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LES DANSES en Provence
"Lou BALÈTI"
et CHANTS À DANSER

La danse est très populaire en Provence. Danse folklorique ou traditionnelle provençale, elle s'accompagne de chants et d'instruments de musique tels que le galoubet-tambourin. Elle est désormais un des emblèmes de la Provence mais reste également toujours une occasion de faire le fête lors de réunions publiques ou folkloriques telles que le balèti.

La farandole

La fricassée

La gavotte

La gigue

La mazurka

La bourrée

La scottish

La polka et ses dérivés

La volta

Le bransle

Le rigaudon

Le rondeau

Le quadrille

Le menuet

La marche

La pavane

 

Créations modernes

Bibliographie

Danses spéciales (danses rituelles, de caractère, de carnaval, de métier) :
La Mauresque, La Matelote, Les Jardinières, Les Cocos, Le Viro-Viro, Les Fileuses, Les filles de marbre,
Le pas grec, Le Brandi montagnard ou Brandi Gavot, Les Cordelles, L'Arlequine, Leï Boufet, La Targo, etc...

Danseurs et Groupes folkloriques

JEUX

 

Introduction :

Les danses traditionnelles sont nées dans la nuit des temps lorsqu'elles incarnaient encore une expression du sacré, un appel à l'Invisible. Cette origine sacramentelle n'a plus vraiment cours aujourd'hui, seuls les lieux et les dates peuvent rappeler leur origine. Il n'en reste pas moins que la structure de la danse, les mouvements symboliques et le jeu dans sa globalité sacrifient leur gestuelle aux cultes païens.

Bien entendu, l'évolution des sociétés a modelé de nouvelles danses, transformé les précédentes et glissé les ancrages géographiques traditionnels sur des espaces beaucoup plus vastes. La politique, les fêtes laïques, les mœurs sont venues compléter ou modifier les fondements culturels avoués de la danse. Ce glissement est particulièrement intéressant dans le cas de la Farandole, véritable élément de la culture "contestataire" du peuple.

Selon Maurice AGULHON, l'évolution du folklore ne bat pas au rythme trépidant des bouleversements politiques ; si bien que les traditions n'ont pas toujours été la compagne d'un conservatisme politique et religieux. C'est plutôt l'histoire de la fête ou surtout l'esprit festif de la Provence qui est conservé.

COLBERT, en son temps, imposa à ses officiers la pratique de la danse avec des pas complexes, qui sont les ancêtres des pas de danse classique. Ceci dans le but double d’entretenir leur forme et leur souplesse au combat, et de briller dans les bals. C’est en venant en Provence, afin de profiter d’une retraite bien méritée au soleil, qu’ils ont transmis leur savoir aux populations locales.

Les danses provençales peuvent être sacrées ou de fertilité (la danse de la souche, les cordelles), de caractères (le pas grec, les filles de marbre, la gigue, la gavotte), paysannes (la danse des moissons, les vendangeuses), de carnaval (l'arlequine, li boufet) ou mythologique (la farandole, les fileuses, ...)
On peut également distinguer les danses collectives et les danses en couple. Mais le problème concernant ce classement est que cela dépend souvent des époques. Une même danse a pu être collective à l'origine puis être dansée en couple par la suite (Par exemple, la mazurka).
Enfin, on peut aussi les classer comme suit : La danse libre, la danse imitative, les danses christianisées, les danses basées sur les rites agraires (danse d'armes, danses de carnaval, rondes de mai et bransles, danses de semailles et de la récolte, danses pastorales et figuratives de métiers), et les danses de haute-civilisation.
Ou enfin selon 4 groupes :

Remarque : Vous verrez que de nombreuses danses sont issues de la contredanse. Or une contredanse est une danse campagnarde (vient du terme anglais "country dance")

 

Historique :

Farandole > Bransle, Gaillarde > Gavotte > Menuet, passacaille > ...

Le bal traditionnel provençal s'appelle un balèti. On dit qu'un balèti commence toujours par une farandole et finit soit par un rigaudon soit par une farandole également.

 

+ Les danseurs : D'abord les prisonniers français des guerres napoléoniennes, Toulon au début du XIXe siècle, puis l’armée française jusque dans les années 1880 où les danses de caractères étaient associées à l’enseignement et l’attribution de brevets de boxe française, de bâton, de canne, d’escrime, de sabre... À partir du Second Empire, des militaires, de retour de l’armée, vont enseigner ces danses dans différentes régions de France, d’où la naissance des Sociétés de Farandole dans le Gard, puis en Provence, de Sociétés Chorégraphiques à Toulon et dans l’Ouest de la France et l’adoption de ces pas virtuoses au sein des Mascarades de Carnaval en Soule (Pays Basque français).
Pour les danses de caractère (La gigue, le pas Grec, la gavotte, les Filles de Marbre, la farandole masculine, la matelote, l'Arlequine), les maîtres et prévôts de danse de l'Armée exercèrent leur art jusqu'en 1870 et dans la Marine jusqu'à la guerre de 1914 dotant les jeunes gens venus de toutes les classes de la société d'une solide formation de danse classique. Des diplômes de Maître et de Prévôt de danse étaient décernés par un jury à la suite d'un examen sur la tenue, la force, la souplesse et la grâce d'un danseur, ses qualités d'invention et d'exécution.
Les danses de caractère, à la suite de la démobilisation de la guerre de 1870 ont pénétré les villes et villages et des sociétés de danses en sont issues. Les danses traditionnelles telle que la Farandole ont ainsi leur pendant dans une danse de caractère exclusivement masculine.

 

NB : Pour écouter les extraits proposés, cliquez sur le haut-parleur. Les extraits sont soit des fichiers midi, soit compressés au format mp3 (qualité moyenne).


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JEUX sur les danses de la Provence

JEUX :
Jeu n°1 : Reconnaissance visuelle des figures de danses
Jeu n°2 : Reconnaissance auditive des musiques de danses
Jeu n°3 : QCM sur la farandole
Jeu n°4 : QCM sur l'échauffement physique à un entrainement de danse
Jeu n°5 : Anagramme
Jeu n°6 : Mots-mélés sur les danses trad.
Jeu n°7 : Le jeu du pendu sur les danses traditionnelles.


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LA FARANDOLE / LA FARANDOULO

Danse : La farandole (19e)     Danse : La farandole (carte postale : Charles HOMUALK)     Danse : La farandole (carte postale : Chateaurenard)

Vidéo :

Écoutes :

  • Seulement le galoubet/tambourin :
  • Tout un orchestre :
  • En concert :
  • Quatuor de Mandolines :

Fichiers midi :

  • La farandoulo dis acabaire / La farandole des "acheveurs" :
  • La farandoulo de l'óulivié / La farandole de l'olivier :
  • La farandoulo de l'étoile / La farandole de l'estello :

Explications :

Étymologie :

  • Une contredanse a pour titre "farandoule" en 1724 lors d'un bal à Versailles.
  • Un air de danse porte le nom de "farandoule" dans un manuscrit de 1733 à Avignon.
  • Le bourguignon de SECQUEVILLE nomme "farandole" une danse de bergers, juste avant 1775.
  • ACHARD mentionne la "ferandoulo - farandoulo - farandonne ou férandoule" dans son "Vocabulaire français provençal" en 1785 : "Sorte de danse qui se fait en Provence par les gens du peuple. Ils se prennent par la main et sautent dans les rues au son du fifre et du tambour".
  • On parle de "Farandole" en Provence et "barandello" en Languedoc. >> Danse méditerranéenne.

Origine : On dit que la farandole est la plus ancienne des danses... On la voit dessinée au temps des Pharaons, "La Carole" au M-A, ...
En effet, on retrouve son image dans les dessins décoratifs des civilisations méditerranéennes de l'âge du Bronze...
Dans la farandole, on distingue les thèmes des rites agraires primitifs qui sont à l'origine de la plupart des danses folkloriques comme la figure du labyrinthe (ou escargot ou spirale) et celles du serpent et de la voûte. Cela n'est pas sans rappeler, dans la mythologie grecque, la légende de Thésée qui tua le Minotaure et parvint à sortir du labyrinthe grâce au fil d'Ariane, on fit une farandole pour célébrer sa victoire. Ce qui explique pourquoi la farandole se dansait primitivement à quatorze.
La farandole serait aussi une danse exécutée primitivement autour du feu, pris comme support du soleil, de la lumière, ce qui correspondrait à la signification archaïque de sa principale figure, la spirale.
En tous cas, de toutes les danses traditionnelles, c'est sûrement elle la plus caractéristique et la plus représentative de la Provence !
Depuis le 19e, elle est aussi devenue une danse réglée comme un ballet, destinée au spectacle avec ses pas compliqués, nets et précis.

Description : Danse provençale par excellence, elle est l'expression de la joie de vivre du peuple. Danse festive... Le thème de la danse collective est bien méditerranéen, il déroule sur des bas reliefs et des vases de la plus haute antiquité sa frise décorative de danseurs avançant en front ouvert, se tenant par les mains. La farandole serait une danse exécutée primitivement autour du feu, pris comme support du soleil, de la lumière, ce qui correspondrait à la signification archaïque de sa principale figure, la spirale. Elle est aussi une danse réglée comme un ballet à partir de 1876, destinée au spectacle avec ses pas compliqués, nets et précis.
Elle unit garçons et filles (alternés) qui se prennent par la main, désormais pour finir le balèti >> "Aro qu'avèn tout acaba" / "Maintenant que nous avons tout achevé".
NB : En outre, il existe aussi des farandoles masculines qui sont des danses de caractère souvent assez énergiques !

+ De la farandole populaire à la farandole savante : Les farandoles techniques : Les premières farandoles techniques, utilisant les pas du répertoires des Maîtres de danse, apparaissent vers 1880 en l'honneur de fêtes organisées par Frédéric MISTRAL en Arles. À cette époque là, apparaissent les premières "Sociétés de farandoleurs" dans beaucoup de villages de Provence… Ces sociétés donneront naissance, au début du XXème siècle aux groupes folkloriques provençaux qui élargiront le répertoire à d'autres types de danses (populaires, rituelles, carnaval…).

Tempo : Rapide

Structure :

Improvisation... Un meneur guide la chaîne en dessinant une forme de serpent...
Il existe plusieurs figures ou variantes afin de rendre plus sympathique le parcours, selon 3 dessins possibles :

  • La ronde : chaîne qui se referme, le meneur donnant la main au dernier danseur
  • L'entrelac (ou feston) : le meneur suivi des autres passe sous les bras élevés des danseurs suivants > La voûte
  • Le peloton : comme un enroulement > Le serpent, le labyrinthe, l'escargot ou la spirale
Rythme : 6/8, ternaire
Sens : En forme de serpent...
Position de départ : On se tient tous par la main (comme un crochet), formant une longue chaîne...

Exemples célèbres : Page spéciale Analyse de farandoles célèbres détaillés : La farandoulo dis acabaire, di Tarascaire, ...

+ Pour en savoir plus / Prolongement :

  • On peut par exemple entendre une farandole dans 2 films célèbres : Voir dans la saga du "Flic à St Tropez" ("Le gendarme se marie" et "Le gendarme en balade") ...
  • Concours de farandoles à Bagnols-sur-Cèze (30)

PS : Danse ternaire à 2 temps (donc 6/8) rapide, qui se rattache de ce fait, à la gigue écossaise et la saltarelle ou tarentelle italienne.

À vous de jouer !


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LA BOURRÉE / LA BOURRÈIO

Danse : La bourrée (C) Les Menteurs     Danse : La bourrée (C) Ligue Auvergnate

Écoute :

Explications :

Originaire d'Auvergne, elle se retrouve dans toutes les régions de France. Danse toujours mixte, elle est donc construite de manière très variée selon les régions. Mais elle est le plus souvent ternaire (balancement des bras) et sa structure musicale est toujours la même (binaire : AABBAABB...). Le cavalier et la cavalière ne se quittent pas des yeux pendant toute la durée de la danse. Se danse à 2, 4 ou même 6 danseurs.

On distingue les bourrées à 2 temps et celles à 3 temps.

Ces danses n'ont généralement qu'un seul couplet (ou deux) qui se répète longtemps en boucle, en alternance avec la mélodie jouée par les instruments pour que les chanteurs puissent respirer.

Exemples célèbres :

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
La borrèia d'Auvèrnha
La borrèia vai bien,
Vai bien quand siem quatre,
Vai mièus quand siem sèis !

REFRIN :
La bourrèio d'Auvergno,
La bourrèio vai bèn, (Bis)
Vai proun bèn quand sian quatre,
La bourrèio, la bourrèio ;
Vai proun bèn quand sian quatre,
Mai vai miés quand sian sièis !

REFRAIN :
La bourrée d'Auvergne,
La bourrée va bien,
Elle va bien quand nous sommes quatre,
Elle va mieux quand nous sommes six !

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Ai ! me semblas que dourmès,
Ai ! boulegas aquelos chambos,
Ai ! me semblas que dourmès,
Ai ! boulegas-ou tout.
A boulegui !
A boulega !
Ai ! boulegas aquelos chambos,
A boulegui !
A boulega !
Ai ! boulegas-ou tout.

COUBLET N°2 :
I'a de pèds e de talous,
Ai ! boulegas aquelos chambos,
I'a de pèds e de talous,
Ai ! boulegas-ou tout.
A boulegui !
(Simile...)

COUBLET N°1 :
Ah ! Me semblo que dourmès,
Ah ! Boulegas aquéli cambo,
Ah ! Me semblo que dourmès,
Ah ! Boulegas-ou tout.

REFRIN :
A boulegui !
A boulega !
Ah ! Boulegas aquéli cambo,
A boulegui !
A boulega !
Ah ! Boulegas-ou tout
.

COUBLET N°2 :
I'a de pèd e de taloun,
Ah ! Boulegas aquéli cambo,
I'a de pèd e de taloun,
Ah ! Boulegas-ou tout.

AU REFRIN

COUPLET N°1 :
Ah ! Il me semble que vous dormez,
Ah ! Bougez ces jambes,
Ah ! Il me semble que vous dormez,
Ah ! Remuez tout.

REFRAIN :
A boulegui !
A boulega !
Ah ! Boulez ces jambes,
A boulegui !
A boulega !
Ah ! Remuez tout
.

COUPLET N°2 :
Il y a des pieds et des talons,
Ah ! Bougez ces jambes,
Il y a des pieds et des talons,
Ah ! Remuez tout.

AU REFRAIN

On trouve également une variante avec une musique différente mais dont les paroles se ressemblent :

COUBLET N°1 :
Filhetos, boulegas-vous doun,
Aro qu'avets un boun dansaire ;
Filhetos, boulegas-vous doun,
Aro qu'avets un boun viéuloun.

REFRIN :
Et allons, bouleguez,
Bouleguez (bis) la cambo ;
Et allons, bouleguez,
Bouleguez (bis) lou pèd.

 

COUBLET N°1 :
Fiheto, boulegas-vous dounc,
Aro qu'avès un bon dansaire ;
Fiheto, boulegas-vous dounc,
Aro qu'avès un bon vióuloun.

REFRIN :
E anèn, boulego,
Bouleguo (Bis) la cambo ;
E anèn, boulego,
Bouleguo (Bis) lou pèd.

 

COUPLET N°1 :
Fillettes, bougez-vous donc,
Maintenant que vous avez un bon danseur ;
Fillettes, bougez-vous donc,
Maintenant que vous avez un bon violon.

REFRAIN :
Et allons, bougez,
Bougez (Bis) la jambe ;
Et allons, bougez,
Bougez (Bis) le pied.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
- Ai mon Dieu, lo temps es nivós
Mon galant se banharà. (Bis)
- Se si banha que si banhe
Lo bèl temps lo secarà.

REFRIN :
- Ah, moun Diéu ! Lou tèms es nivous,
Moun galant se bagnara. (Bis)
- Se si bagno, que se bagne,
Lou bèu tèms lou secara.

REFRAIN :
- Ah ! Mon Dieu ! Le temps est nuageux,
Mon galant se mouillera. (Bis)
- S'il se mouille, qu'il se mouille,
Le beau temps le sèchera.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Amont sus las cimas
I a de gentis rossets,
Totas las diumenjas
Son au cabaret.

COUBLET N°2 :
La vòl'ma rosseta,
La vòl' mai l'aurai,
Son pair'me la dòna,
Sa mair' 'cara mai.

COUBLET N°3 :
Ma mia ei gentona,
Savo ben perque :
L'ai tenguá a l'ombreta,
Cò li a fat de ben !

COUBLET N°4 :
Ma mia ei blonda,
Lo solelh i a fat,
L'aiga de l'Ardecha
La blanchiriá pas !

COUBLET N°5 :
L'ai veguá ta mia,
L'ai veguá d'un trauc,
Era ben tant negra
Semblav'un babau !

COUBLET N°6 :
L'ai veguá ta mia,
L'ai veguá amont ;
Era pas soleta,
Er'aube Ricon !

COUBLET N°7 :
Les blondas son raras,
L'ivèrn las a tuat,
La miá n'èra una,
Me l'a pas mancat !

COUBLET N°1 :
Amount sus li cimo,
I'a de gènti rousset ;
Tóuti li dimenche,
Soun au cabaret.

COUBLET N°2 :
La vol(e) ma rousseto,
La vol(e) mai l'aurai ;
Soun pair' me la douno,
Sa mair' 'ncaro mai.

COUBLET N°3 :
Ma mìo es
Sabe bèn perqué :
L'ai
'Cò i'a fa de bèn !

COUBLET N°4 :
Ma mìo es bloundo,
Lou soulèu i'a fa,
L'aigo de l'Ardecho
La blanchirié pas !

COUBLET N°5 :
L'ai visto ta mìo,
L'ai visto d'un trau,
Èro bèn tant negro
Semblavo un babau !

COUBLET N°6 :
L'ai visto ta mìo,
L'ai visto amount ;
Èro pas souleto,
Èro emé Ricoun !

COUBLET N°7 :
Li bloundo soun raro,
L'ivèr lis a tua,
La
Me l'a pas manca !

COUPLET N°1 :
Là-haut sur les cimes,
Il y a de charmantes rousses ;
Tous les dimanches,
Elles sont au cabaret.

COUPLET N°2 :
Je veux ma rousse,
Je la veux et je l'aurai ;
Son père me le donne,
Sa mère encore plus.

COUPLET N°3 :
Ma mie est
Je sais bien pourquoi :
Je l'ai
Cela lui a fait du bien !

COUPLET N°4 :
Ma mie est blonde,
Le soleil lui a fait,
L'eau de l'Ardèche
Ne la blanchirait pas !

COUPLET N°5 :
Je l'ai vue ta mie,
Je l'ai vue par un trou,
Elle était bien noire,
Elle ressemblait à un .

COUPLET N°6 :
Je l'ai vue ta mie,
Je l'ai vue là-haut ;
Elle n'était pas seule,
Elle était avec Ricon !

COUPLET N°7 :
Les blondes sont rares,
L'hiver les a tuées ;
La
Ne me l'a pas manquée !

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET :
Courage, moun paubre peiri ;
Per uno vielho
Voudrias-vous mouri ?
Las vielhas soun si boun marchà !
N'aurias cinquanto
Per un sòu marcà.

COUBLET :
Courage, moun paure peirin ;
Pèr uno vieio
Voudrias-vous mouri ?
Li vieio soun si boun marca !
N'aurias cinquanto
Pèr un sòu marca.

COUPLET :
Courage, mon pauvre parrain ;
Pour une vieille
Voudriez-vous mourir ?
Les vieilles sont à si bon marché !
Vous en auriez cinquante
Pour un sou marqué.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
Dançem la retira, mia
Dançem la retira. (Bis)
E retirem-nos
Quand ei l'ora, quand ei l'ora,
E retirem-nos
Quand ei l'ora toti dos.

REFRIN :
Dansen la retir(ad)o, mìo,
Dansen la retiro. (Bis)
E retiren-nous
Quand es l'ouro, quand es l'ouro ;
E retiren-nos
Quand es l'ouro, tóuti dous.

REFRAIN :
Dansons la retraite, mie,
Dansons la retraite. (Bis)
Et retirons-nous
Quand il est l'heure, quand il est l'heure ;
Et retirons-nous
Quand il est l'heure, tous les deux.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
Fai bon dançar, miuna
Dessús l'erbeta ! (Bis)
Ò ! Fai bon dançar
Lo vèspre a la candèla,
Ò ! Fai bon dançar
Lo vèspre après sopar !

REFRIN :
Fai bon dansa, miouno,
Dessus l'erbeto ! (Bis)
O ! Fai bon dansa
Lou vèspre à la candello ;
O ! Fai bon dansa
Lou vèspre après soupa !

REFRAIN :
Il fait bon de danser, mignonne,
Sur l'herbe ! (Bis)
Oh ! Il fait bon de danser
Le soir à la chandelle ;
Oh ! Il fait bon de danser
Le soir après souper.

Version originelle n°1 :

Version originelle n°2 :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
Montava la marmita
La saviá pas montar. (Bis)
La saviá pas montar
Tota soleta,
La saviá pas montar
Sens l'ajudar.

