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L'ÉGYPTE

Ancienne Égypte,
l'Égypte des Pharaons
Hymnes aux Dieux

Les pays arabes
Égypte d'aujourd'hui

 

* L'Égypte des pharaons :

Introduction :

Avant de parler musique, il faut d'abord savoir que l'Égypte des pharaons avait une soixantaine de dieux. Afin de mieux comprendre lesquels sont liés à la musique et leurs relations avec les autres, voici de manière très schématique leurs liens de parenté :

Dans la ville de Hermopolis, naquit l'Ogdoade (le mythe de création) conçu de 8 génies > quatre divinités femelles et quatre masculines, formant quatre couples :

  • Noun et Naunet (les eaux primitives),
  • Hehou et Hehet (l'espace),
  • Kek et Keket (les ténèbres),
  • Amon et Amonet (les "cachés"),
  • qui donnèrent naissance à Rê. Ils représentent ainsi le chaos primordial d'où naquit le soleil.

Dans la mythologie égyptienne, la triade d'Héliopolis est une triade solaire de divinités égyptiennes adorées dans la ville d'Héliopolis (la ville du soleil).
Elle comprend :

  • le dieu Khépri, représentant le soleil (re)naissant
  • le dieu Rê, le soleil à son zénith, le feu divin
  • le dieu Atoum, le soleil couchant

Dans cette ville solaire d'Héliopolis, on y adorait également d'autres divinités liées au soleil :

  • le Bénou (ancêtre du Phénix) ;
  • le dieu taureau Mnévis (hypostase vivante de Rê).

Et on y vénérait la sainte ennéade, divinités issues de Rê, symbolisaient la création du monde :

  • Rê : le soleil, le feu divin
  • Shou : l'air, le souffle divin
  • Tefnout : l'humidité, la semence divine
  • Geb : la terre
  • Nout : la voûte céleste
  • Ausare (Osiris)
  • Aset (Isis)
  • Seth
  • Nephtys

L'arbre généalogique des dieux de l'ancienne Égypte est compliqué à comprendre car ils se mariaient entre frère et soeur, père et fille...
De plus, ils peuvent être associés à d'autres divinités (exemple : Amon-Min, Amon-Rê, ...)

Khépri

Rê / Ra

Nout

Atoum

Bastet

 

Shou

Tefnout

Maât

Hathor / Sekhmet

Sekhmet

Ptah / Héphaistos > Apis

Amonette

Amon <> Aton

Mout / Sekhmet

Amémet

?

 

Nout

Geb

Seth

Nephthys

Osiris

Isis / Vénus (> Nil)

Horus l'ancien

 

 

Anubis

Horus / Harpocrate

 

Amset

Âpy

Douamoutef

Kebehsenouf

+ Selkis, Neith

Sobek

 

Ihy

Néfertoum

 

Khonsou

 

 

+ Thot, Bès, Min, Khnoum, Montou, Soker, Taoueret, Meret, ...
+ Imhotep et pharaons > dieu.


PS : Les Dieux ayant un lien avec la musique sont notés en caractère gras.

 

Étudier la musique égyptienne n'est pas chose aisée. En effet, de cette époque, aucun écho musical ne nous est parvenu. Aucun texte, ou à peu près, aucune théorie n'ont été retrouvés et déchiffrés. Fort heureusement, les documents qui nous restent (temples, tombeaux, bas-reliefs, statues, fresques, instruments, etc...) ont une grande valeur pour nous aider à découvrir l'art musical de l'Égypte pharaonique. Les inscriptions hiéroglyphiques et les écrits des philosophes grecs qui en ont eu connaissance complètent l'information.
Ainsi, nous savons quelle place tenait la musique dans ce pays et combien elle était à l'honneur car elle participait à toutes les manifestations de la vie : au temple, dans la vie privée, dans la vie publique et lors de des célébrations funéraires.

Les dieux et la musique, le chant, la danse :

Si peu de divinités sont représentées jouant d'un instrument, certaines, par leur action, leur appellation ou leurs attributs, sont associées de près ou de loin à la musique.
Mehet-Weret (la Methyer grecque), représentée sous la forme d'une vache au ventre constellé d'étoiles, porte au cou un collier ménat. Osiris, dans Les Lamentations d'Isis et de Nephthys, est appelé "le beau joueur de sistre". Plus tardivement, Diodore de Sicile attribua la découverte de la lyre à Thot et Plutarque dans De Isis et Osiris fait de ce dieu l'inventeur de la musique. Toutefois, les textes semblent s'accorder pour désigner Hathor, ainsi que ses hypostases, comme la divinité la plus représentative du domaine musical.

