi. |
COUPLET N°1 :
Au mois de mai, sur une branche,
Le rossignol, clignant les yeux,
S'était endormi dans la nuit ;
Mais le jet d'une vigne folle
Le saisit dans sa vrille
Et le voilà pris par les pieds.
COUPLET N°2 :
Le rossignol, lorsqu'il se réveille,
Vainement, hélas, se débat ;
Ils se voit suspendu au piège :
« Ah ! Que les vrilles sont traîtresses !
Adieu ma belle et mes chansons !
Sur un buisson il me faudra mourir. ».
COUPLET N°3 :
C'est depuis lors qu'en Provence,
La vrille que pousse le cep
Est nommée "grippe-rossignol" ;
Et depuis lors, pour leur défense,
Pendant les nuits du mois de mai,
Les rossignols jamais ne dorment.
COUPLET N°4 :
Et sur leurs gardes, frances et libres,
Toute la nuit menant rumeur,
Ils ne font que chanter l'amour :
Ah ! Que les vignes croissent vite !
En temps d'amour, mes beaux amis,
Il vaut mieux chanter que dormir. |
Discographie / Enregistrement :
- CD "Coume de mèu" par Stephan MANGANELLI (Ed. LPM, 2002)
* Lou lioun d'Arle / Le lion d'Arles :
- Présentation : Poème ou chanson ??? Le lion est l'emblème d'Arles (13).
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites à Maillane en 1877 (puis décembre 1884). Publiées dans l'Armana prouvençau de 1881 puis dans "Lis Isclo d'Or" en 1889.
- Musique : ???.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Desempièi que Diéu me gardo
Sus la terro di vivènt,
I’ a ’n lioun que me regardo
Emé li dos narro au vènt.
Lou cassaire que champèiro
Noun clapèiro
Lou gimerre roucassié,
Car es un lioun de pèiro
Agrouva sus Mount-Gaussié.
COUBLET N°2 :
Au soulèu, lou grand bestiàri
I’ a de jour que sèmblo d’or ;
Pensatiéu e soulitàri,
I’a de jour, sèmblo que dor.
Mai quand l’auro a la maliço,
S’esfoulisso
L’escamandre majourau,
Rebufello sa pelisso
E rugis au vènt-terrau.
COUBLET N°3 :
Uno fes, iéu me diguère :
Escalen vers lou lioun !
- E davans quand ié fuguère,
Me prenguè lou vertouioun,
En vesènt soun esquinasso
Rouginasso
Ounte cade emai mourven
Ié fournisson la tignasso
Que floutejo au caraven.
COUBLET N°4 :
- « O vièi moustre, ié venguère,
Esfins orre e couloussau,
Dins toun saupre vène querre
Lou destin di Prouvençau :
Parlo, tu que sèntes courre
Sus toun mourre
L’escabot di nivoulas,
Tu qu’as vist mounta li tourre
E toumba li castelas. ».
COUBLET N°5 :
Lou lioun, bounias e brave,
Me faguè : « Bèn-vengu sié
Lou felibre qu’esperave
Agrouva sus Mount-Gaussié...
E d’abord que vos que parle,
Escambarle
Cinq cènts an, tout dins qu’un saut,
E çai sian : lou lioun d’Arle,
Me disien li Prouvençau.
COUBLET N°6 :
« Asseta subre la glòri
De Cesar, de Coustantin,
Pèr noublesso pèr belòri
Ai regna sus li Latin.
Li marin, fièr de ma caro
Que mascaro
D’Arle li vièi pavaioun,
Me saludon vuei encaro
Dins lou Goufre dóu Lioun !
COUBLET N°7 :
« Quand ma tufo mourrejavo
Sus lis erso de la mar,
Qu’emé iéu cousinejavo
Lou lioun dóu grand sant Marc,
Iéu ai vist, dins Sant-Trefume
Plen de lume,
Li rèi d’Arle courouna,
Li veissèu curbi moun flume
E tout Arle tresana.
COUBLET N°8 :
« Iéu ai vist la republico,
S’enchusclant de liberta,
Dintre la clamour publico
Elegi si poudesta ;
Iéu ai vist esglàri, pèsto
E tempèsto ;
Ai vist Roumo en Avignoun ;
E de touto noblo fèsto
Siéu esta lou coumpagnoun.
COUBLET N°9 :
« Mai tout passo e tout alasso,
Estrambord devèn enuei ;
À la niue lou jour fai plaço ;
Tau risié que plouro vuei...
E de tout - sadou que n’ère.
M’enanère
En badant coume un lesert ;
Vièi e triste, o, m’entournère
Uno niue dins lou desert.
COUBLET N°10 :
« E perdu dins li clapiho,
N’aguènt plus arpo ni cro,
À la cimo dis Aupiho
M’empeirère sus lou ro...
Aro, escouto : la Prouvènço,
Pèr defènso,
Coume iéu, n’a plus d’oungloun . . .
E pamens de-longo pènso
A sauta sus l’escaloun.
COUBLET N°11 :
« Pèr l’engano o lou negòci
Que s’enausse quau voudra,
Pèr lis armo e lou trigòssi
Fague flòri quau poudra :
Tu, Prouvènço, trobo e canto !
E, marcanto
Pèr la liro o lou cisèu,
Largo-ié tout ço qu’encanto
E que mounto dins lou cèu ! ».
COUBLET N°12 :
E lou grand lioun de roco,
Ounte crèisson li garrus,
Ounte lou mourven s’acroco,
Acò di, noun quinquè plus.
Au soulèu que pounchejavo
S’arrajavo
Tout lou cèu eilamoundaut ;
E, ravi, moun cor sounjavo
À Mirèio, à Calendau. |
COUPLET N°1 :
Depuis que Dieu me garde
Sur la terre des vivants,
Il y a un lion qui me regarde
Avec les deux
narines au vent.
Le chasseur qui
.
COUPLET N°2 :
.
COUPLET N°3 :
.
COUPLET N°4 :
.
COUPLET N°5 :
. |
* Lou païsan / Le paysan :
- Paroles de F.MISTRAL : Publiées dans l'Armana prouvençau de 1899.
- Musique : Sur l'air de "Veici la sesoun de l'autouno, veici la sesoun dóu rasin". Publiée dans l'Armana prouvençau de 1899.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Lou païsan, ounte que siegue,
Es lou cepoun de la nacioun ;
Auran bèu faire d'envencioun,
Fau que la terro se boulegue ;
Tant que lou mounde noun aura pres fin
Faudra que i'ague de pan e de vin.
COUBLET N°2 :
Laisso-lèi courre vers la vilo,
Aquéli qu'an li costo en long :
A l'espitau veiras, moun bon,
Qu'à la fin tout acò defilo ;
Mai dins lou champ lou païsan es rèi
E cènt cop mai urous que noun se crèi.
COUBLET N°3 :
Qu 's que la passo mai galiero,
Mai libro que lou païsan ?
Quand lou soulèu crèmo lou sang,
Éu tout descaus danso sus l'iero ;
E dins l'ivèr, quand la nèu toumbo à flo,
De paio mouflo éu garnis sis esclop.
COUBLET N°4 :
Li travaiaire de la terro
Se couchon d'ouro, quand soun las ;
De bon matin bouton coulas
E, quand sa bèsti se desferro,
Tout en passant davans lou manescau,
Chimon la gouto e fan ferra tout caud.
COUBLET N°5 :
Li païsan, nous fau tout saupre,
Counèisse au tèms em' au travai,
Counèisse quand la luno fai,
Quouro la terro pòu reçaupre
Un bon cóutu que fugue tempouriéu
Pèr la semenço e lou bèu blad de Diéu.
COUBLET N°6 :
Li moussu passa sus la raco
Emé li marchand d'estampèu
Tambèn nous lèvon lou capèu
Pèr ié vira sa pouso-raco.
Mai, rebusa de si pater-bourret,
Saupren un jour emplega nòsti dre.
COUBLET N°7 :
Vèngue aquéu jour que, tóuti sage,
En sendicat saren uni,
Tóuti d'acord pèr manteni
Nosto Prouvènço e sis usage,
Li braguetian e li falibustié,
Ié counseian de chanja de mestié. |
COUPLET N°1 :
Le paysan où qu'il soit,
Est le
Nous aurons beau faire des inventions,
Il faut que la terre se remue ;
Tant que le monde n'aura pas pris fin,
Il faudra qu'il y ait du pain et du vin.
COUPLET N°2 :
Laisse-les courir vers la ville,
Ceux qui ont
À l'hôpital tu verras, mon bon,
Qu'à la fin tout cela défile ;
Mais dans le champ, le paysan est roi
Et cent fois malheureux
.
COUPLET N°3 :
Qui est
Plus libre que le paysan ?
Quand le soleil brûle le sang,
Lui tout
Et dans l'hiver, quand la neige tombe à flot,
D
.
COUPLET N°4 :
Les travailleurs de la terre
Se couchent tôt quand ils sont las ;
De bon bon matin
Et, quand
Tout en
C
.
COUPLET N°5 :
Les paysans, il nous faut tout savoir,
Connaît
Connaît quand la lune
Quand la terre peut recevoir
Un bon labour qu
Pour la semence et le beau blé de Dieu.
COUPLET N°6 :
Les
Avec les marchands
Aussi
Pour leur virer leur
Mais, rebutés de leurs paroles de sorcellerie,
Nous saurons un jour
employer nos droits.
COUPLET N°7 :
Vienne ce jour où, tous sages,
En syndicats nous serons unis,
Tous d'accord pour maintenir
Notre Provence et ses usages,
Les
charlatans et les pirates,
Nous leur conseillons de changer de métier. |
* Lou porto-aigo / L'aqueduc
:
- Présentation de cette chanson : Chanson descriptive et historique racontant la légende de la Reine Ponsirade issue de la construction d'un monument romain en Arles : l'aqueduc près de Barbegal, dont il reste encore ajourd'hui d'importants vestiges. Ce canal apportait à Arles les eaux venues des Alpilles dont la source principale se trouve aux laurons à Mollégès. Chanson dédicacée au félibre arlésien Amédée PICHOT.
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites à Maillane le 07/07/1867. Publiées dans "L'Armana prouvençau" de 1868 puis dans "Lis Isclo d'Or" en 1876.
- Musique / Mélodie : Sur l'air de la chanson corse "O pescator dell'onda / O pescador dell'onda" de J.MARIETTI.
+ Version à 4 voix harmonisée par Georges AUBANEL (Ed. Aubanel, St-Ouen, 1967) (Cf. Palais du Roure d'Avignon)
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
En Arle, au tèms di Fado,
Flourissié
La rèino Pounsirado,
Un rousié !
L'emperaire rouman
I'e vèn demanda sa man ;
Mai la bello en s'estremant
I'e respond : Deman !
COUBLET N°2 :
- O blanco estello d'Arle,
Un
moumen !
Escoutas que vous parle
Umblamen !
Pèr un de vòsti rai
Vous proumete bèn verai
Que ço que voudrés farai,
O que mourirai.
COUBLET N°3 :
- Eh ! bèn, diguè la rèino,
Siéu à tu,
E jure, malapèino !
Ma vertu,
Que tièuno siéu de-bon
S’à travès Crau e Trebon
De Vau-cluso sus un pont
M’aduses la font.
COUBLET N°4 :
Ravi de la demando,
Éu s’envai,
E tout-d’un-tèms coumando
Lou travai :
Cènt milo journadié,
Terraioun coume eigadié,
Lèu se groupon i chantié,
Paston lou mourtié.
COUBLET N°5 :
Aturon vau e baisso
Niuech e jour ;
Mau-grat lis antibaisso,
Van toujour ;
Lou plan es bèn traça ;
Lou valat es enqueissa,
Betuma, cubert, caussa :
L’aigo pòu passa.
COUBLET N°6 :
Esvèntron li mountiho,
Li touret ;
A travès dis Aupiho
Tiron dre :
L’espetaclous eigau,
Lou porto-aigo sènso egau,
Sus l’estang de Barbegau
Marcho que fai gau.
COUBLET N°7 :
En Arle enfin la Sorgo,
O bonur !
Un bèu matin desgorgo
Si flot pur :
Au toumbant clarinèu,
En trepant coume d’agnèu,
Tout un pople palinèu
Béu à plen bournèu.
COUBLET N°8 :
- Vaqui, bello princesso,
Lou coundu :
Sènso repaus ni cesso
L’ai adu...
Ai espera sèt an ;
E pèr querre l’Eridan
Se n’en fau encaro autant,
Reparte à l’istant.
COUBLET N°9 :
- Merci, grand emperaire,
Sias trop bon !
Mai au sòu poudès traire
Voste pont :
l’a ’n pichot barralié
Que iéu ame à la fouliè
E que m’adus l’aigo au lie.
Adiéu, cavalié !
COUBLET N°10 :
Lou prince miserable
Mouriguè ;
Lou porto-aigo amirable
Periguè...
Jouvènt, anas-ié plan
Em'aquéli bèn samblant,
Car la fe déu femelan
Passo gaire l'an. |
COUPLET N°1 :
À Arles, au temps des fées,
Florissait
La reine Ponsirade,
Un rosier !
L'empereur romain
Vient lui demander sa main ;
Mais la belle, en s'enfermant,
Lui répond : "Demain !"
COUPLET N°2 :
- Ô blanche étoile d'Arles,
Un moment
!
Écoutez que je vous parle
Humblement !
Pour un de vos rayons,
Je vous promets bien sûr
Que ce que vous voudrez je le ferai
Ou que je mourrai.
COUPLET N°3 :
- Eh bien, dit la reine,
Je suis à toi,
Et je jure, mal en peine,
Ma vertu,
Que je suis tienne pour de bon,
Si à travers la Crau et le Trébon,
Sur un pont,
Tu m'amènes la fontaine de Vaucluse.
COUPLET N°4 :
Ravi de la demande,
Lui s'en va,
Et sur-le-champ commande
Le travail :
Cent mille journaliers,
Terrassiers ou fantainiers,
Vite s'empressent à l'ouvrage,
Et corroient le mortier.
COUPLET N°5 :
Ils comblent vallées et bas-fonds,
Nuits et jours ;
Malgré les obstacles,
Ils vont toujours ;
Le plan est bien tracé ;
Le fossé est encaissé,
Bitumé, couvert, butté,
L'eau peut passer.
COUPLET N°6 :
Ils éventrent les collines,
Les buttes ;
À travers les Alpilles
Ils tirent droit :
Le prodigieux canal,
L'aqueduc sans égal,
Sur l'étang de Barbegal
Marche
tant qu'il fait de la joie.
COUPLET N°7 :
Dans Arles enfin la Sorgue,
Ô bonheur !
Un beau matin déverse
Ses flots purs :
À la claire chute d'eau,
En trépignant comme des agneaux,
Tout un peuple pâle
Boit à plein tuyau.
COUPLET N°8 :
- Voilà, belle princesse,
Le conduit :
Sans repos ni trêve
Je l'ai amené...
J'ai espéré sept ans ;
Et pour chercher l'Éridan
S'il en faut encore autant,
Je repars à l'instant.
COUPLET N°9 :
- Merci, grand empereur,
Vous êtes trop bon !
Mais au sol vous pouvez jeter
Votre pont :
Il y a un petit
Que moi j'aime à la folie
Et qui m'apporte l'eau au lit...
Adieu, cavalier !
COUPLET N°10 :
Le prince misérable
Mourut ;
L'aqueduc admirable
Périt...
Jeunes gens, allez-y doucement
Avec ces beaux semblants-là,
Car la foi de la femme
Ne passe guère l'année. |
Discographie / Enregistrements :
- CD "Les îles d'Or" par Tard Quand Dîne (Ed. 1997) TQD02
- Disque 33T "La Provence" par l'Ensemble Vocal d'Avignon et l'abbé Georges DURAND (Ed. Arion, 1964)
* Lou Renegat / Le renégat
:
- Présentation de cette chanson : Jusqu'à la prise d'Alger de 1830, les côtes méditerranéennes
étaient très souvent victimes de razzias effectuées
par les corsaires turcs...
- Paroles : Signée : "Lou dous d’avoust 1863", c'est-à-dire
le 02/08/1863.
Dédiée à "A-n-Ansèume Ricard, proufessour de
francès à l’Universita de Prague." (À Anselme
RICARD, professeur de français à l'université de Prague).
Publiée en 1864 dans "L'Armana Prouvençau" puis dans
le recueil poétique "Lis Isclo d'Or", d'abord dans la section
"Li Roumanso" (Les Romances) de l'édition originale de 1876
puis dans la section "Li Cansoun" de l'édition éditée
en 1889.
- Musique / Mélodie : La mélodie a été composée en 1930 par
Gabriel SAINT-RENÉ-TAILLANDIER (1861-1931), élève de César
FRANCK qui résida à Saint-Rémy de Provence... (Ed. Salabert, Paris)
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
I.
Jan de Gounfaroun, pres pèr de coursàri,
Dins li Janissàri
Sèt an a servi :
Fau, encò di Turc, avè la coudeno
Facho à la cadeno
Emai au rouvi.
REFRIN :
Béure l’alegresso
Em’uno mestresso
Es de Mahoumet la felecita ;
Mai sus la mountagno
Manja de castagno
Vau mai que l’amour sènso liberta.
Jan de Gounfaroun perdeguè paciènci,
E de sa counsciènci
Faguè bon marcat ...
Ah ! perdounas-ié, Segnour adourable !
Aquéu miserable
Es un renegat !
AU REFRIN
Jan de Gounfaroun lèu faguè
fourtuno,
Car la Miejo-Luno
I fourban sourris ;
E coupè de còu, belèu mai de milo.
E brulè de vilo
Coume un antecrist.
AU REFRIN
II.
Dison qu’en estènt generau d’armado,
La tèsto enramado
Emé de lausié,
La fiho dóu réi, poulido e courouso,
E d’éu amourouso,
Un jour ié disié :
AU REFRIN
« Ai dins moun jardin uno verdo teso
:
L’auro pounenteso
Ié canto à l’entour,
L’aureto de mar, l’auro fresqueirouso,
Que di tuberouso
Escampo l’óudour.
AU REFRIN
« I’a, souto la teso, un banquet
de mabre
Contro un argelabre :
Te i’ espère aniue.
Iéu te mandarai moun vièi esclau negre :
N’as que de lou segre
En barrant lis iue. »
AU REFRIN
III.
Quau vous a pas di qu’estènt à l’espèro
De l’ouro prouspèro
Sus lou ribeirés,
Jan, d’un bastimen preste au descampage
Entènd l’equipage
Canta marsihés :
AU REFRIN
Coume l’aigo gisclo, à-n-un
cop de remo,
Un flot de lagremo
Crèbo soun cor dur ;
Lou despatria pènso á la patrio.
E se desvario
D’èstre emé li Turc.
AU REFRIN
E sèns demanda quant vau ni quantcosto,
Vitamen acosto
Lou pichot lahut ;
E laisso la bello à soun banc de mabre,
Lou turban, lou sabre,
E tout lou bahut.
AU REFRIN
Pièi, coume partié, dre sus
la tartano :
« Adiéu , ma sultano !
Diguè lou fena ;
As fa’n paradis de moun purgatòri,
Mai, dóu languitòri,
Me fau enana ».
AU REFRIN
Car nosto Prouvènço es talamen
bello
Que se la rapello
Tau que noun lou crèi ;
Nous amourousis e nous descounsolo,
Levant de cassolo
Li fiho de rèi.
AU REFRIN
|
I.
Jean de Gonfaron, pris par des corsaires,
Dans les Janissaires
A servi sept ans :
Il faut chez les Turcs, avoir la peau
Faite à la chaîne
Et à la rouille.
REFRAIN :
Boire l'allégresse
Avec une amie
Est de Mahomet la félicité ;
Mais sur la montagne
Manger des chataîgnes
Vaut mieux que l'amour sans la liberté.
Jean de Gonfaron perdit patience
Et de sa conscience
Il fit bon marché ...
Ah ! Pardonnez-lui, Seigneur adorable !
Ce malheureux
Est un "renégat" (A renié sa foi) !
AU REFRAIN
Jean de Gonfaron fit bientôt fortune
Car le Croissant de lune
Sourit aux forbans ;
Et il coupa des cous, peut-être plus de mille.
Et il brûla des villes
Comme un Antéchrist.
AU REFRAIN
II.
On dit qu'en étant général d'armée,
Un laurier feuillu
Ombrageant sa tête,
La fille du roi, jolie et brillante,
Et éprise de lui,
Lui disait un jour :
AU REFRAIN
« J'ai dans mon jardin une verte allée
;
Le vent d'Occident
Y chante à l'entour,
Le vent de la mer, la fraîche brise,
Qui des tubéreuses
épanche l'odeur.
AU REFRAIN
« Il y a sous l'allée un siège
de marbre
Au près d'un érable :
Ce soir, je t'y attends.
Moi, je t'enverrai mon vieil esclave noir :
Tu n'as qu'à le suivre,
En fermant les yeux. »
AU REFRAIN
III.
Or, croiriez-vous qu'étant à l'affût
De l'heure prospère
Sur le rivage,
Jean, d'un bâtiment, prêt à lever l'ancre,
Entend l'équipage
Chanter marseillais :
AU REFRAIN
Comme l'eau jaillit à un coup de rame,
Un flot de larmes
Crève son coeur dur ;
L'expatrié pense à la patrie,
Et troublé se reproche
D'être avec les Turcs.
AU REFRAIN
Et sans considérer à quel prix
le départ,
Il accoste vite
Le petit navire ;
Et il laisse sa belle à son banc de marbre,
Le turban, le sabre,
Et tout l'attirail.
AU REFRAIN
Puis, comme il partait, debout sur la tartane
« Adieu ma sultane !
Dit le sacripant.
Tu as fait un paradis de mon purgatoire,
Mais de nostalgie
Il faut que je m'en aille ».
AU REFRAIN
Car notre Provence est tellement belle
Que s'en ressouvient
Tel qui ne le croit ;
Elle nous remplit d'amour et de larmes,
Et supplante même
Les filles de roi.
AU REFRAIN |
Discographie / Enregistrements :
- CD "Les îles d'Or" par Tard Quand Dîne (Ed. 1997) TQD02
* Lou rescontre / La rencontre
:
- Présentation de cette chanson : Chanson d'amour sous forme de plainte, dédicacée à Gaston PARIS.
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites en ?.
Publiées en 1876 dans "Lis Isclo d'Or".
- Musique / Mélodie : Composée par Joseph / Jousè BOURRILLY (21/03/1878 à Toulon - 15/01/1929 à Casablanca) (Magistrat, archéologue, ethnologue et félibre). Publiée dans "L'Armana di Felibre" de 1987.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Tout en batènt la duno
E lis estèu
Ai rescountra 'bruno
En un castèu :
La porto èro barrado
mai quauquo fes
La bello, enfenestrado,
Prenié lou fres
COUBLET N°2 :
Elo èro l’espelido
De mi pantai ;
En la vesènt coumplido,
Cridère : T’ai !
E me diguè, proumiero :
“Vaqui ma man :
Mounten vers la lumiero
En nous amant !”.
COUBLET N°3 :
O coumbo d’Auriage,
Bos fresqueirous,
Ounte avèn fa lou viage
Dis amourous,
O vau. qu’avèn noumado
Noste univers,
Se perdes ta ramado,
Gardo mi vers.
COUBLET N°4 :
E gardo li pensado
Dicho entre dous,
E li lòngui brassado
E li mot dous ;
E gardo mi delire
Emai si plour,
O tu qu’as vist sourrire
Soun cor en flour !
COUBLET N°5 :
O flour dis àuti prado
Que degun saup,
Vous que tèn abéurado
La nèu dis Aup,
Sias mens puro e fresqueto,
Au mes d’abriéu,
Que la jouino bouqueto
Que ris pèr iéu.
COUBLET N°6 :
O tron e voues sevèro
D’aperamount,
Murmur di séuvo fero,
Gaudre di mount,
I’a ‘no voues que doumino
Vosto rumour :
Es la voues claro e fino
De mis amour.
COUBLET N°7 :
Ai ! coumbo d’Auriage,
Belèu jamai
Dins toun nis de fuiage
Tournaren mai :
Elo s’envai, estello,
Au founs dis èr,
E iéu, plegant ma telo,
Dins lou desert. |
COUPLET N°1 :
Tout en
Et les
J'ai rencontré une brune
Dans un château :
La porte était fermée
Mais parfois
La belle, enfermée,
Prenait le frais.
COUPLET N°2 :
Elle était
De mes rêves ;
En la voyant
Je criai :
Et elle me dit,
"Voici ma main :
Montons vers la lumière
En nous aimant !".
COUPLET N°3 :
Ô combe
Bois
Où nous avons fait le voyage
Des amoureux,
Ô vallée
Notre univers,
Si
Garde mes vers.
COUPLET N°4 :
Et garde les pensées
Dites entre
Et les
Et les mots doux ;
Et garde mes délires
Et aussi Ô toi qui as vu sourire
Son coeur en fleurs !
COUPLET N°5 :
Ô fleur des hautes p
Que personne ne connaît,
Vous
La neige des Alpes,
Vous êtes moins pures et fraîches,
Au mois d'avril,
Que la jeune bouche
Qui rit pour moi.
COUPLET N°6 :
Ô tonnerre et voix sévère
De là-haut,
Murmure des
G Il y a une voix qui domine
Votre rumeur :
C'est la voix claire et fine
De mes amours.
COUPLET N°7 :
Ah ! Combe
Peut-être jamais
Dans ton nid de feuillage
Nous ne retournerons :
Elle s'en va, étoile,
Au fond des airs,
Et moi, pliant ma toile,
Dans le désert. |
* Ninado (ou Minado) :
- Présentation : Complainte, ballade.
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites à Maillane le 24/08/1857. Publiées dans "L'Armana prouvençau" de 1858.
- Musique : Composée par Émile ALBERT (1822-1865).
Version originelle de Frédéric
MISTRAL : |
Version provençale, en graphie mistralienne : |
Traduction en français
: |
Quand li veirés treva de vers lou çamentèri ,
Aquélis ome palinèu ,
Anés pas de soun front eigreja lou mistèri !
Leissas plan-plan toumba la nèu !
COUBLET N°1 :
Regardas sus li féuse
Courre li fouletoun !...
I'avié 'n paure ome véuse
Qu'avié dous enfantoun ,
Dous bèus innoucentoun
Coucha dins soun brès d'éuse...
Regardas sus li féuse
Courre li fouletoun.
COUBLET N°2 :
— O paire, o brave paire ,
Un mouceloun de pan !
Tout-à-moumen , pecaire !
Piéutavon lis enfant !...
E cercavon en van
Lou mamèu de sa maire.
— O paire , o brave paire ,
Un mouceloun de pan !
COUBLET N°3 :
Lou véuse alor s'aubouro ,
Perdu , destimbourla ;
Ausis soun sang que plouro ,
E n'a pèr l'assoula
Ni fru , ni pan , ni la ,
Pas soulamen d'amouro...
Lou
véuse alor s'aubouro ,
Perdu , destimbourla.
COUBLET N°4 :
— O Diéu , crido lou paire ,
M'as baia dous enfant ,
E m'as rauba la maire !
E bramon de la fam ,
E n'ai pa'n tros de pan
A ie pourgi , pecaire !
Perqué , crido lou paire,
M'as dounc baia d'enfant ?
COUBLET N°5 :
E dins sa verinado
Lampo sus li picboun ,
Sa man enfurounado
Vai , de galapachoun,
- Nega ti poulanchoun ,
Ai ! ai ! pauro Ninado !...
E dins sa verinado
Lampo sus li pichoun.
COUBLET N°6 :
Lis Ange ferniguèron
Dins soun sant paradis ;
Lèu-lèu derroumpeguèron
Si tan bèu cantadis ;
E'm'acò, vouladis ,
A vòu descendeguèron.
Lis Ange ferniguèron
Dins soun sant paradis.
COUBLET N°7 :
E'm'acò , dins la coumbo
Ounte Ninado jai ,
A l'entour de sa toumbo
Venguèron quenounsai ;
E blanquejavon ma.i
Qu'un blanc vòu de couloumbo,
A l'entour de la toumbo
Ounte Ninado jai.
COUBLET N°8 :
— Reviho-te , Ninado !
Lis angeloun ie fan ;
Ause ta bessounado
Que plouro de la fam !
Vai nourri tis enfant
Encaro sèt annado !
Reviho-te , Ninado !
Lis Angeloun ie fan.
COUBLET N°9 :
Au noum de Diéu, o maire,
O maire , aubouro-te !
Deja lou marrit paire
Aganto lou coutet
De ti bèus enfantet,
Pér li nega , pecaire !
Au noum de Diéu , o maire ,
O maire , aubouro-te !
COUBLET N°10 :
Ninado sereviro
Dins soun lançòu jala
Mounte l'aigo trespiro.
— Vaqui , vaqui moun la
Pèr lis assadoula !
E la morto souspiro ;
E , folo , se póutiro
De soun lançòu jala.
COUBLET N°11 :
Sèt an visquè Ninado ;
Sèt an abariguè
Sa bello bessounado ;
E pièi remouriguè ,
Pecaire ! quand venguè
La fin di sét annado.
Sèt an visquè Ninado ,
Sèt an li nourriguè.
Quand li veirés treva de vers lou çamentèri ,
Aquélis ome palinèu ,
Anés pas de soun front eigreja lou mistèri !
Leissas , leissas toumba la nèu ! |
Quand li veirés treva de vers lou çamentèri,
Aquélis ome palinèu ,
Anés pas de soun front eigreja lou mistèri !
Leissas plan-plan toumba la nèu !
COUBLET N°1 :
Regardas sus li féuse
Courre li fouletoun !...
I'avié 'n paure ome véuse
Qu'avié dous enfantoun,
Dous bèus innoucentoun
Coucha dins soun brès d'éuse...
Regardas sus li féuse
Courre li fouletoun.
COUBLET N°2 :
!
COUBLET N°3 :
.
COUBLET N°4 :
?
COUBLET N°5 :
.
COUBLET N°6 :
.
COUBLET N°7 :
.
COUBLET N°8 :
.
COUBLET N°9 :
!
COUBLET N°10 : .
COUBLET N°11 : . |
Quand vous les verrez errer vers le cimetière,
Ces hommes
N'allez pas
Laissez doucement tomber la neige !
COUPLET N°1 :
Regardez sur les fougères
Courir les
Il y a avait un pauvre homme
Qui avait deux petits enfants,
Deux beaux innocents
Couchés dans
Regardez sur les fougères
Courir les .
COUPLET N°2 :
- Ô père, ô brave père,
Un petit morceau de pain !
T
.
COUPLET N°3 :
J
Perdu,
E.
COUPLET N°4 :
.
COUPLET N°5 :
.
COUPLET N°6 :
.
COUPLET N°7 :
.
COUPLET N°8 :
.
COUPLET N°9 :
.
COUPLET N°10 :
.
COUPLET N°11 :
. |
* Sus uno man de marbre / Sur une main de marbre blanc :
- Présentation de cette chanson : Chanson d'amour. Trouvée à Arles, dans le Rhône.
- Paroles de F.MISTRAL : Publiées dans l'Armana prouvençau de 1908 puis en dans "Lis Óulivado" en 1912.
- Musique / Mélodie : Composée aux Charmettes le 10/09/1913 par T.BEYER ?. (cf. Manuscrit au Musée Mistral)
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Pichoto man de marbre blanc
Que dins lou Rose te pesquèron
E que, i’ a quàsi dous milo an,
À Trenco-Taio te neguèron,
COUBLET N°2 :
Menudo e linjo coume siés,
Aprene-me quau t’a moulado
E, coume noun se pòu pas miés,
Quau t’a, mignoto, escrincelado !
COUBLET N°3 :
E digo-me lou noun divin
De l’estatuo pessegaudo
Qu’emé ti det menin e fin
Ié reteniés en l’èr sa faudo.
COUBLET N°4 :
De Diano en flour siés-ti la man
O d’aquelo Vènus jouineto
Qu’is iue d’un pople trelimant
Despeitrinavo sa carneto ?
COUBLET N°5 :
Coume que vague, aqui se cuei
La provo gènto emai soulido
Qu’antan dins Arle coume vuei
Li chato avien la man poulido.