REFRIN :
Gardava la cabrida
La podiá pas gardar. (Bis)
La podiá pas gardar
Tota soleta,
La podiá pas gardar
Sens l'ajudar.

REFRIN :
Gardavo la cabreto,
La poudié pas garda. (Bis)
La poudié pas garda
Touto souleto ;
La poudié pas garda
Sèns l'ajuda.

REFRAIN :
Elle gardait la chevrette,
Elle ne pouvait pas la garder. (Bis)
Elle ne pouvait pas la garder
Toute seule ;
Elle ne pouvait pas la garder
Sans de l'aide.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Janeto, paio de vin blan,
De cousteleto,
Serai toun galan !"
- "Toutaro, leisso-me coueifà,
Que ma coueifuro
T'agradariò pas."

COUBLET N°2 :
Janeto, vène me dubri ;
Siéu à ta pouorto,
Que jale de frei."
- "Que jale ou que jale pas,
Resto à ma pouorto :
Iéu la durbre pas."

COUBLET N°1 :
Janeto, pago de vin blanc,
De cousteleto,
Sarai toun galant !"
- "Toutaro, laisso-me couifa,
Que ma couifuro
T'agradarié pas.

COUBLET N°2 :
Janeto, vène me durbi ;
Siéu à ta porto,
Q .

COUPLET N°1 :
"Jeannette, paie du vin blanc,
Des côtelettes,
Je serai ton galant.
- Tout à l'heure, laisse-moi me coiffer
Car ma coiffure
Ne te plairait pas."

COUPLET N°2 :
"Jeannette, viens m'ouvrir ;
Je suis à ta porte,
Je gèle de froid.
- Qu'il gèle ou qu'il ne gèle pas,
Reste à ma porte,
Je ne l'ouvre pas."

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
Durarò pas totjorn
La canhòta d'indièna,
Durarò pas totjorn
Se la portam als jorns.
Pòt pas totjorn durar
La canhòta d'indièna,
Pòt pas totjorn durar
Se la mainajam pas.

REFRIN :
Durara pas toujour
La cagnoto d'ind ;
Durara pas toujour
Se la pourten toui jour.
Pòu pas toujour dura,
La cagnoto d'
Pòu pas toujour dura
Se la .

REFRAIN :
Elle ne durera pas toujours,
La coiffe d'indienne ;
Elle ne durera pas toujours,
Si nous la portons tous les jours.
Elle ne peut pas toujours durer,
La coiffe d'indienne ;
Elle ne peut pas toujours durer,
Si nous ne la ménageons pas.

REFRIN :
Durarò pas totjorn
La rebombeta verda,
Se la metètz als jorns,
Pòu pas totjorn durar.
Pòu pas totjorn durar
La rebombeta verda,
Pòu pas totjorn durar
Se la mainajatz pas.

REFRIN :
Durara pas toujour
La reboumbeto verdo ;
Se la m
Pòu pas toujour dura.
Pòu pas toujour dura,
La reboumbeto verdo ;
Pòu pas toujour dura
Se la m.

REFRAIN :
Elle ne durera pas toujours,
La veste de drap vert ;
Si vous la mettez tous les jours,
Elle ne peut pas toujours durer.
Elle ne peut pas toujours durer,
La veste de drap vert ;
Elle ne peut pas toujours durer,
Si nous ne la ménageons pas.

Version originelle n°1 :

Version originelle n°2 :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
Lo tiu, lo miu,
Aquiu de la Chambòrda,
Lo tiu, lo miu,
Aquò fasié tres quius !

REFRIN :
Lo tieu, lo mieu,
E lo de la Chamborda,
Lo tieu, lo mieu,
E lo de Bortomieu.
La la la. (Bis)

REFRIN :
Lou tiéu, lou miéu,
E 'quéu de la Chambordo ;
Lou tiéu, lou miéu,
E 'quéu de Bartoumiéu.
La la la... (Bis)

REFRAIN :
Le tien, le mien,
Et celui de la Chamborde ;
Le tien, le mien,
Et celui de Barthélémy...
La la la... (Bis)

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Uno jionto postouro
Un d'o que ce motis
Ossitado su l'herbeto,
Plouro soun bel omi.

COUBLET N°2 :
« Garo, serio be ouro
Que fouguesso tournat ;
Quauquo postouro maito
Soun cur auro douna. »

COUBLET N°3 :
« Ah ! Pàuro postourèlo,
Delaissado soui ièu,
Coumo lo tourtourèlo
Qu'o perdu soun poriou ! »

COUBLET N°1 :
Uno jouino pastouro
U
Assetado sus l'erbeto,
Plouro soun bel ami.

COUBLET N°2 :
"Gare, Sariéu bèn
Que
Quauco pastouro
Soun cor .

COUBLET N°3 :
"Ah ! Pauro pastourello,
Deleissado
Coumo la tourtourello
Qu'a perdu soun !".

COUPLET N°1 :
Une jeune bergère
Une de celle qui
Assise sur l'herbe,
Pleure son bel ami.

COUPLET N°2 :
"Gare,
Que
Quelque
S ".

COUPLET N°3 :
"Ah ! Paure bergère,
Délaissée
Comme la tourterelle
Qui a perdu son !".

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Dansen la troumpuso,
Qui refuso
Muso.
La troumpuso n'a 'n galan,
Se marido pas d'oungan.
Dansen la troumpuso,
Qui refuso Muso.

COUBLET N°2 :
Mai à tu, te voli pas,
Perdequé nou t'aimi pas ;
Mais à tu, te voli,
Marida me voli.

COUBLET N°1 :
.

COUBLET N°2 :
.

COUPLET N°1 :
Dansons la trompeuse,
Qui refuse,
Muse. (Bis)
La trompeuse a un amoureux,
Elle ne se mariera pas cette année.
Dansons la trompeuse,
Qui refuse,
Muse.

COUPLET N°2 :
Mais toi, je ne te veux pas,
Parce que je ne t'aime pas ;
Mais toi, je te veux,
Je veux me marier.

Version originelle N°1 :
(Corrèze)

Version originelle N°2 :
(Ardèche)

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

 

 

 

 

 

 

COUBLET N°3 :
"Dourlotas, quan ne dansarèi,
Tenè-vous drèitas
Jamai ne pendrèi."
"S'iu pende pode pas mai fà :
L'amour me meno
De vostre coustà."

COUBLET N°1 :
Lai filhos d'aqueste païs
Se creioun gento,
Mai sai n'iò pas gis.
N'iò qu'uno, la chau pas noumà :
Belèu las autros
N'en serian fachà.

COUBLET N°2 :
Filheto, quan n'en dansarè
Tenè-vous dreito,
Bouligà lou ped.
Lous garçous que vous fan dansà
N'en soun pas vostre,
Chau lous meinajà.

COUBLET N°1 :
Li fiho d'aqueste païs
Se creion gento,
Mai sai n'i'a pas gis.
N'i'a qu'uno, la fau pas nouma :
Belèu lis àutro
N'en serian facha.

COUBLET N°2 :
Fiheto, quand .

COUPLET N°1 :
Les filles de ce pays
Se croient gentilles,
Mais ici il n'y en a point.
Il n'y en a qu'une, il ne faut pas la nommer :
Peut-être les autres
En seraient fâchées (jalouses).

COUPLET N°2 :
Fillettes, quand vous danserez,
Tenez-vous droites,
Remuez les pieds.
Les garçons qui vous font danser
Ne sont pas à vous,
Il faut les ménager.

COUPLET N°3 :
Fillettes, quand vous danserez,
Tenez-vous droites,
Jamais penchées.
Si je penche, je ne puis faire autrement :
L'amour me conduit
De votre côté.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET :
Lai filhos d'aqueste quartiè
Soun trop poulidos
Per lous estrangès ;
Que vengou aqueles d'aqui,
Lous faren courre
Coumo de lapins.

COUBLET :
Li fiho d'aqueste quartié
Soun trop poulido
Pèr lis estrangié ;
Que vengon aquéli d'aqui,
Li faren courre
Coumo de lapin.

COUPLET :
Les filles de ce quartier
Sont trop jolies
Pour les étrangers ;
Qu'ils viennent ceux-là !
Nous les ferons courir
Comme des lapins.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
Lai filhos de Sent-Chèlis
Crompou de moucodous, (Bis)
Lous partajou, (Bis)
Crompou de moucodous,
Lous partajou, ni fòu dous.

REFRIN :
Li fiho de Sant-Chèlis
Croumpon de moucadou, (Bis)
Li partajon, (Bis)
Croumpon de moucadou,
Li partajon, n'en fan dous.

REFRAIN :
Les filles de Saint-Chély
Achètent des mouchoirs. (Bis)
Elles les partagent : (Bis)
[D'un] elles en font deux.

Version originelle N°1 :
(Haute-Loire)

Version originelle N°2 :
(Hautes-Alpes)

Version originelle N°3 :
(Ardèche)

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET :
Las filhas de vès Tsoumelhi
Vendon iurs couoifas
Per en quart de vi ;
Las nostras fan pas tut acò :
Gardon iurs couoifas,
Bevon de bouon cò.

COUBLET :
Las filhos de vei Mounmourin
Vendoun lours coifos
Per bèure de vin ;
Nous autros
N'en fasen pa'cò :
Gardan lai nostros,
Beven quauque cò.

COUBLET :
Las filhas de vei Sant-Marti
Vendoun lur coueifo
Per bèure de vi ;
Las nostros fan pas coumo acò :
Gardoun lur coueifo,
Bevoun quauque cò.

COUBLET N°1 :
Li fiho de vers Avignoun
Vendoun si couifo
Pèr bèure de vin ;
Nous autro
N'en fasèn pas 'cò :
Gardan li nostro,
Bevèn quauque cò.

COUPLET :
Les filles d'Avignon
Vendent leurs coiffes
Pour boire du vin ;
Nous autres ne font pas cela :
Elles gardent leurs coiffes
Et boivent quelques coups (de vin).

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
Los Auvernhats
An tant la barba fina !
Los Limosins
Lis la vòlan rasar,
Sans aiga, sans aiga,
Rasir e rason,
Sans aiga ni savon !

Variante :
Lous Auvergnas
N'an bé la barbo duro,
Lous Limouzis
També la lus farion ;
La lus farion, Sens sabou e sens aigo,
E sens razous,
A grans cops de bastous

REFRIN :
Lis Auvergnat
An tant la barbo fino !
Li Limousin
Li la volon rasa,
Sèns aigo, sèns aigo,
Rasa e rasoun,
Sèns aigo ni saboun !

REFRAIN :
Les Auvergnats
Ont tant la barbe fine !
Les Limousins
Veulent la leur raser,
Sans eau, sans eau,
Raser et raison,
Sans eau ni savon !

Variante :
Les Auvergnats
Ont bien la barbe dure,
Les Limousins,
Malgré cela, la leur feraient ;
Ils la leur feraient, sans savon et sans eau
Et sans rasoirs,
À grands coups de bâtons.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
"De que sai venias faire,
Moun fringaire,
Calinaire ?
De que sai venias faire,
Moun fringaire, per aici ?
- Sai soui vengut
Per ne vèire vosto ainado ;
N'enlevarièi
La cadeto, se poudièi !"

REFRIN :
"De que sias vengu faire,
Moun fringaire,
Calignaire ?
De que sias vengu faire,
Moun fringaire, pèr aqui ?
- Siéu vengu
Pèr n'en vèire vosto ainado ;
N'enlevariéu
La cadeto, se poudiéu !"

REFRAIN :
"Que venez-vous faire,
Mon amoureux danseur,
Cajoleur ?
Que venez-vous faire,
Bel amoureux par ici ?
- Je suis venu
Pour voir votre (fille) aînée ;
J'enlèverais (aussi)
La cadette, si je pouvais !"

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
Lo Jan volà la Jana
L'òi pas vol' i donar. (Bis)
L'òi pas vol' i donar
A Jan aquela Jana
L'òi pas vol' i donar
Jan crese que plorà.

REFRIN :
Lou Jan voulié la Jano,
L'an pas vougu'i douna. (Bis)
L'an pas vougu'i douna
À Jan aquelo Jano ;
L'an pas vougu'i douna,
Jan crese que plourè.

REFRAIN :
Jean voulait Jeanne,
Ils n'ont pas voulu lui donner. (Bis)
Ils n'ont pas voulu lui donner
À Jean cette Jeanne ;
Ils n'ont pas voulu lui donner,
Jean, je crois qu'il pleura.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET :
A la davalada
Ten ben toun ourjòu,
Que d'una embrouncada
Lou fiques pa 'u sòu ;
Counserva-lou, Justina,
Pioique es nòu. (Bis)

COUBLET :
À la davalado
Tèn bèn toun ourjòu,
Que d'uno embrouncado
Lou fiques pa 'u sòu ;
Counservo-lou, Justino,
Pièsque es nòu. (Bis)

COUPLET :
À la descente,
Tiens bien ta cruche,
Prends garde, en bronchant,
De ne pas la laisser tomber par terre ;
Conserve-la, Justine,
Puisqu'elle est neuve. (Bis

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Malhurous qu'o uno fenno,
Malhurous que n'o cap ! (Bis)
Que no cap n'en boù uno,
Que n'o uno n'en boù pas !

REFRIN :
Tradèra laderi derère
Tradèra laderi dera (Bis)

COUBLET N°2 :
Hurouzo lo fenno
Qu'o l'omé que li caù (Bis)
Hurouz' inquèro maï
Oquèlo que n'o cap !

AU REFRIN

COUBLET N°1 :
Malurous qu'a uno femo,
Malurous que n'a pas ! (Bis)
Que n'a pas n'en vòu uno,
Que n'a uno n'en vòu pas !

REFRIN :
Tradèra laderi derère
Tradèra laderi dera (Bis)

COUBLET N°2 :
Urouso la femo
Qu'a l'ome que ié fau ; (Bis)
Urouso encaro mai
Aquelo que n'a pas !

AU REFRIN

COUPLET N°1 :
Malheureux celui qui a une femme,
Malheureux celui qui n'en pas ! (Bis)
Celui qui n'en a pas en veut une,
Celui qui en a une n'en veut pas !

REFRAIN :
Tradèra ladéri derère
Tradèra ladéri déra (Bis)

COUPLET N°2 :
Heureuse la femme
Qui a l'homme qu'il lui faut ; (Bis)
Heureuse encore plus
Celle qui n'en a pas !

AU REFRAIN

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
Ma mèra ieu languisse
Ieu pòdi pas durmir (Bis)
La nuèit tota soleta
Aquò mi fai languir.

REFRIN :
Ma maire iéu languisse,
Iéu pode pas dourmi (Bis)
La niue touto souleto,
Acò me fai langui.

REFRAIN :
Ma mère, moi je me languis,
Moi je ne peux pas dormir (Bis)
La nuit toute seule,
Cela me fait languir.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Ma maire toujour me disiò
Qu'après la talho
Me maridariò ;
La talho, la capitaciéu
An leva l'ièro,
Encaro sai siéu.

COUBLET N°2 :
Ma maire me disiò toujour,
La paubro fenno,
De pas fa l'amour ;
L'ai fatso,
La farai toujour :
Lou drôle ei brave,
L'aimarai toujour.

COUBLET N°1 :
Ma maire toujour me disié
Qu'après la taio
Me maridarié ;
La taio, la capitacioun,
An leva l'ièro,
Encaro sai siéu.

COUBLET N°2 :
Ma maire me disié toujour,
La pauro femo,
De pas fa l'amour ;
L'ai facho,
La farai toujour :
Lou drole es brave,
L'amarai toujour.

COUPLET N°1 :
Ma mère me disait toujours
Qu'après (avoir payé) les tailles,
Elle me marierait ;
Les tailles, la capitation,
Tout est payé,
Je suis encore jeune fille.

COUPLET N°2 :
Ma mère me disait toujours,
La pauvre femme,
De ne pas faire l'amour ;
Je l'ai fait,
Je le ferai toujours :
Le garçon est honnête,
Je l'aimerai toujours.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Las jóunas soun òu pris de l'or,
N'aurias pas uno
Per cent louis d'or.
Me moque de l'iver d'antan,
Toujour î toche
Moun âne davan.

COUBLET N°2 :
Me moque de l'iver d'antan,
Toujour î toche
Moun âne davan ;
Moun âne n'aimo pas lu fé,
Per lu vilage
Òu lu minje bé.

COUBLET N°1 :
Li jouino soun à pres de l'or,
N'aurias pas uno
Pèr cènt Louïs d'or.
Me moque de l'ivèr d'antan,
Toujour iéu tousse
Moun ase davans.

COUBLET N°2 :
Me moque de l'ivèr d'antan,
Toujour iéu tousse
Moun ase davans ;
Moun ase n'amo pas lou fèn,
Pèr lou vilage,
Oh lou manjo bèn.

COUPLET N°1 :
Les jeunes filles sont à prix d'or,
Vous n'en auriez pas une
Pour cent Louis d'or.
Je me moque de l'hiver d'antan,
Toujours je pousse
Mon âne devant (moi).

COUPLET N°2 :
Je me moque de l'hiver d'antan,
Toujours je pousse
Mon âne devant (moi) ;
Mon âne n'aime pas le foin,
Dans le village,
Il le mange bien.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
N'ai un capelon de palha
Que ie manca lo cordon ;
Galant metètz-i lo
Ieu vos en pregue,
Farai quicòm mai per vos.

REFRIN :
N'ai un capeloun de paio
Que ié manco lou courdoun ;
Galant, metès-ié lou ;
Iéu vous en prègue !
Farai quicon mai pèr vous.

REFRAIN :
J'ai un petit chapeau de paille
Auquel il manque le cordon ;
Galants, mettez-le lui ;
Je vous en prie !
Je ferai quelque chose de plus pour vous.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
Partirem pas
Sens que la luna lève
Partirem pas
La luna vai levar
Quand levarà
Partirem a l'escorsa
Quand levarà
Partirem a galòp.

REFRIN :
Partiren pas
Sèns que la luno lève,
Partiren pas,
La luno va leva.
Quand levara,
Partiren à l'escourso,
Quand levara,
Partiren au galop.

REFRAIN :
Nous ne partirons pas
Sans que la lune ne se lève ;
Nous ne partirons pas,
La lune va se lever.
Quand elle lèvera,
Nous partirons au pas de course ;
Quand elle lèvera,
Nous partirons au galop.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Quand lo mèrle sauta au prat
Leva la cuia, leva la cuia,
Quand lo mèrle sauta au prat
Leva la cuia per cantar.

COUBLET N°2 :
Quand lo mèrle sauta au prat
Leva la cuia, leva la cuia,
Quand lo mèrle sauta au prat
Leva la cuia per dançar.

COUBLET N°3 :
Quand lo mèrle sauta au prat
Leva la cuia, leva la cuia,
Quand lo mèrle sauta au prat
Leva la cuia per cagar.

COUBLET N°1 :
Quand lou merle sauto au prat,
Lèvo la coua, lèvo la coua,
Quand lou merle sauto au prat,
Lèvo la coua pèr
canta.

COUBLET N°2 :
Quand lou merle sauto au prat,
Lèvo la coua, lèvo la coua,
Quand lou merle sauto au prat,
Lèvo la coua pèr
dansa.

COUBLET N°3 :
Quand lou merle sauto au prat,
Lèvo la coua, lèvo la coua,
Quand lou merle sauto au prat,
Lèvo la coua pèr
caga.

COUPLET N°1 :
Quand le merle saute au pré,
Il lève la queue, il lève la queue ;
Quand le merle saute au pré,
Il lève la queue pour
chanter .

COUPLET N°2 :
Quand le merle saute au pré,
Il lève la queue, il lève la queue ;
Quand le merle saute au pré,
Il lève la queue pour
danser .

COUPLET N°3 :
Quand le merle saute au pré,
Il lève la queue, il lève la queue ;
Quand le merle saute au pré,
Il lève la queue pour
chier .

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Saltave la planqueta
Lo pè m'a mancat (Bis)
Mi soi fotuta alin dins l'aiga
Mos cotilhons si son banhats. (Bis)

COUBLET N°2 :
Montav' a la montanha
Per los far secar (Bis)
Mès l'erba èra tota trempa
Ai acabat de mi banhar. (Bis)

COUBLET N°1 :
Sautave la planqueto
Lou pèd m'a manca, (Bis)
Me siéu foutudo alin dins l'aigo,
Mi coutihoun se soun bagna. (Bis)

COUBLET N°2 :
Montave à la mountagno
Pèr li fair' seca (Bis)
Mai l'erbo èro touto trempad'
Ai acaba de me bagna. (Bis)

COUPLET N°1 :
Je sautais la planchette
Le pied m'a manqué (Bis)
Je me suis foutue là-bas dans l'eau,
Mes cotillons se sont mouillés. (Bis)

COUPLET N°2 :
Je montais à la montagne
Pour les faire sécher (Bis)
Mais l'herbe était toute trempée,
J'ai achevé de me mouiller. (Bis)

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
Se cantas pas,
Mous amis, ièu m'arreste !
Se cantas pas,
Ièu mi vau arrestà !

