LA GRÈCE
"Caliméra, calispéra
!"
Introduction : La Grèce Antique / Mythologie
BONUS : Résumé de la mythologie
:
Au commencement était Chaos, une sorte de
vide, opaque, inorganisé, suivi de près par son contraire Gaïa,
la Terre (et mère) universelle. Gaia, toute seule comme une grande, donna
naissance au flot marin, Pontos et à Ouranos, le ciel, mais ce dernier,
fils ingrat, n'arrêtait pas d'embêter sa mère. Son petit
dernier s'appelle Cronos. Ouranos va donner naissance à Aphrodite. Le
Temps, jusqu'alors bloqué par Cronos, est mis en marche et l'histoire
peut commencer ...
Va alors commencer la lutte entre les Titans et
les Olympiens.
Chez les Olympiens, Zeus va donner naissance à Apollon, Artémis,
Athéna, Dyonisos, Hermès, ...
Ajoutons quelques figures, comme Arès, dieu de la guerre,
et Héphaïstos, le dieu boiteux, maître du feu ...
Leur interaction avec les humains a donné
naissance à de grands cycles, dont celui d'Héraklès, celui
de la guerre de Troie, celui d'Œdipe ...
Arbre généalogique :
1) Dieux et déesses ayant un lien avec la musique et
la danse :
- Apollon (fils de Léto, né
à Delos) : Pour débarrasser le pays du monstre
Python, qui terrorisait tous les habitants, Apollon se rendit devant son repaire
où il le tua. Mais Python avait une mère, Gaia, l'ancêtre
de tous les Dieux ! Alors pour apaiser la Gaia, Apollon se purifia et créa
des jeux qui auraient lieu tous les huit ans à Delphes. Là,
en souvenir de Python et de la purification d'Apollon, des épreuves
athlétiques alterneraient avec des concours de musique. Apollon était
désormais le dieu des Arts, mais aussi celui de la Lumière et
de la Vérité.
- Arion : Arion était un musicien particulièrement
doué. Un jour, le navire sur lequel il voyageait fut attaqué
par des pirates qui voulurent le jeter à la mer. Il demanda la permission
de jouer une dernière fois. Elle lui fut accordée, et quand
il finit par être jeté à l'eau, des dauphins qui avaient
été attirés par sa musique et l'avaient aimée
le portèrent jusqu'à la rive et ainsi le sauvèrent.
- Athéna (Minerve en latin)
: Avec son casque, sa lance, son bouclier et sa cuirasse, Athéna
semblait très guerrière. Mais, contrairement à Arès,
elle n'aimait pas le sang des champs de bataille. S'il lui arrivait de combattre,
c'était toujours pour prendre la défense d'une cité,
d'une famille, d'un héro ou d'un homme. Déesse guerrière
quand il le fallait, Athéna était avant tout une déesse
sage. Elle devint donc la maîtresse d'Athènes et la déesse
des Arts.
- Les Muses : Nées des amours de Zeus
et de Mnémosyne (dont le nom signifie mémoire), les Muses étaient
toutes très jolies et gracieuses. Elles sont neufs, nées de
neuf nuits d'amour. Elles ignoraient la tristesse et, le coeur toujours joyeux,
dansaient et chantaient, faisant virevolter autour d'elles, leurs longs cheveux
d'or parsemés de violettes. Évidemment, des jeunes femmes aussi
agréables étaient de tous les festins de l'Olympe. Là,
Apollon prenait sa lyre pour accompagner leur choeur et leur danse. Mais il
ne faut pas croire cependant qu'elles étaient seulement belles, et
ne pensaient qu'à s'amuser. Elles consolaient ceux qui se trouvaient
dans la peine. Elles inspiraient surtout les savants et les artistes.
D'ailleurs, chacune d'entre elles protégeait une discipline :
- Euterpe était la muse de la Musique ;
- Terpsichore, celle de la Danse ;
- Érato, celle du Chant lyrique et de la Poésie
Amoureuse ;
- Calliope, celle de la Poésie et l'éloquence
;
- Thalie, celle de la Comédie ;
- Clio, celle de l'Histoire ;
- etc ...
