MUSIQUE >> TAHITI, POLYNÉSIE FRANÇAISE
Maeva ! (Bienvenue)

Les instruments de musique font partie de la vie des Polynésiens.
Avant l'arrivée des grands navigateurs en Polynésie, les instruments
de musique étaient peu nombreux et servaient surtout à marquer
le temps.
Un bon orchestre comporte au moins cinq musiciens. Le musicien menant le jeu
est appelé "to'ere arata'i". (PS : à Tahiti, on roule
les "r")

Instruments traditionnels :
- Instruments à vent :
- Le vivo
: Le vivo est une flûte nasale à quatre trous,
taillée dans un morceau de bambou, elle est souvent décorée
de motifs pyrogravés. Elle servait surtout d'accompagnement lors
des danses et des chants mais l'on pouvait aussi en jouer pour le simple
plaisir. Aujourd'hui, elle est moins utilisée. Mais on trouve encore
des vivos dans la plupart des grands groupes de ote'a ; ils ont
de trois à sept trous et sont souvent accordés pour accompagner
les autres instruments "popaa" (guitares...)
- Le pu : Le pu est une conque marine (faite d'un gros
murex (charonia tritonis)), percée d'un trou vers la pointe, émet
des sons puissants et était surtout utilisée par les guerriers
lors d'appel en mer. (servait pour appeler aux cérémonies
sur les marae ou annoncer des nouvelles importantes.)
- Instruments à cordes :
- Le ukulele : Instrument d'origine portugaise, le ukulele
est arrivé des îles Hawaii, au début du siècle,
comme les autres instruments à cordes. Ses quatre cordes sont normalement
accordées comme ceci : sol, do, mi, la.
- La tita : La tita est une guitare ... Guitare se dit
popaa.
- Instruments à percussion :
- Le to'ere
:
Le to'ere, percussion polynésienne par excellence,
est un tambour à fente, sans membrane, taillé savamment
dans une pièce de bois. originaire des îles Cook, c'est lélément
essentiel de lorchestre. cest un tambour évidé,
taillé dans une pièce de bois avec les extrémités
pleines, donc sans membranes. Sa fabrication est artisanale.
Le son du toere est fonction du bois utilisé et de sa taille.
Il existe trois tailles : 50, 70 et 80 cm. Le petit toere se pose
verticalement et se joue avec une seule baguette.
Le grand repose horizontalement sur deux tréteaux et se joue avec
deux baguettes. Souvent dans les grands orchestres, on utilise simultanément
les deux toere, moyen et grand. Le toere est un instrument
riche de sonorités modulées selon la dextérité
des musiciens.
- Le pahu (ou
pau) : Le pahu (qui désignait tous les tambours
jadis) est un haut tambour en bois (en uru, ati ou vi), de plus dun
mètre, à membrane traditionnellement en peau de requin ou
de chien, maintenant en peau de veau surtout, tendue par des ficelles
ou cordes tressées, bouts de bois et anneaux. Il était sculpté
aux Australes. Les tambours, pahu, généralement creusés
dans un tronc d'arbre, sont de diverses formes et tailles. Ce sont des
instruments de rythme utilisés aussi bien dans les rituels religieux
que pendant des festivités. Le musicien frappe avec la paume de
ses mains.
- Le tari parau
(ou tari pahu) : Le tari parau qui est la grosse caisse
des orchestres polynésiens, est probablement originaire de Rurutu
aux Australes. Ce tambour a deux membranes et le choix du bois n'est pas
important. De nos jours, il n'est pas rare de voir l'utilisation de matériaux
tels que plastique ou métal ! Il servait à annoncer un évènement
; tari parau signifie "porteur de message". Cet instrument
a une membrane à chaque extrémité. Il est frappé
généralement avec une baguette fichue de feutrine, mais
les musiciens peuvent se servir de leurs mains nues pour étouffer
les vibrations, voire donner de légers contrecoups. Primordial,
le son du tari pahau doit être grave et sourd. Cet instrument est
en fait est une adaptation tahitienne du tambour des marins et soldats
européens. Au début du siècle, on le portait encore
en bandoulière et on s'en servait (avec deux baguettes) pour mener
les danses.