REFRIN :
Se cantas pas,
Mis ami, iéu m'arreste !
Se cantas pas,
Ièu me vau arresta !

REFRAIN :
Si vous ne chantez pas,
Mes amis, moi je m'arrête !
Si vous ne chantez pas,
Moi, je vais m'arrêter !

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
Totis los ti guetan
Paura mia, paura mia ! (Bis)
Totis los t'auròu
Paura mia, paura mia
Totis los t'auròu
Paura mia quand vodròu !

REFRIN :
Tóuti ié ti gueton
Pauro mìo, pauro mìo ! (Bis)
Tóuti li t'auran,
Pauro mìo, pauro mìo,
Tóuti li t'auran,
Pauro mìo, quand voudran !

REFRAIN :
Tous ils t'y guettent,
Pauvre mie, pauvre mie ! (Bis)
Tous ils t'auront,
Pauvre mie, pauvre mie,
Tous ils t'auront,
Pauvre mie, quand ils voudront !

Version originelle n°1 :

Version originelle n°2 :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
Vai, fai pas mascarada
Vai, vai, vai lo lavar (Bis)
Pren lo sobon
Laba-lo
Pren lo sobon
Laba-lo.

REFRIN :
Vai vai moscorado
Vai vai ti lovà (Bis)
E pren de sobou
E lavo e lavo
E pren de sobou
E lavo-ti prou.

REFRIN :
Vai, vai mouscourado,
Vai, vai-ta lava (Bis)
E pren de saboun,
E lavo, e lavo ;
E pren de saboun,
E lavo-te proun.

REFRAIN :
Va, va mâchurée,
Va, va te laver (Bis)
Et prends du savon,
Et lave, et lave ;
Et prends du savon,
Et lave-toi bien.

+ Pour en savoir plus :

À vous de jouer !


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LA FRICASSÉE / LA FRICASSADO (o FRICASSÈIO)

Danse : La fricassée     Danse : La fricassée (C) La Capouliero

Écoute :

Vidéo :

Explications :

Origine : Danse rituelle qui représentait à l'origine la lutte entre l'été et l'hiver. Danse très ancienne (Moyen-Âge ?), on n'est pas encore d'accord sur ses origines (Elle résulte en fait de la contredanse). Quoi qu'il en soit, elle est très populaire en Provence car elle a pris un caractère "bon enfant". Très à la mode dans les salons parisiens du second empire. À l'origine danse de caractère du répertoire des Maîtres de danse de l'armée, la forme actuelle de la "fricassée" est plus populaire et dénudée des pas techniques qui ont pu exister au siècle dernier.

Description : Interprétée comme un jeu, elle mime une taquinerie entre un homme et une femme, et donc se danse en couple. Il semble que ce soit une danse de "dispute" (querelle amoureuse, scène de ménage, duel guerrier, rite de retour du printemps, ...?) où les deux amoureux finissent par se réconcilier à la fin ; La danse se termine par des embrassades.

Costumes des danseurs : Costumes de paysans ou pêcheurs
Tempo : Moderato plutôt rapide (et parfois en accélérant) à vif

Structure :

A) Jeu mime :

  • 1 : frapper les mains sur les cuisses
  • 2 : frapper dans ses mains
  • 3 et 4 : faire une menace avec la main droite
  • 1 : frapper les mains sur les cuisses
  • 2 : frapper dans ses mains
  • 3 et 4 : faire une menace avec la main gauche
  • 1 : frapper les mains sur les cuisses
  • 2 : frapper dans ses mains
  • 3 : menace main droite
  • 4 : menace main gauche
  • 5 : menace main droite
  • 6 : menace main gauche
  • 7 : menace main droite
  • 8 : menace main gauche.

B) Moulinet : Le garçon et la fille se prennent par le bras droit et tournent sur place en 8 pas sautillés (ou de polka) ; on frappe dans ses mains et on change de bras pour tourner en sens inverse, sur place, en 8 pas sautillés (ou de polka).

C) Suite : On peut ensuite se frapper les deux mains une à une, frapper du pied, des genoux, se toucher en rebondissant dos à dos, se taper des coudes, les coups de poings, se tirer le nez, le menton, l'oreille, les cheveux, se toucher les mains, s'embrasser ...

Rythme : À 2 temps : 2/4, binaire
Sens : Sur place
Position de départ : 2 par 2

Exemple célèbre :

  • "L'Arlésienne" (PS : Rien à voir avec l'oeuvre de G.BIZET !) : Il s'agit d'une des nombreuses contredanses à la mode sous le Premier Empire. Elle fait partie du fonds populaire français. L'air est celui de "Quand on va boire à l'écu", qui figure dans la Clé du Caveau (1816).

+ Prolongement :

NB : On retrouve aussi la fricassée dans le Limousin : "La fricassada".

À vous de jouer !


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LA GAVOTTE / LA GAVOTO

Danse : La gavotte (Wiki)

Écoute :

Explications :

Origine : Existant depuis au moins le 16ème siècle, la gavotte viendrait des Alpes ou du Béarn. En tous cas, son nom vient des montagnes !
Le chanoine Jehan TABOUROT (sous l'anagramme Thoinot ARBEAU) (maître de chapelle d'Henri III) cite le nom de cette danse dans son Orchésographie dès 1588.

Description : Née en pays gavot (la montagne), cette danse de brigue qui prêtait à la virtuosité, gagna toute la Provence et la France au XVIIème siècle où elle était même célèbre à la Cour du Roi. Danse de bal ou de théâtre, elle évolue, selon les régions, vers la danse de caractère, modèle d'agilité et de grâce. Les anciennes gavottes étaient des ensembles de bransles (teintés de gaillarde) choisis par les musiciens, que l'on dansait en rond ou en chaîne ouverte, sur une allure vive, entre-coupées de plusieurs petits sauts. À certains passages, un couple d'habiles danseurs se détachait pour exécuter seul des pas plus compliqués.
Mais la caractéristique de la gavotte était l'échange des baisers et l'offrande du bouquet à l'organisateur de la fête.
Aujourd'hui, elle sert d'épreuve pour l'obtention du titre de "Prévôt de Danse" dans les Assauts de danse qui se déroulent chaque année dans les sociétés folkloriques qui perpétuent sa technicité traditionnelle. Danse binaire à 2 temps de forme très carrée (et même à caractère militaire !)
Dans "l'Orchesographie", le pas de gavotte consiste en un sautillement sur un pied tandis que la pointe de l'autre est tendu vers le sol. Très en faveur à la cour de Louis XIV, XV, XVI, elle renferme tous les pas du ballet classique (jeté, pas de basque, entrechats, ...)

Tempo : Moderato ou assez vif

Structure :

A) Mouvement sur place :

  • 1 : tendre la jambe gauche devant soi, pointe au sol.
  • 2 : ramener la jambe gauche, pieds joints
  • 3 : t
  • 4 : ramener la jambe droite,

B) Balade : (4 fois)

  • et 1 et 2 : deux pas chassés
  • et : appui sur pied droit pour la fille et gauche pour le garçon
  • 3 : pointer le pied G pour la fille, D pour le garçon

C) Final et virolet :

  • 1 et : revenir pieds joints
Rythme : 2/4, binaire
Sens : Déplacement latéral en pas chassés
Position de départ : Par couples, sur une ligne.

Exemple célèbre :

  • "La Gavotte de Vestris" : Rebaptisée "Gavotte de Vestris" à la suite du succès d'une chorégraphie de M.GARDEL interprétée par VESTRIS (1729-1808, un des plus célèbres danseurs de son époque), cette pièce est en fait extraite de la comédie lyrique "Panurge dans l'isle des lanternes" de GRÉTRY, où elle porte le nom de "Air des Morlaques" (1785). Pourtant, cet air s'apparente à un rigaudon et ne possède aucun élément caractéristique d'une gavotte du XVIIIème siècle. Cette dans devient célèbre, entre au répertoire de bal et constituera bientôt, à la ville et dans l'armée, l'épreuve obligatoire pour l'obtention du brevet de prévôt de danse. La version présente dans le premier volume des "Oeuvres posthumes" de CHÂTEAUMINOIS (Laugier, Paris, vers 1812) est plus simple que celle jouée de nos jours.

+ Liens avec la musique savante baroque : "Gavotte variée" (1728) de RAMEAU, ...

À vous de jouer !


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LA GIGUE / LA GIGO

Danse : La gigue (C) La Capouliero

Écoute :

Explications :

Origine : Elle viendrait des îles britanniques (Écosse) connue sous le nom de Jig.

Description / Fonctionnement / Déroulement : Danse saccadée et rapide très populaire en Occitanie, c'est une danse d'hommes de haute technicité, souvent même de soliste construite sur 2 phrases musicales répétées "à l'infini" sur des paroles humoristiques.

Caractéristiques : À 2 temps mais à la fois binaire et ternaire.

Exemples célèbres :

Lien avec la musique savante : La gigue est généralement la dernière danse d'une suite baroque.

À vous de jouer !


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LA MARCHO / LA MARCHE

Origine : Cour du Roi

Exemples célèbres :

À vous de jouer !


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LA MAZURKA / LA MASURCA

Écoute :

Explications :

Origine : D'origine polonaise (16ème siècle), la mazurka s'est répandue en Europe au milieu du 19ème siècle, comme la polka ou la valse. Elle a été popularisée en France avec les chansons de Charloun RIEU depuis seulement la fin du 19ème siècle.

Au début, elle était jouée avec une certaine lenteur et dansée avec souplesse et grâce. Vers 1900, on l'a accéléré ; il y avait 4 pas principaux (le glissé, le basque-polonais, le boiteux surtout chez les débutants !, et le coup de talon). À l'origine dansée selon un rond général, c'est par couples isolés qu'on la danse en Provence jusqu'en 1935.

Caractéristiques : Danse à 3 temps où le 2ème temps est joué assez sec, de manière à donner une impression d'accent. Ce qui provoque un effet de sauté renforçant le visuel, le pas dansé.

Il existe plusieurs variantes selon les lieux et les époques : le quadrille-mazurka, la polka-mazurka, ...

Comparaison avec la valse :

La Valse

En commun

La Mazurka

  1. Origine : France et Autriche. Vient de la volta (Moyen-Âge)
  2. Tempo rapide (noire=152) à très rapide (noire=190).
  3. Structure libre, différente selon le type de valse : viennoise, musette, ...
  4. L'accent est sur le temps fort de la mesure, c'est-à-dire le premier temps.
  • Mesure à trois temps, chiffrée à 3/4.
  • L'abondance des triolets est une caractéristique commune avec la valse.
  1. Origine : Pologne. 16ème siècle > 19ème siècle en Provence.
  2. Tempo modéré : 132 à la noire, nettement plus lent que celui de la valse.
  3. Dans la structure mélodico-rythmique, chaque phrase comporte habituellement une « carrure » de 24 temps (huit mesures), souvent répétée.
  4. La fin de la phrase tombe fréquemment sur le deuxième temps, et accentuation du 3è temps pour relancer le cycle de la phrase mélodique > Donc accentuation des temps faibles.
  5. Un rythme pointé et de grands écarts mélodiques (par exemple sauts d'octave).

Exemples célèbres :

À vous de jouer !


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LA PAVANO / LA PAVANE

Origine : Danse de bal à la cour du Roi.

Danse lente, faite pour se pavaner, c'est-à-dire marcher noblement pour se montrer... À 2 ou 3 temps.

Exemples célèbres :

À vous de jouer !


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LA POLKA et ses dérivés / LA POULCA

Danse : La polka piquée occitane     Danse : La cochinchine

Écoute :

  • Suite de polkas :
  • La polka des Landes :
  • La polka piémontaise :
  • La polka des patineurs : (Polka-scottish)
  • Polka piquée occitane

Explications :

Origine : Danse d'Europe de l'Est, d'origine bohémienne car, contrairement à une étymologie populaire largement répandue, il semble que le mot 'polka' dérive simplement du tchèque 'pulka', qui signifie 'une / la moitié', peut-être en raison de son rythme en 2/4. Elle arriva dans les capitales française et anglaise en 1840 et fit probablement son apparition en Provence durant la décennie suivante. C'est une véritable danse populaire jusque dans les années 1930 ("polkamanie") ; on l'apprend sans maître.

Chaque province a adapté la polka à sa manière, et les polkas occitanes reflètent, par leurs motifs musicaux et leur style, le tempérament du sud.

Caractéristiques : À 2 temps binaires, se danse en couple.

Exemples célèbres :

Version originelle n°1 :

Version originelle n°2 :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
E zo ! zo ! faguèm lo torn
E lo torn de la cambreta
E zo ! zo ! faguèm lo torn
De la cambreta qu'es pas jorn !

REFRIN :
E zo ! zo ! fasèm lo torn
Fasèm lo torn de la cambreta
E zo ! zo ! fasèm lo torn
De la cambreta qu'es pas jorn !

REFRIN :
E zóu ! Zóu ! Fasen lou tour,
Fasen lou tour de la cambreto ;
E zóu ! Zóu ! Fasen lou tour
De la cambreto qu'es pas jour !

REFRAIN :
Et zou ! Faisons le tour,
Faisons le tour de la petite chambre ;
E
De la chambrette, alors qu'il n'est pas encore jour.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
Janeton pòrta lo faus-quieu
Pareis qu'es lo mòda
Que l'atrova comòda,
L'aparelh qu'el' a sus lo quieu
Sembla lo bastet de l'ase de coquius.

REFRIN :
Janetoun porto lou faus-quiéu,
Parèis qu'es la modo,
Que l'atrovo coumodo.
L'apar
Semble lou bastet de l'ase de .

REFRAIN :
Janeton porte le faux-cul,
Il paraît que c'est la mode,
Qu'elle le trouve commode.
L'appareil qu'elle a sur le cul
Semble le petit bas de l'âne des cocus.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
Lo Chabro-buro l'a-tu bé garda mignardo
Lo Chabro-buro l'a-tu bé garda ?
Dareî lous aroundes un loup l'a minja mo pito
Dareî lous aroundes un loup l'a minja.

REFRIN :
La cabro-buro, l'as-tu bèn garda, mignardo ;
La cabro-buro, l'as-tu bèn garda ?
Darrié lis arounde, un loup l'a manja, ma pito ;
Darrié lis arounde, un loup l'a manja.

REFRAIN :
La chèvre noire, l'as-tu bien gardée, mignonne ;
La chèvre noire, l'as-tu bien gardée ?
Derrière les taillis, le loup l'a mangée, ma petite ;
Derrière les taillis, le loup l'a mangée !

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
Lo pè madomaisèla
Lo pè dins lo solièr (Bis)

T'ai crompat te vòle pas vendre
T'ai crompat te vòle gardar. (Bis)

REFRIN :
Lou pèd, madamisello,
Lou pèd dins lou soulié (Bis)

T'ai coumpa, te vole pas vèndre,
T'ai coumpra, te vole garda. (Bis)

REFRAIN :
Le pied, mademoiselle,
Le pied dans le soulier (Bis)

Je t'ai acheté, je ne veux pas te vendre,
Je t'ai acheté, je veux te garder. (Bis)

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
Tard tard se levèt lo pastre
Tard tard se levèt Martin
Lo trobèron embe la chambrièira
Lo trobèron tot endormit.

REFRIN :
Tard tard se levè lou pastre,
Tard tard se levè Martin ;
Lou troubèron emé la chambrièro,
Lou troubèron tout endourmi.

REFRAIN :
Tard se leva le berger,
Tard se leva Martin ;
Ils le trouvèrent avec la femme de chambre,
Ils le trouvèrent tout endormi.

 

Ses dérivés :

À vous de jouer !


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LA SCOTTISH / L'ESCOUTICHO

Danse : La scottish (C) Fenetra

Écoute :

Explications :

Origine : La scottish est une danse de bal et de salon qui se danse en couple, de mesure binaire (2/4), dont le mouvement est tantôt vif et tantôt lent. Contrairement à ce que son nom pourrait indiqué, l’origine de cette danse n'a apparemment pas de rapport avec l’Écosse. Bien qu’incertaine, il semblerait que son origine soit hongroise ou allemande. Comme beaucoup d’autres danses de salon, la scottish est entrée dans le répertoire des danses traditionnelles au XIXème siècle. Elle fut introduite en Grande-Bretagne en 1848 sous le nom de German polka et apparaît dans la capitale française vers 1850 sous le nom de shottish. Grâce à ses évolutions gracieuses et élégantes, elle fut rapidement adoptée dans tous les salons bourgeois de l’époque. Elle est également utilisée dans certaines figures du quadrille. Durant la Première Guerre mondiale, et parce que le ressenti envers les allemands devint très fort, elle fut renommée scottishelle.

Fonctionnement : Elle se danse en couple et en tournant sur soit-même dans le sens des aiguilles d’une montre, tandis que l’ensemble des couples, disposés librement dans la salle, évolue dans le sens contraire. Elle est tantôt sautée, glissée ou valsée, mais ayant toujours comme base des pas ressemblant à la polka (à 2 temps). En Provence par exemple, on la saute davantage qu'en Auvergne ou en Gascogne. On parle de scottish-polkée-sautée ou de scottish avec galop et valsée, etc...
Les pas de danse du quadrille se font sur quatre mesures dans l’ordre suivant :

Dans le répertoire folk, elle connaît de un très grand nombre de variations, surtout sur les 4 temps du tourné...

Exemples célèbres :

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Aime mai que m'aime mai
E que venga e que venga
Aime mai que m'aime mai
E que venga pas jamai.

COUBLET N°2 :
Aime mai que m'aime mens
E que venga e que venga
Aime mai que m'aime mens
E que venga pus sovent.

COUBLET N°1 :
Ame mai que m'ame mai
E que vengo, e que vengo ;
Ame mai que m'ame mai
E que vengo pas jamai.

COUBLET N°2 :
Ame mai que m'ame mens
E que vengo, e que vengo ;
Ame mai que m'ame mens
E que vengo plus souvènt.

COUPLET N°1 :
J'aime mieux qu'il m'aime plus
Et qu'il ne vienne, et qu'il ne vienne ;
J'aime mieux qu'il m'aime plus
Et qu'il ne vienne jamais.

COUPLET N°2 :
J'aime mieux qu'il m'aime moins
Et qu'il vienne, et qu'il vienne ;
J'aime mieux qu'il m'aime moins
Et qu'il vienne plus souvent.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN : (Bis)
Lica lica l'anca,
Lica lica-la,
Lica lica lica lica lica-la.

REFRIN : (Bis)
Lico, lico l'anco,
Lico, lico-la,
Lico, lico, lico, lico, lico-la.

REFRAIN : (Bis)
Lèche, lèche la hanche,
Lèche, lèche-la,
Lèche, lèche, lèche, lèche, lèche-la.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

Ma mèra mi soòna, li respoònde pas
Lo que mi parlava m'agradaba
Ma mèra mi soòna, li respoònde pas
I preniò plaser mai iò tamben !

Ma maire me souno, ié responde pas ;
'Quéu que me parlavo m'agradavo.
Ma maire me souno, ié responde pas ;
Ié prenié plasé mai iéu tambèn !

Ma mère m'appelle, je ne lui réponds pas ;
Celui qui me parlait me plaisait.
Ma mère m'appelle, je ne lui réponds pas ;
Il y prenait plaisir et moi aussi !

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Mariana de Tribès n'a passat
Amb sa sauma grisa (Bis)
Mariana de Tribès n'a passat
Amb sa sauma grisa e son sac traucat.

COUBLET N°2 :
Quand seguèr' en rota pas res per manjar
Amb sa sauma grisa (Bis)
Quand seguèr' en rota pas res per manjar
Amb sa sauma grisa e son sac traucat.

COUBLET N°3 :
Manjèron de tèrra caguèron de blat
Amb sa sauma grisa (Bis)
Manjèron de tèrra caguèron de blat
Amb sa sauma grisa e son sac traucat.

COUBLET N°1 :
Mariano de Tribès n'a passa
Em' sa saumo griso (Bis)
Mariano de Tribès n'a passa
Em' sa saumo griso e soun sa trauca.

COUBLET N°2 :
Quand seguèr' en routo, pas res pèr manja
Em' sa saumo griso (Bis)
Quand seguèr' en routo, pas res pèr manja
Em' sa saumo griso e soun sa trauca.

COUBLET N°3 :
Manjèron de terro, caguèron de bla,
Em' sa saumo griso (Bis)
Manjèron de terro, caguèron de bla,
Em' sa saumo griso e soun sa trauca.

COUPLET N°1 :
Marianne de Tribes est passée
Avec son ânesse grise (Bis)
Marianne de Tribes est passée
Avec son ânesse grise et son sac troué.

COUPLET N°2 :
Quand elles furent en route, rien pour manger
Avec son ânesse grise (Bis)

Quand elles furent en route, rien pour manger
Avec son ânesse grise et son sac troué.

COUPLET N°3 :
Elles mangèrent de la terre, elles chièrent du blé,
Avec son ânesse grise (Bis)

Elles mangèrent de la terre, elles chièrent du blé,
Avec son ânesse grise et son sac troué.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

T'ai be dich que te fariái pas mau
Laissas-o te faire, laissas-o te faire
T'ai be dich que te fariái pas mau
Laissas-o te faire un pauc mai !