* La déesse Hathor :

Hathor est la déesse du ciel, de la joie, de l’amour et de la musique. Elle est l’une des divinités les plus anciennes et les plus vénérées d’Égypte. Hathor est la femme (ou la mère) d’Horus, elle est aussi la fille (ou la mère) de Râ.
Déesse universelle, tout comme Isis avec laquelle elle va finir par se confondre à partir du Nouvel Empire, Hathor est une représentante essentielle du divin au féminin.
Sous son aspect principal de grande maîtresse de l'amour charnel, elle est la déesse de la joie, de la danse, de la musique et de l'ivresse.
C'est elle qui reçoit le défunt dans la montagne occidentale dont elle est la Maîtresse. Le collier ménat, lourd collier à contrepoids dont l'agitation produisait un bruit de crécelle, et le sistre, souvent tenu par son fils, le petit dieu Ihy, sont les instruments de son culte.
Comme d'autres déesses, Hathor est l'œil de Rê, envoyé pour anéantir l'humanité et qui, dans les mythes, fut apaisée soit au moyen d'une drogue soit grâce à... la musique !

Hathor est une déesse très ancienne dont l’origine remonte aux premiers temps de la préhistoire. On retrouve trace de sa présence sur un document très ancien, la palette de Narmer. En partie supérieure de la palette, sur les deux faces, deux têtes de vache symbolisent la déesse Hathor ou selon certains, la déesse Bat. Ce document a été retrouvé à Hiéraconpolis, antique cité placée sous la protection d’Horus. Et l’on retrouve ainsi les deux parents réunis sur le même document. En écriture hiéroglyphique, Hathor signifie maison d’Horus, Hout-Hor. Hathor fut d’abord représentée comme une vache céleste soulevant le soleil entre ses cornes, en regard de son rôle de mère du soleil. Puis, au fil des siècles, elle prit les traits d’une femme dont la tête était surmontée de deux cornes de vache enserrant l’astre divin. Elle devint rapidement une déesse universelle se confondant avec une autre déesse essentielle, Isis. Pour les différencier l’une de l’autre dans les représentations sur les parois des temples ou des tombes il suffit de déchiffrer le nom inscrit au-dessus de leur tête : le hiéroglyphe d’Hathor, un faucon placé dans l’enceinte d’une maison permet d’identifier Hathor, tandis que le hiéroglyphe d’un trône signale la présence d’Isis. Le contexte permet aussi de faire la différence : dans une scène d’allaitement royal nous aurons affaire à Hathor, la mère nourricière, tandis qu’une déesse placée à côté d’Osiris figurera Isis.

On retrouve aussi Hathor figurée sur des piliers originaux surmontés de chapiteaux dits hathoriques dont les faces sont gravées d’une tête de vache : Hathor cobra, déesse de la beauté, Hathor chatte, protectrice des foyers, Hathor vache, déesse de l’amour, Hathor lionne, œil de Rê combattant les ennemis de l’astre solaire. Certains pilastres peuvent aussi être surmontés d’un chapiteau hathorique où le visage de la déesse est surmonté d’un sistre, son instrument de musique.

Ses fonctions sont multiples : elle est déesse de l’amour et de la joie, de la beauté, de la musique et de la danse, dame de la turquoise, nourrice de l’héritier royal. Elle est protectrice de la nécropole thébaine, elle suit la gestation du soleil durant la nuit jusqu’à l’aube. Elle est déesse du sycomore à Memphis, arbre dont se nourrissent les morts dans le monde inférieur. Son instrument est le sistre qu’elle utilise pour appeler les dieux.

Son lieu de culte se trouve à Dendera, en Haute-Égypte. Chaque année, Hathor quitte son temple pour aller rendre visite à son époux, Horus Béhédety vénéré à Edfou à 160 kilomètres de Dendera. Ce voyage donne lieu à de grandes réjouissances qui célèbrent le mariage des deux divinités : rites, commémorations, sacrifices se succèdent pendant quatorze jours de liesse clôturés par un banquet final. Puis chacun retourne dans son sanctuaire.