- L'oro'oro : idem maracas. Le "oro'oro"
est en fait une technique de frappe du to'ere qui conciste à
décaler les parties des différents batteurs (en général
3) pour produire un effet de roulement continu. Cette technique se distingue
du "tahape" qui est un jeu en contre-temps. Le "aratai"
est celui qui mène la musique.
- Le tihara (ou'ihara) : Instrument à percussion.
C'est un bambou fendu en fines lamelles sur lesquelles le musicien frappe
de deux baguettes.
- Le fa'atete : Instrument à percussion qui se rapproche
le plus du tambour connu dans le reste du monde. La membrane du faatete
est en peau de veau tendue avec un système ingénieux de
ficelles, de bouts de bois et danneaux. Il se joue avec deux baguettes,
pour faire des rythmes rapides.

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Chants et contes :
Voix cuivrées ...
- Le himene : Les Himene constituent des chants bien
à part dont la structure actuelle remonte au début du XIXème
siècle. Élaborée à la croisée des chemins
des hymnes religieux des premiers missionnaires protestants et des chants
polyphoniques libres et voluptueux tahitiens davant larrivée
des Européens. Les formes actuelles des himene sont principalement
le himene tarava, le himene ruau et le ute.
Les deux types de chants qui puisent leurs racines dans la liturgie protestante
anglaise et dans les temps anciens préeuropéens sont le himene
tarava et le himene ruau. Ces chants que lon entend tous les dimanches
dans les temples protestants perdent leur caractère chrétien
pour redevenir profanes dès quils se font entendre durant le
concours du Heiva.
Ces deux expressions musicales font léloge dun dieu légendaire,
dun chef renommé, danimaux protecteurs et offrent des textes
dune rare poésie. Chaque île, chaque district a sa façon
bien spécifique dinterpréter ses chants et les différentes
strates des choeurs font référence à une manière
tout aussi propre de rendre compte des éléments naturels et
donc de lidentité de chaque groupe humain.
Le himene tarava et le himene ruau contribuent en tout cas à perpétuer
les légendes maohi, les hauts faits de guerre des héros,
le monde invisible des vallées et des lagons, lhistoire des familles
royales et de leurs animaux tutélaires. En cela, ils sont les garants
de la transmission orale du patrimoine culturel et historique.
Le himene ruau est chanté a capella sur un tempo lent par un choeur
mixte assis en arc de cercle devant le chef de chant, le raatira himene.
Le choeur est composé par plusieurs strates de chanteurs qui se répartissent
en deux groupes : le choeur et les solistes. Le choeur comprend les premières
voix de femmes destinées à réveiller les autres voix
et appelées faaaraara qui se trouvent au centre de
la chorale. Ce sont elles qui donnent le ton et la vitesse du chant.
Le ute paripari est un chant interprété sans restriction sur
un thème très enlevé et rythmé par deux ou trois
personnes accompagnées dun orchestre traditionnel auquel on admet
la possibilité dy adjoindre des instruments non traditionnels
comme la guitare, le ukulele, lharmonica et laccordéon,
à lexclusion de tout autre instrument de musique. Ce chant souvent
improvisé sinspire de tout ce qui compose la vie quotidienne.
Le himene tarava est plus complexe. Les groupes qui linterprètent
doivent être composés de 80 personnes au minimum. Dans un himene
tarava, on peut distinguer jusquà dix voix différentes
réparties en trois strates.
- Le 'orero : Conteur. Les orero ne sont pas seulement
des maîtres dans lart de la parole, ils sont aussi, par léducation
quils reçoivent dans tous les domaines de la connaissance, les
garants de la transmission des savoirs traditionnels.
Autrefois, chargés de réciter les paroles les plus appropriées
dans les assemblées cérémonielles traditionnelles, les
orero étaient les livres vivants de tout ce que la société
polynésienne pouvait contenir de savoirs dans des domaines aussi variés
que les généalogies, lhistoire, la religion, la politique,
les chants sacrés, etc
Un bon orero était reconnu à sa grande instruction, sa
mémoire infaillible, une étourdissante volubilité et
une voix puissante et infatigable. Officiant sur le marae, le orero
était souvent en représentation, était capable de chanter
et ne devait pas craindre de théâtraliser sa prestation pour
capter lintérêt de lassistance.