T'ai bèn di que te fariéu pas mau,
Laissas-te faire, laissas-te faire ;
T'ai bèn di que te fariéu pas mau,
Laissas-te faire un pau mai !

Je t'ai bien dit que je ne te ferais pas mal,
Laisse-toi faire, laisse-toi faire ;
Je t'ai bien dit que je ne te ferais pas mal,
Laisse-toi faire un peu plus !

NB : Certaines danses de salon comme "le pas des patineurs" ou le "pas de quatre" sont dérivées de la scottish. Polka des patineurs :

À vous de jouer !


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LA VOLTA / LA VÓUTO

Danse : La volta (18e)     Danse : La volta (19e)

Écoute :

Explications :

Origine : Danse d'origine purement provençale (et non italienne comme on l'a longtemps pensé), la volte est très ancienne. On la trouve mentionnée dans l’Orchésographie de Toinot D’ARBAUD (1585). C’est vers cette époque qu’elle gagne les Cours de France et d’Europe. La volte fut une danse révolutionnaire sous la Renaissance car elle succédait à la basse danse. (Dans la basse danse, le cavalier, portant épée, cape et gants et la dame en robe à traîne et gants, se tenaient du bout des doigts, faisaient de lents pas glissés.) La volte remplaçait les mouvements étroits par de amples mouvements, elle inaugurait la danse en couple fermé. Elle fut dépopularisée au 17ème siècle avec l'arrivée du puritanisme imposé par la Cour de Louis XIII car c'est une danse à caractère "érotique" ! Notons une anecdote à ce sujet : pour limiter les indécences de la Vouta, les dames inaugurèrent le port de petites culottes pour la danse afin, je cite : "d'éviter de montrer des choses agréables à la vue..."

Description / Fonctionnement : Danse à trois temps qui apparut après les danses de salons, les menuets, au cours desquelles les danseurs se touchaient à peine le bout des doigts. Dans la volte, le cavalier prend la fille par la taille et la fait virevolter. Elle est basée sur un rythme à 3 temps, généralement ternaire, avec des tournoiements, des balancements, des sauts majeurs permettant au cavalier de faire virevolter la cavalière en la soulevant à bout de bras, le cavalier prenant la fille par la taille. Ses sauts étaient ponctués à l'origine par des coups de cymbales.

La volte est une danse de couples très gracieuse et fort spectaculaire avec ses portés et ses enlevés très proches du pas de deux classique.
Elle marque la première incursion du rythme ternaire parmi les danses populaires européennes. Il est admis de voir dans la volte l’ancêtre direct de la valse.

Exemples :

À vous de jouer !

 

+ La Valse : Danse à 3 temps, rapide, où les couples tournent


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LE BRANSLE ou BRANLE / LOU BRANDE

Danse : Lou brande de St Elme

Explications :

D'origine médiévale et française, le bransle est de rythme binaire ou ternaire, souvent accompagné par le chant, à la mode au 16ème et 17ème siècle. Cette danse est caractérisée par une constante oscillation du corps. Elle fit aussi partie de la Suite baroque.

Exemples célèbres :

À vous de jouer !


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LE MENUET / LOU MENUGUET

Danse : Lou menuguet dou Càrri de Mazan 2000 (C) PLANTEVIN

Écoute :

Description :

Origine : Danse traditionnelle baroque (qui serait issue du bransle du Poitou) à 3 temps. Mentionnés dès 1445, elle devient populaire à l'époque baroque notamment à la cour royale (danse préférée de Louis XIV) puis danse de salon... Il exprime un jeu de galanteries raffinées.

Caractéristiques : Danse élégante à 3 temps, assez lente. Elle se danse en groupe, par couples... (Wiki)

Exemples célèbres :

À vous de jouer !


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LE QUADRILLE (ou la danse carrée) / LOU QUADRIHO

Écoutes :

Explications :

Le quadrille est le résultat d'une évolution de l'ancienne contredanse. Mais vient-elle de Normandie ou d'Angleterre (country dance) ? Ils ne sont pas d’origine provençale, mais les provençaux les ont rapidement adoptés et leur ont imprimé leurs propres couleurs.
C'est une danse de salon qui s'exécute à 4 (ou 2) couples de 4 danseurs disposés face à face qui enchainent une série de motifs.

On en parle déjà au 16ème siècle mais ce n'est qu'après 1850 que l'on voit apparaitre sa forme actuelle. Le quadrille est un enchaînement de 5 ou 6 figures :

On peut remarquer que cette danse était toujours accompagnée par la museto à la fin du 18ème siècle.

Exemples :

À vous de jouer !


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LOU RIGAUDOUN ou LE RIGODON

Danse : Le rigaudon     Danse : Le rigaudon

Vidéo :

Écoutes : "Lou rigaudoun dóu calignaire" ; "Les violons du rigodon" ; "Le rigaudon du Champsaur"

Explications :

Origine, étymologie : D'origine italienne ou provençale (?),
Jean-Jacques ROUSSEAU et R.BUSQUET affirment que le rigaudon tirerait son nom du célèbre maître à danser marseillais : RIGAUD (17ème siècle). Mais cela ne peut être retenu puisqu'il est question de cette danse bien avant lui.
D'autre part, Chas d'albert (auteur anglais) dit qu'il y eut à Marseille vers 1485, un maître de danse marseillais du nom de Regadon, qui fut le promoteur de ce pas célèbre. Ceci est confirmé par GOLDONI dans "Scuola di Ballo".
RABELAIS en parle également.

Description :

Le rigaudon est une danse joyeuse, chantée autrefois "a cappella" (sans accompagnement instrumental) qui daterait de la Renaissance et qui était fort en usage au 17ème siècle en Provence. Le rigaudon fut roi en Provençe, ses "jetés" largement ouverts plaisaient aux danseurs. L'Église a voulu l'interdire en menaçant d'une forte amende. En effet, en 1644, Antoine GODEAU, évêque de Vence, avait interdit pareille danse. Le clergé jugeait le rigaudon indécent car outre des paroles toujours malicieuses, les femmes, en levant haut la jambe, dévoilaient leurs dessous (et le reste). Les sous-vêtements dans le costume traditionnel se résumant aux jupons fendus et à la chemise, voire, au pantalon ouvert, il est facile d'imaginer le spectacle qui s'offrait aux esprits puritains... L'évêque lança donc un mandement contre le curé de Mouans-Sartoux, en décidant que les danseurs de rigaudon ne seraient plus enterrés en terre sainte. De même en 1664, Claude CRESP, un curé de Grasse, dénonça les "postures et grimaces indécentes du Rigodon" et un arrêté exigeant une amende fut prononcé. Son interdiction fut même promulguée par des arrêts du Parlement. Ces interdictions continuèrent jusqu'en 1675... Quel danger couraient donc les danseurs qui passaient outre cette interdiction ? Sans doute l'Enfer !
Cependant, l'âme du peuple provençal étant à la bravade, les danseurs et les tambourinaires ont continué, outre les interdictions et les amendes, à danser le rigaudon... Et le rigaudon sortit victorieux de cette lutte, et le brave curé continua d'ôter les excommunications de ses paroissiens. Ainsi, rien n'est venu à bout du rigaudon. Il fit même son apparition à la Cour mis à l'honneur par la reine Marie-Antoinette et au théâtre au 18ème siècle, et Jean-Philippe RAMEAU composa le célèbre "Rigaudon de Dardanus". Le rigaudon devient alors une danse pleine de grâce, aux mouvements stylisés. Aujourd'hui, il retrouve sa verdeur provençale de ses débuts.

Le thème du rigaudon est une poursuite galante, avec de nombreux sauts. On y retrouve le symbolisme des danses de fertilité qui vise à faire pousser la végétation, par l'antique motif de changement de femme et le martèlement du sol ; la danse évoluant en cercle (comme le soleil ? symbolisme social ?).

Le rigodon est désormais principalement pratiqué dans le Comté de Nice (sous le nom de "Sirigauda"), sur la côte d'Azur, également par les violoneux des montagnes des Alpes, dans le Dauphiné méridional. Mais on le trouvait aussi autrefois dans les Cévennes, le Massif-Central, la Savoie et même en Andorre. Dans les noces, la coutume veut que ce soit les mariés qui dansent le premier rigodon puis le garçon d'honneur et sa cavalière se joignent à eux au deuxième rigodon formant un rigodon à quatre danseurs puis les couples se rajoutent les uns après les autres, on lui donne alors une forme circulaire...
Cette danse vive, à 2 temps (ou 4), marquée d'un martèlement continu du pas, est ponctuée de cris stridents des danseurs : "Hi ! Fou !", imitant le hennissement des chevaux, symbole de force et de fécondité.

Les musiciens reprennent plusieurs fois l'air du rigodon mais le pas est si fatiguant que les danseurs n'en enchaînent généralement pas plus de deux et se contentent parfois de le chanter sur des paroles toujours gaies ou malicieuses (voir exemples plus bas).

C'est une danse mimique qui s'accompagne normalement de la volte. NB : RABELAIS a même écrit : "le rigoron pirouy" ("le rigodon pirouette", qui serait une association du rigodon et de la volte...) en faisant l'énumération des danses, à la suite du Souper des Dames Lanternes (dans le Vème livre de Pantagruel).

Il y a 3 types de rigodons :
- ceux qui en quelques vers forment un récit ou racontent une histoire gaie ou triste, sage ou folle ;
- ceux empreints d'une verve railleuse, qui critique un lieu, une population ;
- ceux qui permettaient au filles d'ironiser sur les cavaliers maladroits.

"Rigaudon" ou "rigodon" ? Les deux s'utilisent mais le premier possède la diftongue typique de la Provence, alors que la seconde désigne la forme de la danse (soit AABB, forme à répétition)

Citation : "À pincer le Rigodon, chaque jeune homme s'apprête." (DÉSAUGIERS)

Tempo : Vif

Pas / Structure :

Pas jeté suivi d'un fouetté (qui s'exécute sur place, sans avancer ni reculer : "Qu bèn danso, pau n'avanço")
(cf. "Dictionnaire de la Danse" de COMPAN, 1787).

Rythme : 2/4 ou 4/4, binaire
Rythme de base : ! ! !
Sens : S
Position de départ : Début immobile, pieds en 1ère position.

+ Cas particuliers :
- Le Rigaudon rude : Danse avec sauts pour faire pousser la végétation. En 1664, jugée indécente, elle fut interdite, avant de devenir une "danse de cour" ou de "salons". Elle était tellement rude et expressive (suggestion sexuelle) que l'interdiction de la danser fut prononcée sous peine d'excommunion. C'était le prototype des danses du sabbat.
- Le Rigaudon de salon

+ Pour en savoir plus : Wiki, www.mairie-saintjeannet.fr/social/associations/courcoussoun/danses/danses.html, ...

+ Un exemple célèbre :

* Lou rigaudoun dóu calignaire / Le rigodon de l'amoureux :

- Présentation de cette chanson : Cette chanson burlesque, comme savent les faire les Provençaux, raconte l'histoire d'une jeune fille qui s'en est allée danser le rigaudon à Marseille et à Toulon car son amoureux, au village, ne lui convenait guère et pour cause : il avait le nez tordu et surtout, ne savait pas danser !!!
Elle va y faire de belles rencontres (parfois intéressées) : des chevaliers de l'armée, des marins et des gros marchands... Elle espère y trouver un mari !
Autre titre possible : "Le rigaudon de Toulon".

- Paroles et Musique : Anonyme, traditionnel, 15ème siècle.
+ Harmonisation de Geroges AUBANEL (Cf. Palais du Roure d'Avignon)

Version originelle en graphie mistralienne :

Lou rigaudoun dóu Calignaire

Version en graphie classique :

Lo rigaudon dau calignaire

Traduction en français :

Le rigodon de l'amoureux

Adaptation en français :

Le rigaudon de Toulon

COUBLET N°1 :
Maire se sabias, d'ounte vène, d'ounte vène,
Maire se sabias, d'ounte vène, me batrias,
Vène de Touloun, de Touloun e de Marsiho,
Vène de Touloun, pèr dansa lou rigaudoun.

REFRIN :
Aviéu un calignaire, m'agradavo pas,
Avié lou nas de cair' e sabié pas dansa.
Aquéu calignaire m'agradavo gaire,
Aquéu calignaire m'agradavo pas.

COUBLET N°2 :
I'a li chivalié, de l'armado, de l'armado,
I'a li chivalié, parlon d'amour voulountié,
L'espaso au coustat, bello mino, bello mino,
L'espas' au coustat, sabon se fair' escouta.

AU REFRIN

COUBLET N°3 :
I'a tant de marin, pèr la danso, pèr la danso,
I'a tant de marin pèr la danso plen d'entrin.
Rire que fai gau, cambo lèsto, cambo lèsto,
Rire que fai gau, cambo lèsto e pèd descaus.

AU REFRIN

COUBLET N°4 :
I'a li gros marchand, li pistolo, li pistolo,
I'a li gros marchand, li pistolo e li diamant.
N'an si cofre plen, de coulano, de coulano,
N'an si cofre plen, de coulano e de pendent.

AU REFRIN

COUBLET N°5 :
Ah lou bèu païs, tout fai fèsto, tout fai fèsto,
Ah lou bèu païs, tout fai fèsto e tout ié ris.
Maire se voulias, vosto fiho, vosto fiho,
Maire se voulias, aqui la maridarias !

AU REFRIN

COBLET N°1 :
.

REFRIN :
.

COBLET N°2 :
.

AU REFRIN

COBLET N°3 :
.

AU REFRIN

COBLET N°4 :
.

AU REFRIN

COBLET N°5 :
!

AU REFRIN

COUPLET N°1 :
Mère si vous saviez d'où je viens,
Vous me battriez,
Je viens de Toulon et de Marseille,
Pour danser le rigodon.

REFRAIN :
J'avais un amoureux, il ne me plaisait pas,
Il avait le nez de travers et ne savait pas danser.
Cet amoureux ne me plaisait guère,
Cet amoureux ne me plaisait pas.

COUPLET N°2 :
Il y a les chevaliers de l'armée,
Ils parlent d'amour volontiers,
L'épée au côté, belle mine,
Ils savent se faire écouter.

AU REFRAIN

COUPLET N°3 :
Il y a tant de marins pour la danse,
Plein d'entrain.
Rire qui rend joyeux, jambe leste,
Et pieds nus.

AU REFRAIN

COUPLET N°4 :
Il y a les gros marchands, les pistolets,
Et les diamants.
Ils en ont des coffres pleins, des colliers
Et des bijoux (boucles d'oreille).

AU REFRAIN

COUPLET N°5 :
Ah le beau pays, tout y est fête,
Et tout y rit.
Mère si vous vouliez, votre fille,
Ici vous la marieriez !

AU REFRAIN

COUPLET N°1 :
Mère savez-vous d'où j'arrive, d'où j'arrive,
Mère savez-vous ? Je vous demande pardon !
Je viens de Toulon, de Toulon et de Marseille,
Je viens de Toulon, de danser le rigaudon.

REFRAIN :
J'avais un soupirant qui ne me plaisait pas,
Son nez était tordu, il avait les pieds plats.
Ce galant difforme ne me plaisait guère,
Ce galant risible ne me plaisait pas.

COUPLET N°2 :
Y'a les chevaliers de la garde, de la garde,
Y'a les chevaliers, toujours hautains et galants ;
L'épée au côté, ils veulent qu'on les regarde,
L'épée au côté, avec des flots de rubans.

AU REFRAIN

COUPLET N°3 :
Y'a tant de marins pour la danse, pour la danse,
Y'a tant de marins pour la danse, pleins d'entrain.
Ils rient aux éclats, leurs pieds nus ont en cadence,
Ils rient aux éclats, jambe leste et bras d'airain.

AU REFRAIN

COUPLET N°4 :
Y'a les gros marchands, l'escarcelle, l'escarcelle,
Y'a les gros marchands, l'escarcelle et les diamants.
Leurs coffres sont pleins, de joyaux qui étincellent,
Leurs coffres sont pleins, de colliers et de brillants.

AU REFRAIN

COUPLET N°5 :
Ah le beau pays, tout enchante, tout enchante,
Ah le beau pays, tout enchante et tout sourit.
Ma mère chérie, à votre fille impatiente,
Ma mère chérie, trouvez là-bas un mari.

AU REFRAIN

Discographie / Enregistrements :
- Jean-Noël MABELLY,
- André CHIRON,
- Jean-Bernard PLANTEVIN,
- CD "Musique de fête Musique de danse" par La compagnie du loup qui danse (2001)
- CD "Counsolo-te" par Hombeline (Ed. En Ballade, Musavida, 2001)
- Mai Aqui, ...

Autres exemples de rigaudons :

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Version en graphie classique :

Traduction en français :

"Iéu n'ai cinq sòu,
Ma mio n'a que quatre :
E que faren
Quan noui maridaren ?

- Achataren
En bicou, eno escuèlo,
En culherou,
Li manjaren toutei dous."

Iéu, ai cinq sòu,
Ma mìo n'a que quatre.
Coumo faren
Quand nous maridaren ?

- N'en croumparen
Un cuié e un toupinòu,
Pichot cuié
E manjaren tóuti dous.

Ieu, ai cinq sòus
Ma miga n'a que quatre
E que farem
Quand nos maridarèm ?

N'en cromparèm
Bichas e escudèlas,
Pichòts culhiers
Manjarem tótei dos.

"Moi, j'ai cinq sous,
Ma mie n'en a que quatre.
Comment ferons nous
Quand nous nous marierons ?

- Nous achèterons
Un pichet et des assiettes,
Des petites cuillères
Et nous mangerons tous les deux."

Traduction en français :

- "Nous mangerons une omelette,
Nous danserons un rigaudon."

Traduction en français :

- "Dansez bien, la jeunesses est si brève,
Les beaux jours, amis, ne durent guère,
Rire, rire, rire,
Il vaut mieux en rire,
Frères, venez donc,
Danser le Rigodon." (Bis)

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
Aquel ome fai pòu :
A de banos : (Bis)
Aquel ome fai pòu,
A de banos coume un biòu.

REFRIN :
Aquel ome fai pòu :
A de bano : (Bis)
Aquel ome fai pòu :
A de bano coume un biòu.

REFRAIN :
Cet homme fait peur :
Il a des cornes... (Bis)
Cet homme fait peur :
Il a des cornes comme un boeuf.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Lou coeur de mo mio
Li fai tan de maû (Bis)
Quan io lo vau veire
Lo soulage un pau. (Bis)

REFRIN :
D'enguéro n'ei pà jour,
Qu'ei lo luno que rayo
D'enguèro n'ei pà jour
Qu'ei lo luno d'omour
Que rayo, que rayo, que rayo toujour. (Bis)

COUBLET N°2 :
Baisse-te mountagno !
Lèvo-te voloun !
Lo mio Jonetoun.
M'empèchà de veire. (Bis)

AU REFRIN

COUBLET N°3 :
Si lo se morido
Sabe que forài : (Bis)
N'irài o lo guèro
E li crèborai. (Bis)

AU REFRIN

COUBLET N°4 :
L'ai be tan cherchàdo
Boueissoû per boueissoû (Bis)
Que iô l'ai troubàdo
Coumo loû garçou. (Bis)

AU REFRIN

COUBLET N°1 :
Lou cor de ma mìo
Ié fai tant de mau ; (Bis)
Quand iéu la vau vèire
La soulage un pau. (Bis)

REFRIN :
D'enguèro n'es pas jour,
Qu'es la luno que raio
D'enguèro n'ei pas jour
Qu'es la luno d'amour
Que raio, que raio, que raio toujour. (Bis)

COUBLET N°2 :
. (Bis)

AU REFRIN

COUBLET N°3 :
. (Bis)

AU REFRIN

COUBLET N°4 :
. (Bis)

AU REFRIN

COUPLET N°1 :
Le coeur de ma mie
Lui fait tant de mal ; (Bis)
Quand je vais la voir,
Je la soulage un peu. (Bis)

REFRAIN :
Il ne fait pas encore jour,
C'est la lune qui brille ;
Il ne fait pas encore jour,
C'est la lune d'amour
Qui brille, qui brille, qui brille toujours. (Bis)

COUPLET N°2 :
Baisse-toi montagne,
Lève-toi vallon, (Bis)
Tu m'empêches de voir
Ma mie Jeannette. (Bis)

AU REFRAIN

COUPLET N°3 :
Si elle se marie,
Je sais ce que je ferai ; (Bis)
J'irai à la guerre
Et j'y crèverai. (Bis)

AU REFRAIN

COUPLET N°4 :
Je l'ai tant cherchée
Buisson par buisson (Bis)
Que je l'ai trouvée
Avec les garçons. (Bis)

AU REFRAIN

Version originelle n°1 :
(Ardèche)

Version originelle n°2 :

Version originelle n°3 :

Version provençale en graphie mistralienne :

Version en graphie classique :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Ma maire
N'aiò qu'eno dent,
Toujour branlavo,
Quand èro lou vent.
Moun paire,
Qu'es en bouon massou,
Li la plantavo
Aubé soun martelou.

