L'ÉGYPTE
* L'Égypte des pharaons :
Introduction :
Avant de parler musique, il faut d'abord savoir que l'Égypte des pharaons avait une soixantaine de dieux. Afin de mieux comprendre lesquels sont liés à la musique et leurs relations avec les autres, voici de manière très schématique leurs liens de parenté :
Dans la ville de Hermopolis, naquit l'Ogdoade (le mythe de création) conçu de 8 génies > quatre divinités femelles et quatre masculines, formant quatre couples :
- Noun et Naunet (les eaux primitives),
- Hehou et Hehet (l'espace),
- Kek et Keket (les ténèbres),
- Amon et Amonet (les "cachés"),
- qui donnèrent naissance à Rê. Ils représentent ainsi le chaos primordial d'où naquit le soleil.
Dans la mythologie égyptienne, la triade d'Héliopolis est une triade solaire de divinités égyptiennes adorées dans la ville d'Héliopolis (la ville du soleil).
Elle comprend :
- le dieu Khépri, représentant le soleil (re)naissant
- le dieu Rê, le soleil à son zénith, le feu divin
- le dieu Atoum, le soleil couchant
Dans cette ville solaire d'Héliopolis, on y adorait également d'autres divinités liées au soleil :
- le Bénou (ancêtre du Phénix) ;
- le dieu taureau Mnévis (hypostase vivante de Rê).
Et on y vénérait la sainte ennéade, divinités issues de Rê, symbolisaient la création du monde :
- Rê : le soleil, le feu divin
- Shou : l'air, le souffle divin
- Tefnout : l'humidité, la semence divine
- Geb : la terre
- Nout : la voûte céleste
- Ausare (Osiris)
- Aset (Isis)
- Seth
- Nephtys
|
L'arbre généalogique des dieux de l'ancienne Égypte est compliqué à comprendre car ils se mariaient entre frère et soeur, père et fille...
De plus, ils peuvent être associés à d'autres divinités (exemple : Amon-Min, Amon-Rê, ...)
Khépri |
Rê / Ra |
Nout |
Atoum |
Bastet |
|
Shou |
Tefnout |
Maât |
Hathor / Sekhmet |
Sekhmet |
Ptah / Héphaistos > Apis |
Amonette |
Amon <> Aton |
Mout / Sekhmet |
Amémet |
? |
|
Nout |
Geb |
Seth |
Nephthys |
Osiris |
Isis / Vénus (> Nil) |
Horus l'ancien |
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Anubis |
Horus / Harpocrate |
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Amset |
Âpy |
Douamoutef |
Kebehsenouf |
+ Selkis, Neith |
Sobek |
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Ihy |
Néfertoum |
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Khonsou |
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+ Thot, Bès, Min, Khnoum, Montou, Soker, Taoueret, Meret, ...
+ Imhotep et pharaons > dieu. |
PS : Les Dieux ayant un lien avec la musique sont notés en caractère gras.
Étudier la musique égyptienne n'est
pas chose aisée. En effet, de cette époque, aucun écho
musical ne nous est parvenu. Aucun texte, ou à peu près, aucune
théorie n'ont été retrouvés et déchiffrés.
Fort heureusement, les documents qui nous restent (temples, tombeaux, bas-reliefs,
statues, fresques, instruments, etc...) ont une grande valeur pour nous aider
à découvrir l'art musical de l'Égypte pharaonique. Les
inscriptions hiéroglyphiques et les écrits des philosophes grecs
qui en ont eu connaissance complètent l'information.
Ainsi, nous savons quelle place tenait la musique dans ce pays et combien elle
était à l'honneur car elle participait à toutes les manifestations
de la vie : au temple, dans la vie privée, dans la vie publique et lors de des célébrations funéraires.
Les dieux et la musique, le chant, la danse :
Si peu de divinités sont représentées
jouant d'un instrument, certaines, par leur action, leur appellation ou leurs
attributs, sont associées de près ou de loin à la musique.
Mehet-Weret (la Methyer grecque), représentée sous la forme d'une
vache au ventre constellé d'étoiles, porte au cou un collier ménat.
Osiris, dans Les Lamentations d'Isis et de Nephthys, est appelé "le
beau joueur de sistre". Plus tardivement, Diodore de Sicile attribua la
découverte de la lyre à Thot et Plutarque dans De Isis et Osiris
fait de ce dieu l'inventeur de la musique. Toutefois, les textes semblent s'accorder
pour désigner Hathor, ainsi que ses hypostases, comme la divinité
la plus représentative du domaine musical.
* La déesse Hathor :
Hathor est la déesse du ciel, de la joie,
de l’amour et de la musique. Elle est l’une des divinités
les plus anciennes et les plus vénérées d’Égypte.
Hathor est la femme (ou la mère) d’Horus, elle est aussi la fille
(ou la mère) de Râ.
Déesse universelle, tout comme Isis avec laquelle elle va finir par se
confondre à partir du Nouvel Empire, Hathor est une représentante
essentielle du divin au féminin.
Sous son aspect principal de grande maîtresse de l'amour charnel, elle
est la déesse de la joie, de la danse, de la musique et de l'ivresse.
C'est elle qui reçoit le défunt dans la montagne occidentale dont
elle est la Maîtresse. Le collier ménat, lourd collier à
contrepoids dont l'agitation produisait un bruit de crécelle, et le sistre,
souvent tenu par son fils, le petit dieu Ihy, sont les instruments de son culte.
