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MUSIQUE >> ANALYSE

LES CHANSONS DES FÉLIBRES /
LI CANSOUN DI FELIBRE


* Félix GRAS / Fèlis GRAS
(03/05/1844 à Malemort-du-Comtat - 04/03/1901 à Avignon)
"Lou Felibre rouge"
dit "Boson de Provence" ou "Félix de Bouscarle"

30 chansons + 1 noël

Notaire puis juge de paix à Avignon,
il fut un écrivain anticlérical et collabora à de nombreux journaux.
Poète provençal, Majoral puis Capoulié du Félibrige.
Beau-frère de Joseph ROUMANILLE.
Né près du Ventoux et de Carpentras.

En 1890, il publie chez les frères Seguin à Avignon « Lou Catechisme dóu bon felibre »
où son idéal est de faire triompher le bien et conduire ainsi le peuple vers « l'adoration éternelle des trois flammes : le Soleil, la Femme et la Pensée ».
Pour y parvenir, il faut établir : « l'omnipotence du Poète ».

+ Pour en savoir plus : Wiki.

Félix GRAS

Noëls :

Remarques sur le style de Félix GRAS :

 


* Blanco de Simiano / Blanche de Simiane :

- Présentation de cette chanson : Chanson dédicacée à Joseph ROUMANILLE.

- Paraulo / Paroles : Écrites à Avignon en 1884 par Félix GRAS (1844-1901). Publiées en 1886 dans la Revue "La Reneissènço" puis dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

- Musico / Musique : Sur l'air de "Lou marrit riche". Publiée dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
— Ma sorre, bono sorre,
Venès vous espassa.
De languimen iéu more,
Anen au bos cassa.

COUBLET N°2 :
— Moun fraire, moun bon fraire,
Ço que voudrés farai,
Iéu vole vous coumplaire :
Au bos vos seguirai.

COUBLET N°3 :
Blanco de Simiano
E soun fraire Roubert,
Travèsson lis andano,
Van dins lou bos desert.

COUBLET N°4 :
Passo la matinado
E lou cop de miejour.
Passo la vesprenado,
E caminon toujour !

COUBLET N°5 :
— Moun fraire, moun bon fraire !
Ai fam, voudriéu tourna.
— Ma sorre, m'es vejaire
Qu'auren marrit dina !

COUBLET N°6 :
-—Moun fraire, la niue fousco
N'en recuerb lou grand bos.
— Ma sorre, dins li tousco
S'endourmiren, se vos. —

COUBLET N°7 :
Dono Blanco, alassado,
S'endor, tant a pati !
Mai quand s'es revihado,
Roubert èro parti !

COUBLET N°8 :
— Moun fraire ! marrit fraire !
De-qu'avès fa de iéu ? —
Degun respond... Pecaire !
Se recoumando à Diéu.

COUBLET N°9 :
La paureto tremolo !
L'aglan que toumbo au sòu,
L'auceloun que s'envolo
La fan mouri de pòu !

COUBLET N°10 :
Tre-que l'aubo clarejo,
Passo la proucessioun
Di mounjo de Font-frejo
Que fan li Rougacioun.

COUBLET N°11 :
An pres dono Blanqueto,
L'an menado au couvènt,
E l'an facho moungeto,
Umblo coume counvènt.

COUBLET N°12 :
Aro canto matino
O li vèspro de tard.
Fai de dentello fino
Pèr ourna lis autar.

COUBLET N°13 :
Oustau de penitènci !
Castèu de la vertu !
Toujour meme silènci,
E toujour meme brut :

COUBLET N°14 :
L'estiéu, es lou ramage
Que fan li roussignòu,
L'ivèr, es lou fuiage
Que revouluno au sòu...

COUBLET N°15 :
Mai la car, bloundo o bruno,
S'abrivo vers la Mort !
E lèu o tard s'engruno
Lou bàrri lou plus fort !

COUBLET N°16 :
Uno niue claro e fresco,
Li mounjo estènt pregant,
Di troumpeto mouresco
An ausi lou sagan.

COUBLET N°17 :
Paureto ! espavourdido,
S'encourron de pertout !
Pamens, li plus ardido
An bouta li ferrou...

COUBLET N°18 :
L'armado sarrasino
Ensarro lou couvènt ;
Deja lou fiò carcino
Pourtau e contro-vènt !

COUBLET N°19 :
Uno orro cridadisso
Dins lou couvent clantis :
Li vièio e li nouviço
Embrasson lou Sant-Crist...

COUBLET N°20 :
Quand l’Emir de l'armado
Abrivo soun chivau,
A-travès la flamado
Afranquis lou pourtau.

COUBLET N°21 :
Éu porto turban rouge
Emé grand mantèu blanc.
E se n’a l'iue ferouge,
Es courtes e galant.

COUBLET N°22 :
N'en liéuro li moungeto
A si bon cavalié.
Éu de Dono Blanqueto
S'es respicha lou lié.

COUBLET N°23 :
Mai, coume a courtesìo,
L'ufanous maugrabin,
Duerbe un cofre d'Asìo
Plen de perlo e d'or fin,

COUBLET N°24 :
E d'estofo broudado,
De mantèu de velous,
De centuro argentado
E d'escarpin sedous.

COUBLET N°25 :
N'en vestis li piéucello,
E li plour an cessa.
De se vèire tant bello,
Li moungeto an dansa.

COUBLET N°26 :
Sèt jour, sèt niue fan fèsto,
Grand noço e grand festin !
E quand plus rèn ié rèsto,
La drihanço pren fin...

COUBLET N°27 :
A l'aubo esperlucado,
Parton lis espahis.
Quand se soun revihado,
Li mounjo an plus res vist...

COUBLET N°28 :
Subre la mar que briho,
Alin, pereilalin !
S'aliuencho la floutiho
Di galant maugrabin...

COUBLET N°29 :
Blanco, desesperado,
N'en sono soun amant ;
Lou sono la vesprado
E tout lou lendeman !

COUBLET N°30 :
A-través di genésto
Cour afoulido. Ai-las !
Pièi s'esclapo la tèsto
En sautant d'un roucas !

COUBLET N°1 :
.

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUBLET N°4 :
.

COUBLET N°5 :
.

COUBLET N°6 :
.

COUBLET N°7 :
.

COUBLET N°8 :
.

COUBLET N°9 :
.

COUBLET N°10 :
.

COUBLET N°11 :
.

COUBLET N°12 :
.

COUBLET N°13 :
.

COUBLET N°14 :
.

COUBLET N°15 :
.

COUBLET N°16 :
.

COUBLET N°17 :
.

COUBLET N°18 :
.

COUBLET N°19 :
.

COUBLET N°20 :
.

COUBLET N°21 :
.

COUBLET N°22 :
.

COUBLET N°23 :
.

COUBLET N°24 :
.

COUBLET N°25 :
.

COUBLET N°26 :
.

COUBLET N°27 :
.

COUBLET N°28 :
.

COUBLET N°29 :
.

COUBLET N°30 :
.

COUPLET N°1 :
"Ma sœur, ma bonne sœur,
Venez en promenade.
D'ennui je me meurs,
Allons, au bois chasser.

COUPLET N°2 :
- Mon frère, mon bon frère,
Je ferai ce que vous voudrez,
Moi je veux vous obéir :
Au bois je vous suivrai.

COUPLET N°3 :
Blanche de Simiane
Et son frère Robert
Traversent les allées,
Et s'en vont dans le bois désert.

COUPLET N°4 :
Passent la matinée
Et l'heure de midi,
Passe la vesprée,
Et ils cheminent toujours !

COUPLET N°5 :
- Mon frère, mon bon frère !
J'ai faim, je voudrais retourner.
- Ma seur, m'est avis
Que nous ferons maigre repas !

COUPLET N°6 :
- Mon frère, la nuit sombre
Couvre le grand bois !
- Ma seur, dans les fourrés,
Si tu veux nous dormirons.

COUPLET N°7 :
Done Blanche, harassée,
S'endort, tant elle a souffert !
Mais quand elle s'est réveillée,
Robert était parti !

COUPLET N°8 :
- Mon frère ! Mon méchant frère !
Qu'avez-vous fait de moi ?
Personne ne répond ! Peuchère !
Elle se recommande à Dieu !

COUPLET N°9 :
Elle tremble, la pauvrette !
Le gland qui tombe à terre,
L'oiseau qui s'envole,
La font mourir de peur.

COUPLET N°10 :
Aux premières clartés du jour,
Par là vient à passer la procession
Des nonnes de Font-froide,
Qui font les Rogations.

COUPLET N°11 :
Elles ont pris Done Blanche,
L'ont emmenée dans le couvent,
Et en ont fait une nonnette,
Humble comme il convient.

COUPLET N°12 :
Maintenant, elle chante matines,
Ou les vêpres la nuit,
Elle fait de la dentelle fine
Pour orner les autels.

COUPLET N°13 :
Maison de pénitence !
Château de la vertu !
Là, toujours même silence
Et toujours mêmes bruits.

COUPLET N°14 :
L'été, c'est le ramage
Que font les rossignols ;
L’hiver, c'est le feuillage
Qui tourbillonne sur le sol...

COUPLET N°15 :
Mais la chair, blonde ou brune,
Sera la proie de la Mort ;
Tôt ou tard périt
Le plus puissant rempart !

COUPLET N°16 :
Par une nuit claire,
Les nonnes étant en prière,
Des trompettes mauresques
On entendit le vacarme.

COUPLET N°17 :
Pauvrettes ! Les nonnes, épouvantées,
S'enfuient de toutes parts !
Cependant, les plus hardies
Ont poussé les verroux.

COUPLET N°18 :
L'armée sarrasine
Entoure le couvent.
Déjà le feu dévore
Portes et fenêtres.

COUPLET N°19 :
Un cri horrible
Dans le couvent retentit :
Les vieilles et les novices
Embrassent le crucifi...

COUPLET N°20 :
Quand l'Émir de l'armée
Lance son coursier
À travers les flammes,
Et franchit le portail.

COUPLET N°21 :
Il porte turban rouge
Et grand manteau blanc.
S'il a l'oeil farouche,
Il est beau et courtois.

COUPLET N°22 :
Il livre les nonnettes
À ses vaillants cavaliers.
Pour lui, de Done Blanche
Il s'est réservé le lit.

COUPLET N°23 :
Mais comme il a de la courtoisie,
Le superbe maugrabin,
Il ouvre un coffre d'Asie
Plein de perles et d'or fin.

COUPLET N°24 :
Et d'étoffes brodées,
De manteaux de velours,
De ceintures d'argent
Et d'escarpins soyeux.

COUPLET N°25 :
Il en a vêtu les pucelles.
Aussitôt les pleurs ont cessé.
De se voir si belles,
Les nonnettes se sont mises à danser.

COUPLET N°26 :
Sept jours, sept nuits ils font fête,
Grandes noces et grands festins !
Quand tout est saccagé,
L'orgie prend fin.

COUPLET N°27 :
Au lever de l'aurore,
Les spahis sont partis.
Quand elles se sont éveillées,
Les nonnes n'ont plus vu personne.

COUPLET N°28 :
Sur la mer qui brille,
Là-bas, au loin,
S'éloigne la flottille
Des galants maugrabins...

COUPLET N°29 :
Blanche, désespérée,
Appelle son amant,
Elle l'appelle toute la nuit
Et tout le lendemain !

COUPLET N°30 :
Parmi les genêts
Elle court affolée, hélas !
Puis, elle se brise la tête
En se précipitant d'un rocher !


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* Cansoun de taulo / Chanson de table :

- Présentation de cette chanson : Cette chanson raconte un grand repas bien arrosé...

- Paroles : Écrites en avril 1890 à Avignon par Félix GRAS (03/05/1844-04/03/1901), publiées dans l'Armana Prouvençau de 1891.

- Musique : Félix GRAS ?

Version originelle :

Traduction en français :

COUBLET N°1 : Avans de s'asseta
Avans que de se metre à taulo,
Fen sarramen
Que jamai pèr uno paraulo
Nous facharen.

COUBLET N°2 : Après la soupo
Aro qu'avèn manja la soupo,
Beven un cop !
À góusié se, sèmblo d'estoupo
Un bon tricot.

COUBLET N°3 : Après lou proumié plat
Sentian veni la mau-parado,
Erian vana...
Aro coumènço, cambarado,
De miéus ana.

COUBLET N°4 : Après l'autre plat
Se dis : "Quau es bèn, que noun bouge ! »
Nous pressen pa !
Beven un cop d'aquéu vin rouge
Qu'an destapa !

COUBLET N°5 : Après l'autre
I'a deja 'no ouro que se trisso,
E sian pa 'u bout !
Fau que vuei crèbe l'avariço :
Acaban tout.

COUBLET N°6 : Après lou plat maigre
Sus lou plat maigre, — siegue erbage
Loup o merlan,
Fau que se vueje un abéurage
De bon vin blanc.

COUBLET N°7 : Après lou roustit de viando blanco
Beven lou Castèu-Nòu-di-Papo
À plen góusié :
Se la cigalo nous encapo,
Perdounen-ié.

COUBLET N°8 : Après lou roustit de viando negro
De car, de vin, bello chambriero,
Adus-n'en mai ;
Laisso lou pan à la paniero,
E l'aigo au nai.

COUBLET N°9 : Après lou roustit estrange
Anen ! que lou Champagno tube,
Tout petadis !
La fiolo es la clau que nous drube
Lou paradis !

COUBLET N°10 : Repaus
Tant que i'aura souto la croto
De flasque plen,
Béuren — e faren la riboto
A perdre alen.

COUBLET N°11 : Après li pastissarié
Nous n'en metren jusqu'i parpello,
Emai bèn mai !
Fau que veguen à Santo Estello
Quatorge rai !

COUBLET N°12 : Après li sucrarié
Tasten lou vin de la Vau-Masco,
De Frountignan.
Se fau, eici faren li pasco
E li magnan.

COUBLET N°13 : Après la tampouno
Aro tout viro, aro tout danso,
À moun entour.
Es lou soulèu de la drihanço
Que me fai jour.

COUBLET N°14 : Souto la taulo
Sèmblo que siéu dedins un temple !
Mai ounte siéu ?..
Siéu souto un pàli e me countèmple...
Bessai siéu diéu !...

COUPLET N°1 : Avant de s'asseoir
Avant de se mettre à table,
Nous faisons serment
Que jamais par une parole
Nous nous facherons.

COUPLET N°2 : Après la soupe
Maintenant que nous avons mangé la soupe,
Buvons un coup !
À gosier sec,
Un bon .

COUPLET N°3 : Après le premier plat
Nous sentions venir la
Nous étions vannés...
Maintenant cela commence, camarade,
À mieux aller.

COUPLET N°4 : Après l'autre plat
On dit : "Celui qui est bien, est celui qui ne bouge pas !"
Ne nous pressons pas !
Buvons un coup de ce vin rouge
Qu'ils ont débouchonné !

COUPLET N°5 : Après l'autre
Il y a déjà une heure que
Et nous ne sommes pas au bout !
Il faut qu'aujourd'hui je crève l'avarice :
Achevons tout.

COUPLET N°6 : Après le plat maigre
Sur le plat maigre,
Loup ou merlan,
Il faut qu'on verse un breuvage
De bon vin blanc.

COUPLET N°7 : Après le rôti de viande blanche
Buvons le Châteauneuf-du-Pape
À plein gosier :
Si la cigake nous bat,
Pardonnons-lui.

COUPLET N°8 : Après le rôti de viande rouge
De chair, de vin, belle serveuse,
Apporte-nous-en plus ;
Laisse le pain à la
Et l'eau au .

COUPLET N°9 : Après le rôti étrange
Allons ! Que le champagne
Tout pétillant !
La fiole est la clef qui nous ouvre
Le paradis !

COUPLET N°10 : Repos
Tant qu'il y aura sous la grotte
Des flcons pleins,
Nous boirons et ferons la
À perdre haleine.

COUPLET N°11 : Après les pâtisseries
Nous nous en mettrons jusqu'aux paupières
Et aussi bien plus !
Il faut que nous voyions à la Sainte Étoile
Quatorze rayons !

COUPLET N°12 : Après les sucreries
Goûtons le vin de la
De Frontignan.
S'il faut, ici nous ferons Pâques
Et les .

COUPLET N°13 :
Maintenant tout tourne, maintenant tout danse,
Autour de moi.
C'est le soleil de la
Qui me fait .

COUPLET N°14 : Sous la table
Il semble que je sois dans un temple !
Mais où suis-je ?
Je suis sous un poêle et je me comtemple...
Peut-être suis-je Dieu !?...


[Remonter]

* Cansoun nouvialo / Chanson de noces :

- Présentation de cette chanson : Chanson écrite pour le mariage de sa nièce Thérèse ROUMANILLE avec Jules BOISSIÈRE qui a voyagé en Asie.

- Paraulo / Paroles : Écrites par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans l'Armana prouvençau de 1893.

- Musico / Musique : ?. Publiée dans l'Armana prouvençau de 1893.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Vous vaqui dounc bèn marida !
De longo restés acourda !
Que dóu festin de l'Alegresso
Sèmpre la taulo fugue messo !

COUBLET N°2 :
Pèr que sus terro emai sus mar
Manjés jamai lou pan amar,
Prègue lou Soulèu de Prouvènço,
L'un di diéu que moun amo encènso :

COUBLET N°3 :
Soulèu ami, grand Soulèu rous,
Agues pieta dis amourous !
Tu que flourisses li pervenco,
Uscles pas nosto Avignounenco.

COUBLET N°4 :
Bèu Nòvi, voulès dounc parti !...
Lou prouvèrbi n'a pas menti,
Quand nous a di que lou mariage
Es un long e penible viage.

COUBLET N°5 :
Anas vèire de bèu païs,
Palun, sablas e champ de ris,
Mar roujo, negro, e meme jauno !
Mai tout acò n'es pas la mauno !

COUBLET N°6 :
« Hòu ! me dirés, emé l'amour
I'a sèmpre joio e bono imour :
A-ti lesi, tau que caligno,
De s'avisa qu'es sout la Ligno ? »

COUBLET N°7 :
Avès resoun : quand fai tant caud,
Un poutoun vau miés qu'un ventau,
E se saup que tant d'abihage
Soun pas necite au badinage.

COUBLET N°8 :
Acò 's tant brave, acò's tant dous !
De faire qu'un en estènt dous !
Dins li païs li mai estrange
Li nòvi soun toujour is ange !

COUBLET N°9 :
Pièi, se languissès peralin
Dóu bon Felibre di Jardin.
Prendrés lou libre dis Oubreto,
Legirés de Cascareleto.

COUBLET N°10 :
E vous creirés à Sant-Roumié,
Veirés la glèiso e lou clouchié,
Ausirés la voues dis Aupiho
Cantant lou noum de Roumaniho.

COUBLET N°11 :
Tant-lèu lou cor pacifica,
Vous remetrés è vous beca,
Car dóu festin de l'Alegresso
I'aura toujour la taulo messo !

COUBLET N°1 :
.

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUBLET N°4 :
.

COUBLET N°5 :
.

COUBLET N°6 :
.

COUBLET N°7 :
.

COUBLET N°8 :
.

COUBLET N°9 :
.

COUBLET N°10 :
.

COUBLET N°11 :
.

COUPLET N°1 :
Vous voici donc bien mariés !
Toujours restez accordés !
Que du festin de
Toujours la table soit mise !

COUPLET N°2 :
Pour que sur terre et aussi sur mer
Vous ne mangiez jamais le pain amer,
Je prie le soleil de Provence,
L'un des dieux que mon âme encense.

COUPLET N°3 :
Soleil ami, grand soleil roux,
Aies pitié des amoureux !
Toi qui fleuris les pervenches,
N .

COUPLET N°4 :
Beau jeune marié, vous voulez donc partir !?
Le proverbe n'a pas menti.
Quand il nous a dit que la mariage
Est un long et pénible voyage.

COUPLET N°5 :
Vous allez voir de beaux pays,
Marécages,
Mer rouge, noire, et même jaune !
Mais tout cela n'est pas la .

COUPLET N°6 :
Oh ! Me direz-vous, avec l'amour,
Il y a toujours joie et bonne humeur :
A
De s'aviser que .

COUPLET N°7 :
Vous avez raison : quand il fait si chaud,
Un bisou vaut mieux qu'un
Et
S .

COUPLET N°8 :
Cela est si brave, cela est si doux !
De faire qu'un en étant deux !
Dans les pays les plus étranges,
Les jeunes mariés sont toujours aux anges !

COUPLET N°9 :
Puis, si vous vous ennuyez loin
Du bon félibre des jardins (Joseph ROUMANILLE),
Vous prendrez le livre des "Oubreto",
Vous lirez des .

COUPLET N°10 :
Et vous croirez à saint Rémi,
Vous verrez l'église et le clocher,
Vous entendrez la voix des Alpilles
Chantant le nom de ROUMANILLE.

COUPLET N°11 :
Aussitôt le coeur pacifié,
Vous vous remettrez à vous embrasser,
Car du festin de
Il y aura toujours table mise !


[Remonter]

* Cansoun nouvialo / Chanson de noces n°2 :

- Présentation de cette chanson : Chanson écrite pour Jeanne ROUMANILLE.

- Paraulo / Paroles : Écrites le 19/12/1895 par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans l'Armana prouvençau de 1897.

- Musico / Musique : Sur l'air de "Digo, Janeto".

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
De l'Americo,
Apereilabas,
Un calignaire
Quito li pampas,
Pecaire ! (Bis)

COUBLET N°2 :
Sus la mar vasto
I'a 'n veisseu que cour ;
Dedins si velo
Boufon lis amour,
Pecaire !

COUBLET N°3 :
Lou calignaire
A passa la mar ;
Vite s'abrivo
De-vers Jacoumar,
Pecaire !

COUBLET N°4 :
— Digo, Janeto,
Vos te marida ?
Vène dis Indo
Pèr te demanda,
Pecaire !

COUBLET N°5 :
— Nani ! ìéu vole
Pancala chabi ! ..
— Si, si, ma maire,
Vai lèu ié durbi,
Pecaire !...

COUBLET N°6 :
E vaqui coume,
Pèr vous dire tout,
Aro siéu l'ouncle
D'un nouvèu nebout.
Pecaire !

COUBLET N°1 :
De l'Americo,
Apereilabas, pecaire !
De l'Americo,
Apereilabas,
Un calignaire
Quito li pampas, pecaire !
Un calignaire
Quito li pampas.

COUBLET N°2 : simile...
Sus la mar vasto
I'a 'n veisseu que cour ;
Pecaire !
Dedins si velo
Boufon lis amour.

COUBLET N°3 :
.

COUBLET N°4 :
.

COUBLET N°5 :
.

COUBLET N°6 :
.

COUPLET N°1 :
D'Amérique,
Là-las, peuchère !
D'Amérique,
Là-las,
Un amoureux
Quitte les , peuchère !
Un amoureux quitte les .

COUPLET N°2 : simile...
Sur la mer vaste,
Il y a un vaisseau qui court ;
Peuchère !
Dans ses voiles
Soufflent les amours.

COUPLET N°3 :
L'amoureux
A passé la mer ;
Peuchère !
Vite il
Vers Jacquemar .

COUPLET N°4 :
- Dis, Jeannette,
Veux-tu te marier ?
Peuchère !
Je viens des Indes
Pour te demander.

COUPLET N°5 :
- Non ! Moi je veux
P
Peuchère !
Si, si, ma mère,
J .

COUPLET N°6 :
Et voilà comment,
Pour tout vous dire,
Peuchère !
Maintenant, je suis l'oncle
D'un nouveau neveu.


[Remonter]

* Guihèn de Cabestang / Guillaume de Cabestaing :

- Présentation de cette chanson : Romance, écrite à partir d'une légende populaire provençale sur le troubadour Guilhem de Cabestanh / Guillem de Cabestany avec la gentille Saurimonde (cf. Revue l'Aiòli n°220 de 1892).

- Paraulo / Paroles : Écrites à Avignon en 1881 par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans l'Armana prouvençau de 1882.

- Musico / Musique : Composée par Félix GRAS ?. Publiée dans l'Armana prouvençau de 1882 puis dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Guihèn de Cabestang
Amo dono gentiho ;
Gentiho l'es bèn tant
Qu'en touto la Castiho,
Jamai
S'èro vist talo flour de Mai.

COUBLET N°2 :
Guihèn intro au castèu
De la dono Sermoundo ;
Dins sa cansoun tant-lèu
Soun amour ié semoundo.
Alor
La dono sènt batre soun cor.

COUBLET N°3 :
Lou fai veni soulet
Dins sa tourre redouno ;
Sus lou tapis moulet,
Plesi d'amour ié douno,
Plesi
Qu'an bèn pres à tout soun lesi.

COUBLET N°4 :
Mai lou marit jalous
Fai coume se ren n'èro.
Dins soun pitre pelous
Soun cor bat de coulèro.
Vendra
Lou jour que se revenjara !