COUBLET N°6 :
E que l’Amour, aquéu fistoun,
Calavo en Arle sa blestenco :
Facho deja pèr li poutoun
Èro la man dis Arlatenco. |
COUPLET N°1 :
Petite main de marbre blanc
Qui dans le Rhône fus pêchée
Et qu’on noya à Trinque-Taille,
Il y a presque deux mille ans.
COUPLET N°2 :
Ainsi menue et effilée,
Apprends-moi donc qui te moula
Et, d’une façon si parfaite,
Qui t’a, mignonne, ainsi sculptée.
COUPLET N°3 :
Et dis-moi le nom divin
De la statue noble et folâtre
Dont tes doigts fins et délicats
Relevaient la robe flottante.
COUPLET N°4 :
De Diane en fleur es-tu la main
Ou de cette Vénus éphèbe
Qui, aux yeux d’un peuple exultant,
Découvrait sa jeune poitrine ?
COUPLET N°5 :
On cueille là, quoi qu’il en soit,
La preuve gentille et formelle
Qu’anciennement comme aujourd’hui dans Arles
Les jeunes filles avaient la main jolie.
COUPLET N°6 :
Et que l’Amour, ce friponneau,
Venait tendre en Arles son piège à oiseau :
Faite déjà pour les baisers
Était la main des Arlésiennes. |
* Tan pa tan tan, lou chat de l'oustalado /
Le chat de la maison :
- Présentation de cette chanson : Chanson traditionnelle populaire catalane. Appelée généralement "Tan patatan", elle a parfois été renommée "Lou Chat de l'Oustalado".
- Paroles : Traduites du Catalan de Francis MATHIEU par Frédéric MISTRAL en Arles, publiées dans la revue "L’Aiòli n°181" le 07/01/1896 puis en juin 1908. Cette chanson est alors devenue une cantinelle pour l'éducation des enfants provençaux.
- Musique / Mélodie : Sur un air populaire catalan "dóu Noy de la Mare".
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
- Que dounaren au chat de l'oustalado ?
Que dounaren pèr que dorme l'enfant ?
- De noste endré fau ié douna 'no bailo
Pèr l'abari 'mé 'n la de païsan.
REFRIN :
- Tan, patatan, que li figo soun verdo !
- Tan, patatan, mai s'amaduraran.
COUBLET N°2 :
- Que dounaren au chat de l'oustalado ?
Que dounaren, pèr que noun ploure tant ?
- Dounen-ié lèu nòsti cansoun tant douço,
Quau mai soun vièo, au-mai bono saran ;
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
- Que dounaren au chat de l'oustalado ?
Que dounaren lou jour dóu batejat ?
- Dounen-ié 'n noum di sant se nosto terro,
Noun que si grand agon deja pourta.
AU REFRIN
COUBLET N°4 :
- Que dounaren au chat de l'oustalado ?
Que dounaren que posque i'agrada ?
- Dounen-ié lèu quàuqui bèlli sourneto :
Proun, emai mai, la bailo n'en saubra.
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
- Que dounaren au chat de l'oustalado ?
Que dounaren de bèu pèr i'ensigna ?
- Dounen-ié li preguiero de sa maire ;
D'autre lengage n'en sache pas cap.
AU REFRIN
COUBLET N°6 :
- Que n'en faren, dóu chat de l'oustalado ?
Que n'en faren, un cop que sara grand ?
- Un prouvençau amourous de sa lengo,
Que la patrìo bouie dins soun sang. |
COUPLET N°1 :
- Que donnera-t-on au chat (l'enfant) de la maison ?
Que donnerons-nous pour que dorme l'enfant ?
- De notre endroit, il faut lui donner
une
Pour l'a avec un lait de paysan.
REFRAIN :
- Tan, patatan, que les figues sont vertes !
- Tan, patatan, mais elles mûriront.
COUPLET N°2 :
- Que donnera-t-on au petit enfant de la maison ?
Que donnerons-nous pour qu'il ne pleure pas tant ?
- Donnons-lui vite nos chansons si douces,
Que
AU REFRAIN
COUPLET N°3 :
- Que donnera-t-on au petit enfant de la maison ?
Que donnerons-nous le jour du battage ?
- Donnons-lui un nom des saints de notre terre,
Nom que ses ancêtres aient déjà porté.
AU REFRAIN
COUPLET N°4 :
- Que donnera-t-on au petit enfant de la maison ?
Que donnerons-nous qui puisse lui plaire ?
- Donnons-lui vite quelques belles sornettes :
Assez, et même plus, la nourrice en saura.
AU REFRAIN
COUPLET N°5 :
- Que donnera-t-on au petit enfant de la maison ?
Que donnerons-nous de beau pour lui enseigner ?
- Donnons-lui les prières de sa mère ;
D'autres langages qu'il ne sache pas encore.
AU REFRAIN
COUPLET N°6 :
- Qu'en ferons-nous du petit enfant de la maison ?
Que donnerons-nous, une fois qu'il sera grand ?
- Un Provençal amoureux de sa langue,
Que la patrie bouille dans son sang. |
Discographie / Enregistrements :
- CD "Cansoun d'Aqui" par Jacqueline RAMEL (Ed. Culture et langue d'oc, 2013)
- CD "Chants provençaux - La Coupo Santo" par La Schola Elzéar Genêt (Ed. 1995)
* Tremount de luno / Coucher de lunes :
- Présentation : Chanson d'amour, où F.MISTRAL se remémore toutes les femmes qui l'ont marqué au cours de sa vie...
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites en 1911 ?. Publiées sur une feuille libre "Des vers inédits de MISTRAL" (Cf. Palais du Roure d'Avignon) puis dans le recueil "Lis Óulivado" (1912).
- Musique : Sur l'air napolitain de "Oje, Caruli".
Version originelle de Frédéric
MISTRAL : |
Version provençale, en graphie mistralienne : |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Quand iéu m'ensouvène
de Madamo Lauro,
me sèmblo que vène
amourous de l'auro :
despiéi que noun trèvo
la font de Vaucluso,
la calour i' es grèvo,
la roco i' es nuso.
REFRIN :
Mai, o Magali,
douço Magali,
gaio Magali,
es tu que m'as fa trefouli.
COUBLET N°2 :
Bello Passo-roso,
antan siés estado
en vers coume en proso
ben proun recantado :
quouro s’encapellon
dins l’aubo rousenco,
toun sen nous rapellon
li colo Baussenco.
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
Une Nicouleto,
Qu’èro de Bèu-Caire,
empliguè souleto
emé soun fringaire
touti li roumanso
d’un troubaire ilustre :
Nicouleto manso,
aro adieu toun lustre !
AU REFRIN |
COUBLET N°1 :
Quand iéu m'ensouvène
De Madamo Lauro,
Me sèmblo que vène
Amourous de l'auro :
Despièi que noun trèvo
La font de Vaucluso,
La calour i'es grèvo,
La roco i'es nuso.
REFRIN :
Mai, o Magali,
Douço Magali,
Gaio Magali,
Es tu que m'as fa trefouli.
COUBLET N°2 :
Bello Passo-roso,
Antan siés estado
En vers coume en proso
Bèn proun recantado :
Quouro s’encapellon
Dins l’aubo rousenco,
Toun sen nous rapellon
Li colo Baussenco.
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
Uno Nicouleto,
Qu’èro de Bèu-Caire,
Empliguè souleto
Emé soun fringaire
Tóuti li roumanso
D’un troubaire ilustre :
Nicouleto manso,
Aro adieu toun lustre !
AU REFRIN
COUBLET N°4 :
De la Mountagneto
Flourissènt la gravo,
Dono Estefaneto
Vous enamouravo :
Tout acò degruno,
Lou dounjoun es véuse,
Li cigalo bruno
Canton sus lis éuse.
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
Ounte sòun Mabilo,
Blanco-Flour, Ramoundo,
La gènto Sibilo,
La fièro Esclarmoundo ?
Dins li miniaturo
De quauque vièi mounge
Un brèu de pinturo
N’en retrais lou sounge.
AU REFRIN
COUBLET N°6 :
De la dindouleto,
De la paloumbello,
De la Pourceleto,
De la Mirabello,
De Coustanço d’Arle,
Rèino tant poulido,
Plus degun que parle :
Tout acò s’óublido.
AU REFRIN
COUBLET N°7 :
Quant de felibresso
Avian en Durènço
E quant d’alegresso
Qu’an pres l’escourrènço !
Quant d’Avignounenco
Sus li permenado
O de Selounenco
Avèn calignado !
AU REFRIN |
COUPLET N°1 :
Quand je me souviens
De madame Laure,
Je crois devenir
Amoureux du vent :
Depuis qu'elle ne hante plus
La fontaine de Vaucluse,
La chaleur y est lourde,
La roche y est nue.
REFRAIN :
Mais, ô Magali,
Douce Magali,
Magali allègre,
C'est toi qui m'as fait tressaillir.
COUPLET N°2 :
Belle Passerose,
Tu fus autrefois,
En vers comme en prose,
Chantée, rechantée :
Lorsqu'elles se coiffent
De l'aube rosée,
Les collines des Baux
Nous rappellent ton sein.
AU REFRAIN
COUPLET N°3 :
Une Nicolette,
Qui était de Beaucaire,
Remplit à elle seule,
Avec son galant,
Toutes les romances
D'un trouvère illustre :
Nicolette amie,
Adieu ton lustre maintenant !
AU REFRAIN
COUPLET N°4 :
De la Montagnette
Fleurissant la grève,
Dame Stéphanette
Inspirait l’amour :
Tout cela s’écroule,
Le donjon est veuf,
Les cigales brunes
Chantent sur les yeuses.
AU REFRAIN
COUPLET N°5 :
Où sont-elles, Mabile,
Blanchefleur, Raymonde,
La gente Sibylle,
La fière Esclarmonde ?
Dans les miniatures
De quelque vieux moine
Un brin de peinture
En retrace le songe.
AU REFRAIN
COUPLET N°6 :
De la jeune hirondelle,
De la jeune palombe,
De la Porcellette,
De la Mirabelle,
De Constance d’Arles,
Reine si jolie,
Nul qui parle encore :
Tout cela s’oublie.
AU REFRAIN
COUPLET N°7 :
Que de félibresses
Nous avions en Durance !
Et combien de joies
Qui ont pris la fuite !
Que d’Avignonaises,
Sur les promenades,
Et de Salonaises
Courtisées par nous !
AU REFRAIN |
* Tumulte :
- Paroles de F.MISTRAL : Publiées dans "La
Rèino Jano" (1880 ou 90 ?) Acte V ...
- Musique : Air populaire provençal, ternaire en 6/8.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne)
Coume es majestouso
Emé sa fierta !
E qu'es amistouso
Dins sa majesta !
Acò's la coulouno
De noste plusaut !
Es la Magalouno
Di vièi Prouvençau !
|
Traduction en français
:
Comme elle est majestieuse
Avec sa fierté !
Et qu'elle est
Dans sa majesté !
C
De notre
C'est la
Des vieux provençaux !
|
* Doléances :
- Paroles de F.MISTRAL : Publiées dans "La
Rèino Jano" (1880) Acte V ...
- Musique : Air populaire provençal.
Tempo : Moderato, à 3 temps en 3/4.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne)
Se ma rèino plouro,
Iéu vole ploura,
Veici la malo ouro,
Sian despoudera.
Emé vous, mestresso,
Iéu m'ère abari,
E, se me sias presso,
Autant vau mouri !
|
Traduction en français
:
Si ma reine pleure,
Moi je veux pleurer,
Voici la mauvaise heure,
Nous sommes
Avec vous, maîtresse,
Moi je m'étais
Et, si vous me
Je vais autant mourir !
|
II) CHANTS FÉLIBRÉENS
:
* A (Na) Clemènço Isauro / À (Madame) Clémence Isaure :
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites en 1879. Publiées dans "Lis Isclo d'Or" en 1889. Dédicacées : "GRAMACI A L'ACADÈMI DI JO FLOURAU, DI, LOU 3 DE MAI 1879, DINS LA GRAND SALO DÓU CAPITÒLI DE TOULOUSO".
- Musique : Composée par M. CLARIOT. (Cf. Manuscrit du Musée Mistral)
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Quand part un bastimen de Marsiho o de Ceto,
Lou capitàni crido : A Diéu va ! li marin
Fan lou signe de crous, la mar fai courbo-seto,
E dins li velo boufo uno auro amourouseto
Souto un cèu azurin.
COUBLET N°2 :
Long-tèms lou prim veissèu, bressa pèr lis oundado,
Fuso vers lou levant e vogo urousamen ;
E lis aucèu de Diéu que volon en ardado
Pèr ié pourta bonur, sus li vergo tendado
Se pauson un moumen.
COUBLET N°3 :
Tout-d’un-cop, uno niue, la broufounié s’aubouro ;
La mar s’enferounis; un revoulun negras
Agouloupo la nau que cracino e labouro
Uno mountagno d’aigo... Ai ! pauro, dins uno ouro
Belèu te prefoundras !
COUBLET N°4 :
Mai un lume eilalin fènd la chavano escuro :
Lou bastimen courba s’abrivo tant que pòu,
E bravant la tempèsto e lou tron que la curo,
Se jito dins lou grau d’uno rado seguro,
E n’a plus ges de pòu.
COUBLET N°5 :
Ansin lou Felibrige, enfant de la Prouvènço,
Revihavo en cantant lou Mieour endourmi ;
E di brout d’óulivié que naisson en Durènço
Courounavo, galoi, li joio e li soufrènço
Dóu pople soun ami.
COUBLET N°6 :
Au pople éu aprenié la grandour de si rèire ;
Ié sauvavo sa lengo e soun noum ; ié fasié
Respeta li coustumo, ounoura li vièi crèire ;
Enfin de la patrìo èro tau que lou prèire,
E la benesissié.
COUBLET N°7 :
Coume un soulèu de jun qu’adoucis l’agrioto,
De l’aspro poul tico ounte lou cor ahis
Ansin lou Felibrige amatant li rioto,
Pèr la Franço fasié crèisse de patrioto
Afouga dóu païs.
COUBLET N°8 :
E pamens, tout-d’un-cop, fourmidable, un aurige
Contro nautre se drèisso : un revoulun negras
D’escoumenge, de bram, d’afront, de brutalige,
Trono e crèbo... Ai ! ai ! ai ! barco dóu Felibrige,
Ounte t’assoustaras ?
COUBLET N°9 :
Mai un lume, estrassant la tempèsto jalouso,
Un lume resplendènt sus tout noste Miejour,
Aqui nous esbrihaudo... Oh ! gramaci, Toulouso !
Èro dóu Gai-Sabé l’estello miraclouso,
Bello coume lou jour !
COUBLET N°10 :
Èro vous, èro vous, dono Clemènço Isauro,
Que, sèmpre amistadouso i troubaire fidèu,
En vesènt vosto lengo assalido pèr l’auro,
Ié faguerias riseto, e prenguerias la pauro
Souto voste mantèu.
COUBLET N°11 :
Car es vous, pèr lou sang, que sias drecho eiretiero
D’aquéli rèi troubaire e di troubaire rèi
Qu’au parla toulousen dounèron pèr frountiero
Tóuti lou souleiant e tóuti li coustiero
Ounte l’Amour fai lèi.
COUBLET N°12 :
Es vous que sias l’idèio, es vous que sias lou signe
Lugrejant sus lou front di pople ounte regnas :
E tout ço qu’es pious, noble, auturen, ensigne,
E tout ço que voulèn que lou pouèto ensigne,
Es vous que l’ensignas.
COUBLET N°13 :
Entre que dins lou bos un auceloun babiho,
Autant-lèu que la primo escampo sa calour
Un nouvelun de vido au cor s’escarrabiho,
E pouèmo e cansoun vènon coume d’abiho
A la Fèsto di Flour.
COUBLET N°14 :
E li flour benesido à la glèiso Daurado,
Li flour que vosto man cuei e destribuïs
Reviéudon, an pèr an, nosto glòri sacrado,
E gounflon mai-que-mai l’ourguei de l’encountrado
E l’alen dóu païs.
COUBLET N°15 :
Èro pèr vous ategne, o floureto inmourtalo,
Que lou bon Goudouli, calandre coutinaud,
Fasié cascaieja li belugo argentalo
Dóu Ramelet moundi, relevant d’un cop d’alo
L’engèni naciounau.
COUBLET N°16 :
E tambèn Jaussemin ! pèr Gascougno e Prouvènço
Quand aguè fa sa vòuto e canta soun degu,
Coume un ome valènt que semeno e que pènso,
Voste gai rampau d’or fuguè la recoumpènso
De si cant esmougu.
COUBLET N°17 :
E vuei, dono Clemènço, es moun tour !
Me destrìo
Vosto gràci entre vint, entre cènt majourau
Que lauson coume iéu, eilavau, la patrìo...
E, trop d’ounour segur ! me dounas la Mestrìo
De vòsti Jo Flourau.
COUBLET N°18 :
Oh! n’ en siéu trefouli ! car eici, dins Toulouso,
De l’aubre peirenau m’enarque sus lou to ;
Iéu, de Pèire Vidal ause la lengo blouso !
Iéu, sènte boulega l’istòri espetaclouso
Dóu libre Lengadò !
COUBLET N°19 :
E vese Sant-Sarnin, la grand glèsio roumano
Ounte, prenènt la crous, lou plus bèu di Ramoun
Asemprè dóu Miejour touto la raço umano,
E la menè coumbatre, i ribo musulmano,
Pèr Aquéu d’eilamount.
COUBLET N°20 :
Di famous Capitoul vese lou Capitòli,
Sant-Subran, Mount-Ouliéu, e lou bàrri crema
Ounte vòstis aujòu cridavon: Dau e d’òli !
Lou bàrri ounte la pèiro escrachè lou béulòli
Que vole pas nouma.
COUBLET N°21 :
En aquéu tèms de lucho, emai superbo qu’èro,
Pér defendre Parage, uni dins lou groupas,
Alor afrountavian la mau-parado esquerro !
Avignoun e Toulouso èro lou crid de guerro...
Vuei es lou crid de pas.
COUBLET N°22 :
Emé vautre, ai pas pòu, Messiés, que m’escalustron,
Car eici sian Francés bateja pèr sant Loui ;
Mai s’es dous d’enlusi li noum que nous ilustron,
Avèn dre de mau-dire aquéli que nous frustron,
E gratan ounte coui...
COUBLET N°23 :
Aro pièi qu’avèn tra ço que lou cor nous lanço,
E qu’avèn saluda lou trelus ramoundin,
E qu’ avèn renousa nosto vièio amistanço,
E qu’avèn respeli dins nosto recourdanço
Vòsti fièr ciéutadin,
COUBLET N°24 :
A Toulouso vivènto, à Toulouso que canto
E canto emé plasé li refrin de Mengaud,
Iéu tire lou capèu e dise : Vilo santo,
Longo-mai au soulèu t’espandigues puissanto !
Longo-mai fagues gau !
COUBLET N°25 :
La Ciéuta de Pallas te noumèron li sage ;
E,l'amo dóu Miejour arremousado en tu,
Cavaleirouso e digno, as travessa lis age...
Mai escouto: se vos que lou sang Téutoussage
Mantèngue sa vertu,
COUBLET N°26 :
Ve ! mantène ta lengo istourico... Es la provo
Que toustèms, aut e libre, as pourta toun blasoun :
Dins la lengo un mistèri, un vièi tresor s’atrovo...
Chasque an, lou roussignòu cargo de plumo novo.
Mai gardo sa cansoun. |
COUPLET N°1 :
.
COUPLET N°2 :
.
COUPLET N°3 :
.
COUPLET N°4 :
.
COUPLET N°5 :
. |
* Cansoun de noço de Marìo emé de Pauloun / Chanson de noces de Marie et Paul GIERA :
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites en novembre 1854. Publiées dans "L'Armana Prouvençau" de 1856, puis en 1876 dans "Lis Isclo d'Or".
Autre titre : "Li noço de Pauloun Giera / Les noces de Paul GIERA".
- Musique : Sur l'air "Voici la couturière".
Version originelle de Frédéric
MISTRAL : |
Version en provençal, graphie mistralienne : |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Eiço 's un jour de marco
Sus nòsti pu bèu jour :
Leissen courre la barco
Sus lou riéu de l'Amour !
REFRIN :
D'abord que vuei maridan Pauloun ,
Fau que s'empeguen touti !
De farandoulo emé de cansoun ,
Pòu pas n'i'en agué proun.
COUBLET N°2 :
An ! que la bouto raje !
Lèu ! alestissen tout !
Marcara de mariage ,
Se i'a quicon de rout !
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
D'aut ! fin qu'à la cadaulo ,
Fau tout bèn escura ;
Zòu ! preparen la taulo :
La novio vai intra !
AU REFRIN
COUBLET N°4 :
D'aut ! meten li liourèio !
E tu , bèu novie , d'aut !
Sameno li dragèio :
Ta Novio es au lindau !
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
Tout l'oustau te saludo,
Novio , bèn lou bonjour !
Fugues la benvengudo
Dins toun nouvèu sejour !
AU REFRIN
COUBLET N°6 :
Aqui tout es risèire,
Lou cor èi sus la man ;
N'an pas d'iu pèr te vèire ,
La maire e lis enfant !
AU REFRIN
COUBLET N°7 :
Aqui i'a rèn de manco ,
Aqui tout es lusènt ;
Toujou la napo blanco
Pèr quand un ami vèn !
AU REFRIN
COUBLET N°8 :
Vai, sies bèn maridado ,
E lou couneiras lèu ,
Car se'n cop fas bugado,
Veiras quet bèu soulèu !
AU REFRIN
COUBLET N°9 :
.
AU REFRIN
COUBLET N°10 :
.
AU REFRIN
(...)
COUBLET N°20 :
An ! chato , aro pèr faire
I Novie grand ounour ,
Cercas vòsti menaire,
E dansen i'à l'entour !
AU REFRIN |
COUBLET N°1 :
Eiço 's un jour de marco
Sus nòsti pu bèu jour :
Leissen courre la barco
Sus lou riéu de l'Amour !
REFRIN :
D'abord que vuei maridan Pauloun,
Fau que s'empeguen tóuti !
De farandoulo emé de cansoun,
Pòu pas n'i'en agué proun.
COUBLET N°2 :
An ! Que la bouto raje !
Lèu ! Alestissen tout !
Marcara de mariage,
Se i'a quicon de rout !
AU REFRIN
COUBLET N°3 : .
AU REFRIN
COUBLET N°4 : .
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
.
AU REFRIN
COUBLET N°6 :
.
AU REFRIN
COUBLET N°7 : .
AU REFRIN
COUBLET N°8 :
.
AU REFRIN
COUBLET N°9 :
.
AU REFRIN
|
COUPLET N°1 :
C'est un jour de marque
Sur nos plus beaux jours :
Laissons courir la barque
Sur le ruisseau de l'amour !
REFRAIN :
D'abord aujourd'hui nous marions Paul,
Il faut que l'on s'ennivre tous !
Des farandoles et des chansons,
Il ne peut pas y en avoir assez.
COUPLET N°2 :
Allons ! Que le tonneau ruisselle !
Vite ! Préparons tout !
Ce sera signe de mariage
Si
l'on brise quelque chose.
AU REFRAIN
COUPLET N°3 :
Allez ! Jusqu'au loquet,
Il faut tout bien reluire ;
Allez zou ! Préparons la table :
La mariée va entrer !
AU REFRAIN
COUPLET N°4 :
Allez ! Attachons nos livrées !
Et toi, beau marié,
Sème donc les dragées,
Ta fiancée est sur le seuil.
AU REFRAIN
COUPLET N°5 :
Toute la maison te salue,
Fiancée, bien le bonjour !
Sois la bienvenue
Dans ton nouveau séjour !
AU REFRAIN
COUPLET N°6 :
Ici tout est rire,
Le coeur est sur la main ;
I
La mère et les enfants !
AU REFRAIN
COUPLET N°7 :
Ici rien ne manque,
Ici tout est sympathique ;
Toujours la nappe blanche
Pour quand un ami vient !
AU REFRAIN
COUPLET N°8 :
Va, tu es bien mariée,
Et tu le connaîtras bientôt :
Car si un coup tu fais la lessive,
Tu verras quel beau soleil !
AU REFRAIN
COUPLET N°9 :
.
AU REFRAIN
COUPLET N°10 :
.
AU REFRAIN
(...)
COUPLET N°20 :
Allez, jeunes filles, maintenant pour faire
Aux mariés grand honneur,
Cherchez vos
Et dansons-leur autour !
AU REFRAIN |
* La Fèsto Vierginenco
/ La fête Parthénienne :
- Présentation de cette chanson : Cette chanson fut chantée le 04/04/1904 au théâtre
antique d'Arles en l'honneur des jeunes filles qui avaient pris dans l'année
le costume provençal et des communes où ce costume est en usage. Cette fête (qui était la deuxième de la série) allait devenir une tradition annuelle.
- Paroles de F.MISTRAL : Publiées dans l'Armana prouvençau de 1904 puis dans "Lis
Óulivado / Les Olivades" (1912)
- Musique : Sur l'air de "Li toundèire d'avé". Publiée dans l'Armana prouvençau de 1904.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Canten la glòri
E l'ounour dóu païs
E sa belòri
Que tóuti rejouïs :
Li chato de quinge an,
Es lou fiò de Sant-Jan
Que briho sus l'autour
E fai lume à l'entour
COUBLET N°2 :
O segnouresso
D’un pople renadiéu,
Sias li priéuresso
De la Fèsto de Diéu :
Capello en fichu blanc
E revesset galant
Soun li reiau simbèu
De voste brinde bèu.
COUBLET N°3 :
Li Rouquetiero
Tènon la flour en man ;
Soun eiretiero
De l’Empèri Rouman.
Trenco-Taio, quand vòu,
Bandis tambèn soun vòu,
Soun vòu de perdigau
E de gaiard pougau.
COUBLET N°4 :
Lis Auturenco
Soun fiho de Pallas
E proumierenco
Ournèron Arelas.
Mai Arle, grand lauroun,
Qu’abéuro l’enviroun,
En foro dóu valat
Escampo soun aflat.
COUBLET N°5 :
Tarascounenco
Soun damo de castèu ;
Barbentanenco
Porton lou canestèu ;
Bèu-Caire es farlouquet,
E sus lou front lisquet
De si calignairis
La denteleto ris.
COUBLET N°6 :
Fiho d’Eirago
E de Castèu-Reinard,
Acò’s de frago
Espelido au cagnard.
De Novo à Moulegés
Soun gènto coume ges ;
Cabano e Sant-Andiòu
Soun li rousset de l’iòu.
COUBLET N°7 :
Bourboun, Sant-Pèire,
Verquiero e Rougnounas,
Tant lèu se vèire
Un pau lou bout dóu nas,
Emé lou ribanet
O lou cenchoun banet
Amon de se gansa
Pèr ana lèu dansa.
COUBLET N°8 :
En Eigaliero
S’enauron li frisoun
E soun galiero
Li chato de Lançoun.
D’Ourgoun à Sant-Roumié
Lou biais es coustumié
D’aquéu poulit riban
Que pènjo de mié-pan.
COUBLET N°9 :
Aquéli d’Istre,
De Grans, de Miramas,
Caucon lou sistre
Enjusquo à Sant-Chamas.
Lou sistre de la Crau
Que danso au vènt-terrau
Coungreio vers Seloun
Li chato à bèu mouloun.
COUBLET N°10 :
Mouriés, Maussano,
Li Baus, lou Paradou
E Pelissano,
N’es un souleiadou.
D’un rai de Magali
Font-Vièio es embeli ;
Aureio a si mourroun,
Eiguiero a si tendroun.
COUBLET N°11 :
Aurouns, Sant-Mitre,
Fos, Cournihoun, Gafan,
A flour de pitre
Li pichot ple se fan.
Camargo e Vacarés,
L’Aupiho emai lou Gres,
Au noble gaiardet
Podon manda li det.
COUBLET N°12 :
Despièi Jarnegue,
Sant-Estève e Lansa,
Fin qu’au Vernegue
Sabon s’estigança :
De vèire aquéu fihan,
Lou grand Sant Safourian
Pire que si felen
N’en perd la tèsto en plen.
COUBLET N°13 :
Chasque vilage
A si bello-de-Mai
Qu’entre avé l’age
Se pimpon mai-que-mai :
Senas e Lamanoun
N’an pres soun bon renoum ;
Alen e Malo-Mort
N’en gardon bon record.
COUBLET N°14 :
Chasque dimenche,
Entre ausi lou trignoun ;
D’un cop de pienche,
Se quihoun lou tignoun ;
E delicious bouquet
De fièr bericouquet,
Pèu blound, castan o brun,
Embaimon lou clarun.
COUBLET N°15 :
Di mas d’Argènso,
À Comb e Doumazan,
I’a’no recènso
De princesso dóu sang.
E toco, tambourin,
Valabrego e Mount-Frin
Mèino, Aramoun, Fournès,
Sargna tout acò n’es.
COUBLET N°16 :
Jounquiero e Fourco,
Bello-Gardo tambèn,
À nosto dourgo
Se fardon, lou sabèn :
I’a que de li crida,
E fau pas óublida
Li Santenco eilavau
Que vendran à chivau.
COUBLET N°17 :
Gravesounenco,
Chatouno dóu pessu,
E Maianenco
Emé l’estello au su,
Courrés au gai rampèu
Coumpli lou fin troupèu
Que vai representa
L’Arlatenco bèuta.
COUBLET N°18 :
La couifo estrecho,
Mirèio la pourtè ;
Sa man adrecho
N’en couneissié l’estè.
Se voulès triounfla,
Chato, counservas-la ;
E voste pur velout,
O rèino, gardas-lou. |
COUPLET N°1 :
Chantons la gloire
Et l'honneur du pays
Et sa parure
Qui de tous fait la joie :
Les filles de quinze ans,
C'est le feu de Saint-Jean
Qui brille sur les cimes
Et éclaire alentour.
COUPLET N°2 :
Ô souveraines
D'un peuple renaissant,
Vous êtes les prêtresses
De la fête de Dieu :
Chapelle en fichus blancs
Et cheveux galamment troussés
Sont les royaux symboles
De votre belle allure.
COUPLET N°3 :
Celles de la Roquette
Tiennent en main la fleur ;
Ce sont les héritières
De l'Empire Romain.
Trinquetaille, quand il veut,
Lâche aussi sa volée,
Sa volée de perdreaux
Et d'anguilles superbes.
COUPLET N°4 :
Celles de l'Auture
Sont filles de Pallas
Et, premières entre toutes,
Elles ornèrent Arelas ;
Mais Arles, grande source
Qui abreuve l'environ,
En dehors du fossé
Répand son inflkuence.
COUPLET N°5 :
Tarasconaises
Sont dames de château ;
Barbentanaises
Portent la corbillon ;
Beaucaire est fashionable,
Et sur le front charmant
De ses filles nubiles
Rit un tour de dentelle.
COUPLET N°6 :
Filles d'Eyragues
Et de Châteaurenard,
A
E
De Noves à Molégès
Sont charmantes comme
Cabannes et Saint-Andiol
Sont les
COUPLET N°7 :
Boulbon, Saint-Pierre,
Verquières et Rognonas,
Sitôt se voir
Un peu le bout du nez,
Avec le ruban d'Arles
Ou le
Aiment de
Pour aller vite danser.
COUPLET N°8 :
À Eygalières
Elles bouffent leurs bouclent ;
Et joviales
Sont les filles de Lançon.
D'Orgon à Saint-Rémy,
Régnante est la coutume
De ce joli ruban
Qui pend d'une main ouverte.
COUPLET N°9 :
Celles d'Istres,
De Grans, de Miramas,
C
Jusqu'à Saint-Chamas.
Le
Qui danse a
C
Les filles à beau
COUPLET N°10 :
Mouriès, Maussane,
Les Baux, le Paradou
Et Pélissane
Les versent au soleil.
D'un rayon de Magali
Font-Vieille est
Aur
E
COUPLET N°11 :
Aurons, Saint-Mitre,
Fos, Cornillon, Cafan,
À fleur de sein
Les petits se font.