Comme d'autres déesses, Hathor est l'œil de Rê, envoyé
pour anéantir l'humanité et qui, dans les mythes, fut apaisée
soit au moyen d'une drogue soit grâce à... la musique !
Hathor est une déesse très ancienne
dont l’origine remonte aux premiers temps de la préhistoire. On
retrouve trace de sa présence sur un document très ancien, la
palette de Narmer. En partie supérieure de la palette, sur les deux faces,
deux têtes de vache symbolisent la déesse Hathor ou selon certains,
la déesse Bat. Ce document a été retrouvé à
Hiéraconpolis, antique cité placée sous la protection d’Horus.
Et l’on retrouve ainsi les deux parents réunis sur le même
document. En écriture hiéroglyphique, Hathor signifie maison d’Horus, Hout-Hor. Hathor fut d’abord représentée comme une vache
céleste soulevant le soleil entre ses cornes, en regard de son rôle
de mère du soleil. Puis, au fil des siècles, elle prit les traits
d’une femme dont la tête était surmontée de deux cornes
de vache enserrant l’astre divin. Elle devint rapidement une déesse
universelle se confondant avec une autre déesse essentielle, Isis. Pour
les différencier l’une de l’autre dans les représentations
sur les parois des temples ou des tombes il suffit de déchiffrer le nom
inscrit au-dessus de leur tête : le hiéroglyphe d’Hathor,
un faucon placé dans l’enceinte d’une maison permet d’identifier
Hathor, tandis que le hiéroglyphe d’un trône signale la présence
d’Isis. Le contexte permet aussi de faire la différence : dans
une scène d’allaitement royal nous aurons affaire à Hathor,
la mère nourricière, tandis qu’une déesse placée
à côté d’Osiris figurera Isis.
On retrouve aussi Hathor figurée sur des
piliers originaux surmontés de chapiteaux dits hathoriques dont les faces
sont gravées d’une tête de vache : Hathor cobra, déesse
de la beauté, Hathor chatte, protectrice des foyers, Hathor vache, déesse
de l’amour, Hathor lionne, œil de Rê combattant les ennemis
de l’astre solaire. Certains pilastres peuvent aussi être surmontés
d’un chapiteau hathorique où le visage de la déesse est
surmonté d’un sistre, son instrument de musique.
Ses fonctions sont multiples : elle est déesse
de l’amour et de la joie, de la beauté, de la musique et de la
danse, dame de la turquoise, nourrice de l’héritier royal. Elle
est protectrice de la nécropole thébaine, elle suit la gestation
du soleil durant la nuit jusqu’à l’aube. Elle est déesse
du sycomore à Memphis, arbre dont se nourrissent les morts dans le monde
inférieur. Son instrument est le sistre qu’elle utilise pour appeler
les dieux.
Son lieu de culte se trouve à Dendera, en
Haute-Égypte. Chaque année, Hathor quitte son temple pour aller rendre
visite à son époux, Horus Béhédety vénéré
à Edfou à 160 kilomètres de Dendera. Ce voyage donne lieu
à de grandes réjouissances qui célèbrent le mariage
des deux divinités : rites, commémorations, sacrifices se succèdent
pendant quatorze jours de liesse clôturés par un banquet final.
Puis chacun retourne dans son sanctuaire.
* Les autres divinités apparentées à
la musique sont :
- Bastet : Représentée sous la forme d’
une chatte ou, à partir de la Troisième Période Intermédiaire,
comme une femme à tête de chatte tenant dans la main un sistre
et un petit panier, Bastet était une déesse musicienne, incarnation
de la joie, patronne du foyer et protectrice des naissances. Elle était
la déesse du plaisir. Et aussi la gardienne des femmes enceintes, elle
protégeait les hommes contre les maladies contagieuses et les mauvais
esprits.
Les cérémonies organisées à Bubastis (en égyptien
Per-bastet, "le domaine de Bastet") au moment de l'Inondation étaient
accompagnées de réjouissances populaires durant lesquelles les
participants dansaient, chantaient, jouaient de la musique et consommaient
énormément de vin, l'ivresse étant un moyen d'apaiser
la déesse afin qu'elle ne se transforme pas en lionne destructrice.
Bastet adorait donc la danse et la musique.
- Bès : Bès est un gnome disgracieux et barbu,
au visage léonin et à la langue souvent pendante, aux jambes
torses, aux oreilles et à la longue queue de lion, souvent dénudé
ou, à partir du Nouvel Empire, revêtu d'une peau de fauve. Fait
exceptionnel, il est toujours représenté de face, coiffé
de hautes plumes. L'iconographie le représente tenant en main un grand
hiéroglyphe sa signifiant "la protection" ou un instrument
de musique, généralement un tambour ou un tambourin, mais aussi
une harpe, une lyre ou un hautbois.
Entité bienfaisante, Bès protège les humains du mal,
des reptiles, des scorpions et autres bêtes dangereuses.
Aux côtés de Bastet, Hathor, Bésèt, son double
féminin, ou Taweret (la Toueris des Grecs), il veille sur le foyer.
Associé à la sexualité, il assure le bon déroulement
de la grossesse et protège les femmes en couches ainsi que les nouveaux-nés.
Bès était aussi le dieu de la danse et des manifestations joyeuses.
Ses attributs comportaient d'ailleurs des instruments de musique dont les
sons, accompagnés de ses danses grotesques et de ses grimaces affreuses
avaient pour but de faire fuir les influences néfastes tout en aidant
les humains à être d'humeur plus joyeuse et plus détendue.