- Orphée (fils
de la muse Calliope) : De tous les peuples de la Grèce,
les Thraces étaient les meilleurs musiciens. Mais Orphée, outre
qu'il était thrace, avait pour mère la muse Calliope. Peut-être
est-ce pour cette raison que nul ne pouvait résister au chant de sa
lyre ? Quand il commençait à jouer, les branches des arbres
se penchaient vers lui pour mieux l'entendre, les rochers s'écartaient
pour ne pas blesser ses pieds et les fleurs sortaient aussitôt de terre
pour venir l'écouter.
Un jour, Orphée rencontra une charmante naïade, Eurydice, sur
les rives du fleuve Pénée. Aux mélodies d'Orphée,
Eurydice s'immobilise. Ils s'aimèrent aussitôt, au premier regard
se fût le coup de foudre ! Et, aussi vite qu'ils s'étaient aimés,
ils décidèrent de s'épouser. Mais pendant ce temps, caché
dans les roseaux, quelqu'un n'a rien perdu de la scène. C'est le berger
Aristée, qui lui aussi était épris d'Eurydice. Or la
jolie nymphe le repoussait. Lorsqu'il endendit tout cela, Aristée,
dépité, jura de se venger.
Et hélas, le jour même de son mariage, alors qu'Eurydice dansait
dans une prairie, entourée de ses demoiselles d'honneur, un serpent
la mordit à la cheville. Le venin de l'animal monta au coeur en un
instant et celui-ci cessa de battre. Orphée se jeta à ses pieds
mais il était trop tard !
Eurydice morte, Orphée ne savait plus comment vivre. Il avait perdu
le goût des choses terrestres. Rien n'égalait sa douleur. Il
ne lui restait plus que sa lyre. Mais les sons qu'il en tirait désormais
étaient si douloureux que des sources jaillissaient des montagnes de
Thrace comme autant de larmes. "Ô Eurydice, ma lumineuse étoile,
se peut-il que tu erres, désormais dans les ténèbres
infernales..., gémit-il." Ne supportant plus la souffrance qui
serrait son coeur depuis la mort d'Eurydice, Orphée prit alors une
terrible décision. Il allait descendre au royaume des morts et demander
à Hadès de lui rendre Eurydice.
Alors jouant toujours de la lyre, il descendit l'étroit sentier qui
menait aux Enfers. Grâce à sa musique, les ombres n'avaient plus
peur de ce qui les attendait. Quand il arriva devant Charon, le vieillard
sinistre, celui-ci, charmé, le laissa mettre pied dans sa barque et,
pour la première fois, oublia de rudoyer les morts. Il put ainsi traverser
le fleuve Achéron. Même Cerbère, le terrible chien à
trois têtes, au cou hérissé de serpents et aux dents pleines
de venin, se coucha comme un simple chien de garde devant son maître.
Orphée jouait toujours. Il avait maintenant franchi la porte d'airain.
Devant lui se tenait le trônbe sur lequel siégeait Hadès,
invisible. Pinçant les cordes de son instrument, le musicien demanda
au maître des Enfers de lui rendre Eurydice. Comment le dieu aurait-il
pu résister à une telle demande après tant de volonté
... ? Il accepta, mais à une condition : Eurydice marcherait derrière
Orphée et lui, Orphée, ne devrait pas se retourner pour la regarder
jusqu'à ce qu'ils soient sortis des Enfers, sinon il la perdrait à
jamais.
Orphée ne voyait aucune objection à ce marché et il partit.
Il se dirigeait vers la lumière et, derrière lui, il entendait
le pas léger d'Eurydice. Il mourait d'envie de se retourner mais chaque
fois, il se rappelait les mots d'Hadès et se retenait. Ils franchirent
ainsi, en sens inverse, tous les passages périlleux, les uns après
les autres.
L'ombre était de moins en moins épaisse. Encore un pas ... Orphée
était enfin sorti des Enfers ! Alors, dans sa joie, il se retourna
sans penser qu'Eurydice avait bien un pas de retard sur lui. Il se trouvait
dans le monde de la vie mais elle, était encore au seuil de la mort
; ainsi la promesse faite à Hadès n'avait pas été
tenue. Il eut juste le temps d'entendre la voix très faible d'Eurydice
qui murmurait "Adieu" tandis qu'elle disparaissait à jamais.
(NB : Ce mythe d'Orphée et Eurydice a inspiré plus d'un
compositeur >> "Orfeo" de Monteverdi, ...)