COUBLET N°5 :
— Guihèn, m'anas leissa ?
I'a di la dono bello.
— Bello, m'envau cassa
La bicho e la gazello.
— Ami,
Noun poudrai manja ni dourmi...

COUBLET N°6 :
Or, lou marit meichant
A pres sa dago blanco.
Lou seguis dins li champ,
E la tèsto ié tranco.
Escor !
l'a 'ncaro derraba lou cor !

COUBLET N°7 :
E l'a plega dedins
Dos fueio de figuiero ;
Tout saunous, cremesin,
Lou porto à sa chambriero,
Ié dis :
Es lou cor d'un gibié requist.

COUBLET N°8 :
Dessus lou plat d'argènt
Lou fai porge à la bello ;
Ié dis en sourrisènt :
Es un cor de gazello
Qu'avèn
Ensèmble cassa 'mé Guihèn...

COUBLET N°9 :
La bello l'a manja,
L'a trouva deleitable !
Mai lou marit venja,
Tablèu espaventable,
Ié sort
La tèsto de soun Guihèn mort !

COUBLET N°10 :
— Sias un traite, marit !
La dono alor s'escrido,
Aquéu cor m'a nourri
Lou restant de ma vido ! —
E cour
A l'èstro, e se trais dins la court !

COUBLET N°11 :
E n'es morto en toumbant
Sermoundo la gentiho :
Genliho èro bèn tant
Qu'en touto la Casliho,
Jamai
S'èro vist talo flour de Mai !

COUBLET N°1 :
.

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUBLET N°4 :
.

COUBLET N°5 :
.

COUBLET N°6 :
.

COUBLET N°7 :
.

COUBLET N°8 :
.

COUBLET N°9 :
.

COUBLET N°10 :
.

COUBLET N°11 :
.

COUPLET N°1 :
Guillem de Cabestang
Aime une dame gentille ;
Gentille, elle l'est tellement
Que dans toute la Castille,
Jamais
On avait vu une telle fleur de mai.

COUPLET N°2 :
Guillem entre au château
De la dame
Dans sa chanson
Son amour lui
Alors
La dame sent battre son coeur.

COUPLET N°3 :
I
Dans sa tour
Sur le tapis
P
P
Q .

COUPLET N°4 :
Mais le mari jaloux
Fait comme si de rien n'était.
Dans sa poitrine poilue,
Son coeur bat de colère.
Viendra
Le jour où il se vengera !

COUPLET N°5 :
- Guilhem, tu vas me laisser ?
Lui a dit la belle dame.
- Belle, je m'en vais chasser
La biche et la
- Ami,
Je ne pourrai ni manger ni dormir...

COUPLET N°6 :
Or, le méchant mari
A pris sa dague blanche.
Il le suit dans les champs,
Et lui tranche la tête.
E
I .

COUPLET N°7 :
Et l'a plié dans
Deux feuilles de figuier ;
Tout
Le porte à sa
Lui dit :
"C'est le coeur d'un gibier .

COUPLET N°8 :
Dessus le plat d'argent,
L
Lui dit en souriant :
"C'est un coeur de gazelle
Quenous avons
Chassé ensemble avec Guilhem..."

COUPLET N°9 :
La belle l'a mangé,
Elle l'a trouvé délectable !
Mais le mari vengé,
Tabeau épouventable,
Lui sort
La tête de son Guilhem mort !

COUPLET N°10 :
- Vous êtes un traître, mari !
La dame alors s'écrit,
Ce coeur m'a nourri
Le restant de ma vie !
Et
A .

COUPLET N°11 :
Et elle en est morte en tombant
Saurimonde la gentille ;
Gentille, elle était tellement
Que dans toute la Castille,
Jamais
On avait vu une telle fleur de mai !


[Remonter]

* Janeto dóu coutihoun verd / Jeannette du cotillon vert :

- Présentation de cette chanson : Romance, dédicacée à Paul MARIETON.

- Paraulo / Paroles : Écrites par Félix GRAS (1844-1901). Publiées en 1884 dans la Revue Lyonnaise puis dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

- Musico / Musique : Composée par Félix GRAS ? Publiée dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Iéu cantarai dins aquest vers,
Janeto dóu coutihoun verd.
Èro bessai qu'uno pastresso...
Lou rèi n'en faguè sa mestresso.

COUBLET N°2 :
Janeto gardo si móutoun
En fasènt soun bas de coutoun.
Veici que, sus l'auto mountagno,
S'en vèn cassa lou rèi d'Espagno.

COUBLET N°3 :
Porto sus lou poung un ratié,
Casso la lèbre e lou senglié,
Mai vaqui que soun chivau brouncho,
E lou rèi toumbo tèsto-pouncho !

COUBLET N°4 :
Soun sang n'en briho au clar soulèu,
Taco la roco e lou mantéu.
Lou rèi a perdu couneissènço,
E de secours s'atrovo sènso.

COUBLET N°5 :
Janeto d'aqui n'a passa,
A vist lou rèi bèn matrassa !
Lou pren dins si bras, e l'emporto
Sus un mouloun de fueio morto.

COUBLET N°6 :
Emé l'aigo fresco dóu pous
lé lavo bèn soun front saunous;
lé mes de fueio d'esparbiero,
Que nouso emé sa jarretiero.

COUBLET N°7 :
Tant-lèu lou sang n'a plus coula,
E lou rèi, tout reviscoula,
A pres Janeto à la brasseto,
E i'a fa proun de poutouneto !

COUBLET N°8 :
Mai, peralin un gros pastras
N'en bramo coume un courpatas ;
Lou fouit en l'èr, ié fai : Gusasso !
Vendras, aquest vèspre, à la jasso !

COUBLET N°9 :
— Jèsus, moun Diéu ! es moun marit !
Lou jalous me fara mouri.
l'a que tres jour que m'a 'spousado,
E m'a baia quatre fouitado !...

COUBLET N°10 :
— E tu, quant i'as fa de poutoun
A-n’aquéu mourre de menoun ?
— Moun bèu segnour, à soun beisage,
Prefère encaro lou fouitage... —

COUBLET N°11 :
Alor lou rèi sono dóu cor...
Quand soun vengu si gènt de cors,
N'en fai mounta Janeto en croupo,
E lèu s'empart emé sa troupo.

COUBLET N°12 :
Arribon dins un bèu palais :
— Janeto, auras ço que te plais.
— Vole, iéu, èstre la plus bello
Entre tóuti li damisello ! —

COUBLET N°13 :
Lou rèi mando soun courdurié
Que bouto au travai cènt óubrié :
l'an courdura ’n bèl abihage
De la coulour dóu verd fuiage.

COUBLET N°14 :
Despièi se dis dins l'univers :
--- Janeto dóu coutihoun verd,
Ero bessai qu'uno pastresso,
Lou rèi n'en faguè sa mestresso !

COUBLET N°1 :
.

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUBLET N°4 :
.

COUBLET N°5 :
.

COUBLET N°6 :
.

COUBLET N°7 :
.

COUBLET N°8 :
.

COUBLET N°9 :
.

COUBLET N°10 :
.

COUBLET N°11 :
.

COUBLET N°12 :
.

COUBLET N°13 :
.

COUBLET N°14 :
.

COUPLET N°1 :
Moi je chanterai dans ces vers,
Jeannette du cotillon vert.
Elle n'était qu'une bergère...
Pourtant le roi en fit sa maîtresse.

COUPLET N°2 :
Jeannette garde ses moutons
En faisant son bas de coton.
Voici que, sur la haute montagne,
Vient chasser le roi d'Espagne.

COUPLET N°3 :
Il porte au poing un épervier,
Il chasse le lièvre et le sanglier.
Mais voilà que son cheval bronche,
Et le roi tombe la tête la première !

COUPLET N°4 :
Son sang brille au clair soleil,
Rougit la roche et le manteau.
Le roi a perdu connaissance,
Et demeure sans secours.

COUPLET N°5 :
Jeannette vient à passer par là.
Elle voit le roi bien meurtri !
Elle le prend dans ses bras, et l'emporte
Sur un monceau de feuilles sèches.

COUPLET N°6 :
Avec l'eau fraîche du puits,
Elle lave bien son front ensanglanté,
Y met des feuilles de cormier,
Qu'elle attache avec sa jarretière.

COUPLET N°7 :
Aussitôt, le sang n'a plus coulé,
Et le roi, tout regaillardi,
Sur les deux joues de Jeannette
A fait nombreux baisers.

COUPLET N°8 :
Mais, là-bas, un grossier pâtre
En croasse comme un corbeau.
Le fouet levé, il crie : Gueusarde !
Tu reviendras, ce soir, à la bergerie !

COUPLET N°9 :
- Jésus, mon Dieu ! C'est mon mari !
Le jaloux me fera mourir !
Il n'y a que trois jours qu'il m'a épousée,
Et j'ai reçu quatre coups de fouet !

COUPLET N°10 :
- Et toi, combien as-tu fait de baisers
À ce museau de bouc ?
- Mon beau seigneur, à ses caresses,
Je préfère encore les fouettées.

COUPLET N°11 :
Alors le roi sonne du cor...
Quand sont arrivés les gens de son escorte,
Il fait monter Jeannette en croupe,
Et vite il part avec sa garde.

COUPLET N°12 :
Ils arrivent dans un beau palais :
- Jeannette, tu auras tout à souhait !
Je veux, moi, être la plus belle
Entre toutes les demoiselles !"

COUPLET N°13 :
Le roi envoie son couturier,
Qui met cent ouvriers au travail !
Ils lui ont cousu une belle robe
De la couleur du vert feuillage.

COUPLET N°14 :
On dit, depuis, par tout l'univers :
- Jeannette du cotillon vert
N'était, ma foi, qu’une bergère.
Le roi pourtant en fit sa maîtresse !


[Remonter]

* La bloundo Janetoun / La blonde Jeannette :

- Présentation de cette chanson : Chanson dans un style médiéval à répétition.

- Paraulo / Paroles : Écrites par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans l'Armana dóu Ventour de 1904, après sa mort.

- Musico / Musique : Sur l'air de "Lou rèi di Sarrasin" de Félix GRAS, donc sur l'air de "La bello Margoutoun" (1887). Publiée dans l'Armana dóu Ventour de 1904

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

La bloundo Janetoun ! Perqué l'an maridado ?
'mé soun marit bouchard passo tristo niuechado ! (Bis)
Vaqui qu'un clar matin Janetoun s'es levado, (Bis)
A pres soun bro d'argènt, à la font es anado. (Bis)
Lou Papo d'Avignoun, en richo cavaucado, (Bis)
D'aqui vèn à passa, la vèi descounsoulado. (Bis)
Ié fai : De qu'as ansin, ma gènto couquihado ? (Bis)
— Pèr un autre marit vole èstre calignado ! » (Bis)
Lou proumié cardinau ié fai : « Siés counfessado. » (Bis)
Lou segound cardinau ié fai : « Siés perdounado. » (Bis)
Tant lèu sus soun chivau lou Papo l'a 'mpourtado ! (Bis)
Amount, à Castèu-Nòu, passon gaio journado, (Bis)
E bèn mai gaio n'es encaro la vesprado, (Bis)
E vous parlarai pas de la bello niuechado ! (Bis)
... Mai lou marit bouchard, quand l'a proun esperado, (Bis)
Se douto de quicon e tres cop l'a sounado. (Bis)
Noun la vesènt veni, trais eila soun eissado. (Bis)
De-vers la claro font s'envai d'uno cambado. (Bis)
N'a vist lou bro d'argènt que verso à grando oundado. (Bis)
« Janetoun ! Janetoun ! ai ! ai ! quento fouitado ! » (Bis)
La cèrco dins li blad, darrié li bouissounado. (Bis)
« Janetoun ! Janetoun ! vène, ma bèn amado ! » (Bis)
Espincho se dóu nai l'aigo es pas treboulado. (Bis)
« Janetoun ! Janetoun ! saras bèn mignoutado ! » (Bis)
Li reineto dóu prat ié cridon : « S'es raubado ! » (Bis)
Toujour lou bro d'argènt versavo à grando oundado. (Bis)
« Janetoun ! Janetoun ! vène, qu'es niue toumbado ! (Bis)
E la sono bèn tant que n'a la voues gamado. (Bis)
Janetoun revèn pas ! la luno s'es levado (Bis)
E, dins lou clar dóu nai, bello, s'es miraiado. . . (Bis)
Lou bouchard n'a la tèsto, alor, destimbourlado : (Bis)
« Es tu, ma Janetoun ! » e fai la cabussado ! (Bis)
— Toujour lou bro d'argènt versavo à grando oundado ! (Bis)

COUBLET N°1 :
.

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUBLET N°4 :
.

COUBLET N°5 :
.

COUBLET N°6 :
.

COUBLET N°7 :
.

COUPLET N°1 :
La belle Jeannette ! Pourquoi l'ont-il mariée ? (Bis)

COUPLET N°2 :
Avec son mari ! (Bis)

COUPLET N°3 :
Voici qu'un .

COUPLET N°4 :
A pris .

COUPLET N°5 :
Le pape .

COUPLET N°6 :
D'ici .

COUPLET N°7 :
Lui fait .


[Remonter]

* La cansoun de l'estello / La chanson de l'étoile :

- Présentation de cette chanson : Chanson d'amour.

- Paraulo / Paroles : Écrites à Villeneuve-lès-Avignon en 1872 par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans l'Armana prouvençau de 1873.
NB : Notons dans le premier couplet la similitude avec le texte de M. de TRUCHET :
"As la blancour dóu jaussemin
Que se found emé lou carmin".

- Musico / Musique : Sur l'air "Voyez sur cette roche" ? (Acte I) de l'opéra "Fra Diavolo" (1830) de Daniel-François-Esprit AUBER (1782-1871).

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Iéu n'ai trop l'amo emplido
Despièi qu'ai vist si dous bèus iue :
La cantarai subre li piue,
Lou jour emai la niue.

Elo es vivo e poulido
Coume lou galant pimparrin,
A la blancour dóu jaussemin ;
Sa bouco es de carmin.

REFRIN :
Moun cor, de la vèire tant bello,
Eu , pecaire, barbèlo
Un poutoun ! un poutoun !

COUBLET N°2 :
La garbo desligado
De si péu aboundous e blound
Arrage toumbo en aneloun
E cuerb si mameloun.

Soun front coume uno armado !
Es fièr e coumando un salut ;
Res pòu fissa si bèus iue blu,
Tant jiton de belu !

AU REFRIN

COUBLET N°3 :
Soun det noun a la bago :
Urous quau un jour ie metra !
E segound quau aquéu sara,
Sabe quau mourira !...

Sarai coume la vago
Que boundo en van eternamen
Vers l'estello dóu fiermamen :
O moun Diéu ! que tourment !

AU REFRIN

COUBLET N°4 :
I'aura gens de calanco
Pèr assousta moun paure cor ,
E lou soulèu 'mé si rai d'or
Poudra viha li mort !

Moun front, coume la branco
Dóu sause que sèmpre es en plour,
Courba sout lou pes di doulour,
L'anara dire i flour !

AU REFRIN

COUBLET N°1 :
Iéu n'ai trop l'amo emplido
Despièi qu'ai vist si dous bèus iue :
La cantarai subre li piue,
Lou jour emai la niue.

Elo es vivo e poulido
Coume lou galant pimparrin,
A la blancour dóu jaussemin ;
Sa bouco es de carmin.

REFRIN : (Bis)
Moun cor, de la vèire tant bello,
Éu, pecaire, barbèlo
Un poutoun ! Un poutoun ! Un poutoun ! (Bis)

COUBLET N°2 :
La garbo desligado
De si péu aboundous e blound
Arrage toumbo en aneloun
E cuerb si mameloun.

Soun front coume uno armado !
Es fièr e coumando un salut ;
Res pòu fissa si bèus iue blu,
Tant jiton de belu !

AU REFRIN

COUBLET N°3 :
Soun det noun a la bago :
Urous quau un jour ié metra !
E segound quau aquéu sara,
Sabe quau mourira !...

Sarai coume la vago
Que boundo en van eternamen
Vers l'estello dóu fiermamen :
O moun Diéu ! Que tourment !

AU REFRIN

COUBLET N°4 :
I'aura ges (/gènt) de calanco
Pèr assousta moun paure cor,
E lou soulèu 'mé si rai d'or
Poudra viha li mort !

Moun front, coume la branco
Dóu sause que sèmpre es en plour,
Courba sout lou pes di doulour,
L'anara dire i flour !

AU REFRIN

COUPLET N°1 :
Moi j'ai trop l'âme remplie
Depuis que j'ai vu ses deux beaux yeux :
Je la chanterai sur les sommets,
Le jour et aussi la nuit.

Elle est vive et jolie
Comme la galante mésange bleue,
Elle a la blancheur du jassemin ;
Sa bouche est du carmin.

REFRAIN : (Bis)
Mon coeur, de la voir si belle,
Lui, peuchère, palpite d'émotion et convoite
Un bisou ! Un bisou ! Un bisou ! (Bis)

COUPLET N°2 :
La tresse déliée
De ses cheveux abondants et blonds
Rayonne, tombe en anneaux
Et couvre ses mamelons.

Son front, comme une armée,
Est fier et commande un salut ;
Personne ne peut fixer ses beaux yeux bleus,
Tant ils jettent des éclairs !

AU REFRAIN

COUPLET N°3 :
Son doigt n'a pas de bague :
Heureux celui qui un jour la lui mettra !
Et selon qui cela sera,
Je sais qui mourra !...

Je serai la vague
Qui remplit en vain éternellement
Vers l'étoile du firmament :
Ô mon Dieu ! Quel tourment !

AU REFRAIN

COUPLET N°4 :
Il n'y aura pas de calanque / Il y aura des gens des calanques
Pour abriter mon pauvre coeur,
Et le soleil avec ses rayons d'or,
Pourra veiller les morts !

Mon front, comme la branche
Du saule pleureur qui toujours est en pleurs,
Courbé sous le poids des douleurs,
Ira dire aux fleurs !

AU REFRAIN


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* La damo de Meirargo / La dame de Meyrargue :

- Présentation de cette chanson : Chanson dédicacée à Valère BERNARD.

- Paraulo / Paroles : Écrites par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

- Musico / Musique : Composée par Félix GRAS ? Publiée dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
La dame de Meirargo
Fai veni soun amant :
— Prenès lèu vosto targo,
Vosto lanço à la man,

COUBLET N°2 :
Anas trouva lou papo,
Aquéu qu'es d'Avignoun.
E garas-ié sa capo,
Sa tiaro, si fanoun.

COUBLET N°3 :
Soun aubo, soun estolo,
Sa camié de fiéu tors.
Pièi fouitarés d'auriolo
Li carno de soun cors.

COUBLET N°4 :
E quand saran saunouso,
Mort o viéu, l'adurrés.
Sus ma coucho sedouso
Alor me beisarés !... —

COUBLET N°5 :
L'amant se fai pas dire
Dous cop l'ordre brutau...
— Moun Papo, moun bon sire,
Durbès voste pourtau !

COUBLET N°6 :
léu n'en ai pres la cargo
D'adurre à vòsti pèd,
Pèr damo de Meirargo
Soumessioun e respèt ! . —

COUBLET N°7 :
Lou Papo, qu’un esbire
Es vengu preveni,
Vitamen de ié dire :
— Intras, vau vous beni... —

COUBLET N°8 :
Tre qu'a franqui la porto,
Paure avugla d'amour !
Quatre man rudo e forto
Lou pènjon dins l'escur !

COUBLET N°9 :
Soun amo lèu s'escapo
De soun bèu cors jala.
Alors lou segne papo
Lou fai despendoula ;

COUBLET N°10 :
Fai batre soun cadabre,
Que n'an bouta tout nus,
D'auriolo, d'argelabre,
D'ourtigo e d'arragus...

COUBLET N°11 :
Pèr coumpli sa venjanço,
Baio à soun moustardié
Lou chivau e la lanço
Dóu paure chivalié.

COUBLET N°12 :
Ié baio mai sa targo
E tout soun vestimen.
Vers damo de Meirargo
Lou mando entandóumens :

COUBLET N°13 :
— Porto-ié 'quéu cadabre :
Ié diras qu'es lou miéu,
Qu'as fouita d'argelabre
Tant que n'es esta viéu.

COUBLET N°14 :
Sus sa coucho sedouso
Alor, elo, en guierdoun,
De sa bouco budourouso
T'óufrira li poutoun.

COUBLET N°15 :
Mai tu, de la rebello,
Alor agantaras
La blanco gargamello
E me l'estranglaras !

COUBLET N°16 :
Lou moustardié s’abrivo
Alin vers lou castèu.
Fai grand niue quand arrivo
E pico dóu martèu :

COUBLET N°17 :
— Durbès lèu-lèu, Madamo,
A voste umble amourous
Que sa plaço reclamo
Dins voste lié sedous !

COUBLET N°18 :
Vous adus lou cadabre
Dóu papo di cresènt :
Sus l'escalié de mabre
Regardas-lou jasènt ! —

COUBLET N°19 :
La damo duerb sa porto
Au traite moustardié...
E l'atrouvèron morto,
L'endeman, dins soun lié !

COUBLET N°1 :
.

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUBLET N°4 :
.

COUBLET N°5 :
.

COUBLET N°6 :
.

COUBLET N°7 :
.

COUBLET N°8 :
.

COUBLET N°9 :
.

COUBLET N°10 :
.

COUBLET N°11 :
.

COUBLET N°12 :
.

COUBLET N°13 :
.

COUBLET N°14 :
.

COUBLET N°15 :
.

COUBLET N°16 :
.

COUBLET N°17 :
.

COUBLET N°18 :
.

COUBLET N°19 :
.

COUBLET N°20 :
.

COUPLET N°1 :
La dame de Meyrargue
Fait venir son amant :
- Prenez vite votre bouclier,
Votre lance à la main.

COUPLET N°2 :
Allez trouver le pape,
Celui d'Avignon,
Enlevez-lui sa chape,
Sa tiare, ses fanons,

COUPLET N°3 :
Son aube, son étole,
Sa chemise de fil tors,
Puis vous fouetterez avec des chardons
Les chairs de son corps.

COUPLET N°4 :
Quand il sera tout sanglant,
Mort ou vif, vous me l'amènerez.
Sur ma couche odorante
Alors vous me baiserez !...

COUPLET N°5 :
L'amant ne se fait pas dire
Deux fois l'ordre brutal...
- Mon Pape, mon bon sire,
Ouvrez-moi votre porte !

COUPLET N°6 :
Moi j'ai pris la charge
De déposer à vos pieds
La soumission et le respect
De dame de Meyrargue.

COUPLET N°7 :
Le pape, qu'un espion
A déjà prévenu,
Vite de lui répondre :
Entrez, que je vous bénisse.

COUPLET N°8 :
Aussitôt qu'il a franchi la porte,
Pauvre aveuglé d'amour !
Quatre mains rudes et fortes
Le saisissent et le pendent dans la cour !

COUPLET N°9 :
Son âme vite s'échappe
De son beau corps glacé.
Alors le seigneur pape
Fait dépendre le cadavre.

COUPLET N°10 :
Il le fait mettre tout nu,
Puis le fait battre
Avec chardons, genêts,
Orties et branchettes de houx !

COUPLET N°11 :
Pour accomplir sa vengeance,
Le pape livre à son moutardier
La lance et le cheval
Du pauvre chevalier.

COUPLET N°12 :
Il lui livre aussi son bouclier
Et tous ses vêtements.
Puis vers dame de Meyrargue
Il l'envoie à l'instant.

COUPLET N°13 :
- Porte-lui ce cadavre :
Tu lui diras que c'est le mien,
Que tu l'as fouetté d'épines
Aussi longtemps qu'il a donné signe de vie.

COUPLET N°14 :
Sur sa couche soyeuse,
Alors elle, en récompense,
T'offrira les baisers
De sa bouche odorante.

COUPLET N°15 :
Mais toi, tu saisiras
La blanche gorge
De la rebelle,
Et tu l'étrangleras !

COUPLET N°16 :
Le moutardier du pape se dirige
Là-bas vers le château ;
Il fait nuit noire quand il arrive
Et frappe à la porte...

COUPLET N°17 :
Ouvrez vite, vite, Madame,
À votre humble serviteur,
Qui réclame sa place
Dans votre lit soyeux !

COUPLET N°18 :
Je vous apporte le cadavre
Du pape d'Avignon :
Sur l'escalier de marbre
Voyez-le gisant !

COUPLET N°19 :
La dame ouvre sa porte
Au traître moutardier.
Le lendemain, on la trouva morte
Dans son lit !


[Remonter]

* La damo Tibor / La dame Tibor :

- Présentation de cette chanson : Chanson dédicacée à Madame E. ADAM.