Bès est également le patron des danseuses.
Le fait qu'il soit apparenté à la musique, la danse, la joie,
l'ivresse et au plaisir sexuel ainsi que sa compétence en matière
d'objets de toilette ou de beauté le rangent dans l'entourage d'Hathor
aux côtés de laquelle il apparaît dans les chapelles hathoriques.
Bès est d'ailleurs présent dans le mythe de la Déesse
Lointaine. Dans certaines versions, il fait partie du cortège qui accompagnait
le retour de la déesse des contrées nubiennes.
- Meret : Déesse de la musique instrumentale, du chant
et de la danse, Meret joue le rôle d'une prêtresse musicienne
dans le monde divin. De par l'action bienfaisante de son chant, elle évoque
l'harmonie cosmique voulue par les dieux et représente "la parole
de Maât". Toutefois Meret peut devenir une manifestation de la
déesse dangereuse.
Son nom signifie "la bien-aimée", ce qui la rapproche de
Hathor. Elle est représentée dans les scènes rituelles
sous l'aspect d'une femme, les bras tendus devant elle.
Sous l'appellation de "Merty", les deux Meret, elle participait
aux cérémonies royales comme la fête sed où elle
avait à sa charge quelques danses déterminées et évoquait
l'union du Double Pays.
- Taweret : Cette déesse hippopotame veille sur la femme
enceinte. Elle est présente au moment de l'accouchement, parfois accompagnée
de Bès avec lequel elle participe à la musique et à la
danse.
* Les dieux-enfants sont pratiquement tous associés
à la musique :
Khonsou, tout comme Harpocrates et Nefertum, peut tenir dans
ses mains ou porter sur sa poitrine un collier ménat.
Fils de Hathor, Ihy, "le joueur de sistre", égaye les dieux,
selon une tradition tardive, grâce au son de sa musique. Dans le mythe
de la Déesse Lointaine, il joue du luth et de la harpe pour apaiser la
déesse.
Les hymnes aux Dieux :
- Hymne
à Aton : " ... " L'hymne à Aton
a été rédigé par Amenophis IV mieux connu sous
le nom d'Akhenaton. Ce dernier était un pharaon dit hérétique
car il a voulu imposer le culte d'Aton (dieu solaire) au peuple égyptien
durant son règne.
Un autre hymne à Aton : Ce Grand Hymne composé
par le roi égyptien Echnaton en l'honneur d'Aton est souvent associé
au Psaume 104 de la Bible (mais plusieurs chercheurs montrent qu'il n'y a
pas de lien évident ...)
- Hymne
à Hathor-Nekhbet : Hathor est, à l'origine,
la vache céleste de la Voie lactée. Elle fut ensuite considérée
comme la déesse de la joie, de l'amour et de la beauté. Elle
gardera les cornes enserrant le disque solaire et les oreilles. Son sanctuaire
principal est Dendera. Elle est souvent représentée avec le
collier menat ou le sistre.
- Hymne
à Sobeck : Sobek est un dieu crocodile vénéré
principalement dans le Fayoum et à Kom Ombo. Il règne en maître
sur les eaux et les marécages.
- Hymne
à Khnoum : Khnoum est le bélier venéré
sur l'île d'Eléphantine et à Esna. À Eléphantine, il est
le gardien des sources du Nil et à Esna, il façonne les hommes
sur son tour de potier à partir du limon du fleuve.
- Nefertiti
[Remonter]
Danseurs et musiciens :
Le personnel musical était nombreux et apprécié
au palais royal. On sait par exemple qu'Amenhotep II fit ramener 270 musiciens
d'origine asiatique avec leurs instruments d'or et d'argent.
La compétence des musiciens, non seulement en tant qu'exécutants
mais également comme compositeurs, pouvait les élever à
une position enviable au sein de la société.
Certains d'entre eux nous sont connus parce qu'ils sont représentés
dans la tombe de hauts personnages, d'autres parce que leur talent leur permit
d'acquérir les moyens de se faire construire leur propre monument.
Ainsi un certain Khoufouankh (Vème dynastie), "chanteur, directeur
des chanteurs et flûtiste de la Cour" eût le privilège
de construire son tombeau à proximité des pyramides de Gizeh.
Si la fonction administrative de "surintendant
des chanteurs du palais", de "directeur des chanteurs du palais"
ou de "directeur de tous les beaux divertissements du roi" n'exigeait
pas nécessairement de compétences musicales particulières,
on peut imaginer que les titres de "professeur" et "d'instructeur
des chanteurs royaux" étaient des activités de musiciens.
Ceux-ci enseignaient l'aspect technique de leur profession et les formes musicales
du passé.
La danse et la musique étaient des disciplines dispensées
dans des établissements dépendant du palais ou dans des écoles
spécialisées comme celle de Memphis. Les élèves
y côtoyaient des professeurs de chant, des chefs d'orchestre, des chironomes-rythmiciens,
des chorégraphes et des compositeurs.
Ces fonctions n'étaient pas exclusivement réservées à
la gente masculine. La dame Hem-Rê portait les titres de "surintendante
des chanteuses" et de "surintendante des femmes du harem". Les
danseuses et les musiciennes faisant généralement partie du harem.
La plupart des grandes demeures possédaient aussi leur propre troupe
de musiciens et de danseuses ou, au besoin, faisaient appel à des artistes
professionnels pour égayer les banquets et les réjouissances privées.