+ La constellation de la lyre : On dit qu'à la mort
d'Orphée, à la demande d'Apollon et des muses, Zeus a fait de
la lyre une constellation. Et lorsqu'on regarde le ciel, la nuit, on peut
apercevoir, comme le grand chariot ou la grande ourse, comme un hommage céleste
à la fidélité et à la musique.
- Pan (Faunus en latin) :
Nul ne savait qui était son père (On pense qu'il s'agit d'Hermès).
Mais sa mère, quand elle vit ce à quoi elle avait donné
le jour, s'enfuit. Il est vrai que Pan n'était vraiment pas beau. En
fait, il était franchement laid, à faire peur ! Son torse velu,
ses petites cornes dressées sur la tête, sa barbiche pointue,
sa queue et ses pattes de bouc, il aimait courir dans les bois, toujours de
bonne humeur... Il aurait voulu séduire une nymphe, mais elles l'évitaient
toutes. Et voilà que par un doux crépuscule, il en repéra
une magnifique ; elle s'appellait Syrinx. Ah, il la tenait presque ! Mais
Syrinx se retourna, poussa un cri d'horreur et se mit à courir. Quelle
poursuite entre la nymphe rapide et Pan si agile ! À bout de souffle,
Syrinx arriva sur les bords du fleuve Ladon. Impossible de la franchir ! Il
était trop profond et trop agité. Pan n'était plus qu'à
quelques pas. Syrinx implora alors les autres nymphes. "Je vous en
prie, aidez-moi !", supplia-t-elle. Aussitôt, les nymphes
la transformèrent en un joli bouquet de roseaux. Quand Pan atteignit
la berge, de dépit, il cogna le sol de son sabot, il avait perdu. Mais
soudain, alors que le soir tombait, il entendit une douce musique venue des
roseaux. Pan, qui était également musicien, eut alors une idée
: il coupa les roseaux et, les attachant l'un à l'autre, en fit une
sorte de flûte. "Ainsi, dit-il, tu ne m'échapperas plus."
Et il s'en alla dans les bois, soufflant dans l'instrument qu'il venait d'inventer,
et qu'il appela du nom de la nymphe : syrinx > Flûte de Pan.
2) Nom d'instruments d'origine grecque ancienne :
- La lyre : Instrument d'Orphée, une cithare que lui
a donnée Apollon. On dit qu'aux sept cordes habituelles, il en a ajouté
deux autres, en hommage aux neuf muses, sa mère et ses soeurs.
- kithara : luth, guitare
- kanon (= règle) : cithare
- psalterion
- syrinx : Flûte du Dieu Pan (du nom de la Nymphe)
3) L'ancienne éducation athénienne avant Socrate
et les sophistes :
- "Éducation artistique" :
Platon, en évoquant l'éducation ancienne, dans la République,
évoque le sport pour le corps, et la musique pour l'âme. Ici, μουσική
signifie tous les arts des Muses. Pour la musique à proprement parler, les
enfants athéniens fréquentent en effet aussi bien le cithariste, professeur
de cithare, que le pédotribe. Pour les Athéniens, comme le dit Platon, « Ἀχόρευτος
ἀπαίδευτος »
(Les lois, II, 654 : « celui qui ne sait pas tenir
sa place dans un chœur n'est pas vraiment éduqué ». La musique et la
danse sont censés apprendre au jeune homme maîtrise de soi et sens de l'harmonie.
La civilisation grecque n'est pas une civilisation du livre. Le vecteur principal
de la poésie et de la littérature, c'est le chant. Le συμπόσιον,
le banquet du soir, a son rite immuable : chaque convive reçoit à son
tour le rameau de myrte, et doit chanter quelque chose. C'est le σκόλιον,
le genre littéraire fondamental. Il est important pour le jeune athénien d'acquérir
un répertoire de poésies lyriques pour pouvoir faire bonne figure aux banquets.
Il y a Homère, bien sûr, mais aussi les poètes gnomiques, comme Théognis,
car le contenu éthique des poèmes est aussi important qu'à Sparte, témoin
l'influence majeure de Solon et de ses Élégies. L'idéal solonien
est celui de l'ἐυνομία,
l'équilibre dû à la justice, mais Solon célèbre aussi les plaisirs simples,
le vin, la chasse, les chevaux et les chiens.