COUBLET N°2 :
Ma maire
N'aiò qu'en agnèu,
Toujour belavo,
Li enlevè la pèu ;
Ma maire
L'a plus entendu,
Dis que sous terro
Dèu s'estre escoundu.

COUBLET N°3 :
Ma maire
N'aiò qu'en bichou ;
La couò li manco ,
Lou chat li l'a rout ;
Ma maire,
Arrenjaren tout :
La couò que manco
Prendren au chatou.

COUBLET :
Ma maire n'avié qu'uno dènt,
Toujour brandavo
Quand fasié grand vènt,
Moun paire qu'èro manichau,
La li picavo
À cop de martau.

COUBLET N°1 :
Ma maire n'aiá qu'una dent
Totjorn branlava
Quand fasiá grand vent.
Mon paire qu'èra maneschau,
Te la plantava
A còps de martèu (o de destrau).

COUBLET N°2 :
Mon paire n'aiá qu'un anhèu,
Totjorn bramava,
Li levèt la pèu.
Ma maire que lo mangèt tot,
Prenguèt un ventre
Com'un baraston.

COUBLET N°1 :
Ma maire n'avié qu'uno dènt :
Toujour branlavo
Quand fasié grand vènt.
Moun paire qu'èro manescau,
Te la plantavo
À còp de destrau.

COUBLET N°2 :
Moun paire n'avié qu'un agnèu :
Toujour bramavo,
Ié levè la pèu.
Ma maire que lou mangè tout,
Prenguè un vèntre
Coume un barastoun.

COBLET N°1 :
Mon paire pecaire
Aviá qu'una dent
Emai trantolava
Quand fasiá de vent.

COBLET N°2 :
Ma maire pecaire
Aviá qu'una dent
Emai trantolava
Quand fasiá de vent.

COBLET N°3 :
Mon fraire pecaire
Aviá qu'una dent
Emai trantolava
Quand fasiá de vent.

COBLET N°4 :
Mon paire, ma maire, mon fraire
Avián qu'una dent
E dins la familha
Fasiá que tres dents.

COUPLET N°1 :
Ma mère n'avait qu'une dent :
Elle bougeait toujours
Quand il faisait grand vent.
Mon père qui était maréchal-ferrant,
La lui plantait (enfonçait)
À coups de marteau.

COUPLET N°2 :
Mon père n'avait qu'un agneau :
Il bêlait toujours ;
Il lui enleva la peau.
Ma mère qui le mangea tout
Eut un ventre gonflé
Comme une petite baratte.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Què li donarem a la pastoreta,
Què li donarem per anâ a ballar.
Jo li donaria una caputxeta
I a la muntanyeta la faria anar.
A la muntanyeta no hi neva ni plou,
I a la terra plana, tot el vent ho mou.
Sota l'ombreta, l'ombreta, l'ombri,
Flors i violes i romani.

COUBLET N°2 :
(Simile...)
Jo li donaria unes faldillettes...

COUBLET N°3 :

(Simile...)
Jo li donaria unes sabatetes...

COUBLET N°1 :
.

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUPLET N°1 :
Que lui donnerons-nous à la petite bergère,
Que lui donnerons-nouspour aller danser ?
Je lui donnerai une capuchette
Et vers la montagne la ramènerai.
Il y tonne à peine, il n'y pleut pas souvent,
Tandis qu'en pleine, tout s'agite au vent.
Et sous l'ombrette, l'ombelle ou le brin,
Fleurs, violettes et romarin.

COUPLET N°2 :
(Simile...)
Je lui donnerai ma jupe en laine...

COUPLET N°3 :
(Simile...)
Je lui donnerai souliers et socquettes...

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
"Ount ères, Catinou,
Quan ta maire ti sounavo ? (Bis)
Ount ères, Catinou,
- A la cavo embé Pierrou.
- De-qué fasiès aval,
Catinello menudello,
De-qué fasiès aval ?
- Petassave moun mantal.

REFRIN :
"Ount' ères, Catinoun,
Quand ta maire te sounavo ? (Bis)
Ount' ères, Catinoun,
- À la cavo emé Pèiroun.
- De-qué fasiès avau,
Catinello menudello,
De-qué fasiès avau ?
- Petassave moun mantau.

REFRAIN :
"Où étais-tu, petite Catherine,
Quand ta mère t'appelait ? (Bis)
Où étais-tu, petite Catherine ?
- À la cave avec petit Pierre.
- Que faisais-tu en bas,
Catherinette mignonne,
Que faisais-tu en bas ?
- Je rapiéçais mon tablier.


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LE RONDEAU / LOU ROUNDÈU

Origine : Sud-Ouest de la France, Moyen-Âge,

Forme : ABACADA.... Chaque chanteur rentre dans la ronde et chante un couplet puis le choeur reprend le refrain ...

Exemples :

À vous de jouer !


[Remonter]


DANSES SPÉCIALES

Il existe en Provence certaines danses qui s'exécutent seulement pour certaines occasions particulières.

>> Les Danses Rituelles, souvent devenues danses de métiers : Ces danses ont conservé très largement leurs formes rituelles et corroborent une vision mythologique des traditions.

* Li courdello / Les cordelles, les rubans : Danse très ancienne que l'on trouve aussi dans d'autres pays d'Europe.
Elle fait partie des danses symboliques astrales cosmiques (liées au soleil, à la lune). Elle met en scène une roue, emblème solaire. Ce rite dérive du mythe de l'Arbre Cosmique : La figuration d'un arbre par un simple mat et les rubans multicolores tressés représentent l'union entre la Terre et le Ciel et la capacité à se projeter au centre du monde pour faire monter au Ciel prières et offrandes et en recevoir les forces bénéfiques. La marche sinueuse des danseurs dessinant un serpent symbolise la fécondité, le mât levé vers le ciel est signe d'offrande et l'encerclement un signe de fertilité. Au Moyen âge, avec l'institution des corporations, on a cru qu'il s'agissait d'une danse imitative du métier de cordier et on lui adapta des paroles sur le tressage de la corde. Peu dansée en Provence à l'origine, elle a été remise à l'honneur par les groupes folkloriques. Mais, avec l'oubli du mythe originel, elle fut rattachée à la Corporation des Cordiers qui fut très présente à Marseille.
Les jeunes filles entrelacent des rubans autour d'un mât. Les provençaux en ont fait une danse de métier (les cordeliers). Les entrelacements des rubans sont entrecoupés de chants en rapport avec ce métier.
Disposés autour d'un mât et tenant chacun et chacune un ruban dans chaque main, les danseurs font une série de croisement de manière à tisser ce dernier sur le mât. Puis une fois complètement enroulé, on exécute les pas de manière inverse afin de démêler le ruban jusqu'au retour de la position initiale. Danse binaire à 2 temps assez lente, avec 2 motifs mélodiques le premier de 4 mesures répétées, le second de 10 mesures se terminant "ritenuto".
Le plus simple est de considérer la danse des Cordelles comme une danse de métier, artisanale, celle des cordeliers, figurant le tressage de la corde. Les rubans forment les rayons d'une immense roue, emblème solaire. Pour certains ethnologues, les rubans partant du mât forment les rayons d'une immense roue, symbole solaire. Néanmoins, les danses autour d'un mât central sont connues dans diverses cultures. Elles prennent la forme de la danse du soleil chez les Sioux du Dakota, lors de laquelle les officiants se pendent aux cordes du mât par des crochets plantés dans la poitrine, et se mettent à tourner à toute allure. La danse des cordelles est en Provence bien moins spectaculaire mais d'une valeur symbolique évidente. Le mât central est une sorte d'axis mundi, axe du monde reliant ciel et terre et soutenant les nues comme les arbres sacrés connus partout dans le monde. On danse autour d'un mât comme autour de ces arbres en chantant tel un hommage rendu au cosmos auquel l'Homme est intégré. La danse en rond matérialise, peut-être, le rythme du monde.
Dans la danse des cordelles, le mât central symbolise un arbre de vie, un centre de fertilité tel le poteau du mât de cocagne. Au sommet de ce mât sont attachés des rubans rappelant les rayons d'une roue qui classiquement est le symbole du soleil. Le tressage des rubans en cours de danse symbolise la trame de la vie, les différents évènements de la vie d'un homme.
La mélodie de cette danse est un "timbre" anonyme, très répandu dans toute la France depuis le XVIIème siècle. Il a servi de support à d'innombrables chansons françaises (chansons à boire, chansons satiriques) puis provençales. Les provençaux l'ont tout naturellement utilisé comme l'un des airs pouvant accompagner cette danse. C'est François VIDAL qui l'a publié pour la première fois ("Lou Tambourin", 1864) comme provenant du territoire de l'étang de Berre.
Effectif : 16 jeunes filles
Costumes : Paysanne, poissonnière ou artisanne
Accessoires : 1 mât avec rubans colorés
Durée : 4 minutes
Paroles du chant qui accompagne cette danse : Publiées dans "Lou Tresor dóu Felibrige" de F.MISTRAL puis en 1955 (Ed. Salabert, Paris)

Li fiho :

Li garçoun, lis ome :

Traduction en français :

"Sian fiho de courdelié,
Fasen de courdello.
E dins noste bèu mestié,
Servèn forço bello.
Dins nosto boutigo, vèn
De touto sorto de gènt,
Mai li pu poulido (Bis)
Soun li miés servido."

"Sian de jouine courdelié,
Fasen de courdello.
N'i'a pas de pu bèu mestié,
De vido tant bello.
Dins nosto boutigo, vèn
De touto sorto de gènt,
Li recebèn bèn (Bis)
Touto li pratico
Dins nosto boutigo."

"Nous sommes de jeunes enfants de fabricants de cordes,
Nous faisons des cordeso.
Il n'y a pas de plus beau métier,
De vie si belle.
Dans notre boutique, viennent
Toutes sortes de gens,
Nous les recevons bien (Bis)
Toutes les pratiques
Dans nos boutiques."

Li dous :
"Nòsti rèire, dins soun tèms
Fasien de courdello.
Chasco maire s'en souvèn,
Fiho riserello !
Car segur an pas' oublida
De se faire courdela
Pèr de fin coumpaire (Bis)
Que se lagnon gaire.

Es grando is alentour
Nosto renoumado
De jouin' e bèu troubadour,
N'an douna l'aubado.
D'en Arle à Vidauban,
Cadun a si ruban,
Mai nòsti courdello (Bis)
Soun toujour pu bello.

Li courdello que fasèn,
Soun bouano e coumodo ;
E se fau vous prouvaren
Que soun à la modo.
Mai jouvènt n'aprouchas pas
De noste gàubi doutas ?
Se poudon pas plaire,
Lis anen desfaire." (Bis)

Les deux :
"Nos ancêtres, en leur temps
Faisaient des cordes.
Chaque mère s'en souvient,
Filles rieuses !
Car sûr elles n'ont pas oublié
De se faire cordeler
Par de fin compères (Bis)
Qui ne se plaignent guère.

Elle est grande aux alentours
Notre renommée
De jeunes et beaux troubadours,
En ont donné l'aubade.
D'Arles à Vidauban,
Chacun a ses rubans,
Mais nos cordelles (Bis)
Sont toujours plus belles.

Les cordes que nous faisons,
Sont bonnes et commodes ;
Et s'il faut, nous vous prouverons
Qu'elles sont à la mode.
Mais jeunes gens n'approchez pas,
De nos manières vous doutez ?
S'ils ne peuvent pas plaire,
Nous allons les défaire." (Bis)

NB : Cette danse se retrouve dans un ballet de l'Opéra de Paris : "La fille mal gardée" (créé en juillet 1789 par Jean DAUBERVAL, collègue de VESTRIS, sur une musique de Louis Joseph Ferdinand HÉROLD).

* La danso di fielouso / La danse des fileuses : Danse de métier, de spectacle.
NB : À ne pas confondre avec la danse des fieloua, pour le carnaval.
Au centre de la chorégraphie, la quenouille considérée comme l’arme de la femme dans un pays d’éleveurs et de bergers. Les jeunes bergers viennent y conter fleurette à des fileuses qui les ficèlent bien vite. La laine y tient une grande importance et les fileuses évoquent un pouvoir magique, faisant et défaisant les liens de la vie quotidienne et ceux de la destinée, thème Homérien entre tous. Cette danse dite « à liens » évoque également le système solaire avec la dépendance des planètes par rapport au Soleil.

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
Li fieloua, li cascavèu,
Es tout ço qu'avèn de pu bèu.
La candèlo que i'a dedins
Esclarara noste camin
Se s'amoussavo anarié mau
Tant voudrié jita lou fanau.

COUBLET N°1 :
Li jouine soun de sèns-soucit
Qu'amon de prendre si plesi,
Se divertisson emé pau d'argènt,
ço que li rende bèn countènt
Car se mouièn permeton pas
De faire de plus grand fracas.

COUBLET N°2 : La vièio
Toucant lou fus e la fielouso
Rendo li femo paressouso
E la maire tout en fielant
Emé plesi l'escoutaran,
Se nous cresias, farias bèn miéu,
Caduno de fiela lou siéu.

COUBLET N°3 :
Bràvi femo d'aquéu quartié,
Adusès-nous tout vòsti pié
Quand meme n'aurias qu'un blestoun,
Pagarias rèn de la façoun,
Siègue d'estoupo o de mas,
Adusès-lou, saren jamai las.

COUBLET N°4 : Lou debanaire
Femo pèr faire debana,
Anas pa' illeurs eici n'i'aura
Pèr fair' lou trau au cabucèu,
Degun de nautre sian nouvèu,
Chausissès dins la coumpagnio,
Sian tóuti de milioun d'oubrié.

COUBLET N°5 : L'escavèu
Vous vau dire un mot en passant
De moun escavèu de moun escan.
Se vous voulès servi de iéu,
Tiras dre que se póu pas miéus,
Se fau quàuqui caviho-co
Roumpès l'escavèu en milo tros.

COUBLET N°6 : Lou tambour
Lou fieloun fin coumo de lin,
Li courdiero lou fan pas pu fin.
Aquéu que bato dóu tambour
Dis qu'acò's de fiéu fiel'autour
Manejo lou es aboundous
Car d'un soulet n'en farias bèn dous.

COUBLET N°7 : Arlequin
Veici veni noste arlequin,
Que n'es feiniant e libertin.
De soun àbi tout pedassa,
Gramaci bèn la soucieta,
Es pas 'stounant se n'es tant bèu,
Cadun de nautre n'i'a 'n moucéu.

COUBLET N°8 : Lou servant
D'eici n'en ven noste servant
Que n'a sa boutiho à la man
De l'autre n'a lou goubebet.
Vous prendra tóuti pèr darrié,
E se n'es pas un pau vigilènt,
De nautre n'en sara countènt.

COUBLET N°9 : La vièio
Bravo femo de quaranto an,
Qu'avès de fiho de quinge an,
Aprenès-ié bèn à fiela,
Encaro miés à courdura,
Quand auran l'age de vint an,
S'an de biais se maridaran.

COUBLET N°10 : Lou trissoun
Aro qu'avèn tout repassa ;
Dóu trissoun n'avèn pas parla
I'a forço gènt que se l'avien,
Emé plesi se n'en servirien.
Nautre de pòu de l'óublida,
L'avèn toujour pendu au coustat.

COUBLET N°11 :
Adiéussias, bràvis abitant,
Vous avèn di ço que sabian ;
Se se sian manca en quaucarèn,
Sian pas pouèto ni sabènt ;
Escusas-nous pèr 'queste sèr,
Vous anen souveta lou bon sèr.

REFRAIN :
Les quenouilles, les grelots,
C'est tout ce que nous avons de plus beau.
La chandelle qu'il y a dedans
Éclairera notre chemin,
Si elle s'éteind, cela irait mal,
Autant on voudrait jeter le foulard.

COUPLET N°1 :
Les jeunes sont des sans-soucits
Qui aiment prendre plaisir,
Ils se divertissent avec peu d'argent,
Ce qui les rend bien contents.
Car
De faire de plus grands fracas.

COUPLET N°2 : La vieille
Touchant le
Rend les femmes paresseuses
Et la mère tout en filant,
Avec plaisir
Si vous nous croyez, vous feriez bien mieux,
Chacune .

COUPLET N°3 :
Braves femmes de ce quartier,
Apportez-nous tous vos
Quand même vous n'auriez qu'un
Ne payez rien de la façon,
Soit
Apportez-le, nous ne serons jamais las.

COUBLET N°4 : Le
Femmes pour faire
N'allez pas ailleurs, ici il y en aura
Pour faire le trou au
Personne de nous nous sommes nouveaux,
Choisissez dans la compagnie,
Nous sommes tous des millions d'ouvriers.

COUBLET N°5 : Le grelot
Je vais vous dire un mot en passant
De mon grelot de mon dévidoir.
Si vous voulez vous servir de moi,
Tirez droit qu'on ne peut pas mieux,
S'il faut une cheville-queue
Rompez le grelot en mille morceaux.

COUPLET N°6 : Le tambour
Le fil fin coume du lin,
Les cordières ne le font pas plus fin.
Celui qui bat du tambour
Dit que c'est du fil
M
Car d'un seul vous en feriez bien deux.

COUBLET N°7 : Arlequin
Voici venir notre arlequin
Qui est feignant et libertin.
De son habit tout rapiécé,
Remercie bien la société.
Ce n'est pas étonnant s'il est si beau,
Chacun de nous il y en a un morceau.

COUBLET N°8 : Le serviteur
D'ici nous vient notre serviteur
Qui a sa bouteille à la main
De l'autre il a le gobelet.
Il nous prendra tous par derrière,
Et puis s'il est un peu vigilant,
De nous, il en sera content.

COUBLET N°9 : La vieille
Braves femmes de quarante ans
Qui avez des filles de quinze ans,
Apprenez-leur bien à filer,
Encore mieux à coudre,
Quand elles auront l'âge de vingt ans,
Si elles ont de l'allure, elles se marieront.

COUBLET N°10 : Le
Tout à l'heure, nous avons tout repassé ;
Du trissoun nous n'avons pas parlé
Il en a beaucoup que s'ils l'avaient,
Avec plaisir ils s'en serviraient.
Nous autres, de peur de l'oublier,
L'avèn toujour pendu au coustat.

COUBLET N°11 :
Adieu, braves habitants,
Nous vous avons dit ce que nous savions ;
Si nous avons oublié quelque chose,
Nous ne sommes pas poètes ni savants :
Excusez-nous pour ce soir,
Nous allons vous souhaiter le bonsoir.

Les 3 danses armées : Le folklore provençal comporte 3 danses armées : la danse du Turc avec des sabres ; la "Mauresque" avec des épées souples ou fleurets ; et la danse des Olivettes avec des épées plates.

* 1- La danso dóu Turc / La danse du Turc : "La danse du Turc" ou "Les Folies Espagnoles" :
Danse très ancienne certainement léguée par les Sarrasins très longtemps dancées sur les rives de l'Étang de Berre. Au milieu d'un cercle formé par de bruyants danseurs armés de sabres, un jeune homme espagnol mime des déclarations d'amour à une jeune fille qui repouse fièrement ses avances. Désespéré, il la poignarde et elle tombe à terre... La danse continue et la ramène à la vie, pleine d'amour, elle pardonne à son amoureux. Cette danse laisse libre cours à l'imagination des danseurs et dès que les tambourins attaquaient l'air de la Moresque, les habitants accouraient sur le pas des portes pour admirer et comparer l'adresse des danseurs.
Cette danse mimée qui prit naissance au Portugal, se stylisa en danse de brigue en passant par l'Espagne. L'époque de carnaval qui était consacré à cette danse indique qu'elle représentait, à l'origine, le mythe fondamental de la mort de la nature et de son renouveau dans la gloire du printemps. CORRUBIA la décrit dans son "Tesoro de la lengua Castellane (1611) et Pierre 1er, roi du Portugal, prenait, dit-on, un réel plaisir à cette danse. Dans sa "chorographie" ou l'art d'écrire la danse par caractères, figures et signes démonstratifs (Paris 1713), FEUILLET la présente comme une danse de théâtre. Cette danse paraît avoir été populaire en Provence comme le Moresque ou les épées. F.VIDAL dans son "Tambourin" (1864) relate la description faite par son ami Monsieur LAVEIRARIE, maire de Berre l'Étang, proche de Martigues. (NB : Le groupe folklorique "La Capouliero" de Martigues a recréé cette danse à l'occasion du Festival de Martigues 2004).
Costumes : Garçons habillés en Turcs, costumes chatoyants. Une danseuse en paysanne stylisée. La danse commence par une danse courte de jeunes filles.
Accessoires : Un sabre par danseur.
Durée : 7 minutes.