Nous ignorons les limites des fonctions des jeunes
filles, chanteuses et musiciennes, qui distrayaient les invités à
l'occasion de fêtes qui finissaient parfois dans l'exubérance.
Par contre, les Égyptiens associaient fréquemment musique et sexualité
et l'on sait que les prostituées pouvaient recourir à leurs talents
de musicienne pour séduire le client.
[Remonter]
Les instruments de l'ancienne Égypte :
- Instruments à percussion : Au cours des fêtes religieuses
et populaires, un fond de rythme était fourni non seulement par le
claquement des doigts et le battement de mains, mouvements qui ont dû
présider à l'invention des premiers instruments sonores, mais
également par toute une série d'idiophones ou de membranophones.
- Castagnettes / Cliquettes / Planchettes : Sorte de planchettes identiques que l'on tenait dans
chaque main et que l'on faisait résonner en les frappant rapidement
l'une contre l'autre, des instruments connus sous le terme de planchettes
entrechoquées existaient déjà à l'époque
préhistorique.
Fabriquées d'abord en bois, en ivoire puis en métal, les
plus simples et les plus anciennes ont la forme d'un angle. D'autres sont
droites ou recourbées comme un boomerang. Au cours d'une étape
plus évoluée, dès l'Ancien Empire, elles se présentent
sous la forme de mains ou d'avant-bras, rappelant ainsi qu'il s'agissait
d'une transposition musicale du geste de frapper des mains. (Voir les transcriptions
hiéroglyphiques ci-dessous)
- Le sistre (ib, sxm, sSSt) est un instrument authentiquement
égyptien appartenant au domaine sacré dont les origines
remontent probablement à la Préhistoire. La décoration traditionnelle et essentielle est composée de la double tête de la déesse Hathor surmontée d'une arche. Chaque côté de la tête est décoré d'un uraeus ; l'un porte la couronne de la haute Égypte, l'autre celle de la basse Égypte. La poignée du sistre est décorée d'une représentation du dieu nain Bés, dieu de la joie. Dans les temples égyptiens, les prêtresses tenaient les sistres et les secouaient afin de produire des sons musicaux qui faisaient plaisir aux dieux, en accord avec les croyances égyptiennes.
- Il en existe de deux types principaux :
- le sakhm (sxm ou ib) est un cadre de bois, muni d'un manche, à
l'intérieur duquel des anneaux métalliques s'entrechoquent
lorsque l'on secoue l'instrument.
- le saïschschit (sSSt), plus ancien, est composé d'un manche
prolongé, le plus souvent, par une tête hathorique dont les
cornes sont remplacées par deux longs appendices dans lesquels
des fils métalliques sont tendus. Sur certains modèles,
ces tringles traversent de petites cymbales, dans d'autres elles sont
pourvues d'une extrémité recourbée qui provoque un
son en heurtant le cadre.
Son nom serait tiré du verbe sSS évoquant le bruissement
que la vache Hathor provoquait lorsqu'elle se déplaçait
dans les fourrés de papyrus.
- Le plus souvent utilisé au temple, par les femmes,
dans le cadre de rituels comprenant des chants et des danses en l'honneur
de la déesse Hathor, on le retrouve également associé
à d'autres symboles sacrés : le chat de la déesse
Bastet, les uræus, la figure du dieu Bès ou un naos.
Parce qu'il s'agit d'un objet cultuel, son aspect se modifiera avec le
temps. On notera à ce sujet que durant la période amarnienne
les sistres dont jouent la reine Néfertiti et les princesses royales,
tout comme ceux retrouvés dans la tombe de Toutankhamon, sont dépourvus
des images hathoriques.
De même, si le sistre se maintient comme instrument de la liturgie
copte, c'est tout naturellement sans ses anciens ornements de caractère
religieux.
- Cymbales : Les cymbales (DnDn) appréciées
de la déesse Hathor, qui sont d'origine asiatique et sont connues
depuis la XVIIIe dynastie.
De manière générale, les petites cymbales servaient aux cérémonies funéraires. Le son des cymbales utilisées dans les temples égyptiens permettait d'abord de faire plaisir aux dieux mais également de chasser les esprits maléfiques. Les bords de ces cymbales sont relativement larges comparés à la calotte centrale (moins convexe que celle d'autres instruments), ce pourquoi elles produisent un son étouffé. La surface externe est décorée de nombreux cercles concentriques, quant à la surface interne, elle ne comporte aucune décoration... Aujourd'hui, les cymbales sont toujours utilisées en Égypte, principalement par les danseuses du ventre qui les manipulent d'une manière très spéciale : elles attachent les cymbales à leurs mains grâce à un fil qui passe au travers d'un trou situé au centre de chaque cymbale et autour de leurs doigts.
- Les clochettes (sSn, qbH), de bronze ou de céramique, n'apparaissent
en Égypte qu'à la Basse Époque.
- Les colliers musicaux sont constitués d'une paire
de crotales allongés, liés par une courroie et munis aux
extrémités se faisant face de petites cymbales métalliques
que l'on accrochait à un collier.
Le collier ménat (mnit) est un grand collier de perles utilisé
comme crécelle.
- Il existait une grande variété de tambours
(kmkm, tbn), en bois, en terre cuite ou en peau.
Les reliefs nous montrent des danseuses munies de tambourins ronds (tbn,
sr) ou, selon une mode venue d'Asie, de forme rectangulaire (dbdb ?).