Pour remplir cette fonction, il fallait une longue éducation à
un savoir qui était transmis de génération en génération
à un enfant choisi de préférence parmi la descendance
directe et à qui on donnait le nom attaché à la fonction
de orero.
Le cadre de la retransmission de ce savoir traditionnel est avant tout basé
sur le paparaa tupuna que lon traduit généralement
par généalogie, mais qui sétend plus largement
à la signification des liens de parenté et des rapports humains.
Ce savoir était basé sur une connaissance approfondie de la
nature, du monde animal et du mouvement des astres.
Le savoir était transmis à lenfant de deux manières
qui correspondaient à deux étapes de son apprentissage. Lune
consistait à tatouer le savoir chez le jeune afin quil ne loublie
pas jusquà couvrir parfois toutes les parties du corps, lautre
consistait à le remplir (tito) comme on remplit un objet que lon
a façonné mais qui est vide.
Dans la transmission du savoir, trois notions étaient importantes :
la mana, le tapu et le paari. Le mana cest ce qui va donner à
son savoir toute son efficacité et toute son essence. Le tapu cest
ce qui permet de protéger les secrets attachés à sa fonction
et de connaître les limites du mana. Le paari cest tout
ce qui est contenu dans le savoir et accumulé de génération
en génération.
La fonction du orero nest donc pas uniquement de préserver
un art de la parole, cest aussi de garantir la transmission des savoirs
traditionnels.

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Danses :
- Le heiva : Les heiva (les fêtes) du Tahiti
pré-européen étaient fréquents.
Excités par le jeu, les Polynésiens pratiquaient plusieurs activités
sportives car le divertissement était leur occupation majeure.
Surfeurs, ils organisaient aussi des courses de pirogues, des matchs de lutte
ou de boxe, le lancer du javelot et le tir à l'arc. Mais aucune de
ces activités aussi excitantes qu'elles fussent ne valait la danse
pour les Tahitiens.
La danse était directement liée à tous les événements
de la vie d'autrefois. On dansait pour manifester sa joie mais aussi pour
accueillir un visiteur, implorer ses dieux, défier un ennemi, triompher
dans une compétition ou accompagner les grandes assemblées solennelles
des marae.
Tout le monde pouvait danser, hommes, femmes, enfants et même une personne
noble à condition que sa prestation soit à la hauteur de son
rang. Des danses de travestis étaient acceptées dans le sens
hommes jouant des rôles de femmes, jamais l'inverse. Le otea
est alors une danse d'hommes et le upa upa est dansé par un
couple.
Certaines danses n'étaient exécutées que la nuit et d'autres
demandaient des participants entièrement nus.
Les arioi étaient ce que nous pourrions appeler aujourd'hui des professionnels
de la danse. Cette confrérie se déplaçait à la
demande des districts ou des îles voisines. Leur prestation comportait
des danses érotiques qui devaient choquer les premiers Européens
qui en furent les spectateurs. Les missionnaires protestants y virent des
spectacles parfaitement "immoraux" et "démoniaques".
En 1820, le Code des Iles sous le vent précise dans son article 23,
entre l'interdiction du tatouage et celle du port de couronnes de fleurs au
temple, que "toutes chansons, jeux ou divertissements lascifs sont strictement
défendus". Ainsi la danse et les chants traditionnels disparaissent
tout au long du XIXème siècle. Les himene
vont prendre le relais des chants païens.
Au début du XXème siècle, la danse reviendra
dans le heiva du 14 juillet, mais avec des vêtements "mission"
à manches longues ! Puis, peu à peu, le more s'imposera
et le buste nu fera son apparition et sera accepté.