* Les autres divinités apparentées à la musique sont :

* Les dieux-enfants sont pratiquement tous associés à la musique :
Khonsou, tout comme Harpocrates et Nefertum, peut tenir dans ses mains ou porter sur sa poitrine un collier ménat.
Fils de Hathor, Ihy, "le joueur de sistre", égaye les dieux, selon une tradition tardive, grâce au son de sa musique. Dans le mythe de la Déesse Lointaine, il joue du luth et de la harpe pour apaiser la déesse.

Les hymnes aux Dieux :


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Danseurs et musiciens :

Le personnel musical était nombreux et apprécié au palais royal. On sait par exemple qu'Amenhotep II fit ramener 270 musiciens d'origine asiatique avec leurs instruments d'or et d'argent.
La compétence des musiciens, non seulement en tant qu'exécutants mais également comme compositeurs, pouvait les élever à une position enviable au sein de la société.
Certains d'entre eux nous sont connus parce qu'ils sont représentés dans la tombe de hauts personnages, d'autres parce que leur talent leur permit d'acquérir les moyens de se faire construire leur propre monument.
Ainsi un certain Khoufouankh (Vème dynastie), "chanteur, directeur des chanteurs et flûtiste de la Cour" eût le privilège de construire son tombeau à proximité des pyramides de Gizeh.

Si la fonction administrative de "surintendant des chanteurs du palais", de "directeur des chanteurs du palais" ou de "directeur de tous les beaux divertissements du roi" n'exigeait pas nécessairement de compétences musicales particulières, on peut imaginer que les titres de "professeur" et "d'instructeur des chanteurs royaux" étaient des activités de musiciens. Ceux-ci enseignaient l'aspect technique de leur profession et les formes musicales du passé.

La danse et la musique étaient des disciplines dispensées dans des établissements dépendant du palais ou dans des écoles spécialisées comme celle de Memphis. Les élèves y côtoyaient des professeurs de chant, des chefs d'orchestre, des chironomes-rythmiciens, des chorégraphes et des compositeurs.
Ces fonctions n'étaient pas exclusivement réservées à la gente masculine. La dame Hem-Rê portait les titres de "surintendante des chanteuses" et de "surintendante des femmes du harem". Les danseuses et les musiciennes faisant généralement partie du harem.
La plupart des grandes demeures possédaient aussi leur propre troupe de musiciens et de danseuses ou, au besoin, faisaient appel à des artistes professionnels pour égayer les banquets et les réjouissances privées.

Nous ignorons les limites des fonctions des jeunes filles, chanteuses et musiciennes, qui distrayaient les invités à l'occasion de fêtes qui finissaient parfois dans l'exubérance.
Par contre, les Égyptiens associaient fréquemment musique et sexualité et l'on sait que les prostituées pouvaient recourir à leurs talents de musicienne pour séduire le client.


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Les instruments de l'ancienne Égypte :


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La notation :

Soit :
M17
SP2
D41
etc ...
O4
Z4
hnn

Une véritable écriture musicale représentant les sons et les rythmes comme le font les partitions modernes n'est pas encore connue à ce jour pour l'Égypte ancienne.
Hans Hickmann a toutefois tenté de déceler dans les textes et les scènes musicales des traces de notations musicales : signes graphiques à vocation musicale ou, à tout le moins, signes mnémotechniques.
Il a ainsi pu mettre en évidence dans les scènes de l'Ancien Empire plusieurs signes chironomiques. Ces représentations ne nous donnent pas une suite de sons composant une mélodie mais rendent une situation au moment de l'exécution d'une sonorité déterminée et unique.
Hickmann note que, contrairement à nos orchestres modernes où un seul chef d'orchestre dirige l'ensemble des musiciens, dans la plupart des cas, l'artiste a pris la peine de représenter chaque musicien de l'orchestre accompagné de son propre chironome.
Le fait que chaque chironome exécute le même geste doit signifier que l'ensemble de l'orchestre forme un unisson parfait. À l'inverse, les scènes dans lesquelles les gestes des chironomes sont distincts attestent de l'existence d'une musique polyphonique.