Déjà d'usage populaire sous la XVIIIe dynastie, on les retrouve
dans des scènes religieuses à la fin du Nouvel Empire. Leur
représentation est fréquente sur les murs des Maisons de
Naissance (mammisi) de l'époque ptolémaïque.
- Instruments à cordes :
- Instrument à cordes autochtone, la harpe bin ou
baïnit (bint) apparaît pour la première fois dans l'iconographie
aux alentours de ~2550.
Sous l'Ancien et le Moyen Empire, les harpistes utilisaient, en position
assise, des instruments à six ou sept cordes.
À partir du Nouvel Empire, les modèles se diversifient.
À côté des harpes de hauteur moyenne, munies d'un
pied, apparaissent des instruments de petite taille que les musiciens
utilisaient en les appuyant sur leur épaule.
À la même époque, on trouve des harpes volumineuses
(dAdAt) obligeant le musicien à se tenir debout. Pourvues de
vingt sept cordes (3 x 9), décorées d'ornements floraux ou géométriques,
enrichies d'une tête en bois doré qui s'emmanche à
l'extrémité supérieure ou s'adapte à la base,
ces pièces sont de véritables œuvres d'art.
Le thème du "harpiste aveugle" revient à de multiples
reprises dans l'iconographie égyptienne. Il met en scène
un musicien assis en tailleur devant une harpe de taille moyenne, chantant
les versets d'un texte exhortant ses auditeurs à jouir de l'instant
présent puisque la mort est inéluctable.
>> Le
chant du harpiste
- D'origine sémite, le luth (ou cithare) est une
petite boite oblongue percée de six ou huit trous, plate des deux
côtés et munie d'un long manche. Pourvu de trois ou quatre
cordes, il se jouait avec un plectre. On ne connaît pas son nom
égyptien, les inscriptions se contentant de représenter
l'instrument.
- La lyre dont le nom égyptien (kniniwr) traduit
l'origine sémite (cfr l'hébreu kinnôr), a été
introduite au début du deuxième millénaire (Moyen
Empire) mais ne fut jointe aux orchestres qu'au Nouvel Empire, époque
où l'Égypte entre en rapports permanents avec l'Asie. Les
premiers exécutants que l'on retrouve dans l'iconographie étaient
d'ailleurs visiblement d'origine asiatique.
On en rencontre de différentes tailles, depuis les petits instruments
élégants à cinq cordes qui se tiennent facilement
sous le bras jusqu'aux grandes lyres à dix-huit cordes que l'on
utilisait debout.
Les cordes étaient fixées à la barre supérieure
grâce à des lanières de cuir qui en assuraient l'écartement
régulier, puis tendues et réunies à la base de la
caisse de bois, attachées à un anneau de bronze.
- Instruments à vent :
- La flûte (wAnr, wAr), sous sa forme simple, dont
l'Égypte est manifestement le pays d'origine, apparaît au
IVe millénaire et est l'un des instruments les plus répandus
du pays.
Sa taille peut varier de vingt-cinq centimètres à un mètre.
Courte, le musicien la tient horizontalement devant lui. Longue (mAwt),
elle est tenue de manière oblique vers l'arrière afin de
diriger un filet d'air sur le bord d'une de ses extrémités.
Si l'on en trouve quelques unes en bois, elles sont, le plus souvent,
réalisées en roseaux. De temps à autre, elles possèdent
une embouchure en papyrus.
- La flûte double, d'abord constituée de deux
roseaux parallèles ajustés l'un contre l'autre, prend une
forme nouvelle à partir du Nouvel Empire : faite de deux roseaux
constituant un angle aigu, c'est l'ancêtre de la zummura (ou zamr)
actuelle.
- La trompette (Snb) était utilisée dans
les concerts mais aussi et surtout par l'armée.
- On trouvait aussi le double hautbois (wADny, wDnyt, wr
?), instrument du domaine profane, et la double clarinette avec des anches
en paille (mAt, mmt).
- D'autres instruments tels que la flûte traversière,
l'aulos, le cor, le buccin ou l'orgue hydraulique n'apparaissent en Égypte
qu'à l'époque gréco-romaine.
[Remonter]
La notation :
Soit : |
M17 |
SP2 |
D41 |
etc ... |
O4 |
Z4 |
hnn |
Une véritable écriture musicale représentant
les sons et les rythmes comme le font les partitions modernes n'est pas encore
connue à ce jour pour l'Égypte ancienne.
Hans Hickmann a toutefois tenté de déceler dans les textes et
les scènes musicales des traces de notations musicales : signes graphiques
à vocation musicale ou, à tout le moins, signes mnémotechniques.
Il a ainsi pu mettre en évidence dans les scènes de l'Ancien Empire
plusieurs signes chironomiques. Ces représentations ne nous donnent pas
une suite de sons composant une mélodie mais rendent une situation au
moment de l'exécution d'une sonorité déterminée
et unique.
Hickmann note que, contrairement à nos orchestres modernes où
un seul chef d'orchestre dirige l'ensemble des musiciens, dans la plupart des
cas, l'artiste a pris la peine de représenter chaque musicien de l'orchestre
accompagné de son propre chironome.
Le fait que chaque chironome exécute le même geste doit signifier
que l'ensemble de l'orchestre forme un unisson parfait. À l'inverse, les scènes
dans lesquelles les gestes des chironomes sont distincts attestent de l'existence
d'une musique polyphonique.