Camargue et Vacarès,
Les Alpilles et aussi le Grès,
Au noble
Peuvent
COUPLET N°12 :
Depuis Jarnègue,
Sain
F
Savent
De voir
Le grand
Pire que ses
N'en perd complètement la tête.
COUPLET N°13 :
Chaque village
A ses "belles de mai"
Qui aussitôt pubères,
Se parent à l'envi.
Sénas et Lamanon
En ont pris renommée ;
Alleins et Mallemort
En gardent bonne souvenance.
COUPLET N°14 :
Chaque dimanche,
Au premier carillon, d'un coup de peigne
Elles relèvent leur chignon ;
Et, délicieux bouquet
De coiffures charmantes,
Cheveux blonds, châtains ou bruns,
Embaument la lumière.
COUPLET N°15 :
Des mas d'Argense
À Combs et Domazan
C'est bien une revue
De princesses du sang.
Et tape, tambourin !
Valabrègue et Montfrin,
Meyne, Aramon, Fournès,
SArnhac, tout cela en est !
COUPLET N°16 :
Jonquières et Fourques,
Et Bellegarde aussi,
À notre cruche
Font leur toilette, c'est connu :
Il n'y a qu'à les héler
Et ne pas oublier
Les Saintes-Maries, là-bas,
Qui viendront à cheval.
COUPLET N°17 :
Gravesonaises,
Jeunes filles du
Et Maillan
Avec l'étoile du sud,
Courrez au gai
C
Qui va représenter
La beauté arlésienne.
COUPLET N°18 :
La coiffe stricte,
Mireille la porta ;
Sa main adroite
En connaissait le style.
Voulez-vous triompher ?
Jeunes filles, conservez-la,
Et votre pur velours,
Ô reines, gardez-le ! |
* La Respelido / La renaissance
:
- Présentation de cette chanson : Chanson qui symbolise le renouveau de la langue et la culture provençales. Chantée pour la première
fois lors de la Sainte-Estelle de Maguelone le 27/05/1900. Elle fait référence à toutes les régions du sud de la France où l'on parle la langue d'oc, correspondant aux maintenances du Félibrige.
NB : Par exemple, "li manjo-pastissoun" est le surnom des Toulousains.
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites en 28/05/1878. Publiées dans "L'Armana Prouvençau" de 1901 (p.33)
puis intégrée dans "Lis Isclo d'Or" (en 1889) et dans le recueil "Lis Óulivado" (1912).
- Musique : L'air populaire d'origine inconnue, fut noté
(dans la revue "Lou bon prouvençau" n°1) par Étienne JACQUIER (1843-1910) compositeur arlésien...
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Nautre en plen jour
Voulèn parla toujour
La lengo dóu Miejour ;
Vaqui lou Felibrige !
Nautre en plen jour
Voulèn parla toujour
La lengo dóu Miejour
Qu'acò 's lou dre majour.
REFRIN :
La maire Prouvènço qu'a batu l'aubado,
La maire Prouvènço que tèn lou drapèu,
L'a panca crebado,
La pèu
Dóu rampèu !
COUBLET N°2 :
Fiéu animous
Dóu Lengadò famous,
Fasès giscla lou moust
De vòsti vigno fièro ...
Fiéu animous
Dóu Lengadò famous,
Fasès giscla lou moust
Di vigno de Limous.
REFRIN
COUBLET N°3 :
Li bèu cousin
Dóu noble Limousin,
Vendrés entre vesin
Nous pourgi vosto ajudo,
Li bèu cousin
Dóu noble Limousin,
Vendrés entre vesin
Coupa nòsti rasin.
REFRIN
COUBLET N°4 :
Li bon garçoun
E manjo-pastissoun,
Que sabès li cansoun
De la ciéuta Moundino,
Li bon garçoun
E manjo-pastissoun,
Que sabès li cansoun
Cantas à l'unissoun :
REFRIN
COUBLET N°5 :
Li Cevenòu,
Rouergas, Carsinòu, ...
Planen e mountagnòu,
Veici la respelido !
Li Cevenòu,
Rouergas, Carsinòu, ...
Planen e mountagnòu,
Fau faire sang de nòu !
REFRIN
COUBLET N°6 :
Li Cantalès,
Enfant di vièi Galès,
Fau bèn que davalès
Emé la carlamuso,
Li Cantalès,
Enfant di vièi Galès,
Fau bèn que davalès
E que nous regalès !
REFRIN
COUBLET N°7 :
Anen, anen,
Li bràvi Dóufinen,
Au brande miejournen
Adusés vòsti drolo ;
Anen, anen,
Li bràvi Dóufinen,
Au brande miejournen
Venès, que li menen !
REFRIN
COUBLET N°8 :
Brandin-brandant,
Gascoun e Givaudan,
Biarnés e Bigourdan,
Fasen la farandoulo ;
Brandin-brandant,
Gascoun e Givaudan,
Biarnés e Bigourdan,
Tóuti vous counvidan.
REFRIN
COUBLET N°9 :
Nautre en plen jour
Voulèn parla toujour
La lengo dóu Miejour ;
Vaqui lou Felibrige !
Nautre en plen jour
Voulèn parla toujour
La lengo dóu Miejour
Qu'acò 's lou dre majour. |
COUPLET N°1 :
Nous autres, en plein jour,
Nous voulons parler toujours
La langue du Midi,
Voilà le Félibrige !
(...)
Car c'est le droit majeur.
REFRAIN :
La mère Provence qui a battu l'aubade,
La mère Provence qui tient le drapeau,
Ne l'a pas crevée encore,
La peau
Du rappel !
COUPLET N°2 :
Fils courageux
Du Languedoc fameux,
Faites jaillir le moût
De vos vignes superbes,
(...)
Des vignes de Limoux.
REFRAIN
COUPLET N°3 :
Les beaux cousins
Du noble Limousin,
Vous viendrez entre voisins
Nous donner votre aide,
(...)
Couper nos raisins.
REFRAIN
COUPLET N°4 :
Les bons garçons
Mangeurs de petits pâtés,
Qui savez les chansons
De la cité raymondine,
(...)
Chantez à l'unisson :
REFRAIN
COUPLET N°5 :
Les Cévenols,
Rouergats, Quercinois,
Gens de la plaine et des montagnes,
Voici la renaissance !
(...)
Il faut faire corps neuf !
REFRAIN
COUPLET N°6 :
Les Cantaliens,
Enfants des vieux Gaulois,
Vous descendrez aussi
Avec la cornemuse,
(...)
Et nous régalerez.
REFRIN
COUPLET N°7 :
Allons, allons,
Les braves Dauphinois,
Au branle du Midi
Amenez vos filles ;
(...)
Venez, que nous leur donnions la main !
REFRIN
COUPLET N°8 :
Les bras ballants,
Gascons et Gévaudans,
Béarnais, Bigourdans,
Faisons la farandole ;
(...)
Nous vous convions tous.
REFRIN
COUPLET N°9 :
Nous autres, en plein jour
Nous voulons parler toujours
La langue du Midi,
Voilà le Félibrige !
(...)
Car c'est le droit majeur. (NB : 9. idem que le 1.)
REFRAIN |
Discographie / Enregistrements :
- CD "Chants provençaux - La Coupo Santo" par La Schola Elzéar Genêt (Ed. 1995)
-
Disque 33 tours / CD "Lou cant dóu soulèu - Mirèio e li cant di felibre" de Monségur VAILLANT (V/30/ST 7228 STEREO 33 T / ADG - FINNVOX Remastered 2003 - n°2000 4 - Made in Austria - Sony Digital Stereo)
* Li noço de Fèlis
GRAS / Les noces de Félix GRAS :
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites le 22/05/1878. Publiées dans l'Armana prouvençau de 1879 (d'abord sous le titre "Cant nouviau pèr Fèlis GRAS") puis dans "Lis
Isclo d'Or" en 1889.
- Musique : Sur l'air du noël "Pèr noun langui
long dóu camin" de N.SABOLY donc sur l'air de "Allant au marché ce matin" du 17ème siècle...
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Contro lou Riau, à Sant-Roumiè,
I’ a ’no jouino bruneto
Que dins li prat, souto un poumié,
Cerco de campaneto.
REFRIN :
Canten l’amour, canten l’amour,
L’amour que nous marido !
Canten l’amour, l'amour, l'amour,
L’amour e sa flourido !
COUBLET N°2 :
Vèn à
passa ’n fièr meissounié,
Emé lou cor tout flame,
Que di mountagno s’envenié,
Brandant soun grand voulame.
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
Lou meissounié,
tout espanta
De vèire aquelo bello,
Contro lou Riau s’es aplanta
E pièi se descapello.
AU REFRIN
COUBLET N°4 :
Em’ acò lèu, tout
sourrisènt,
Ié dis : « Bello mignoto,
Se vos que faguen sóuco ensèn,
Porge-me ta manoto.
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
Te menarai pereilalin
Ounte lou soulèu raio,
E dins li blad fougous e clin
Durbiren uno draio.
AU REFRIN
COUBLET N°6 :
Iéu couparai, tu ligaras
La tousello caieto ;
De tèms en tèms pièi me faras
Béure à la gargaieto.
AU REFRIN
COUBLET N°7 :
Meissounarai à plen dedau
Raioun e farfantello ;
Pièi jitarai dins toun faudau
Uno garbo d’estello.
AU REFRIN
COUBLET N°8 : (facultatif)
Quand tournaren au mount Ventour
Dins moun endré sóuvage,
Mi Carbounié sus lis autour
Faran un roumavage.
AU REFRIN
COUBLET N°9 : (facultatif)
Au Lengadò pièi quand vendren,
Li prince e li barouno,
Ma bello, sus toun front seren
Van metre uno courono.
AU REFRIN
COUBLET N°10 :
La bello chato a respoundu :
« Fau lou dire à moun paire,
E belèu bèn te voudra tu,
Car vòu un acampaire. »
AU REFRIN
COUBLET N°11 :
E tout acò s’acoumpliguè,
Tau qu’uno causo escricho :
Lou Felibrige flouriguè...
E ma cansoun es dicho.
AU REFRIN
|
COUPLET N°1 :
Contre le Réal, à Saint-Rémy-de-Provence,
Il y a une jeune brunette
Qui dans le pré, sous un pommier,
Cherche des clochettes.
REFRAIN :
Chantons l'amour, chantons l'amour,
L'amour qui nous marie !
Chantons l'amour, chantons l'amour,
L'amour et sa
COUPLET N°2 :
Vient à passer un fier moissonneur,
Avec le coeur
Qu
B
AU REFRAIN
COUPLET N°3 :
Le moissonneur, tout
De voir cette belle,
Contre le Réal s'est
Et puis il a enlevé son chapeau.
AU REFRAIN
COUPLET N°4 :
Avec
Lui dit : "Belle mignonne,
Si tu veux que nous fassions un couple ensemble,
Donne-moi ta petite main.
AU REFRAIN
COUPLET N°5 :
Je te mènerai loin là-bas
Où le soleil rayonne,
Et dans les blés
Nous ouvrirons une voie.
AU REFRAIN
COUPLET N°6 :
Moi je couperai, toi tu
La
De temps en temps puis tu me feras
Boire à la
AU REFRAIN
COUPLET N°7 :
Je moissonnerai
R
Puis je jetterai dans ton foulard
Une .
AU REFRAIN
COUPLET N°8 : (facultatif)
Quand nous retournerons au Mont Ventoux
Dans mon endroit sauvage,
Mes charbonniers sur les hauteurs
Feront un pèlerinage.
AU REFRAIN
COUPLET N°9 : (facultatif)
Au Languedoc quand nous viendrons,
Les princes et les baronnes,
Ma belle, sur ton front serein
Vont mettre une couronne.
AU REFRAIN
COUPLET N°10 :
La belle fille a répondu :
« Il faut le dire à mon père,
Et peut-être bien il te voudra toi,
Car il veut un . »
AU REFRAIN
COUPLET N°11 :
Et tout cela s'accomplit,
Telle une chose écrite :
Le félibrige fleurit...
Et ma chanson est dite.
AU REFRAIN |
* Li noço de la felibresso Bremoundo / Les noces de la félibresse Brémonde :
- Présentation de la chanson : Chanson écrite à l'occasion du mariage d'Élisabeth-Alexandrine BRÉMOND (dite Bremoundo de Tarascoun) avec Joseph GAUTIER.
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites à Tarascon, 25/11/1886. Publiées dans "Lis Isclo d'Or" en 1887.
- Musique : .
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Dono Ramoundo
Regnavo, à passa tèms :
Mai tu, Bremoundo,
Siés rèino dóu printèms.
COUBLET N°2 :
Ni Miramoundo
Ni Blanco-Flour tampau.
Nòvio Bremoundo,
Te lèvon lou rampau.
COUBLET N°3 :
Coume Esclarmoundo,
L’astre de Mount-Segur,
Muso Bremoundo,
Clarejes dins l’escur !
COUBLET N°4 :
Coume Germoundo,
Antan, à Mount-Pelié,
Te siés, Bremoundo,
Armado en chivalié.
COUBLET N°5 :
Coume Sermoundo,
De toun amiradou
As vist, Bremoundo,
Veni toun troubadou.
COUBLET N°6 :
Sus mapo-moundo
Aquéu èro chausi,
Bello Bremoundo,
Pèr te faire plesi.
COUBLET N°7 :
Au drai que moundo
Tóuti dous apiela,
Ensèn, Bremoundo,
Fagués toujour bèu bla ! |
COUPLET N°1 :
Madame Raymonde
Régnait, au temps jadis ;
Mais toi, Brémonde,
Tu es la reine du printemps.
COUPLET N°2 :
Ni Miramonde
Ni Blanche(Fleur non plus,
Fiancée Brémonde,
Ne t'enlèvent la palme.
COUPLET N°3 :
Comme Esclarmonde,
L'astre de Montségur,
Muse Brémonde,
Tu éclaires la nuit !
COUPLET N°4 :
Comme Germonde,
Autrefois à Montpellier,
Tu t'es, Brémonde,
Armée en chevalier.
COUPLET N°5 :
Comme Sermonde,
De ton belvédère,
Tu as vu, Brémonde,
Venir ton troubadour.
COUPLET N°6 :
Sur la mappemonde,
Celui-ci était choisi,
Belle Brémonde,
Pour te faire plaisir.
COUPLET N°7 :
Au van qui crible
Tous deux appuyés,
Ensemble, Brémonde,
Faites toujours beau blé ! |
* Lis enfant d'Ourfiéu / Les enfants d'Orphée :
- Présentation : Chanson écrite pour la société chorale "Lis Enfant d'Ourféu", de Marseille, qui la chantèrent en avril 1867 au bénéfice de 'linsurreicioun candioto". Dédicacée à Joseph AUTRAN.
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites en 1867. Publiées dans l'Armana prouvençau de 1868, puis dans "Lis Isclo d'Or" (vol. 2) en 1887 ?
- Musique : Composée par Jules COHEN, puis une autre version composée à Marseille le 08/05/1909 par Alexandre PELLISSIER (Cf. Manuscrit du Musée Mistral, version pour choeur à 3 voix d'hommes).
Version originelle de Frédéric
MISTRAL : |
Version provençale, en graphie mistralienne : |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Sian li felen de la Grèço inmourtalo,
Sian tis enfant,
Ourféu, ome divin !
Car sian ti fiéu, o Prouvènço coumtalo,
E nosto capitalo
Es Marsiho, qu’en mar vèi jouga li dóufin.
REFRIN :
De nòsti paire canten la glòri
Que dins l’istòri
An fa soun trau,
E que de-longo, nous dien li libre,
Soun resta libre
Coume la mar e lou mistrau.
COUBLET N°2 :
Ounte lou jour se lèvo o se prefounde,
lnmènsi mar, pourtas nòsti marin ;
Mai li païs li plus riche dóu mounde,
Emé tout soun abounde,
Fan jamai óublida lou son dóu tambourin.
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
Afeciounado e galoio, Marsiho,
Qu’au grand soulèu travaio, ivèr-estiéu,
Tèn à la bouco uno flour de cacìo,
E noun plego li ciho
Que davans lou trelus de la Maire de Diéu.
AU REFRIN |
COUBLET N°1 :
Sian li felen de la Grèço inmourtalo,
Sian tis enfant,
Ourfiéu ome divin !
Car sian ti fiéu, o Prouvènço coumtalo,
E nosto capitalo
Es Marsiho, qu’en mar vèi jouga li doufin.
REFRIN :
De nòsti paire canten la glòri
Que dins l’istòri
An fa soun trau,
E que de-longo, nous dien li libre,
Soun resta libre
Coume la mar e lou mistrau.
COUBLET N°2 :
Ounte lou jour se lèvo, ounte s’escounde,
lnmènsi mar, pourtas nòsti marin ;
Mai li païs li plus riche dóu mounde,
Emé tout soun abounde,
Fan jamai óublida lou son dóu tambourin.
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
Afeciounado e galoio, Marsiho,
Qu’au grand soulèu travaio, ivèr-estiéu,
Tèn à la bouco uno flour de cacìo,
E noun plego li ciho
Que davans lou trelus de la maire de Diéu.
AU REFRIN |
COUPLET N°1 :
Nous sommes les rejetons de la Grèce immortelle,
Nous sommes tes enfants, Orphée homme divin !
Car nous sommes tes fils, ô Provence comtale,
Et notre capitale
Est Marseille,
qui en mer voit les dauphins s'ébattre.
REFRAIN :
De nos pères, chantons la gloire
Qui dans l'histoire
Ont fait leur trou,
Et qui toujours, nous disent les livres,
Sont restés libres
Comme la mer et le mistral.
COUPLET N°2 :
Où le jour se lève, où il se cache,
Immenses mers, vous portez nos marins ;
Mais les contrées les plus riches du monde,
Avec toute leur opulence,
Ne font jamais oublier le son du tambourin (provençal).
AU REFRAIN
COUPLET N°3 :
Ardente et joyeuse, Marseille,
Qui travaille au grand soleil, hiver comme été,
Tient à la bouche une fleur de cacie
Et ne ferme les cils
Que devant le splendeur de la mère de Dieu.
AU REFRAIN |
* Lou cant di Felibre /
Le chant des félibres :
- Paraulo / Paroles : Attribuées à F.MISTRAL mais c'est en fait une oeuvre collective. Créées en 1854
pour le rassemblement des félibres du 21 mai 1854 "De la Grand-Felibrarié de Font Segugno", et parues dans "Memòri e Raconte / Mémoires et récits"
> "L’Almanach Provençal pour le Bel
An de Dieu 1855 parut la même année avec ses cent douze pages.
À la première, en belle place, tel qu’un trophée
de victoire, notre Chant des Félibres exposait le programme de ce réveil
de sève et de joie populaire". Au tout début du premier exemplaire de l'Armana Prouvençau (de 1855), se trouvent les paroles de ce chant à refrain qui comporte 13 couplets ! C'est un chant d'amitié : "pèr afreira li felibre" (pour faire fraterniser les félibres) ; et un chant d'amour pour la langue provençale.
- Musico / Musique : Composée par A. DAU.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET 1 :
Sian tout d’ami, sian tout de fraire,
Sian li cantaire dóu païs !
Tout enfantoun amo sa maire,
Tout auceloun amo soun nis :
Noste cèu blu, noste terraire,
Soun pèr nous-autre un paradis.
REFRIN :
Sian tout d’ami galoi e libre,
Que la Prouvènço nous fai gau ;
Es nàutri que sian li felibre,
Li gai felibre prouvençau !
2. En prouvençau
ço que l’on pènso
Vèn sus li bouco eisadamen :
O douço lengo de Prouvènço,
Vaqui perqué fau que t’amen !
Sus li frejau de la Durènço
N’en fasèn vuei lou sarramen !
AU REFRIN : Sian tout d’ami,
etc...
3. Li bouscarleto,
de soun paire
Jamai óublidon lou piéuta ;
Lou roussignòu l’óublido gaire,
Ço que soun paire i’a canta ;
E lou parla de nòsti maire,
Poudrian nautre l’óublida ?
AU REFRIN
4. Enterin que li chatouneto
Danson au brut dóu tambourin,
Lou dimenche, souto l’oumbreto
D’uno figuiero vo d’un pin,
Aman de faire la gousteto
E de chourla ‘n flasquet de vin.
AU REFRIN
5. Alor, quand lou
moust de la Nerto
Sautourlejo e ris dins lou got,
De la cansoun qu’a descuberto
Tre qu’un felibre a larga’n mot,
Tóuti li bouco soun duberto
E la cantan tóutis au cop.
AU REFRIN
6. Di chatouno escarrabihado
Aman lou rire enfantouli ;
E se quaucuno nous agrado,
Dins nòsti vers achatourli
Es pièi cantado e recantado
Emé de mot mai que poulit.
AU REFRIN
7. Quand li meissoun
saran vengudo,
Se la sartan fregis souvènt,
Quand chaucharés vèsti cournudo,
Se lou rasin moustejo bèn,
E que vous faugue un pau d’ajudo,
I’anaren tóuti en courrènt.
AU REFRIN
8. Di farandoulo sian
en tèsto ;
Pèr Sant Aloi turtan lou got ;
Quand fau lucha, quitan la vèsto;
Vèngue Sant Jan, sautan lou fiò ;
E pèr Calèndo, la grand fèsto,
Pausan ensèn lou cacho-fiò.
AU REFRIN
9. Quand au moulin
se vèn desfaire,
Li sa d’óulivo, se vesès
D’agué besoun d’un barrejaire,
Poudès veni, sian toujour lèst :
Atrouvarés de galejaire
Qu’en ges de part n’i’ a panca dès.
AU REFRIN
10. Se ‘n cop
fasès la castagnado,
Apereiça vers Sant Martin,
S’amas li conte de vihado,
Apelas-nous, bràvi vesin,
E vous n’en diren talo astiado
Que n’en rirés jusquo au matin.
AU REFRIN
11. Vous manco un priéu pèr
vosto voto ?
Quouro que fugue, sian eici...
E vous, nouvieto cafinoto,
Un gai coublet vous fai plesi ?
Counvidas-nous: n’avèn, mignoto,
N’avèn pèr vous cènt de chausi.
AU REFRIN
12. Quouro que sagatés la trueio,
Manquessias pas de nous souna !
Quand s’atrouvèsse un jour de plueio,
Tendren la co pèr la sauna :
Un bon taioun de fricassueio,
I’a rèn de tau pèr bèn dina.
AU REFRIN
13. Fau que lou pople se satire ;
Toujour, pecaire, acò ‘s esta...
Eh! se jamai falié rèn dire,
N’i’aurié, bon goi, pèr ié peta !
Fau que n’i’’ague pèr lou fai rire,
Fau que n’i’ ague pèr ié canta !
Sian tout d’ami galoi e libre
Que la Prouvènço nous fai gau
Es nàutri que sian li felibre,
Li gai felibre prouvençau !
De la Grand Felibrairié de Font-Segugno
Li Felibre assembla lou 21 de mai 1854 |
COUPLET 1 :
Nous sommes tous des amis, nous sommes tous des frères,
Étant les chanteurs du pays !
Tout jeune enfant aime sa mère,
Tout oisillon aime son nid :
Notre ciel bleu, notre terroir
Sont, pour nous autres, un paradis.
REFRAIN :
Nous sommes tous des amis, joyeux et libres,
De la Provence tous épris,
C’est nous qui sommes les félibres,
Les gais félibres provençaux !
2. En provençal
ce que l’on pense
Vient sur les lèvres aisément.
O douce langue de Provence,
Voilà pourquoi nous t’aimerons !
Sur les galets de la Durance
Nous le jurons tous aujourd’hui !
AU REFRAIN : Nous sommes tous
des amis, etc...
3. Les fauvettes n’oublient
jamais
Ce que leur gazouilla leur père,
Le rossignol ne l’oublie guère,
Ce que son père lui chanta ;
Et le langage de nos mères,
Pourrions-nous l’oublier, nous autres ?
AU REFRAIN
4. Cependant que les
jouvencelles
Dansent au bruit du tambourin,
Le dimanche, à l’ombre légère,
A l’ombre d’un figuier, d’un pin,
Nous aimons à goûter ensemble,
A humer le vin d'un flacon.
AU REFRAIN
5. Alors, quand le
moût de la Nerthe
Dans le verre sautille et rit,
De la chanson qu’il a trouvée
Dès qu’un félibre lance un mot,
Toutes les bouches sont ouvertes
Et nous chantons tous à la loi.
AU REFRAIN
6. Des jeunes filles
sémillantes
Nous aimons le rire enfantin ;
Et, si quelqu’une nous agrée,
Dans nos vers de galanterie
Elle est chantée et rechantée
Avec des mots plus que jolis.
AU REFRAIN
7. Quand les moissons
seront venues,
Si la poêle frit quelquefois,
Quand vous foulerez vos vendanges,
Si le suc du raisin foisonne
Et que vous ayez besoin d’aide,
Pour aider, nous y courrons tous.
AU REFRAIN
8. Nous conduisons
les farandoles ;
A la Saint-Éloi, nous trinquons ;
S’il faut lutter, à bas la veste ;
De saint Jean nous sautons le feu ;
A la Noël, la grande fête,
Ensemble nous posons la Bûche.
AU REFRAIN
9. Dans le moulin lorsqu’on
détrite
Les sacs d’olives, s’il vous faut
Des lurons pour pousser la barre,
Venez, nous sommes toujours prêts
Vous aurez là des gouailleurs comme
Il n’en est pas dix nulle part.
AU REFRAIN
10. Vienne la rôtie des châtaignes
Aux veillées de la Saint-Martin,
Si vous aimez les contes bleus,
Appelez-nous, voisins, voisines :
Nous vous en dirons des brochées
Dont vous rirez jusqu’au matin.
AU REFRAIN
11. A votre fête patronale
Faut-il des prieurs, nous voici...
Et vous, pimpantes mariées,
Voulez-vous un joyeux couplet ?
Conviez-nous: pour vous, mignonnes,
Nous en avons des cents au choix !
AU REFRAIN
12. Quand vous égorgerez la truie,
Ne manquez pas de faire signe !
Serait-ce par un jour de pluie,
Pour la saigner on lie la queue :
Un bon morceau de la fressure,
Rien de pareil pour bien dîner.
AU REFRAIN
13. Dans le travail le peuple ahane :
Ce fut, hélas! toujours ainsi...
Eh! s’il fallait toujours se taire,
Il y aurait de quoi crever !
Il en faut pour le faire rire,
Et il en faut pour lui chanter !
Tous des amis, joyeux et libres,
De la Provence tous épris,
C’est nous qui sommes les félibres,
Les gais félibres provençaux ! |
* Lou cinquantenàri
dóu Felibrige / Le cinquantenaire du félibrige :
- Présentation : Chantées à Font-Ségugne le 23 mai 1904, à l'occasion des 50 ans du Félibrige.
Titre originel : "Cansoun dóu cinquantenàri / Chanson du cinquantenaire".
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites le 21/05/1904. Publiées dans l'Armana prouvençau de 1905, puis dans "Lis
Óulivado" (en 1912) et dans "Li cant de Prouvènço e li declamacioun" (vers 1910).
- Musique : Sur une mélodie de Gilles DURAND datée de 1603. Publiée dans l'Armana prouvençau de 1905.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Version provençale, en graphie mistralienne : |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Lou jour de Santo-Estello,
I'a cinquanto an d'acò,
Lou crid que despestello
Boumbiguè tout-d'un cop.
A soun resson,
O bello deliéuranço !
Tout lou Miejour de Franço
Esparpaiè soun som.
COUBLET N°2 :
Li Sèt de Font-Segugno,
Pres d'un gai ramagnou,
Avian pita lis ugno
Di gres de Castèu-Nòu :
Sèmpre badiéu,
Roussignòu e mesengo,
En cantant nosto lengo
Erian coume de diéu.
COUBLET N°3 :
Nargant li desmamaire,
Li traite emé li chot
Que de la terro-maire
Estragnon li pichot,
Dins nòsti cant
Toujour lou mot Prouvènço
Rimavo emé jouvènço,
Galoi e belugant.
COUBLET N°4 :
Noun se fasié la trìo
Dóu mendre ni dóu mai ;
De « petito patrìo »
Se parlavo jamai
Vers Mount-Ventou
Butant nosto barioto,
Erian de patrioto
Prouvençau avans tout.
COUBLET N°5 :
Pèr d'obro mirifico
S'esmouvié la nacioun
E fasian, pacifico,
Uno revoulucioun.
Au grand calèu
Abrant nòstis audàci,
Foundavian dins l'espàci
L'Empèri dóu Soulèu.
COUBLET N°6 :
D'Espagno emai d'Irlando
Nous venié de ranfort ;
Enjusquo d'en Finlando
Nous cridavon : Tafort !
Urous quau crèi !
Di Baus, dre vers Palmiro,
Avian pres pèr amiro
L'Estello di tres Rèi !
COUBLET N°7 :
Dins nosto capitalo,
En Avignoun que ris,
Venien pèr prene d'alo
Li fraire de Paris :
Anfos Daudet
E lou bon Pau Areno
À la font d’Ipoucreno
Bevien à plen de det.
COUBLET N°8 :
Soun mort li bèu disèire,
Mai li voues an clanti ;
Soun mort li bastissèire,
Mai lou tèmple es basti.
Vuei pòu boufa
L’aurouso malamagno :
Au front de la Tour-Magno,
Lou sant signau es fa.
COUBLET N°9 :
Vous-àutri, li gènt jouine,
Que sabès lou secrèt,
Fasès que noun s’arrouine
Lou mounumen escrèt ;
E, mau-despié
De l’erso que lou sapo,
Adusès vosto clapo
Pèr mounta lou clapié.
COUBLET N°10 :
Se rouge avès lou fege,
Entre-tendrés bon fiò,
Pèr que noun se refreje
La lar dóu cacho-fiò...
Mai li maudi
Que renègon lou Verbe,
Que la terro se duerbe
Pèr lis aprefoundi ! |
COUBLET N°1 :
Lou jour de Santo-Estello,
I'a cinquanto an d'acò,
Lou crid que despestello
Boumbiguè tout-d'un-cop.
A soun resson,
O bello deliéuranço !
Tout lou Miejour de Franço
Esparpaiè soun som.
COUBLET N°2 :
Li Sèt de Font-Segugno,
Pres d'un gai ramagnou,
Avian pita lis ugno
Di gres de Castèu-Nòu :
Sèmpre badiéu,
Roussignòu e mesengo,
En cantant nosto lengo
Erian coume de diéu.
COUBLET N°3 :
Nargant li desmamaire,
Li traite emé li chot
Que de la terro-maire
Estragnon li pichot,
Dins nòsti cant
Toujour lou mot « jouvènço »
Rimavo emé Prouvènço,
Galoi e belugant.
COUBLET N°4 :
Noun se fasié la trìo
Dóu mendre ni dóu mai ;
De « petito patrìo »
Se parlavo jamai
Vers Mount-Ventou(r)
Butant nosto barioto,
Erian de patrioto
Prouvençau avans tout.
COUBLET N°5 :
Pèr d'obro magnifico
S'esmouvié la nacioun
E fasian, pacifico,
Uno revoulucioun.
Au grand calèu
Abrant nòstis audàci,
Foundavian dins l'espàci
L'Empèri dóu Soulèu.
COUBLET N°6 :
D'Espagno emai d'Irlando
Nous venié de ranfort ;
Enjusquo d'en Finlando
Nous cridavon : Tafort !
Urous quau crèi !
Di Baus, dre vers Palmiro,
Avian pres pèr amiro
L'Estello di Tres Rèi !
COUBLET N°7 :
Dins nosto capitalo,
En Avignoun que ris,
Venien pèr prene d'alo
Li fraire de Paris :
Anfos Daudet
E lou bon Pau Areno
À la font d’Ipoucreno
Bevien à plen de det.
COUBLET N°8 :
Soun mort li bèu disèire,
Mai li voues an clanti ;
Soun mort li bastissèire,
Mai lou tèmple es basti.
Vuei pòu boufa
L’aurouso malamagno :
Au front de la Tour-Magno
Lou sant signau es fa.
COUBLET N°9 :
Vous-àutri, li gènt jouine
Que sabès lou secrèt,
Fasès que noun s’arrouine
Lou mounumen escrèt ;
E, mau-despié
De l’erso que lou sapo,
Adusès vosto clapo
Pèr mounta lou clapié.
