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MUSIQUE >> Fiches pédagogiques

>> Rhapsodies hongroises (1)
de Franz LISZT (18-19)

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L'ÉCOLE HONGROISE : Elle apparaît au début du XX ème siècle et a B. Bartok pour chef de file. Ainsi jusqu'en 1907, sa première période de création verra son art attaché à la technique de Liszt. C'est une musique inspirée du folklore Csardas, mais traitée à la manière occidentale. Très vite, il prend conscience que la paraphrase ne peut enrichir la musique moderne, il se tourna vers le folklore « vrai », qu'il va recueillir auprès du paysan hongrois en le transcrivant et en l'enregistrant. Bartok sauva ainsi de nombreuses mélodies populaires destinées à l'oubli, et en donnant une vienouvelle au folklore, il sut, par une complète assimilation de celui-ci, présenter d'un aspectnouveau, la musique savante. De son contact avec l'élément folklorique, il en retiendra un refus du système majeur ­ mineuret l'emploi de la gamme pentatonique (qu'il avait déjà remarqué chez Debussy) et le « Parlando Cantando » forme de déclamation utilisée dans son opéra « Le château de Barbe Bleu ». De l'école hongroise, nous retiendrons aussi Z. Kodaly (1882-1967) qui écrit dans un style populaire et F. Laftha (1892-1963) qui se spécialisera dans l'étude du folklore de son pays.En effet, il poursuivra au musée ethnographique de Budapest les recherches de Bartok et Kodaly.

 

LISZT et la Hongrie : vaste question, source de bien des contresens et de jugements hâtifs. Certes, ses Rhapsodies hongroises, l'a-t-on assez répété, ne sont nullement hongroises, mais proprement tsiganes, de même que les célèbres Danses hongroises de Brahms. Cela, Liszt a priori l'ignore : à son époque, la musique magyare issue du terroir s'est presque entièrement perdue, ou du moins ne subsiste-t-elle que dans certaines campagnes reculées. Mais il faut aussitôt préciser que tout hungarisme authentiquement magyar n'est pas absolument banni de cette musique « citadine » tsigane dont Liszt nourrit exclusivement ses Rhapsodies et leur style instrumental, très virtuose (il parvient à transcrire pour le piano le son de l'orchestre tsigane, composé d'un violon solo, d'une clarinette, d'un cymbalum et d'instruments à cordes). Les particularités mélodiques, tonales et rythmiques du verbunkos - ou danse de recrutement -, composé d'une danse lente (lassa) enchaînée sur une danse vive (friss), se sont répandues dans la musique savante de la fin du XVIII' siècle et du XIX' siècle, donnant leur teinte alla ungherese à de nombreuses oeuvres étrangères, de Haydn à Wagner et Johann Strauss fils en passant par Beethoven, Weber, Schubert, Berlioz, Brahms et d'autres. Liszt rend hommage à la musique populaire hongroise en la confondant, certes, avec la musique tsigane, mais il développe intuitivement, avant Bartôk, son invention rythmique à partir des deux archétypes issus du véritable folklore hongrois : d'une part le récitatif mélodique libre, non mesuré, ou rubato-parlando, de l'autre les rythmes de danses mesurés, fondés sur une métrique binaire ou sur des groupes irréguliers basés avec prédilection sur les nombres premiers (dont le charme fascinera plus tard Bartôk et Messiaen). Liszt pénètre en un génial raccourci l'esprit de cette tradition « populiste » hongroise magnifiée par le verbunkos dans les évocations stylisées que sont ses Rhapsodies hongroises comme sa Messe de Gran (1855-1858), puis dans ses créations plus profondément originales des années 1880-1886 (Portraits historiques hongrois, quatre dernières Rhapsodies hongroises, Csardas macabre, deux Csardas de 1884, etc.). Ces oeuvres tardives n'ont rencontré pendant près d'un siècle qu'ironie et incompréhension. Il est évident aujourd'hui que Liszt a témoigné d'un incroyable esprit d'aventure. Le rôle que la découverte du folklore magyar authentique exerce sur la formation du langage musical de Béla Bartôk et de Zoltan Kodàly est décisif, mais cette découverte est largement anticipée chez Liszt. Celuici s'aperçoit vite des spécificités de la gamme pentatonique hongroise - surgie de l'antique mélopée finno-ougrienne mais assimilée dans une bonne mesure par les Tsiganes - et de ses vertus propres, ignorant superbement les lois bien plus récentes, et circonscrites à l'Europe occidentale, de la musique tonale et mesurée. Non seulement la palette harmonique de Liszt s'annexe la gamme par tons, l'échelle pentatonique surgie du vieux terroir hongrois, mais elle pousse jusqu'à ses extrêmes conséquences l'usage du chromatisme et la redécouverte du plain-chant grégorien. Liszt est probablement le premier à expérimenter la dissolution de la tonalité et à se libérer de ses contingences, de même qu'il est le premier à utiliser la dissociation des « paramètres » (à l'intérieur d'un motif ou d'un thème, la hauteur du son, sa durée et la structure des accents).

 


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