Certaines scènes musicales d'une tombe
de Béni Hassan datée du Moyen Empire ne possèdent, pour
toute légende, tracée près des chanteurs, que les signes
alignés :
M17 et
O4
Montet souligne la possibilité d'un essai
de transcription phonétique des vocalises d'un chant, terminant le récit
d'une phrase ou d'une syllabe finale.
En effet, placé à la finale du mot, le double signe ,
remplacé quelques fois par le double trait Z4 ,
déterminatif du duel, pourrait évoquer un son prolongé,
doublé.
De plus, ces signes sont également présents dans diverses exclamations
et interjections, comme hy, dont la reproduction réitérée
indiquerait une sorte de répétition employée dans un sens
musical.
Un ensemble de trois hiéroglyphes (hnn) trouvé dans la tombe thébaine
de Kherouef (Nouvel Empire) signifiant "jubiler, chanter" est écrit,
de manière inexplicable avec deux n, comme si on avait voulu prolonger
le son et appliquer un tremblé sur cette consonne. Les signes sp 2, (signifiant
deux fois) qui suivent renforcent l'idée qu'il s'agit d'une indication
musicale invitant le chanteur à répéter le trait mélodique
précédent :
À partir du Nouvel Empire, les scribes prirent
l'habitude d'utiliser comme marque de ponctuation, en hiératique, des
points rouges complétés par , signe qui rappelle le battement
de la mesure sur le genou ou la position normale du chironome avant ou après
l'exécution. Pris dans un sens musical, il annoncerait ainsi une sorte
de pause ou un intermède instrumental.
Cependant, qu'il s'agisse des gestes des chironomes,
de vestiges de certaines lettres de l'alphabet ou d'autres signes graphiques,
l'énumération de Hickmann n'apporte pas la certitude que les Égyptiens
ont connu et développé une véritable écriture musicale.
Peut-être qu'au hasard des recherches, peu nombreuses sur le sujet, et
des découvertes archéologiques, comprendra-t-on mieux un jour
leur système de notation.
© Sources : L'ensemble des informations de
ce chapitre sont tirées de l'ouvrage de Hans HICKMANN, Musicologie pharaonique
- Études sur l'évolution de l'art musical dans l'Égypte
ancienne. Baden-Baden et Bouxiller, Editions Valentin Koerner, 1987. + Site
de Corinne
Smeesters (Super !)
Les lieux à visiter en Égypte concernant la musique :
- Temple de Dendera (dédié à la Déesse Hathor) avec les formules magiques de la musique dans les escaliers de la procession des prêtres.
- Temple de la musique sur l'île de Philae
- Musée du Caire : instruments trouvés dans les tombeaux des pharaons.
Liens autres sites (Pour en savoir plus) :
bk159653,
Dieux
déesses, Chanson
d'amour, La musique
au pays des pharaons, Égypte
éternelle, nelly.johnson.free.fr,
...
[Remonter]
* Les pays arabes :
Les débuts de la musique arabe remontent aux temps où
la reine du pays arabe Saba vint rendre visite au roi Salomon. Si l'on en croît
le conte des Mille et une nuits, lorsque la princesse envoie son esclave
chercher quelques instruments de musique, l'esclave revint aussitôt avec
un luth de Damas, une harpe persane, une flûte tatare et un tympanon égyptien.
C'est la culture persane qui a laissé l'empreinte la plus profonde dans
la musique arabe ...
Instruments traditionnels :
- Vents :
- L'arghoul
al kebir (ou urgün) : Clarinette double des Fellahs.
Origine : Égypte. Un des plus vieux instruments à vent, à
anche simple, datant de la Vème et VIème dynastie. Elle
peut avoir trois tailles, de 40 cm à 1m 40 de longueur. Les deux
tuyaux en roseau sont solidement réunis et l'embouchure forme
deux tubes courts à anche simple taillée directement dans
leur bois. Seul le tuyau court présente des trous pour les doigtés,
le second servant simplement de bourdon.
- Le mizmar
(ou mismar) : Origine : Égypte. Instrument à vent
à anche double de la famille des chalémies primitives s'apparentant
à un hautbois populaire. Technique de souffle continu a un rôle
primordial.
- Le zummarah : Sorte de hautbois doté de deux
tuyaux de longueur égale et percés de six trous. L'instrumentiste
obture à chaque fois simultanément les deux trous correspondants.
- Percussions :
- Riqq (tambourin apparenté au bendir et au tar), ...
- Sistres
- Cordes :
- La harpe bin : only quelques cordes ...
- Le kwitrah (> nom venant du grec ancien kithara) : Luth
qui se trouve en Égypte de l'ouest, équivalent du fameux 'oud.
- Cithare arabe kanun
- Gambri
Chanteurs (et compositeurs) célèbres :
Au début du XXème siècle, tout savant ou artiste devait obligatoirement effectuer ses études à l’Université al-Azhar (université islamique fondée au Caire au Xème siècle par les Fatimides) pour en sortir avec le titre de "cheikh". Parmi les nombreux étudiants, d’aucuns avaient des prédispositions artistiques et littéraires particulières, que ce soit dans le domaine de la poésie et de la composition ou dans celui du chant. C’est à eux que l’on doit d’avoir élevé la musique arabe...
- Maître Chehab Eddine : Il a rassemblé, dans un ouvrage, une centaine de muwashshah, d’essence andalouse.
- Maître El Masloub : Il a vécu plus de 120 ans, a introduit l’art du "dawr" comme manière de chanter.