COUBLET N°10 :
Se rouge avès lou fege,
Entre-tendrés bon fiò,
Pèr que noun se refreje
La lar dóu Cacho-fiò.
Mai li maudi
Que renègon lou verbe,
Que la terro se duerbe
Pèr lis aprefoundi. |
COUPLET N°1 :
Le jour de la Sainte-Étoile,
Il y a cinquante ans de cela,
Le cri
qui fait ouvrir
Éclata tout à coup.
À son retentissement,
Ô belle délivrance !
Tout le Midi de la France
Décilla son sommeil.
COUPLET N°2 :
Les sept de Font-Ségugne,
Pris d'un caprice gai,
Avaient picoré aux grappes
Des coteaux de Châteauneuf
Toujours béants,
Rossignols et mésanges,
En chantant notre langue,
Nous étions comme des dieux.
COUPLET N°3 :
Et narguant les sevreurs,
Les traîtres, les hiboux
Qui à la terre mère
Rendent étrangers les fils,
Dans nos chansons
Toujours le mot « jouvence »
Rimait avec Provence,
Joyeux, étincelant.
COUPLET N°4 :
Le tri n'avait pas lieu
Du moindre ni du plus ;
De « petite patrie »
On ne parlait jamais
De vers le Mont-Ventoux
Poussant notre brouette,
On était patriotes
Provençal avant tout.
COUPLET N°5 :
Par des œuvres magnifiques,
La nation se remuait
Et nous faisions, pacifique,
Une révolution :
Au grand flambeau
Allumant nos audaces,
Nous fondions dans l'espace
L'Empire du Soleil.
COUPLET N°6 :
Et d'Espagne et d'Irlande
On nous venait en aide ;
De la Finlande même
On nous criait : Courage !
Heureux celui qui croit !
Des Baux, droit vers Palmyre,
Nous avions pris pour repère
L'Étoile des Trois-Rois !
COUPLET N°7 :
Dans notre capitale,
Au riant Avignon,
Venaient prendre l'essor
Les frères de Paris :
Alphonse Daudet
Et le bon Paul Arène
À la source d’Hippocrène
Buvaient à pleine main.
COUPLET N°8 :
Les beaux diseurs sont morts,
Mais les voix ont résonné ;
Sont morts les bâtisseurs,
Mais le temple est bâti.
Aujourd’hui peut souffler
La bourrasque du Nord :
Au front de la Tour-Magne
Le saint signal est fait.
COUPLET N°9 :
Vous autres, les jeunes gens
Qui savez le secret,
Faites que point ne croule
Le monument mystique ;
Et, en dépit
De la vague qui le sape,
Apportez votre pierre
Pour hausser le monceau..
COUPLET N°10 :
Si votre foie est rouge,
Vous entretiendrez bon feu,
Pour qu’il ne froidisse pas,
Le foyer de la Noël.
Mais les maudits,
Ceux qui renient le verbe,
Que la terre s’entr’ouvre
Pour les engloutir ! |
III) CHANTS RÉVOLUTIONNAIRES OU IDENTITAIRES :
* À la Raço Latino
/ À la "race" latine :
- Description : Il faut comprendre ici le mot "race" au sens des intellectuels et des romantiques du 19e siècle, c'est-à-dire au sens ni péjoratif ni nationaliste mais au contraire au sens rassembleur d'un peuple commun, d'ethnie au sens large des gens du sud, de la Méditerrannée, qui ont une culture et une langue commune.
- Paroles de F.MISTRAL : D'abord déclamées oralement (PÈÇO DICHO A MOUNT-PELIÉ,
SUS LA PLAÇO DÓU PEIROU, LOU 25 DE MAI DE 1878 / Cette ode fut déclamée lors des jeux floraux de Montpellier de mai 1878 où le Roumain Vasile Alecsandri est couronné pour son Chant du Latin > 25/05/1878), et ensuite publiées dans l'Armanau Prouvençau de 1879 (dédicacées à son ami Henri REVOIL) puis dans le recueil poétique "Lis
Isclo d'or" en 1889.
- Musique : Composée en 1858 par Charles-Amédée MAGER (11/11/1835-18?). Puis une autre version a été composée par Jean HOMMEY (1822-1903) (Cf. Manuscrit du Musée Mistral)
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
Traduction en roumain
: |
Traduction en italien
: |
REFRIN :
Aubouro-te, raço latino,
Souto la capo dóu soulèu !
Lou rasin brun boui dins la tino,
Lou vin de Diéu gisclara lèu.
COUBLET 1 :
Emé toun péu que se desnouso
À l’auro santo dóu Tabor,
Tu siés la raço lumenouso
Que viéu de joio e d’estrambord,
Tu siés la raço apoustoulico
Que sono li campano à brand :
Tu siés la troumpo que publico
E siés la man que trais lou gran.
AU REFRIN : Aubouro-te,
raço latino, etc.
COUBLET 2 :
Ta lengo maire,
aquéu grand flume
Que pèr sèt branco s’espandis,
Largant l’amour, largant lou lume
Coume un resson de Paradis,
Ta lengo d’or, fiho roumano
Dóu Pople-Rèi, es la cansoun
Que rediran li bouco umano,
Tant que lou Verbe aura resoun.
AU REFRIN
COUBLET 3 :
Toun sang ilustre,
de tout caire,
Pèr la justiço a fa rajòu ;
Pereilalin ti navegaire
Soun ana querre un mounde nòu ;
Au batedis de sa pensado
As esclapa cènt cop ti rèi...
Ah! se noun ères divisado,
Quau poudrié vuei te faire lèi ?
AU REFRIN
COUBLET 4 :
A la belugo dis estello
Abrant lou mou de toun flambèu,
Dintre lou mabre e sus la telo
As encarna lou subre-bèu.
De l’art divin siés la patrìo,
E touto gràci vèn de tu :
Siés lou sourgènt de l’alegrìo
E siés l’eterno jouventu !
AU REFRIN
COUBLET 5 :
Di formo puro de ti femo
Li panteon se soun poupla ;
A ti triounfle, à ti lagremo
Tóuti li cor an barbela ;
Flouris la terro, quand fas flòri ;
De ti foulié cadun vèn fòu ;
E dins l’esclùssi de ta glòri
Sèmpre lou mounde a pourta dòu.
AU REFRIN
COUBLET 6 :
Ta lindo mar, la mar sereno
Ounte blanquejon li veissèu,
Friso à ti pèd sa molo areno
En miraiant l’azur dóu cèu.
Aquelo mar toujour risènto,
Diéu l’escampè de soun clarun
Coume la cencho trelusènto
Que dèu liga ti pople brun.
AU REFRIN
COUBLET 7 :
Sus ti coustiero souleiouso
Crèis l’óulivié, l'aubre de pas,
E de la vigno vertuiouso
S’enourgulisson ti campas :
Raço latino, en remembranço
De toun destin sèmpre courous,
Aubouro-te vers l’esperanço,
Afrairo-te souto la Crous !
AU REFRIN |
REFRAIN :
Élève-toi "race" latine
Sous la cape du soleil !
Le raisin brun bout dans la cuve
Et le vin de Dieu va jaillir !
COUPLET 1 :
Avec tes cheveux qui se dénouent
Au souffle sacré du Thabor,
Tu es la race lumineuse
Qui vit d'enthousiasme et de joie ;
Tu es la race apostolique
Qui met les cloches en branle ;
Tu es la trompe qui publie
Et tu es la main qui jette le grain.
AU REFRAIN
COUPLET 2 :
Ta langue mère, ce grand fleuve
Qui se répand par sept branches,
Largant l'amour, la lumière
Comme un
Ta langue d'or, fille romane
Du peuple-roi, est la chanson
Que rediront les bouches humaines
Tant que le verbe aura raison.
AU REFRAIN
COUPLET 3 :
Ton sang illustre, de tous côtés,
Pour la justice a fait
Au
Sont allés chercher un monde neuf ;
Au battement de ta pensée,
Tu as brisé cent fois tes rois...
Ah ! S
Qui pourrait te dicter des lois ?
AU REFRAIN
COUPLET 4 :
À l'étincelle des étoiles
A
Dans le marbre et sur la toile
Tu as incarné la
Tu es la patrie de l'art divin
Et toute la grâce vient de toi :
Tu es la source de l'allégresse
Et tu es l'éternelle jeunesse !
AU REFRAIN
COUPLET 5 :
Des formes pures de tes femmes
Les panthéons se sont peuplés ;
À tes triomphes comme à tes larmes,
Tous les coeurs ont palpité ;
La terre fleurit quand tu fais fleurir ;
De tes folies chacun s'affole ;
Et dans l'éclipse de ta gloire
Toujours le monde a porter le deuil.
AU REFRAIN
COUPLET 6 :
Ta limpide mer, la mer sereine
Où blanchissent
les vaisseaux,
Frise à tes pieds son arène molle
En reflétant l'azur du ciel.
Cette mer, toujours souriante,
Dieu l'épancha de s
Comme la ceinture
Qui doit lier tes peuples bruns.
AU REFRAIN
COUPLET 7 :
Sur tes côtes ensoleillées,
Croît l'olivier, l'arbre de paix
Et la vigne
vertueuse
S'enorgueillissent tes campagnes :
Race latine, en souvenir
De ton passé toujours
Élève-toi vers l'espérance
Et fraternise sous la croix !
AU REFRAIN |
REFRAIN :
!
COUPLET 1 :
Latina ginta e regina
Intre alle lumii ginte mari.
Ea porta frunte o stea divina
Lucind prin timpii seculari.
Menirea ei tot mainte
Maret indrépta pasii sei.
Ea merge'n capul altor ginte
Versand lumina'n urma ei.
AU REFRAIN |
REFRAIN :
!
COUPLET 1 :
La latina stirpe à regina
Intra le grandi stirpi del mondo.
Essa porta in fronte una stella divina
Rilucendo tra i tempi secolari.
Il destino sempre innanzi
Magnificamente dirige i passi di lei.
Essa marcia in capo ad altre stirpi
Versando luce nelle proprie orme (dietro di sè).
AU REFRAIN |
Discographie / Enregistrements :
- DVD "Amo de moun Païs" par l'Ensemble Vocal Comtadin (2006)
-
CD "Trésors d'Occitanie" d'Armand MEFFRE (Aura, 1999 ; ISRC : FR79E9900090)
- CD "Provence - Polyphonies provençales" (World collection, Polygram, ASIN : B00004S6OK)
-
Disque 33T "Lou Rode : Folklore Provençal" (Face 1) par Lou Rode (Ed. Pichi Records, 1979)
* Au pople nostre / À notre peuple :
- Présentation de cette chanson : Cette chanson est en hommage au peuple provençal et à sa culture. Elle témoigne de l'importance de l'enracinement des peuples et de savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va. Mais mal traduite ou mal comprise, cette chanson peut passer pour provocatrice et elle a par exemple été censurée par YouTube en septembre 2012 au motif qu'elle portait un "discours de haine"...
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites en janvier 1905. Publiées dans l'Armana prouvençau de 1906 puis en 1913 dans "Les Óulivado".
- Musique : Poème mis en musique par plusieurs artistes : Les Cigales Engatsées, Lhi Jari, Escamandre, ...
Version provençale originelle en graphie mistralienne : |
Version en graphie classique : |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Paure pople de Prouvènço,
Sèmpre mai entamena.
Sènso sousto ni defènso,
Is óutrage abandouna !
COUBLET N°2 :
À l'escolo te derrabon
Lou lengage de ti grand
E toun desounour acabon,
Pople, en te desnaturant.
COUBLET N°3 :
Di vièi mot de toun usage
Ounte pènses libramen
Un arlèri de pàssage
T'enebis lou parlamen.
COUBLET N°4 :
Te mastrouion li cervello,
T'endóutrinon coume un niais,
Pèr fin que la manivello
Vire tóuti au meme biais.
COUBLET N°5 :
Toun Istòri descounèisson,
Te la conton d'à rebous ;
E te drèisson, te redrèisson
Tau qu'un pople de gibous.
COUBLET N°6 :
Te fan crèire que sa luno
Briho mai que toun soulèu,
E toun amo s'empaluno,
Aplatido em'un roulèu.
COUBLET N°7 :
Te fan crèire que ti paire
N'an jamai rèn fa de bon
E, reguergue à l'usurpaire,
Jamai res que ié respond !
COUBLET N°8 :
Ti bèlli cansoun bouniasso,
Lis óublides, o badau !
Pèr li vilanié bestiasso
Que te plovon d'amoundaut.
COUBLET N°9 :
Sabes plus ourdi ti fèsto,
Sabes plus jouga ti jo :
Pièi quand as chanja de vèsto,
Rèstes pigre coume Jo.
COUBLET N°10 :
E pamens es tu la mena,
Lou grouün de la nacioun,
Ounte Aquéu d'amount semeno
Soun èterno creacioun.
COUBLET N°11 :
Tu, sauvant lis abitudo
E lou gàubi dou Miejour,
Sauves la coumparitudo
De la raço e dóu sejour.
COUBLET N°12 :
Nosto lengo e si prouvèrbi
An soun nis à toun fougau
E nous gardes la supèrbi
De ti fiho que fan gau.
COUBLET N°13 :
Pèr te faire dire seba
Tout te cougno : mai, testard,
Rèn qu'em' un fuiet de cebo
Te remountes bon sóudard.
COUBLET N°14 :
Tu soulet foses la terro
E rebroundes l'óulivié :
Cerques lou bonur ounte èro
E la joio ounte n'i' avié,
COUBLET N°15 :
Quand li gènt se countentavon
De crussi lou pan d'oustau
E que tout lou jour cantavon
Sus l'araire e lou dentau.
COUBLET N°16 :
Mai, bèu pople, lou pos vèire :
Li rasclet, li margoulin,
Que mespreson vuei si rèire
Noun se croumpon de moulin.
COUBLET N°17 :
Memamen l'aueèu de gàbi
Qu'a de grano soun sadou,
Fau que more de l'enràbi
Davans soun abéuradou.
COUBLET N°18 :
Que ta visto donne s'alargne,
Pople, sus toun païs dous,
Car se dis qu'un chin de pargue
Sus sa sueio n'en bat dous.
COUBLET N°19 :
Fose ti can toun, refose !
Parlo fièr toun prouvençau,
Qu'entre mar, Durènço e Rose
Fai bon viéure, Diéu lou saup ! |
COBLET N°1 :
.
COBLET N°2 :
.
COBLET N°3 :
.
COBLET N°4 :
. |
COUPLET N°1 :
Pauvre peuple de Provence,
Toujours entamé de plus en plus,
Sans abri ni défense,
Aux outrages abandonné !
COUPLET N°2 :
À l’école on t’arrache
Le langage de tes aïeux
Et l’on achève ton déshonneur,
Peuple, en te dénaturant.
COUPLET N°3 :
Des vieux mots de ton usage
Où tu penses librement
Un impertinent de passage
T’interdit le parler.
COUPLET N°4 :
On patine ton cerveau,
On t’endoctrine comme un niais,
Afin que la manivelle
Tourne tous au même biais.
COUPLET N°5 :
On méconnaît ton Histoire,
On te la conte à rebours
On te dresse et te redresse,
Tel qu’un peuple de bossus.
COUPLET N°6 :
Ils te font croire que leur lune
Brille plus que ton soleil,
Et ton âme s’enlise,
Aplatie sous le rouleau.
COUPLET N°7 :
Ils te font croire que tes pères
N’ont jamais rien fait de bon :
Et, revêche à l’usurpateur,
Nul jamais qui lui réponde !
COUPLET N°8 :
Tes belles chansons naïves,
Tu les oublies, ô badaud,
Pour les vilenies stupides
Qui te pleuvent de là-haut !
COUPLET N°9 :
Tu ne sais plus arranger tes fêtes,
Tu ne sais plus jouer tes jeux :
Puis, quand tu as changé de veste,
Tu restes gueux comme Job.
COUPLET N°10 :
Et pourtant c’est toi la mine,
Le couvain de la nation
Où Celui de là-haut sème
Son éternelle création.
COUPLET N°11 :
Toi, sauvant les habitudes
Et l’allure du Midi,
Tu sauvegardes l’harmonie
De la race et du séjour.
COUPLET N°12 :
Notre langue et ses proverbes
Ont leur nid à ton foyer
Et tu nous gardes l’orgueil
De tes filles délectables.
COUPLET N°13 :
Pour te réduire à merci
Tout te presse ; mais, têtu,
Rien qu’avec un feuillet d’oignon
Tu te remontes bon soldat.
COUPLET N°14 :
C’est toi seul qui fouilles la terre
Et qui tailles l’olivier :
Tu cherches le bonheur là ou il résidait
Et la joie où elle était,
COUPLET N°15 :
Quand les gens se contentaient
De mordre au pain de ménage
Et qu’ils chantaient tout le jour
Sur la charrue et le soc.
COUPLET N°16 :
Mais, beau peuple, tu peux le voir :
Les criquets et les drôles
Qui aujourd’hui méprisent leurs ancêtres
N’achètent guère de moulins.
COUPLET N°17 :
L’oiseau de cage lui-même
Qui a de graines son soûl
Finit par mourir de rage
Devant son abreuvoir.
COUPLET N°18 :
Que ta vue s’élargisse donc,
Peuple, sur ton pays doux,
Car un chien de bergerie
Sur sa litière en bat deux.
COUPLET N°19 :
Fouille tes lopins, refouille !
Parle fier ton provençal
Si entre mer, Durance et Rhône,
Il fait bon vivre, Dieu le sait ! |
Discographie / Enregistrements :
- CD "Parlo fièr toun prouvençau !" par Escamandre (Ed. Escamandre, 2022)
-
CD "Les Cigales Engatsées" par Les Cigales Engatsées avec Florian MESUREUX (Ed. 2019)
- CD "Minoranças" par Lhi Jari (Ed. 2004)
* Inne Gregau / Hymne pour la Grèce :
- Présentation : Chanson dédicacée "À Soun Autesso Reialo la Princesso Marìo de Grèço". À la publication de cet hymne par les Journaux hellènes, F.MISTRAL reçut la lettre suivante : "À Monsieur Frédéric Mistral. UNION HELLÈNE ATHÈNES Maître, Quelles que soient les voix qui s’élèvent en faveur de ceux qui souffrent, elles émeuvent et conquièrent leur reconnaissance. Mais, quand c’est la lyre du poète qui prend la défense des opprimés par ses harmonies inspirées, nos cœurs s’emplissent de sentiments ineffables dont seule la profonde reconnaissance peut vous être exprimée. Si les dures épreuves qui ont renversé notre grandeur passée nous ont fait perdre la force d’expression pour rendre la beauté dans sa perfection immuable, nous conservons quand même le culte du Beau. Aussi, l’Hymne Hellène, l’Inne Gregau, très heureusement traduit par notre meilleur poète, M. Palamas, et publié par tous les journaux, a soulevé le plus grand enthousiasme chez nous. Tout le monde est unanime à le reconnaître comme le plus pur chef d’œuvre que la Muse philhellène ait put inspirer depuis lord Byron et Shelley. C’est pourquoi, Maître, nous vous exprimons toute notre reconnaissance d’avoir essayé, et si merveilleusement réussi, à nous faire oublier par moments nos malheurs. Car, toutes les fois, et c’est souvent, que nos yeux tombent sur vos strophes divinement inspirées, nos âmes s’élèvent très haut dans les régions de l’idéal, bien au-dessus des misères humaines ; nous ne pensons alors qu’à bénir et admirer le grand magicien, le beau poète du Poème du Rhône. Athènes, le 25 mars 1897." (Le secrétaire Le président J.A. Zyynnola C. KATSIMBALIS)
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites en 1897 à Maillane. Publiées dans "L'Aiòli" (en 1897) puis dans l'"Armana prouvençau" de 1898 puis dans "Lis
Óulivado" (en 1912).
- Musique : Composée par Gilles (ou A. ???) BOREL. Publiée dans l'"Armana prouvençau" de 1898 puis par la "Musico felibrenco" (Ed. Barthélémy, Avignon) (Cf. Palais du Roure d'Avignon).
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET 1 :
Dins lou matin la mar se fai vióuleto,
Dins lou clarun tout se rejouvenis :
Au Partenoun amount la dindouleto,
Sian au bèu tèms ! vai rebasti soun nis.
Minervo santo, abrivo ta civèco
Sus lou ratun que manjo lis escot !
REFRIN :
Se fau mouri pèr la patrìo grèco
Rampau de Diéu ! se mor jamai qu'un cop.
COUBLET 2 :
Sèmpre que mai l’oundo se fai daurado,
Sian au bèu tèms ! Mai au cresten di baus,
De Proumetiéu estrassant la courado,
Negrejo alin un grand vóutour à paus.
Pèr cousseja l’aucelas que te bèco,
Enfant dis isclo, armejo toun barcot :
AU REFRIN
COUBLET 3 :
Ausès crida l’antico Pitounisso :
« Vitòri pèr li felen di mié-diéu ! »
Dóu mount Ida fin-qu’au ribas de Niço
Lis óulivié boumbisson renadiéu.
Fusiéu en man, zóu ! escalen la brèco,
De Salamino esbrudissènt l’ecò :
AU REFRIN
COUBLET 4 :
Alestissès vòsti raubeto blanco
Pèr espousa li nòvi de retour ;
Anas coupa, nouvieto, à la calanco,
Lou verd lausié pèr vòsti redemtour !
Davans l’Europo agrouvassado e nèco,
Beguen, jouvènt, la glòri à plen de got :
AU REFRIN
COUBLET 5 :
Ço que s’es vist pòu mai se vèire, fraire !
E, s’au trelus d’aquéli roucas rous
Divinamen l’ome a pouscu retraire
De tóuti si pantai lou mai courous,
L’amo crestiano aqui restarié mèco !
E gibarian sus noste rasigot ?
AU REFRIN
COUBLET 6 :
De Maratoun seguènt lou bèu courrèire,
Se cabussan, auren fa ça que fau !
E, mescladis au sang de noste rèire
Leounidas, noste sang triounfau
Enrouitara lou courau di pastèco
E lou rasin que pènjo au paligot :
AU REFRIN
COUBLET 7 :
Mai tres milo an d'istòri nous fan lume,
Auto ! vesèn deja lou mounumen
Ounte avèn fe que lou Fénis replume,
Desenmasca de soun long patimen.
La Miejo-Luno, i sablas de la Mèco !
De noste azur, soulèu, coucho-m'acò...
AU REFRIN |
COUPLET 1 :
Dans le matin, la mer se fait violette,
Dans la lumière, tout se rajeunit :
C’est le beau temps ! L’hirondelle là-haut
Au Parthénon va rebâtir son nid.
Minerve sainte, lance ton hibou
Sur les rongeurs du pampre de nos vignes !
REFRAIN :
S'il faut mourir pour la patrie hellène,
Palme de Dieu ! On ne meurt qu'une fois.
COUPLET 2 :
De plus en plus l’onde se fait dorée,
C’est le beau temps ! Mais aux crêtes des monts,
De Prométhée déchirant les entrailles,
Un grand vautour au loin est immobile.
Pour chasser le rapace noir qui te becquète,
Enfant des îles, équipe ton esquif :
AU REFRAIN
COUPLET 3 :
Entendez-la crier, l’antique Pythonisse :
« Victoire aux petits-fils des demi-dieux ! »
Du mont Ida aux rivages de Nice
Les oliviers revivent éternels.
Fusil en main, sus ! Gravissons la brèche,
De Salamine réveillant les échos :
AU REFRAIN
COUPLET 4 :
Et préparez vos belles robes blanches
Pour épouser vos fiancés au retour ;
Allez couper, fiancées, dans la ravine,
Le laurier vert, pour eux, vos rédempteurs !
Devant l’Europe accroupie et confuse,
Buvons la gloire, jeunes gens, à plein verre :
AU REFRAIN
COUPLET 5 :
Ce qui s’est vu peut se revoir, ô frères !
Et si, dans la splendeur de ces falaises rousses,
L’homme divinement a pu réaliser
Le plus brillant de tous ses rêves,
L’âme chrétienne là resterait muette !
Et nous sécherions là sur un tronçon de souche ?
AU REFRAIN
COUPLET 6 :
De Marathon suivant le beau coureur,
Si nous tombons, nous aurons fait notre devoir !
Et, mélangé au sang de notre ancêtre
Léonidas, notre sang triomphal
Empourprera le corail des pastèques
Et le raisin qui pend à l’échalas :
AU REFRAIN
COUPLET 7 :
Mais trois mille ans d'histoire nous font lumière.
Haut
Où nous avons
D
La
De notre azur, soleil,
:
AU REFRAIN |
* La Cansoun dóu Païsan
/ La chanson du paysan :
- Paroles de F.MISTRAL : Publiées dans "L'Aïoli" du 17 mai 1898 puis dans "Lis
Óulivado" (1912). Assez révolutionnaires...
NB : Attention, cette chanson a parfois à tord pour titre "Lou cansoun dei païsan" ou même "Li Païsan", et donc il ne faut pas confondre avec deux autres chansons qui ont le même titre.
- Musique : Air populaire des vendanges provençales pour les syndicats
des paysans de Provence : "Veici la sesoun de l'autouno, Veici la sesoun
dóu rasin." (1904 ?)
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET 1 :
Lou païsan, ounte que siegue,
Es lou cepoun de la nacioun ;
Auran bèu faire d'envencioun,
Fau que la terro se boulegue :
Tant que lou mounde noun aura pres fin,
Faudra que i'ague de pan e de vin.
COUBLET 2 :
Laisso-lèi courre vers la vilo,
Aquéli qu'an li costo en long :
A l'espitau veiras, moun bon,
Qu'à la fin tout acò defilo ;
Mai dins lou champ lou païsan es rèi
E cènt cop mai urous que noun se crèi.
COUBLET 3 :
Qu's que la passo mai galiero,
Mai libro que lou païsan ?
Quand lou soulèu crèmo lou sang,
Éu tout descaus danso sus l'iero ;
E dins l'ivèr, quand la nèu toumbo à flo,
De paio mouflo éu garnis sis esclop.
COUBLET 4 :
Li travaiaire de la terro
Se couchon d'ouro, quand soun las ;
De bon matin bouton coulas
E, quand sa bèsti se desferro,
Tout en passant davans lou manescau
Chimon la gouto e fan ferra tout caud.
COUBLET 5 :
Li païsan, nous fau tout saupre,
Counèisse au tèms em'au travai,
Counèisse quand la luno fai,
Quouro la terro pòu reçaupre
Un bon cóutu que fugue tempouriéu
Pèr la semenço e lou bèu blad de Diéu.
COUBLET 6 :
Li moussu passa sus la raco
Emé li marchand d'estampèu
Tambèn nous lèvon lou capèu
Pèr ié vira sa pouso-raco :
Mai, rebusa de si pater bourret,
Saupren un jour emplega nòsti dre.
COUBLET 7 :
Vèngue aquéu jour que, tóuti sage,
En sendicat saren uni,
Tóuti d'acord pèr manteni
Nosto Prouvènço e sis usage,
Li braguetian e li falibustié,
Ié counseian de chanja de mestié. |
COUPLET 1 :
Le paysan, en tous pays,
Est le support de la nation ;
On aura beau chercher, beau inventer,
Il faut que se remue la terre :
Et, tant que le monde n'aura pas pris fin,
Il faut qu'il y ait et du pain et du vin.
COUPLET 2 :
Laisse-les courir vers la ville,
Ceux dont les côtes sont en long :
À l'hospice, mon bon, tu verras
Qu'à la fin tout cela défile ;
Mais aussi dans le champ le paysan est roi
Et cent fois plus heureux qu'on peut le croire.
COUPLET 3 :
Qui donc la passe
plus joyeuse,
Plus libre, que le paysan ?
Quand le soleil brûle le sang,
Lui tout
Et dans l'hiver, quand la neige tombe à flot,
De paille
COUPLET 4 :
Les travailleurs et la terre,
Se couchent tôt, lorsqu'ils sont las ;
De bon matin
Et, quand leur bête
Tout en passant devant le
C tout chaud.
COUPLET 5 :
Les paysans, il nous faut tout savoir
:
Connaître au temps et au travail,
Connaître la nouvelle lune
Et quand le sol peut recevoir
Une culture qui soit bonne et propice
Pour la semence et le beau blé de Dieu.
COUPLET 6 :
Aussi bien les messieurs râpés
Et certains faiseurs d'embarras
Parfois nous ôtent le chapeau
Pour nous atteler à leurs puits :
Mais, ravisés contre leurs patenôtres,
Un jour nous saurons employer nos droits.
COUPLET 7 :
Vienne ce jour où, tous sages,
En syndicat nous serons réunis,
Tous d'accord pour maintenir
Notre Provence et ses usages,
Les
Y conseillent de changer de métier. |
* La Coumtesso / La Comtesse :
- Description : Sirventès. Cette chanson est une chanson identitaire, engagée et même presque d'ordre révolutionnaire. Lors de sa parution dans l’Armana prouvençau, le poème sera commenté par Émile ZOLA dans le Figaro du 3 février 1867 :
"Le poème en langue provençale dont je vais parler brièvement, n’est pas un fait isolé, l’œuvre d’un troubadour égaré en plein dix-neuvième siècle. Il se rattache à tout un ensemble littéraire, il est le produit direct d’un large mouvement qui porte, depuis une dizaine d’années, certains esprits généreux et poétiques du Midi à rêver d’une résurrection de la Provence, « de la belle comtesse », comme la nomment les initiés.
Il y a complot, je vous en préviens. Lisez dans l’Almanach provençal de 1867 une pièce de vers intitulée : la Coumtesso, Frédéric Mistral y appelle aux armes « tous ceux qui savent le comprendre et tous ceux qui veulent le suivre ». Ce sont là des songes pleins de générosité, dont je me garderai de discuter la poésie. A quoi bon étaler aux yeux de ces poètes, ivres de leurs clairs soleils, le spectacle des faits accomplis et des nécessités sociales. Eh ! Laissons-les chanter, laissons-les rêver. Ils adoucissent dans leurs chants l’agonie de cette langue provençale qui recule pas à pas devant la langue française…"
Si l’on peut voir une revendication nationaliste dans le poème la Coumtesso, il est intéressant de le rapprocher du discours prononcé par F.MISTRAL le 25 mai 1884, lors de la fête des félibres de Sceaux, à l’occasion de l’anniversaire de Florian et du 400ème anniversaire du rattachement de la Provence à la France.
La fête des félibres de Sceaux pour l’année 1892 aura pour président d’honneur Émile ZOLA.
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites à Maillane le 22 août 1866, ce chant est adressé « au catalan don Victor BALAGUER », alors exilé politique, réfugié en Provence. Le texte paraît dans l'Armana prouvençau en 1867 et sera publié la même année à Barcelone accompagné d'une version catalane par Victor BALAGUER. En 1889, le même poème avec sa traduction française est publié dans Lis Isclo d’or.
- Musique : Sur l'air de "Ça, menen rejouïssènço" de N.SABOLY, donc sur l'air de "Quand vous serez". Publié (Cf. Palais du Roure d'Avignon).
NB :
Puis les paroles ont aussi été mises en musique en 1979 par le groupe Lou Dard.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Sabe, iéu, uno Coumtesso
Qu'es dóu sang emperiau :
En bèuta coume en autesso,
Cren degun, ni liuen ni aut ;
E pamens uno tristesso
De sis iue nèblo l'uiau.
REFRIN :
Ah ! se me sabien entèndre !
Ah ! se me voulien segui !
COUBLET N°2 :
Elo avié cènt vilo forto,
Elo avié vint port de mar ;
L'óuliviè davans sa porto
Oumbrejavo, dous e clar ;
E tout fru que terro porto
Èro enflour dins soun relarg.
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
Pèr l'araire e pèr l'eissado
Elo avîé de plan de Diéu
E de cola ennevassado
Pèr se refresca, l'estiéu ;
D'un grand flume l'arrousado,
D'un grand vènt lou soufle viéu.
AU REFRIN
COUBLET N°4 :
Elo avié pèr sa courouno
Blad, óulivo emai rasin ;
Avié de tauro ferouno
E de chivau sarrasin ;
E poudié, fièro barouno,
Se passa de si vesin.
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
Tout lou jour cansounejavo.