- Paraulo / Paroles : Écrites par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

- Musico / Musique : Composée par Félix GRAS ? Publiée dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Au secours, damo Tibor !
Mau d'amour emplis moun cor.
Au secours ! au secours ! Boutas-vous lèu en fenèstro !

COUBLET N°2 :
D'uno arquiero dóu castèu
Tant-lèu quilo lou pestèu,
E parèis la Tibor, em'un lume à la man dèstro.

COUBLET N°3 :
– Voste noum, bèu troubadour ? –
– Jòrdi de Roucamadour.
Ai lou cor bèn malaut, dounas-me la retirado ! –

COUBLET N°4 :
– Vous mande moun page blound :
Seguissès-lou d'a-plegoun,
Moun marit. lou gusas ! em 'uno autro bat l'astrado ! –

COUBLET N°5 :
Dins lou castèu es intra ;
Gènto damo a rescountra :
– Servitour, servitour ! – D'a-geinoun l'a saludado.

COUBLET N°6 :
– Bèu troubaire, aubouras-vous.
Perqué sias ansin crentous ? –
l'a di damo Tibor. Alor éu l'a regardado.

COUBLET N°7 :
Pièi à taulo se soun mes.
Alor Jòrdi, tout remés,
L’a presso pèr la man, subre li det l'a beisado...

COUBLET N°8 :
Pièi an pres lou candelié,
E soun ana dins lou lié
Dóu gusas de marit... l'an passa bono niuechado.

COUBLET N°9 :
Quand vèn l'aubo dóu matin,
Clantis lou corn argentin
Dóu baroun Sarrenoun, peralin dins la valèio.

COUBLET N°10 :
– Fugissés, moun amourous !
Lou baroun, en grand courrous,
Subre soun auferan galopo avau dins l'alèio...

COUBLET N°11 :
– Sias bèn roujo, ma Tibor ?
– De ma joio es lou desbord.
Bèu baroun, moun marit, que languissiéu de vous vèire ! –

COUBLET N°12 :
– De quau es aquéu mantèu ?
– Es pèr vous; dins lou castèu,
L'ai teissu de mi man. Moun marit, poudès lou crèire. –

COUBLET N°13 :
– De quau es aquéu vióuloun ?
– Pèr charma ma languisoun,
L'ai croumpa, moun marit, di bóumian qu'eici passèron. –

COUBLET N°14 :
– De quau es aquéu dagoun ?
– L'atrouvè moun page blound...
Èro d'un grand segnour, que li loup dóu bos manjèron. –

COUBLET N°15 :
– Mentissés, damo Tibor !
Ounte es voste amant de cor ?
Que vous trauque toui dous emé ma lanço de ferre ! –

COUBLET N°16 :
– Es iéu ! siéu Rocamadour,
Noun un lache ferridour !
Sias de plagne, baroun ! es la mort que venès querre !... –

COUBLET N°17 :
S'en van sus lou prat flouri
L'amant emé lou marit :
Se batrant à la mort pèr charma sis ahiranço.

COUBLET N°18 :
Si dos lanço an crouseja ;
Un sang encre n'a raja....
Es lou sang dóu marit qu'a raja long de la lanço !. .

COUBLET N°19 :
Quand lou baroun fuguè mort,
S'escridè damo Tibor :
– Moun amant! moun amant! avès fa bien bello oubranso !–

COUBLET N°1 :
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COUBLET N°2 :
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COUBLET N°3 :
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COUBLET N°4 :
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COUBLET N°5 :
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COUBLET N°6 :
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COUBLET N°7 :
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COUBLET N°8 :
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COUBLET N°9 :
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COUBLET N°10 :
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COUBLET N°11 :
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COUBLET N°12 :
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COUBLET N°13 :
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COUBLET N°14 :
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COUBLET N°15 :
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COUBLET N°16 :
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COUBLET N°17 :
.

COUBLET N°18 :
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COUBLET N°19 :
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COUPLET N°1 :
Au secours, Dame Tibor !
Mal d'amour emplit mon coeur !
Au secours ! Au secours ! Mettez-vous vite en fenêtre.

COUPLET N°2 :
D'une lucarne du château
Aussitôt grince le verrou,
Et apparaît dame Tibor, tenant une lampe dans la main droite.

COUPLET N°3 :
Votre nom, beau troubadour ?
- Jordi de Rocamadour.
J'ai le cœur bien malade ! Donnez-moi la retraite.

COUPLET N°4 :
- Je vous envoie mon page blond :
Suivez-le les yeux fermés,
Mon gueusard de mari avec une autre bat l'estrade !

COUPLET N°5 :
Dans le château il est entré ;
Il y rencontre gentille dame :
- Serviteur, serviteur ! Il la salue à deux genoux !

COUPLET N°6 :
- Beau troubadour, relevez-vous.
Pourquoi être ainsi craintif ? --
Lui dit dame Tibor. Alors il l'a regardée.

COUPLET N°7 :
Puis à table ils se sont mis.
Alors Jordi, tout rassuré,
L'a prise par la main et sur les doigts l'a baisée...

COUPLET N°8 :
Puis ils ont pris le chandelier
Et s'en sont allés dans le lit
De ce gueusard de mari... Ils y ont passé bonne nuitée.

COUPLET N°9 :
Quand l'aurore du matin
Apparaît, la trompe d'argent
Du baron Sarrenon retentit dans la vallée.

COUPLET N°10 :
- Fuyez, mon bel amoureux !
Le baron en grand courroux
Sur son coursier galope là-bas sous l'allée !...

COUPLET N°11 :
- Vous rougissez, ma Tibor ?
- De ma joie c'est le débord.
Beau baron, mon mari, qu'il me tardait de vous voir !

COUPLET N°12 :
- À qui appartient ce manteau ?
- Il est à vous ; dans le château,
Je l'ai tissé de mes mains. Mon mari, vous pouvez le croire.

COUPLET N°13 :
- À qui appartient ce violon ?
- Pour charmer mon languissement,
Je l'achetai, mon mari, à des bohémiens qui passaient.

COUPLET N°14 :
- À qui appartient cette dague?
- Mon page blond l'a trouvée...
Elle fut d'un grand seigneur que les loups mangèrent dans la forêt.

COUPLET N°15 :
- Vous mentez, dame Tibor !
Où est votre amant de cœur ?
Que je vous transperce tous les deux avec ma lance de fer !

COUPLET N°16 :
- C'est moi ! Je suis Rocamadour,
Point un lâche ferrailleur...
Vous êtes à plaindre, baron ! C'est la mort que vous venez chercher !...

COUPLET N°17 :
L'amant avec le mari
S'en vont sur le pré fleuri.
Ils se battront à mort pour charmer leurs haines.

COUPLET N°18 :
Leurs deux lances se sont croisées.
Un sang noir a coulé...
C'est le sang du mari qui a coulé tout le long de la lance !...

COUPLET N°19 :
Quand le baron fut mort,
Dame Tibor s'écria :
- Mon amant ! Mon amant ! Vous avez fait bien bel ouvrage !


[Remonter]

* La rèino Jano / La reine Jeanne :

- Présentation de cette chanson : Chanson dédicacée à Pierre et Antoine GRIVOLAS.
NB : Comme MISTRAL avant lui, F.GRAS fait une chanson sur la comtesse de Provence : la reine Jeanne Ière de Naples (1326-1382), personnage historique controversé que F.MISTRAL et les félibres tentent de réhabiliter en l'idéalisant.

- Paraulo / Paroles : Écrites par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

- Musico / Musique : Composée par Félix GRAS ? Publiée dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
À l'age de sèt an, Jano èro fiançado ;
Aro que n'a quinge an, la bello es espousado.

COUBLET N°2 :
I'an baia pèr marit lou prince de l'Oungrìo,
Qu'es laid emai jalous, e de-longo l'espìo.

COUBLET N°3 :
Jano fai que gemi despièi soun maridage,
E n'en maudis lou sort qu'a fa tal acourdage ;

COUBLET N°4 :
Maudis clerc e clerjoun e curat que marido,
Maudis la glèiso e lou maçoun que l'a bastido !...

COUBLET N°5 :
Un jour, la rèino Jano estènt enfenestrado
Vèi soun michant marit que part en cavaucado.

COUBLET N°6 :
Tant-lèu n'en fai veni dins sa chambro óudourouso
Soun jouine amant de cor, e de sa voues courouso

COUBLET N°7 :
Ié fai : – Vaqui 'n dagoun : n'en plantaras la lamo
Bèn au rode ounte fau, se me vos cors e amo ! –

COUBLET N°8 :
L'enfant pren lou dagoun dins sa man tremoulanto...
Au vèspre, l'a ’ntourna, la lamo regoulanto !...

COUBLET N°9 :
Quand lou marit jalous es bouta dedins terro,
Jano fai alesti si quatorge galèro ;

COUBLET N°10 :
E pèr un clar matin, à l'auro levantino,
La rèino a navega subre la mar latino.

COUBLET N°11 :
Seguido de sa court, dounzello e gènt de capo,
S'envai en Avignoun trouva lou Segne-papo.

COUBLET N°12 :
Li rèm batènt d'acord e li velo gounflado,
Li veissèu filon dre sus la mar aplanado.

COUBLET N°13 :
Dirias de ciéune blanc que vogon de coumpagno !
An adeja passa la Corso e la Sardagno,

COUBLET N°14 :
Laisson Gèno peréu, Savono emai Sant-Remo ..
E sempre l'aigo verdo escumo sout li remo...

COUBLET N°15 :
Di tourre d'Avignoun, un bèu jour, li vigio
Cridon : Subre lou Rose arribo uno floutiho !

COUBLET N°16 :
Soun bèn trege veissèu is armo prouvençalo
Qu'escorton, nous parèis, la galèro reialo.

COUBLET N°17 :
Vesèn li marinié de la Napoulitano...
E sout lou páli blu dirias la rèino Jano !

COUBLET N°18 :
Tant-lèu dins li clouchié li campano clantisson,
E dins li sacrestié li clergue s'alestisson.

COUBLET N°19 :
Lou pople d'Avignoun cour à pléni carriero,
E la roco de Dom sèmblo uno fourniguiero.

COUBLET N°20 :
Li cardinau, vesti de si raubo pourpalo,
E lou papo, cubert de la tiaro papalo,

COUBLET N°21 :
Vènon en proucessioun jusqu'i ribo dóu flume.
E lou soulèu tremount clafis tout de soun lume !

COUBLET N°22 :
Li tourre dóu palais, dins l'azur, couloussalo,
Sèmblo que soun bastido en roco vermeialo.

COUBLET N°23 :
E lou Rose retrais dins un clar miraiage
Li coulour di bandiero e l'or dóu païsage...

COUBLET N°24 :
Entre que n’a bouta lou pèd sus soun terraire,
Jano vai se clina de davans lou Sant-Paire :

COUBLET N°25 :
Sant-Paire, siéu eici per vous dire que Jano
N'es plus d'aquest païs la rèino soubeirano.

COUBLET N°26 :
Iéu vous done Avignoun emé sis atenènço,
Si glèiso, si castèu, de Sorgo à la Durènço.

COUBLET N°27 :
E pèr que jamai res posque nega ma dicho,
Vaqui sus pergamin ma dounacioun escricho.

COUBLET N°28 :
Iéu vous demande rèn. Pamens, se fau lou dire.
Sant-Paire, vous, poudrias me tira dóu martire :

COUBLET N°29 :
l'a de lengo de serp, i'a de lengo de diable
Que m'acuson, segnour, d'un crime espaventable :

COUBLET N°30 :
Dison qu'ai fa veni dins ma chambro óudourouso
Moun jouine amant de cor, e que, iéu, malastrouso.

COUBLET N°31 :
I'ai di : Vaqui 'n dagoun, n'en plantaras la lamo
Bèn au rode ounte fau, se me vos cors e amo !

COUBLET N°32 :
Dison que dóu pecat, despiei, ai l'amo raso,
E que dedins l'infèr cremarai sus la braso !... —

COUBLET N°33 :
La reino, acó disènt, se tapo lou visage,
E bagno de si plour si gauto e soun coursage.

COUBLET N°34 :
Lou papo alor, baissant si parpello cirouso,
A di : — Jano, fugués la reino benurouso.

COUBLET N°35 :
La glèiso, au noum dóu Crist, la Trenita counsènto,
Prouclamo per ma voues que n'en sias innoucènto.

COUBLET N°36 :
Que sias sènso pecat coume au jour dóu batisme.
E quau lou negara n'en sara dins lou chisme !

COUBLET N°37 :
Mai, pèr que jamai res posque nega ma dicho,
Vaqui sus pergamin l'atestacioun esccicho... —

COUBLET N°38 :
Tant-lèu dins li clouchié n’an vira li campano,
E lou pople a crida : — Vivo la rèino Jano ! —

COUBLET N°39 :
E sèt jour à-de-rèng Avignoun faguè fèsto...
Sus un autre fuiet, plus tard, dirai lou rèsto.

COUBLET N°1 :
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COUBLET N°2 :
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COUBLET N°3 :
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COUBLET N°4 :
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COUBLET N°5 :
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COUBLET N°6 :
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COUBLET N°7 :
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COUBLET N°8 :
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COUBLET N°9 :
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COUBLET N°10 :
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COUBLET N°11 :
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COUBLET N°12 :
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COUBLET N°13 :
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COUBLET N°14 :
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COUBLET N°15 :
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COUBLET N°16 :
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COUBLET N°17 :
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COUBLET N°18 :
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COUBLET N°19 :
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COUBLET N°20 :
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COUBLET N°21 :
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COUBLET N°22 :
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COUBLET N°23 :
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COUBLET N°24 :
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COUBLET N°25 :
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COUBLET N°26 :
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COUBLET N°27 :
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COUBLET N°28 :
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COUBLET N°29 :
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COUBLET N°30 :
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COUBLET N°31 :
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COUBLET N°32 :
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COUBLET N°33 :
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COUBLET N°34 :
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COUBLET N°35 :
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COUBLET N°36 :
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COUBLET N°37 :
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COUBLET N°38 :
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COUBLET N°39 :
.

COUPLET N°1 :
À l'âge de sept ans, Jeanne était fiancée.
Maintenant elle a quinze ans, et la belle est épousée.

COUPLET N°2 :
On lui a donné pour époux un prince de Hongrie
Qui est laid et jaloux, et sans cesse l'espionne.

COUPLET N°3 :
Jeanne ne fait que gémir depuis son mariage.
Elle maudit le sort qui a fait telles accordailles.

COUPLET N°4 :
Elle maudit grands clercs, et petits clercs, et curé qui marie ;
Elle maudit l'église et le maçon qui l'a bâtie.

COUPLET N°5 :
Un jour, la reine Jeanne étant en fenêtre,
Voit son méchant mari qui va en chevauchée..

COUPLET N°6 :
Aussitôt elle fait venir dans sa chambre odorante
Son jeune amant de cour, et de sa voix câline.

COUPLET N°7 :
Lui dit : "Voici une dague : tu en planteras la lame
Bien à l'endroit où il faut, si tu veux me posséder corps et âme !".

COUBLET N°8 :
L'enfant a pris la dague dans sa main tremblante.
Le soir, il l'a retournée ruisselante de sang !...

COUBLET N°9 :
Quand le mari jaloux fut mis en terre,
Jeanne fit armer ses quatorze galères.

COUBLET N°10 :
Et par un clair matin, à la brise du levant,
La reine a pris la mer latine.

COUBLET N°11 :
Suivie de sa cour, donzelles et gens de capes,
Elle s'en va trouver le seigneur-pape d'Avignon.

COUBLET N°12 :
Les rames battant d'accord et les voiles étant gonflées,
Les vaisseaux filent droit sur la mer unie.

COUBLET N°13 :
On dirait des cygnes blancs qui voyagent de compagnie.
Ils ont déjà dépassé la Corse et la Sardaigne.

COUBLET N°14 :
Ils laissent Gènes, Savone et San-Remo,
Et toujours l'onde verte écume sous les rames...

COUBLET N°15 :
Un beau jour, les vigies des tours d'Avignon ont crié :
Sur le Rhône arrive une flottille !

COUBLET N°16 :
Il y a bien treize vaisseaux aux armes provençales
Escortant, semble-t-il, la galère royale.

COUBLET N°17 :
Nous voyons les marins de la Napolitaine,
Et sous le baldaquin bleu, nous distinguons la reine Jeanne !

COUBLET N°18 :
Aussitôt les cloches retentissent dans les clochers,
Et dans les sacristies, les clercs passent leurs robes.

COUBLET N°19 :
Le peuple d'Avignon emplit les rues,
Et le rocher des Dons ressemble à une fourmiliere.

COUBLET N°20 :
Les cardinaux, vêtus de la pourpre,
Et le pape, couvert de la tiare papale.

COUBLET N°21 :
Viennent en procession jusqu'au bord du fleuve.
Et le soleil couchant inonde tout de sa lumière.

COUBLET N°22 :
Les tours du palais, dans l'azur, colossales,
Semblent bâties avec des roches de vermeil.

COUBLET N°23 :
Et le Rhône reflète dans un clair miroitement
Les couleurs des bannières et les ors du paysage.

COUBLET N°24 :
Aussitôt que la reine Jeanne a posé les pieds sur son terroir,
Elle va s'incliner devant le Saint-Père.

COUBLET N°25 :
Saint-Père, lui dit-elle, je suis ici pour vous dire que Jeanne
N'est plus de ce pays la reine souveraine.

COUBLET N°26 :
Je vous donne Avignon avec ses attenances ;
Ses églises, ses châteaux, depuis la Sorgue jusqu'à la Durance.

COUBLET N°27 :
Et pour que personne ne puisse jamais nier ma parole,
Voici, sur parchemin, ma donation écrite.

COUBLET N°28 :
Pour moi je ne demande rien. Cependant, Saint-Père, s'il faut le dire,
Vous pourriez me retirer de l'angoisse !

COUBLET N°29 :
Il y a des langues de vipères, il y a des langues de diables
Qui m'accusent, seigneur, d'un crime horrible.

COUBLET N°30 :
Elles disent que j'ai fait venir dans ma chambre odorante
Le jeune amant de mon cæur, et que moi, malheureuse !

COUBLET N°31 :
Je lui ai dit : "Voici une dague : tu en planteras la lame
Bien à l'endroit où il faut, si tu veux me posséder corps et âme !".

COUBLET N°32 :
Elles disent que, depuis, j'ai l'âme débordante de péchés.
Et que, dans l'enfer, je brûlerai sur la braise !

COUBLET N°33 :
La reine, en disant cela, se couvre le visage,
Et mouille de ses pleurs ses joues et son corsage.

COUBLET N°34 :
Le pape, baissant alors ses paupières chassieuses,
A dit : "Jeanne, soyez la reine sans angoisses."

COUBLET N°35 :
L'Église, au nom du Christ, la Trinité étant consente,
Proclame par ma voix votre innocence.

COUBLET N°36 :
Vous êtes sans péché comme au jour de votre baptême.
Et tel qui le niera sera dans le schisme.

COUBLET N°37 :
Mais, pour que personne ne puisse le nier,
Voici sur parchemin mon attestation écrite...

COUBLET N°38 :
Aussitôt, dans les clochers, les cloches ont sonné à toute volée,
Et le peuple a crié : "Vive la reine Jeanne !".

COUBLET N°39 :
Et sept jours durant, Avignon fut en fête...
Sur un autre feuillet, plus tard, je dirai le reste...


[Remonter]

* La roumanso de Damo Guiraudo / La romance de Dame Guiraude :

- Présentation de cette chanson : Chanson dédicacée à Alphonse DAUDET. Romance à partir de faits historiques de 1211.
> Pour en savoir plus sur le supplice de Dame Guiraude.

- Paraulo / Paroles : Écrites par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

- Musico / Musique : Composée par Félix GRAS ? Publiée dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
MOUNTFORT a dich à soun armado :
— Faren lou sèti de Lavau.
l'es estremado
Damo Guiraudo de Mountriau
Que fai grand mau :

COUBLET N°2 :
Grand mau au Crist, à soun vicàri !
Grand mau i sant dóu Paradis !
Darrié si barri
Negro eresìo s'espandis.
Aco se dis.

COUBLET N°3 :
Lèu si baroun tiron l'espaso,
Bouton lou pèd dedins l'estriéu,
E sus li graso,
Li sóudadié donon lou fiéu
A sis espiéu.

COUBLET N°4 :
Sonon troumpeto emai chimbalo
Sus li coulino e dins li vau.
Bluio e pourpalo
Floton bandiero, e l'abrivau
Poun li chivau.

COUBLET N°5 :
Damo Guiraudo, de sa tourre,
Li vèi veni pereilalin
A travès mourre,
A travès li blad rousselin
E verd jardin.

COUBLET N°6 :
Au vèspre, picon à la porto :
— Damo Guiraudo, duerbès-nous !
Fasèn escorto
A-n-un baroun qu'es amourous
Rèn que de vous.

COUBLET N°7 :
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COUBLET N°1 :
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COUBLET N°2 :
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COUBLET N°3 :
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COUBLET N°4 :
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COUBLET N°5 :
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COUBLET N°6 :
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COUBLET N°7 :
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COUPLET N°1 :
MONTFORT a dit à son armée :
- Nous ferons le siège de Lavaur.
Y est enfermée
Dame Guiraude de Montréal,
Qui fait grand mal.

COUPLET N°2 :
Grand mal au christ ! À son vicaire !
Grand mal aux saints du paradis !
Derrière ses remparts,
Hérésie noire se répand.
Cela se dit !

COUPLET N°3 :
Aussitôt ses barons tirent l'épée,
Mettent le pied dans l'étrier,
Et sur les grès,
Les soldadiers donnent le fil
À leurs épieux.

COUPLET N°4 :
Trompettes et cymbales retentissent
Sur les collines, dans les vallées.
Bleues ou pourprées,
Les bannières flottent, l'éperon
Pique les chevaux.

COUPLET N°5 :
Dame Guiraude, du haut de sa tour,
Les voit venir là-bas au loin,
À travers monts,
À travers les blés roux
Et les verts jardins.

COUPLET N°6 :
Au soir, ils frappent à la porte :
-- Dame Guiraude, ouvrez-nous !
Nous faisons escorte
Au baron qui de vous seule 
Est amoureux.

COUPLET N°7 :
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[Remonter]

* La roumanso de Jèsus / La romance de Jésus :

- Présentation de cette chanson : Chanson dédicacée à Paul ARÈNE.

- Paraulo / Paroles : Écrites par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

- Musico / Musique : Composée par (Jean-Raymond-Paul-)Alma ROUCH (13/03/1844 à Toulouse - 1924 ?). Publiée dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.
NB : Même musique que "Lou papo d'Avignoun".

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Es la bloundo Maïa que bon matin s’abiho,
Dins lou jardin reiau, à l’uba dis Aupiho ;
D’ile s’envai culi, n’emplis soun faudau blu,
N’en porto dins si bras, bèn tant que n’en pòu plu !

COUBLET N°2 :
Souto l’amelié clar, la chato se repauso ;
Lou dardai dóu soulèu ié tèn li ciho clauso.
Plan-plan un dous pantais vèn i’envahi lou cor :
N’en raivo qu’es la flour la plus bello de l’ort.

COUBLET N°3 :
Crèi d’èstre l’ile blanc balança pèr l’aureto,
Qu’à si pèd s’espandis un tapis de vióuleto.
E se chalo en ausènt lou cant dis auceloun,
E d’aise trefoulis i bais dóu soulèu blound.

COUBLET N°4 :
Estrange es soun plesi quand se pauso l’abiho
Sus lou calice blanc que soun alo gatiho :
Ié sèmblo un dous parla l’armounious voun-voun
Oh ! plesi celestiau ! oh ! casto fernisoun !...

COUBLET N°5 :
Aro l’abiho s’es en ange tremudado :
Aro tout soun perfum vai dins soun alenado ;
Aro l’ange ié dis : — Enfantaras un fiéu,
L’apelaras Jèsus, e sara l’Ome-Diéu !

COUBLET N°6 :
Subran duerbe lis iue, e vèi souto l’alèio
L’ange tout trelusènt de perlo e de daurèio,
Que gagno peralin Arle e lou grand palais...
Alor bloundo Maïa sort de soun dous pantai...

COUBLET N°7 :
Entre si bras rousen pren sa faudado d’ile,
E, li gauto en roujour, sort dóu jardin fertile ;
S’envai, e pèr camin, dins la vilo e li bourg,
Raconto sa vesioun i gènt dóu gouvernour.

COUBLET N°8 :
Lou gouvernour rouman n’en frouncis li parpello :
Pèr quatre sóudadié fai aganta la bello ;
Dins la fourèst di Baus la fai pièi enmena,
Em’ ordre au bouscatié de tia soun proumié-na.