- Cheikh Sayyid Darwîsh (1892-1923) : Il a bouleversé l’échiquier musical égyptien en octroyant une dimension plus expressive à la forme musicale nommée "dawr". Disparu très jeune, il a chanté et composé 39 muwashshah, 12 dawr, 132 taqtûqa, 22 chants nationaux, 24 monologues et 17 dialogues. Il a également composé la musique et la chanson de 31 pièces de théâtre musical et une de ses œuvres majeures, Bilady (Mon pays), est devenu l’hymne national égyptien.
- Cheikh Zakaryah Ahmad (1896-1961) : Après avoir versé dans le chant sacré, il s’est orienté, à partir de 1922, vers la composition. Ses plus belles chansons : Ahl El Hawa (Les gens de l’amour, 1944), El Amal (L’espoir) et Ya salat el-zein (La prière de la beauté)
- Sâlih Abd El Hayy (1896-1962) : Figure emblématique du chant classique égyptien. Il a appris le chant aux côtés de Mohamed Omar, un fabuleux joueur de qânûn (cithare), et, lors de sa première apparition sur scène, sur le registre mawwal, sa belle et forte voix a attiré l’attention du public. Sâlih reste dans l’histoire comme la première voix entendue à la radio. Ce fut en 1934 et son plus beau succès populaire demeure Leyh ya banafseg (Pourquoi ô violette ?).
- Mohamed Abdel Wahab (1907-05/1991) : Chanteur, compositeur et luthiste égyptien, important et très populaire sur la scène arabe. Né au Caire, il a composé les musiques de l'ancien hymne national de la Libye et de l'actuel hymne des Émirats arabes unis, et peut-être l'hymne tunisien actuel Humat Al-Hima.
- Farid El Atrache (19/10/1915-26/12/1974) > Voir Syrie.
- Oum Kalsoum (?-03/02/1975) Ibrahim al-Sayyid al-Beltagui : Surnommée l' « Astre d'Orient », elle est considérée, plus de 30 ans après sa mort, comme la plus grande chanteuse du monde arabe. Dotée d'un registre de contralto et de mezzosoprano, elle est connue pour sa voix puissante et ses chants consacrés à la religion, l'amour et la nation égyptienne. Elle est également connue comme la « cantatrice du peuple », s'étant engagée dans des œuvres de charité pour aider les pauvres.
- Abdel Halim Hafez (21/06/1929-30/03/1977) : "Le rossignol brun" de la chanson arabe. Acteur et chanteur égyptien extrêmement populaire.
- Hamza El Din (10/07/1929-22/05/2006) : Originaire de Nubie en Égypte, fut joueur de oud et chanteur.
- Najet Essaghira (20/09/1932-) : De son vrai nom Nagua Mohamed Hosni, cette chanteuse égyptienne est la sœur aînée de l'actrice égyptienne Souad Hosni.
Elle commence à chanter à l'âge de 13 ans les chansons d'Oum Kalsoum. Elle est vite repérée pour sa voie majestueuse.
- Samira Ben Saïd (10/01/1959-) > Voir Maroc.
- Cheikh Mohamed Seyam (1960-)
- Gamal Darwich (1960-)
- Gaber Abd El Maksoud
- Cheikh Ahmed El Sayed
- Amr Diab (11/10/1961-) : La superstar masculine du monde arabe ! Le plus populaire en Égypte.
- Hicham Abbas (22/09/1963-) : Né à Shoubra en Égypte. Après avoir fini ses études secondaires, il entame des études d'ingénierie à l'Université américaine du Caire. Puis il a décidé de se lancer dans la musique. Chanteur égyptien connu pour sa chanson « Habibi Da » et « Nari Narain » qui est devenu un tube non seulement dans les pays arabes mais aussi en Inde et au Pakistan.
- Chaabane Abderahim (alias Chaaboula) : Chanteur polémique.
- Angham Mohammad Ali Suleiman (19/01/1972-) : Chanteuse égyptienne. Sa carrière a commencé en 1998 ; l'album Wahdaniya, lui a valu le titre de meilleure chanteuse de l'année 1998 et une récompense pour son clip. Ses albums suivants se vendent à plus de 2 millions d'exemplaires.
- + Chéhérazade, Mohamed Fawzi, Jannat, Mohamed Kandil, Abdel Aziz Mahmoud, Karem Mahmoud, Mohamed Mounir, Mohamed Abdel Mouttaleb, Houda Soltane, etc...
Danses :
- Texte :
Hymne à Hathor, traduction de Georges Posener, Dictionnaire de la civilisation égyptienne :
"Le pharaon vient pour danser ;
Il vient pour chanter.
Dame souveraine, vois comme il danse !
Épouse d'Horus, vois comme il saute."
- Sous l'Ancien Empire, la musique instrumentale était avant tout réservée aux hommes. Un orchestre constitué de harpistes et de flûtistes accompagnait le chanteur ou s'ajoutait aux claquements des doigts, aux battements des mains et aux instruments rythmiques qui marquaient la cadence des pas des danseurs.
Les reliefs de cette époque évoquent une musique douce et raffinée. Les danses semblent, elles aussi, calmes et décentes.
Des femmes effectuaient une marche simple ou se tenaient sur la pointe des pieds, les bras en corbeille au-dessus de la tête ou levés de manière oblique.