Peu à peu néanmoins s'introduit l'usage de l'écriture. L'enfant athénien a
donc finalement 3 maîtres, le pédotribe, le cithariste, et le γραμματιστής,
« celui qui apprend les lettres ». L'apparition de cet enseignement
n'est pas facile à dater. On peut penser que, lorsque la procédure de l'ostracisme
est instituée par Clisthène (508–507), c'est que les citoyens savent écrire.
Lors des Guerres médiques, cet enseignement existe certainement : les
habitants de Trézène, lorsqu'ils accueillent les femmes et les enfants d'Athènes,
engagent à leurs frais des maîtres d'école pour leur apprendre à lire.
- "L'éducation Spartiate" : Sparte est peu lettrée,
mais elle pratique beaucoup la musique, la danse et le chant, comme dans l'éducation
homérique. Selon Plutarque, Sparte était au VIIème
s. et au début du VIème s. la capitale de la musique
en Grèce. Les deux premières écoles y apparaissent :
celle de Terpandre, caractérisée par le solo vocal ou instrumental
; et celle qui met l'accent sur le lyrisme choral, illustrée par Thalétas
de Gortyne ou Xénodamos de Cythère. Les diverses fêtes,
comme les Hyacinthies, les Carneia et les Gymnopédies, donnent prétexte
à des processions, des concours de danse, de poésie et de chants
où jeunes et vieux, hommes et femmes pouvaient prendre part. Ces fêtes
avaient un haut niveau de raffinement artistique, et les diverses danses nécessitaient
des répétitions sous la férule de maîtres.
+ Liens :
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De nos jours :
H ELLHNIKH MOUSIKH, ORGANA APO TO PARELQON
La musique grecque : des instruments hérités du
passé.
Avec ses sonorités qui semblent orientales à nos oreilles, la
musique grecque, envoûtante, nous fait rêver et danser. Découvrez
ses instruments si particuliers et laissez-vous emporter...
Qu'on soit en ville ou à la campagne, qu'on soit riche ou pauvre, la
musique est une institution et depuis l'Antiquité, elle fait partie de
tous les passages importants de la vie grecque. D'ailleurs les instruments,
quoiqu'ils aient évolué, sont restés très proches
de ceux de l'Antiquité.
H MOUSIKH TWN LEIYANWN
On connaît les instruments et la musique grecs antiques
à partir de vestiges, de céramiques ou de mosaïques, ou grâce
à des indications écrites dans des textes théoriques anciens.
À l'époque, la musique était souvent dédiée
aux dieux ou jouée lors des représentations théâtrales.
Les instruments antiques sont des instruments à cordes (comme la lyre
ou la cithare) ou des flûtes accompagnées de percussions comme
le tympanon (sorte de tambourin).
APO CQES MECRI SHMERA
Actuellement, les groupes instrumentaux traditionnels ressemblent beaucoup à
ce qu'ils étaient dans l'Antiquité. On y retrouve des instruments
qui ont gardé leurs formes originales, et dont seul le matériau
de fabrication a changé, comme les flûtes et les percussions. Les
instruments les plus représentatifs de la musique traditionnelle grecque
actuelle sont des instruments à cordes.
La lyre est le plus ancien. On la connaît dans sa forme
actuelle depuis le Xème siècle, mais elle est bien différente
de celle qui est représentée entre les mains d'Apollon sur les
sculptures antiques. C'est un instrument à archet, à trois cordes,
de petite taille, avec une caisse bombée et un manche très court.
On en joue beaucoup lors des fêtes, pour faire des improvisations. Le
luth et le bouzouki (qui accompagne le rébétiko) sont un peu plus
grands et ont quatre cordes, mais malgré leur ressemblance avec la lyre
ils ont un son très différent.
TO SANTOURI TOU ZORMPA
Le santouri est un autre de ces instruments typiques. C'est une sorte de harpe
posée à plat sur un plateau de bois rectangulaire. On en joue
en frappant sur les cordes, et rarement en solo. Il est le plus souvent accompagné
par une lyre ou un tambourin. C'est l'instrument auquel Alexis Zorbas, le héros
du roman de Kazantzaki et du film de Cacoyannis, tient comme à la prunelle
de ses yeux. "Depuis que j'ai appris à jouer du santouri, je
suis devenu un autre homme. Quand j'ai le cafard ou que je suis dans la mouise,
je joue du santouri et je me sens plus léger"...