COUBLET N°9 :
Mai lou bon bouscatié n’en fustejo uno bardo;
E, maugrat lis espioun que ié fan bono gardo,
Quand l’enfant es nascu, lèu a basta soun ai,
E li vaqui parti subre la routo d’Ai..

COUBLET N°10 :
Li pastre de l’endré n’an cura sis armàri ;
D’iòu e de froumajoun i’an empli sis ensàrri.
Marcho que marcharas ! tres niue, tres jour amar !
Enfin soun arriba sus li bord de la mar.

COUBLET N°11 :
— Òuh ! òuh ! bon pescadou, que pescas li palaigo,
Prenès-nous lèu à bord, fasès-nous passa l’aigo !
Car i’a li sóudadié dóu gouvernour rouman
Que n’en vènon pèr tia noste divin enfant !... —

COUBLET N°12 :
Tant-lèu, pereilalin, au founs de la planuro,
De milo cavalié trelusis l’armaduro...
Mai Jèsus sourrisènt sort de soun làni blanc,
Is iue di pescadou parèis esbrihaudant ;

COUBLET N°13 :
De l’aigo de la mar emplis un couquihage,
N’en trais quàuqui degout alin, liuen dóu ribage,
E n’en crèo subran l’estang dóu Vacarés
Qu’ennègo sóudadié, chivau emai arnés !

COUBLET N°14 :
Pèire, Jan e Simoun, li valerous pescaire,
Ausson li bras en l’èr quand veson tal afaire :
Si femo, sis enfant, si parènt, si vesin,
Peréu soun espanta de vèire causo ansin.

COUBLET N°15 :
Alor tóutis ensèn ‘mé la Santo Famiho,
Emplisson li barcot, e lèu-lèu la floutiho
Vers l’auto mar s’esperd dins en revoulun blanc
D’escumo, de soulèu e de vòu de gabian...

COUBLET N°16 :
Mai vaqui qu’un niéu sourn rebalo sus lis ausso.
N’en es negro la mar, pertout lou tèms uiausso.
La troumbo bramo e trono, e li pàuri barcot
N’en soun toujour à-mand de peri dins li flot.

COUBLET N°17 :
En van li pescadou luchon à cop de remo ;
Fan qu’un plour e qu’un crid lis enfant e li femo.
Lors Jèsus s’es aussa superbe, siau e grand,
E n’abauco la mar em’ un signe de man !

COUBLET N°18 :
Lou tèms redevèn clar, e l’oundo verdejanto
Coume un blad de printèms quand l’alauseto canto.
Aro se veson plus la Camargo ni Fos,
Aro passon davans Cassis e Gemenos.

COUBLET N°19 :
Quand s’enauro un grand cri de-delong dóu ribage ;
Se vèi d’ome e d’enfant, de femo de tout iage,
Que courron afoula. Jèsus ourdouno alor
De leu-lèu desbarca subre la plajo d’or.

COUBLET N°20 :
E de-qu’an vist sis iue ? An vist dins soun susàri
Un paure negadis qui ié dison Lazàri,
E que si sorre en plour emporton vers soun cros
Cava dintre li roc di mount de Gemenos.

COUBLET N°21 :
Jèsus toco lou mort e sus sa bouco aleno,
E ié dis : — Lèvo-te, fraire de Madaleno ! —
E lou mort s’es aussa, si dous iue an guincha,
Si man se soun desjouncho e si pèd an marcha !

COUBLET N°22 :
La bello Madaleno, en vesènt tau proudige,
A lou cor envahi d’un sublime foulige !
N’en baiso li dos man, n’en baiso tout lou cors
De Jèsus, qu’a tira soun fraire de la mort.

COUBLET N°23 :
Pièi Jesus s’es vira de vers la mar que briho,
E n’a lèu regagna sa pichoto floutiho.
E li dous bras dubert, debout subre la nau,
Ansin a benastra lou païs prouvençau :

COUBLET N°24 :
— Bello terro d’amour, amor que m’as vist naisse.
Ti champ saran bladous e drud saran ti paisse ;
E lis àutri nacioun auran tóuti peri
Que tu saras encaro un paradis flouri.

COUBLET N°25 :
Prouvènço, fres jardin, sèmpre saras fegoundo,
Sèmpre li cop de rem argentaran tis oundo :
Tis ome apararan sèmpre si liberta,
Ti femo gardaran la gràci e la bèuta ! —

COUBLET N°26 :
Pièi Jesus a pausa sa tèsto fièro e leno
Subre lou bras redoun de bello Madaleno.
Madaleno l’acato emé si long péu brun
Que n’embaumon la mar e l’er dóu calabrun...

COUBLET N°27 :
E iéu que n’ai legi li Sàntis Escrituro,
Un jour vous cantarai la sublimo aventuro
De Jèsus sus la crous, de Madaleno en plour,
E de bloundo Maïa li joio e li doulour...

COUBLET N°1 :
.

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUBLET N°4 :
.

COUBLET N°5 :
.

COUBLET N°6 :
.

COUBLET N°7 :
.

COUBLET N°8 :
.

COUBLET N°9 :
.

COUBLET N°10 :
.

COUBLET N°11 :
.

COUBLET N°12 :
.

COUBLET N°13 :
.

COUBLET N°14 :
.

COUBLET N°15 :
.

COUBLET N°16 :
.

COUBLET N°17 :
.

COUBLET N°18 :
.

COUBLET N°19 :
.

COUBLET N°20 :
.

COUPLET N°1 :
C'est la blonde Maïa qui s'habille de bon matin.
Dans le jardin royal, sur le versant des Alpilles,
Elle va cueillir des lys. Elle en emplit son tablier bleu.
Tant elle en emporte dans ses bras qu'elle n'en peut plus !

COUPLET N°2 :
Sous l'amandier clair, la chaste fille se repose.
Les dards du soleil lui tiennent les cils clos.
Lentement une douce vision vient envahir son cæur :
Elle rêve qu'elle est la plus belle fleur du jardin.

COUPLET N°3 :
Elle croit être le lys blanc balancé par la brise ;
Elle croit qu'à ses pieds s'étale un tapis de violettes.
Et elle se complaît aux chants des oiseaux,
Et elle tressaille d'aise aux baisers du blond soleil.

COUPLET N°4 :
Étrange est son plaisir quand l'abeille
Se pose sur son calice blanc que son aile caresse.
Son harmonieux bourdonnement lui semble un doux langage.
Oh ! Plaisir céleste ! Oh ! Chastes tressaillements !

COUPLET N°5 :
Maintenant l'abeille en ange s'est transformée.
Maintenant tout son parfum va dans son haleine.
Maintenant l'ange lui dit : "Tu enfanteras un fils,
Tu l'appelleras Jésus, il sera l'Homme-Dieu !".

COUPLET N°6 :
Soudain elle ouvre les yeux, et voit, sous l'allée,
L'ange éblouissant de perles et d'or,
Qui regagne, là-bas, le grand palais d'Arles.
Alors la blonde Maïa est sortie de sa douce extase.

COUPLET N°7 :
Elle prend dans ses bras roses sa cueillette de lys,
Et les joues rougissantes, elle sort du jardin fertile.
Elle va, et par chemins, dans les villes et les bourgades,
Elle conte sa vision aux gens du gouverneur.

COUPLET N°8 :
Le gouverneur romain en fronce les sourcils :
Par quatre soldadiers il fait arrêter la belle.
Dans la forêt des Baux on l'emmène,
Avec ordre au bûcheron de faire périr son premier-né.

COUPLET N°9 :
Mais le brave bûcheron se met à construire un bât ;
Et malgré les espions qui font bonne garde,
Quand l'enfant est né, vite il bâte son âne,
Et les voilà partis sur la route d'Aix-en-Provence.

COUPLET N°10 :
Les pâtres du pays ont vidé leurs armoires ;
D'oeufs et de fromageons ils ont empli les enserres de l'âne...
Marche que tu marcheras ! Trois nuits, trois jours amers !
Sur les bords de la mer ils arrivent enfin.

COUPLET N°11 :
- Ho ! Hé ! Ho ! Hé ! Braves pêcheurs qui pêchez la sole,
Prenez-nous vite à votre bord, faites-nous passer l'eau !
Car voici les soldadiers du gouverneur romain
Qui arrivent pour occire notre divin enfant !

COUPLET N°12 :
Soudain, là-bas, au fond de la plaine vaste,
De mille cavaliers brillent les armures...
Mais Jésus souriant est sorti de ses langes blancs,
Et apparait éblouissant aux pêcheurs.

COUPLET N°13 :
De l'eau de la mer .

COUPLET N°14 :
Pierre, Jean et Somin, les valeureux pêcheurs,
Haussent les bras en l'air quand il voient .

COUPLET N°15 :
Alors tous ensemble avec la sainte famille,
.

COUPLET N°16 :
Mais voici qu'un .

COUPLET N°17 :
En .

COUPLET N°18 :
Le temps redevient clair, et l'onde verdoyante
Comme un blé de printemps quand l'alouette chante.
Maintenant .

COUPLET N°19 :
Quand .

COUPLET N°20 :
Et qu'ont vu ses yeux ? Ils ont vu dans son .

COUPLET N°21 :
Jésus touche le mort et sur sa bouche .

COUPLET N°22 :
La belle Madeleine, en voyant un tel prodige,
A le coeur envahi d'un sublime .

COUPLET N°23 :
Puis Jésus s'est tourné vers la mer qui brille,
Et .

COUPLET N°24 :
- Belle terre d'amour, amour qui m'a vu naître,
Tes champs seront .

COUPLET N°25 :
Provence, frais jardin, tu seras toujours féconde,
Toujours .

COUPLET N°26 :
Puis Jésus a posé sa tête fière et .

COUPLET N°27 :
Et moi qui ai lu les saintes écritures,
Un jour, je vous chanterai la sublime aventure
De Jésus sur la croix, de Madeleine en pleur,
Et de la blonde Maïa les joies et les douleurs...


[Remonter]

* La roumanso de la jusiolo / La romance de la juive :

- Présentation de cette chanson : Romance qui paraît au départ assez horrible et antisémite, sur une pauvre vieille juive. Dilemme entre beauté, argent, religion et amour... Mais le revirement de son malheur est inattendu et historique !

- Paraulo / Paroles : Écrites à Avignon en 1886 par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans l'Armana prouvençau de 1887.

- Musico / Musique : Composée par Félix GRAS ?.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
La Jusiolo Merdacai
Es gibouso que-noun-sai,
Es panardo emai a li dous iue bourda d'anchoio.

COUBLET N°2 :
A mentoun e nas croucu,
Ges de dènt, mai forço escut,
La vièio Merdacai. Sis escut la fan ravoio.

COUBLET N°3 :
S'ensort de la Jutarié,
L'enfantugno pèr darrié
Ié trais li rousigoun, li pelagno di regolo.

COUBLET N°4 :
La pauro vièio s'encour ;
Lis androuno e lis escourt
Se barron lèu, lèu, lèu, tre que passo la Jusiolo.

COUBLET N°5 :
Vaqui que perd soun bastoun,
Sa couifo e si Lirassoun.
Ai ! ai ! ai ! ai ! ai ! ai ! li caiau aro fan plueio !

COUBLET N°6 :
Di fenèstro Ii crestian
N'en cridon i galapian :
« Zóu, mignot ! zou, mignot aqueiras la vièio trueio ! »

COUBLET N°7 :
La Jusiolo n'en pòu plu !
Uno niero i'a mourdu,
Pèr coumble de malur, just la cimo de sa gibo.

COUBLET N°8 :
Sa man noun pòu la grata ;
Vaqui que vai se freta,
Coume un bòchi rougnous, contro Iou pège d'un pibo.

COUBLET N°9 :
Mai lou pibo n'es cinsous,
E pataflòu ! tóuti dous
Barrulon pèr Iou sòu coume dos vièii carcasso.

COUBLET N°10 :
La Jusiolo fai pieta,
N'a lou nas tout empourta,
E li dos cambo en l'er, mostro si viando flascasso.

COUBLET N°11 :
Alor s'es messo à crida :
« En quau vendra m'ajuda
« E ma gibo grata, dirai la bono aventuro. »

COUBLET N°12 :
Un enfant n'en a regrèt :
L'ajudo metre sus pèd,
Pièi ié grato plan-plan dóu nierun la mourdeduro.

COUBLET N°13 :
La Jusiolo ié sourris,
Pièi à l'auriho ié dis :
« Un jour, tu, moun mignot, d'Avignoun saras lou Papo !

COUBLET N°14 :
« Pren aquésti dos clau d'or :
« Ensarron un grand tresor
« Que iéu tène escoundu souto la post d'uno trapo.

COUBLET N°15 :
« Quand auras la tiaro au front,
« Que saras Papo de bon,
« Em' aquéu grand tresor te croumparas uno terro.

COUBLET N°16 :
« Te bastiras un palai ;
« Pensaras à Merdacai
« La Jusiolo, que vuei as deliéura d'uno niero. »

COUBLET N°17 :
Acò di, s'esvaliguè. . .
E l'enfant n'en devenguè
Lou Papo d'Avignoun ! Ié disien Benezet Douge.

COUBLET N°18 :
'Mé lou tresor di Jusiòu
Se croumpè de Castèu-Nòu
Li garrigo, e li gres que fan lou famous vin rouge.

COUBLET N°19 :
Se bastiguè lou palai,
Que, pèr l'auboura, bessai,
N'en fauguè curaia li flanc de quatre mountagno !

COUBLET N°20 :
Pièi, en souveni, pecai !
De la vièio Merdacai,
Aparè li Jusiòu contro proun de malamagno.

COUBLET N°1 :
La Jusiolo Merdacai (Bis)
Es gibouso que-noun-sai,
Es panardo emai a li dous iue bourda d'anchoio.

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUBLET N°4 :
.

COUBLET N°5 :
.

COUBLET N°6 :
.

COUBLET N°7 :
.

COUBLET N°8 :
.

COUBLET N°9 :
.

COUBLET N°10 :
.

COUBLET N°11 :
.

COUBLET N°12 :
.

COUBLET N°13 :
.

COUBLET N°14 :
.

COUBLET N°15 :
.

COUBLET N°16 :
.

COUBLET N°17 :
.

COUBLET N°18 :
.

COUBLET N°19 :
.

COUBLET N°20 :
.

COUPLET N°1 :
La juive boueuse (Bis)
Est bossu
Elles est .

COUPLET N°2 :
Elle a menton et nez crochu,
Pas de dent, mais beaucoup d'écus,
La vieille .

COUPLET N°3 :
Elle sort de
L
Y .

COUPLET N°4 :
La pauvre vieille
Les
Se barricadent vite, vite, dès que passe la juive.

COUPLET N°5 :
Voilà qu'elle perd son bâton,
Sa
Aïe ! Aïe ! Aïe ! Aïe ! Aïe ! Aïe ! Les cailloux maintenant font pluie !

COUPLET N°6 :
Des fenêtres, les chrétiens
Crient aux enfants :
« Allez, gamins, zou, gamins, poursuivez avec la fronde la vieille truie ! ».

COUPLET N°7 :
La juive n'en peut plus !
Une puce l'a mordu,
Pour comble de malheur, juste la cime de sa bosse.

COUPLET N°8 :
Sa main ne peut la gratter ;
Voici qu'elle va se frotter,
Comme un bouc .

COUPLET N°9 :
Mais le
Et
B .

COUPLET N°10 :
La juive fait pitié,
Elle en a le nez tout
Et les deux jambes en l'air, elle montre ses .

COUPLET N°11 :
Alors, elle s'est mise à crier :
Qui viendra m'aider ?
Et ma bosse gratter, je dirai la bonne aventure .

COUPLET N°12 :
Un enfant en a des regrets :
Il l'aide à se mtrre sur pieds,
Puis lui gratte doucement .

COUPLET N°13 :
La juive lui sourit,
Puis à l'oreille lui dit :
« Un jour, toi, mon mignon, d'Avignon, tu seras le pape ! .

COUPLET N°14 :
Prends ces deux clefs d'or :
E
C .

COUPLET N°15 :
Quand tu auras la
Que tu seras pape pour de bon,
Avec ce grand trésor, tu t'achèteras une terre.

COUPLET N°16 :
Tu te bâtiras un palais ;
Tu penseras à moi
La juive, qu'aujourd'hui tu as délivré d'une puce. ».

COUPLET N°17 :
Cela dit, elle disparut...
Et l'enfant devint
Le pape d'Avignon ! On l'appelait Benoît XII.

COUPLET N°18 :
Avec le trésor des juifs,
Il s'acheta à Châteauneuf
Les garrigues, et les grès qui font le fameux vin rouge.

COUPLET N°19 :
On bâtit le palais,
Que, pour
Il fallu en nettoyer les flancs de quatre montagnes !

COUPLET N°20 :
Puis, en souvenir, peuchère !
De la vieille
Il protégea les juifs contre de nombreux malheurs.


[Remonter]

* La roumanso de Madaleno / La romance de Madeleine :

- Présentation de cette chanson : Romance, religieuse.

- Paraulo / Paroles : Écrites par Félix GRAS (03/05/1844-04/03/1901). Publiées dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.
NB : Le nombre de syllabes est varié car la musique est une mélodie, il n'y a pas de symétrie.

- Musico / Musique : Composée (vers 1880) par (Jean-Raymond-Paul-)Alma ROUCH (13/03/1844 à Toulouse - 1924 ?). Publiée dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
O bello Madaleno !
La bello Madaleno es proumesso en mariage,
Demando à si parènt sa part de l'eiretage.
Marto e Lazàri an di : Coume voudrés, ma sor ;
E n'an fa lou partage à la dicho dóu sort.

COUBLET N°2 :
Ai ! pauro Madaleno !
Marto revèn en plour : Madaleno, pecaire !
Oublidas voste amant ! Jan lou riche pescaire
A leissa sa floutiho e tóuti sis atret,
A tout quita pèr segre Aquéu de Nazaret !
E sèt an à-de-rèng li gènt de Galilèio
Grand escandale an vist pèr mount e pèr valèio.

COUBLET N°3 :
Urouso, urouso Madaleno !
Marto en plourant s'en vai à Jèsus tout counta.
Jèsus pren soun bastoun au castèu vai tusta.
Lou page vèn durbi : la damo es en drihanço,
N'a besoun ni de vous ni de vòsti prechanço.
Pensavo à Madaleno.

COUBLET N°1 :
O bello Madaleno !
La bello Madaleno es proumesso en mariage,
Demando à si parènt sa part de l'eiretage.
Marto e Lazàri an di : "Coume voudrés, ma sorr'" ;
E n'an fa lou partage à la dicho dóu sort.

COUBLET N°2 :
Ai ! Pauro Madaleno !
Marto revèn en plour : "Madaleno, pecaire !
Oublidas voste amant ! Jan lou riche pescaire
A leissa sa floutiho e tóuti sis atret,
A tout quita pèr segre aquéu de Nazaret !"
E sèt an à-de-rèng li gènt de Galilèio
Grand escandale an vist pèr mount e pèr valèio.

COUBLET N°3 :
Urouso, urouso Madaleno !
Marto en plourant s'en vai à Jèsu tout counta.
Jèsu pren soun bastoun au castèu vai tusta.
Lou page vèn durbi : la damo es en drihanço,
N'a besoun ni de vous ni de vòsti prechanço.
Pensavo à Madaleno.

COUPLET N°1 :
Ô belle Madeleine !
La belle Madeleine est promise en mariage ;
Elle demande à ses parents sa part de l'héritage.
Marthe et Lazare ont dit : "Comme vous voulez, ma soeur !"
Et ils ont fait le partage au hasard.

COUPLET N°2 :
Aïe ! Pauvre Madeleine !
Marthe revient en pleur : "Madeleine, peuchère,
Vous oubliez votre amant ! Jean, le riche pêcheur,
A laissé sa petite flotte et tous ses attraits,
Il a tout quitté pour suivre celui de Nazareth !"
Et sept ans de suite, les gens de Galilée en Palestine
Ont vu grand scandale par monts et par vaux.

COUPLET N°3 :
Heureuse, heureuse Madeleine !
Marthe en pleurant s'en va à Jésus tout conter.
Jésus prend son bâton, au château il va frapper.
Le page vient ouvrir : la dame est en jubilation.
Elle n'a besoin ni de vous ni de vos prèches.
Elle pensait à Madeleine.


[Remonter]

* La roumanso de Mirabello / La romance de Mirabelle :

- Présentation de cette chanson : Romance avec une morale contre les hommes jaloux, dédicacée à Théodore AUBANEL.

- Paraulo / Paroles : Écrites à Avignon en 1884 par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans l'Armana prouvençau de 1886 puis dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

- Musico / Musique : Composée le 20/07/1885 par Félix GRAS (1844-1901). Publiée dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
I'a la bloundo Mirabello
Que se voudrié marida
Emé Jan de la Gabello
Que l'a facho demanda.

COUBLET N°2 :
Lou segnour de l'encountrado,
Qu'es panard emai gibous,
Fai parti Jan pèr l'armado,
Se presènto pèr espous.

COUBLET N°3 :
Mirabello n'a tristesso,
N'en plouro la niue, lou jour,
Mai la pauro s'es soumesso
Is ordre de soun segnour.

COUBLET N°4 :
L'endeman dóu maridage
La meno dins soun castèu
Qu'es au mitan dóu bouscage,
Liuen di vilo e dis amèu.

COUBLET N°5 :
Aqui i'a que sóuvagino.
Adiéu danso e tambourin !
Ges de rire di vesino,
Ges de bon-jour di vesin !

COUBLET N°6 :
— Se jamai amo vivènto,
I'a di soun marit jalous,
A moun castèu se presènto,
Dins la tourre estremas-vous.

COUBLET N°7 :
Senoun au founs de la croto
léu vous farai ferrouia !
Li béulòli e li machoto
Vendran vous desenuia. . . .—

COUBLET N°8 :
E la pauro Mirabello
Noun veguè, pendènt sèt an,
Que lou mourre de moustelo
D'un gibous panardejant. . .

COUBLET N°9 :
Un bèu jour qu'elo fielavo
Souleto dins lou castèu,
E que soun marit cassavo,
Quaucun pico dóu martèu :

COUBLET N°10 :
— Quau pico d'aquelo sorto ?
Fai la bello en s'encourrènt.
— Poudès nous durbi la porto,
N'en sian vòsti bèu parènt,

COUBLET N°11 :
Que venèn eici pèr vèire
Noste fiéu, qu'es voste espous.
Sian las, es de bèl à crèire,
Gènto noro, durbès-nous, —

COUBLET N°12 :
Mirabello, coumplasènto,
Duerb l'oustau. Tant-lèu ié sèr,
Dins la veissello lusènto,
Frucho e gibié dóu desert.

COUBLET N°13 :
Quand an pres sa nourrituro,
La som ié tèn lis iue claus.
Alor de sa chambro escuro
Mirabello òufre li clau.

COUBLET N°14 :
E dins lou lié de la noro
Van dourmi li bèu parènt.
Mirabello vai deforo
Vèire se soun marit vèn.

COUBLET N°15 :
En van dins lis avengudo
La bello l'esperara.
De la pousterlo escoundudo
Lou jalous vèn de rintra.

COUBLET N°16 :
Quand a vist la taulo messo
E li rèsto dóu repas,
N'en a'gu grando souspresso
E n'a pres soun coutelas.

COUBLET N°17 :
Aquéu moustre de naturo
Plan-plan mounto l'escalié ;
Intro dins la chambro escuro,
Sa man tasto dins lou lié.

COUBLET N°18 :
N'en a senti dous visage.
Pièi a destapa li còu :
Tant-Ièu li dos tèsto, arrage,
Barrulon dins li lançòu !

COUBLET N°19 :
Quand a vist soun crime ourrible,
Lou jalous se vai glati
Dins un croutoun invesible
D'ounte n'auso plus sourti.

COUBLET N°20 :
E la douço Mirabello,
Chasque jour, au sacripant
Adus dins sa canestello
La pitanço emé lou pan.

COUBLET N°21 :
Quand lou Rèi apren l'afaire,
Qu'un segnour de sis estat
A tua si paire e maire,
Mando un sarjant l'arresta :

COUBLET N°22 :
— Bonjour, damo Mirabello.
— Bèn lou bon-jour, bèu sarjant !
— N'en siéu Jan de la Gabello.
— Diéu vous mando, moun bèu Jan !

COUBLET N°23 :
Moun marit n'es dins la croto,
Avau souto l'escalié. . .
— Mirabello, ma mignoto !
Sarés lèu plus sa mouié...

COUBLET N°24 :
Acò di, s'envai lèu querre
Lou segnour meichant e laid,
E l'adus carga de ferre
Dins la grando vilo d'Ais.

COUBLET N°25 :
L'endeman, à la primo aubo,
Davans lou Rêi e sa court,
A la pivello d'uno aubo
Pendoulèron lou segnour.

COUBLET N°26 :
Pièi après, dins la capello,
Lou clerc e lou capelan
Maridèron Mirabello
Emé lou brave, sarjant.