* 2- La danso dis espaso / La danse des épées OU La mauresco / La mauresque : (>maure=noir)
Mascarade qui se danse avec le visage mâchuré de noir et le front ceint d'un ruban. Signification très ancienne qui vise à éloigner les génies hostiles. Elle ressemble à la danse des "chivau-frus" (PS : elle s'apparente aussi avec d'autres danses d'Europe comme la danse du Roi David dans le nord du Portugal et la Morris Dance en Angleterre). Danse d'hommage à la beauté des filles provençales qui fut dansée pour la première fois devant la Reine Jeanne de Laval en 1447 (ou 1484 ?) accueillie à Toulon par "una genta moresca". À l'origine, sorte de combat guerrier, jeu de lutte, cette danse est basée sur le rythme que font les épées souples (ou fleurets) ou les bâtons en s'entrechoquant, le bruit obtenu étant destiné à faire fuir les forces du mal... C'est finalement une danse d'hommes, les femmes l'accompagnent en chantant en choeur... Elle consiste en un assaut des danseurs simulant un combat pour gagner les faveurs de leurs cavalières. Chaque cavalier présente une orange ou, selon la saison, un bouquet. Les hommes croisent le fer en cadence, puis présentent l'orange aux dames, se croisant à plusieurs reprises sur un air sautillant. L'orange, tenue par les danseuses, fait apparaître le sens de la fertilité de cette danse. Ce fruit a été fréquemment utilisé comme le symbole du soleil pour appeler, par magie sympathique, la fertilité dispensée par l'astre, et, par extension, l'abondance. "Dans certaines localités assez éloignées les unes des autres, à Itres, à Calian, à Mougins, on faisait jusqu'à ces dernières années, à l'occasion des fêtes publiques, la danse des épées. Cette danse s'exécutait à Istres de la manière suivante, selon Garcin : le cavalier est entre deux danseuses et se tourne alternativement vers une d'elles en lui présentant une orange, tandis que de l'autre main il tient une épee ; à un moment donné, il croise le fer avec un autre danseur puis recommençe à présenter son orange, ainsi de suite et en faisant des figures plus ou moins compliquées" (Bérenger-Féraud, 1885)
Les "Voyageurs" du XIXème siècle décrivent cette dernière de la façon suivante : chaque cavalier se place entre 2 danseuses en leur présentant tour à tour une orange (ou un bouquet de fleurs). Puis ils simulent un combat, croisant le fer en cadence. Cette danse a été reconstituée par les groupes folkloriques dans la seconde partie du XXème siècle
Danse binaire, à 2 temps. C’est une danse d’armes et de carnaval dansée par groupe de deux ou trois : un garçon - portant une épée dans la main droite, une orange dans la gauche - est entouré d’une ou de deux filles.
Les symboles de l’épée et de l’orange sont évidents : ils représentent l’homme et la femme comme le confirme bien la dernière figure !
Les combats des garçons évoquent la lutte entre l’hiver et le printemps et l’appel aux forces végétatives pour la renaissance de la nature. Aujourd'hui, c'est un combat gracieux, les femmes peuvent également danser.
+ On peut associer cette danse à d'autres : le Bacchu-Ber ou bakuber (très présent à Briançon), les olivettes, ...
Le Bacchu-Ber : Cette danse remonterait à la Grèce antique. Christianisée, elle est placée sous la houlette de saint-Roch. Danse en chaîne où les danseurs exécutant avec des épées une cinquantaine de figures géométriques en tenant chacun le bout de l’épée d’un autre sans jamais le lâcher. La danse simule aussi un assaut des danseurs tentant de gagner les faveurs de leurs cavalière. La danse peut s’effectuer sans musiciens. Les femmes interprètent alors une mélopée lancinante qui est scandée par les pas des danseurs. Dans les rites archaïques, l’épée, la pique ou le bâton symbolisent les rayons du Soleil et la ronde évoque le cycle de l’éternel recommencement. Chaque cavalier peut aussi porter une orange ou, selon la saison, un bouquet. Une couronne de fleurs peut être disposée au-dessus des danseurs. Les hommes croisent le fer en cadence, puis présentent le fruit ou le bouquet aux dames. Ils se multiplient les croisements sur un air sautillant. L’orange, tenue par les danseuses, donne le sens de cette danse qui est une évocation de la fertilité avec le fruit comme symbole du Soleil.

* 3- Lis óuliveto / Les olivettes :
À la Renaissance, on retrouve, en France, la danse des Olivettes qui consistait à tresser et à détresser autour d'un mât les rubans fixés au sommet, en exécutant certains mouvements qui ressemblent étrangement à ceux exécutés lors de la grande chaîne dans les danses québécoises et la danse des cordelles ou de Mai. Cette danse se retrouve aussi en Wallonie, en Belgique. PS : On appelle aussi "Danse des olivettes" certaines farandoles mais ce n'est alors qu'un terme générique. (Lien : http://vitrifolk.apinc.org)
Chaque année au mois d'août à Pont de Cervières, près de Briançon, une danse armée appelée le Bakuber est exécutée par des hommes. Le Bakuber est certainement l'archétype des danses armées en Europe : les danseurs dessinent de nombreuses figures avec les épées : carrés, ronds, étoile, ponts sans jamais rompre leur chaîne. On retrouve en Angleterre et en Belgique une danse similaire. La danse provençale des "Olivettes" s'apparente au Bakuber. Les danseurs habillés de blanc, symbole de pureté, utilisent des épées plates. La danse est composée de figures géométriques dessinées par la chaîne des danseurs et leurs épées, entrecoupées de combats. La présence et le rôle d'Arlequin à la fin de la danse rappelle les anciens rites sacrificiels de fécondité qui initient à la mort et à la régénération de la végétation (cycle carnaval), par la mise à mort et la résurrection d'un chef. En Provence, cette danse armée est introduite par un ballet dans lequel les jeunes filles simulent la cueillette des olives, symbole de paix.
INTRO : "Le ballet" :
- Pas français en avant, en arrière,
- Pas russe (ou pas de basque) et jeté arrière,
- Pas français, pirouette,
- Jeté à droite, à gauche, changement de talons,
- Pas français, balancement de jambe en tournant,
- Pas russe, pirouette à droite, jeté à gauche.

>> Autres :

* La danso di meissoun / La danse des moissons (ou La moisson) :
Origine : On trouve des danses festives représentées dans les temples de pharaons de la 19e dynastie. Danse rituelle propiatoire qui retrace le cycle de la vie, des semailles aux moissons avec alternance des filles et des garçons et ensuite entrecroisement en signe de fertilisation. La moisson se dansait à la fin des grands travaux des champs, en honneur à la déesse de la terre porteuse d'abondantes récoltes : Cérès. La chorégraphie utilise des fourches, cuillères, paniers, sonnailles, ... La mélodie est un air de scottish qui présente tous les caractères de la danse Belle Epoque (danse de salon ...).
Jadis, à la Saint Jean d'Hiver, en Haute Provence (vallée de l'Ubaye), les paysans défilaient en mimant les travaux des champs. D'abord danses de caractère de soliste, "la glaneuse" et la "paysanne" se sont transformées en danses chorégraphiées sous forme de ballet au XXème siècle avec l'apparition des groupes folkloriques.
Description / Fonctionnement : La danse mime les étapes de la moisson : la semence, la germination, la récolte et le glanage. Elle débute par les semailles d'hiver sur des Noëls provençaux du XVIIème. Après avoir fauché et coupé le blé, formé les gerbes et sonné l'angélus, les danseurs se signent et interprètent un chant "des grâces"… La danse finit par un chant de fête et scottish. Cette danse alterne donc des parties calmes et d'autres enlevées. C'est finalement plus un jeu dramatique qu'une danse à proprement parler.

Costumes des danseurs : Costumes de paysans et paysannes.

* La danso di cèucle / La danse des Cercles :
Également appelée "danse des treilles" (Languedoc) ou des "jardinières", elle s'apparente aux danses traditionnellement exécutées aux fêtes des vendanges et des moissons. Danse qui permet d'envisager une récolte abondante et de remercier les Dieux. Elle daterait de la fin de l'âge de bronze. Danse binaire sur un pas de polka, avec 2 motifs mélodiques de chacun 12 mesures à 2 temps, assez lent. Dans les différentes variantes de figures, on retrouve toujours les doubles files parrallèles et les chassés-croisés. Elle symbolise la fertilité.

* Les treilles / Li triho : Danse qui permet d'envisager une récolte abondante et de remercier les Dieux.

* Li jardiniero / Les jardinières :
Origine : Danse basée sur l'encerclement magique du territoire, où l'on retrouve une réminiscense des cortèges romains ou étrusques pour purifier et faire prospérer la végétation. Elles faisaient partie des processions des rogations, instituées en 471 par St Mamert, évêque de Vienne, pour purifier les champs et les faire prospérer.
Cette danse était, à l’origine, liée aux festivités de Printemps, carnaval et rogations comme le témoigne le symbolisme qui l’accompagne. L’arceau représente alternativement la voûte céleste et l’eau jaillissante et cela donne à penser que la vocation première des Jardinières était un rituel de fécondité.
Description / Fonctionnement : La gracieuse disposition des figures, avec le déploiement des frondaisons fleuries des arceaux, rend cette danse très pittoresque et c’est très certainement la raison pour laquelle elle a été conservée jusqu’à ce jour.
Les jardinières tenant des arceaux fleuris en files parallèles, s'intercalent, balancent les arceaux, forment une voûte, dessinent des croix, des arabesques, … À la fin, apparaît un soliste qui vient en dansant recueillir dans un vase une des extrémités de chaque arceau dont les jardinières tiennent l'autre extrémité. Il se trouve ainsi placé au centre d'une gracieuse tonnelle circulaire, souce de vie et d'abondance. Les mouvements des danseuses tout au long de la danse représentent le vent et des offrandes de pluie.
NB : On retrouve les Jardinières en Catalogne, en Andorre et dans le Languedoc (ressemblant à la danse des treilles).
Paroles du chant qui accompagne cette danse en Provence :

Version originelle :

Version provençale, en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
"Sian tout de gènti jardiniero
Que n'avèn de frucho en tout tèms,
Que n'avèn li flour li pu chiero
E li vendèn tout i jouvènt.
Se voulès achata de roso,
De tulipan, de jaussemin,
De pessegoun, de poumo-roso, de poumo-roso,
Li avèn dins nòsti jardin, li avèn dins nòsti jardin."

COUBLET N°2 :
Fasèn bouquet de touto sorto,
Ié metèn de touto coulour ;
Ié dounan l'oudour la pu forto,
Emé touto meno de flour,
De cacio, de vióuleto,
E d'arrangié pèr li festin
E pèr assourti li fiheto, li fiheto,
Que vènon dins nòsti jardin, que vènon dins nòsti jardin.

COUBLET N°3 :
Nautre dounan li bonis herbo :
Mai lis espinaro li vendèn
'Mé de poumo d'amour superbo
E de caulet-flòri foundènt,
De pebroun 'mé de merinjano
E d'artichaut mai di pu fin ;
Avèn tambèn bèlli mióugrano, bèlli mióugrano,
Que maduron dins nòsti jardin, que maduron dins nòsti jardin.

COUBLET N°4 :
Vosto coumpagno es bèn amablo,
Vous pregan de nous escusa ;
Vosto bounta es impeccablo,
Mai fau qu'anen lèu arrousa
Li plan que lou soulèu fai crèisse,
Tambèn prenèn l'arrousadou.
Vous gramacian bèn tout lou mounde, tout lou mounde,
En vous souvetant bèn lou bon-jour, en vous souvetant bèn lou bon-jour

COUBLET N°1 :
"Sian jardinié e jardiniero
Que n'avèn de frucho en tout tèms,
Que n'avèn li flour li pu chiero
E li vendèn tóuti i jouvènt.
Se voulès achata de roso,
De tulipan, de jaussemin,
De pessagoun, de poumo-roso, de poumo-roso,
Li avèn tous dins nòsti jardin." (Bis)

COUBLET N°2 :
Fasèn bouquet de touto sorto,
Ié metèn de touto coulour ;
Ié dounan l'oudour la pu forto,
Emé touto meno de flour,
De cacio, de vióuleto,
E d'arrangié pèr li festin
E pèr assourti li fiheto, li fiheto,
Que vènon dins nòsti jardin. (Bis)

COUBLET N°3 :
Nautre dounan li bònis erbo :
Mai lis espinaro li vendèn
'Mé de poumo d'amour superbo
E de caulet-flòri foundènt,
De pebroun 'mé de merinjano
E d'artichaut mai di pu fin ;
Avèn tambèn bèlli mióugrano, bèlli mióugrano,
Que maduron dins nòsti jardin. (Bis)

COUBLET N°4 :
Vosto coumpagno es bèn amablo,
Vous pregan de nous escusa ;
Vosto bounta es impeccablo,
Mai fau qu'anen lèu arrousa
Li plan que lou soulèu fai crèisse,
Tambèn prenèn l'arrousadou.
Vous gramacian bèn tout lou mounde, tout lou mounde,
En vous souvetant bèn lou bonjour. (Bis)

COUPLET N°1 :
"Nous sommes toutes d
e charmantes jardinières
Qui avons des fruits en tout temps,
Qui avons les fleurs les plus chères
Et les vendons toutes aux jeunes hommes.
Si vous voulez acheter des roses,
Des tulipes, du jasmin,
Des pêches, des pommes d'api,
Nous les avons tous dans notre jardin."(Bis)

COUPLET N°2 :
Nous faisons des bouquets de toutes sortes,
Nous y mettons de toutes les couleurs ;
Nous y donnons l'odeur la plus forte,
Avec toutes sortes de fleurs,
Des cassis, des violettes,
Et des orangers pour les festins
Et pour assortir les fillettes, les fillettes,
Qui viennent dans nos jardins. (Bis)

COUPLET N°3 :
Nous autres donnons les persils :
Mais les épinards nous les vendons
Avec des
Et des choux-fleurs
Des poivrons avec des aubergines
Et des artichauds mais des plus fins ;
Nous avons aussi de belles grandes,
Qui mûrissent dans nos jardins. (Bis)

COUPLET N°4 :
Votre compagnie est bien aimable,
Nous vous prions de nous excuser ;
Votre bonté est impeccable,
Mais il faut que nous allions vite arroser
Les plans que le soleil fait croître,
Aussi nous prenons l'arrosoir.
Nous vous remercions bien tout le monde,
En vous souhaitant bien le bonjour. (Bis)

* Danses de marins : Il ne faut pas oublier les danses courantes chez les pêcheurs et les marins de la côte >> La martingale (ou martegale) et la matelote (dansée à Toulon, St Tropez et Martigues), caractérisées par les mouvements violents des pieds...
>>> La Matelote ou Matelotte : Danse de marine, exécutée par un danseur vêtu en marin et mimant les différents gestes inhérents à sa condition, accomplis par le matelot durant une journée de travail : monter à la corde, ramer, enrouler le cabestan, tirer des cordages, scruter l'horizon, souquer sur les avirons, grimper dans les haubans, faire la vigie, virer le guindeau, etc... Ces gestes sont entrecoupés de pas techniques : pas de gigue, pas de zéphir, entrechats, ailes de pigeon, pirouettes, ciseaux, … DARLUC, dans son ouvrage "Histoire Naturelle de la Provence" relate la popularité sur toute la côte provençale des matelotes appelées quelques fois "Marinière" ou "Martégale" (danse des Martégaux). Fort populaire à Martigues, Antibes et Saint Tropez, son rythme se ressent de l’influence de la Gigue, danse de tous les marins du monde. Comme dans nombre de danses anciennes, la simulation de tous les gestes propres à la navigation et aux marins tend à leur attirer les bonnes grâces des divinités, de la mer ou des éléments. Danse qui nous a été apportée par les marins les plus réputés du monde : les Grecs. On retrouve de nombreuses matelotes dans les carnets des Maîtres de danse. La mélodie est dérivée de l'air de la Sabotière (issu d'une contredanse du vaudeville final du "Vieux Chasseur) qui figure au n°886 dans la Clé du Caveau (1816) ainsi que dans la méthode de galoubet de CHÉDEVILLE (circa 1804). D'autres airs ont pu être utilisés pour cette danse, par exemple le final du Quadrille des Lanciers.
NB : Symbolique des marins pêcheurs de la mer dressant le mât !
>>> Air des matelots : De son vivant, J-J.MOURET (1682-1738) fut connu des tambourinaires par l'acte de La Provençale qui figure dans l'opéra-ballet "Les Fêtes de Thalie" (1714). La refonte de cet acte par CANDEILLE (1744-1827) atteste la présence d'un tambourinaire dans l'orchestre. Cet air est à jouer dans un mouvement vif et avec légèreté.
>>> La Tropézienne : Danse de caractère, héritière des démonstrations de virtuosité exécutées par les meilleurs danseurs lors des assauts de danse qui font partie des réjouissances de la fête patronale.
De nombreux terroirs s’étaient ainsi façonnés une danse originale de démonstration avec des pas dont le village revendiquait l’exclusivité, ce qui est le cas pour la Tropézienne.
Les danseurs bénéficièrent, pour élaborer ces chorégraphies, de l’enseignement des maîtres à danser de la Marine qui, au XVIIIème siècle, sur les vaisseaux du Roi, initiaient les matelots à un art du « bien danser » très proche des principes du ballet classique.
Diffusés par ceux-ci dans les bals populaires du littoral, les pas furent incorporés dans ces danses d’assaut : Martegale (de Martigues), Salonaise (de Salon), etc…
>>> La Martegale (ou Martingale) : Danse de caractère donc technique datant probablement du 17ème siècle. Pas basés sur le théâtre : lancés de jambes, de pieds, ... (comme la gavotte) Originaire de Martigues (dit Lou Martegue)

* L'Arlequine :
Les Provençaux furent vite familiarisés avec les personnages de la Comédia dell’arte venus d’Italie. À Saint-Tropez en particulier, on put assister à une représentation de la célèbre troupe des GELOSI amenés par Marie de Médicis à l’occasion de son mariage avec Henri IV en octobre 1600.
Le personnage ambigu d’Arlequin : androgyne, bouffon et inquiétant, cheville ouvrière de cette sorte de spectacle happa les imaginations et prit place dans la mythologie populaire.
Au cours des années, il devint le meneur de jeu dans nombre de ballets provençaux tels les « fielousa », les « chivau-frus » ou les « olivettes ». L’Arlequin y mène la danse et brocarde l’autorité de ses couplets vengeurs.
L’ « Arlequine » qui met en scène le personnage est essentiellement une danse de caractère, démonstration individuelle de la virtuosité des danseurs. On retrouve aussi le symbole des points cardinaux.
Danse de caractère dès l'origine dansée par un seul arlequin costumé comme l'arlequin de la "Comédia del arte" ! Tout en mimant les facéties d'Arlequin, le danseur exécute des pas savants, techniques comme dans la matelote ou la gigue. Cette danse s'est chorégraphiée depuis 1970 en Provence et est dansée par 4 ou 8 ou 12 arlequines.
La mélodie provient d'un ballet de SACCHINI (1734-1786).
Costumes : Un garçon en Arlequin coloré + Les jeunes filles sont habillées en arlequine avec badine et chapeau.
Durée : Environ 4 minutes.

* Les Cocos / Li coco :
Cette danse évoque l'invasion de la Provence par les Sarrazins. Les danseurs sont conduits par un homme noir. Ils ont tous le visage noirci (emmasqué). Sur la poitrine, les mains et les genoux les danseurs portent des noix de cocos qu'ils choquent les unes contre les autres en exécutant toutes sortes de figures. Les danseurs, rangés en cercle ou en lignes, gambadent et frappent en mesure les noix de coco. Ils rythment la danse en frappant selon l'alternance vite, vite, vite, lent, lent... S’ils sont vêtus de blanc, s’ils font beaucoup de bruit avec les noix de cocos et les grelots dont ils sont harnachés, c’est à coup sûr, pour éloigner les mauvais esprits. Mais, sage précaution, ils se sont noircis le visage pour ne pas être reconnus des mauvais génies de la terre.
À l’origine, les Cocos étaient sans doute une danse de la fertilité ? On suppose que les danseurs utilisaient des morceaux de bois avant l'introduction en Europe des noix de coco. Lors de la découverte des colonies, les navigateurs ramenant des noix de coco en Provence, les cocos sont intégrés dans le folklore provençal. En effet, nous pouvons nous rappeler en les voyant, que les Maures ont très souvent fréquenté les rivages de la Provence entre le 10ème et le 12ème siècle. notons qu'il existe une danse similaire dans le Lancashire.
Costumes : Danseurs habillés de blanc, ceinture noire, noix de cocos accrochées aux coudes, poitrine et genoux.
Accessoires : Deux noix de cocos par danseurs, dans les mains.
Durée : 4 minutes.

* Le viro-viro : Danse en cercle fermé, porteuse de pouvoirs magiques chez les peuples primitifs.
Garçons et filles dansent ensemble, puis garçons seuls, puis filles seules, chacun cherchant à se faire valoir aux yeux du sexe opposé. Pour savoir qui l’emporte, il faut attendre la fin.

* La Targo / La joute :
Cette danse chantée est incontournable à Martigues (13). On ne connaît pas l’origine mais elle daterait du Moyen-Âge (si on s’en réfère aux paroles qui parlent du bon roi René (1409-1480), et à la mélodie d’origine modale plutôt majeure d’ailleurs alors qu’aujourd’hui on la joue en mineur).
Elle se pratique en fausse ronde, un peu comme un bransle : on se suit comme dans une farandole en marquant les temps avec les pieds et les bras. Binaire, tempo modéré.