Au balcoun, sa bello imour ;
E cadun barbelejavo
De n'ausi quauco rumour.
Car sa voues èro tant siavo
Que fasié mouri d'amour.
AU REFRIN
COUBLET N°6 :
Li troubaire, se devino,
I é fasien grand coumpagnié ;
Li fringaire à la plouvino
L'esperavon, matinié ;
Mai, coume èro perlo fino,
Carivèndo se tenié.
AU REFRIN
COUBLET N°7 :
Sèmpre pourtavo une rauho
Facho de rai de soulèu ;
Quau voulié counèisse l'aubo,
Vers la bello courrié lèu ;
Mai uno oumbro aro nous raubo
La figuro e lou tablèu.
AU REFRIN
II
COUBLET N°8 :
Car sa sorre, sa sourrastro,
Pèr eireta de soun bèn,
L'a clavado dins li clastro,
Dins li clastro d'un couvènt
Qu'es barra coume uno mastro
D'un Avènt à l'autre Avènt.
AU REFRIN
COUBLET N°9 :
Aqui jouino emai carcano
Soun vestido egalamen
D'un plechoun de blanco lano
E d'un negre abihamen ;
Aqui la memo campano
Règlo tout coumunamen.
AU REFRIN
COUBLET N°10 :
Aqui, plus de cansouneto,
Mai de-longo lou missau ;
Plus de voues galoio e neto.
Mai silènci universau :
Rèn que de cato-faneto,
O de vièio à tres queissau.
AU REFRIN
COUBLET N°11 :
Bloundo espigo de tousello,
Garo lou voulame tort !
A la noblo damisello
Canton li Vèspro de mort ;
E 'm' acò l'on ié cisello
Sa cabeladuro d'or.
AU REFRIN
COUBLET N°12 :
Or la sorre que l'embarro
Segnourejo d'enterin ;
E d'envejo, la barbaro,
I' a 'sclapa si tambourin,
E de si vergié s'emparo
E ié vendèmio si rin.
AU REFRIN
COUBLET N°13 :
E la fai passa pèr morto
Sèns poudé ié maucoura
Si fringaire -
que pèr orto
Aro van, despoudera...
E ié laisso en quauco sorto
Que si bèus iue pèr ploura.
AU REFRIN
III
COUBLET N°14 :
Aquéli qu'an la memòri,
Aquéli qu'an lou cor aut,
Aquéli que dins sa bòri
Sènton giscla lou mistrau,
Aquéli qu'amon la glòri,
Li valènt, li majourau,
AU REFRIN
COUBLET N°15 :
En cridant : Arrasso ! arrasso !
Zóu ! li vièi e li jouvènt,
Partirian tóutis en raço
Emé la bandiero au vènt,
Partirian coume uno aurasso
Pèr creba lou grand couvènt !
AU REFRIN
COUBLET N°16 :
E demoulirian li clastro
Ounte plouro jour-e-niue,
Ounte jour-e-niue s'encastra
La moungeto di bèus iue...
Mau-despiè de la sourrastro,
Metrian tout en dès-e-vue !
AU REFRIN
COUBLET N°17 :
Penjarian pièi l'abadesso
I grasiho d'alentour,
E dirian à la Coumtesso :
« Reparèisse, o resplendour !
Foro, foro la tristesso !
Vivo, vivo la baudour ! »
AU REFRIN |
COUBLET N°1 :
Je connais, moi, une comtesse
Qui est du sang impérial :
En beauté comme en noblesse,
Elle ne craint personne, ni de loin ni d'en haut ;
Et pourtant une tristesse
Voile de brume l'éclair de ses yeux.
REFRAIN :
Ah ! S'ils savaient m'entendre !
Ah ! S'ils voulaient me suivre !
COUBLET N°2 :
Elle avait cent villes fortes,
Elle avait vingt ports de mer ;
L'olivier devant sa porte
Jetait son ombre douce et claire ;
Et tout fruit que porte la terre
Était en fleur dans son parc.
AU REFRAIN
COUPLET N°3 :
Pour la charrue et pour la houe,
Elle avait des plaines bénies
Et des montagnes couvertes de neige
Pour se rafraîchir, l'été ;
D'un grand fleuve l'irrigation,
D'un grand vent le soufile vif.
AU REFRAIN
COUPLET N°4 :
Elle avait pour sa couronne
Blé, olives et raisins ;
Elle avait des génisses farouches
Et des chevaux sarrasins ;
Et elle pouvait, fière baronne,
Se passer de ses voisins.
AU REFRAIN
COUPLET N°5 :
Tout le jour elle chantait,
Au balcon, sa belle humeur ;
Et chacun grillait d'envie
D'en ouïr quelque rumeur.
Car sa voix était si suave
Qu'elle faisait mourir d'amour.
AU REFRAIN
COUPLET N°6 :
Les poètes, on le devine,
Lui faisaient grande compagnie ;
Les soupirants, sous le givre,
L'attendaient, matinals ;
Mais, comme elle était perle fine,
Elle se tenait à haut prix.
AU REFRAIN
COUPLET N°7 :
Toujours elle portait une robe
Faite de rayons de soleil ;
Qui voulait connaître l'aube,
Vers la belle accourait vite ;
Mais une ombre maintenant nous dérobe
La figure et le tableau.
AU REFRAIN
II
COUPLET N°8 :
Car sa sœur d'un autre lit,
Pour avoir son héritage,
L'a enfermée dans le cloître,
Dans le cloître d'un couvent
Qui est clos comme une huche,
D'un avent à l'autre avent.
AU REFRAIN
COUPLET N°9 :
Là les jeunes et les vieilles
Sont vêtues également
D'un voile de blanche laine
Et d'un habillement noir ;
Là, la même cloche
Règle tout communément.
AU REFRAIN
COUPLET N°10 :
En ce lieu, plus de chansons,
Mais sans cesse le missel ;
Plus de voix joyeuse et nette,
Mais universel silence :
Rien que des saintes-nitouches
Ou des vieilles à trois dents.
AU REFRAIN
COUPLET N°11 :
Blond épi de froment,
Gare la faucille torte !
À la noble demoiselle,
On chante les vêpres des morts ;
Et avec des ciseaux on lui coupe
Sa chevelure d'or.
AU REFRAIN
COUPLET N°12 :
Or la sœur qui l'emprisonne
Domine pendant ce temps-là ;
Et, par envie, la barbare
Lui a brisé ses tambourins,
Et elle s'empare de ses vergers
Et lui vendange ses grappes.
AU REFRAIN
COUPLET N°13 :
Et elle la fait passer pour morte,
Sans pouvoir décourager
Ses amants qui à cette heure
Vont errants et impuissants...
Et elle ne lui laisse en quelque sorte
Que ses beaux yeux pour pleurer.
AU REFRAIN
III
COUPLET N°14 :
Ceux-là qui ont la mémoire,
Ceux-là qui ont le cœur haut,
Ceux-là qui dans leur chaumière
Sentent le souffle aigu du mistral,
Ceux-là qui aiment la gloire,
Les vaillants, les chefs du peuple,
AU REFRAIN
COUPLET N°15 :
En criant : « Fais place ! Place ! »
Impétueux, les vieux et les jeunes,
Tous en race nous partirions
Avec la bannière au vent,
Nous partirions comme une trombe
Pour enfoncer le grand couvent !
AU REFRAIN
COUPLET N°16 :
Et nous démolirions le cloître
Où pleure nuit et jour,
Où nuit et jour l'on claquemure
La nonnain aux beaux yeux...
En dépit de la sœur mauvaise,
Nous bouleverserions tout !
AU REFRAIN
COUPLET N°17 :
Puis nous pendrions l'abesse
Aux grilles d'alentour,
Et nous dirions à la Comtesse :
« Reparais, ô splendeur !
Hors d'ici la tristesse !
Vive l'allégresse ! »
AU REFRAIN |
Discographie / Enregistrement :
-
Disque 33T "Cansoun dóu païs d'O" par Lou Dard (Ed. SAPEM, 1979)
* La crido de Bearn / La criée du Béarn :
- Présentation de cette chanson : Cette chanson fait référence à l'auteur du Béarn : Cyprien DESPOURRINS (1698-1759). Elle a été chantée pour la première fois à Pau lors de la Santo Estello le 27/05/1901.
Titre originel : "La crido de Biarn"
- Paroles de F.MISTRAL : Écrite en 1901. Publiées dans l'Armana prouvençau de 1902 puis dans "Lis Óulivado" (1912).
- Musique / Mélodie : Sur un air populaire. Publiée dans l'Armana prouvençau de 1902.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Au noum de Diéu vivènt
Emai de santo Estello,
Au noum de Diéu vivènt
Fasen ço que devèn.
REFRIN :
Vai lèu, bailèro, lèu,
Bailèro, lèu, bailèro,
Vai lèu, bailèro, lèu
De soulèu en soulèu.
COUBLET N°2 :
E vuei criden Oussau,
Oussau, vivo la Vaco !
E vuei criden Oussau,
Veici li Prouvençau.
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
E vivo Despourrins
Amount en terro d'Aspo,
E vivo Despourrins
Que jogo dóu clarin !
AU REFRIN
COUBLET N°4 :
E vivo Jaussemin
Avau dins la Gascougno,
E vivo Jaussemin
Qu'a flouri lou camin.
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
Venèn, pèr caligna
Lou Biarn e la Bigorro,
Venèn pèr caligna
Lou Biarn e l'Armagna.
AU REFRIN
COUBLET N°6 :
Lou vin de Jurançoun
Fai canta la cigalo,
Lou vin de Jurançoun
Fai parti li cansoun.
AU REFRIN
COUBLET N°7 :
E diren soun coublet
Au blanc berret de lano,
E diren soun coublet
Au rouge capulet.
AU REFRIN
COUBLET N°8 :
Ti gave plen d'encens,
O Biarn, fan de miracle,
Ti gave plen d'encens,
An couva sant Vincèns.
AU REFRIN
COUBLET N°9 :
Ti pourtaire d'esclop
Que manjon la garbure,
Ti pourtaire d'esclop
Vènon rèi quauque-cop.
AU REFRIN
COUBLET N°10 :
Pèr Jano de Labrit
Que faguè'n tant bèu drole.
Pèr Jano de Labrit
Enauren noste crid.
AU REFRIN
COUBLET N°11 :
En passant pèr Nera
Saludaren Floureto
En passant pèr Nera
Floureto nous rira.
AU REFRIN
COUBLET N°12 :
Plantaren lou rampau
(E toco-ié, se l'auses),
Plantaren lou rampau
Sus lou castèu de Pau.
AU REFRIN
COUBLET N°13 :
Au cabiscòu d'Ourtés
Aro pourten un brinde,
Au cabiscòu d'Ourtés
Qu'es valent e courtes.
AU REFRIN
COUBLET N°14 :
E garden lou simbèu
Qu'es nosto vièio lengo,
Garden noste simbèu
Que i'a rèn de plus bèu.
AU REFRIN
COUBLET N°15 :
E zóu ! Fèbus avant,
Coume an crida li paire,
E zóu Fèbus avant
Que cridon lis enfant.
AU REFRIN |
COUPLET N°1 :
Au nom du Dieu vivant
Et aussi de sainte étoile ;
Au nom du Dieu vivant,
Faisons ce que nous devons.
REFRAIN :
Va tôt, chant des bergers, tôt,
Chant des bergers, tôt, chant des bergers,
Va tôt, chant des bergers, tôt,
De soleil en soleil.
COUPLET N°2 :
Et aujourd'hui crions Ossau,
Ossau,
vive la Vache !
Et aujourd'hui crions Ossau,
Voici les Provençaux.
AU REFRAIN
COUPLET N°3 :
Et vive Despourrins,
Là-haut en terre d'Aspe,
Et vive Despourrins
Qui y joue du hautbois !
AU REFRAIN
COUPLET N°4 :
Et vive aussi Jasmin,
Là-bas dans la Gascogne ;
Et vive aussi Jasmin
Qui a fleuri la voie.
AU REFRAIN
COUPLET N°5 :
Nous venons courtiser
Le Béarn, la Bigorre,
Nous venons courtiser
Le Béarn, l'Armagnac.
AU REFRAIN
COUPLET N°6 :
Le vin de Jurançon
Fait chanter la cigale ;
Le vin de Jurançon
Fait partir les chansons.
AU REFRAIN
COUPLET N°7 :
Nous dirons son couplet
Au blanc béret de laine ;
Nous dirons son couplet
Au rouge capsuler.
AU REFRAIN
COUPLET N°8 :
Tes gaves pleins d'encens,
Béarn, font des miracles ;
Tes gaves pleins d'encens
Ont couvé saint Vincent.
AU REFRAIN
COUPLET N°9 :
Tes porteurs de sabots
Qui mangent la garbure ;
Tes porteurs de sabots
Deviennent rois parfois.
AU REFRAIN
COUPLET N°10 :
Pour Jeanne d'Albret
Qui fit un si beau gars ;
Pour Jeanne d'Albret,
Élevons notre cri.
AU REFRAIN
COUPLET N°11 :
En passant par Nérac,
Nous saluerons Florette ;
En passant par Nérac,
Florette nous rira.
AU REFRAIN
COUPLET N°12 :
Nous planterons la palme
(Et touche-la, si tu l'oses),
Nous planterons la palme
Sur le château de Pau.
AU REFRAIN
COUPLET N°13 :
Au capiscol d'Orthez
Enfin portons un toast,
Au capiscol d'Orthez
Valeureux et courtois.
AU REFRAIN
COUPLET N°14 :
Et gardons le symbole
Qu'est notre vieille langue,
Gardons notre symbole
Il n'est rien de plus beau.
AU REFRAIN
COUPLET N°15 :
Et sus ! Phébus avant,
Comme ont crié les pères,
Et sus ! Phébus avant
Que les enfants le crient.
AU REFRAIN |
* La terro d'Arle / La terre d'Arles :
- Présentation de cette chanson : Chanson en l'honneur d'Arles, des Arlésiennes et du Félibrige.
- Paroles de F.MISTRAL : Publiées dans "Lis Óulivado" (1912).
- Musique / Mélodie : Sur l'air "C'est une fille se dirent les soldats".
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Avès aqui lou fihan arlaten,
Sant-Roumieren, Tarascounen, Santen,
Ounte, un bèu jour, espeli dóu neblun,
Lou Felibrige a pres soun nouvelun.
REFRIN :
Canten lou gèni
De la terro de Diéu
Qu'acò's lou Fèni
De-longo renadiéu.
COUBLET N°2 :
Amagadou qu'alestiguè Cipris
Pèr calignaire e pèr calignairis,
Avès aqui li ciprès majestous
Que fan abri, quand lou tèms es ventous.
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
Avès aqui, d'Eiguiero à Sant-Andiòu,
Dimenche e fèsto, uno courso de biòu ;
Is iue di chato, à la man lou capèu,
Nòsti droulas se fan trauca la pèu.
AU REFRIN
COUBLET N°4 :
Toujour Mirèio es en flour dins li mas,
La saladello es toujour dins l'ermas,
Li fourniguié tiron i garbeiroun
E fan piéu-piéu bouscarlo e passeroun.
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
Pèr lou triounfle emai se fague tard,
Dins nôsti gres i' a sèmpre de testard
Qu'en lengo d'O parlon gaiardamen,
Mau-grat l'escolo e lou gouvernamen.
AU REFRIN
COUBLET N°6 :
Encervela pèr l'orgue dôu mistrau,
M'ère esperdu dins li coussou de Crau
E, pèr lou brut de l'auro encounsoumi,
Contro un clapié iéu m'ère entre-dourmi.
AU REFRIN
COUBLET N°7 :
Entanterin ai vist dins la liunchour
Fantaumeja li glèri dóu Miejour ;
E la Coumtesso, aquelo que me plais,
M'a di : « Moun bèu, intro dins moun palais. »
AU REFRIN |
COUPLET N°1 :
Vous avez ici les filles arlésiennes,
De Saint Rémy, de Tarascon, des Saintes,
Où, un beau jour, émergeant de la brume,
Le Félibrige a pris son renouveau.
REFRAIN :
Chantons le génie
De la terre de Dieu
Car c'est lui le Phénix
Constamment renaissant.
COUPLET N°2 :
Discret asile que Cypris apprêta
Pour les amants et les amantes,
Vous avez là les majestueux cyprès
Qui font abri quand le temps est venteux.
AU REFRAIN
COUPLET N°3 :
Vous avez là, d'Eyguières à Saint-Andiol,
Les dimanches et fêtes, une course de taureaux
Aux yeux des jouvencelles, le chapeau à la main,
Nos vaillants gars s'y font trouer la peau.
AU REFRAIN
COUPLET N°4 :
Toujours Mireille est en fleur dans les mas,
Et l'oseille salée croît toujours dans la lande ;
Les fourmilières tirent aux gerbiers (le grain)
Et toujours y pépient fauvettes et moineaux.
AU REFRAIN
COUPLET N°5 :
Pour le triomphe, bien qu'il se fasse tard,
Nos coteaux caillouteux ont toujours des têtus
Parlant gaillardement leur langue d'Oc,
Malgré l'école et le gouvernement.
AU REFRAIN
COUPLET N°6 :
Abasourdi par l'orgue du mistral,
Je m'étais égaré dans la Crau pastorale
Et, assoupi au bruit du vent,
Je m'étais endormi contre un tas de galets.
AU REFRAIN
COUPLET N°7 :
C'est alors que j'ai vu dans le lointain
Apparaître les gloires du Midi,
Et celle qui me plaît, la Comtesse,
M'a dit : « Mon beau poète, entre dans mon palais. »
AU REFRAIN |
* La Tourre de Barbentano / La tour de Barbentane :
- Présentation de cette chanson : Ancienne inscription de la tour de Barbetane (13) : "Avenionensium praesul Anglicus de Grimoardis turrim erexit anno Domini 1365".
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites en 1862. Publiées dans "Lis Isclo d'Or" en 1876. Dédicacées au barbentanen Louis VERAY (estatuaire).
- Musique : Composée par Gilles BOREL. (Cf. Manuscrit du Musée Mistral)
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
L’Evesque d’Avignoun, Mounsen Grimau,
A fa basti ‘no tourre à Barbentano
Qu’enràbio vènt de mar e tremountano
E fai despoutenta l’Esprit dóu mau.
Assegurado
Sus lou roucas,
Forto e carrado,
Escounjurado,
Porto au soulèu soun front bouscas :
Memamen i fenèstro, dins lou cas
Que vouguèsse lou Diable intra di vitro,
A fa Mounsen Grimau grava sa mitro.
COUBLET N°2 :
L’Evesque d’Avignoun, Mounsen Grimau,
A chausi pèr clavaire de sa tourre
Un crestian d’autre-tèms, Jan-Jóusè Mourre,
Que jamai de sa vido a dich un mau.
Bèu sant
Sauvaire,
Tenès d’à ment
Lou bon clavaire !
Terrible afaire
Vèn de lou metre en pensamen :
Mourreto, sa chatouno, a ‘n parlamen,
Un parlamen d’amour que pòu l’adurre
A l’infèr tout dubert, pèr pau que dure.
COUBLET N°3 :
« L’Evesque d’Avignoun, Mounsen Grimau,
De iéu que pensara, dis lou clavaire,
S’apren que dins la niue vèngue un trevaire
A l’oumbro de sa tourre faire mau !
Jan-Jóusè Mourre,
Ai ! paure tu !
Te faran courre,
E de la tourre
Perdras li clau e la vertu,
E li flourin papau tant bèn batu !
Estremas-vous amount, folo Mourreto :
Vous empestelarai dins la tourreto. »
COUBLET N°4 :
« L’Evesque d’Avignoun Mounsen Grimau,
Sa tourre a benesi, canto Mourreto ;
Car iéu, à miejo-niue, dins sa tourreto,
Aurai moun calignaire...
Ah ! pas pèr mau !
Mounto lèu, mounto,
Moun bèl ami !
Alin tremounto
La luno proumto,
E lou clavaire es endourmi.
Li roussignòu, avau, s’auson gemi...
Vène, que, di merlet sus li dentello,
Veiras à pèd cauquet dansa d’estello ! »
COUBLET N°5 :
L’Evesque d’Avignoun, Mounsen Grimau,
A leissa crèlsse un èurre à sa muraio,
Un èurre brancaru : dintre li raio
L’a jita d’escoundoun l’Esprit dóu mau.
De branco en branco
Volo un jouvènt ;
L’èurre s’escranco
E s’espalanco ;
Sèmblo que rounflo un cop de vènt...
Es l’Amour que d’assaut pren lou couvènt ;
E, plourié d’alabardo emai d’enclume,
Mounto que mountaras : elo fai lume.
COUBLET N°6 :
« L’Evesque d’Avignoun Mounsen Grimau,
Tourre proun auto a fa, dis l’escalaire.
Pèr tu, cènt cop plus aut iéu fendriéu l’aire,
Bello, sèns que lou cor me fèsse mau ! »
Vers sa tourtouro
Que respond plan,
Au mai s’aubouro,
Mai s’enamouro Lou courajous e dous galant.
Enfin béu un poutoun tout tremoulant...
Ai ! Diéu ! entre si man peto uno broco,
Lou calignaire toumbo sus la roco.
COUBLET N°7 :
L’Evesque d’Avignoun, Mounsen Grimau,
Dison que perdounè Jan-Jóusè Mourre ;
Mai d’avé benesi trop bèn sa tourre,
Pietous dóu paure enfant, se vouguè mau.
Iéu, de Mourreto
Plagne lou sort :
Car la paureto
Dis amoureto
Noun couneiguè rèn que la mort.
Urous, éu d’un poutoun beguè soun cor ;
Elo, de miejo-niue quand dindo l’ouro,
Encaro au tourrihoun s’entènd que plouro. |
COUPLET N°1 :
L'évêque d'Avignon, Monseigneur Grimoard,
A fait bâtir une tour à Berbentane
Qui enrage vent de mer et aquilon
Et brave la puissance du Malin.
Solidement assise
Sur le roc,
Forte et carrée,
Exorcisée,
Elle porte au soleil son front sauvage :
Même à ses fenêtres, dans le cas
Où le diable voudrait s'introduire par les vitres,
Monseigneur Grimoard a fait
graver sa mitre.
COUPLET N°2 :
L'évêque d'Avignon, Monseigneur Grimoard,
A choisi pour
secrétaire de sa tour
Un chrétien du vieux temps, Jean-Joseph MOURRE,
Qui jamais de sa vie n'a dit un juron.
Ah ! saint Sauveur,
Surveillez bien
Le bon secrétaire !
Terrible affaire
Vient de le mettre en souci :
Mourrette, sa fillette, a une intrigue,
Une intrigue d'amour qui, si peu qu'elle dure,
Pourrait bien la conduire à l'enfer tout ouvert.
COUPLET N°3 :
« L'évêque d'Avignon, Monseigneur Grimoard,
De moi que pensera-t-il ?, dit le secrétaire,
S'il apprend
que dans la nuit vienne un rôdeur
À l'ombre de sa tour faire le mal !
Jean-Joseph MOURRE,
Aïe ! Gare à toi !
On te chassera,
Et de la tour
Tu perdras les clefs et la vertu,
Et les florins du Pape si bien frappés !
Enfermez-vous là-haut, folle Mourrette :
Je vous emprisonnerai dans le donjon. »
COUPLET N°4 :
« L'évêque d'Avignon, Monseigneur Grimoard,
A béni sa tour, chante Mourrette ;
Car moi, dans sa tourelle, à minuit,
J'aurai mon amant... Ah ! Mais pas pour le mal !
Monte donc, monte,
Mon bel ami !
Au loin se couche
La lune prompte,
Et le secrétaire est endormi.
Les rossignols, là-bas, s'entendent soupirer...
Viens, et, sur les dentelles des créneaux,
Tu verras, à clochepied, danser les étoiles !
»
COUPLET N°5 :
L'évêque d'Avignon, Monseigneur Grimoard,
A laissé croitre un lierre à sa muraille,
Un lierre branchu : dans les fissures
L'esprit du mal l'a jeté en cachette.
De branche en branche
Vole un jeune homme ;
Le lierre rompt
Et se démembre,
Comme quand souffle une rafale...
C'est l'amour qui prend le couvent d'assaut ;
Et, pleuvrait-il des hallebardes ou des enclumes,
Il monte, il monte encore : c'est elle qui éclaire !
COUPLET N°6 :
« L'évêque d'Avignon, Monseigneur Grimoard,
A fait une tour bien haute, dit l'assaillant.
Pour toi, cent fois plus haut je fendrai l'air,
Belle, sans que le coeur me défaillit ! »
Vers sa tourterelle
Qui répond doucement,
Plus il s'élève,
Plus s'enamoure
Le courageux et doux galant.
Enfin, il boit un baiser tout tremblant...
Ah ! Dieu ! Entre ses mains casse un rameau,
Et l'amant tombe sur le roc.
COUPLET N°7 :
L'évêque d'Avignon, Monseigneur Grimoard,
Pardonna, dit-on, à Jean-Joseph MOURRE ;
Mais d'avoir béni trop bien sa tour,
Par pitié du pauvre enfant, il se repentit...
Moi, de Mourrette
Je plains le sort :
Car la pauvrette
Ne connut des amours rien que la mort.
Heureux, dans un baiser, lui, avait bu son coeur ;
Elle, quand tinte l'heure de minuit,
On l'entend qui pleure encore dans le donjon. |
* Li bon Prouvençau / Les bons Provençaux :
- Présentation de cette chanson : Chanson dédicacée à son ami Alfred CHAILAN.
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites à Maillane en 1878. Publiées dans l'Armana prouvençau de 1880 puis en 1889 dans "Lis Isclo d'Or" (deuxième édition, chapitre "Li Cansoun").
- Musique : Sur l'air "Si le roi m’avait donné Paris, sa grand’ ville", chanson attribuée à Antoine de BOURBON (père d'Henri IV) en 1550 et musique attribuée à Eustache de CAURROY.
+ Une autre musique originale composée par J.HUOT en 1891.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Boufo, au siècle mounte sian,
Uno auro superbo
Que vòu faire rèn qu’un tian
De tóuti lis erbo :
Nàutri, li bon Prouvençau,
Aparan lou vièi casau,
Ounte fan l’aleto
Nòsti dindouleto.
COUBLET N°2 :
Vuei tout ço que i’a de fin
Sus la terro estranjo
Dins Paris à plen coufin
Se porto e se manjo :
Nàutri, li bon Prouvençau,
Marinado emé de sau
Esquichan l’anchoio
E courrèn li joio.
COUBLET N°3 :
D’engaugna Paris en tout
Cadun s’acoumodo,
E lou mounde vèn pertout
Esclau de la modo :
Nàutri, li bon Prouvençau.
Chivalié dóu Sant Grasau,
Faguen-nous felibre
E restaren libre.
COUBLET N°4 :
Se la lengo di moussu
Toumbo en gargavaio,
Se tant d’escrivan coussu
Pescon de ravaio
Nàutri, li bon Prouvençau.
Vers li serre li plus aut
Enauren la lengo
De nòsti valengo !
COUBLET N°5 :
Aro quau vanto Boustoun,
Quau la Macedòni ;
Aquest bramo pèr Catoun,
Aquéu pèr Antòni :
Nàutri, li bon Prouvençau,
Au sufrage universau
Voutaren pèr l’òli
E faren l’aiòli.
COUBLET N°6 :
L’un a pòu di Clericau
Mai que de la Prùssi,
L’autre cren li Radicau
Bèn mai que li Rùssi :
Nàutri, li bon Prouvençau,
Couchen aquéli mouissau,
E souto la triho
Canten la patrìo !
COUBLET N°7 :
Quand lou mes de mai flouris,
Tóuti volon viéure,
E, quand lou soulèu sourris,
Tóuti lou van béure :
Nàutri, li bon Prouvençau,
Voulèn èstre li censau
De la souleiado
E de la maiado.
COUBLET N°8 :
Que li pople abastardi
Chaupinon si crèire,
E, tau que d’enfant mau-di,
Renègon si rèire :
Nàutri, li bon Prouvençau,
De Marsiho o bèn de Saut,
Gardan la memòri
De l’anciano glòri.
COUBLET N°9 :
N’i’a que fan de sang bouiènt
En chaspant si creto :
N’i’a que rison inchaiènt
E que fan si freto :
Nàutri, li bon Prouvençau,
Sus lou nis e lou nisau
Couvan la cresènço
D’uno reneissènco ! |
COUPLET N°1 :
Il souffle, au siècle où nous sommes,
Un vent orgueilleux
Qui veut ne faire qu'un salmigondis (plat)
De toutes les herbes :
Nous autres, les bons Provençaux,
Nous défendons le vieux logis
Sur lequel planent
Nos hirondelles.
COUPLET N°2 :
Aujourd'hui, tout ce qu'il y a
D'exquis à l'étranger
Dans Paris par panerées
Se porte et se mange :
Nous autres, les bons Provençaux,
Mariné avec du sel,
Nous écrasons l'anchois
Et nous courons les prix.
COUPLET N°3 :
De singer Paris en tout
Chacun s'arrange,
Et tout le monde devient
Esclave de la mode :
Nous autres, les bons Provençaux,
Chevaliers du Saint-Graal,
Faisons-nous félibres,
Et nous resterons libres.
COUPLET N°4 :
Si la langue des messieurs
Tombe aux balayures,
Si tant d'écrivains cossus
Pêchent du fretin,
Nous autres, les bons Provençaux,
Vers les crêtes les plus hautes,
Élevons la langue
De nos vallées !
COUPLET N°5 :
À présent, qui vante Boston,
Qui la Macédoine ;
Celui-ci braille pour Caton,
Celui-là pour Antoine :
Nous autres, les bons Provençaux,
Au suffrage universel,
Nous voterons pour l'huile
Et nous ferons l'aïoli.
COUPLET N°6 :
L'un a peur des cléricaux
Plus que de la Prusse ;
L'autre craint les radicaux
Bien plus que les Russes :
Nous autres, les bons Provençaux,
Chassons ces moustiques,
Et, sous la treille,
Chantons la patrie !
COUPLET N°7 :
Quand le mois de mai fleurit,
Tous veulent vivre ;
Et quand sourit le soleil,
Tous vont le boire :
Nous autres, les bons Provençaux,
Nous voulons être les courtiers
Du soleil qui luit
Et des fleurs de mai.
COUPLET N°8 :
Que les peuples abâtardis
Foulent aux pieds leurs croyances,
Et, tels que des enfants maudits,
Renient leurs ancêtres :
Nous autres, les bons Provençaux,
De Marseille ou bien de Sault,
Nous garderons le souvenir
De l'ancienne gloire.
COUPLET N°9 :
Il en est dont le sang bout,
Lorsqu'ils palpent leurs cicatrices ;
Il en est qui rient, insouciants,
Et qui font leurs orges :
Nous autres, les bons Provençaux,
Sur le nid et le nichet,
Nous couvons la foi
D'une renaissance. |
* Rodo que roudaras, au Rode tournaras / Roue qui tourne :
- Présentation : Chanson qui vante les spécificités de la Provence.
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites en Arles en juillet 1906. Publiées dans l'Armana prouvençau de 1905.
- Musique : Sur l'air de la "Farandoulo de Tarascoun".
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Pos barrula dins l'estrange païs,
De la Roumagno
A l'Alemagno,
Pos barrula dins l'estrange païs,
Pèr ana vèire ço qu'as jamai vist :
Mai d'encountrado
Alegourado
Coume la terro ounte vives, pagés,
Auras bèu courre ·
Pèr vau e mourre,
Ounte que vagues n'en trouvaras ges.
COUBLET N°2 :
Pos t'avanqui liuen de ti Segounau ;
Mai d'entre-signe
Plus grand e digne,
Pos t'avanqui liuen de ti Segounau,
N'en veiras ges foro dóu termenau :
Areno e Cièri,
Bàrri d'empèri,
Palais de papo e castelas de rèi,
Arc-de-triounfle,
Porto-aigo à rounfle,
En-liò veiras un plus riche aparèi !
COUBLET N°3 :
Pos t'esmara vers la Grèço eilalin
Ounte lou Pinde
S'enauro linde,
Pos t'esmara vers la Grèço eilalin
Ounte lou cèu es toujour cristalin :
Mai si coustiero
Tant plasentiero
E si roucas coulour d'or e d'azur,
Dins lis Aupiho,
Bèu brusc d'abiho,
Li pos revèire en un cèu autant pur.