COUBLET N°1 :
.

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUBLET N°4 :
.

COUBLET N°5 :
.

COUBLET N°6 :
.

COUBLET N°7 :
.

COUBLET N°8 :
.

COUBLET N°9 :
.

COUBLET N°10 :
.

COUBLET N°11 :
.

COUBLET N°12 :
.

COUBLET N°13 :
.

COUBLET N°14 :
.

COUBLET N°15 :
.

COUBLET N°16 :
.

COUBLET N°17 :
.

COUBLET N°18 :
.

COUBLET N°19 :
.

COUBLET N°20 :
.

COUPLET N°1 :
Il y a la blonde Mirabelle
Qui voudrait se marier
Avec Jean de la Gabelle
Qui l'a fait demander.

COUPLET N°2 :
Le seigneur de la contrée,
Qui est boîteux et bossu,
Fait partir Jean pour l'armée,
Se présente pour époux.

COUPLET N°3 :
Mirabelle en a de la tistesse,
Elle en pleure la nuit, le jour,
Mais la pauvre s'est soumise
Aux ordres de son seigneur.

COUPLET N°4 :
Le lendemain du mariage,
Il l'amène dans son château
Qui est au milieu du bocage,
Loin des villes et des hameaux.

COUPLET N°5 :
Ici, il n'y a que sauvagerie ;
Adieu danse et tambourin !
Pas de rire des voisines,
Pas de bonjour des voisins !

COUPLET N°6 :
- Si jamais âme vivante,
Lui a dit son mari jaloux,
À mon château se présente,
Dans la tour, .

COUPLET N°7 :
Sinon au fond de la grotte,
Moi je vous ferai enfermer !
Les hiboux et les chouettes
Viendront vous .

COUPLET N°8 :
Et la pauvre Mirabelle
Ne vit, pendant sept ans,
Que le museau des
D'un bossu .

COUPLET N°9 :
Un beau jour qu'elle
Seule dans le château,
Et que son mari chassait,
Quelqu'un frappe du marteau...

COUPLET N°10 :
- Qui frappe de cette sorte ?
Fait la belle en accourant.
- Vous pouvez nous ouvrir la porte,
Nous sommes vos beaux parents.

COUPLET N°11 :
Qui venons ici pour voir
Notre fils, qui est votre époux.
Nous sommes las, c'est facile à croire,
Gentille .

COUPLET N°12 :
Mirabelle, complaisante,
Ouvre la maison. Aussi vite leur sert,
Dans la vaisselle luisante,
Fruits et gibier du désert.

COUPLET N°13 :
Quand ils ont pris sa nourriture,
Le sommeil leur tient les yeux clos.
Alors de sa chambre
Mirabelle offre les clefs.

COUPLET N°14 :
Et dans le lit de la
Vont dormir les beaux parents.
Mirabelle va dehors
Voir si son mari vient.

COUPLET N°15 :
E
La belle l'attendra.
De la
Le jaloux vient de rentrer.

COUPLET N°16 :
Quand il a vu la table mise
Et les restes du repas,
Il en a eu grande surprise
Et en a pris son grand couteau.

COUPLET N°17 :
Ce monstre de nature,
Doucement, monte l'escalier ;
Il entre dans la chambre
Sa main tate dans le lit.

COUPLET N°18 :
Il en a senti deux visages.
Puis il a
Aussitôt, les deux têtes,
B .

COUPLET N°19 :
Quand il a vu son crime horrible,
Le jaloux s'en va se
Dans un
D'où il n'ose plus sortir.

COUPLET N°20 :
Et la douce Mirabelle,
Chaque jour, au
Apporte dans sa
La pitance avec le pain.

COUPLET N°21 :
Quand le roi apprend l'affaire,
Qu'un seigneur de son état,
A tué ses père et mère,
Il envoie un sergent l'arrêter.

COUPLET N°22 :
- Bonjour, madame Mirabelle.
- Bien le bonjour, beau sergent !
- Je suis Jean de la
- Dieu vous envoie, mon beau Jean !

COUPLET N°23 :
Mon mari est dans la grotte,
En bas sous l'escalier.
- Mirabelle, ma mignonne,
S .

COUPLET N°24 :
Cela dit, il s'en va vite chercher
Le seigneur méchant et laid,
Et
Dans la grande ville d'Aix-en-Provence.

COUPLET N°25 :
Le lendemain, à la première aube,
Devant le roi et sa cour,
A
P .

COUPLET N°26 :
Puis, après, dans la chapelle,
Le clerc et le
Marièrent Mirabelle
Avec le brave sergent.


[Remonter]

* La roumanso dóu baroun de Magalouno / La romance du baron de Magalone :

- Présentation de cette chanson : Romance.

- Paraulo / Paroles : Écrites à Avignon en 1884 par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans l'Armana prouvençau de 1885.

- Musico / Musique : Sur l'air de "La Damo Guiraudo" de F.GRAS.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
I'a lou baroun de Magalouno
Que pren sa dago e soun espiéu ;
A sa barouno,
A si tres fiho, à si tres fiéu,
Fai sis adiéu :

COUBLET N°2 :
— « M'envau dedins l'estranjo-terro :
Pèr lis afaire dóu sant Crist,
Farai la guerro ;
Ié gagnarai maravedis
E paradis. »

COUBLET N°3 :
Mai sa paraulo es messourguiero,
Eu noun s'embarco sus la nau :
Journado entiero,
Lanço à la cueisso e pouncho en aut,
Vai à chivau.

COUBLET N°4 :
Es amourous d'uno gardiano
D'ego e de biòu dóu Vacarés :
La païsano,
Entre que l'a vist d'amour pres,
I'a fa soun pres.

COUBLET N°5 :
— « Sarai à vous en maridage,
Mai me fau milo besant d'or
Au fiançage ;
De vosto espouso, tout d'abord,
Me fau lou cor !

COUBLET N°6 :
Me fau lou cor emai la tèsto !
E pièi, vous dounarai ma man :
E nòsti fèsto
Ansin auran soun lendeman.
Adiéu, amant !.. »

COUBLET N°7 :
Acò disènt, dins li sansouiro
Abrivo soun blanc cavalin ;
'Mé sa fichouiro,
Vai cousseja si biòu malin
Dins li salin.

COUBLET N°8 :
La tressusour sus lou visage,
Lou baroun demoro un moumen :
Long dóu ribage
Vaqui que passo, entandóumens,
Un bastimen.

COUBLET N°9 :
Porto bandiero sarrasino ;
E lou baroun, acò vesènt,
Chanjo de mino,
E sono dins soun cor d'argènt
Li mescresènt.

COUBLET N°10 :
An desbarca dins lou parage ;
E ié prepauso lou baroun
L'orre pihage
Dóu castèu que porto soun noum
Traite e feloun !

COUBLET N°11 :
— « Vaqui li clau de la pousterlo
E li clau di pont viradis ;
I'aura de gerlo
Pleno d'or fin e de rubis,
Tout raubadis.

COUBLET N°12 :
Saran pèr vautre, emai lou rèsto,
A coundicioun que m'adurrés
La bloundo tèsto
De la barouno, que tiarés.
Es bèn proumés !... »

COUBLET N°13 :
Li maugrabin an fa 'n carnage
Que lou sang n'a rougi la mar,
E lou ribage,
E li carriero, e li relarg....
Oh ! jour amar !

COUBLET N°14 :
Lou lendeman, à touto brido
Lou baroun tourno au Vacarés :
Ensaunousido,
La tèsto de sa femo n'es
A soun arnesc !

COUBLET N°15 :
Pènjo à l'arnesc, e lou sang raio :
Taco lou vèntre dóu chivau,
E laisso traio.
Vesènt lou rouge espaventau
Bramon li brau.

COUBLET N°16 :
Li brau de tóuti li manado,
Pèr dous, pèr cènt e pèr milié,
Corno abeissado
S'abrivon sus lou cavalié
En grand dangié.

COUBLET N°17 :
De biòu es negro la planuro,
Lou baroun n'es tout tremoulant :
A sa mounturo
Planto l'esperoun d'argènt blanc
Dintre li flanc.

COUBLET N°18 :
A chasque bound, contro la sello,
Contro si cambo e soun auberc,
Boundo e bacello
La tèsto emé sis iue dubert,
Coupado aièr !

COUBLET N°19 :
Crido au secours ! mai dins l'engano,
Deja li biòu negre e feroun
Emé si bano
Vènon i'eigreja li taloun...
Adiéu, baroun !

COUBLET N°20 :
L'an creba au pitre emai au vèntre,
L'an chaupina dins lou fangas...
Entre lou sèntre,
Dintre lou cèu li courpatas
Fan nivoulas....

COUBLET N°1 :
I'a lou baroun de Magalouno
Que pren sa dago e soun espiéu ;
À sa barouno,
À si tres fiho, à si tres fiéu,
Fai sis adiéu :

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUBLET N°4 :
.

COUBLET N°5 :
.

COUBLET N°6 :
.

COUBLET N°7 :
.

COUBLET N°8 :
.

COUBLET N°9 :
.

COUBLET N°10 :
.

COUBLET N°11 :
.

COUBLET N°12 :
.

COUBLET N°13 :
.

COUBLET N°14 :
.

COUBLET N°15 :
.

COUBLET N°16 :
.

COUBLET N°17 :
.

COUBLET N°18 :
.

COUBLET N°19 :
.

COUBLET N°20 :
.

COUPLET N°1 :
Il y a le baron de Magalone
Qui prend sa dague et son
À sa baronne,
À ses trois filles, à ses trois fils,
Il fait ses adieux.

COUPLET N°2 :
- Je m'en vais dans
Pour les affaire du saint christ,
Je ferai la guerre ;
J
Et paradis .

COUPLET N°3 :
Mais sa paroles est mensongère,
Lui ne s'embarque pas sur la
Journée entière,
Lance à la cuisse et pointe en haut,
Il va à cheval.

COUPLET N°4 :
Il est amoureux d'une
D
La paysanne,
E
Lui a fait son prix.

COUPLET N°5 :
- Je serai à vous en mariage,
Mais il me faut mille pesants d'or
Aux fiançailles ;
De votre épouse, tout d'abord,
Il me faut le coeur !

COUPLET N°6 :
Il me faut le coeur et aussi la tête !
Et puis, je vous donnerai ma main :
Et nos fêtes
Ainsi auront leur lendemain...
Adieu, amant ! .

COUPLET N°7 :
Cela dit, dans les
A
Avec se
Il va
Dans les .

COUPLET N°8 :
La sueur sur le visage,
Le baron demeure un moment :
Le long du rivage,
Voici que passe,
Un bâtiment.

COUPLET N°9 :
P
Et le baron, voyant cela,
Change de mine,
Et sonne dans son cor d'argent
Les .

COUPLET N°10 :
Ils ont débarqué dans le
Et
L'horrible pillage
Du château qui porte son nom
T !

COUPLET N°11 :
- Voici les clefs de la
Et les clefs des
I
Pleines d'or fin et de rubis,
Tout .

COUPLET N°12 :
Ils seront pour vous, et aussi le reste,
À condition que
La blonde tête
De la baronne,
E .

COUPLET N°13 :
Les
Que le sang en a
Et le rivage,
Et les
Oh ! Jour !

COUPLET N°14 :
Le lendemain, à toute
Le baron retourne au Vaccarès :
E
La tête de sa femme en est
À son !

COUPLET N°15 :
P
T
Et laisse
Voyant le rouge
B .

COUPLET N°16 :
Les
Par deux, par cent et par milliers,
Cornes baissées
S
En grand danger.

COUPLET N°17 :
D
Le baron en est tout tremblant :
A
P
Dans les flancs.

COUPLET N°18 :
À chaque bond, contre la selle,
Contre ses jambes et son
B
La tête avec ses yeux ouverts,
Coupées hier !

COUPLET N°19 :
C
Déjà les boeufs noirs et
Avec leurs cornes
Viennent y
Adieu, baron !

COUPLET N°20 :
I
I
E
Dans le ciel, les corbeaux
Font .


[Remonter]

* La roumanso dóu paure chivalié / La romanse du pauvre chevalier :

- Présentation de cette chanson : Chanson dédicacée à Adolphe MICHEL.
Autre titre ossible : "Lou paure chivalié / Le pauvre chevalier".

- Paraulo / Paroles : Écrites par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

- Musico / Musique : Composée par Félix GRAS ? Publiée dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
MOUNSEN lou counfessaire,
Duerbès lou pourtissoun !
— Dono, me rèsto à faire
Encaro uno éuresoun.

COUBLET N°2 :
— Lèu-lèu, mounsen lou prèire,
Laissas-vous pretouca !
— Dono, es de bello-à-vèire
Qu'avès orre pecar !

COUBLET N°3 :
— Ai fa la couneissènço
D'un galant chivalié.
— Maugrat la defènso,
Avès fa la foulié ?

COUBLET N°4 :
— Oh ! l'ai quasimen facho,
Mai i'ai mes coundicioun.
— Quau au diable fai pacho
Se bouto en danacioun !

COUBLET N°5 :
— Èro dins l'eresìo,
Pourtavo turban verd...
— Passarés pèr grasiho
Sus lou fiò de l'infèr !

COUBLET N°6 :
— I'ai di : Bèu cavaucaire,
Me plais de t'agrada...
— Ausas au Diéu venjaire
Lou perdoun demanda ?

COUBLET N°7 :
— I'ai di : Jouvènt amable
Sies bèu coume lou jour !
— Malapèsto ! dóu diable
Vosto amo a la negrour !

COUBLET N°8 :
— I'ai di : Se vos mi gràci
E lou plesi d'amour...
— Garas-vous de ma fàci,
Car me fasès ourrour !

COUBLET N°9 :
— I'ai di : Toun eresìo
Fau subran counfessa.
— Touto fauto s'espìo...
Pièi, de-que s'es passa ?

COUBLET N°10 :
— I'ai di : Lou Diéu de glòri,
Lou Crist fau adoura.
— Bessai lou Purgatòri
Vous descancelara.

COUBLET N°11 :
— Pèr óuteni mi gràci
A fa ço que vouliéu.
— Poudrés vèire la fàci
De Noste Segne-Diéu.

COUBLET N°12 :
— E quand lou sant batisme
L'a 'gu purifica...
— Lou perdoun de l'Autisme
Noun poudrié vous manca.

COUBLET N°13 :
— Pèr fin que sa bello amo
S'envoulèsse vers Diéu...
— Vosto vertu, Madamo,
Briho coume un jouiéu !

COUBLET N°14 :
— Subran ai manda querre
Moun marit bèu e fort,
E quatre pan de ferre
I'a planta dins lou cor !

COUBLET N°1 :
.

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUBLET N°4 :
.

COUBLET N°5 :
.

COUBLET N°6 :
.

COUBLET N°7 :
.

COUBLET N°8 :
.

COUBLET N°9 :
.

COUBLET N°10 :
.

COUBLET N°11 :
.

COUBLET N°12 :
.

COUBLET N°13 :
.

COUBLET N°14 :
.

COUBLET N°15 :
.

COUPLET N°1 :
Monseigneur le confesseur,
Ouvrez le guichet.
Madame, il me reste à faire
Encore une oraison.

COUPLET N°2 :
- Vite, vite, Monseigneur le prêtre,
Laissez-vous toucher ?
- Madame, il est clair comme le jour
Que vous avez quelque horrible péché.

COUPLET N°3 :
- J'ai fait la connaissance
D'un chevalier galant.
- Et malgré la défense,
Avez-vous fait la folie ?

COUPLET N°4 :
- Oh! je l'ai presque faite,
Mais j'y ai mis condition.
- Celui qui pactise avec le diable
Se met en damnation !

COUPLET N°5 :
- Il était hérétique,
Il portait turban vert ...
- Vous passerez par le gril
Sur le feu de l'enfer !

COUPLET N°6 :
- Je lui ai dit : "Beau chevalier,
Il m'agrée de vous plaire..".
- Osez-vous au Dieu vengeur
Demander le pardon ?

COUPLET N°7 :
- Je lui ai dit : "Aimable jouvenceau,
Tu es beau comme le jour !"
- Malapeste ! Votre âme est noire
Comme le démon !

COUPLET N°8 :
- Je lui ai dit : "Si tu veux mes faveurs
Et le plaisir d'amour..."
- Fuyez de ma présence !
Car vous me faites horreur !

COUPLET N°9 :
- Je lui ai dit : "Ton hérésie
Il faut confesser."
- Toute faute a son pardon...
Puis, que s'est-il passé ?

COUPLET N°10 :
- Je lui ai dit : "Le Dieu de gloire,
Il faut adorer le christ."
- Peut-être, le purgatoire
Lavera votre péché.

COUPLET N°11 :
- Pour obtenir mes faveurs,
Il a fait ce que j'ai dit.
- Vous pourrez voir la face
De Notre-Seigneur Dieu !

COUPLET N°12 :
- Et quand le saint baptême
L'a eu purifié...
- Le pardon du très-haut
Ne saurait vous manquer.

COUPLET N°13 :
- Pour que sa belle âme
S'envolât vers mon Dieu...
- Madame, votre vertu
Brille comme un joyau !

COUPLET N°14 :
- Aussitôt, j'ai envoyé
Mon mari beau et fort,
Et quatre empans de fer
Il lui a passé à travers le corps !...


[Remonter]

* La roumanso dóu rèi en pèire / La romance du roi en pierre (Don Pierre) :

- Présentation de cette chanson : Appelée également "La roumanço de Pèire d'Aragoun / La romance de Pierre d'Aragon", cette chanson est dédicacée à Frédéric MISTRAL.

- Paroles : Écrites à Villeneuve d'Avignon en 1875 par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans l'Armana prouvençau de 1876 puis dans "Roumancero Prouvençau" en 1887. .

- Musique : Composée par Félix GRAS ? À deux temps ternaires, énergique. Publiée dans l'Armana prouvençau de 1876.
NB : Se chante également sur l'air de "Ai rescountra ma mìo".

Version originelle :

Version provençale, en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Lou Rèi En Pèire mounto à chivau,
E coume un lamp arribo d'avau.
A chivau,
Emé sa grando espaso
Arribo d'eilavau,
Emé sa grando espaso
Arribo d'eilavau.

COUBLET N°2 :
A cuirasso d'argènt, — casco d'or,
Blouquié d'aram que paro — la mort.
Casco d'or,
E lanço bèn pounchudo,
Éu s'enchau de la mort. (Bis)

COUBLET N°3 :
Lou pople brave e fièr — d'Aragoun
S'aubouro e lou seguis, — l'arme au poung;
D'Aragoun
Tout lou pople s'aubouro
E boundo, l'armo au poung. (Bis)

COUBLET N°4 :
Li dono e li troubaire — an ploura :
Bessai lou rèi alin — mourira ...
An ploura,
Li dono tant poulido !
Dison que mourira. (Bis)

COUBLET N°5 :
Li Pirenèu menèbre — gigant,
Tremolo davans Pèire-lou-Grand.
Mount gigant
An saluda l'armado
Dóu rèi Pèire-lou-Grand. (Bis)

COUBLET N°6 :
I porto de Toulouso, — un matin,
Picon li cavaucaire — latin.
Un matin,
Bandiero desplegado,
Arribon li Latin. (Bis)

COUBLET N°6 Bis :
Vite li bèlli dono, — i balcoun,
Saludon lou bèu rèi — d'Aragoun :
I balcoun
Moron d'amour li dono
Pèr lou rèi d'Aragoun. (Bis)

COUBLET N°6 Ter :
Mai éu qu'a lou cor tèndre, — autant-lèu
Estaco soun chivau — à l'anèu.
Autant-lèu
A la plus bello dono
Vai porge soun anèu. (Bis)

COUBLET N°6 Quater :
Noun i'a que lis estello — qu'an vist
Lou parèu amourous — dins lou nis :
Lis an vist
Se douna la becado
Coume d'aucèu au nis. (Bis)

COUBLET N°7 :
Pamens, à la primo-aubo — èro dré
De davans li pourtau — de Muret.
Èro dré
Coume l'aubre di mourre,
E sarravo Muret. (Bis)

COUBLET N°8 :
Mount-fort e si crousaire, — subran,
Sorton coume de loup, — fan qu'un bram.
Zóu ! subran
Li lanço s'entre-croson
E s'ausis plus qu'un bram. (Bis)

COUBLET N°9 :
Pèire a sa lanço routo. — N'es rèn :
Sa longo espaso sègo — à-de-rèng.
Noun, es rèn !
Car soun espaso sègo
Douge tèsto à-de-rèng ! (Bis)

COUBLET N°10 :
Lou sang ie gisclo au poung, — cremesin
E taco soun chivau — sarrasin.
Cremesin
Se mesclo emé l'escumo
Dóu chivau sarrasin. (Bis)

COUBLET N°11 :
Mai quatre lanço au cop — fan soun trau,
E Pèire laisso ana — sa destrau.
Fan soun trau
Li lanço empouisounado,
E lacho sa destrau. (Bis)

COUBLET N°12 :
Plouras dono e troubaire ! — Es toumba
Lou rèi que pèr Toulouso — se bat.
Es toumba
Subre l'erbo flourido...
E finis lou coumbat. (Bis)

COUBLET N°1 :
Lou rèi en pèire mounto à chivau,
E coume un lamp arribo d'avau ;
À chivau,
Emé la longo espaso
Arribo d'eilavau.
Emé la longo espaso,
Arribo d'eilavau.

COUBLET N°2 :
A cuirasso d'argènt, casco d'or,
Blouquié d'aram que paro la mort ;
Casco d'or
E lanço bèn pounchudo,
Noun s'enchau de la mort. (Bis)

COUBLET N°3 :
Lou pople brave e fièr d'Aragoun
S'aubouro e lou seguis, l'arme au poung ;
D'Aragoun
Tout lou pople s'aubouro
E boundo, l'armo au poung. (Bis)

COUBLET N°4 :
Li dono e li troubaire an ploura :
Bessai lou rèi alin mourira !
An ploura,
Li dono tant poulido
Dison que mourira ! (Bis)

COUBLET N°5 :
Li Pirenèu menèbre gigant,
Tremolo davans Pèire-lou-Grand ;
Mount gigant
An saluda l'armado
Dóu rèi Pèire-lou-Grand. (Bis)

COUBLET N°6 :
I porto de Toulouso, un matin,
Picon li cavaucaire latin ;
Un matin
Bandiero desplegado,
Arribon li Latin. (Bis)

COUBLET N°6 Bis :
Vite li bèlli dono, i balcoun,
Saludon lou bèu rèi d'Aragoun :
I balcoun
Moron d'amour li dono
Pèr lou rèi d'Aragoun. (Bis)

COUBLET N°6 Ter :
Mai éu qu'a lou cor tèndre, autant lèu
Estaco soun chivau à l'anèu.
Autant lèu
A la plus bello dono
Vai porge soun anèu. (Bis)

COUBLET N°6 Quater :
Noun i'a que lis estello qu'an vist
Lou parèu amourous dins lou nis :
Lis an vist
Se douna la becado
Coume d'aucèu au nis. (Bis)

COUBLET N°7 :
Lou rèi à la primo aubo èro dré
De davans li pourtau de Muret
Èro dré
Coume l'aubre di mourre
E sarravo Muret. (Bis)

COUBLET N°8 :
Mount-Fort e si crousaire, subran,
Sorton coume de loup, fan qu'un bram.
Zóu ! subran
Li lanço s'entre-croson
E s'ausis plus qu'un bram ! (Bis)

COUBLET N°9 :
Pèire a sa lanço routo : n'es rèn !
Sa longo espaso sègo à-de-rèng ;
Noun, n'es rèn :
Car soun espaso sègo
Douge tèsto à-de-rèng ! (Bis)

COUBLET N°10 :
Lou sang ié gisclo au poung, cremesin,
E taco soun chivau sarrasin
Cremesin,
Se mesclo emé l'escumo
Dóu chivau sarrasin. (Bis)

COUBLET N°11 :
Ai ! Quatre lanço au cop fan soun trau
E Pèire laisso ana sa destrau :
Fan soun trau
Li lanço empouisounado,
E lacho sa destrau ! (Bis)

COUBLET N°12 :
Plouras dono e troubaire ! Es toumba
Lou rèi que pèr Toulouso se bat !
Es toumba
Subre l'erbo flourido...
E finis lou coumbat ! (Bis)

COUPLET N°1 :
Le roi Don Pierre monte à cheval,
Et comme un éclair, il arrive de là-bas ;
À cheval,
Avec sa longue épée,
Il arrive de là-bas.
Avec sa longue épée,
Arrive de là-bas.