Aujourd'hui, on intègre de plus en plus dans ces groupes
traditionnels des instruments "occidentaux" comme le violon, la guitare
ou encore la clarinette, au risque de dénaturer cette musique si étrange,
si mystérieuse ...
Et les arts populaires grecs ne sont pas uniquement ceux pratiqués
par les seuls grecs installés à l'intérieur des limites
temporaires et géographiques de la Grèce moderne, mais ceux de
l'ensemble des Hellènes dispersés dans les Balkans et aux bords
de la Méditerranée.
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Instruments traditionnels :
- Les vents :
- Les flûtes : Floyéra, Souravli et Tzamara
... , syrinx (flûte du Dieu Pan)... flûtes doubles pyrogravées
- Pipiza : Hautbois primitif ; et Zourna.
- La gaïda : Cornemuse
- Tsamboùna : Sorte de cornemuse faite dans un estomac
de chèvre.
- Les sifflets (lalitsa) : Nerosfyrichtra, aïdhonaki,
koukkos (sifflet à eau, oiseau)
- Klarino : La klarino est une clarinette en Do, très
populaire, elle joue les mélodies très ornementées
...
- Karamoudza : Sorte de hautbois puissant, utilisé
avant l'arrivée de la klarino ... Il en existe 5 ou 6 tailles et
tonalités différentes ...
- La madùra : La madùra est un petit instrument
en roseau doté d'une anche battante en tôle mince qui produit
une sonorité aiguë, dans les îles grecques.
- Accordéon diatonique, accordéon de Santouri (Dulcimer)
- Les cordes :
- pincées :
- Le bouzouki (ou bouzuki) : Sorte de guitare sans
frette et monté de 4 doubles cordes (3 à l'origine puis
4 depuis 1950, jusqu'à 12), c'est le plus populaire des instruments
en Grèce ... Luth grec à caisse piriforme et à long
manche originaire de Grèce ; outre la musique de sa région
d'origine, il a été adopté par les joueurs de musique irlandaise.
Le son est produit en faisant vibrer les cordes en métal avec
un plectre. Dans la musique de bouzouki, l’effet de "trémolo",
répétition rapide de la même note pour prolonger
le son, est très populaire.
- Le baghlamas : Petit bouzouki (40 à 60 cm)
C'était l'instrument préféré des prisonniers
car ils pouvaient le cacher facilement. Il remonte à l'époque
byzantine, où il était utilisé dans les églises
pour donner le ton au chanteur.
- Tanbur (ou la tambouras) : Long luth étranglé
- La laghuto (lagouto ou lavouto ou laouto ou mandola)
: Sorte de luth ou guitare à caisse presque triangulaire à
4 cordes : CGDA, utilisée pour un accompagnement plutôt
rythmique
- L'outi (ou uti) : Luth à manche court, cinq
cordes.
- + On trouve aussi désormais des instruments
originaires d'autres pays :
- Le 'Ud ('Oud) est un instrument formé
d'un manche court sans frettes et monté de onze cordes.
Le musicien en joue à l'aide d'un plectre en os. Il est
l'élément essentiel de la musique classique arabe,
turque, ou grecque.
- Le ganbri (ou gambri) est une sorte de luth très
utilisé en Egypte et au Maroc.
- Le Qanûn fait partie de la famille des
cithares. Il est composé d'une caisse de bois sur laquelle
sont tendues 72 cordes regroupées par 3, et grattées
à l'aide d'un plectre. Le musicien en joue posé
à plat sur ses genoux.
- Le Santîr est une sorte de "tympanon",
composé de 36 cordes frappées par 2 maillets légers.
- Le "saz" turc.
- Les "guitares" classiques en Italie,
Espagne, France. Celle d’Espagne, dérivée
directement du luth arabe, a émigré aux Amériques
pour donner la "guitare hawaiienne", le "banjo"
des cows boys, le "charango" de Andes, la "guitare
acoustique". Jusqu’au XVIII siècle les cordes
sont doubles sauf la chanterelle qui est seule. Inspirée
du ‘Ud, la guitare mauresque a le dos bombé, la guitare
latine a le dos plat.
- Les "mandolines" en Italie, France.
A fond plat, dite napolitaine ou à fond bombé.
- frottées :
- La lyra (avec archet) (de Pontos) sert généralement
à jouer des mélodies plaintives et nostalgiques, à
Pâques, pour un mariage, sorte de violon en forme de poire.
