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MUSIQUE >> Fiches pédagogiques

>> Mirèio / Mireille (1864)
de Frédéric MISTRAL (08/07/1830-25/03/1914)
et Charles-François GOUNOD (1818-1893)

Présentation de l'oeuvre et du compositeur

Historique

Personnages

Intrigue

Analyse

Liens

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Thématiques, notions et objectifs : Thème, opéra, instruments, romantisme, Provence, poète, ...

PRÉSENTATION :

L'oeuvre littéraire "Mirèio" a été écrite par Frédéric MISTRAL entre 1852 et 1859 et publiée le 02/02/1859.

L'opéra "Mireille" est un opéra en cinq actes (couramment joué en seulement 3 actes), musique de Charles GOUNOD sur un livret de Michel CARRÉ d'après le poème de Frédéric MISTRAL, créé le 19/03/1864 au Théâtre Lyrique à Paris, soit dix ans après l'année de la création du Félibrige (21/05/1854 à Font-Segugne, 84). Le livret est en français mais il sera donné en provençal en 1914 à la mort de F.MISTRAL.

Le livret de Mireille n'offre qu'un reflet partiel de l'œuvre de Frédéric MISTRAL, elle-même conçue comme un vaste poème épique. Quant à la musique de l'opéra, elle est placée sous le signe de W.A.MOZART (en effet, plus que dans son autre opéra "Faust", C.GOUNOD s'y fait l'admirateur de l'opéra "Don Giovanni" sauf dans le troisième acte où la féerie musicale laisse penser au style de F.MENDELSSOHNN ou de WEBER).

L'opéra dure environ 2 heures et 50 minutes.

NB : La directrice du théâtre trouvant l'histoire trop triste, elle fit remanier le livret. Ce n'est qu'en 1939 qu'on pu de nouveau entendre la vraie version de GOUNOD.

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BIOGRAPHIES de Charles-François GOUNOD et Frédéric MISTRAL :

Biographie : C-F.GOUNOD, F.MISTRAL

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HISTORIQUE : "De Mirèio à Mireille" :

"Mirèio", l'oeuvre poétique originale écrite en provençal par Frédéric MISTRAL, célébrée par LAMARTINE, fit naître l'idée d’une adaptation pour l’opéra. C'est alors que Charles GOUNOD prit contact dès 1859 avec F.MISTRAL. L'élaboration du livret fut confié à Michel CARRÉ en 1863, qui élabora tout d'abord un canevas qui fut soumis à l'approbation de F.MISTRAL. Le 17/02/1863, C.GOUNOD remercie F.MISTRAL d'avoir accepté qu'un opéra soit composé à partir de « sa » Mirèio.
Le 25/02/1863, F.MISTRAL invite C.GOUNOD à venir résider quelques temps en Provence.
Le 12/03/1863, C.GOUNOD et F.MISTRAL firent connaissance et F.GOUNOD s'installa dans un hôtel de Saint-Rémy-de-Provence, où il fit venir un piano et composa sa partition en trois mois. À peine arrivé, C.GOUNOD écrit à F.MISTRAL pour l'informer de son installation à l'Hôtel de Ville Verte, lui reprochant gentiment de ne pas l'avoir hébergé à Maillane (l'exigüité de la Maison du Lézard ne le permettait pas). C.GOUNOD y restera jusqu'en juillet.

Rentré à Paris, il entame les répétitions. Après des répétitions difficiles l'œuvre fut enfin créée le 19/03/1864 au Théâtre Lyrique, à Paris mais n'obtint qu'un succès relatif, dû principalement à la coupe en cinq actes et à la mort de l'héroïne à la fin de l'ouvrage. Pour la petite histoire, en décembre 1864, Mireille sera reprise dans une adaptation modifiée et réduite. On introduisit notamment un mariage entre Mireille et Vincent au dernier tableau et on supprima certains autres (tableau du Rhône et des Trèves).
Puis divers aménagements furent opérés en vue d'une reprise au Théâtre Lyrique, en décembre 1865, sur la suggestion du directeur du théâtre, Léon CARVALHO. L'opéra fut ainsi réduit à 3 actes et complété de dialogues parlés mais il n'obtint pas davantage la faveur du public.
De nombreuses retouches furent encore pratiquées à l'occasion des reprises successives et ce ne fut qu'en 1939 qu'après de patientes recherches menées par Guy FERRANT et Henri BUSSER, disciple de C.GOUNOD, on retrouva enfin la partition originale de Mireille.
Aujourd'hui, l'opéra est de nouveau interprété en 5 actes.

St Rémy-de-Provence conserve plusieurs traces du passage de C.GOUNOD dans la ville. Suivez le guide…

En 1914, Mirèio fut chantée en Provençal, ce qu'on avait jamais entendu, tout Marseille l'acclama !