COUPLET N°2 :
Il a cuirasse d'argent, casque d'or,
Bouclier d'airain qui pare la mort ;
Casque d'or
Et lance bien pointue,
Lui, il dédaigne la mort. (Bis)

COUPLET N°3 :
Le peuple brave et fier d'Aragon
Se lève et le suit, l'arme au poing ;
D'aragon,
Tout le peuple se lève
Et bondit, l'arme au poing. (Bis)

COUPLET N°4 :
Les dames et les troubadours ont pleuré :
Peut-être le roi là-bas mourra-t-il...
Elles ont pleuré,
Les dames si jolies !
Elles disent qu'il mourra. (Bis)

COUPLET N°5 :
Les Pyrénées sauvages, gigantestques,
Tremblent devant Pierre-le-Grand ;
Les monts géants
Ont salué l'armée
Du roi Pierre-le-Grand. (Bis)

COUPLET N°6 :
Aux portes de Toulouse, un matin,
Frappent les chevaucheurs latins ;
Un matin,
Bannières déployées,
Arrivent les Latins. (Bis)

COUPLET N°6 Bis :
Vite les belles dames, aux balcons,
Saluent le roi d'Aragon :
Aux balcons,
Meurent d'amour les dames
Pour le roi d'Aragon. (Bis)

COUPLET N°6 Ter :
Mais lui, qui a le cœur tendre, aussitôt
Attache le cheval à l'anneau ;
Aussitôt
À la plus belle dame,
Va offrir son anneau. (Bis)

COUPLET N°6 Quater :
Non il n'y a que les étoiles qui ont vu
Le couple amoureux dans le nid ;
Elles les ont vu
Se donner la becquée
Comme des oiseaux au nid. (Bis)

COUPLET N°7 :
Pourtant, le roi dès le début de l'aube était droit debout
Devant les portes de Muret ;
Il était dressé
Comme l'arbre des cimes des chênes
Et assiégeait Muret. (Bis)

COUPLET N°8 :
Montfort et ses croisés, soudain,
Sortent comme des loups,
Allez zou, soudain
Les lances s'entrecroisent
Et on n'entend plus qu'un . (Bis)

COUPLET N°9 :
Pierre a sa lance rompue : ce n'est rien !
Sa longue épée moissonne à la file ;
Non, ce n'est rien :
Car son épée moissonne
Douze têtes à la file ! (Bis)

COUPLET N°10 :
Le sang lui gicle au poing, cramoisi,
Et tache son cheval sarrazin.
Cramoisi,
Il se mêle à l'écume
Du cheval sarrazin. (Bis)

COUPLET N°11 :
Aïe ! Quatre lances à la fois font leur trou
Et Pierre laisse aller sa hache :
Elles font leur trou
Les lances empoisonnées,
Et il laisse tomber sa hache ! (Bis)

COUPLET N°12 :
Pleurez, dames et troubadours ! Il est tombé
Le roi qui pour Toulouse se bat !
Il est tombé
Sur l'herbe fleurie...
Et il finit le combat !
(Bis)

Discographie / Enregistrement :
- CD "Vent'Alentour : polyphonies du Ventoux" par Tant que li siam (Ed. Pôle des musiques du monde, 2019)


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* L'enfant Jésu e soun cousin Janet / L'enfant Jésus et son cousin petit Jean :

- Présentation de cette chanson : Noël, dédicacé à Thérèse ROUMANILLE, la nièce de l'auteur.

- Paraulo / Paroles : Écrites à Avignon le 07/11/1869 par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans l'Armana prouvençau de 1871.

- Musico / Musique : Sur l'air de "Ausi dins lou Ventour".

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Un bèu matin, Marìo
E Jèsu qu'a dous an,
Van vèire Zacarìo
E lou cousin sant Jan.

COUBLET N°2 :
L'enfant Jèsu es bèn sage,
Se laisso bèn pourta,
Jogo emé lou coursage
Que i' escound soun teta.

COUBLET N°3 :
Dins sa canesteleto
An bouta de rasin,
Emai de gimbeleto
Pèr lou pichot cousin.

COUBLET N°4 :
Tant-lèu soun à la porto,
Jèsu vòu ana au sôu ;
Vers si parent se porto
Pèr ie faire cinq-sòu.

COUBLET N°5 :
Pièi à Janet que jogo
Vai douna 'n bon poutoun,
E lèu Jan en grand fogo
Ie presto soun móutoun.

COUBLET N°6 :
Oh ! mai, n'a ges de bano
Lou móutoun de Janet ;
E pòu touca sa lano
Lou poulit garçounet.

COUBLET N°7 :
L'agnèu boumbis e bèlo,
Countènt d'aquéu bèu jour ;
Mai la pas, qu'es tant bello,
Durara pas toujour.

COUBLET N°8 :
Veici que Jan, pau sage,
Vòu plus presta l'agnèu ;
A Jèsu mendre d'age
Alor tiro li péu.

COUBLET N°9 :
E vès-aqui lou rire
Que se mesclo de plour !
Lou móutoun sèmblo dire :
Acò me fai doulour !

COUBLET N°10 :
Vite li sànti femo
Vènon li separa.
— « Pèrqué tant de lagremo ?
Anen, fau plus ploura !

COUBLET N°11 :
Vaqui li gimbeleto
E tóuti li rasin !
An ! fasès la gousteto
E restas bon vesin... »

COUBLET N°12 :
En fasènt la gousteto
Tout acò s'arrenjè ;
Meme di gimbeleto
Lou móutoun n'en manjè.

COUBLET N°13 :
E pièi quand partiguèron
Moun Diéu que de poutoun
Tóuti tres se faguèron,
Jan, Jèsu e lou móutoun.

COUBLET N°1 :
.

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUBLET N°4 :
.

COUBLET N°5 :
.

COUBLET N°6 :
.

COUBLET N°7 :
.

COUBLET N°8 :
.

COUBLET N°9 :
.

COUBLET N°10 :
.

COUBLET N°11 :
.

COUBLET N°12 :
.

COUPLET N°1 :
Un beau matin, Marie
Et Jésus qui a deux ans,
Vont voir Zacharie
Et le cousin saint Jean.

COUPLET N°2 :
L'enfant Jésus est bien sage,
Il se laisse bien .

COUPLET N°3 :
Dans sa .

COUPLET N°4 :
Si vite ils sont à la porte,
Jésus veut aller au sol ;
Vers ses parents se porte
Pour leur faire cinq .

COUPLET N°5 :
Puis à petit Jean qui joue
Va donner un bon bisou,
Et vite Jean en grand .

COUPLET N°6 :
Oh ! Mais, Il n'a pas de corne
Le mouton de petit Jean ;
Et .

COUPLET N°7 :
L'agneau
Content de ce beau jour ;
Mais la paix, qui est si belle,
Ne durera pas toujours.

COUPLET N°8 :
Voici que Jean, peu sage,
Ne veut plus prêter l'agneau ;
.

COUPLET N°9 :
Et
Qui se mêle
Le mouton semble dire :
"Cela me fait mal !".

COUPLET N°10 :
Vite les saintes femmes
Viennent les séparer.
"Pourquoi tant de larmes ?
Allons, il ne faut plus pleurer !".

COUPLET N°11 :
Voici les
Et tous les raisins !
Allons ! F .

COUPLET N°12 :
En faisant la
Tout cela s'arrangea ;
Même des .

COUPLET N°13 :
Et puis quand .


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* L'estello à sèt rai / L'étoile à sept branches :

- Présentation de cette chanson : .

- Paraulo / Paroles : Écrites à Dijon le 27/09/1876 par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans l'Armana prouvençau de 1877.

- Musico / Musique : Sur l'air de "Parpaiounet, moun ami, Parpaioun, marido-ti".

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
— « Amour diéu, iéu mourirai !
Ounte es l'Estello à sèt rai ?
Lèu esvarto l'endoulibre ! »
Souspiravo lou Felibre;
E lou diéu i'a respoundu :
— « L'Estello sara pèr tu.

COUBLET N°2 :
» Cantaire de Magali,
Ause bèn moun parauli :
La bèuta, souleto messo
De mi sorre li divesso,
A l'Estello dounarai :
Vès-aqui soun proumié rai.

COUBLET N°3 :
» Elo aura tambèn l'amour,
E liuen de touto clamour,
Poudran ti bouco pourpalo,
Sus si bouco e sis espalo,
Lou culi sèns fin jamai :
Vès-aqui soun segound rai.

COUBLET N°4 :
» Coume lou roussignoulet,
Fara dire à soun galet
Li cansoun sus la Prouvènco,
La Crau, la Mar, la Durènço,
Lou Ventour emé si frai :
Vès-aqui soun tresen rai.

COUBLET N°5 :
» Elo a lou cor d'un enfant,
Es bono coume lou pan
Sara l'ange de ta maire,
Qu'es pas vengudo, pecaire !
Eilalin quau saup que fai ?
Vès-aqui soun quatren rai.

COUBLET N°6 :
» Causo mai que dèu avé,
Es l'ourguei de soun devé :
Noun sara di bèlli folo
Que fougnon à la bressolo ;
Sara lou mirau di mai :
Vès-aqui soun cinquen rai.

COUBLET N°7 :
» La flour douno soun perfum,
Lou soulèu douno soun lum :
Elo te douno soun amo,
Dous perfum, e pièi sa flamo
Sara 'n lum dins toun palai:
Vès-aqui soun sieisen rai.

COUBLET N°8 :
» Veici li jour amourous.
Zóu ! dardaio, soulèu rous !
Sara toujour puro estello ;
La vertu que l'enmantello
Trelusira longo-mai !
Vès-aqui soun seten rai. »

COUBLET N°9 :
De qu'arribo aperabas ?
La mar sauto si ribas.
Ausès lou mistrau que rounflo !
— Es Prouvènço que triounflo,
E dis : Sèrnpre cantarai :
Vivo l'Estello à sèt rai !.

COUBLET N°1 :
.

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUBLET N°4 :
.

COUBLET N°5 :
.

COUBLET N°6 :
.

COUBLET N°7 :
.

COUBLET N°8 :
.

COUBLET N°9 :
.

COUPLET N°1 :
Dieu d'amour, moi je mourrai !
Où est l'étoile à sept rayons ?
Vite
Soupirait le félibre.
Et le dieu lui a répondu :
- L'étoile est pour toi.

COUPLET N°2 :
Chanteur de Magali,
Écoute bien mon
La beauté, seule messe
De mes soeurs
À l'étoile, je donnerai :
Voici son premier rayon.

COUPLET N°3 :
Elle aura aussi l'amour,
Et loin de toute clameur,
P
Sur ses bouches et ses épaules,
L
Voici son second rayon.

COUPLET N°4 :
Comme le petit rossignol,
F
Les chansons sur la Provence,
La Crau, La mer, la Durance,
Le Ventoux avec ses
Voici le trosième rayon.

COUPLET N°5 :
Elle a le coeur d'un enfant,
Elle est bonne comme le pain
S
Q
E
Voici son quatrième rayon.

COUPLET N°6 :
C
Est l'orgueil de son devoir :
N
Q
Sera le miroir des
Voici son cinquième rayon.

COUPLET N°7 :
La fleur donne son parfum,
Le soleil donne sa lumière :
Elle te donne son âme,
Deux parfums, et puis sa flamme
Sera une lumière dans ton palais :
Voici son sixième rayon.

COUPLET N°8 :
Voici les jours amoureux
Allez zou ! Brûle, soleil roux !
Elle sera toujours pure étoile ;
La vertu qui
T
Voici son septième rayon.

COUPLET N°9 :
Qu'arrive-t-il là-bas ?
La mer saute
V
- C'est la Provence qui triomphe,
Et qui dit : "Toujours je chanterai :
Vive l'étoile à sept rayons !".


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* Li carbounié / Les charbonniers :

- Présentation de cette chanson : Épopée rustique en 12 chants, pittoresques, savoureux et colorés, des charbonniers du Mont Ventoux. Ces douze chants sont consacrés, à travers de charmants ou terrifiants épisodes, à raconter la lutte homérique, les douze travaux de l'Hercule provençal Réginel.

- Paroles : Écrites par Félix GRAS (1844-1901), qui était devenu notaire à Villeneuve-lès-Avignon, publia "Li Carbounié" en 1876.

- Musique : Félix GRAS ?

Chant n°1 :

Version originelle :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Au lum que Diéu alargo i mounde
Mi proumié cant, iéu li semounde.
Soulèu, rèi de l'azur, au front dóu troubadour
Que toun dardai en ausso boundo,
Car siéu qu'un cigaloun que canto, i'a tres jour,
Subre lis amelié dóu gigant Mount-Ventour.

COUBLET N°2 :
Canto, moun cor ! Que toun aubado
Plaigue à la bello desirado !
Quand l'aubre s'espandis, s'escampo lou perfum ;
Lou rin di colo souleiado
Noun dounara jamai un degout d'amarun...
Anen, canto, moun cor, de l'aubo au calabrun !

COUBLET N°3 :
Canto li grand fourèst de roure
E Nesco e baus, e toumple e mourre ;
E canto mai, s'as proun d'alen, lou Carbounié
Qu'a defendu li quatre tourre
De Sant-Lambert. Et / E tant que dintre l'Adranié
E li bos de Ventour trevè la loubarié,

COUBLET N°4 :
Éu noun aguè cesso ni pauso.
Ah ! jamai trop vertu se lauso,
E jamai trop lou mau poudrié se cabussa !
Pèr l'eiglavas i'a ges d'esclauso...
Se la frucho es maduro, anen, fau l'espóussa :
L'aubre espalancarié... Moun cor, pos coumença.

COUBLET N°5 :
Un brin plus aut que li Pourracho,
Terro dis amelo pistacho,
Sant-Ternit au Ventour s'enauro matinié.
Aqui lis ome n'an fa pacho
Qu'emé l'ounour. Soun pastre o valènt carbounié.
E iéu vole canta la flour dóu mountagnié.

COUBLET N°6 :
Nascu subre la nauto colo
Ounte sèmpre uno auro fignolo
E di fourèst de pin carrejo li sentour,
Reginèu es soun noum. L'auriolo
Que vole bouta au front de l'enfant dóu Ventour,
De l'arc-de-sedo aura l'inmènse e l'esplendour.

COUBLET N°7 :
De sa negro cabeladuro
Lis aneloun, coume oundo puro,
Rajon sus sis espalo e molon si countour.
Rèn qu'à sa fiero estampaduro
À soun iue fier e dous, à si vuech pan d'autour
L'on vèi que Reginèu es na dins lou Ventour.

COUBLET N°8 :
Darrié li négri barricado
Que fan li nàutis embancado
Recuberto de pin, de mèle emé de liéu,
Fourèst d'ome e de loup pouplado,
Creissié lou bèu jouvènt que cante. Franc li niéu,
Lis aiglo, lou ferun emé li tron de Diéu,

COUBLET N°9 :
Que passon, volon, restountisson,
E franc lis iue que l'abarrisson,
Lis iue d'uno chatouno, éu counèis degun mai.
I'a ges de lèi que lou regisson.
Coume subre lou mount s'enauro lou grand frai,
Viéu libre au plèn soulèu que l'inoundo de rai.

COUBLET N°10 :
E s'enchau que lou rèi eisseje
E que s'apelle Louïs sege ;
Jamai sis argousin vendran lou redeima.
Tres bàrri a soun païs foureje :
Li baus escalabrous, li bregand abrama
E de troupèu de loup que soun sèmpre afama.

COUBLET N°11 :
Pamens sa barbo fouletino
Que sus li bout se revechino
Retrasènt dos parpello andalouso, deja
Fai sus si bouco claro oumbrino.
Peréu dintre soun cor l'amour a pouncheja.
E coume noun se pòu, sènso agué viaja,

COUBLET N°12 :
Prendre femo au païs, éu laisso
Li mount menèbre e vai i baisso.
Adiéu la bèn-amado ! Adiéu gènti cansoun,
De quand, pousta sus l'antibaisso,
Davans soun èstro, ansin trasié sa languisoun.
Soun voulame lusènt es lèst pèr la meissoun.
E vai parti...

COUPLET N°1 :
À la lumière que Dieu allume au monde
Mes premiers chants, moi je les propose.
Soleil, roi de l'azur, au front du troubadour
Que ton rayonnement jaillisse en vague haute (???)
Car je ne suis qu'une petite cigale qui chante, il y a trois jours,
Sur les amandiers du géant Mont-Ventoux.

COUPLET N°2 :
Chante, mon cœur ! Que ton aubade
Plaise à la belle désirée !
Quand l'arbre éclos, s'échappe le parfum ;
Le raisin ??? des collines ensoleillées
Ne donnera jamais qu'un égout de mélilot officinal (qu'une goutte de plante ???)
Allons, chante, mon cœur, de l'aube au couchant !

COUPLET N°3 :
Chante les grandes forêts de chênes
Et Nesque et ??? et temples ? et ??? ;
Et chante encore, si tu as assez de souffle, le charbonnier
Qui a défendu les quatre tours
De Saint-Lambert. Et tant que dans l'Adranier ???
Et les bois du Ventoux, il creusait la terre pour le labour.

COUPLET N°4 :
Lui n'eut jamais arrêt ni pause
Ah ! Jamais trop vertu se ???
Et jamais trop le mal peut se ???
Pour l'??? il n'y a pas d'???
Si la ??? est madurre, allons, il faut la nettoyer :
L'arbre ???... Mon cœur, tu peux commencer.

C
OUPLET N°5 :
Un brin plus haut que les ???
Terre des amandes-pistaches ???
Saint-Trinit au Ventoux se ??? le matin.
Ici les hommes n'ont fait affaire ???
Qu'avec l'honneur. Ils sont bergers ou vaillants charbonniers.
Et moi je veux chanter la fleur du montagnard.

COUPLET N°6 :
Né sur la haute colline
Où toujours une bise souffle
Et des forêts de pins elle transporte les senteurs,
R?? est son nom. Le petit vent
Qui veut mettre au front de l'enfant du Ventoux,
De l'arc-en-ciel ??? il aura l'immensité et la splendeur.

COUPLET N°7 :
De sa noire ???
Les ???, comme onde pure,
R??? sur ses épaules et meulent ??? ses contours.

Rien qu'à sa fière carrure ???
À son œil fier et doux, à ses huit pans (unité de mesure) d'hauteur
Nous voyons que R??? est né dans le Ventoux.

COUPLET N°8 :
Derrière les barrières noires
Qui font les ???
Recouvertes de pin, de ??? avec de ???
Forêt d'hommes et peuplée de loups,
Tu crois le beau jeune homme qui chante. ???
F les ???
Les aigles, le ??? avec les tonnerres de Dieu,

COUPLET N°9 :
Qu'ils passent, volent, retentissent ???,
Et francs les yeux qui ???
Les yeux d'une jeune fille, lui ne connaît personne plus ??
Il n'y a pas de loi contre le ???
Comme sur le mont se ??? le grand froid,
Il vit libre au plein soleil qui l'inonde de rayons.

COUPLET N°10 :
Et pendant que ??? le roi essaye
Et qu'il s'appelle Louis XVI ;
Jamais ses ??? viendront le ???
Trois remparts et son pays ???
Les ???, les brigands ???
Et des troupeaux de loups qui sont toujours affamés.

COUPLET N°11 :
Pourtant sa barbe ???
Qui sur les bouts se ???
Retraçant deux paupières andalouses, déjà
Fait sur sa bouche une ombre claire.
Aussi ??? dans son cœur l'amour a ???
Et comme on ne peut pas, sans avoir voyagé,

COUPLET N°12:
Prendre une femme au pays, il lui laisse
Les monts ??? et va aux ??
Adieu la bien-aimée ! Adieu charmantes chansons,
De quand, posté sur ???
Devant son être, ainsi ???
Son ??? brillant est prêt pour la moisson.
Et va partir...

Bibliographie complémentaire : "Ventoux Magazine" n°7 (ISSN : 1957-4606).


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* Li Cigalié / Les Cigaliers :

- Présentation de cette chanson : .

- Paroles : Écrites par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans le "Chansonnier provençal" d'A.TOURNIER en 1887.

- Musique : Sur l'air de "Et roun lon la, la bouteille !".

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

REFRIN :
Li Cigalié
Fau que brindon, fau que canton.
Li Cigalié
Soun dedins lou fourniguié.

COUBLET N°1 :
Soun vengu dins Paris noun per faire la quisto,
Li Cigalié soun fort e n'an besoun de res,
Mais volon en cantant faire grando counquisto.
Vaqui per qu'an quita lou soulèu e li gres.

AU REFRIN

COUBLET N°2 :
Venon per poutouna vosti blondi chatouno,
E li poutoun di brun i bloundo fan plesi,
Car un negre rasin culi subre la touno
Es toujour mai goustous qu'un blanc rasin chausi.

AU REFRIN

COUBLET N°3 :
Venon per entouna l'inne de deliéuranço :
Vivo la liberta, li cant et li poutoun.
Arribas, cantaren ensen : Vivo la Franço !
Li fraire Cigalié vous dounaran lou toun.

AU REFRIN

COUBLET N°4 :
Se n'ia pas proun di cant, nosti dono fournigo,
En Terro dou soulèu venès aperalin,
La Camargo e la Crau soun clafido d'espigo
Que fau per li cauca cent milo cavalin.

AU REFRIN

COUBLET N°5 :
Se n'i'a pas proun dou blad, vou dounaren encaro
La frucho emai la flour, poudres tout empourta.
Nautre nous fau de lum, de lum a pleno caro,
E piéi tout noste tèms lou passan a canta.

AU REFRIN

COUBLET N°6 :
Noun sian de trèbouleri, adounc douço fournigo,
Travaieren en pas e cantaren d'acord,
E quand se parlara de la cigalo amigo
Vosti neboud diran i neboudo dòu Nord :

AU REFRIN

COUBLET N°7 :
"Lou vou un jour quitè la terro nourriguièro
Li mirau clantissènt toutis à l'unissoun,
Se traguè sus Paris, alor la Fourniguièro
Venguè lou Cigaliè de touti li nacioun."

Darnié REFRIN :
Li Cigalié
Fau que brindon, fau que canton.
Li Cigalié
Soun mestre dou Fourmiguié.

REFRIN :
Li Cigalié
Fau que brindon, fau que canton.
Li Cigalié
Soun dedins lou fourniguié.

COUBLET N°1 :
Soun vengu dins Paris noun pèr faire la quisto,
Li Cigalié soun fort e n'an besoun de res,
Mais volon en cantant faire grando counquisto.
Vaqui pèr qu'an quita lou soulèu e li gres.

AU REFRIN

COUBLET N°2 :
Venon pèr poutouna vòsti blondi chatouno,
E li poutoun di brun i bloundo fan plesi,
Car un negre rasin culi subre la touno
Es toujour mai goustous qu'un blanc rasin chausi.

AU REFRIN

COUBLET N°3 :
Venon pèr entouna l'inne de deliéuranço :
Vivo la liberta, li cant e li poutoun.
Arribas, cantaren ensèn : Vivo la Franço !
Li fraire Cigalié vous dounaran lou toun.

AU REFRIN

COUBLET N°4 :
Se n'i'a pas proun di cant, nòsti dono fournigo,
En terro dóu soulèu venès aperalin,
La Camargo e la Crau soun clafido d'espigo
Que fau pèr li cauca cènt milo cavalin.

AU REFRIN

COUBLET N°5 :
Se n'i'a pas proun dóu blad, vous dounaren encaro
La frucho emai la flour, poudres tout empourta.
Nautre nous fau de lum, de lum à pleno caro,
E pièi tout noste tèms lou passan à canta.

AU REFRIN

COUBLET N°6 :
Noun sian de treboulèri, adounc douço fournigo,
Travaieren en pas e cantaren d'acord,
E quand se parlara de la cigalo amigo
Vòsti neboud diran i neboudo dóu nord :

AU REFRIN

COUBLET N°7 :
"Lou vòu, un jour, quitè la terro nourriguièro
Li mirau clantissènt tóutis à l'unissoun,
Se traguè sus Paris ; alor la fourniguièro
Venguè lou cigaliè de tóuti li nacioun."

Darnié REFRIN :
Li Cigalié
Fau que brindon, fau que canton.
Li Cigalié
Soun mèstre dóu fourniguié.

REFRAIN :
Les Cigaliers,
Il faut qu'ils portent un toast, il faut qu'ils chantent.
Les Cigaliers,
Sont dans la fourmilière.

COUPLET N°1 :
Ils ne sont pas venus à Paris pour faire la quête,
Les Cigaliers sont forts et n'ont besoin de rien.
Mais ils veulent en chantant faire grande conquête.
Voilà pourquoi ils ont quitté le soleil et les grès.

AU REFRAIN

COUPLET N°2 :
Ils viennent pour embrasser vos blondes jeunes filles
Et les baisers des bruns aux blondes font plaisir,
Car un noir raisin cueilli sous la tonnelle
Est toujours plus savoureux qu'un blanc raisin choisi.

AU REFRAIN

COUPLET N°3 :
Ils viennent pour entonner l'hymne de délivrance :
Vive la liberté, les chants et les baisers.
Arrivez, nous chanterons ensemble : Vive la France !
Les frères cigaliers vous donneront le ton.