COUBLET N°4 :
Pos te gandi vers li pople nouvèu,
Dins li fabrico
De l'Americo,
Pos te gandi vers li pople nouvèu
Que fan sa soupo à l'òti de navèu :
Mai di bajano,
Di merinjano
Qu'embansemavo l'òli d'óulivié,
Osco seguro,
Auras rancuro
E dóu bon vin que toun paire bevié.
COUBLET N°5 :
Pos aluca li damo de Paris,
Lis Italiano,
Li Castihano,
Pos aluca li damo de Paris
E la bèuta pertout ounte flouris :
Mai de pouleto
E de perleto,
Coume n'es Arle lou nis sènso egau,
Pèr la noublesso,
La gentilesso,
N'en veiras ges que fagon tant de gau ! |
COUPLET N°1 :
Tu peux
De la
À l'Allemagne,
Tu peux
Pour aller voir ce que tu n'as jamais vu :
Mais
des contrées
A
Comme la terre où tu vis,
Tu auras beau courir
Par
Où que tu ailles, tu n'en trouveras pas.
COUPLET N°2 :
Tu peux
M
Plus grand
Tu peux
Tu n'en verras pas
Arènes et
B
Palais des papes et châteaux de roi,
Arcs-de-triomphe,
Aqueducs à
E
.
COUPLET N°3 :
Tu peux t
Où le
S
Tu peux
Où le ciel est toujours
Mais
Si
Et
Dans les Alpilles,
B
Tu peux les revoir en un ciel aussi pur.
COUPLET N°4 :
Tu peux te
Dans les
De l'Amérique,
Tu peux
Q
Mais des
Des aubergines
Qui
O
Tu auras
Et du bon vin que ton père buvait.
COUPLET N°5 :
Tu peux observer les dames de Paris,
Les Italiennes,
Les
Tu peux reluquer les dames de Paris
Et la beauté partout où elle fleurit ;
Mais des
Et des
Comme Arles en est le nid sans égal,
Pour la noblesse,
La gentillesse,
Tu n'en verras pas qui fassent autant de joie ! |
IV) CHANTS RELIGIEUX :
(+ Voir page spéciale Messe en provençal et page spéciale cantiques provençaux)
* Cantico de Nosto-Damo de Roumigié / Cantique de Notre-Dame-de-Romigier :
- Présentation : Cantique évoquant l'église en l'honneur de Notre-Dame-de-Romigier de Manosque (04). (Cf. légende la vierge noire) Dédicacé à "Moussu l'abat H. ALIVON / Monsieur l'abbé H. ALIVON".
- Paroles de F.MISTRAL : Publiées dans l'Armana prouvençau de 1859.
- Musique : Sur un air "counigu à Manosco" (air populaire célèbre à l'époque à Manosque).
Version originelle de Frédéric
MISTRAL : |
Version provençale, en graphie mistralienne : |
Traduction en français
: |
REFRIN :
O Rèino bello
De la capello
De Roumigié !
O Nouestro-Damo ,
Sauvas nouesto amo
De tout dangié !
COUBLET N°1 :
Quand la tempèsto ,
O bèn la pèsto ,
Pàurei mesquin !
Nous envirouno ,
Sias la patrouno
Dei Manousquin !
AU REFRIN
COUBLET N°2 :
D'aut ! à sa glôri ,
Counten l'istòri ,
En grand respèt ,
De quand l'araire
Dins lou terraire
La destapè.
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
Dedins l'estoublo
Emé sa coublo
Lou bouié vèn ;
Sa voues rustico
Mesclo un cantico
Au brut dóu vènt :
AU REFRIN
COUBLET N°4 :
De-vers la ribo
Coume éu arribo ,
Li a 'n bèu roumias !
Lei buou s'arrèston ,
E lontèms rèston
Lou mourre en bas.
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
Lou labouraire
A bèu li traire
Pouncho emai còu ;
Éu lei coumando ,
E li demando
De qu'èi qu'an pòu.
AU REFRIN
COUBLET N°6 :
Lou labouraire
Quito l'araire ;
Em' acò vèn ,
Abro la ramo :
La róumi en flamo
Petejo au vènt.
AU REFRIN
COUBLET N°7 :
O que miracle !
Plus ges d'oustacle !
Alleluia !
Lei buou s'amourron ,
Sèmblo que plouron ,
Ageinouia....
AU REFRIN
COUBLET N°8 :
« — Quent espetacle !
» Que grand miracle
» En plen soulèu !
« Gènt dei bastido ,
Lou bouié crido ,
» Lèu ! venès lèu !
AU REFRIN
COUBLET N°9 :
Tóutei s'acampon,
Lèu tóutei lampon
Vèire acò bèu :
Aqui cavèron....
E vous trouvèron
Dins lou toumbèu ,
AU REFRIN
COUBLET N°10 :
O bello bruno,
Sias la fourtuno
De noueste endré !
E vous souleto
Sias l'ancouleto
Que nous tèn dre !
AU REFRIN
COUBLET N°11 :
O bello roso
Que Diéu arroso
Dins lou bouissoun !
Que tout s'embaume
De voueste baume
De garisoun !
AU REFRIN |
REFRIN :
O rèino bello
De la capello
De Roumigié !
O nosto-damo,
Sauvas nosto amo
De tout dangié !
COUBLET N°1 :
.
AU REFRIN
COUBLET N°2 :
.
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
.
AU REFRIN
COUBLET N°4 :
.
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
.
AU REFRIN
COUBLET N°6 :
.
AU REFRIN
COUBLET N°7 :
.
AU REFRIN
COUBLET N°8 :
.
AU REFRIN
COUBLET N°9 :
.
AU REFRIN
COUBLET N°10 :
.
AU REFRIN
COUBLET N°11 :
.
AU REFRIN |
REFRAIN :
Ô reine belle
De la chapelle
De Romigier !
Ô notre-dame,
Sauvez notre âme
De tout danger !
COUPLET N°1 :
Quand la tempête,
Ou bien la peste,
Pauvres
Nous
S
Des
!
AU REFRAIN
COUPLET N°2 :
D
C
En grand respect,
D
Dans le terroir
L
.
AU REFRAIN
COUPLET N°3 :
Dans
Avec sa
Le bouvier vient ;
Sa voix rustique
Mêle un cantique
Au bruit du vent.
AU REFRAIN
COUPLET N°4 :
D
Comme
I
Les boeufs s'arrêtent,
Et longtemps
Le museau en bas.
AU REFRAIN
COUPLET N°5 :
Le laboureur
A beau les P
L
Et
D
.
AU REFRAIN
COUPLET N°6 :
Le laboureur
Quitte l'araire ;
Avec
A
L
P
.
AU REFRAIN
COUPLET N°7 :
Ô quel miracle !
Plus d'obstacle !
Alléluia !
Les boeufs
S
A
.
AU REFRAIN
COUPLET N°8 :
"Quel spectacle !
Quel grand miracle En plein soleil !
Gens des bastides,
Le bouvier crie,
Vite ! Venez vite !
AU REFRAIN
COUPLET N°9 :
Tous
V
Voir
Ici
Et
Dans le tombeau.
AU REFRAIN
COUPLET N°10 :
Ô belle brune,
Vous êtes la fortune
De notre endroit !
Et vous
Vous êtes
Qui nous tient droit !
AU REFRAIN
COUPLET N°11 :
Ô belle rose
Que Dieu arrose
Dans le buisson !
Q
De votre
De guérison !
AU REFRAIN |
* Cantico de Sant Sèr de Pei-Loubié / Cantique de Saint Soir de Puyloubier :
- Présentation : Cantique qui se chante à Puyloubier le 24 mai.
- Paroles de F.MISTRAL : Publiées en 1886 (Ed. Remondet-Aubin, Aix-en-Provence) puis 1887, puis dans l'Armana prouvençau de 1889.
- Musique : Sur l'air "DÓU N°1" (air populaire de Notre-Dame de Grâce de Maillane, publié dans l'Armana prouvençau de 1889).
Version originelle de Frédéric
MISTRAL : |
Version provençale, en graphie mistralienne : |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Mounten, Crestian, dins la mountagno
Ounte visquè lou bouen sant Sèr,
N'aguènt que Diéu pèr sa coumpagno
Emé leis aubre dou desert.
REFRIN :
Prègo Diéu pèr nouesto amo,
Grand sant de Pei-Loubié,
E fai flouri la ramo
De nouésteis oulivié !
COUBLET N°2 :
Sant Sèr dóu mounde se retiro
Dins uno baumo de roucas :
La pas de Diéu aqui respiro
Entre lei pin e lei blacas.
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
Sant Sèr aqui se mourtifico,
L'esprit dóu mau es coumbatu,
E la mountagno pacifico
S'embaumo touto de vertu.
AU REFRIN
COUBLET N°4 :
Béu d'aigo e viéu de racinàgi,
Emai n'a pas pèr soun sadou ;
Fa de miracle au vesinàgi
E counvertis lei pecadou.
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
Lou rèi Arian, qu'es un barbare,
Vòu doumina nouesto nacien.
Vòu que sant Sèr se dessepare
De nouesto santo religien.
AU REFRIN
COUBLET N°6 :
An bèl à faire, bèl à dire
Lei mandadou dóu rèi crudèu,
Sant Sèr afrouento lou martire,
Gardant se fe coumo se dèu.
AU REFRIN
COUBLET N°7 :
Lei maufatan, pres de furio,
Parton sus d'éu coume de fouei,
E li an coupa lei doues auriho
E puei li an fa crussi lou couei.
AU REFRIN
COUBLET N°8 :
Mai d'aquéu sang que nous batejo
Es benesi tout noueste endré ;
La lèi crestiano reverdejo
Sus leis uba, sus leis adré.
AU REFRIN
COUBLET N°9 :
Santo Ventùri, la grand couelo,
Drèisso lou signe dei Crestian,
E de la Crous que reviscouelo
Es noueste ermito qu'es gardian.
AU REFRIN
COUBLET N°10 :
Noueste devèn, sènso mau-traire,
Soungen tambèn de lou coumpli,
E demouren toujour bouen fraire,
Bouen Prouvençau, bouen catouli.
AU REFRIN
COUBLET N°11 :
E tu, bèu sant, noueste refùgi,
Te souvenènt que sian tei fiéu,
Garissa-nous d'aquéu sourdùgi
Que nous aluencho dóu bouen Diéu.
AU REFRIN
COUBLET N°12 :
E quand la terro se fa bello,
Tóutei leis an, au mes de mai,
Ageinouia dins ta capello,
Nous vegues tóutei longo-mai !
AU REFRIN |
COUBLET N°1 :
Mounten, crestian, dins la mountagno
Ounte visquè lou bon sant Sèr,
N'aguènt que Diéu pèr sa coumpagno
Emé lis aubre dóu deser.
REFRIN :
Prègo Diéu pèr nosto amo,
Grand sant de Pèi-Loubié,
E fai flouri la ramo
De nòstis óulivié !
COUBLET N°2 :
Sant Sèr dóu mounde se retiro
Dins uno baumo de roucas :
La pas de Diéu aqui respiro
Entre li pin e li blacas.
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
Sant Sèr aqui se mourtifico,
L'esprit dóu mau es coumbatu,
E la mountagno pacifico
S'embaumo touto de vertu.
AU REFRIN
COUBLET N°4 :
Béu d'aigo e viéu de racinàgi,
Emai n'a pas pèr soun sadou ;
Fa de miracle au vesinàgi
E counvertis li pecadou.
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
Lou rèi Arian, qu'es un barbare,
Vòu doumina nosto nacioun.
Vòu que sant Sèr se dessepare
De nosto santo religioun.
AU REFRIN
COUBLET N°6 :
An bèl à faire, bèl à dire
Li mandadou dóu rèi crudèu,
Sant Sèr afrounto lou martire,
Gardant se fe coumo se dèu.
AU REFRIN
COUBLET N°7 :
Li maufatan, pres de furìo,
Parton sus d'éu coume de fouei,
E i'an coupa li dos auriho
E pièi li an fa crussi lou couei.
AU REFRIN
COUBLET N°8 :
Mai d'aquéu sang que nous batejo
Es benesi tout noste endré ;
La lèi crestiano reverdejo
Sus lis uba, sus lis adré.
AU REFRIN
COUBLET N°9 :
Santo Ventùri, la grand colo,
Drèisso lou signe di crestian,
E de la crous que reviscoulo
Es noste ermito qu'es gardian.
AU REFRIN
COUBLET N°10 :
Noste devèn, sènso mau-traire,
Soungen tambèn de lou coumpli,
E demouren toujour bon fraire,
Bon Prouvençau, bon catouli.
AU REFRIN
COUBLET N°11 :
E tu, bèu sant, noste refùgi,
Te souvenènt que sian ti fiéu,
Garisse-nous d'aquéu sourdùgi
Que nous aluencho dóu bon Diéu.
AU REFRIN
COUBLET N°12 :
E quand la terro se fa bello,
Tóuti lis an, au mes de mai,
Ageinouia dins ta capello,
Nous vegues tóuti longo-mai !
AU REFRIN |
COUPLET N°1 :
Moutons, chrétiens, dans les montagnes,
Où vécut le bon saint Soir,
N'eurent que Dieu pour leur compagnie
Avec les arbres du désert.
REFRAIN :
Pris Dieu pour notre âme
Grand saint de Puyloubier,
Et fais fleurir les rameaux
De nos oliviers !
COUPLET N°2 :
Saint Soir du monde se retir
Dans une
La paix de Dieu ici respire
Entre les pins et les
.
AU REFRAIN
COUPLET N°3 :
Saint Soir ici se mortifie,
L'esprit du mal est combattu,
Et la montagne pacifique
S'embaume toute de vertu.
AU REFRAIN
COUPLET N°4 :
Bois de l'eau et
Et aussi
Fais des miracles au voisinage
Et convertis les pécheurs.
AU REFRAIN
COUPLET N°5 :
Le roi
Veut dominer notre nation.
I
De notre sainte religion.
AU REFRAIN
COUPLET N°6 :
Ils ont beau faire, beau dire,
Les envoyés du roi cruel,
Saint Soir affronte le martyre,
Gardant sa foi comme il le doit.
AU REFRAIN
COUPLET N°7 :
Les méchants, pris de furie,
Partent sur
Et ils leur ont coupé les deux oreilles
Et puis
ils les ont fait .
AU REFRAIN
COUPLET N°8 :
Mais de ce sang que
Est béni tout notre endroit ;
La loi chrétienne reverdit
Sur les vallées, sur les sommets.
AU REFRAIN
COUPLET N°9 :
Sainte
Dresse le signe des chrétiens,
Et de la croix
Est notre hermite qui est gardien.
AU REFRAIN
COUPLET N°10 :
Notre
Songeons aussi
Et demeurons toujours bons frères,
Bons Provençaux, bons catholiques.
AU REFRAIN
COUPLET N°11 :
Et toi, beau saint, notre refuge,
Te souvenant que nous sommes tes fils,
Guéris-nous de ce
Qui nous
.
AU REFRAIN
COUPLET N°12 :
Et quand la terre se fait belle,
Tous les ans, au mois de mai,
Agenouiés dans ta chapelle,
Tu nous vois tous longtemps
!
AU REFRAIN |
* Cantico di Santi-Marìo / Cantique des Saintes-Maries de la Mer
:
- Présentation de cette chanson : Extrait de "Mirèio" (chant X), cette chanson est également appelée : "Preiero i Sànti-Marìo", "Prièro i Sànti Marìo", "La prière de Mireille", "Preiero de Mirèio", "Cantico dei Santi".
NB : Le début du texte de cette poésie est inscrit sur une médaille en bronze qui a été produite en 1906 par le graveur Georges DUPRÉ (1869-1909). Puis sur le socle d'une statue de Mirèio le 26/09/1920 à l'entrée du village des Saintes-Maries-de-la-Mer par le sculpteur MERCIÉ.
- Paroles de F.MISTRAL : Extraites de "Mirèio" écrit entre 1852 et 1859 et publié le 02/02/1859, les paroles sont écrites en version chanson le 03/09/1859. Publiées en 1864, 1868, 1897, 1900, 1907, 1913, 1927, 1964, 1969, 2004, 2020.
- Musique / Mélodie : Composée en février 1859 par l'éditeur François SEGUIN (1846-1931) (NB : Manuscrit dédicacé en même temps que la parution de l'oeuvre "Mirèio" !) (Cf. Musée Mistral de Maillane).
Il existe également une autre mélodie composée par Fernand IZOUARD (ternaire, dans le style de "O Magali")
puis une autre musique composée par Patrice CONTE en 1976 (harmonisée à 3 voix puis en 1983 à 5 voix pour Mont-Jòia).
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Version en graphie classique : |
Traduction en français
: |
Traduction en anglais
: |
COUBLET N°1 :
O Sànti-Marìo,
Que
poudès en flour
Chanja nòsti plour,
Clinas lèu l'auriho
Devers ma doulour !
COUBLET N°2 :
Quand veirés, pecaire !
Moun reboulimen
E moun pensamen,
Vendrés de moun caire
Pietadousamen.
COUBLET N°3 :
Siéu uno chatouno
Qu’ame un jouvenet,
Lou bèu Vincenet !
Iéu l’ame, Santouno,
De tout moun senet !
COUBLET N°4 :
Iéu l’ame ! Iéu l’ame
Coume lou valat
Amo de coula,
Coume l’aucèu flame
Amo de voula.
COUBLET N°5 :
E volon qu’amosse
Aquéu fiò nourri
Que vòu pas mouri !
E volon que trosse
L’amelié flouri !
COUBLET N°6 : (NB : Idem couplet n°1)
O Sànti Mario,
Que poudès en flour
Chanja nòsti plour,
Clinas lèu l’auriho
De-vers ma doulour !
COUBLET N°7 :
D’alin sièu vengudo
Querre eici la pas.
Ni Crau, ni campas,
Ni maire esmougudo
Qu’arrèste mi pas !
COUBLET N°8 :
E la souleiado,
Emé si clavèu
E sis arnavèu,
La sènte, à raiado,
Que poun moun cervèu.
COUBLET N°9 :
Etc... |
COUBLET N°1 :
Ò sàntei Marias,
Que podètz en flor
Chanjar nòstei plors,
Clinatz lèu l'aurilha
Devèrs ma dolor !
COUBLET N°2 :
Quand veiretz, pecaire !
Mon reboliment
E mon pensament,
Vendretz de mon caire
Pietadosament.
COUBLET N°3 :
Siáu una chatona
Qu'ame un joveinet,
Lo bèu Vincenet !
Ieu l'ame, Santonas,
De tot mon senet !
COUBLET N°4 :
Ieu l'ame ! Ieu l'ame,
Come lo valat
Ama de colar,
Come l'aucèu flame
Ama de volar.
COUBLET N°5 :
E vòlon qu'amosse
Aqueu fuòc norrit
Que vòu pas morir !
E vòlon que tròsse
L'ametlier florit !
COUBLET N°6 :
Ò sàntei Marias,
Que podetz en flor
Chanjar nòstei plors,
Clinatz lèu l'aurilha
Devèrs ma dolor ! |
COUPLET N°1 :
Ô Saintes-Maries,
Qui pouvez en fleurs
Changer nos pleurs,
Inclinez vite l'oreille
Vers ma douleur !
COUPLET N°2 :
Quand vous verrez, hélas,
Mon tourment
Et mon souci,
Vous viendrez de mon côté
Avec pitié.
COUPLET N°3 :
Je suis une jouvencelle
Qui aime un jouvenceau,
Le beau Vincent !
Je l’aime, chères Saintes,
De tout mon cœur !
COUPLET N°4 :
Je l’aime ! Je l’aime
Comme le ruisseau
Aime couler,
Comme l’oiseau dru
Aime voler.
COUPLET N°5 :
Et l’on veut que j’éteigne
Ce feu nourri
Qui ne veut pas mourir !
Et l’on veut que je torde
L’amandier fleuri !
COUPLET N°6 :
Ô Saintes-Maries,
Qui pouvez en fleurs
Changer nos pleurs,
Inclinez vite l'oreille
Vers ma douleur ! |
VERSE N°1 :
O Holy Maries,
Who can change our tears
To blossoms,
Incline quickly an ear
Unto my grief!
VERSE N°2 :
When you will see
My
And my
.
VERSE N°3 :
I'm a cute girl
Who love a young boy,
Beautiful Vincent !
I love him,
.
VERSE N°4 :
I love him, I love him
T
.
VERSE N°5 :
And want that . |
Discographie / Enregistrements :
- CD "Chants Sacrés Gitans en Provence" par Tchoune TCHANELAS (Ed. 2011 ?)
- CD "Au fil du temps" par Lou Corou de Berra (Ed. 2008)
- CD "Corou de Berra chante Mirèio" par Lou Corou de Berra (Ed. 2005)
- CD "Zilimbrina" par I'Anen (Ed. 2000) : MLPBB1
- Disque "" par Mont-Jòia (Ed. 1976)
* La coumunioun di sant / La communion des saints :
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites à Arles en avril 1858. Publiées en 1876 dans "Lis Isclo d'Or". Dédicacée à Charles GOUNOD.
- Musique : Il existe trois versions : de P.MOREL (Manuscrit au Musée Mistral), de Charles GOUNOD (chantée à Paris le vendredi saint du 19/04/1889), et d'Edmée CLÉMENT (harmonisée par V.DYCK).
+ En 1866, F.MISTRAL autorise Charles GOUNOD a composé une version en français ; il crée ainsi en 1889 : "La communion des saints, légende d'après une poésie de F.Mistral" (CG 53). (à 46').
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
Version de C.GOUNOD
: |
COUBLET N°1 :
Davalavo en beissant lis iue
Dis escalié de Sant-Trefume ;
Èro à l'intrado de la niue,
Di vèspro amoussavon li lume.
Li Sant de pèiro dóu pourtau
Coume passavo la signèron
E de la glèiso à soun oustau
Emé lis iue l’acoumpagnèron.
COUBLET N°2 :
Car èro bravo que-noun-sai,
E jouino e bello, se pòu dire ;
E dins la glèiso res bessai
L’avié visto parla vo rire ;
Mai quand l’ourgueno restountis
E que li saume se cantavon,
Se cresié d’èstre en Paradis
E que lis Ange la pourtavon !
COUBLET N°3 :
Li Sant de pèiro, en la vesènt
Sourti de-longo la darriero
Souto lou porge trelusènt
E se gandi dins la carriero,
Li Sant de pèiro amistadous
Avien pres la chatouno en gràci ;
Quand, la niue, lou tèms es dous,
Parlavon d’elo dins l’espàci.
COUBLET N°4 :
- La vourriéu vèire deveni,
Disié sant Jan, moungeto blanco,
Car lou mounde es achavani
E li couvènt soun de calanco.
- Sant Trefume diguè: - Segur !
Mai n’ai besoun, iéu, dins moun tèmple.
Car fau de lume dins l’escur,
E dins lou mounde fau d’eisèmple.
COUBLET N°5 :
- Fraire, diguè sant Ounourat,
Aniue, se ‘n-cop la luno douno
Subre li lono e dins li prat,
Descendren de nòsti coulouno,
Car es Toussant : en noste ounour
La santo taulo sara messo...
A miejo-niue Noste-Segnour
Is Aliscamp dira la messo.
COUBLET N°6 :
- Se me cresès, diguè sant Lu,
Ié menaren la vierginello ;
Ié pourgiren un mantèu blu
Em’ uno raubo blanquinello.
- E coume an di, li quatre Sant
Tau que l’aureto s’enanèron ;
E de la chatouno, en passant,
Prenguèron l’amo e la menèron.
COUBLET N°7 :
Mai l’endeman de bon matin
La bello fiho s’es levado...
E parlo en tóuti d’un festin
Ounte pèr sounge s’es trouvado :
Dis que lis Ange èron en l’èr,
Qu’is Aliscamp taulo èro messo,
Que sant Trefume èro lou clerc
E que lou Crist disié la messo. |
COUPLET N°1 :
Elle descendait en baissant les yeux
Des escaliers de Saint-Trophime ;
C'était à l'entrée de la nuit,
Des vêpres éteignaient les lumières.
Les saints de pierre du portail
Comme elle passait, la suivirent
Et de l'église à sa maison
Avec les yeux
ils l'accompagnèrent.
COUPLET N°2 :
Car elle était tellement brave
Et jeune et belle, si on peut dire,
Et dans l'église personne
Ne l'avait vue parler ou rire ;
Mais quand l'orgue retentit
Et que les psaumes se chantaient,
S
Et
que les anges la portaient.
COUPLET N°3 :
Les saints de pierre, en la voyant
Sortir tout le temps la dernière
Sous le
porche reluisant
Et
Les saints de pierre amicaux
Avaient pris la jeune fille en grâce ;
Quand, la nuit, le temps est doux,
Ils parlaient d'elle dans l'espace.
COUPLET N°4 :
- Je
Disait saint Jean,
Car le monde est
Et les couvents sont
- Saint
Mais j'en ai besoin, moi, dans mon temple,
Car il faut de la lumière dans l'obscurité,
Et dans le monde, il faut des exemples.
COUPLET N°5 :
- Frères, dit saint Honorat,
À la nuit tombée, si la lune brille
Sur les flaques d'eau et les prés,
Nous descendrons de nos colonnes,
Car c'est Toussaint : en notre honneur
La sainte table sera mise...
À minuit, notre seigneur
Aux
Alyscamps à Arles, dira la messe.
COUPLET N°6 :
- Si vous me croyez, dit Saint Luc,
Nous y mènerons la vierge ;
Nous y
apporterons un manteau bleu
Avec une robe blanche.
- Et comme ont dit les quatre saints
Tel que le vent, ils s'en allèrent ;
Et de la jeune fille, en passant,
Ils prirent l'âme et l'emmenèrent.
COUPLET N°7 :
Mais le lendemain de bon matin,
La belle fille s'est levée...
Et elle parle à tous d'un festin
Où par songe elle s'est trouvée ;
Elle dit que les anges étaient en l'air,
Qu'aux Champs-Élysées table était mise,
Que Saint-Trophime était le clerc
Et que le christ disait la messe. |
COUPLET N°1 :
Elle passait, baissant les yeux,
Vers le portail de Saint Trophime,
D'une sérénité sublime,
La nuit enveloppait les cieux !
Les vieux saints de pierre bénirent
L'âme de la paisible enfant,
Et de leur regard bienveillant
Jusqu'à sa maison la suivirent.
COUPLET N°2 :
C'est qu'elle était céleste à voir,
Quand
l'orgue, sous la nef antique,
Répandait sa voix magnifique
Dans la paix divine du soir !..
Alors on eût dit que les anges,
En extase eux mêmes ravis,
Pour l'emporter au Paradis,
Entr'ouvraient leurs saintes phalanges !..
COUPLET N°3 :
Les saints de pierre,
parmi tous,
Avaient pris la fillette en grâce,
Et, la nuit, quand le temps est doux,
Ils parlaient
d'elle dans l'espace !..
Saint Jean dit : Je la voudrais voir,
dans un couvent,
Blanche nonnette,
Vierge pure, innocent miroir,
Où l'azur des cieux se reflète
!..
COUPLET N°4 :
Saint Trophime lui répondit :
J'ai besoin d'elle dans mon temple,
Ainsi qu'un
phare dans la nuit,
Dans le monde il faut un exemple.
Mes frères, dit Saint Honorat,
Quand sur la tranquille lagune,
À
minuit, brillera la lune,
Le seigneur Jésus descendra.
COUPLET N°5 :
Car la table sainte se dresse,
Où le maître vient, tous les
ans,
Célébrer, lui-même, la messe,
En notre honneur, aux Alyscamps !..
Nous y conduirons la fillette,
Dit Saint Luc, pendant qu'elle dort,
Et dans son humble maisonnette,
Nous lui ferons un rêve d'or !.
COUPLET N°6 :
Nous lui mettrons sa robe blanche,
Et le voile, et le manteau
bleu qu'elle porte.
Quand, le dimanche,
Elle vient prier au saint lieu.
Et, cela dit, ils s'envolèrent,
Aussi rapides que le vent,
Et de la fillette, en passant,
Ils prirent l'âme et l'emmenèrent...
COUPLET N°7 :
Le lendemain, de grand matin,
La jeune fille s'est levée
Elle
parle à tous d'un festin
Où, rêvant, elle s'est trouvée.
Les beaux anges
planaient dans l'air,
Rempli de leurs chants d'allégresse
Saint Trophime faisait le clerc,
Et Jésus-Christ disait la messe !.. |
* L'anounciado / L'annonce :
- Présentation de cette chanson : Chant qui se pratique encore aujourd'hui lors du pèlerinage des gardians de la Nacioun Gardiano à Lourdes, comme chant d'entrée de la messe lors du salut à la grotte.
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites en 1857 ? Publiées en 1887. Il s'agit d'une paraphrase du premier chapitre de Saint Luc.
NB : Pour raccourcir, on peut chanter seulement les 5 premiers couplets.
- Musique : Sur l'air de l'ancienne crèche de Marseille : "Courons aux saintes Maries" (transcrit et édité en 1892 par l'abbé VILLEVIEILLE).
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
La santo Vierge Mario
Prègo Dièu dins soun chambroun.
Vèn sus elo un rai que briho
A travès dóu fenestroun.
Póu n'i'a ges pèr l'egala ;
E pamens elo s'óublido
Coume l'ile di vala.
COUBLET N°2 :
Tant braveto e galantouno
Lou Bon Dièu, quand la veguè,
Entre tóuti li chatouno
Touto en flour la chausiguè ;
E'n matin qu'èro souleto
Mandè'n Ange d'amoundaut ;
E'stirant si dos aleto,
L'Ange volo à soun lindau.
COUBLET N°3 :
L'Angeloun clinè la fàci
E diguè : Bèn lou bon-jour,
Mario, pleno de gràci !
Emé tu i'a lou Segnour
Entre tóuti, es tu memo,
O Mario, que chausis ;
E dessus tóuti li femo
Lou Segnour te benesis.
COUBLET N°4 :
Mai Mario, la paureto,
De s'entèndre parla 'nsin,
Venguè roujo, pecaireto !
Coume un ange de rasin.
E dins elo, vergougnouso,
Cercavo à trouva lou fiéu
Di paraulo mervihouso
Qu'avié di L'Ange de Diéu.
COUBLET N°5 :
O Mario, agues pas crento,
L'Angeloun tourna ié fai,
Car en gràci Diéu t'aumento
Mai qu'en res faguè jamai.
Dins toun sen, o benurado,
Pourtaras un enfantoun ;
Au Segnour acò i'agrado...
E Jèsu sara soun noum.
COUBLET N°6 :
Sara grand toun fiéu, chatouno !
Ié diran lou Fiéu de Diéu !...
Dóu rèi Dàvi la courouno
E l'empéri saran siéu ;
Sus Jacob e sa patrio
Lusira soun front divin,
E soun reiaume, o Mario
Noun aura jamai de fin.
COUBLET N°7 :
Coume acò póu avé d'èstre ?
La viergeto alor ié dis,
Touto entiero à Diéu moun mètre,
Jamai ome iéu n'ai vist.
Vai, dis l'Ange, benurado,
L'Esprit Santen tu vendra,
E de Diéu que t'a sacrado
La vertu t'oumbrejara.
COUBLET N°8 :
E vaqui perqu'à toun drole
Ié diran lou Fiéu de Diéu !
Mai davans que iéu m'envole
Auses encaro eiçò de iéu :
Bèn qu'esterlo e vieianchouno,
Eisabèu, que sias parènt,
Aura'n drole, car, santouno,
D'impoussible Diéu n'a rèn.
COUBLET N°9 :
E m'acò, dóu rai que briho
Courounado : Fague -se,
Diguè la vierge Mario,
Co qu'à Diéu fara plasé !
Me veici la servicialo
De moun Segne. Elo diguè,
E m'acò 'stirant sis alo,
L'Angeloun despareiguè. |
COUPLET N°1 :
La sainte vierge Marie
Prie Dieu dans son
Il vient sur elle un rayon qui brille
À travers du fénestron.
E
Et pourtant elle
Comme
.