3 cordes accordées en quinte ...
- Violi : violon à deux cordes ... qui accompagne
le tsiftétéli (danse)
- Le violon liraki : Se joue verticalement, posé
sur le genou. (2 ou 3 cordes ?)
- + On trouve aussi désormais des instruments
originaires d'autres pays :
- Le violon
- La vièle à archet.
- Le "guzla" de Yougoslavie avec une
seule corde.
- La "lyre crétoise" : Les cordes
sont frottées par un archet et les doigts du joueur passent
entre les cordes et les poussent. L'instrument est tenu vertical
comme le violon en musique arabo-andalouse. NB : La lyre peut
également être considérée comme instrument
à cordes pincées : on touche la corde avec les ongles,
non avec la pulpe du doigt comme la guitare.
- La "lyre du Pont Euxin" turque ou grecque
: Les cordes sont frottées par un archet et les doigts
du joueur appuie sur les cordes. Elle est tenue verticalement.
- frappées : Le sandouri : en forme de
trapèze, c'était l'instrument fétiche de Zorba le
Grec !
- Les instruments à percussion :
- Tarabuka
: Membranophone, originaire de Babylone,
il est très courant en Macédoine,
cousin de la darbouka ...
- Le touberleki (ou toumbeliki) : tambour
- Le daouli : Gros tambour grave
avec une peau de chaque côté ; il en existe de plusieurs
tailles mais il fait généralement 30" de diamètre
(cousin de la grosse caisse ou de la timbale). L'instrumentiste frappe
avec une grosse baguette ou avec deux massettes tenues dans chaque main,
une épaisse pour les temps forts sur la peau de dessus, l'autre
plus fine pour les temps faibles sur la peau de dessous.
- Les massies (la massa) : Pinces
de fer ornées de dessins qui sert à l'accompagnement rythmique.
- Le défi : Tambourin à cymbalettes
- Les dairedes : Grands tambourins
- Le zil : Formé de deux petites
cymbales, que l'on tient en les fixant au pouce et à l'index de
chaque main.
- Le nuqayrat : Formé de deux
petites timbales regroupées ensemble et frappées à
l'aide de fines baguettes recouvertes de tissu.
- Les krousmata : Paire de coquilles St Jacques que l'on
entrechoque ...
- Le kavali : Longue cannelure en bois
- + Aussi : Le Bandir est un tambourin d'Afrique du nord
fait d'un cadre de bois circulaire, très présent dans les
musiques traditionnelles.
NB : Les orchestres actuels sont appelés Compania.
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Chants : Le plus souvent religieux (Dans l'Antiquité,
il y avait 3 dialectes : l'ionien, l'éolien et le dorien)
- Les chants klephtiques : Chants de caractère historique,
racontant les entreprises guerrières ou célébrant la
vie de héros ...
- Une manthinàde : Vers poétiques improvisés
qui racontent une histoire ...
- Le rébétiko est le blues grec ... : Né
en Asie Mineure, il est arrivé en Grèce avec les réfugiés
de Smyrne. D'origine très populaire, il a d'abord été
chanté clandestinement. C'est le chant satirique des rébètes,
des pauvres gens de la Grèce urbaine, des hommes du "bas monde"
(en turc le mot rebet signifie le soldat mutiné, le hors-la-loi), et
on l'a parfois comparé au blues... Il naît et se développe
en mer Egée, dans les tavernes et les cafés, mais aussi dans
les fumeries et les prisons. Sur ses accords, on danse le zéïbékiko
(seul, au milieu d'un cercle qui apprécie en connaisseur). Certains
de ces chants peuvent raconter jusqu'à un demi-siècle d'histoire
de la vie des rébètes.
Les rébètes menaient une vie bien particulière. Ils ne
se mariaient pas, ne portaient ni col ni cravate, et dédaignaient le
travail. Ils aidaient les opprimés, fumaient du haschisch et haïssaient
la police. Les premiers apparurent peu après 1821, lorsque la Grèce
devint indépendante. Vers la fin du 19ème siècle,
ces rébètes fréquentaient des quartiers précis.
À Athènes, leur zone de prédilection était Psyrri,
près des marchés. Au Pirée, ils étaient à
Karaïskaki et Trouba. Dans ces secteurs, ils avaient leurs tavernes et
leurs cafés, et contrôlaient le marché du haschisch.