- Le o'te'a, la plus spectaculaire des danses
polynésiennes, est dansé soit par un groupe de danseurs hommes
(o'te'a tane), soit que par des femmes (o'te'a vahine) ou mixte
(o'te'a amui). Considérée à lorigine comme
une danse guerrière, il est la plus codifiée des danses traditionnelles.
Il est en général inspiré des légendes locales
et est caractérisé par les costumes des danseurs ("more"
ou jupon en fibres végétales, coiffes, colliers, plumets) et
les percussions qui l'accompagnent au son des to'ere, pahu et
fa'atete.
Parmi le mouvement des hommes, le plus utilisé est le "pa'oti"
qui veut dire ciseau, en rappel des mouvements de va-et-vient des genoux,
jambes fléchies et les talons légèrement au-dessus du
sol, avec les bras écartés et les mains en poing.
Le paoti to'ere a un rythme rapide et celui du paoti pahu est
lent. Il nécessite une grande résistance physique surtout au
niveau des cuisses.
Le mouvement des femmes est un déhanchement déclenché
par la flexion alternative des genoux, avec la plante des pieds collée
autant que possible au sol, et les bras écartés, à l'horizontale,
c'est le ori Tahiti ou le tamure (NB : Le tamure est
plutôt une danse de cabaret en couple ; le terme aurait été
inventé en référence à Tamure Martin, un bringueur
invétéré des années 50).
Le ra'atira (chef de groupe) démontre sa créativité
dans la disposition et mise en scène de son groupe.
- Le aparima : Une danse de mouvements, où les
mains tiennent une place prépondérante pour mimer le récit
dune histoire. On pratique deux variantes à cette danse, le aparima
vava qui est muet et où seuls les gestes suggèrent les différentes
activités de la vie quotidienne que le groupe veut exprimer, de manière
symbolique ; le aparima himene qui a la même fonction mais qui
est chanté.
- Le hivinau : La plus simple et la moins exigeante
techniquement des danses tahitiennes. Le hivinau dont le nom est dérivé
de langlais heave now remonte au temps où, pour donner
du rythme et de lentrain à léquipage qui levait
lancre pour partir en mer, les marins formaient des cercles concentriques
autour du cabestan. Aujourdhui, les danseurs ont pris la place des marins
et se croisent sur deux cercles concentriques. Ces figures permettent au chorégaphe
un grand nombre de déclinaisons, dillustrer des scènes
de la vie quotidienne et de la vie en mer avec des connotations souvent érotiques.
La dynamique de cette danse est fondée sur le dialogue qui sétablit
entre les danseurs et un soliste masculin, le raatira hivinau.
Lorchestration est la même que pour le otea mais
les morceaux joués sont moins complexes. En général,
le hivinau est moins prépondérant que le otea et
le aparima et se dansent souvent en clôture ou senchaînent
avec le paoa.
- Le paoa : Le pa'o'a est une danse
liée traditionnellement à la fabrication du tapa. Assises
par terre, les femmes battaient lécorce en cadence et saccompagnaient
de chants appelés patautau pour se donner du courage ou
pour rompre la monotonie. Lune dentre elles pouvait se lever et
entamer un solo ou des pas de danse. Cest cette origine que lon
peut lire aujourdhui dans la structure du paoa, même
sil nest devenu quun simple divertissement pouvant être
interprété par des gens de tous âges qui se frappent sur
les cuisses avec frénésie et laissant une grande place à
la participation et aux encouragements du public.
Aujourdhui, le paoa est composé de quatre
éléments facilement identifiables : un soliste vocal masculin,
un choeur mixte, un orchestre rythmique et une danseuse ou un couple de danseurs.
Là aussi la dynamique réside dans le dialogue qui sétablit
entre le choriste et le choeur. Un dialogue qui porte sur des thèmes
évocateurs de la pêche et de la chasse. Les parties dansées
sont improvisées et lorsquil sagit dun couple, les
mouvements peuvent être provocateurs et sensuels. Comme dans le otea,
lhomme pratique le paoti et la femme le déhanchement.
Lorchestration est uniquement rythmique et est réalisée
à partir des instruments à percussion que sont le toere,
le faatete et le pahu.

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Rythme binaire 4/4, to'ere |
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