D'autres danses étaient plus compliquées et avaient probablement une fonction rituelle, telle la danse funéraire des Mouhous, exécutée par des hommes coiffés d'une curieuse couronne végétale.
Enfin, certaines chorégraphies peuvent être qualifiées de véritables tableaux vivants.
- Une scène du Moyen Empire représente cinq jeunes filles transposant en une gesticulation acrobatique "La chanson des quatre vents" dont le texte nous est connu par des recueils de formules religieuses.
Le pagne d'homme semble avoir été le costume ordinaire des danseuses de l'Ancien et du Moyen Empire. Colliers, bracelets, anneaux de cheville et couronnes de fleurs agrémentaient parfois leur tenue. Quand elles n'avaient pas les cheveux courts, ceux-ci étaient lestés d'un poids afin qu'ils produisent de séduisantes oscillations.
- Au Nouvel Empire, la musique se fit plus vive et plus forte, les instruments , importés pour la plupart des provinces asiatiques, se diversifièrent et se perfectionnèrent. Ce sont alors les femmes, le plus souvent, qui accompagnaient le chant de leurs instruments : une grande harpe, deux luths (ou un luth et une lyre) et une double flûte constituaient l'orchestre type de l'époque.
Les danseuses abandonnèrent le pagne court et étaient vêtues de longues robes de toile transparente ou, parées d'une riche perruque, de colliers et de boucles d'oreilles, n'avaient pour tout vêtement qu'une étroite ceinture.
Les danses se firent plus turbulentes : frappant sur leur tambourin, agitant des castagnettes ou claquant simplement dans leurs mains, les jeunes filles tourbillonnaient et exécutaient des mouvements rapides et acrobatiques.
Styles :
- Al
Jeel : Le jeel (littéralement «génération») est une sorte de techno-pop arabe. Comme le shaabi, le jeel est une réaction à la chanson arabe classique, mélodramatique et théâtralisée, des grands chanteurs égyptiens adulés par le peuple arabe dans son entièreté. Les jeunes des populations urbaines voulurent créer leur musique à l’image de l’Occident, une musique rapide et dansante. Cette musique nouvelle porte en fait le nom de aghâni shabâbiyya (en français chants ou chansons de la jeunesse) ou plus simplement shabâbiyya, soit musique destiné à la jeunesse (cheb au singulier, chabèbe au pluriel ).
Le jeel est une sorte de fusion entre musiques nubiennes, rythmes égyptiens et bédouins, mélodies et thèmes des musiques populaires, voix arabes utilisant le vibrato et des instruments occidentaux tels que guitare basse et synthétiseur. Les chansons parlent d’amour et du pays et c’est le mouvement lui-même qui apparaît comme une réaction à la tradition plutôt que ce que véhiculent ses chansons. La musique jeel a fortement été bannie par les médias qui la considèrent comme une forme de commerce et non une expression artistique. Un mouvement important est né du flot de musiciens nubiens contraints de venir grossir la population du Caire après la construction du barrage d’Assouan et l’inondation de leurs terres. Ils ont emmené avec eux la tradition nubienne qu’ils ont adroitement modernisée pour un nouveau style urbain. Les musiciens nubiens sont de loin les plus intéressants de cette nouvelle scène, évoluant entre shaabi et jeel avec un fort relent de traditions nubiennes.
- Le shâabi : En Égypte, le shâabi est une chanson des rues du Caire, née au début des années 1970, d’une volonté de moderniser la tradition et de prendre certaines libertés avec le langage des grands chanteurs arabes. Cette musique n’hésite pas à mêler instruments traditionnels avec accordéon, batterie, synthétiseur, saxophones... On parle parfois de nubi-shâabi, chanson moderne de Nubie, une musique souvent étonnante dans son excellente synthèse entre les éléments venant de la tradition et les apports instrumentaux venus d’Occident. Cette nouvelle musique nubienne est une des branches de la musique jeel.
- Le raï
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* L'Égypte d'aujourd'hui :
Que ce soit Dalida, Claude François ou ..., les musiques
contemporaines sont désormais stéréotypées autour
de la mélodie jouée aux violons... Aujourd'hui, l'Égypte est entièrement
tournée vers le tourisme, elle a même emprunté des instruments
(à cordes) de Serbie ou de Libye pour enrichir son image de marque (car
ses véritables instruments traditionnels sont très rudimentaires)
...
Écoutes proposées :
Titre |
Interprète |
Écoute |
Commentaire |
Mohammed THARWAT |
Institut du monde arabe |
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Trio |
|
Itinéraires du monde |
Nami nami |
ODO |
|
Berceuse traditionnelle |
+ En savoir plus :
- Écouter l'hymne national égyptien :
- Reportages vidéos : Musique instrumentale égyptienne, Musique antique, ...
- Autres sites consacrés à la musique de ce pays : Wikipedia, Egyptian Center For Art & Music, Afromix, Instruments
et discographie, Flûte
ney, Égypte
antique, Ambiances
sonores antiques, Musique
copte, Ecume, La
petite histoire de l'Égypte, Formules magiques de la Musique, ...
- Bibliographie
- Poèmes : Un
rêve égyptien, ...
- Disque "MOZART l'Égyptien" (de Milen Natchev)
- Les temples égyptiens
Pour nous écrire :
>> N'hésitez pas à nous proposer un site
consacré à la musique et aux danses traditionnelles d'Égypte,
ou des informations pédagogiques complémentaires concernant ce
pays ...
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Et maintenant, à vous de jouer !
© PLANTEVIN.