Le rébétiko a compté de nombreux auteurs, compositeurs
et interprètes de talent. Les plus connus sont Tsitsanis, Mitsakis,
Batis, Papaioannou et Vamvakaris. Tous ces compositeurs laissèrent
les vieux instruments comme l'outi et le santouri pour se consacrer au bouzouki
et la baghlamas, qui devinrent leurs principaux instruments. Le chanteur est
un homme à la voix rude, jamais douce ni lascive. Le classique commence
par un taximi (improvisation) joué par le bouzouki en guise
de prélude. Les années héroïques du rébétiko
sont la période 1920-1940. Après-guerre, Vassilis Tsitsanis,
un des plus grands compositeurs grecs, réussit à sortir le rébétiko
de ses stigmates sociaux et de son association avec la prison et la drogue,
le popularisant et créant le premier genre musical grec authentique
et moderne.
Son déclin commença dans les années 1960,
quand il est devenu à la mode dans les milieux bourgeois et quand a
émergé une nouvelle musique grecque, créée par
des compositeurs tels que Manos Hadjidakis, Mikis Theodorakis et Stavros Xarhakos.
Pourtant tous ont incorporé le rébétiko dans leurs oeuvres
et, de ce fait, ont contribué à le faire connaître plus
largement.
NB : Aujourd'hui on appelle aussi "bouzoukia"
les boîtes où l'on peut entendre cette musique, qui est devenue
très populaire, mais dont les principaux créateurs ont tous
disparu. L'authentique rébétiko est unique. La Grèce
n'a rien produit qui exprime aussi bien les sentiments des gens simples et
leurs désirs.
- Chansons lentes "de table"
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Danses : Nous pouvons trouver une grande variété
de rythmes simples et composés (à 2 ou à 12 temps). Assez
naturellement, ces rythmes correspondent à une grande variété
de danses.
Les danses grecques : un langage social >> Les mouvements, tenues et gestes
sont un code compris par la communauté. Ce n'est pas seulement une forme
agréable d'auto-expression mais souvent un moyen de se cramponner à
son identité.
La danse est un élément très important dans la vie des
Grecs. Avec leur corps, ils expriment leurs sentiments les plus profonds, y
compris la peine ou le mal de vivre. Dans le roman de Kazantzaki, Zorba ne dit-il
pas : "Jadis, quand mon petit garçon est mort, je me suis levé
pour danser. Les autres disaient : "Zorba est maboule". Mais moi je
savais que, sans la danse, je serais devenu fou." ?
- La tsamikos : Originaire des montagnes (danse d'Épire) à 3 temps : pam papa pa pa pa (croche pointée, double croche, croche, croche, croche, croche)
- La sousta : D'origine crétoise, la "sousta"
se danse en couples. Il s'agit d'une danse érotique et en même
temps très vive qui se danse sur la pointe des pieds. La sousta dérive
probablement d'une danse pyrrhique grecque antique de guerre, autrefois dansée
en armure ! Aujourd'hui, la danse est associée au courtship anglais
en référence au mouvement de rebondissement des danseurs.
- Le syrtos (makedonias) : Danse en rond la plus répandue
aujourd'hui, elle figure déjà sur une inscription du 1er
siècle après J-C et est en fait sûrement vieille de plus
de 3000 ans ! Interprétée lors des fêtes religieuses,
les danseurs formant un cercle ouvert, se tiennent par les épaules
ou par les mains, les musiciens étant au milieu d'eux.
- Le sirtaki : Danse célèbre, depuis le film
Zorba le Grec, qui est une version simplifiée du khasapiko. Mais le
style de ces deux danses diffère énormément : le sirtaki
repose sur l'épate, recherche l'approbation publique.
- Lytos : Danse interprétée lors des grandes
fêtes de Macédoine.
- La kalamatianos :
- Le pàno choròs : Les pas très lents
du pàno choròs, dansés en cercle par les jeunes filles,
autour des mariés ... Les pas s'accélèrent et le meneur
improvise des figures acrobatiques de plus en plus haut ...
- Le zonaradikos : Danse de Thrace par excellence; c'est une
danse rapide, dirigée par les hommes avec les dames qui les suivent,
se tenant par la ceinture, le "zoni". La danse est également
connue sous beaucoup d'autres noms : koulouriastos, tsestos, klostros, stavrotos
et douzikos.