Certaines scènes musicales d'une tombe de Béni Hassan datée du Moyen Empire ne possèdent, pour toute légende, tracée près des chanteurs, que les signes alignés :

M17 et O4

Montet souligne la possibilité d'un essai de transcription phonétique des vocalises d'un chant, terminant le récit d'une phrase ou d'une syllabe finale.
En effet, placé à la finale du mot, le double signe , remplacé quelques fois par le double trait Z4 , déterminatif du duel, pourrait évoquer un son prolongé, doublé.
De plus, ces signes sont également présents dans diverses exclamations et interjections, comme hy, dont la reproduction réitérée indiquerait une sorte de répétition employée dans un sens musical.
Un ensemble de trois hiéroglyphes (hnn) trouvé dans la tombe thébaine de Kherouef (Nouvel Empire) signifiant "jubiler, chanter" est écrit, de manière inexplicable avec deux n, comme si on avait voulu prolonger le son et appliquer un tremblé sur cette consonne. Les signes sp 2, (signifiant deux fois) qui suivent renforcent l'idée qu'il s'agit d'une indication musicale invitant le chanteur à répéter le trait mélodique précédent :


À partir du Nouvel Empire, les scribes prirent l'habitude d'utiliser comme marque de ponctuation, en hiératique, des points rouges complétés par , signe qui rappelle le battement de la mesure sur le genou ou la position normale du chironome avant ou après l'exécution. Pris dans un sens musical, il annoncerait ainsi une sorte de pause ou un intermède instrumental.

Cependant, qu'il s'agisse des gestes des chironomes, de vestiges de certaines lettres de l'alphabet ou d'autres signes graphiques, l'énumération de Hickmann n'apporte pas la certitude que les Égyptiens ont connu et développé une véritable écriture musicale. Peut-être qu'au hasard des recherches, peu nombreuses sur le sujet, et des découvertes archéologiques, comprendra-t-on mieux un jour leur système de notation.

© Sources : L'ensemble des informations de ce chapitre sont tirées de l'ouvrage de Hans HICKMANN, Musicologie pharaonique - Études sur l'évolution de l'art musical dans l'Égypte ancienne. Baden-Baden et Bouxiller, Editions Valentin Koerner, 1987. + Site de Corinne Smeesters (Super !)

Les lieux à visiter en Égypte concernant la musique :

Liens autres sites (Pour en savoir plus) : bk159653, Dieux déesses, Chanson d'amour, La musique au pays des pharaons, Égypte éternelle, nelly.johnson.free.fr, ...


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* Les pays arabes :

Les débuts de la musique arabe remontent aux temps où la reine du pays arabe Saba vint rendre visite au roi Salomon. Si l'on en croît le conte des Mille et une nuits, lorsque la princesse envoie son esclave chercher quelques instruments de musique, l'esclave revint aussitôt avec un luth de Damas, une harpe persane, une flûte tatare et un tympanon égyptien. C'est la culture persane qui a laissé l'empreinte la plus profonde dans la musique arabe ...

Instruments traditionnels :

Chanteurs (et compositeurs) célèbres :

Au début du XXème siècle, tout savant ou artiste devait obligatoirement effectuer ses études à l’Université al-Azhar (université islamique fondée au Caire au Xème siècle par les Fatimides) pour en sortir avec le titre de "cheikh". Parmi les nombreux étudiants, d’aucuns avaient des prédispositions artistiques et littéraires particulières, que ce soit dans le domaine de la poésie et de la composition ou dans celui du chant. C’est à eux que l’on doit d’avoir élevé la musique arabe...

Danses :

Styles :


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* L'Égypte d'aujourd'hui :

Que ce soit Dalida, Claude François ou ..., les musiques contemporaines sont désormais stéréotypées autour de la mélodie jouée aux violons... Aujourd'hui, l'Égypte est entièrement tournée vers le tourisme, elle a même emprunté des instruments (à cordes) de Serbie ou de Libye pour enrichir son image de marque (car ses véritables instruments traditionnels sont très rudimentaires) ...

Écoutes proposées :

Titre

Interprète

Écoute

Commentaire

Mohammed THARWAT Institut du monde arabe

 
  Trio

Itinéraires du monde
Nami nami ODO

Berceuse traditionnelle

+ En savoir plus :

Pour nous écrire : >> N'hésitez pas à nous proposer un site consacré à la musique et aux danses traditionnelles d'Égypte, ou des informations pédagogiques complémentaires concernant ce pays ...


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Et maintenant, à vous de jouer !

© PLANTEVIN.