COUPLET N°2 :
Si brave et
Le bon Dieu, quand il la vit,
Entre toutes les jeunes filles
Toute en fleur la choisit ;
E
E
E
L'ange vole à son
.
COUPLET N°3 :
Le petit ange
Et dit : "Bien le bonjour,
Marie, pleine de grâce !
Avec toi, il y a le seigneur
Entre tous,
Ô Marie,
Et dessus toutes les femmes,
Le seigneur te bénit.
COUPLET N°4 :
Mais Marie, la pauvre,
D
Devint rouge, peuchère !
Comme un ange
Et en elle, honteuse,
Cherchait à trouver le fils
Des paroles merveilleuses
Qu'avait dites l'ange de Dieu.
COUPLET N°5 :
Ô Maire,
Le petit ange
Car en grâce Dieu
Mais
Dans ton sein, ô
Tu porteras un petit enfant ;
Au seigneur cela lui plaît...
Et Jésus sera son nom.
COUPLET N°6 :
Il sera grand ton fils, jeune fille !
I
Du roi David la couronne
Et l'empire
Sur Jacob et sa patrie
L
Et son royaume, ô Marie,
N
.
COUPLET N°7 :
C
La petite vierge alors lui dit,
Toute entière à Dieu mon maître,
Jamais homme moi je n'ai vu.
V
L'esprit
Et de Dieu
La vertu
.
COUPLET N°8 :
Et voici pourquoi à ton garçon
I
Mais devant
E
Bien
Isabelle,
Aura un garçon, car,
D .
COUPLET N°9 :
Et
Couronnée :
Dit la vierge Marie,
Ce qu'à Dieu
Me voici la servante
De mon seigneur, elle dit,
Et
Le petit ange disparut. |
* L'ase de sant Jóusè / L'âne de saint Joseph :
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites en 1852. Publiées en ?.
NB : À ce chant est rattachée la sombre trilogie de T.AUBANEL : "Lou chin de sant Jóusè", ... (Sorte de petit tournoi poétique usant des mêmes rimes et des mêmes idées)
- Musique : ?.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Tre qu'a sachu la lèi injusto
Que li-z-enfan de la
Saran escoutelo...
COUBLET N°2 :
.
COUBLET N°3 :
.
COUBLET N°4 :
.
COUBLET N°5 :
. |
COUPLET N°1 :
Dès qu'il a su la loi injuste
Que les enfants de la
S
.
COUPLET N°2 :
.
COUPLET N°3 :
.
COUPLET N°4 :
.
COUPLET N°5 :
. |
* Li coumandamen de Diéu / Les commandements de Dieu :
- Paroles de F.MISTRAL : Publiées en 1887.
- Musique : .
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Un sulet Diéu adouraras
E de tout toun cor amaras.
COUBLET N°2 :
Toun Diéu en can noun juraras,
Encaro mens renegaras.
REFRIN :
Acò's la lèi de Diéu, acò's lou reglamen :
Fau que nous counfourmen
A-n-aquéu sant coumandamen.
COUBLET N°3 :
Lou sant Dimenche óusservaras ;
Li jour óubrant, travaiaras.
COUBLET N°4 :
Ti paire e maire ounouras,
E coume acò long-tèms viéuras !
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
Jamai degun noun tuaras,
De ges de moso, en ges de cas.
COUBLET N°6 :
Lussurious tu noun saras
E de toun cors t'avisaras.
AU REFRIN
COUBLET N°7 :
Lou bèn d'autru noun raubaras,
Ni gardaras, ni gastaras.
COUBLET N°8 :
Faus testimòni noun faras
Contro degun, ni mentiras.
AU REFRIN
COUBLET N°9 :
Jamai noun coubesejaras
Que la mouié qu'espousaras.
COUBLET N°10 :
De toun prouchan n'envejaras
Ni l'oustalado, ni lou jas.
AU REFRIN |
COUPLET N°1 :
Un seul Dieu tu adoreras
Et de tout ton coeur tu aimeras.
COUPLET N°2 :
Ton Dieu
Encore
.
REFRAIN :
Cela est la loi de Dieu, cela est le règlement :
Il faut que nous
À ce saint commandement.
COUPLET N°3 :
Le saint dimanche tu observeras ;
Les jours
.
COUPLET N°4 :
Tes pères et mères tu honoreras,
Et comme cela longtemps tu vivras !
AU REFRAIN
COUPLET N°5 :
Jamais personne tu ne tueras,
D
.
COUPLET N°6 :
L
Et de ton corps tu
.
AU REFRAIN
COUPLET N°7 :
Le bien
Ni
tu ne garderas, ni tu ne goûteras.
COUPLET N°8 :
F
Contre personne, ni.
AU REFRAIN
COUPLET N°9 :
Jamais
Que la femme
.
COUPLET N°10 :
De ton prochain
Ni
.
AU REFRAIN |
* Li coumandamen de la glèiso / Les commandements de l'église :
- Paroles de F.MISTRAL : Publiées en 1887.
- Musique : Sur l'air du "N° XXXVII" (c'est-à-dire le même air que "Li coumandamen de Diéu").
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Li Fèsto santificaras,
Quand coumandado li saupras.
COUBLET N°2 :
Li Dimenche, messo ausiras
E li Fèsto noun mancaras.
REFRIN :
Crestian, acò's la lèi, acò's lou reglamen :
Fau que nous counfourmen
A-n-aquéu sant coumandamen.
COUBLET N°3 :
Ti pecat, li counfessaras
Un cop de l'an, se mies noun fas.
COUBLET N°4 :
Au mens à Pasco, lou front bas,
Toun Creatour tu reçaupras.
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
Tempouro e vueio, junaras
E la Caremo noun roumpras.
COUBLET N°6 :
Divèndre, car noun tastaras,
Nimai dissate, manjaras.
AU REFRIN |
COUPLET N°1 :
Les fêtes tu
Quand
.
COUPLET N°2 :
Les dimanches,
Et les fêtes tu ne manqueras pas.
REFRAIN :
Chrétiens, cela est la loi, cela est le règlement :
Il faut que nous
À ce saint commandement.
COUPLET N°3 :
Tes péchés, tu les confesseras
Une fois par an, si
.
AU REFRAIN
COUPLET N°4 :
Au moins à Pâques, le
Ton créateur
.
AU REFRAIN
COUPLET N°5 :
T
Et la carême tu ne
.
COUPLET N°6 :
Vendredi
Ni même samedi, tu ne mangeras.
AU REFRAIN |
* Lou jujamen darrié / Le jugement dernier :
- Présentation : Cantique, dédicacé à Xavier de FOURVIÈRES.
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites en 1887. Publiées dans l'Armana prouvençau de 1888 puis en 1889 dans "Lis Isclo d'Or" puis à nouveau dans l'Armana prouvençau de 1915 (suite à la déclaration de la première guerre mondiale et la mort de F.MISTRAL).
NB : Pour chanter la version courte, ne faire que les couplets 1, 3, 8, 9 et 10.
- Musique : Composée par le chanoine Joseph-Philippe FAURY (01/03/1831 à Aubignan - 14/01/1917 à Avignon). Éditée en 1887 (Ed. Aubanel), puis publiées dans l'Armana prouvençau de 1915.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
La troumpo sono pèr li coumbo,
Plovon lis estello dóu cèu,
E quatecant tóuti li toumbo
An revessa si curbecèu.
REFRIN :
Sian à la fin dóu mounde,
E tout ço qu'avèn fa
Dins lou grand drai fau que se mounde
Au vènt de Diéu que vai boufa.
COUBLET N°2 :
Tóuti li mort se destressounon
E li campano van plourant ;
Tóuti li vilo s'abousounon,
E i'a plus ges d'ouro au cadrant.
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
De la despampo atremoulido
Talo que lou rebaladis,
La raço umano agroumelido
Vers Jousafat s'agamoutis.
AU REFRIN
COUBLET N°4 :
Que t'an servi li jouïssènço
De toun ourguei, ome ufanous ?
Te vaqui nus, te vaqui sènso,
Dins toun pecat tout vergougnous.
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
Siés coume un aubre sènso ramo,
La mort alabro t'a tout pres,
E noun te rèsto plus que l'amo
Qu'à la cisampo fai trestrés.
AU REFRIN
COUBLET N°6 :
Un rouge uiau d'alin se lanço
Au fiermamen tout esbegu ;
E sant Michèu 'mé li balanço
Eilamoundaut a pareigu.
AU REFRIN
COUBLET N°7 :
Ah ! dins lou cros iéu en brenigo
Basto restèsse enseveli !
O dins lou trau d'uno fournigo
Aro pousquèsse m'avali !
AU REFRIN
COUBLET N°8 :
Sus lou vièi mounde que s'enfounso
Aguènt barra lou gros missau,
Lou Segnour Diéu alor prounounço
Lou jujamen universau :
AU REFRIN
COUBLET N°9 :
Vàutri que dins la draio estrecho
Avès toujour segui ma lèi,
Assetas-vous, dis, à ma drecho :
Sias pèr toujour mi fiéu d'elèi.
AU REFRIN
COUBLET N°10 :
Vàutri qu'avés pres la vau torto,
Iéu vous boumisse de moun sen :
Au garagai, à plen de porto,
Maudi de Diéu, anas-vous-en !
AU REFRIN |
COUPLET N°1 :
La trompe sonne par les combes,
Pleuvent les étoiles du ciel,
Et
Ont
.
REFRAIN :
Nous sommes à la fin du monde,
Et tout ce que nous avons fait
Dans le grand
Au vent de Dieu qui va souffler.
COUPLET N°2 :
Tous les morts se
Et les cloches vont
Toutes les villes
Et il n'y a plus d'heure au cadrant.
AU REFRAIN
COUPLET N°3 :
De la
Telle que le
La race humaine
Vers
.
AU REFRAIN
COUPLET N°4 :
Q
De ton orgueil, homme
Te voici nu, te voici
Dans ton péché tout honteux.
AU REFRAIN
COUPLET N°5 :
S
La mort
Et
Q
.
AU REFRAIN
COUPLET N°6 :
Un éclair rouge
Au firmament
Et saint Michel avec
Là-haut est apparu.
AU REFRAIN
COUPLET N°7 :
Ah !
B
Ou dans le trou d'une fourmi
Maintenant puisse
.
AU REFRAIN
COUPLET N°8 :
Sur le vieux monde qui s'enfonce
Ayant fermé le gros
Le seigneur Dieu alors prononce
Le jugement universel :
AU REFRAIN
COUPLET N°9 :
Vous qui dans la voie étroite
Avez toujours suivi ma loi,
Asseyez-vous, dit-il, à ma droite :
Vous êtes pour toujours mes fils
.
AU REFRAIN
COUPLET N°10 :
Vous qui avez pris la vallée tortueuse,
Moi je vous
Au
Maudit de Dieu, allez-vous-en !
AU REFRAIN |
* Lou Pater / Le Notre Père :
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites à Maillane en 1864. Publiées dans l'Armana prouvènçau de 1866. Puis en 1876 dans "Lis
Isclo d'Or". Puis d'autres versions...
Remarque : Il existe quatre versions du texte du "Pater Noster" faites par Frédéric MISTRAL :
- Une première version apparaît dans l'Armana prouvençau de 1866 sous son pseudonyme "Lou Felibre de Bello-Visto".
- Une traduction en provençal du Pater Noster faite par F.MISTRAL (en 1868 ou 1897 ?) se trouve gravée à Jérusalem sur le Mont des Oliviers dans le Cloître du Carmel et dans l'église du Pater Noster, à la demande de la Princesse de la Tour d'Auvergne.
- La version chantée la plus célèbre en Provence, ci-dessous.
- Une version sous forme de prière dans "Lou Pouèmo dóu Rose" en 1909 (qui est également chantée, sur une musique du chanoine Charles JURAND (1901-1973), curé de Pont-Saint-Esprit).
- Musique : Composée par le R.P. Micoulau ? (Révérend père Nicolas) (selon X. de FOURVIÈRE)
NB : Se chante dans les messes ou les bénédictions, soit à l'unisson, soit harmonisé pour choeur à 4 voix
(par Patrick de BELLEVILLE, Monique SARRADE, P.BENSON, Thibaut PLANTEVIN, Ensemble paroissial de Beaucaire, ...)
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET 1 :
Que toun noum se santifique,
Paire que siés dins lou cèu ;
Que toun règne pacefique
Sus la Terro vèngue lèu.
COUBLET 2 :
Que ta voulounta se fague
Eiçavau coum' eilamount ;
Que ta gràci vuei nous trague
Lou pan que nous fai besoun.
COUBLET 3 :
Coume perdounan, perdouno
Tóuti nòsti mancamen ;
E, pauras, quand nous pounchouno,
Gardo-nous dóu mau ! Amen. |
COUPLET 1 :
Que ton nom soit sanctifié,
Père, toi qui es dans le ciel ;
Que ton règne pacifique
Sur la Terre vienne vite.
COUPLET 2 :
Que ta volonté soit faite
Ici-bas comme là-haut ;
Que ta Grâce aujourd'hui nous apporte
Le pain dont nous avons besoin.
COUPLET 3 :
Comme nous pardonnons, il pardonne
Tous nos manquements ;
Et, pauvres de nous, quand il nous pique,
Garde-nous du mal ! Amen. |
* (Lou) Magnificat :
- Paroles de F.MISTRAL : Chant religieux à la gloire du seigneur.
NB : On ne chante souvent que 4 couplets (n°1, 2, 3 et 9).
- Musique : Composée par Joseph HAYDN (31/03/1732-31/05/1809). Lent. Rythme à trois temps.
NB : Ne pas confondre avec le Magnificat de Joseph ROUMANILLE écrit vers 1888, en l'honneur du pape Léon XIII ; ni avec la version languedocienne du chanoine ALBOUY.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
Autre version de Joseph ROUMANILLE : |
Autre version du chanoine ALBOUY : |
COUBLET N°1 :
Moun amo canto e glourifico
Li grand miracle dóu Segnour,
Moun esperit qu’éu santifico
A trefouli (Bis) dins soun amour.
COUBLET N°2 :
De sa servanto vergougnouso
A regarda la basso man :
Vaqui perqué « la Benurouso »
Tóuti li pople (Bis) me diran.
COUBLET N°3 :
A fa pèr iéu de gràndi causo
Lou pouderous qu’es eilamount
Vaqui perqué ma voues lou lauso
Sant e mai Sant (Bis) fugue soun noum.
COUBLET N°4 :
Tant que li raço noun s'estegnon,
E quand durèsson enca mai,
Baio en aquéli que lou cregnon
Misericòrdi (Bis) longo-mai.
COUBLET N°5 :
Vèngue pièi l'ouro mounte duerbe
Soun bras terrible, e tout d'abord
Escarrabouio li superbe
E la cresènço (Bis) de soun cor.
COUBLET N°6 :
A debaussa de la cadiero
Li pouderous tant arrougant ;
E sus l'auturo la proumiero
A mes en plaço (Bis) li pacan !
COUBLET N°7 :
Lis afama que barbelavon,
I'a coumoula si plen granié,
E li richas que se gounflavon,
Lis a bandi (Bis) sèns un denié !
COUBLET N°8 :
Lou paure pople d'Israële,
Coume soun fiéu l'a recata ;
Ansin toustèms éu se rapelle
Que nous fisan (Bis) de sa pieta !
COUBLET N°9 :
Car a proumès à nòsti paire
À-n-Abraham à si felen
Que se fara noste sauvaire
E dins li siècle (Bis) eternamen. |
COUPLET N°1 :
Mon âme chante et glorifie
Les grands miracles du seigneur,
Mon esprit qui lui sanctifie,
A tressailli (Bis) dans son amour.
COUPLET N°2 :
De sa servante honteuse
Il a regardé la « basse main »
Voici pourquoi la « bien heureuse »
Tous les peuples (Bis) me diront.
COUPLET N°3 :
Il a fait pour moi de grandes choses
Le puissant qui est là-haut
Voilà pourquoi ma voix le loue
Saint et plus que saint (Bis) fût son nom.
COUPLET N°4 :
Tant que les
Et quand
Donne à ceux qui le craignent
Miséricorde
(Bis) long .
COUPLET N°5 :
Puis vienne l'heure où ouvre
Son bras terrible, et tout d'abord
E
Et la croyance (Bis) de son coeur.
COUPLET N°6 :
Il a
Les pauvres
Et sur la hauteur
A mis en place
(Bis) les .
COUPLET N°7 :
Les affamés qui
I
Et les riches qui se
L
(Bis) sans un denier.
COUPLET N°8 :
Le pauvre peuple d'Israël,
Comme son fils l'a
Ainsi
Q
(Bis) de sa .
COUPLET N°9 :
Car il a promis à nos pères,
À Abraham, à ses petits-enfants
Qu’il se fera notre sauveur
Et dans les siècles, (Bis) éternellement. |
COUBLET N°1 :
Moun amo glourifico lou Segnour ;
E moun esperit tresano en Diéu moun Sauvaire.
COUBLET N°2 :
Pèr-ço qu'a remarca l'umelita de sa servènto,
vaqui qu'à parti d'aro,
tóuti li generacioun me diran benurouso ;
COUBLET N°3 :
Car dins iéu a fa de gràndi causo,
aquéu que pòu tout,
e sant éi soun noum ;
COUBLET N°4 :
E fai misericòrdi, d'uno raço à l'autre raço,
à-n-aquéli que lou cregnon.
COUBLET N°5 :
A fa vèire la forço de soun bras,
a dispersa lis arrougant,
e aneienta li pensado de soun cor ;
COUBLET N°6 :
A enversa li pouderous de soun sèti,
e enaussa lis umble ;
COUBLET N°7 :
A endrudi lis afama,
e a leissa li riche s'enana li man vuejo ;
COUBLET N°8 :
A soustengu Israèl soun servitour,
en se remembrant si misericòrdi ;
COUBLET N°9 :
Coume l'avié proumés à nòsti Paire,
à-n-Abraham e à sa raço dins li siecle.
|
COUBLET N°1 :
Moun âmo glourifico lé Segnour,
E moun esprit es rabit de joyo èn Diou moun Salbatou.
COUBLET N°2 :
Parçoqué a jétat soun èls sur la misèro dé sa sérbénto :
tabés, a parti d'aro,
toutis les poplés cantaran moun bounhur.
COUBLET N°3 :
En ma fabou a oupérat des grandos merbeillos,
Aquel qué a touto pouissénço, ,
e doun lé noum és sant.
COUBLET N°4 :
A esplandit sa miséricordo d'atché en atché
sur soun serbitous fidéls.
COUBLET N°5 :
A fa ït esclata la forço dé soun bras,
a embrinat lés qu'abion lé cor uflat d'ourgul.
COUBLET N°6 :
A precipitat à terro lé qu'èron sul trône
e lés hümblés, lés a élébadis.
COUBLET N°7 :
A rassasiat lés qué manquabon de tout ;
é lés ritchés lés a leissandis sans rés.
COUBLET N°8 :
A soustengu Israèl soun servitour,
en se remembrant si misericòrdi ;
COUBLET N°9 :
Coume n'abio faït la proumesso à nostrés anciens,
à Abraham e à sa raço pèr toutés lés siècles.
|
* (Lou) Miserere / Miserere mei, Deus :
- Présentation : L'origine des paroles de ce chant sacré est originale : "En 1845, Joseph ROUMANILLE est maître d’études (à la fois professeur et surveillant) au pensionnat Dupuy, en Avignon. Un dimanche où il est de service, il accompagne les internes aux vêpres à l’église des Carmes. Pendant la cérémonie, il surprend un élève qui griffonne en cachette… ROUMANILLE s’avance et confisque le morceau de papier, s’attendant à y trouver quelque billet doux... Mais qu’elle n’est pas sa surprise lorsqu’il découvre qu’il s’agit en réalité de la traduction en vers provençaux du psaume de la pénitence ! « J’en fus si ému, dira-t-il plus tard, que j’en pleurais de joie ! » À la sortie, il s’approche du jeune interne, lui rend son papier et, loin de le punir, le félicite : « Alors, lui dit-il, vous écrivez en provençal ?! » puis il lui demande son nom. Cet adolescent s’appelle Frédéric MISTRAL ! C’est la première rencontre entre les deux hommes, rencontre qui aura de grandes conséquences pour l’avenir de la langue provençale…" (Source : Ensemble paroissial de Beaucaire et Les amis de Jean AICAR)
- Paroles de F.MISTRAL : Vers 1845 ? Traduction du livre des psaumes. Publiées dans l'Armana prouvençau de 1857 puis en 1876 dans "Lis
Isclo d'Or".
NB : Sur les 20 strophes du texte d'origine, seulement 8 sont utilisées en couplet pour le chant, et généralement seulement 4 sont chantées. Par contre, il a été rajouté un refrain.
- Musique : Composée vers 1879 par le chanoine Joseph-Philippe FAURY (01/03/1831 à Aubignan - 14/01/1917 à Avignon). Éditées en 1887 (Ed. Aubanel). Puis publiées en 1958 dans "Chants de la Provence mystique".
(NB : Attention, ces paroles sont souvent aussi chantées sur l'air du Pater qui est différent mais qui fonctionne également sur des heptasyllabes en alternance de rimes féminines et masculines)
- Harmonisation pour choeur à 4 voix : Monique SARRADE, Thibaut PLANTEVIN, Marie-Ange et Béatrice de "Terra Maïre"
Version originelle de Frédéric
MISTRAL : |
Version provençale, en graphie mistralienne : |
Traduction en français
: |
Version en graphie classique : |
COUBLET 1 :
O moun Diéu , aguès , pecaire !
Misericòrdi pèr iéu ,
Car sias bon e perdounaire
Mai que mai, o Segnour Diéu !
COUBLET 2 :
De tan d’amo repentido
Vous qu’avès agu pieta,
De moun cor e de ma vido
Escafas l’enequita.
COUBLET 3 :
De mi fauto, que me greson...
COUBLET 4 :
Que, mi fauto, li counèisse...
COUBLET 5 :
Ai peca contro moun Segne...
COUBLET 6 :
Dins l’enequita , pecaire!
Iéu fuguère counçaupu,
E dou pecat de ma maire,
Lou sabès, iéu siéu nascu.
COUBLET 7 :
Vous qu'amas...
COUBLET 8 :
D'isop espouscas ma caro,
Vendrai pur ; lavas-me lèu ,
E vendrai pu blanc encaro
Que la tafo de la nèu.
COUBLET 9 :
D'uno paraulo galoio...
COUBLET 10 :
Viras vosto santo fàci...
COUBLET 11 :
Menas-me dins vosto draio ,
Creas en iéu un cor net!
E metès dins ma fruchaio
Un esprit nòuvèu e dre.
COUBLET 12 :
Noun fagués de vosto fàci...
COUBLET 13 :
Rendès-me la douço joio
Que restauro li malaut ,
E reviscoulas ma voio
Emé l’Esperit d’en aut !
COUBLET 14 :
E se'n cop m'escarabihe...
COUBLET 15 :
Liberas-me de mi crime...
COUBLET 16 :
Segnour , destacas ma lengo ,
E dins moun trefoulimen ,
Cantarai vòsti lausengo
Emé vòsti jujamen.
COUBLET 17 :
Se voulias de sacrefice...
COUBLET 18 :
Mai l'ouferto que Diéu amo...
COUBLET 19 :
A Sioun, Diéu salutàri ,
Douno ta benedicioun !
Rebatisse nòsti bàrri
Sus la colo de Sioun ;
COUBLET 20 :
E presènt e sacrefice
Te faran alor plesi,
E l'autar e lou calice
S'empliran de gramaci. |
COUBLET 1 :
O moun Diéu aguès pecaire !
Misericòrdi pèr iéu,
Car sias bon e perdounaire,
Mai que mai O Segne Diéu. (Bis)
REFRIN :
Perdounas vòstis enfant,
Que noun sabon ço que fan,
Perdounas vòstis enfant,
Que noun sabon ço que fan.
COUBLET 2 :
De tant d’amo repentido
Vous qu’avès agu pieta
De moun cor e de ma vido
Escafas l’iniqueta. (Bis)
COUBLET (Supplémentaire) :
Dins l’iniqueta, pecaire !
Iéu fuguère councéupu,
E dóu pecat de ma maire
Sabès proun que siéu nascu ! (Bis)
COUBLET (Supplémentaire) :
Que l’isop bagne ma caro,
Sarai pur ; lavas-me lèu,
E vendrai pu blanc encaro
Que la tafo de la nèu. (Bis)
COUBLET (Supplémentaire) :
Menas-me dins vosto draio,
Tiras-me dóu cativié !
E metès dins ma frechaio
Un cor nòu e drechurié. (Bis)
COUBLET (Supplémentaire) :
Segnour, destacas ma lengo
E, dins moun trefoulimen,
Cantarai vòsti lausengo
Emé vòsti jujamen. (Bis)
COUBLET 3 :
Rendes-me la douço joio
Que restauro li malaut
E reviscoulas ma voio
Emé l’esperit d’en aut. (Bis)
COUBLET 4 :
À Sioun, Diéu salutàri
Douno ta benedicioun !
Rebatisse nòsti bàrri
Sus la colo de Sioun. (Bis) |
COUPLET 1 :
Ô mon Dieu ayez pitié !
Miséricorde pour moi,
Car vous êtes bon et vous pardonnez,
Plus que plus Ô Seigneur Dieu. (Bis)
REFRAIN :
Pardonnez vos enfants,
Qui ne savent pas ce qu’ils font,
Pardonnez vos enfants,
Qui ne savent pas ce qu’ils font.
COUPLET 2 :
De tant d’âmes repenties
Vous qui avez eu pitié
De mon cœur et de ma vie
Vous avez effacé l’iniquité. (Bis)
COUPLET (Supplémentaire) :
Dans l'iniquité, peuchère !
Moi je fus conçu,
Et du péché de ma mère,
Vous savez assez que je suis né ! (Bis)
COUPLET (Supplémentaire) :
Que l'hysope baigne mon visage,
Je serai pur ; lavez-moi vite,
Et je deviendrai plus blanc encore
Que la
couverture de la neige. (Bis)
COUPLET (Supplémentaire) :
Menez-moi dans votre voie,
Tirez-moi du mauvais pas !
Et mettez dans ma poitrine
Un
coeur neuf et honnête. (Bis)
COUPLET (Supplémentaire) :
Seigneur, détachez ma langue
Et, dans mon tressaillement,
Je chanterai vos louanges
Avec vos jugements. (Bis)
COUPLET 3 :
Rendez-moi la douce joie
Qui guérit tous les malades
Et restaurez mon chemin
Avec l’esprit d’en haut. (Bis)
COUPLET 4 :
À Sion, Dieu salutaire
Donne ta bénédiction !
Rebâtis nos remparts
Sur la colline de Sion. (Bis) |
COBLET 1 :
O mon Dieu, aguetz, pecaire,
Misericordi per ieu
Car siatz bon e perdonaire
Mai que mai, o Senher Dieu. (Bis)
REFRIN :
Perdonatz vostreis enfants
Que non sabon ço que fan,
Perdonatz vostreis enfants
Que non sabon ço que fan.
COBLET 2 :
De tan d’armas repentidas
Vous qu’avetz agut pietat
De mon cor e de ma vida
Escafatz l’iniquietat. (Bis)
COBLET (Supplémentaire) :
Dins l’iniquietat, pecaire,
Ieu fugueri conceuput
E dau pecat de ma maire
Sabetz pron que sieu nascut ! (Bis)
COBLET (Supplémentaire) :
Que l’isop banhe ma cara
Sarai pür lavatz mi leu
E vendrai püs blan encara
Que la tafa de la neu. (Bis)
COBLET (Supplémentaire) :
Menatz mi dins vostra dralho
Tiratz mi dau caitivier !
E metetz dins ma fretchalha
Un cor nou e dretchurier. (Bis)
COBLET (Supplémentaire) :
Senhor destacatz ma lenga
E dins mon trefoliment
Cantarai vostrei lausengas
Ambe vostrei jutjaments. (Bis)
COBLET 3 :
. (Bis)
COBLET 4 :
. (Bis) |
Discographie / Enregistrements :
- CD "Cometa que Brilha" par Nova Troba et Gilles ANIORTE PAZ (Ed. LEPM, 2019)
- Live "Le chant des pierres" par le duo Terra Maïre (Ed. Compagnie Timshel, 2012)
- DVD "Animart" par l'Ensemble Vocal Comtadin (Ed. 2006)
- CD "Polyphonies marseillaises" par Gacha Empega (Ed. L'empreinte digitale, 1998)
* Lou prègo-Diéu / Le prie-Dieu :
- Présentation de cette chanson : Il existe deux versions.
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites en 1856 puis complétées en 1874. Publiées en 1876 dans "Lis Isclo d'Or".
Forme poétique : aabccb 8 8 8~ 4 4 2~
- Musique : Composée par Gilles BOREL. (Cf. Manuscrit du Musée Mistral)
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
Version 1856
COUBLET N°1 :
Èro un tantost d'aquest estiéu
Que ni vihave ni dourmiéu ;
Fasiéu miejour, tau que me plaise,
Lou cabassòu
Toucant lou sòu,
A l'aise.
COUBLET N°2 :
E verdau dins lis estoubloun,
Contro uno espigo d'òrdi blound
Qu'èro granado à listo doublo,
Veguère iéu
Un prègo-diéu
D'estoublo.
COUBLET N°3 :
— Bèu prègo-diéu, venguère adounc,
Ai ausi dire qu'en guierdoun
De ço que prègues sènso pauso,
Diéu t'a douna
De devina
Li causo.
COUBLET N°4 :
Digo-me 'n pau, moun bon ami,
S'aquelo qu'ame a bèn dourmi,
Digo que pènso en aquesto ouro
Emai que dis ;
Digo se ris
O plouro.
COUBLET N°5 :
Lou prègo-diéu qu'èro à geinoun
Trefouliguè sus lou canoun
De la pendènto espigouleto,
E despleguè
E bouloguè
L'aleto.
COUBLET N°6 :
E soun parla mai dindoulet
Que lou brut fin dóu ventoulet
Fringouiejant dins lis aubriho,
Plan e secrèt,
Me penetrè
L'auriho.
COUBLET N°7 :
— Vese uno chato, me fasié,
Souto lou fres d'un cereisié :
Li branco, en verguejant, la tocon :
I branquihoun
Lis agroufioun
A flocon.
COUBLET N°8 :
Lis agroufioun soun bèn madur,
E muscadèu e rouge e dur,
E dintre li fueio lisqueto
Dounon la fam,
Pènjon e fan
Ligueto.
COUBLET N°9 :
Mai de si fru courous, durau
E rouginèu coume un courau
En van l'agroufiounié presènto
La fino flour
E la coulour
Plasènto.
COUBLET N°10 :
Elo souspiro, en assujant
Se pòu li cueie en sautejant ;
— Venguèsse lèu moun calignaire !
Dins moun faudau
M'anarié d'aut
Li traire !
COUBLET N°11 :
Lou prègo-diéu qu'èro à geinoun
Trefouliguè sus lou canoun
De la pendènto espigouleto,
E despleguè
E bouloguè
L'aleto.
COUBLET N°12 :
E soun parla mai dindoulet
Que lou brut fin dóu ventoulet
Fringouiejant dins lis aubriho,
Plan e secrèt,
Me penetrè
L'auriho.
COUBLET N°13 :
— Vese uno chato, me fasié,
Souto lou fres d'un cereisié :
Li branco, en verguejant, la tocon :
I branquihoun
Lis agroufioun
A flocon.
COUBLET N°14 :
Lis agroufioun soun bèn madur,
E muscadèu e rouge e dur,
E dintre li fueio lisqueto
Dounon la fam,
Pènjon e fan
Ligueto.
COUBLET N°15 :
Mai de si fru courous, durau
E rouginèu coume un courau,
En van l'agroufiounié presènto
La fino flour
E la coulour
Plasènto.
COUBLET N°16 :
Elo souspiro, en assujant
Se pòu li cueie en sautejant ;
— Venguèsse lèu moun calignaire !
Dins moun faudau
M'anrié d'aut
Li traire !