Version originelle :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Jougan à la targo,
Bràvi Martegau,
Se toumban dins l'aigo,
Se faren pas mau.

Es sus la tintèno
Qu'un marin adré,
Coumo la poulèno,
Dèu se teni dre.

COUBLET N°2 :
Pèr plaire i fiheto
Quand anas targa,
Fau de pampaieto
Bèn èstre abiha.

Se i'a d'amoulaire
Que vogon mounta,
Lis auren, pecaire,
Bèn lèu debaussa.

COUBLET N°3 :
Quand es d'aterraire
Que toumbon soulet,
Li disèn (dian de) targaire
Dóu bon rèi Reinié ;

Car lou poudèn dire,
Quand li vèi (vis) toumba,
Manco(n) pas de rire
Li vesènt sauta,

COUBLET N°4 :
Mai li trau dins l'aigo
Se couneisson pas ;
Se bagnon li braio,
Li faran seca.

Quand la targo es lèsto
Se fau desfreira,
Pèr gagna la pèço,
Fau tout desbarca.

COUPLET N°1 :
Faisons joute,
Braves Martégaux,
Si nous tombons dans l'eau,
Nous ne nous ferons pas mal.

C'est sur l'échelle de joute
Qu'un marin adroit,
Comme la poulaine,
Doit se tenir droit.

COUPLET N°2 :
Pour plaire aux jeunes filles
Quand vous allez jouter,
Il faut des paillettes d'or,
Bien être habillé.

S'il y a des fanfarons
Qui veulent monter,
Nous les aurons, peuchère (les pauvres),
Bien vite renversés.

COUPLET N°3 :
Quand ce sont des gens qui ont le pied terrestre (donc pas le pied marin !)
Qui tombent seuls,
Nous les disons jouteurs
Du bon roi René ;

Car, nous pouvons le dire,
Quand il (on) les voit tomber,
Il (On) ne manque pas de rire (Les rires ne manquent pas)
En les voyant sauter.

COUPLET N°4 :
Mais les trous dans l'eau
Cela ne se connaît pas (Ne se remarquent pas) ;
S'ils mouillent leurs pantalons,
Ils (Nous) les feront (ferons) sécher.

Quand la joute est prête
Il faut jouter frère contre frère,
Pour gagner la partie (pièce),
Il faut tout chavirer.

Discographie / Enregistrements :
- CD "Twenty-One Songs" par Arnold BAX, Christopher KEYTE et Rosemary BARNES (Ed. Heritage Continuum, 2020)
- CD "Siéu Testard" par Crous e Pielo (Ed. 2012)
- CD "Barcatraille" par Barcatraille (Ed. Barcatraille, 1997)
- CD "Chants et musiques de Provence" par La Capouliero de Martigues (Ed. La Capouliero, 1994 > 2006)

* Le gibouli : Le gibouli est une danse d'enfants qui se pratique du côté d'Antibes.

* La danso di chivau-frus (ou fug) / La danse des chevaux-fringants (ou chevaux-jupons ou galants ou fou sous-entendu amoureux) : >>> Voir analyse de l'Arlésienne de G.BIZET.
>> Danse binaire à 2 temps, proche du rigaudon... Il s'agit de la danse de "l'homme cheval" qui existe sous différentes formes en Europe (Espagne, Angleterre, Belgique, Allemagne, Pologne, Roumanie, Grèce et d'autres régions de France : (cheval-frusc dans les Hautes-Alpes, chevau-fug à Montluçon, chibalet en Languedoc, zamalzian en Pays Basque). Au XVème siècle, le Roi René aurait réglé cette danse en l'inscrivant dans le grand défilé de la Fête-Dieu (mois de juin) à Aix-en-Provence, procession célèbre qui montrait aux foules des jeux, des ballets, de représentations mimées de scènes bibliques… les évolutions des "chivau-frus" retracent des jeux des anciens chevaliers ; les carrousels sont restés vivants dans le régiment de cavalerie de Saumur. (PS : Danse et costumes reconstitués par le groupe La Capouliero : spectaculaire ; 8 à 12 cavaliers)
NB : Dans la farandole de l'Arlésienne de G.BIZET, c'est le second thème utilisé.
Costumes : Hommes : pantalons courts, bas blancs, chemise blanche à festons, jabot, tricorne avec plumet.
Accessoires : Chevaux reconstitués, badines
Durée : environ 5 minutes.
Paroles du chant qui accompagne cette danse :

Version originelle :

Traduction en français :

"Madamo de Limagno fai dansa li chivau frus
Ié douno de castagno,
Digo que n'en volon plus.
E danso au gus, e danso au gus,
Madamo de Limagno fai dansa li chivau frus."

"Madame de Limagne fait danser les chevaux fringants ;
Elle leur donne des chataîgnes,
Elle dit qu'ils n'en veulent plus.
Et elle danse au guet, et danse au guet,
Madame de Limagne fait danser les chevaux fringants."

* Lou pount dóu Rose (o Pèr passa lou Rose) / Pour passer le Rhône :
Binaire. Les danseurs passent en couple sous les bras des autres danseurs imitant un pont (pourquoi pas le pont d'Avignon ?)...
Danse idéale sous forme de jeu ou de comptine pour les enfants.

Paroles de la danse chantée :

Version d'origine provençale
en graphie mistralienne :

Variante :

Version
en graphie classique :

Traduction en français :

Pèr passa lou Rose,
Fau bèn èstre dous ;
Pèr bèn lou passa,
Fau saupre dansa.

Refrin :
Anen passo, passo, passo,
Anen passo dounc (Bis)


Fau èstre au mens dous ;



Anen passo au gus (Bis)

Pèr passar lo Rôse,
Fau esser au mens dos.
Pèr lo bèn passar,
Fau saupre dançar.

Refrin :
Anem passa, passa, passa,
Anem passa donc (Bis)

Pour passer le Rhône,
Il faut être (au moins) deux ;
Pour bien le passer,
Il faut savoir danser.

Refrain :
Allons, passe, passe, passe,
Allons passe donc (au guet) ! (Bis)

Discographie / Enregistrements :
- CD "Li coulour de Prouvènço : Per passa lou Rousen" par Les Cigales Engatsées (Ed. Les Cigales Engatsées, 2020)
- CD "La Provence au coeur du monde : Pour passer le Rhône" par Le Condor (Ed. JFG Productions, 2014)
- CD "Chansons de Provence" par Jaqueline RAMEL (Ed. Bibliothèque pédagogique de Nyons, 2003)
- CD "Counvivènço Musicalo" par Counvivènço (Ed. 1998)

* La danso à Bartoumiéu / La danse à Barthélémy :
Bransle-Polka-Ronde marchée où les danseurs par couple entrechoquent leurs postérieurs (ou autres si affinités...)
Paroles :

Version d'origine provençale
en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET :
Tap(o) / But(o) toun quiéu contre lou miéu
E lou miéu countre lou tiéu.
Hey !

REFRIN : (Bis)
Anen dansa la danso à Bartoumiéu.

NB : Il existe une variante dans la Drôme : "Freto-freto Bertoumiéu toun vèntre contro lou miéu".

COUPLET :
Tape ton cul contre le mien
Et le mien contre le tien.
Hey !

REFRAIN : (Bis)
Nous allons danser la danse à Barthélémy.

NB : Il existe une variante dans la Drôme : "Frotte, frotte, Bartthélémy ton ventre contre le mien".

* Lou couguiéu / Le coucou : D.

* Le pas grec :
Le « Pas grec » est en quelque sorte une leçon de danse. Un danseur ou une danseuse exécute des pas techniques que ses camarades reprennent ensemble. Danse très technique du répertoire des Maîtres de danse, généralement dansée par les jeunes filles, qui montre un bel exemple de pas classiques. Cette danse peut également être exécutée sous la forme de "pas de deux" en couples. Danse plutôt calme.

* Lou tambourin / Le tambourin ou Le pas basque :
Un tambourin est un instrument existant bien avant l'ère chrétienne, mentionné dans la Bible. Mais c'est également une danse rythmée.
Tambourin : Au XVIIIè s., danse de théâtre à deux temps, très rapide ; musique de cette danse.
Aujourd'hui, deux airs sont utilisés : un composé par Raymond JOUVE ou un autre plus ancien d'origine inconnue intitulé : "le pas basque".
Le « Pas basque » est une danse d'inspiration gitane effectuée uniquement par des jeunes femmes. Elle est due à la venue des gitans aux Saintes Maries de la Mer.
Il existe des danses "solos" du "Tambourin" dans le répertoire des Maîtres de danse… Cet instrument de musique a souvent donné naissance à des danses sur le pourtour méditerranéen. Les groupes folkloriques ont réglé des ballets utilisant cet instrument depuis 1950.
Costumes : Jeunes filles : costume de paysanne ou stylisé, ou de poissonnière
Accessoires : Un tambour de basque par danseuse
Durée : Environ 4 minutes.

* Levo la cambo / Lève la jambe (ou la gigouillette ou Lou curat de la capello ou Au bos dóu Rouret ou La giga) :
Ronde. Deux parties : le refrain est ternaire et les couplets sont binaires.
Paroles :

Version d'origine provençale
en graphie mistralienne :

Version
en graphie classique :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Lou curat de la capello
Fai la soupo de caulet ;
Pèr esparga 'couisinièro,
La fai couire pèr varlet.

REFRIN : (Bis)
"Levo, levo, levo la cambo,
Levo, levo, levo lou pèd."

COUBLET N°2 :
Lou curat de la capello
Fai dansa si capouchin
Cantaran la ritournello
Sautaran sus li refrin.

AU REFRIN (Bis)

COUBLET N°1 :
Lo curat de la capela
Fai la sopa de caulet ;
Per esparnhar cosiniera,
La fai coire per varlet.

REFRIN : (Bis)
"Lèva, lèva, lèva la camba
Lèva, lèva, lèva lo pèd."

COUBLET N°2 :
Lo curat de la capèla
Fai dansar sei capochins.
Cantaran la ritornela
Sautaran sus lei refrins.

AU REFRIN (Bis)

COUPLET N°1 :
Le curé de la chapelle
Fait la soupe de choux ;
Pour ne pas payer de cuisinière,
Il la fait cuire par son valet.

REFRAIN : (Bis)
"Lève, lève, lève la jambe,
Lève, lève, lève le pied."

COUPLET N°2 :
Le curé de la chapelle
Fait danser ses capucins.
Ils chanteront la ritournelle
Et sauteront sur les refrains.

AU REFRAIN (Bis)

Discographie / Enregistrements :
- CD "Li menestrié dóu Càrri" par Jean-Bernard PLANTEVIN (Ed. Croupatas, 2000)

* Alunelul / La petite noisette :
Danse d’origine roumaine.
On se tient par les épaules. Petits pas chassés à droite puis idem à gauche, ponctués d’un cri et d’un tapement de pied par terre à chaque arrêt (de plus en plus vite) :

  • 1 et 2 et 3 et 4 hey ! 1 et 2 et 3 et 4 hey ! (bis)
  • 1 et 2 hey ! 1 et 2 hey !
  • 1 hey ! 1 hey ! 1 hey ! hey ! (bis)

* Lou kolo de Voidvodina / La ronde de Voïvodine :
Danse originaire de Yougoslavie.
Se danse les uns derrière les autres puis idem les pas d'"Alenelul" ci-dessus.

* Li sèt saut / Les sept sauts :
D'origine Basque.
Comme un scottish. Et avant chaque reprise du thème, on saute : une fois puis deux, etc… Quand on a sauté 7 fois, la danse est finie.

* La danso di fada / La danse des fous :
Cette danse humoristique chantée finit souvent les balèti, juste avant la dernière farandole.
Tous en cercle, à la queue leu-leu ... Un meneur au milieu du cercle annonce ce que les danseurs doivent faire. "Le grand Fada a dit :". C'est une sorte de "Jacques a dit"
Et les danseurs avancent avec la contrainte énoncée... Le dernier tour étant assez l'un sur l'autre en reculant, souvent tout s'écroule et on finit en chantant et en tapant dans les mains.
Paroles : E s'en anen dansa la danso di fada, e aro anen dansa la danso di fada. (Bis)

>> Photos.
NB : Ne pas confondre avec "La danse des fadas" de Félix CURTY.


[Remonter]

>> Les Danses de Carnaval :

* La danso di fieloua / La danse des quenouilles : [Fielouso ou fieloua] Danse de carnaval à l'origine entièrement masculine où les danseurs travestis portent des quenouilles et ont le visage noirci. Le thème du fil a suscité une foule de mythes, de rituels et de superstitions. Sachant qu’au motif lier-délier était attribué une action sur la vie cosmique, la danse des Fileuses est vue comme une danse magique, devenue plus tard danse de brigue amoureuse, où un jeune homme courtise plusieurs jeunes filles à la fois qui parviennent à l’encercler dans un réseau inextricable.
Depuis la nuit des temps, on retrouve cette danse sous une autre forme, à l’époque du Carnaval, mais elle évoquera cette fois-ci la répulsion des forces du Mal, par le bruit des grelots et les cris incessants.
Arlequin, une fois encore, est le guide de cette danse menée au son des grelots attachés aux poignets des danseurs. On peut l'associer à la danse des bergères et des boufets... Se danse normalement la nuit, les danseuses sont vêtues de blanc, et tiennent en main leurs outils de travail et une lanterne... De toute évidence, la quenouille et les grelots à la cheville symbolisent les attributs masculins et on peut penser à un rite magique lié à la fécondation, à la germination des semences mises en terre grâce au rayonnement solaire (la lumière). Cette danse symbolise aussi le temps qui se fait et se défait.
Les danseurs défilent sur 2 lignes : ils avancent, reculent, se croisent pendant que l'arlequin fait la navette et mène la troupe en virevoltant dans son habit de lumière. Il tisse le fil du temps et passe du monde visible au monde invisible...
La quenouille est aussi l'arme de la femme. Notre pays était région d'élevage et de regroupement des bergers. Aussi la laine a une grande importance chez nous et les fileuses un grand pouvoir magique, faisant et défaisant les liens de la vie quotidienne et ceux de la destinée. Les danses à liens évoquent le système solaire et la dépendance des planètes par rapport au soleil. Les jeunes bergers qui venaient conter fleurette à nos fileuses étaient bien vite remis à leur place et proprement ficelés.
NB : À ne pas confondre avec la danse des fileuses (danse de métier, de spectacle).

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Jouinesso, venès escouta
Uno cansoun que n'avèn fa,
Entre lou fus e la fieloua
Rendon lei fremo pareissoua.
An souvènt la maire en fielant,
N'en toumbon lou fus de la man.

COUBLET N°2 :
Eisaminas noste fanau :
A lou gau que i'é vai pas mau,
La candèlo que i'a dedins
Enlusira noste camin,
Se s'amóussavo anarié mau
Tant voudrié jita lou fanau.

COUBLET N°3 :
Avèn que de bèlli fieloua,
Soun longo, van de poupo a proua,
Lou fus qu'a ges de mouscouloun
Empacho pas que siègue bon.
Empougnas lou, es aboundous,
Car d'un soulet n'en farias dous.

COUBLET N°4 :
Lei fieloua e lei cascavèu,
Es tout ço qu'avèn de pu bèu.
Lei cascavèu soun ben mignoun,
L'escan nous serve de blestoun.
Se lou blestoun noun vèn proun bèn,
Lou finiren à l'an que vèn.

COUBLET N°5 :
Bravì fremo d'aquest quartié,
Adusès-nous tout voste pié.
Proufichas d'aquesto oucasioun
Pèr faire vosto prouvisioun,
Lou fielan fin coumo lou lin,
Lei cordié lou fan pas pu fin.

COUBLET N°6 :
Tout aro avèn tout repassa ;
Dóu trissoun avèn pas parla
E n'ia forço que se l'avien,
Eme plesi s'en servirien.
Nautre de pau de I'óublida,
L'avèn toujour pènja au coustat.

COUBLET N°7 :
Vous vau dire un mot en passant
De ma fieloua e moun escan.
Quau voudra se servi de iéu,
Tire dre que se póu pas miéus,
Quau fau uno caviho-co
Roumpriéu l'escan en milo tros.

COUBLET N°8 :
Eisaminas noste arlequin,
Que n'es feiniant e libertin.
S'a soun àbi tout pedassa,
Dèu gramacia la soucieta,
Cadun i'a pausa soun moucéu,
Es ço que l'a rendu tant béu.

COUBLET N°9 :
Vesèn veni noste servant
Em'uno boutiho à la man
E de l'autre lou galoubet.
Nous prendra touti pèr darrié,
E s'es pièi un pau vigilènt,
De nautre sara bèn countènt.

COUBLET N°10 :
Vautrei, fremo de quaranto an,
Qu'avès de fiho de quinge an,
Aprenès-lei bèn à fiela,
Encaro mies à debana,
Pèr fin que pousquen l'an que vèn
Faire lei fieloua toueis ensèn.

COUBLET N°11 :
Coume uno fremo sièu vesti,
Mai coume un ome sièu basti.
Fiheto, se va cresès pas,
Poudès toujour i regarda.
Fremo, se voulès lou teni,
Vous dounarai ben de plesi.

COUBLET N°12 :
Adiéussias, bràveis abitant,
Vous avèn di ço que sabian ;
S'avèn óublida quaucarèn,
Sian pas pouèto, e lou sabèn :
Escusas-nous pèr lou councert,
Vous souvetan bèn lou bon sèr.

COUBLET N°1 :
Jouinesso, venès escouta
Uno cansoun que n'avèn fa(cho),
Entre lou fus e la fieloua
Rendon li femo pareissoua(do).
An souvènt la maire en fielant,
N'en toumbon lou fus de la man.

COUBLET N°2 :
Eisaminas noste fanau :
A lou gau que i'é vai pas mau,
La candèlo que i'a dedins
Enlusira noste camin,
Se s'amóussavo anarié mau
Tant voudrié jita lou fanau.

COUBLET N°3 :
Avèn que de bèlli fieloua,
Soun longo, van de poupo a proua,
Lou fus qu'a ges de mouscouloun
Empacho pas que siègue bon.
Empougnas- lou, es aboundous,
Car d'un soulet n'en farias dous.

COUBLET N°4 :
Li fieloua e li cascavèu,
Es tout ço qu'avèn de pu bèu.
Li cascavèu soun ben mignoun,
L'escan nous serve de blestoun.
Se lou blestoun noun vèn proun bèn,
Lou finiren à l'an que vèn.

COUBLET N°5 :
Bràvi femo d'aquèu quartié,
Adusès-nous tout voste pié.
Proufichas d'aquesto oucasioun
Pèr faire vosto prouvisioun,
Lou fielan fin coumo lou lin,
Li cordié lou fan pas pu fin.

COUBLET N°6 :
Tout aro avèn tout repassa ;
Dóu trissoun avèn pas parla
E n'i'a forço que se l'avien,
Eme plesi s'en servirien.
Nautre de pau de l'óublida,
L'avèn toujour pènja au coustat.

COUBLET N°7 :
Vous vau dire un mot en passant
De ma fieloua e moun escan.
Quau voudra se servi de iéu,
Tire dre que se póu pas miéus,
Quau fau uno caviho-co
Roumpriéu l'escan en milo tros.

COUBLET N°8 :
Eisaminas noste arlequin,
Que n'es feiniant e libertin.
S'a soun àbi tout pedassa,
Dèu gramacia la soucieta,
Chascun i'a pausa soun moucéu,
Es ço que l'a rendu tant béu.

COUBLET N°9 :
Vesèn veni noste servant
Em'uno boutiho à la man
E de l'autre lou goubebet.
Nous prendra tóuti pèr darrié,
E s'es pièi un pau vigilènt,
De nautre sara bèn countènt.

COUBLET N°10 :
Vautri, femo de quaranto an,
Qu'avès de fiho de quinge an,
Aprenès-li bèn à fiela,
Encaro mies à debana,
Pèr fin que pousquen l'an que vèn
Faire li fieloua touis ensèn.

COUBLET N°11 :
Coume uno femo sièu vesti,
Mai coume un ome sièu basti.
Fiheto, se va cresès pas,
Poudès toujour i regarda.
Femo, se voulès lou teni,
Vous dounarai ben de plesi.

COUBLET N°12 :
Adiéussias, bràvis abitant,
Vous avèn di ço que sabian ;
S'avèn óublida quaucarèn,
Sian pas pouèto, e lou sabèn :
Escusas-nous pèr lou councert,
Vous souvetan bèn lou bon sèr.

COUPLET N°1 :
Jeunesse, venez écouter
Une chanson que nous avons fait(e),
Le fuseau et la quenouille
Rendent les femmes paresseuses.
Elles ont souvent la mère en filant,
Il leur en tombe le fuseau des mains.

COUPLET N°2 :
Examinez notre lanterne :
Elle a le coq qui lui va pas mal,
La chandelle qu'il y a dedans
Éclairera notre chemin,
Si elle s'éteignait, cela irait mal
Autant elle voudrait jeter la lanterne.