- Il y a deux danses populaires de mariage : le Mandilatos et le Singathistos.
- Le Mandilatos est dansé sur le chemin à
l'église et sur le chemin que prend la jeune mariée pour
aller faire sa toilette. Le nom vient du "mandilia" (les mouchoirs
brodés) que les danseurs arborent. Le Baidouska peut également
s'appeler Baidouskos, Tahariotikos et Baindouzkos. Il est semblable, au
niveau du rythme, au Pajdusko bulgare.
- Syrtos Singathistos est populaire dans la Thrace occidentale
et est semblable au Syrtos mais avec un rebond et la danse se terminant
en couples.
- Le karsilamas : Danse très sensuelle, c'étaient
primitiviment des chanteuses qui dansaient. Le karsilama, ainsi que le khasapiko
sont populaires en Thrace orientale.
- Il y a également des danses caractéristiques de divers villages
et villes : Kalinitikos, Sfarlis, Tapeinos, Sousta, Zilko,
Isios, Podaraki, Stis Tris, Kastrinos et Souflioutoda.
- La liste de ces danses est sans fin ! Car chaque localité possède
une variante ou a sa propre danse.
- Retenons les 3 principales :
- Le zeibékiko : Considéré comme LA
danse du rébétiko, il est dansé par un homme seul,
qui exécute des figures acrobatiques circulaires qui se compliquent
au fur et à mesure.
- Le hassapikos (ou hasapikos ou le hasapia ou khasapiko) : D'origine
turque (signifie boucher), durant la période ottomane, il était
dansé par les bouchers de Constantinople (qui étaient grecs)
lors des festivités de leur corporation. il est habituellement
dansé par trois hommes qui se tiennent par l'épaule. Cette
danse exalte la camaraderie : deux ou trois hommes, au plus, dansent côte
à côte les mains sur les épaules les uns des autres.
Il y a beaucoup de versions locales. Précisons que le sirtaki est
une version simplifiée du khasapiko. Mais le style de ces deux
danses diffère énormément : le sirtaki repose sur
l'épate, recherche l'approbation publique. Le vrai khasapiko quant
à lui exige intimité, concentration et tension.
- Le tsiftétéli (ou tsiphte teli) : (signifie
"deux cordes" en turc car il est acompagné par un violon
à deux cordes) Dansé par une femme, il ressemble à
la danse du ventre ... Style très sensuel, c'étaient primitiviment
des chanteuses qui dansaient. Le tsiphte teli a un rythme particulier,
une mélodie improvisée et plaintive.
[Remonter]
Écoutes proposées :
Titre
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Interprète
|
Écoute
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Commentaire
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L |
G |
|
Danse : Mandilatos |
A |
|
|
Chant klephtique |
... |
... |
|
Bouzouki |
+ Pour en savoir plus :
- Reportages vidéos : Reportage vidéo sur la musique de l'Antiquité (Arte), ...
- Autres sites : Super
complet, Greek
Folk Dance Resource Manual, La
danse en Grèce proposée par le Centre Hellénique d'Etudes
du Folklore de Genève, Autres
liens, Le
rebetiko grec, Les
instruments, Erotokritos-Drôme,
Journal
scolaire Méditerranéen, ...
- Groupes : Groupe
Kithira, Groupe
de danse Eftari, Kallarytes, ...
- Chanteuse : Angélique IONATOS
- Bibliographie : L ...
- Magasins : À Lyon (69)
Relation avec la musique savante : B.BARTOK
et C.BRAILOIU, ...
+ Île de Kárpathos : Pâques
orthodoxes, coutumes ancestrales au rythme de la lyra.
+ La Crète
:
- Célèbres luthistes et violonistes.
- La danse est pour le Crétois un moyen d’exprimer sa fierté.
Les deux danses caractéristiques de l'île sont le pendozali
et la sousta.
- Liens : Récit,
www.rethymnon.gr,
www.routard.com,
...
Pistes pédagogiques : Cours de
musique classe de 6ème en co-disciplinarité avec le cours d'histoire.
Pour nous écrire :
>> N'hésitez pas à nous proposer un site
consacré à la musique et aux danses traditionnelles de la Grèce,
ou des informations pédagogiques complémentaires concernant ce
pays ...
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Et maintenant, à vous de jouer !
" Yassou ! "
© PLANTEVIN.