COUBLET N°17 :
E iéu diguère i meissounié :
— O meissounnire, aqui darnié
Leissas un roudelet qu'espigue,
Ounte, l'estiéu
Lou prègo-diéu
S'abrigue. |
Version 1874
COUBLET N°1 :
Aquesto autouno, en m'enanant
Dins un camin founs e clinant,
M'ère esmarra pèr lou campèstre
Tenènt à ment
Mi pensamen
Terrèstre.
COUBLET N°2 :
E, mai, dintre lis estoubloun,
Embrassant un espigouloun
E plega dins soun alo doublo,
Veguère iéu
Lou prègo-diéu
D'estoublo.
COUBLET N°3 :
— Bèu prègo-diéu, venguère adounc
Ai ausi dire qu'en guierdoun
De ço que prègues sènso pauso,
Diéu t'a douna
De devina
Li causo.
COUBLET N°4 :
E que, se quauque enfant, perdu
Au mitan di meissoun, à tu
Demando soun camin, bestiolo,
Entre li blad
I'ensignes la
Draiolo.
COUBLET N°5 :
Dins li plasé, dins lis afan
D'aqueste mounde, paure enfant,
Vese tambèn que m'estravie
Car en creissènt
L'ome se sènt
Impie.
COUBLET N°6 :
Dins la seisseto e dins lou juei,
E dins la crento e dins l'ourguei,
E dins lis esperanço verdo,
Paure de iéu !
Vese peréu
Ma perdo.
COUBLET N°7 :
Ame l'espàci, e siéu enclaus ;
Dins lis espino vau descaus ;
L'amour es diéu, e l'amour pèco,
Touto afecioun,
Après l'acioun,
Es nèco.
COUBLET N°8 :
Ço que fasèn es escafa ;
Lou brutalige es satisfa,
E l'ideau noun pòu s'ajougne ;
Fau naisse en plour,
E dins li flour
Se pougne.
COUBLET N°9 :
Lou mau es orre, e me sourris ;
La car es bello, e se pourris ;
L'oundo es amaro, e vole béure ;
Alangouri,
Vole mouri
E viéure.
COUBLET N°10 :
Siéu descamba, siéu deglesi :
O prègo-diéu, fai-me lusi
Uno esperenço un pau veraio
De quicoumet :
Ensigno-me
La draio.
COUBLET N°11 :
E tout-d'un-tèms veguère iéu
Que, vers lou Cèu, dóu prègo-diéu
Lou maigre bras se desplegavo.
Misterious,
Mut, serious,
Pregavo. |
Version 1858
COUPLET N°1 :
C'était un après-midi de cet été
Q
.
COUPLET N°2 :
.
COUPLET N°3 :
.
COUPLET N°4 :
.
COUPLET N°5 :
.
COUPLET N°6 :
.
COUPLET N°7 :
.
COUPLET N°8 :
.
COUPLET N°9 :
.
COUPLET N°10 :
.
COUPLET N°11 :
.
COUPLET N°12 :
.
COUPLET N°13 :
.
COUPLET N°14 :
.
COUPLET N°15 :
. |
Version 1874
COUPLET N°1 :
Cet automne, en m'en allant
Dans un chemin
.
COUPLET N°2 :
.
COUPLET N°3 :
.
COUPLET N°4 :
.
COUPLET N°5 :
.
COUPLET N°6 :
.
COUPLET N°7 :
.
COUPLET N°8 :
.
COUPLET N°9 :
.
COUPLET N°10 :
. |
Discographie / Enregistrements :
- CD "Les îles d'Or" par Tard Quand Dîne (Ed. 1997) TQD02
* O bello vierge inmaculado / Ô belle vierge immaculée :
- Paroles de F.MISTRAL : Publiées en ?.
Également intitulé : "A l'Inmaculado Councepcioun" cantico populàri.
- Musique : Composée en 1911 ? par l'abbé Joseph DAGAND (18?-1937 ?). Partition pour chant et piano. Cette musique est originale car elle alterne une mesure à 2 temps et une à 3 temps (ternaires) : 6/6 - 9/8.
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
O bello Vierge Inmaculado
Que
.
COUBLET N°2 :
.
COUBLET N°3 :
.
COUBLET N°4 :
.
COUBLET N°5 :
. |
COUPLET N°1 :
Ô belle vierge immaculée
Qui
.
COUPLET N°2 :
.
COUPLET N°3 :
.
COUPLET N°4 :
.
COUPLET N°5 :
. |
* Pèr Nosto-Damo de Lumiero / À notre-Dame de Lumière :
- Présentation : Cantique.
Titre originel : "Cantico pèr Nostro-Damo de Lumiero".
Autre titre possible : "Nosto-Damo de Lumiero".
- Paroles de F.MISTRAL : Écrites à Maillane le 08/09/1859. Publiées dans l'Armana prouvençau de 1860 puis en 1887.
- Musique : Il existe 4 musiques possibles : composée par Gilles BOREL (Cf. Manuscrit du Musée Mistral), par J.GAUDEMAR (éditée dans L'Armana prouvençau), par Th. DUBOIS (organiste de Ste Clotilde à Paris), et par GAVAUDAN (éditée dans Li cantico prouvençau de X. de FOURVIERO puis en 1958 dans "Chants de la Provence mystique").
Version originelle de Frédéric
MISTRAL : |
Version provençale, en graphie mistralienne : |
Traduction en français
: |
REFRIN : Lou pople
Nostro-Damo de Lumiero ,
Tiras-nous de la sourniero
Que rènd nòsti jour amar !
Bello estello matiniero ,
Bello estello de la mar !
COUBLET N°1 : Lou cantaire
Venès lèu, gènt de Prouvènço ,
Venès lèu, gènt de Coumtat !
Lou vieiounge e la jouvènço ,
Que se mesclon pèr canta :
AU REFRIN
COUBLET N°2 :
Tre que boufo la chavano ,
Li marin vous prègon lèu ;
E l'aurige lèu s'esvano ,
E dardaio lou soulèu.
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
L'aflicoun e la soufrènco
Vous imploron d'à geinoun !
E lou Rose e la Durènço
Benesisson voste noum.
AU REFRIN
COUBLET N°4 :
Tout s'abeno , tout degruno ;
N'an qu'un tèms li flour de Mai,
E vous , Santo Vierge bruno ,
Sias poulido toujour mai.
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
Vosto glèiso es touto pleno
Di miracle qu'avès fa ,
E lou paure que ie gleno ,
I'es lèu riche de benfa.
AU REFRIN
COUBLET N°6 :
Pourten-la sus lis espalo,
Car es la Maire de Diéu
E l'amigo principalo
Pèr nous faire escouta d'éu.
AU REFRIN
COUBLET N°7 :
Pourten-la sus lis espalo ,
Car es la Maire de Diéu ,
E l'amigo prencipalo
Pèr nous faire escouta d'éu.
AU REFRIN
COUBLET N°8 :
Pourten-la, pople, en triounfle ,
En candèlo, en proucessioun !
Fasen pièi em'un cor gounfle,
Uno bono counfessioun !
AU REFRIN
COUBLET N°8 :
Escouten la santo Messo ;
Coumunien coume se dèu ;
E nòsti bòni proumesso ,
Resten-ie toujour fidèu !
AU REFRIN |
REFRIN :
Nosto-Damo de Lumiero,
Tiras-nous de la sourniero
Que rènd nòsti jour amar,
Bello estello matiniero,
Bello estello de la mar !
COUBLET N°1 :
Venès lèu, gènt de Prouvènço,
Venès lèu, gènt de Coumtat !
Lou vieiounge e la jouvènço,
Que se mesclon pèr canta :
AU REFRIN
COUBLET N°2 :
Tre que boufo la chavano,
Li marin vous prègon lèu
E l'aurige lèu s'esvano,
E dardaio lou soulèu.
AU REFRIN
COUBLET N°3 :
L'aflicoun e la soufrènco
Vous implouron d'à geinoun
E lou Rose e la Durènço
Benesisson voste noum.
AU REFRIN
COUBLET N°4 :
Tout s'abeno, tout degruno ;
N'an qu'un tèms li flour de Mai,
E vous, santo vierge bruno,
Sias poulido toujour mai !
AU REFRIN
COUBLET N°5 :
Vosto glèiso es touto pleno
Di miracle qu'avès fa,
E lou paure que ié gleno
I'es lèu riche de benfa.
AU REFRIN
COUBLET N°6 :
Pourten-la sus lis espalo,
Car es la Maire de Diéu
E l'amigo principalo
Pèr nous faire escouta d'éu.
AU REFRIN
COUBLET N°7 :
Pourten-la, pople, en triounfle,
En candèlo, en proucessioun !
Fasen pièi em'un cor gounfle
Uno bono counfessioun !
AU REFRIN
COUBLET N°8 :
Escouten la santo messo,
Coumunien coume se dèu ;
E nòsti bòni proumesso
Resten-ié toujour fidèu !
AU REFRIN |
REFRAIN : Le peuple
Notre-Dame de Lumière,
Tirez-nous de la
Qui rend nos jours amers,
Belle étoile matinière,
Belle étoile de la mer !
COUPLET N°1 : Le chanteur
Venez vite, gens de Provence,
Venez vite, gens du Comtat Venaissin !
Le
Q
.
AU REFRAIN
COUPLET N°2 :
Dès que souffle
Les marins vous prient vite
Et
Et
.
AU REFRAIN
COUPLET N°3 :
L
Vous implorent à genoux
Et le Rhône et la Durance
Bénissent votre nom.
AU REFRAIN
COUPLET N°4 :
Tout
N
Et vous, sainte vierge brune,
Vous êtes jolie toujours plus !
AU REFRAIN
COUPLET N°5 :
Votre église est toute pleine
Des miracles que vous avez faits,
Et le pauvre
I
.
AU REFRAIN
COUPLET N°6 :
Portons-la sur les épaules,
Car elle est la mère de Dieu
Et l'amie principale
Pour nous faire écouter
.
AU REFRAIN
COUPLET N°7 :
Portons-la sur les épaules
Car elle est la mère de Dieu,
Et l'amie principale
Pour nous faire écouter de lui.
AU REFRAIN
COUPLET N°8 :
Portons-la, peuple, en triomphe,
En chandelle, en procession !
Faisons
Une bonne confession !
AU REFRAIN
COUPLET N°8 :
Écoutons la sainte messe,
Communions comme il se doit ;
Et nos bonnes promesses
Restons-y toujours fidèles !
AU REFRAIN |
VI) CHANTS de "Mirèio", "Nerto" et "Calendau" mis en musique :
* Lou baile Sufrèn / Le bailli SUFFREN :
- Présentation : Chanson de marins. Pierre André de SUFFREN, dit le bailli de Suffren, ou Suffren de Saint-Tropez (1729-1788), bon Provençal, s'est illustré dans tant de combats sur toutes les mers du globe, que la chanson en est finalement le condensé. (cf. Araman di Felibre de 1990)
- Paroles de F.MISTRAL : Publiées dans Mirèio en 1859 (chant premier).
(>>> Analyse de texte de l'Académie des Sciences et des Lettres)
- Musique : Composée par L.PELABON.
Puis d'autres compositeurs ont également mis en musique ce texte : Pierre MAILLARD-VERGER à l'occasion du centenaire de Mirèio en 1959 (Ed. Armana prouvençau de 1960), ...
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne) |
Traduction en français
: |
COUBLET N°1 :
Lou baile Sufrèn que sus la mar coumando
Au port de Touloun a douna signau...
Partèn de Touloun cinq cènt Prouvençau.
D’ensaca l’Anglés l’envejo èro grando :
Voulèn plus tourna dins nòstis oustau
Que noun de l’Anglés veguèn la desbrando...
COUBLET N°2 :
Mai lou proumié mes que navegavian,
N’avèn vist degun, que, dins lis enteno,
Li vòu de gabian voulant pèr centeno...
Mai lou segound mes que navegavian,
Uno brefounié nous baiè proun peno !
E la niue lou jour dur agoutavian.
COUBLET N°3 :
Mai lou tresen mes, nous prenguè l’enràbi
Nous bouiè lou sang de degun trouba
Que noste canoun pousquèsse escouba.
Mai alor Sufrèn : “Pichoun, à la gàbi !”
Nous fai ; e subran lou gabié courba
Espincho eilalin vers la costo aràbi.
COUBLET N°4 :
“O tron-de-bon goi ! Cridè lou gabié,
Tres gros bastimen tout dré nous arribo !”
“Alerto, pitchoun ! Li canoun en ribo !
Cridè quatecant lou grand marinié,
Que taston d’abord li figo d’Antibo !
N’i’en pourgiren, pièi, d’un autre panié”.
COUBLET N°5 :
N’avié panca di, se vèi qu’uno flamo :
Quaranto boulet van coume d’uiau
Trauca de l’Anglès li veissèu reiau.
Un di bastimen, ie restè que l’amo !
Long-tèms s’entènd plus que li canoun rau,
Lou bos que cracino et la mar que bramo.
COUBLET N°6 :
Di nemi pamens un pas tout-au-mai
Nous tèn separa : que bonur ! Que chale !
Lou Baile Sufrèn, entrepide e pale,
E que sus lou pont brandavo jamai :
“Pichot ! Crido enfin, que voste fiò cale !
E vougnen-lèi dur ’mé d’òli de-z-Ai !”.
COUBLET N°7 :
N’avié panca di, mai tout l’equipage
Lampo is alabardo, i visplo, i destrau,
E, grapin en man, l’ardit Prouvençau,
D’un soulet alen, crido : “À l’arrambage !”
Sus lou bord anglés sautan dins qu’un saut,
E coumènço alor lou grand mourtalage !
COUBLET N°8 :
Oh ! Quénti bacèu ! Oh ! Que chapladis !
Que crèbis que fan l’aubre que s’esclapo,
Souto li marin lou pont que s’aclapo !
Mai que d’un Anglés cabusso et peris ;
Mai d’un Prouvençau a l’Anglès s’arrapo,
L’estrèn dins si arpo et s’aproufoundis”.
COUBLET N°9 :
"Sèmblo, parai ? Qu'es pas de crèire !
Aqui se coupè lou bon .
COUBLET N°10 :
- Hoi ! Sias esta d'aquéu grand chaple ?
Mai
.
COUBLET N°11 :
Li pèd dins lou sang, durè ‘quelo guerro
Desempièi dos ouro enjusqu’à la niue.
Verai, quand la poudro embourniè pu l’iue,
Mancavo cènt ome à nosto galero,
Mai tres batimen passeron pèr iue,
Tres bèu bastimen dóu rèi d’Anglo-terro !
COUBLET N°12 :
Pièi, quand s’envenian au païs tant dous,
Emé cent boulet dins nòsti murado
Emé vergo en tros, velo espeiandrado,
Tout en galejant lou Baile, amistous :
“Boutas, nous diguè, boutas, cambarado !
Au rèi de Paris parlarai de vous”.
COUBLET N°13 :
"O noste amirau, ta paraulo es franco,
I'avèn respoundu, lou rèi t'ausira...
Mai, pàuri marin, dequé nous fara ?
Avèn tout quita, l'oustau, la calanco,
Pèr courre à sa guerro e pèr l'apara,
E veses pamens que lou pan nous manco !"
COUBLET N°14 :
Mai se vas amount, ensouvène-te
Quand se clinaran sus toun bèu passage
Que res t’amo autant que toun equipage
Car, ô bon Sufrèn, s’avian lou poudé,
Davans que tourna dins nòsti vilage,
Te pourtarian rei sus lou bout dóu det !”.
COUBLET N°15 :
Es un Martegau qu' à la vesprenado
A fa la cansoun, en calant si tis...
Lou Baile Sufrèn partè pèr Paris ;
E dien que li gros d'aquelo encountrado
Fuguèron jalous de sa renoumado,
E si vièi marin jamai l'an plus vist ! |
COUPLET N°1 :
Le bailli de SUFFREN qui sur mer commande
Au port de Toulon a donné le signal.
Nous partons de Toulon cinq cents Provençaux.
De battre l'Anglais l'envie était grande,
Nous ne voulons plus retourner dans nos maisons
Avant que de l'Anglais nous n'ayons vu la déroute.
COUPLET N°2 :
Mais le premier mois que nous naviguions,
Nous n'avons vu personne .
COUPLET N°3 :
Mais le troisième mois, .
COUPLET N°4 :
.
COUPLET N°5 :
.
COUPLET N°6 :
.
COUPLET N°7 :
.
COUPLET N°8 :
.
COUPLET N°9 :
.
COUPLET N°10 :
.
COUPLET N°11 :
.
COUPLET N°12 :
.
COUPLET N°13 :
Ô notre amiral, ta parole est franche,
Lui avons-nous répondu, le roi t'entendra...
Mais, pauvres marins, que nous servira-t-il ?
Nous avons tout quitté, la maison, l'anse du rivage,
Pour courir à sa guerre et pour le défendre,
Et tu vois pourtant que le pain nous manque !
COUPLET N°14 :
Mais si tu vas là-haut, souviens-toi .
COUPLET N°15 :
C'est un Martégal qui, à la vêprée,
A fait la chanson, en tendant ses tramails...
Le Bailli Suffren partit pour Paris ;
Et, dit-on, les grands de cette contrée
Furent jaloux de sa gloire,
Et ses vieux marins ne l'ont plus jamais vu ! |
Discographie / Enregistrement :
-
CD "Chante Mirèio" par Lou Corou de Berra (Ed. 2004)
* Mirèio / Mireille :
- Présentation : Outre l'opéra "Mireille" composé en 1864 par Charles GOUNOD (1818-1893), de nombreux compositeurs et chansonniers ont créé d'autres mélodies sur la poésie "Mirèio" (1859) de F.MISTRAL :
- "Mireille ne sait pas encore le doux charme de sa beauté" : mélodie par Jules MASSENET
- "Au bord du Rhône, j'ai rencontré une madone, souvenir de Mireille" par Louis GLEIZE / F.DORIA (chanté dans les cafés concerts).
- "Petite fantaisie pour piano sur l'opéra Mireille" d'A.CARPENTIER
- "Au pays de Mireille" (1899) : mélodie provençale par R.MARTINET / J.ROMAN
- "Mirèio" (1903) par Jean HOMMEY (1822-1903) (Cf. Manuscrit du Musée Mistral)
- "Mireio" (30/12/1959, Tarascon) par Pierre DUPUY ? (Cf. Manuscrit du Musée Mistral)
+ Et aussi les chansons tirées de Mirèio : "Magali" et "Lou baile Sufrèn".
+ "Li demandaire" mis en musique par Patrice CONTE et Lou Corou de Berra.
+ "Mirèio" de Jean BESSAT.
+ Traductions anglaises de Mirèio, par C.GRANT (1867), par H.CRICHTON (1868) puis par Harriet-Waters PRESTON (1872).
+ Oeuvre instrumentale : "Le tombeau de Mireille" (1959) d'Henri TOMASI (1901-1971) pour galoubet-tambourin. (Ed. A.Leduc, Paris)
* Nerto / Nerte :
- Présentation : Outre l'opéra "Nerte" composé par Ch.WIDOR, de nombreux compositeurs et chansonniers ont créé d'autres mélodies sur la poésie "Nerto" (1884) de F.MISTRAL :
- "Nerto" (12/02/1886) de Gabriel CARRIOL / Albin ARNAUD : mélodie créée par MERLY au Palais de Cristal (Ed. Carnaud, Marseille), dédiée à F.MISTRAL.
- "Nerto la Nonne" (Op.75) (09/06/1894 ?) : livret de Paul LHEUREUX (1853-1915) et musique d'Antoine SCIOLÉTICH (?-1894) (Cf. Manuscrit du Musée Mistral)
* Lou Pouèmo dóu Rose / Le poème du Rhône :
- Présentation : Quelques compositeurs ont créé des oeuvres musicales à partir de la poésie "Lou Pouèmo dóu Rose" (1909) de F.MISTRAL :
- "L'Anglore" (1902) d'A. de CARNÉ : symphonie dramatique
+ Dans la chanson "Malhana e Mount-Segur / Maillane et Monségur" de Jean-Bernard PLANTEVIN rendant hommage aux femmes de langue d'oc où Mirèio, Nerto et l'Angloro sont citées.
ANALYSE
DE "COUPO DE MISTRAL" (Oeuvre de Thibaut PLANTEVIN 2004)
Écouter le fichier midi :
Cette oeuvre a été composée par Thibaut PLANTEVIN
à l'occasion de la St Estelle qui a lieu le samedi 22 mai 2004 à
Châteauneuf-de-Gadagne pour fêter le 100ème anniversaire
du Prix Nobel de Frédéric MISTRAL et le 150ème
anniversaire de la fondation du Félibrige > C'est donc une oeuvre
basée sur toute une panoplie de symboles :
Pour Mistral : |
Pour Thibaut : |
7 |
9 |
7 |
4 |
5 |
11 |
- Nombre de lettres :
- MISTRAL ou mistrau
- Frederi
- Vincent
- Galoubé
- Felibre
- Etoile à 7 branches
- Les sept félibres fondateurs du Félibrige à Font-Ségugne
étaient : Frédéric MISTRAL, Joseph
ROUMANILLE, Théodore AUBANEL, Jean BRUNET, Paul GIERA, Anselme
MATHIEU, Alphonse TAVAN.
|
- Nombre de lettres :
- Felibrige
- Tambourin
- Prouvènço
- N
|
- Nombre de lettres :
- Thibaut
- Lou Thib
- symbole
- MISTRAL, AUBANEL, MATHIEU
- Ségugne
- Mesure en 7 4
- Nombre de mesures : 147 (14=2*7)
- Nombre de notes : do, ré, mi, fa, sol, la, si
- Interprété par 7 tambourinaires
- Né en 1977
|
- Nombre de lettres :
- Rythme swing à 4 temps
- Nombre de mesures : 147
- Hommage à BACH
- Date : 1864, 1904, 22/05/2004,
|
- Nombre de lettres :
- Nobel
- Temps
- tempo
- Coupo Santo
- GIERA, TAVAN
- Nombre de mesures : 147
- Date :
- 1904 > 5
- 1864 + 1904 + 2004 > 1+5+6 soit 7 et 5 !
- Mai <> 5
- Les 5 piliers de l'Islam
|
- 7 + 4 = 11
- Nombre de lettres :
- Felibrige=9 + 2 (mon chiffre porte bonheur)
- Font-Ségugne = 4 + 7
- 1 + 1 = 2 (mon chiffre porte-bonheur)
|
Cette pièce est composée de 4 mélodies différentes
:
-
11 4 qui sert d'introduction et de coda :
-
La mélodie principale, en 7 4, utilise seulement les 7 notes de la
gamme mineure sans sensible. Que l'on retrouve à la fin enrichie des
apports de la mélodie arabisante et qui utilise cette fois-ci les 7
notes de la gamme mineure harmonique ...
-
Jazz : en 4 4 avec un soli de 4 galoubets différents ...
-
Arabe en 4 4 sur un rythme "douik" de base
Instrument en détail : Galoubet n°1
> Recherche de difficulté technique ; Thibaut PLANTEVIN
demande au tambourinaire de jouer des notes qui n'existent pas, ce sont des
harmoniques forcées grâce à des doigtés spéciaux
: si bécarre, do et ré bémol suraigu ...
Le texte rythmé :
COUPO DE MISTRAL
E / tout lou mounde dis / de boulega / boulega
lou pèd ?
E / tout lou mounde dis / de bèn blaga / boulega lou bè
?
E / tout lou mounde dis / de boulega / boulega li det ?
E / tout lou mounde dis / de bèn jouga / ‘mé lou galoubet
?
E / tout lou mounde dis / degun pòu
nous / coupa lou caquet !
E / tout lou mounde dis / boulegadis*/ fau garda la fe !
E / tout lou mounde dis / que lou païs / dèu garda si dre
!
E / tout lou mounde dis / boulegas-vous / fau landa* tout dre !
* boulegadis : mouvement de contestation,
manifestation, émeute.
* landa : courir, décamper.
|
NB : Cette pièce s'intitule COUPO DE MISTRAL
en hommage à F.MISTRAL bien sûr mais aussi à M. FOUQUE,
célèbre santonnier d'Aix-en-Provence, qui inventa le fameux santon
de "Coup de Mistral" ...
+ PS : Ne pas confondre avec "Coup
de Mistral" composé par Daniel BIMBI (Concerto pour Flûte
et Orchestre d'Harmonie dédié à la flûtiste Sandrine
MAGGIOLINO)
.
Ni avec "Coup 2 mistral / Coude Mistral" !
[Remonter]
+ À TRIER :
F.MISTRAL écrit dans ses "Mémoires et récits" : "Mon village, Maillane, en avant des Alpilles, tient le milieu de la plaine, une large et riche plaine, qu'en mémoire peut-être du consul Caïus Marius on nomme encore Le Caieou. (...)
Quoique nos voisins nous traitent de manjo-granouio (mange-grenouilles), les Maillanais convinrent toujours que, sous la chape du soleil, il n'est pas de pays plus joli que le leur et, un jour qu'ils m'avaient demandé quelques couplets pour la chorale du village, voici les vers que je leur fis " :
Version originelle de Frédéric
MISTRAL :
(en provençal, graphie mistralienne)
Maiano es bèu, Maiano agrado,
E se fai bèu toujour que mai ;
Maiano s'óublido jamai,
Car es l'ounour de l' encountrado
E tèn soun noum dóu mes de Mai.
Fugue à Paris e fugue à Roumo,
Pàuri couscri, rèn vous fai gau ;
Trouvas Maiano sènso egau ;
I'amarias mai manja 'no poumo
Que dins Paris un perdigau.
Nosto patrìo n'a pèr bàrri
Que li grand lèio de ciprès
Que Dieu pèr elo a facho esprès ;
E quand s'enauro un vènt countràri,
Tant soulamen brando lou brès.
Tout lou dimenche se caligno ;
Pièi au travai, sènso cala,
Se l'endeman se fau gibla,
Bevèn lou vin de nòsti vigno,
Manjan lou pan de nòsti blad. |
Traduction en français
:
Maillane est beau, Maillane plaît,
Et se fait beau de plus en plus ;
Maillane ne s'oublie jamais,
Il est l'honneur de la contrée
Et tient son nom du mois de Mai.
Que vous soyez à Paris ou à Rome,
Pauvres conscrits, rien ne vous charme ;
Maillane est pour vous sans pareil ;
Et vous aimeriez mieux y manger une pomme
Que dans Paris un perdreau.
Notre patrie n'a pour remparts
Que les grandes haies de cyprès
Que Dieu fit tout exprès pour elle ;
Et quand se lève le mistral,
Il ne fait que branler le berceau.
Tout le dimanche on fait l'amour ;
Puis au travail, sans trêve,
S'il faut le lendemain se ployer,
Nous buvons le vin de nos vignes,
Nous mangeons le pain de nos blés. |
[Remonter]
Discographie consacrée aux chansons de F.MISTRAL / Discougrafìo sus li cansoun de MISTRAL :
- CD "Legendàri" par Henri MAQUET (Ed. Tapenade, 2020)
- CD "Calendau" par Henri MAQUET (Ed. 2019)
- CD "Les Chants d'amour de Mirèio" par Guy BONNET (Ed. Hc-Com, 2015)
- CD "Corou de Berra chante Mirèio" par Lou Corou de Berra (Ed. 2005)
- CD "Pantai de mèu" (2001) et "Coume de
mèu" (2002) de Stefan MANGANELLI
- CD "Lis Isclo d'Or" (1997), "Fadarié" (1998) et "Avenio Trobairis"
(2003) par le groupe Tard-Quand-Dîne, avec Céline MAGRINI
- K7 "" d'Yves REBUFAT (K7)
- Disque 33 tours "Mirèio e li cant di felibre" > CD "Lou Cant dóu Soulèu" et "Gounod
Mirèio Mistral" par Giselle MONSEGUR-VAILLANT (Ed. ADG 1980 > N°2000 4 et
2000 5, Sony, remasterisé 2003) V/30/ST 7228
- Disque 45 tours "Lou Dard canto MISTRAL / Cent Cinquantenaire de Frédéric MISTRAL" (à l'occasion du 150e anniversaire de sa naissance)
(Ed. SAPEM, 1980) SAP 223
- Disque 33 tours "Cansoun dóu païs d'O" par Lou Dard (1979)
- Film "Mireille" (1933) par Ernest SERVAÈS et René GAVEAU.
Liens / Liame :
- Biographie de Frédéric MISTRAL :
- Prouvenço presso, Ciel D'oc (1882) par A.ALBALAT, Tremplin occitan, Wikipedia, www.artlyriquefr.fr, DANTE et MISTRAL, ...
- En vidéo : Le trésor d'Occitanie sur France Culture (1972), La Provence éternelle de Frédéric MISTRAL sur Arte, Bibliothèque de Marseille, L'Action Française, Musée Mistral, Sur les pas, Catalogue des frères Lumière, ...
- Oeuvres, bibliographie :
- BDHL,
Midi,
www.conservatoire-documentaire-culturel-frederic-mistral.fr, Ciel D'oc : Bibliographie (1903) par E.LEFÈVRE, ...
- "Armana di Felibre" de 1980, "La chanson folklorique dans l'oeuvre de MISTRAL" par Pierre COLOTTE (Ed. Demans, Paris, 1955), "Affirmations sur MISTRAL" (1931) d'André CHAMSON, "Musique et Musiciens d'Avignon" dans les "Mémoires de l'Académie de Vaucluse" (Janvier 1916), ...
- Formes strophiques dans la poésie lyrique de F.MISTRAL (Ed. Revue belge de Philologie et d'Histoire, 1969)
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de l'INRIA
- Musées :
- F.MISTRAL et la musique : Chansons
de F.MISTRAL, Frédéric MISTRAL et la musique identitaire provençale, MISTRAL et l'art lyrique, Émission "Vaqui" de France 3 sur le thème de "F.MISTRAL et la musique", Conférence d'André GABRIEL :
- Mistral et l’opéra (Mireille, Nerthe, Calendal)
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MISTRAL : d'Aix-en-Provence (13), d'Alès (30), d'Avignon (84), de Bédarrides (84), de Berre-l'Etang (13), de Bois-d'Arcy (78), de Bormes-les-Mimmosas (83), de Camaret-sur-Aigues (84), de Cannes (06), de Carnoux-en-Provence (13), de Carrières-sous-Poissy (78), de Draguignan (83), d'Ensuès-la-Redonne (13), de Fosses (95), de Gardanne (13), de Jonquières (84), de La Valette-du-Var (83), de Le Crès (34), de Lézignan-Corbières (11), de Lisses (91), de Livron-sur-Drôme (26), de Lyon (69, 9e), de Maillane (13), de Mallemort (13), de Menton (06), de Montluçon (03), d'Opio (06), d'Orange (84), de Peymeinade (06), de Saint-Gilles (30), de Saint-Pierre-du-Mont (40), de Six-Fours-les-Plages (83), de Solliès-Pont (83), de Sorgues (84), de Tarbes (65), de
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- 1 Cité scolaire (Collège et Lycée) : F.MISTRAL d'Avignon (84), ...
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(94), de
Marseille (13), de Nîmes (30), de La Serena (au Chili), ...
- Monuments, sculptures : Statue au Palais Longchamps à Marseille (13), à Arles (13), à Avignon (84), à Cannes (06), à St Maximin (83), à Toulouse (31), au Musée Carnavalet à Paris (75), ...
- Santons : Arterra, Escoffier, Fouque, Le Moulin à Huile, Richard, ...
- + Produits dérivés : Rose Mistral, vin Mistral, cuvée des félibres, bateau hydrographique du Rhône, Mistral.ai, Voitures : Maserati Mistral (1963-1970), Bugati Mistral (2022-2024), restaurants, ...
- + MISTRAL et les Arlésiennes > Les Reines d'Arles (depuis 1930, élection créée à l'occasion du centenaire de la naissance de F.MISTRAL) : site officiel, liste Wiki, vidéo
- + Mistral TV (Drôme Ardèche)
- + Le groupe "MISTRAL" : Musiques de l'Europe de l'Est > www.mistral.ht.st
+ Gabriela MISTRAL (1889-1957) : poétesse chilienne (également prix Nobel de littérature, en 1945)
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Page réalisée avec l'aide de Pierre FABRE, Paulin REYNARD (Capoulié du Félibrige)
et avec l'aimable autorisation du Musée Mistral de Maillane.
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