En 2009, c'est "l'année Mirèio", de nombreuses conférences sont animées dans toute la Provence.

En 2024, pour l'anniversaire de Mirèio, le Félibrige organise un grand spectacle sur F.MISTRAL avec plus de 500 élèves de l'Académie d'Aix-Marseille, au théâtre antique d'Arles, incluant des extraits de l'opéra Mireille de C.GOUNOD.

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LES PERSONNAGES / RÔLES :

Mireille :
héroïne (soprano)

Ourrias :
gardien de taureaux (baryton)

Vincent :
amoureux de Mireille (ténor)

Le passeur : (basse)

Maître Ramon :
père de Mireille, riche métayer
(baryton-basse)

Taven :
vieille femme, présumée sorcière
(contralto)

Maître Ambroise :
père de Vincent, vannier
(basse)

Andreloun :
jeune berger (voix d'enfant)

Clémence :
(soprano)

Vincenette :
soeur de Vincent (soprano)

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INTRIGUE :

L'histoire se déroule en Arles et ses environs (dans les Bouches-du-Rhône) au milieu du 19ème siècle.

Résumé

Acte I : Fête provençale et pastorale

Le matin de la Saint-Jean, les magnanarelles cueillent les feuilles destinées aux vers à soie. Taven, une sorcière qui vit dans les rochers passe au milieu d'elles, évoquant leur insouciance. Les filles se moquent d'elle et Clémence chante bien haut qu'elle aspire à un riche mariage. Mireille, fille unique du propriétaire, déclare qu'elle épousera celui qu'elle aime, fut-il pauvre et timide. Les ouvrières la plaisantent car Mireille a déjà fait son choix : un vannier, nommé Vincent.

Restée seule, Mireille se confie à Taven, qui lui promet son aide. La vieille femme la quitte et Vincent la rejoint bientôt, lui avouant qu'il l'aime. Le temps passant, ils doivent se séparer mais promettent de se retrouver aux Saintes-Maries-de-la-Mer, en cas de malheur.

Acte II : Fête aux arènes d'Arles

Devant les arènes d'Arles, on chante la farandole en dansant. Mireille paraît avec Vincent : on leur fait fête et ils répondent en chantant tour à tour, bientôt séparés par le départ de la course de taureaux. Taven prend alors Mireille à part et lui confie avoir vu trois hommes (parmi lesquels Ourrias, le bouvier), se disputer sa main.

Restée seule, Mireille est abordée par Ourrias qui lui adresse ses compliments mais elle l'éconduit. Ébranlé, Ourrias laisse la place à Ramon (père de Mireille) et Ambroise (père de Vincent) : ce dernier lui confie que son fils est tombé amoureux d'une fille de riche famille, dont il se désespère ; Ramon lui propose le bâton comme remède mais Mireille intervient et révèle qu'elle est celle que Vincent aime. D'abord troublé, Ramon se ressaisit et maudit sa fille, puis Vincent et Ambroise, qu'il chasse dans la confusion générale.

Acte III : Ourrias perturbateur (facultatif)

« P. » (Michel Parouty).

Acte IV.

Acte V : Mort dramatique

Dans la chapelle des Saintes-Marie-de-la-Mer, les pèlerins chantent une hymne d'action de grâces. Vincent paraît et Mireille, exténuée, se jette dans ses bras puis s'évanouit à nouveau. Elle ne reprend conscience que pour mourir dans ses bras, tandis qu'une voix céleste l'appelle.

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ANALYSE :

Opéra en 5 actes (version complète) ou en 3 actes (version courante) :

Mirèio e Vincènt / Vincent et Mireille ...

A) Catalogue des morceaux :

Scène
ACTE Ier : L'enclos des mûriers
1
2
3
3 bis
4
5
Introduction (la cueillette)
Récit (Taven, choeur)
Récit (Mireille, Taven, choeur)
Valse-ariette (Mireille)
Récit (Taven, Mireille)
Duo (Mireille, Vincent)
- Chantez, chantez, magnanarelles
- Écoutez-les chanter et rire
- Et moi, si, par hasard, quelque jeune garçon
- Ô légère hirondelle
- C'est donc vrai ?... Conte-moi ton secret à l'oreille
- Le ciel rayonne ! L'oiseau chante
 
ACTE II : Les arènes d'Arles
1
2
3
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6
7
8
9
10
 
11
Choeur et danse
Choeur
Chanson de Magali (Mireille, Vincent)
Récit et chanson (Taven, Mireille)
Air (Mireille)
Couplets d'Ourrias (Ourrias)
Récit (Ourrias)
Récit (Ramon, Ourrias)
Récit (Ambroise, Ramon)
Final (Ramon, Mireille, Ourrias, Vincent, Vincenette, Ambroise)
Final et choeur (Ramon, Mireille, Ourrias, Vincent, Vincenette, Ambroise)
- La Farandole, joyeuse et folle
- Amis, voici Mireille
- La brise est douce et parfumée
- Voici la saison, mignonne
- Trahir Vincent, vraiment ce serait être folle
- Si les filles d'Arles sont reines
- Elle fait fi de moi, la belle
- Eh bien ? On me refuse !
- Je viens vous demander, compère, un bon avis
- Un père parle en père
- Oui, que l'enfer de vous s'empare
 