COUPLET N°3 :
Nous n'avons que de belles quenouilles,
Elles sont longues, elles vont de ,
Le fuseau qui n'a pas de mousqueton
N'empêche pas qu'il soit bon.
Empoignez-le, il est abondant,
Car d'un seul, vous en feriez deux.

COUPLET N°4 :
Les quenouilles et les grelots,
C'est tout ce que nous avons de plus beau.
Les grelots sont bien mignons,
Le dévidoir nous sert de bleston.
Si l'écheveau ne vient pas assez bien,
Nous le finirons l'an prochain.

COUPLET N°5 :
Braves femmes de ce quartier,
Apportez-nous tout votre pié.
Profitez de cette occasion
Pour faire votre provision,
Le fil fin comme le lin,
Les cordiers ne le font pas plus fin.

COUBLET N°6 :
Tout à l'heure, nous avons tout repassé ;
Du trissoun nous n'avons pas parlé
Et il en a beaucoup que s'il l'avaient,
Avec plaisir s'en serviraient.
Nous autres, de peur de l'oublier,
Nous l'avons toujours pendu au coustat.

COUBLET N°7 :
Je vais vous dire un mot en passant
De ma quenouille et mon dévidoir.
Qui voudra se servir de moi,
Je tire droit qu'on ne peut pas mieux,
Que faut une cheville-queue
Je le romprai en mille morceaux.

COUBLET N°8 :
Examinez notre arlequin
Qui est feignant et libertin.
S'il a son habit tout rapiécé,
Il doit remercier la société.
Chacun lui a posé son morceau,
C'est cela qui l'a rendu si beau.

COUBLET N°9 :
Nous voyons venir notre serviteur
Avec une bouteille à la main
Et de l'autre le gobelet.
Il nous prendra tous par derrière,
Et puis s'il est un peu vigilant,
De nous, il sera bien content.

COUBLET N°10 :
Vous, femmes de quarante ans
Qui avez des filles de quinze ans,
Apprenez-leur bien à filer,
Encore mieux à debana,
Pour au final que nous puissions l'an prochain
Faire les fieloua tous ensemble.

COUBLET N°11 :
Comme une femme, je suis vêtu,
Mais comme un homme, je suis bâti.
Fillettes, si vous ne me croyez pas,
Vous pouvez toujours y regarder.
Femmes, si vous voulez le tenir,
Je vous donnerai bien du plaisir.

COUBLET N°12 :
Adieu, braves habitants,
Nous vous avons dit ce que nous savions ;
Si nous avons oublié quelque chose,
Nous ne sommes pas poètes et nous le savons :
Excusez-nous pour le concert,
Nous vous souhaitons bien le bonsoir.

* Lei Boufet (ou Li boufet) / Les soufflets : Danse de carnaval. On exécute cette danse le mercredi des cendres (février). Les « Boufetaire » faisaient partie du cortège de « Caramentran ».
ORIGINE DE LA DANSE :
La danse des “Boufets” est très répandue dans le sud de la Provence. Comme dans toutes danses traditionnelles, les “Boufets” puisent leur origine aux sources de la civilisation agraire. L’homme a toujours essayé par des représentations d’objets ou d’animaux, des gestes spécifiques, de chasser les mauvais esprits qui pourraient entraver l’acte de régénération et d’encourager les divinités propices du sol dont sa vie dépend.
C’est ainsi que les figures précises de la danse, telle que spirale, enroulement, encerclement, dédoublement, renversement, ainsi que l’instrument employé par les “boufetaires” le soufflet, le costume blanc des jeunes gens et les grelots qui s’agitent à leurs chevilles, sont autant de symboles.
LA DANSE :
Des jeunes gens vêtus de chemises blanches de femmes, de rubans aux épaules, de grelots aux pieds, un soufflet à la main, les joues enfarinées, le front signé de cendres, font une marche à « pèd cauquet » (en sautant d’un pied sur l’autre, en boitant).
Ces danseurs (au nombre de vingt au moins) marchent par paire au son du galoubet exécutant un air de marche. Arrivés au point où doit avoir lieu leur exercice, ils font quelques évolutions et la tête de la colonne devient le pivot d'une spirale qui s'enroule autour de ce cercle. Le dernier danseur devenant à son tour tête de colonne, la spirale se déroule , de manière que lorsque les danseurs se retrouvent par couple ils ont opéré une conversion de front.
Les danseurs soufflent (avec un "boufadou") tantôt au postérieur de leurs camarades tantôt sous les robes des filles qui assistent à la cérémonie, tout en évoluant sur deux files, en cercle, en spirales, avec des demi-tours brusques pour changer de sens et de partenaires. Le soufflet est garni de suie ou de farine et servait aussi à écarter les badauds.
Chaque élément du costume et surtout chaque figure représente un symbole :
- La spirale est un symbole lunaire
- Le pas boité ainsi que la ronde à renversements caractérisent la civilisation paysanne, car ils soulignent la faiblesse de la nature en début de cycle.
- Les sauts en cadence sont des appels pressant aux forces de la végétation, le soufflet insuffle ces forces à la nature endormie.
- etc...
LE CHANT :
Pendant la danse, on égrène des couplets grivois. Un couplet est chanté, et pendant la ritournelle jouée par les instruments, les danseurs placés sur une seule file et sautant en cadence sur un seul pied exécutent la manoeuvre indiquée par le premier couplet. À la seconde reprise, un saut brusque replace les danseurs dans l'ordre primitif, et chacun rend à son camarade le service qu'il en a reçu. Un second couplet est chanté et est suivi du même exercice. Lorsque la chanson a été dite en entier, la troupe se porte sur un autre point entrainant avec elle une foule joyeuse et bruyante.
Les danseurs chantent aux carrefours, sur les places ou devant la maison d’une personnalité locale, puis repartent bien fièrement le corps bien droit, le soufflet sous le bras pour recommencer un peu plus loin leur folle sarabande, accompagnés au son des galoubets et tambourins, ponctués par des coups de tromblons et sans oublier l’oeil moqueur d’une lune de papier, symbole des cycles de la Nature.
Il est d’usage d’offrir aux “boufetaires” des ganses, bugnes, friandises, du vin du pays, ce qui explique leur allure moins fière en fin de soirée...
NB : Cette danse se retrouve aussi sous d’autres formes dans plusieurs régions de France comme les “soufflaculs” dans le Jura ou encore les Pyrénées, etc.
La tradition veut que cette mascarade des Bouffets ne s'exécute que tous les vingt-cinq ans. On ajoute alors un premier couplet indiquant combien de fois elle a déjà été dansée dans le lieu.
LA MUSIQUE :
Sur l'air de "Entends ma voix" (1783 > 1864 > 1970). Mode mineur (ou modal dorien) mais énergique...

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°0 : En introduction
Mes chers amis, per uno mascarado
Anem celebrar la journado,
Et nouestres devanciers
La feroun les premiers,
Per la "X" fes
Dansarem les bouffets .

COUBLET N°1 :
Siam uno band' de bravo jouventuro,
Avem un grand fuec que nous brulo, 
Se siam imaginats  
Per se lou far passar
De prendre de bouffets
Au cuou se far boufar.
(Ter)

REFRIN :
Les bouffets soun routs,
Soun routs, ma mignouno,
Les bouffets soun routs,
Routs, racoumoudar,
La la la la la la la la
La la la la la la la,  
Les bouffets soun routs,
Routs, racoumoudar.

COUBLET N°2 :
Vous cresetz pas que sieguem d'amouraires,
Noun, siam renoumats per bouffaires,
Qu se voou far bouffar
A que de s'avançar,
Lou canoun es plantat
Lou juec vai coumençar. (Ter)

COUBLET N°3 :
Es un coutis coumpousat de doues peços,
Que per lou menar fau d'adrosso,
Es surtout lou canoun
Qu 'a lou mai de renoum,
Tastatz lou qu'uno fes
Voudriatz tout lou bouffet. (Ter)

COUBLET N°4 :
Approchetz-vous aimablos dameiselos,
Venetz ranimar nouestre zelo,
Venetz vous far bouffar,
Seretz ben satisfa'
Quand aurelz uno fes
Tastat nouestre bouffet. (Ter)

COUBLET N°5 :
Aqueou bouen air que souvent les filhetos
S'en van respirar sur l'herbeto,
N'es pas, quoique charmant,
De la premiero man,
Et mai que d'uno fes
Souerte d'un vielh bouffet. (Ter)

COUBLET N°6 :
Se, per hasard, lou bouffet poou vous plaire,
Poudetz approuchar de tout caire,
Poudetz venir souvent
Vous dounarem de vent
Plus doux que lou mistrau
Que fai serrar lou trauc. (Ter)

COUBLET N°7 :
Se lou bouffet per un juec trop penible
Perdie de soun souffle sensible,
N'auriam que tansipauc
Lou leissar en repau,
Afin que l'an que ven
De long' anesso ben. (Ter)

 

 

 

 

COUBLET N°1 :
Sian uno bando de gaio jouventuro,
Qu'avèn un grand fiò que nous brulo, 
Se sian imagina, 
Pèr se lou fa(ire) passa, 
De prene ùni boufet,
Au quiéu se fa(ire) boufa !
(3 cop)

REFRIN :
Se li boufet soun rout,
Li faren adouba ;
Se n'avèn ges d'argènt, 
Pagaren l'an que vèn !
La la la...

COUBLET N°2 :
Noun cresès pas, que siguen d'amoulaire,
Noun ! Sian renouma pèr boufaire !
Qu vòu se fa(ire) boufa
A qu'a de s'avança,
Lou canoun es tanca,
Lou jo vai coumença ! (3 cop)

COUBLET N°3 :
Es un óutis coumposa de dos pèço,
Que pèr lou mena, fau d'adrèisso !
Es sustout lou canoun,
Qu 'a lou mai de renoum,
Tastas-lou qu'uno fes,
Voudrias tout lou boufet ! (3 cop)

COUBLET N°4 :
Aprouchas-vous, amàbli damisello,
Venès ranima (empura) noste zèlo,
Venès vous fa(ire) boufa
Sarés bèn satisfacho
Quand aurés uno fes
Tasta nòsti boufet ! (3 cop)

COUBLET N°5 :
Aquéu bon èr que souvènt li fiheto
S'en van respira sus l'erbeto,
Es pas, bèn que charmant,
De la proumiero man
E mai que d'uno fes,
Te sort d'un vièi boufet ! (3 cop)

COUBLET N°6 :
Se pèr asard, lou boufet vous pòu plaire,
Poudès aproucha de tout caire,
Poudès veni souvènt,
Vous dounaren de vènt
Mai dous que lou mistrau,
Que fai sarra lou trau ! (3 cop)

COUBLET N°7 :
Se lou boufet, pèr un jo trop penible,
Perdié de soun boufe sensible,
N'aurian que tant sié pau
Lou leissa en repaus
Afin que l'an que vèn
De longo anèsse bèn ! (3 cop)

COUBLET N°8 (Réponse optionnelle des filles) :
Mas s'es verai qu'aquéu grand fiò vous brulo,
Poudèn vous pourta nosto ajudo,
Es pèr vous soulaja,
Qu'anan vous arrousa,
Em'acò, veirés bèn
Que sentirés pus rèn ! (3 cop)

 

 

 

 

COUPLET N°1 :
Nous sommes une bande de jeunes,
Qui ont un grand feu qui nous brûle (au derrière),
On s’est imaginé,
Pour se le faire passer,
De prendre des soufflets,
Au cul, se faire souffler ! (3 fois)

REFRAIN :
Si les soufflets sont abîmés,
On les fera réparer ;
Si on n’a plus d’argent,
On payera l’année prochaine !
La la la...

COUPLET N°2 :
Ne croyez pas que nous sommes vantards,
Non ! Nous sommes des souffleurs renommés !
Qui veut se faire souffler,
N’a qu’à s’avancer,
Le canon est planté,
Le jeu peut commencer ! (3 fois)

COUPLET N°3 :
C'est un outil composé de deux pièces,
Pour le mener, il faut de l’adresse !
C’est surtout le canon,
Qui a le plus de renom,
Goûtez-y, ne serait-ce qu'une fois,
Vous voudriez le soufflet tout entier ! (3 fois)

COUPLET N°4 :
Approchez-vous aimables demoiselles,
Venez ranimer notre zèle,
Venez vous faire souffler
Vous serez bien satisfaites
Quand vous aurez une fois
Goûter nos soufflets ! (3 fois)

COUPLET N°5 :
Ce bon air que souvent les fillettes
S'en vont respirer sur l’herbette,
N'est pas, quoique charmant,
De la première main,
Et plus d'une fois,
Il sort d'un vieux soufflet. (3 fois)

COUPLET N°6 :
Si par hasard, le soufflet peut vous plaire,
Vous pouvez approcher de tous côtés,
Vous pouvez venir souvent,
On vous donnera du vent
Plus doux que le mistral,
Qui fait serrer le trou ! (3 fois)

COUPLET N°7 :
Si le soufflet, par un jeu trop pénible,
Perdait de son souffle sensible,
Nous n'aurions qu'un tant soit peu
À le laisser au repos
Afin que l'année prochaine
Continuellement il aille bien ! (3 fois)

COUPLET N°8 :
Mais s'il est vrai que ce grand feu vous brûle,
On peut vous aider,
C'est pour vous soulager,
Que nous allons vous arroser,
Après cela, vous verrez bien
Que vous ne sentirez plus rien ! (3 fois)


PS : Le verbe faire peut se dire "fa" dans certaines régions. Sinon écrire « faire » et dire 2 pieds pour un.

PS : Au carnaval de Nice, on trouve une chanson ressemblante : "Sian mouro, lou sabèn / Nous sommes noirs, nous le savons".
NB : La danse des “Boufets” se retrouve également sous d’autres formes dans d’autres régions de France comme les “boufflaculs” dans le Jura ou encore les « soufflaculs » de Nontron dans le Périgord.

+ AUTRES DANSES : D'autres danses se retrouvent lors de certains carnavals : (voir ci-dessus le détail de chaque danse déjà citées)

* Le cercle circassien :
Danse collective idéale pour démarrer un apprentissage lors d'une soirée de balèti, on la retrouve dans diverses régions de France. De nombreuses musiques fonctionnent sur cette chorégraphie.
En cercle, les danseurs avancent vers le centre sur 4 temps et reculent sur 4 temps en se tenant la main. Puis avancent seulement les filles puis seulement les garçons. Mais en revenant, ils se retournent pour venir vers la fille qui était à leur gauche. Ils tournent ensemble par couple sur 8 temps puis font une promenade sur 8 temps. Et cela recommence au début, la fille ayant changé d'une place, cela leur permet de rencontrer tous les garçons du cercle en une seule danse...

* La courante : "Fai lou courre, Pèire / Fais-le courir, Pierre"

* La danso de l'escoubo / La danse du balai : Danse de couple avec un nombre impair de danseurs ; celui restant sans cavalière hérite du balai :
"La danse du balai se faisait dans la région du sud de la Drôme jusque pendant la guerre de 1939-45 : “Le(s) musicien(s) s’arrête(nt) de jouer. On lâche sa danseuse. On doit alors obligatoirement changer de partenaire. Il faut vite se dépêcher, parce que celui qui n’en a pas doit prendre le balai. Il danse avec le balai. On dansait un peu et puis on tapait trois coups contre les tôles. Alors ils s’arrêtaient de danser. On fout le balai au diable et on attrape vite une autre danseuse..."

* La cascabelado / La danse des grelots : Danse originaire du Languedoc-Roussillon. Publiée dans "Chants du terroir : Roussillon" (Ed. Clairac, Aurillac, 1941)

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Are mireu si'en tine
De diners à la butxara
Are mireu si'en tine
De diners à la butxara
Que me fa Catrine
Que me fa Catrine !

COUBLET N°1 :
Aro
De denié à la
A
D
Que me fai Catarino,
Que me fai Catarino !

COUPLET N°1 :
Voyez comm' ils tintent
Les deniers de ma bourse ;
Voyez comm' ils tintent
Les deniers de ma bourse ;
À quoi bon Catherine,
À quoi bon Catherine !

+ La bastringlo (de Toulouse) : Danse originaire de Toulouse. Deux par deux, on tape sur les cuisses puis sur les mains de son partenaire en face (deux fois). Puis on tourne bras dessus-bras dessous 8 temps et on change de partenaire. On recommence.

À vous de jouer !

+

La polichinelle : (extrait du carnet de note de J-B.DUFFAUT)

  1. Les signes de tête avec les mains,
  2. Les signes de tête en tournant,
  3. Les mouchetés à droite, à gauche,
  4. La quête à droite, à gauche,
  5. Les signes de mains et de tête,
  6. La soupe à droite, à gauche,
  7. Les menaces à droite, à gauche,
  8. Le pistolet à droite, à gauche,
  9. Le "galleu" en avant, en arrière,
  10. Le bossu à droite, à gauche,
  11. La grande quête en faisant le grand tour,
  12. Finir par les écarts de Polichinelle.

Le ballet chinois :

  1. Batterie : Pas français en avant et arrière, moucheté devant, assemblé derrière,
  2. Pas français en avant et arrière, balancer de la 2ème position, glissade, brisé,
  3. Pas russe à droite, à gauche, pirouette à droite, changement de talons, glissade, brisé,
  4. Pas français en avant, pirouette à gauche, pas tombé, glissade, brisé à droite et à gauche,
  5. Pas français, balancement de jambe, tour, jeté en avant, arrière, glissade, brisé à droite,
  6. Pirouette en avant et arrière, pirouette à droite, gauche, finir par entrechat.


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CRÉATIONS MODERNES / LI CREACIOUN

Aujourd'hui, on crée en Provence de nouvelles danses modernes destinées à rentrer dans la tradition.

+ Créations de danses originales par le groupe association "La Capouliero" de Martigues :

* Le Ballet Zéphir : Créé le 06/04/2002 à Aix-en-Provence, présenté par Frédéric SOULIER, arrangements de Jean-Baptiste GIAI, le Ballet Zéphir souhaite promouvoir la création artistique à travers la danse traditionnelle et favoriser la rencontre entre tradition et modernité ...
>>> Le Site !

* Vo mai noun (Oui mais non) de Thibaut PLANTEVIN et Nicolas KLUTCHNIKOFF : Créée pour le stage du Ventoux 2002 organisé par l'association Prouvençau Lengo Vivo, cette danse est asymétrique >> Photos.

 

* La Roso de Mai : Ronde. Paroles publiées dans "Le trésor des chants provençaux" en 1953.

Version originelle :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
La roso de mai es pancaro espandido.
En quau la dounarai ?
À Tereso ma mìo.
Ges de roso,
Ges de flour.
Bello fiho reviras-vous.
Aquelo qu'a la raubo roso (jauno, bluio, blanco, etc...)
Que ié vai tant bèn
Que soun calignaire n'i'a fa presènt.
Quand vai à la messo
Semblo uno princesso.
Quand vai à Touloun
Sèmblo un pastissoun !...

COUPLET N°1 :
La rose de mai n'est pas encore fleurie.
À qui la donnerai-je ?
À Thérèse mon amie.
Pas de rose,
Pas de fleur.
Belle fille, retournez-vous.
Celle qui a la robe rose (jaune, bleue, blanche, etc...)
Qui lui va si bien
Dont son amoureux lui a fait cadeau.
Quand elle va à la messe,
Elle ressemble à une princesse ;
Quand elle va à Toulon,
Elle ressemble à un gâteau !...

 

À vous de jouer !


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LES DANSEURS / LI DANSAIRE

Gaëtan VESTRIS (C) AKG images

Que serait la danse populaire s'il n'y avait pas d'excellents danseurs et danseuses ? Voici quelques-uns des plus célèbres interprètes de la danse provençale dits "maîtres de danse".

Pour les danses de Caractère (La gigue, le pas Grec, la gavotte, les Filles de Marbre, la farandole masculine, la matelote, l'Arlequine), les maîtres et prévôts de danse de l'Armée exercèrent leur art jusqu'en 1870 et dans la Marine jusqu'à la guerre de 1914 dotant les jeunes gens venus de toutes les classes de la société d'une solide formation de danse classique. Des diplômes de Maître et de Prévôt de danse étaient décernés par un jury à la suite d'un examen sur la tenue, la force, la souplesse et la grâce d'un danseur, ses qualités d'invention et d'exécution.
Les danses de caractère, à la suite de la démobilisation de la guerre de 1870 ont pénétré les villes et villages et des sociétés de danses en sont issues. Les danses traditionnelles telle que la Farandole ont ainsi leur pendant dans une danse de caractère exclusivement masculine.

Exemples de danseurs et danseuses célèbres : Gaëtan VESTRIS (1729-1808), CECCHETTI, Jean-Baptiste DUFFAUT (1850-1932) dit "Le Père Tite", Sylvie BONNEAU, Hélène DELTRIEU, Claude et Céline NÉRI, ...

+ Page sur les groupes folkloriques de Provence > Cours de danses.

+ Autres sites : Annuaire des danses traditionnelles et folkloriques provençales


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+ Pour en savoir plus :

Discographie (conseillée, non-exhaustive) :

Pour nous écrire :


Les danses sont bien sûr accompagnées par des instruments traditionnels >> GO !


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