AU REFRAIN

COUPLET N°4 :
Si ce n'est pas assez des chants, nos dames fourmis,
En terre du soleil, venez par là-bas ;
La Camargue et la Crau sont couvertes d'épis, si nombreux,
Qu'il faut, pour les fouler, cent mille chevaux.

AU REFRAIN

COUPLET N°5 :
S'il n'y a pas assez du blé, nous vous donnerons encore
Les fruits avec les fleurs, vous pouvez tout emporter.
À nous autres, il faut de la lumière, de la lumière à plein visage
Et puis tout notre temps, nous le passons à chanter.

AU REFRAIN

COUPLET N°6 :
Nous ne sommes pas des trouble-fête ; donc douces fourmis,
Nous travaillerons en paix et nous chanterons d'accord,
Et quand il se parlera de la cigale amie,
Vos neveux diront aux nièces du nord :

AU REFRAIN

COUPLET N°7 :
"Le vol, un jour, quitta la terre nourricière,
Les miroirs (élytres de la cigale) résonnant tous à l'unisson,
Se jeta sur Paris ; alors la fourmilière
Devint la cigalière de toutes les nations ".

Dernier REFRAIN :
Les Cigaliers,
Il faut qu'ils portent un toast, il faut qu'ils chantent.
Les Cigaliers,
Sont maîtres de la fourmilière.


[Remonter]

* Li noço de F.DÓUMAS emé Dono Marìo / Les noces de François DUMAS avec dame Marie :

- Présentation de cette chanson : Chanson en l'honneur du mariage de son ami d'enfance François DUMAS.

- Paraulo / Paroles : Écrites à Avignon en 1888 par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans l'Armana prouvençau de 1889.

- Musico / Musique : Sur l'air de "Janeto dóu coutihoun verd" de F.GRAS (publié dans "Romancero" p.251).

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Anen, moun bon Francés Dóumas,
D'abord que n'as fa lou grand pas,
Laisso toun ami de jouvènço
Te dire tout ço que se pènso.

COUBLET N°2 :
Pamens, avans de te parla,
Subre la man qu'as anela
Pause mi bouco un pau crentouso
En saludant ta douço espouso.

COUBLET N°3 :
Te felicite, moun ami !
L'ome es pas fa que pèr dourmi
O pèr courre lou badinage,
Mouri pièi ouncle à-n-eiretage.

COUBLET N°4 :
S'erian entre gènt marida,
— Mai vole en res desagrada, —
Te fariéu lou long enventàri
Di deco dóu celibatàri.

COUBLET N°5 :
Veiras, ami, coume acò 's bon
De dourmi dous quand avès som,
E de viha, bèn mai encaro,
Davans uno tant gènto caro.

COUBLET N°6 :
Se pèr asard as d'ai e d'oui,
Grates pas trop ounte te coui :
I'a rèn pèr seca li lagremo
Coume li poutoun de sa femo.

COUBLET N°7 :
Mantène-te toujour gaiard...
Ve ! i'a 'n grand sant : l'ami Pamard !
Prègo-lou bèn, e fara 'n sorto
De teni lou mau à la porto.

COUBLET N°8 :
D'enterin fasès bèn l'amour :
Vous dirés tu dins quàuqui jour ;
Anas i voto, anas i fèsto :
De plesi n'i'a jamai de rèsto.

COUBLET N°9 :
Embrassas-vous, zóu de poutoun !
Croumpas de brès e de vanoun :
Tóuti li noço qu'ai cantado
An fa dins l'an sa bessounado.

COUBLET N°10 :
Sabe qu'acò te fai pas pòu,
Brave Dóumas ! mai tout se pòu,
E s'un jour vèn, es pas pèr dire,
Iéu te counseie de n'en rire.

COUBLET N°11 :
Car d'un enfant n'auriés pas proun :
Dous, acò fai lou comte round.
Tant que passas pas la dougeno,
l'a mai de joio que de peno.

COUBLET N°12 :
Trop de counsèu soun mau reçu :
As pièi lis an, e lou pessu,
Pèr saupre coume un ome sage
Dèu se mena dins lou mariage.

COUBLET N°13 :
Faras dounc coume l'entendras,
Sara bèn fa ço que faras.
Messiés, Midamo e Damisello,
Sian que pèr teni la candèlo.

COUBLET N°1 :
.

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUBLET N°4 :
.

COUBLET N°5 :
.

COUBLET N°6 :
.

COUBLET N°7 :
.

COUPLET N°1 :
Allons, mon bon François DUMAS,
D'abord que tu as fait le grand pas,
Laisse ton ami de jeunesse
Te dire tout ce qu'il pense.

COUPLET N°2 :
Pourtant, avant de te parler,
Sur la main que tu as
Je pose mes lèvres un peu craintives
En saluant ta douce épouse.

COUPLET N°3 :
Je te félicite, mon ami !
L'homme n'est pas fait que pour dormir
Ou pour courir le badinage
Puis mourir oncle à héritage.

COUPLET N°4 :
Si nous étions entre gens mariés,
Mais je veux en rien
Je te ferais le long inventaire
Des fautes du célibataire.

COUPLET N°5 :
Tu verras, ami, comme cela est bon
De dormir à deux quand vous avez sommeil,
Et de veiller, bien plus encore,
Devant une si charmante chair.

COUPLET N°6 :
Si par hasard, tu as
Ne
Il n'y a rien pour sécher les larmes
Comme les baisers de sa femme.

COUPLET N°7 :
Maintiens-toi toujours gaillard...
Vois ! Il y a un grand saint : l'ami Pamard !
Pries-le bien, et il fera en sorte
De tenir le mal à la porte.

COUPLET N°8 :
D
V
Allez aux fêtes votives, allez aux fêtes :
De plaisir, il n'y en a jamais de reste.

COUPLET N°9 :
Embrassez-vous, allez zou, des bisous !
Achetez
Toutes les noces que j'ai chantées
Ont fait dans l'année sa marmaille...

COUPLET N°10 :
Je sais que cela ne te fait pas peur,
Brave DUMAS ! Mais tout se peut,
Et si un jour cela vient, ce n'est pas pour dire,
Moi je te conseille d'en rire.

COUPLET N°11 :
Car d'un enfant, tu en aurais pas assez :
Deux, cela fait le compte rond.
Tant que vous ne passez pas la douzaine,
Il y a plus de joie que de peine.

COUPLET N°12 :
Trop de conseils sont mal reçus :
Puis tu as les années, et le
Pour savoir comment un homme sage
Doit se mener dans le mariage.

COUPLET N°13 :
Vous ferez donc comme vous l'entendrez,
Ce sera bien fait ce que vous ferez.
Messieurs, mesdames et mesdemoiselles,
Nous ne sommes que pour tenir la chandelle.


[Remonter]

* Li noço de Folcò / Les noces de Folco de BARONCELLI :

- Présentation de cette chanson : Chanson écrite pour le mariage de Folco de BARONCELLI avec Henriette CONSTANTIN le 07/02/1895.

- Paraulo / Paroles : Écrites par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans l'Armana prouvençau de 1896.

- Musico / Musique : Sur l'air de "Janeto dóu coutihoun verd" de F.GRAS.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Vuei maridan l'ami Folcò,
Lou brave baile qu'es acò !
Aro, quand nous fara l'Aiòli,
Lileto ié vujara l'òli.

COUBLET N°2 :
Fasès, o Santo de la Mar !
Qu'à l'oumbro dóu vièi Jacoumar
Viscon en terro Coumtadino
Lou Nòvi emé sa perlo fino.

COUBLET N°3 :
Que sus soun chivau sarrasin
Bequeton lou meme rasin ;
En amourouso cavaucado
Anon vous vèire chasco annado !

COUBLET N°4 :
E pièi nous canton de cansoun
Entre-mesclado de poutoun :
Cansoun, poutoun, n'agon si bouco
Autant que si vigno an de souco !

COUBLET N°5 :
O bèlli Santo ! digas-ié :
« Sarié la piro di foulié
« D'óublida li plano salino
« E si brau e sa cavalino ;

COUBLET N°6 :
« Alin i'a lou verai tresor,
« Lou recaliéu de l'estrambord...
« E nosto ufanouso Prouvènço
« Comto subre vosto valenço.

COUBLET N°7 :
« Di fiò de joio qu'abraren,
« Lou jour ounte counquistaren
« Li liberta de la Prouvinço,
« Tenès lou peirard e la cinso ! »

COUBLET N°8 :
O Santo ! se fasès acò
Pèr Na Lileto e pèr Folcò,
Anarai en pelerinage
Dins vosto glèiso di mirage.

COUBLET N°9 :
Sànti Marìo de la Mar,
Iéu pausarai sus voste autar,
Que la vago porto e bacello,
Un clar bouquet de saladello.

COUBLET N°1 :
.

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUBLET N°4 :
.

COUBLET N°5 :
.

COUBLET N°6 :
.

COUBLET N°7 :
.

COUBLET N°8 :
.

COUBLET N°9 :
.

COUPLET N°1 :
Aujourd'hui, nous marions l'ami Folco de BARONCELLI,
Le brave maître qu'il est !
Maintenant, quand il nous fera l'aïoli,
Henriette lui versera l'huile d'olives.

COUPLET N°2 :
Faites, ô Saintes-Maries-de-la-Mer,
Qu'à l'ombre du vieux Jacquemard,
V
Le jeune marié avec sa perle fine.

COUPLET N°3 :
Que sur son cheval
B
En
Aillent nous voir chaque année !

COUPLET N°4 :
Et puis
Entremêlées de baisers :
Chanon, bisou,
Autant que .

COUPLET N°5 :
Ô belles Saintes ! Dites-lui :
Ce serait la pire des
D'oublier les plaines salins
Et leurs taureaux et leur .

COUPLET N°6 :
Au lin, il y a le vrai trésor,
Le
Et notre
Compte sur votre .

COUPLET N°7 :
Des feux de joie
Le jour uù
Les libertés de la Province,
T .

COUPLET N°8 :
Ô Saintes ! Si vous faites cela,
Pour dame Henriette et pour Folcò,
J'irai en pèlerinage
Dans votre église des mirages.

COUPLET N°9 :
Saintes Maries de la Mer,
Moi je poserai sur votre
Q
Un clair bouquet de .


[Remonter]

* Lou Fourbin dis Issart / Joseph FORBIN des ISSARTS :

- Présentation de cette chanson : Romance. Chanson dédicacée à A. SAVINE.
Autre titre possible : "La roumanso dóu Fourbin dis Issarts".

- Paraulo / Paroles : Écrites par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

- Musico / Musique : Composée par Félix GRAS ? Publiée dans "Roumancero Prouvençau" en 1887. (Cf. Palais du Roure d'Avignon)

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Sus lou grand Rose d'Avignoun
S'avançon tres galèro ;
Bèn armado soun !
Dirias que van en guerro.

COUBLET N°2 :
Porton au sire de Paris,
Li tres plus bèlli fiho
Que se fugue vist
Dins Arle e dins Marsiho !

COUBLET N°3 :
Li bello fan rèn que ploura
De se vèire raubado.
Quau li gardara
D'èstre desounourado ?

COUBLET N°4 :
N'en prègon li sant dóu bon Diéu
E la vierge Marìo,
E Jésus soun Fiéu,
Pèr tourna dins Marsiho.

COUBLET N°5 :
Mai sèmpre lou vènt dóu soulèu
Tèn li velo gounflado :
E li tres veissèu
Filon à la mountado.

COUBLET N°6 :
Urousamen long dis Issart,
l'a 'n pescaire d'alauso.
Sus lou Rose clar
Si fielat fan d'esclauso.

COUBLET N°7 :
Lou capitàni, courroussa,
Ié crido em' arrouganço :
— Laisso-me passa,
Au noum dóu rèi de Franço ! —

COUBLET N°8 :
Mai lou pescaire dis Issart
Ié respond : — Siéu lou mèstre !
Sus Rose, sus mar,
Emai sus lou campèstre !

COUBLET N°9 :
Saches que parles au Fourbin !
S'es un paure pescaire,
Fiéu de maugrabin,
Toun rèi l'esfraio gaire ! —

COUBLET N°10 :
E tant-lèu boufo, acò disènt,
Dins sa conco marino :
E sorton si gènt
Qu'an proun menebro mino !

COUBLET N°11 :
Lou capitàni tremoulant
I'óufro un sa de peceto,
Tres mue de vin blanc,
Sèt quartau de seisseto.

COUBLET N°12 :
Li pescadou, d'un èr mouquet,
Lou mandon fa lan-lèro ;
Emé si barquet
Acoston li galèro.

COUBLET N°13 :
Lou Fourbin es esbrihauda
Quand vèi li tres piéucello,
E n'a demanda
De chausi la plus bello.

COUBLET N°14 :
Lou capitàni ié dis : — Noun !
As pas proun de prestanço.
Li tres fiho soun
Vendudo au rei de Franço ! —

COUBLET N°15 :
Lou rude Fourbin ié respond :
— Vole aquéli tres femo ! —
E ié fènd lou front
D'un soulet cop de remo !

COUBLET N°16 :
Tant-lèu pren lou coumandamen ;
E li tres bregantino
Plegon vitamen
Si sièis velo latino.

COUBLET N°17 :
E plan-planet, au clar courrènt,
Prenon la davalado ;
E vers si parènt
Li fiho soun tournado...

COUBLET N°18 :
Coume pensas, tau cop de man
Fai brut dins la Prouvènço :
Tóuti lis amant
N'en canton la valènço.

COUBLET N°19 :
Quand lou rèi n'en a tout aprés,
Amiro sèns coulèro
Aquéu que i'a pres
Tres fiho e tres galèro.

COUBLET N°20 :
E noumo Fourbin dis Issart,
Pèr sa tant bello oubranço,
Amirau di mar
E chivalié de Franço.

COUBLET N°1 :
.

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUBLET N°4 :
.

COUBLET N°5 :
.

COUBLET N°6 :
.

COUBLET N°7 :
.

COUBLET N°8 :
.

COUBLET N°9 :
.

COUBLET N°10 :
.

COUBLET N°11 :
.

COUBLET N°12 :
.

COUBLET N°13 :
.

COUBLET N°14 :
.

COUBLET N°15 :
.

COUBLET N°16 :
.

COUBLET N°17 :
.

COUBLET N°18 :
.

COUBLET N°19 :
.

COUBLET N°20 :
.

COUPLET N°1 :
Sur le grand Rhône d’Avignon
S'avancent trois galėres ;
Elles sont bien armées !
On dirait qu'elles partent en guerre.

COUPLET N°2 :
Elles portent au sire de Paris
Les trois plus belles filles
Que l'on ait vues
Dans Arles et dans Marseille !

COUPLET N°3 :
Les belles filles ne font que pleurer
De se voir enlevées !
Qui les préservera
D'être déshonorées ?

COUPLET N°4 :
Elles invoquent les saints du bon Dieu,
Et la vierge Marie,
Et Jésus son fils,
Pour retourner dans Marseille.

COUPLET N°5 :
Mais le vent du soleil
Tient toujours les voiles gonflées,
Et les trois vaisseaux
Filent toujours à la montée.

COUPLET N°6 :
Heureusement, vers les Issarts,
Se trouve un pêcheur d'aloses.
Sur le Rhône clair,
Ses filets forment des écluses.

COUPLET N°7 :
Le capitaine, courroucé,
Lui crie avec arrogance :
"Laisse-moi passer,
Au nom du roi de France !".

COUBLET N°8 :
Mais le pêcheur des Issarts
Lui répond : - Je suis le maître,
Sur le Rhône, sur mer
Et sur terre aussi !

COUBLET N°9 :
Sache bien que tu parles au Forbin !
S'il est pauvre pêcheur,
Il est fils de maugrabin ;
Ton roi ne l'effraye guère !".

COUBLET N°10 :
Disant cela, aussitôt il souffle
Dans sa conque marine,
Et apparaissent ses gens
Qui ont mine menaçante.

COUBLET N°11 :
Le capitaine, tout tremblant,
Leur offre un sac de piecettes,
Trois mesures de vin blanc
Et sept quartaux de froment.

COUBLET N°12 :
Les pêcheurs, d'un air moqueur,
L'envoient à tous les diables,
Et avec leurs barques,
Ils accostent les galères.

COUBLET N°13 :
Le Forbin est ébloui
Quand il voit les trois pucelles.
Il demande
Pour lui la plus belle.

COUBLET N°14 :
Le capitaine lui dit : "Non !
Tu n'as pas assez de prestance.
Ces trois filles sont
Vendues au roi de France !".

COUBLET N°15 :
Le rude Forbin lui répond :
- J'aurai ces trois femmes !
Et il lui brise le front
D'un seul coup de rame !

COUBLET N°16 :
Il prend aussitôt le commandement ;
Et les trois brigantines
Lestement ont plié
Leurs six voiles latines.

COUBLET N°17 :
Et doucement, au clair courant,
Elles vont à la dérive ;
Et vers leurs parents,
Les trois filles sont retournées...

COUBLET N°18 :
Comme on le pense bien, tel coup de main
Fit grand bruit en Provence.
Tous les amants
En chantent la vaillance.

COUBLET N°19 :
Quand le roi apprend tout ceci,
Il admire sans colère
Celui qui lui a pris
Trois filles pucelles et trois galères.

COUBLET N°20 :
Et il nomme Forbin des Issarts,
Pour un si bel exploit,
Amiral des mers
Et chevalier de France.


[Remonter]

* Lou papo d'Avignoun / Le pape d'Avignoun :

- Présentation de cette chanson : Chanson dédicacée à Clovis HUGUES.

- Paraulo / Paroles : Écrites par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans "Roumancero Prouvençau" en 1887, puis dans l'Armana prouvençau de 1901.

- Musico / Musique : Composée par (Jean-Raymond-Paul-)Alma ROUCH (13/03/1844 à Toulouse - 1924 ?). Publiée dans "Roumancero Prouvençau" en 1887, puis dans l'Armana prouvençau de 1901.
NB : Même musique que "La roumanso de Jèsu".

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
LOU Papo d'Avignoun vuèi noun dira la messo.
Deman, après-deman, la tanco sara messo
I porto dóu palais, à la glèiso di Doum.
De sèt jour i 'aura plus ni papo ni perdoun !

COUBLET N°2 :
Lou Papo d'Avignoun, dins sa chambro papalo,
Pauso sus l'escabèu l'aubo pountificalo,
Tiro dóu cavihet soun auberc d'argènt blanc,
E sa dago lusènto e soun casco d'aram.

COUBLET N°3 :
E quand s'es arnesca coume un ome de guerro,
Davans la Santo Ampoulo a fa 'questo preièro :
O Jésus, moun Sant-Crist ! tène d'un messagié
Que nosto rèino Jano es en mourtau dangié ;

COUBLET N°4 :
Que lou prince d'Oungrìo a manda pèr l'óucire
Lou baroun Varasdin emé si quatre esbire.
An l'ordre d'entourna, pèr bèn prouva sa mort,
La tèsto de la rèino emé si long péu d'or !

COUBLET N°5 :
O Jèsus, moun Sant-Crist ! d'acò moun cor tremolo.
E vaqui perqué, iéu, quite l'aubo e l'estolo,
E de-jour e de-niue, m'envau sus li camin
Pèr rescountra lou traite e lache Varasdin.

COUBLET N°6 :
O Jèsus, moun Sant-Crist ! prestas-me vosto ajudo.
Pardounas-me se n'ai l'amo trop esmougudo :
Despièi que moun anèu si bouco an poutouna,
Ai lou cor bèn malaut, soufre coume un dana !

COUBLET N°7 :
E pièi, s'estènt signa, mounto sus sa cavalo,
I'emplanto l'esperoun. A vèntre-sòu davalo;
A través li jardin, à través de la Crau,
A través dóu Piemount, filo coume l'uiau.

COUBLET N°8 :
E, lou vesènt passa, li pacan de la terro,
Li marin de la mar e lis ome de guerro
Se dison espanta : N'es Satan amourous,
O sant Jòrdi, que vai coumbatre pèr la Crous !

COUBLET N°9 :
Mai éu, dre sus l’estriéu, brulo camin e draio.
A tira dóu fuvèu la dago que dardaio,
E dins lou Milanés, e dins lis Apenin
Vai e vèn pèr barra la routo à Varasdin.

COUBLET N°10 :
Vaqui qu'un clar matin, en raro veniciano,
Varasdin, 'mé si gènt arma de bigatano,
N'en vèn à se tusta contro lou chivalié
Que lou prouvoco ansin, d'en-aut de soun destrié :

COUBLET N°11 :
— Oungrés ! fiéu de bastard, pèr óucire uno femo,
Qu'a just pèr s'apara l'uiau de si lagremo,
Tu te fas sousteni pèr quatre alabardié !
O traite! as proun manja lou pan d'aquéu mestié ! —

COUBLET N°12 :
Sa dago, acó disènt, fai l'obro la plus bello :
N'en tranco de l’Oungrés lou front ras di parpello.
Coume d'un vas dubert, alors sus soun roussin
S'escampo lou cervèu dóu feloun Varasdin!...

COUBLET N°13 :
Lou Papo, quand a vist soun obro ansin coumplido,
De-vers soun grand palais s'entorno à touto brido.
E tre-qu'es arriba, se bouto en counfessioun,
E recito tres cop l'ate de countricioun.

COUBLET N°14 :
Pièi, de l'estolo d'or recuerb mai sis espalo ;
Lou casco n'a quita pèr la tiaro papalo.
E l'endeman matin, au brut di sèt bourdoun,
A canta la grand'messo à la glèiso di Doum.

COUBLET N°1 :
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COUBLET N°2 :
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COUBLET N°3 :
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COUBLET N°4 :
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COUBLET N°5 :
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COUBLET N°6 :
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COUBLET N°7 :
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COUBLET N°8 :
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COUBLET N°9 :
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COUBLET N°10 :
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COUBLET N°11 :
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COUBLET N°12 :
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COUBLET N°13 :
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COUBLET N°14 :
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COUBLET N°15 :
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COUBLET N°16 :
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COUBLET N°17 :
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COUBLET N°18 :
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COUBLET N°19 :
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COUBLET N°20 :
.

COUPLET N°1 :
Aujourd'hui, le Pape d'Avignon ne dira pas la messe.
Demain, après-demain, le verrou sera mis
Aux portes du palais, à l'église des Doms.
De sept jours il n'y aura plus ni pape ni pardon.

COUPLET N°2 :
Le Pape d'Avignon, dans sa chambre papale,
A posé sur l'escabeau l'aube pontificale.
Il retire du crochet son haubert d'argent blanc,
Et sa dague brillante, et son casque d'airain.

COUPLET N°3 :
Et quand il s'est équipé comme un guerrier,
Devant la Sainte Ampoule, il fait cette prière :
"Ô Jésus, mon Saint Christ ! Je sais par un message
Que notre reine Jeanne est en mortel danger."

COUPLET N°4 :
Que le prince de Hongrie a envoyé pour l'occire
Le baron Varasdin, avec quatre sbires.
Ils ont l'ordre de rapporter, pour bien prouver sa mort,
La tête de la reine avec sa longue chevelure d'or.

COUPLET N°5 :
O Jésus, mon Saint-Christ! de cela le cæur me tremble.
Et voilà pourquoi je quitte l'aube et l'étole,
Et de jour et de nuit, je vais sur les chemins
pour rencontrer le traître et lâche Varasdin.

COUPLET N°6 :
O Jésus, mon Saint-Christ ! assistez-moi !
Pardonnez si j'ai l'âme trop émue.
Depuis que sa bouche a baisé mon anneau,
J'ai le cœur bien malade ; je souffre comme un damné !

COUPLET N°7 :
Cela dit, ayant fait le signe de la croix, il monte sur sa cavale,
Lui implante l'éperon. Ventre-terre il descend ;
À travers les jardins, à travers la Crau,
À travers le Piémont, il file comme l'éclair.

COUPLET N°8 :
En le voyant passer, les paysans de la terre,
Les marins de la mer et les hommes de guerre,
Se disent stupéfaits : "C'est Satan amoureux,
Ou saint Georges qui va combattre pour la Croix !".

COUPLET N°9 :
Mais lui, debout sur les étriers, brûle chemins et sentiers.
Il a dégagé de l'agrafe la dague qui flamboie.
Et dans le Milanais, et dans les Apennins,
Il va, il vient pour barrer la route à Varasdin.

COUPLET N°10 :
Voici qu'au clair matin, vers la frontière vénitienne,
Varasdin, suivi de ses gens armés d'épieux,
Vient se heurter au rude chevalier
Qui, du haut de son coursier, le provoque ainsi.