ACTE III

 
1
2
3
 
1
2
Tableau 1
Scène et choeur (Ourrias)
Scène et duo (Ourrias, Vincent)
Récit (Taven)
Tableau 2
Scène (Ourrias)
Scène (Ourrias, le passeur, choeur des Trêves)
Le Val d'Enfer
- Voici le Val d'Enfer
- Ils s'éloignent
- Quelle sinistre plainte
Le pont de Trinquetaille
- Ah ! Qu'ai-je fait ?
- Voici minuit
 

ACTE IV

 
1
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4
5
6
7
 
1
Tableau 1
Choeur des moissonneurs
Scène (Ramon, choeur)
Récit (Ramon)
Récit (Mireille)
Chanson (le berger Andreloun)
Cavatine (Mireille)
Duo (Mireille, Vincenette)
Tableau 2
Air (Mireille)
Le mas des Micocoules
- Amis, voici la moisson faite !
- Bien, réjouissez vous, amis
- Ah ! Malheureuse enfant !
- Ô Magali, ma bien aimée
- Le jour se lève et fait pâlir la sombre nuit
- Heureux petit berger
- Mireille ! Qui m'appelle ?
Le désert de la Crau
- Voici la vaste plaine et le désert de feu
 
ACTE V : La chapelle haute des Saintes-Maries
1
2
3
4
Marche religieuse (choeur)
Cavatine (Vincent)
Duo (Vincent, Mireille)
Scène finale (Mireille, Vincenette, une voix, Ramon, Vincent, choeur)
- Vous qui du haut des cieux
- Anges du Paradis
- Ah ! La voici ! C'est elle !
- Mireille !... Mon enfant !

B) Les passages musicaux les plus intéressants :

I. 1) Les premiers vers :

 

Cante uno chato de Prouvènço.
Dins lis amour de sa jouvènço,
A travès de la Crau, vers la mar, dins li bla,
Umble escoulan déu grand Oumèro,
Iéu la vole segui. Coume èro
Rèn qu'uno chato de la terro,
En foro de la Crau se n'es gaire parla.

Emai soun front noun lusiguèsse
Que de jouinesso ; emai n'aguèsse
Ni diadème d'or ni mantèu de Damas,
Vole qu'en glòri fugue aussado
Coume uno rèino, e caressado
Pèr nosto lengo mespresado,
Car cantan que pèr vautre, o pastre e gènt di mas !

[...]

De-long dóu Rose, entre li pibo
E li sauseto de la ribo,
En un paure oustaloun pèr l'aigo rousiga
Un panieraire demouravo,
Qu'emé soun drole pièi passavo
De mas en mas, e pedassavo
Li canestello routo e li panié trauca.

[...]

Reviraduro / Traduction en français :

Je chante une jeune fille de Provence.
Dans les amours de sa jeunesse,
À travers la Crau, vers la mer, dans les blés,
Humble écolier du grand Homère,
Moi je veux la suivre. Comme c’était
Seulement une fille de la glèbe,
En dehors de la Crau il s’en est peu parlé.

Bien que son front ne brillât
Que de jeunesse ; bien qu’elle n’eût
Ni diadème d’or ni manteau de Damas,
Je veux qu’en gloire elle soit élevée
Comme une reine, et caressée
Par notre langue méprisée,
Car nous ne chantons que pour vous,
ô pâtres (bergers) et habitants des mas (fermes > fermiers).

[...]

Le long du Rhône, entre les
Et les
En un pauvre
Un
Q
De mas en mas, et
Les

[...]

2) Chant de Mireille qui avoue être éprise de Vincent : "Ô légère hirondelle"

3) À la fin du deuxième chant, Mireille et Vincent se déclarent leur flamme, voici ce que dit Vincent :

T'ame, o chatouno encantarello,
Que se disiés : "Vole uno estello" ;

"Je t'aime, ô jeune fille enchanteresse,
Au point que si tu disais : "Je veux une étoile !"
Il n'est traversé de mer,

II) "Ô Magali, la brise est douce" ; "Si les filles d'Arles"

III) Chant du berger : "Le jour se lève" ; "Anges du paradis" ; "Voici la vaste plaine et le désert de feu".

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+ BONUS : Quelques extraits ont été utilisés comme musique de films, de publicité :

+ CITATION : "En l'honneur de GOUNOD, le musicien limpide qui si loin fait tinter les murmures de Provence."


DISCOGRAPHIE :

LIENS :

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