COUPLET N°11 :
- Hongrois ! Fils de bâtard ! pour occire une femme
Qui n'a pour se défendre que l'éclair de ses larmes,
Tu te fais secourir par quatre hallebardiers !
O traître ! Tu as mangé du pain de ce métier !

COUPLET N°12 :
Cela dit, sa dague fait l'oeuvre la plus belle :
Elle tranche du Hongrois le front au ras des sourcils.
Comme d'un vase ouvert, alors sur le coursier
Se répand la cervelle du félon Varasdin !...

COUPLET N°13 :
Quand le Pape voit son oeuvre accomplie,
Vers son palais il retourne à toute bride.
Et aussitòt arrivé, il se met en confession,
Et récite trois fois l'acte de contrition.

COUPLET N°14 :
Puis de l'étole d'or il recouvre de nouveau ses épaules ;
Le casque, il l'a quitté pour la tiare papale.
Et le lendemain, au bruit des sept bourdons,
Il a chanté la grand' messe à l'église des Doms.


[Remonter]

* Lou rèi di Sarrasin / Le roi des Sarrasins :

- Présentation de cette chanson : Chanson dédicacée à Théodore AUBANEL.

- Paraulo / Paroles : Écrites à Avignon en 1882 par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans l'Armana prouvençau de 1883.

- Musico / Musique : Sur l'air de "La bello Margoutoun". Publiée dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Lou Rèi di Sarrasin quito sa vilo blanco,
Bouto soun turban verd, soun iatagan à l'anco,

COUBLET N°2 :
Mounto soun blanc poulin que cour coume gazello.
Lou soulèu dardaiant fai batre si parpèlo.

COUBLET N°3 :
Travèsso l'ouasis, travèsso li sablèio.
Si femo e sis esclau prègon dins la mousquèio.

COUBLET N°4 :
Lou Rèi di Sarrasin s'embarco à la vesprado ;
Soun estendard dubert floto à la marinado.

COUBLET N°5 :
Eu passo davans Palmo e davans Barcilouno.
Pièi davans Frountignan, pièi davans Magalouno.

COUBLET N°6 :
Mai quand a vist lusi li meissoun rousselino,
Lou Rèi di Sarrasin, prenènt sa gavelino :

COUBLET N°7 :
Es bèn eici, s'es di, que i'a sèt an veguère
Daniso dóu Mas-Blanc, que vuei vène la querre.

COUBLET N°8 :
Tant-lèu a desbarca sus la terro flourido,
Em' éu tres cavalié parton à touto brido.

COUBLET N°9 :
An adeja passa lou pont de Trenco-Taio.
Arribon au Mas-Blanc quand l'aubo s'esparpaio.

COUBLET N°10 :
Lou Rèi di Sarrasin campa souto la touno,
Amourous, a souna Daniso la chatouno,

COUBLET N°11 :
Lou peirastre renous crido : Quau me reviho ?
— Lou Rei di Sarrasin demando vosto fiho.

COUBLET N°12 :
— Ma fiho es pas pèr tu, qu'as fa peri mi rèire !
— Peirastre, es bèn galant lou Rèi ! fai gau de vèire.

COUBLET N°13 :
— I'aduse un bèu ventau de plumo acoulourido,
I'aduse de velout e de sedo flourido.

COUBLET N°14 :
— Ma fiho es pas pèr tu, que raubères mi fedo !
— Peirastre, amariéu bèn un coursihoun de sedo.

COUBLET N°15 :
— I'aduse un fichu blanc emé de bèlli franjo.
— Ma fiho es pas pèr tu, que brulères ma granjo !

COUBLET N°16 :
— I'aduse un bèu riban emé soun espingolo.
— Peirastre, d'aquéu Rèi siéu amourouso folo !

COUBLET N°17 :
— Picholo, taiso-te ! se noun, avau sus l'iero,
Te trase negre-diéu la tèsto la premiero.

COUBLET N°18 :
— Peirastre, de ma mort que Diéu vous fague gràci !
Acò disènt, l'enfant se jito dins l'espaci,

COUBLET N°19 :
E morto vèn toumba davans lou Rèi que plouro.
Alor lou Rèi a di : Peirastre, aro es toun ouro !

COUBLET N°20 :
Soun iatagan lusènt coume uiau de tempèsto
Dóu peirastre jalous a davala la tèsto.

COUBLET N°21 :
Lou Rèi s'es pièi ana nega dedins lou Rose.
E si tres cavalié coume éu n'an fa soun crose.

COUBLET N°22 :
E desempièi l'on vèi courre de-long di ribo
De chivau sarrasin qu'esbrouton sagno e pibo.

COUBLET N°1 :
.

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUBLET N°4 :
.

COUBLET N°5 :
.

COUBLET N°6 :
.

COUBLET N°7 :
.

COUBLET N°8 :
.

COUBLET N°9 :
.

COUBLET N°10 :
.

COUBLET N°11 :
.

COUBLET N°12 :
.

COUBLET N°13 :
.

COUBLET N°14 :
.

COUPLET N°1 :
Le roi des Sarrasins quitte sa ville blanche,
Met son turban vert, son .

COUPLET N°2 :
Monte son
Le soleil brûlant fait battre ses paupières.

COUPLET N°3 :
Traverse l'oasis, traverse les
Ses femmes et ses esclaves prient dans la .

COUPLET N°4 :
Le roi des Sarrasins s'embarque à la soirée ;
Son étendard ouvert flotte à la .

COUPLET N°5 :
Lui passe devant P
Puis devant Frontignan, puis devant .

COUPLET N°6 :
Mais quand il a vu luir les moissons
Le roi des Sarrasins, prenant sa .

COUPLET N°7 :
C'est bien ici, s'est-il dit, qu'il y a sept ans, je vis
Denise du Mas-Blanc, car aujourd'hui je viens la chercher.

COUPLET N°8 :
Asssitôt a-t-il débarqué sur la terre fleurie,
Qu'avec lui trois cavaliers partent à toute .

COUPLET N°9 :
Ils ont déjà passé le pont de Trinquetaille,
Ils arrivent au Mas-Blanc quand l'aube .

COUPLET N°10 :
Le roi des Sarrasins campe sous la
Amoureux, il a appelé Denise la jeune fille.

COUPLET N°11 :
Le
- Le roi des Sarrasins demande votre fille.

COUPLET N°12 :
- Ma fille n'est pas pour toi, car tu as tué mes ancêtres !
- .

COUPLET N°13 :
- J
J .

COUPLET N°14 :
- Ma fille n'est pas pour toi, car tu as volé mes brebis !
- .

COUPLET N°15 :
- J
- Ma fille n'est pas pour toi, car tu as brûlé ma grange !

COUPLET N°16 :
- J
- P .

COUPLET N°17 :
- Petite, tais-toi ! Sinon,
Je te .

COUPLET N°18 :
- P
Cela dit, l'enfant se jette dans l'espace...

COUPLET N°19 :
Et morte vient tomber devant le roi qui pleure.
Alors le roi a dit : "Pierre, maintenant, c'est ton heure !".

COUPLET N°20 :
Son
D .

COUPLET N°21 :
Puis le roi est allé se noyer dans le Rhône ;
Et ses trois cavaliers comme lui en ont fait leur .

COUPLET N°22 :
Et depuis, on voit courir le long des rives
Des chevaux sarrasins qui .


[Remonter]

* Lou rèi Reinié / Le roi René :

- Présentation de cette chanson : Chanson dédicacée à Joseph GAYDA.

- Paraulo / Paroles : Écrites par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

- Musico / Musique : Composée par Félix GRAS ? Publiée dans "Roumancero Prouvençau" en 1887.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
NOSTE bon rei Reinié n'es arriba dins l'age ;
Douno peno e chagrin à tout soun parentage.

COUBLET N°2 :
Vaqui qu'aquest matin, pren soun libre de messo,
S'envai, e n'en rescontro uno bello jouinesso.

COUBLET N°3 :
Pichoto, mounte vas ? Vau saucla ma civado.
Vène me vèire à-niue, à la luno levado...

COUBLET N°4 :
Pièi, se reculis bèn, intro dins Sant-Sauvaire,
Ié fai soun óuresoun e recito un rousaire.

COUBLET N°5 :
Emé soun trot de vièi, cour pièi à l'audiènci,
E jujo li proucès en touto counsciènci.

COUBLET N°6 :
N'a pa 'ncaro tasta, verai coume vous parle.
Lèu-lèu un tros de pan, em' un froumajoun d’Arle !

COUBLET N°7 :
Car lou rèi es pressa : si magnan soun di quatre,
E la plueio es aqui, vès, li vènt van se batre.

COUBLET N°8 :
A pres dessus soun bras sa saqueto de telo,
De l'amourié sedous vai mouse li jitello...

COUBLET N°9 :
An bèu lou preveni, varlet emai chambriero,
Éu douno à si magnan, mounta sus sa cadiero :

COUBLET N°10 :
— Noste sire, bon rèi, se lou pèd vous viravo !
— Taisas-vous, bartavèu ! E se lou cèu toumbavo ! —

COUBLET N°11 :
Aro, espincho un moumen si magnan sus la fiueio,
Que n'en fan 'en manjant un brut de fino plueio.

COUBLET N°12 :
Sus lou cop de mie-jour s'adouno à d'autro oubranço :
Coulourio un sautié per la reino de Franço ;

COUBLET N°13 :
N'en reçaup li bourgés, li pastour di mountagno,
E lis embassadour d'Espagno e d'Alemagne.

COUBLET N°14 :
Quand pièi vèn sus lou tard, retorno à Sant-Sauvaire,
Pèr ié canta li vèspro e dire enca ’n rousaire...

COUBLET N°15 :
Aro, lou grand soulèu aperalin trecolo,
Aro, li roussignòu canton i roussignolo.

COUBLET N°16 :
Noste bon rèi es las ! A fa bono journado,
Es l'ouro de dourmi... Mai, la luno es levado !

COUBLET N°17 :
E de-long dóu jardin, lèsto coume gazello,
Arribo, sènso brut, la jouino sauclarello...

COUBLET N°18 :
Mai, parlen pas d'acó... car vuèi i'a grand óubrage :
Li magnan an russi, sian au descoucounage.

COUBLET N°19 :
Lou bon rèi es pertout : vai, vèn, mounto, davalo,
Porjo li banastoun, escarlimpo is escalo !

COUBLET N°20 :
Souspeso li coucoun : — Soun de la bello meno !
A mi bon servitour li doune pèr estreno ! —

COUBLET N°21 :
Lou rèi, acò disènt, pren dedins sa man dèstro
Un flasquet roundelet de licour de fenèstro,

COUBLET N°22 :
Lou vejo dins li got, e, causo bello à vèire !
Emé si païsan lou rèi tusto lou vèire !...

COUBLET N°23 :
Mai, alor coume vuei, dessus aquesto terro,
Tout n'en avié sa fin, tout tournavo en poussiero.

COUBLET N°24 :
Noste bon rèi Reinié disian qu'èro dins l'age,
E se n'en baie trop pèr soun descoucounage :

COUBLET N°25 :
N'en toumbè malautas que fasié traire peno.
E rèn té fasié rèn, remèdi ni nouveno !

COUBLET N°26 :
A l'entour de soun lié, i'a lis apouticàri,
Li mège, li dóutour, l'evesque e lou noutàri...

COUBLET N°27 :
An bèu l'escaufeja ! L'evesque, emé sa capo,
A bèu prega li sant : la vido, aro, i'escapo !

COUBLET N°28 :
Lou plus savènt dóutour vèi la malemparado
E dis : — l'a plus qu'un biais, bon rèi, se vous agrado,

COUBLET N°29 :
Es lou remèdi san, lou remèdi dis àvi,
Que reviéudè, parèis, antan lou grand rèi Dàvi... —

COUBLET N°30 :
Dóu founs de sa litocho, em' uno voues de cano :
— Fiche ! diguè lou rèi, vau mies que la tisano ! —

COUBLET N°31 :
Tant-leu, sèns mau pensa, dos fiheto piéucello,
Dedins lou lié reiau se couchon, casto e bello.

COUBLET N°32 :
Entre que n'a senti la michour di dos fiho
Noste bon rèi Reinié ris e s'escarrabiho...

COUBLET N°33 :
Tambèn pièi mourigué. Mai la causo es prouvado
Qu'acò ié perlounguè si jour de mié-inesado...

COUBLET N°1 :
.

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUBLET N°4 :
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COUBLET N°5 :
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COUBLET N°6 :
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COUBLET N°7 :
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COUBLET N°8 :
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COUBLET N°9 :
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COUBLET N°10 :
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COUBLET N°11 :
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COUBLET N°12 :
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COUBLET N°13 :
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COUBLET N°14 :
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COUBLET N°15 :
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COUBLET N°16 :
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COUBLET N°17 :
.

COUBLET N°18 :
.

COUBLET N°19 :
.

COUBLET N°20 :
.

COUBLET N°21 :
.

COUBLET N°22 :
.

COUBLET N°23 :
.

COUBLET N°24 :
.

COUBLET N°25 :
.

COUBLET N°26 :
.

COUBLET N°27 :
.

COUBLET N°28 :
.

COUBLET N°29 :
.

COUBLET N°30 :
.

COUBLET N°31 :
.

COUBLET N°32 :
.

COUBLET N°33 :
.

COUBLET N°34 :
.

COUPLET N°1 :
Notre bon roi René est avancé en âge ;
Il donne soucis et chagrins à toute sa parenté.

COUPLET N°2 :
Ce matin, il a pris son livre de messe.
Le voilà, il sort et rencontre une belle jeune fille.

COUPLET N°3 :
"Mignonne, où vas-tu ? Je vais sarcler mon avoine.
Viens me voir cette nuit, au lever de la lune."

COUPLET N°4 :
Puis, il se recueille. Il entre à l'église Saint-Sauveur,
Y fait son oraison et récite le rosaire.

COUPLET N°5 :
Trottinant comme un petit vieux, de lå il accourt à l'audience,
Où il juge en toute conscience les procès.

COUPLET N°6 :
Il n'a encore rien mangé, vrai comme je le dis.
Vite, vite ! Un morceau de pain et un fromage d'Arles !

COUPLET N°7 :
Car le roi est pressé : ses vers à soie s'éveillent de la quatrième mue,
Et la pluie est là : voyez, les vents semblent se battre.

COUPLET N°8 :
Il a pris sur son bras le large sac de toile.
Du mûrier soyeux, il va dépouiller les rameaux.

COUPLET N°9 :
Valets et chambrières ont beau le supplier,
Il donne lui-même à manger à ses vers à soie, monté debout sur une chaise.

COUPLET N°10 :
Notre sire, bon roi, si le pied vous tournait !
Taisez-vous, bartavelles ! Et si le ciel tombait !

COUPLET N°11 :
Un instant il observe ses vers à soie sur la feuillée.
Ils font en mangeant un bruit de pluie fine.

COUPLET N°12 :
À l'heure de midi, il se livre à d'autres travaux :
Il colorie un psautier pour la reine de France.

COUPLET N°13 :
Il reçoit les bourgeois, les pasteurs des montagnes,
Et les ambassadeurs d'Espagne et d’Allemagne.

COUPLET N°14 :
Quand vient le soir, il retourne à Saint-Sauveur
Pour chanter les vêpres et dire encore un rosaire...

COUPLET N°15 :
Maintenant, le soleil là-bas disparaît derrière les collines ;
Maintenant, les rossignols chantent pour les "rossignoles".

COUPLET N°16 :
Notre bon roi est harassé : il a fait forte journée,
C'est l'heure du repos... Mais la lune se lève !

COUPLET N°17 :
Et le long du jardin, leste comme gazeile,
Arrive sans bruit la gentille sarcleuse...

COUPLET N°18 :
Mais n'en parlons pas davantage, car aujourd'hui, il y a grand travail :
Les vers à soie ont fait leurs cocons, et on en fait la cueillette.

COUPLET N°19 :
Le bon roi est partout : il va, vient, monte, descend,
Présente les corbeilles, grimpe aux échelles !

COUPLET N°20 :
Il soupèse les cocons : "Ils sont de la belle espèce !
À mes bons serviteurs, je les donne pour étrennes !".

COUBLET N°21 :
Le roi, disant cela, prend dans la main
Un flacon de liqueur de fenêtre...

COUBLET N°22 :
Le verse à la ronde, et, chose belle à voir !
Avec ses paysans, le roi choque le verre !

COUBLET N°23 :
Mais, alors comme aujourd'hui, sur cette terre,
Tout avait une fin, tout retournait en poussière.

COUBLET N°24 :
Notre bon roi René, disions-nous, avait un grand âge,
Et il s'en donna trop à la cueillette des cocons.

COUBLET N°25 :
Il en tomba malade, et faisait peine à voir.
Rien ne le soulageait, ni remèdes, ni neuvaines !

COUBLET N°26 :
Autour de son lit viennent les apothicaires,
Les médecins, les docteurs, l'évêque et le notaire...

COUBLET N°27 :
En vain ils cherchent à le réchauffer ! L'évêque avec sa chape
A beau invoquer les saints : "La vie maintenant lui échappe !".

COUBLET N°28 :
Le plus savant docteur, voyant que tout allait de mal en pis,
A dit : – Bon roi, il n'y a plus qu'un remède, s'il peut vous agréer.

COUBLET N°29 :
C'est le remède sain, le remède des vieillards,
Qui rendit la santé, paraît-il, autrefois au grand roi David...

COUBLET N°30 :
Du fond de son châlit, avec une voix fêlée :
"Fichtre, dit le roi, cela vaut mieux que la tisane !".

COUBLET N°31 :
À l'instant, sans penser à mal, deux fillettes pucelles,
Dans le lit royal se couchent, chastes et belles !

COUBLET N°32 :
Aussitôt qu'il éprouve la chaleur douce des deux fillettes,
Notre bon roi René sourit et se ravigote...

COUBLET N°33 :
Cependant il mourut... Mais il est bien prouvé
Que ceci prolongea ses jours d'une quinzaine...


[Remonter]

* Pèr li noço de Madamisello Huot / Pour les noces de Mademoiselle HUOT :

- Présentation de cette chanson : Chanson écrite pour les noces de la comtesse de Signe avec Maurice RAIMBAULT (Majoral du Félibrige, dit RIMBAULT).

- Paraulo / Paroles : Écrites le 21/09/1897 par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans l'Armana prouvençau de 1898.

- Musico / Musique : Sur l'air de "La bloundo Mirabello", c'est-à-dire de "La roumanso de Mirabello" (1887) de Félix GRAS.

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Sus la vilo de Marsiho,
Lou soulèu s'es leva clar.
L'amour a dubert li cibo,
L'erso danso sus la mar.

COUBLET N°2 :
Alin dóu païs di roso
Lou felibra n'es vengu :
Leissant 1i flour de la proso
Pèr la flour de la vertu.

COUBLET N°3 :
Es bello la vierginello
E soun amour sara dous !
Nòvi, beisarés l'anello
Que vous ligara toui dous ..

COUBLET N°4 :
Mai, hou ! que ? Crese qu'es l'ouro.
La leissessian pas passa !
Daut ! Daut ! Daut ! Vuei noun se plouro,
E li nòvi soun pressa...

COUBLET N°5 :
A la coumuno se mounto,
Lou conse coumplis l'unioun,
Adiéu li roujour de l'ounto !. .
— Plan-plan, manco uno aspersioun : —

COUBLET N°6 :
Moussu lou curat se signo,
Dis quàuqui mot à prepaus...
E la coumtesso de Signo
T'a fa prince, ami Rimbault.

COUBLET N°1 :
.

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUBLET N°4 :
.

COUBLET N°5 :
.

COUBLET N°6 :
.

COUBLET N°7 :
.

COUPLET N°1 :
Sur la ville de Marseille,
Le soleil s'est levé clair.
L'amour a ouvert les
L' .

COUPLET N°2 :
Loin du pays des roses,
Le félibre est venu
Laissant les fleur de la prose
Pour la fleur de la vertu.

COUPLET N°3 :
Elle est belle la pucelle
Et son amour sera doux.
Mariés, baisez l'anneau
Qui vous liera tous deux.

COUPLET N°4 :
Mais oh ! Quoi ? Je crois que c'est l'heure ;
I
Allez ! Aujourd'hui, on ne pleure pas
Et les mariés sont pressés...

COUPLET N°5 :
À la commune on monte,
Le maire accomplit l'union.
Adieu les
Doucement, .

COUPLET N°6 :
Monsieur le curé se signe,
Il dit quelques mots à propos...
Et la comtesse de Signe
T'a fait prince, ami RAIMBAULT.


[Remonter]

* Saume d'amour / Psaume d'amour :

- Présentation de cette chanson : Chanson d'amour.

- Paraulo / Paroles : Écrites par Félix GRAS (1844-1901). Publiées (Cf. Palais du Roure d'Avignon)

- Musico / Musique : Sur l'air "Vieille romance" de RENARD . Publiée (Cf. Manuscrit pour 4 voix au Palais du Roure d'Avignon)

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Moun cor ié tèn plus
Saume, cant, salut
Digas ié qu'es bello (Bis)
Bèus amour alu
D'en aut dòu cèu blu
Digas ié qu'es bello (Bis)
Bèu soulèu levant
Esfrai di trevant
Digas ié qu'es bello (Bis)

COUBLET N°2 :
Beluguejamen
Dóu grand fiermamen,
Digas ié qu'es bello (Bis)
Luno en pensamen
Palo eternamen
Digas ié qu'es bello (Bis)
Fioc e mar e mount
Tigre, serp, bimoun
Digas ié qu'es bello (Bis)

COUBLET N°3 :
Toumple negre e founs,
Nèu que jamai found,
Digas ié qu'es bello (Bis)
Prince triounflant
Esclau tremoulant
Digas ié qu'es bello (Bis)
Ome femo enfant
Digas ié qu'a fam
Moun cor que barbelo
Digas ié qu'es bello.

COUBLET N°1 :
.

COUBLET N°2 :
.

COUBLET N°3 :
.

COUPLET N°1 :
Mon coeur ne tient plus,
Psaume, chant, salut,
Dites-lui qu'elle est belle. (Bis)
Belles amours
D'en haut, du ciel bleu,
Dites-lui qu'elle est belle. (Bis)
Beau soleil levant
Effroi des revenants,
Dites-lui qu'elle est belle. (Bis)

COUPLET N°2 :
B
Du grand firmament
Dites-lui qu'elle est belle. (Bis)
Lune
Pâle éternellement
Dites-lui qu'elle est belle. (Bis)
Feu et mar et mont
Tigre, serpent,
Dites-lui qu'elle est belle. (Bis)

COUPLET N°3 :
T
Neige qui jamais ne fond,
Dites-lui qu'elle est belle. (Bis)
Prince
E
Dites-lui qu'elle est belle. (Bis)
Homme, femme, enfant,
Dites-lui qu'il a faim
Mon coeur qui
Dites-lui qu'elle est belle.


[Remonter]


* L / :

- Présentation de cette chanson : .

- Paraulo / Paroles : Écrites par Félix GRAS (1844-1901). Publiées dans

- Musico / Musique : .

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
.

REFRIN :
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COUBLET N°2 :
.

AU REFRIN

COUBLET N°3 :
.

AU REFRIN

COUBLET N°4 :
.

AU REFRIN

COUBLET N°5 :
.

AU REFRIN

COUBLET N°6 :
.

AU REFRIN

COUBLET N°7 :
.

AU REFRIN

COUBLET N°1 :
.

REFRIN :
.

COUBLET N°2 :
.

AU REFRIN

COUBLET N°3 :
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AU REFRIN

COUBLET N°4 :
.

AU REFRIN

COUBLET N°5 :
.

AU REFRIN

COUBLET N°6 :
.

AU REFRIN

COUBLET N°7 :
.

AU REFRIN

COUPLET N°1 :
.

REFRAIN :
.

COUPLET N°2 :
.

AU REFRAIN

COUPLET N°3 :
.

AU REFRAIN

COUPLET N°4 :
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AU REFRAIN

COUPLET N°5 :
.

AU REFRAIN

COUPLET N°6 :
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AU REFRAIN

COUPLET N°7 :
.

AU REFRAIN

Version originelle :

Version provençale en graphie mistralienne :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
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COUBLET N°2 :
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COUBLET N°3 :
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COUBLET N°4 :
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COUBLET N°5 :
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COUBLET N°6 :
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COUBLET N°7 :
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COUBLET N°1 :
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COUBLET N°2 :
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COUBLET N°3 :
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COUBLET N°4 :
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COUBLET N°5 :
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COUBLET N°6 :
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COUBLET N°7 :
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COUPLET N°1 :
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COUPLET N°2 :
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COUPLET N°3 :
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COUPLET N°4 :
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COUPLET N°5 :
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COUPLET N°6 :
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COUPLET N°7 :
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[Remonter]


Sources bibliographiques :

Pour nous écrire : >> N'hésitez pas à nous faire part de vos remarques ou des informations supplémentaires afin d'améliorer cette page...


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