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MUSIQUE >> ANALYSE

Les chansons d'Irénée AGARD (1878-1944), de Caromb

Chansons sur Caromb

En provençal

En français

Autres chansons, en provençal
(chansons de métiers, sur la Nature, ...)

 

Introduction :

Caromb ? Qu'es acò ?

Caromb est un village provençal (ou plutôt une petite ville), depuis 1761, situé dans le Vaucluse (84330).

Environ 3300 habitants : Carombais et Carombaises.

Blason de la ville de Caromb

Blason du Vaucluse

Qui était Irénée AGARD ?

Ireniéu AGARD / Irénée AGARD (26/03/1878-1944), auteur-compositeur-interprète, poète-paysan un peu comme Charloun RIEU avant lui, était un bon vivant, un petit bonhomme très sympathique avec du caractère. Il adorait l'humour et était anti-militariste. Il n'est allé à l'école que jusqu'à 11 ans, devant aider son père aux champs, mais a écrit une foule de poèmes et de chansons sur son village Caromb, en provençal : "La Baisso jouiouso", "La cansoun dis Ièro" (La Baisse et les Aires sont des quartiers de Caromb), "Li flour", "La carounenco", ... Mais également en français : "L'Air des Aires", "Le 14 juillet des écoliers", ...
Toujours à la mode de son temps, il composait dès qu'un évènement était à remarquer dans son village.
Enfin, il a même écrit deux opérettes en français : "Les chrétiens aux lions" et "?".
Bien qu'athée et même "anti-curé", il était très ami avec certains d'entre-eux. Certaines de ses chansons ont été publiées par les imprimeries H.Jacomet à Villedieu et Martin Frères en Avignon (84).
Défenseur de la Nature, progressiste intelligent, réaliste, amoureux du langage, sûrement romantique, il adorait les rimes, les jeux de mots et les formes géométriques. Officier des Palmes Académiques en 1928. Il a correspondu avec F.MISTRAL.
Il composait sur une petite flûte en ré.
Quasiment toutes ses chansons sont joyeuses. Elles sont presque toutes écrites en Do Majeur ou en Fa Majeur, sur des rythmes dansants à la mode à l'époque (charleston, valse, one-step, java, ...)
Il est également auteur de quelques ouvrages littéraires poétiques en français :
- "Amour et Noël : l’amour, la résignation, la prière." (Imprimerie J. Brun-Carpentras, 1897)
- "Les trois fleurs : rose, pâquerette, marguerite." 58 poèmes (Imprimerie Provençale - Villedieu 1904)
- "Les chants de la charrue." (Manuscrit, 1939)

Irénée AGARD

En juin 1939, à la fin de sa vie, il nous laisse un dernier recueil :
Ce manuscrit est une sorte de florilège qui montre les différentes facettes du talent poétique d'Irénée AGARD. Il rassemble 91 poèmes, un conte et trois chansons françaises créées et mises en musique par l'auteur.
Son introduction est elle-même une poésie, où l'auteur combine un sens pragmatique et très concret de la terre avec des envolées lyriques d'une grande beauté. Il se révèle un authentique poète de tradition populaire, à travers un ensemble qui possède beaucoup d'équilibre et d'harmonie :

Les mancherons de la charrue
Ont plutôt la forme d'un luth,
Ou d'une lyre, à l'accord brut
Qui vibre dans la terre drue.

Résonnant ainsi soutenue,
La charrue arrive à son but
Toujours au ton naturel, Ut,
Dans une harmonie inconnue.

Bien des laboureurs, aux beaux jours,
Les manoeuvrent comme une plume,
Tel le forgeron bat l'enclume.

Certes, ce sont deux bras fort lourds,
Qui ne chôment pas de coutume,
Mais qui, peinant, chantent toujours !

flûte

Puis il ajoute dans sa préface :

(...)
Tâtonnant, sans orgueil,
Ce modeste recueil
Porte un peu de mon être :

Un poète, un auteur,
Au souci de paraître
Ton ami, cher lecteur.

Et enfin, aujourd'hui, une impasse du village de Caromb dans le quartier des Aires porte son nom, ainsi que la médiathèque.

La Lyre Carombaise, orchestre de Caromb en 1920 qui accompagnait les chansons d'Irénée AGARD (Copyright de l'image : "À la recherche du temps passé..." de Jean-Claude BRESSIEUX.

Créée vers 1900, la Lyre Carombaise jouait à diverses occasions : Fête de la saint Maurice, Mardis Gras, 14 juillet, arbres de Noël, fête des écoles, ... Elle animait également des fêtes dans les villages voisins : Sarrians et Modène.
De 1900 à 1939, elle a été dirigée par le Chef "Zèbe" EYMARD (elle comptait alors environ 14 musiciens) puis de 1946 à 1948 par le maire Abel BOURGUIGNON (pianiste) (il y eut jusqu'à 32 musiciens) et enfin de 1948 à 1952 par le trompettiste Paul SAUVAN.
Irénée AGARD faisait les arrangements pour tous les instruments. À l'origine, l'orchestre était constitué d'une flûte traversière, une clarinette, 3 violons, un cornet à pistons, 2 trompettes Sib, 2 trombones, un saxhorn Sib et une caisse claire.

Mardi-Gras 1930

Concert de la Lyre Carombaise lors de la Fête de la Saint-Maurice en 1948 : 32 exécutants sous la direction de Paul SAUVAN (sur la piste du manège d'autos-tamponneuses).

Dansons le menuet... 1930

Dansons le menuet... 1928


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I) Chansons sur Caromb, en provençal :

NB : Noter qu'en provençal, Caromb s'écrit Caroun ou Caroumb.

Remarques stylistiques : Certains mots et expressions sont souvent utilisés dans les chansons et poèmes d'Irénée AGARD : "piboulo / jouine / amour / fèsto"...

Partitions manuscrites et éditées

* La Baisso jouiouso / Le quartier de la Baisse joyeuse à Caromb :

- Présentation de cette chanson : Le texte de cette chanson est à la gloire du pays. À analyser les thèmes abordés dans les chansons d'expression provençale d'Irénée AGARD, on pourrait croire qu'il était volontiers chauvin, mais il faut se replacer dans le contexte de l'entre-deux guerres dans cette société villageoise où l'on voyageait peu et où les évènements locaux avaient une importance capitale. Chaque quartier avait sa propre fête. La "Baisso jouiouso" était la chanson officielle de la "Baisse", quartier du village de Caromb situé côté Est, sous l'église.
Chanson collectée auprès de Josette GONNET-RAYMOND et d’Yvette RIPERT-GALLIAN (dite Casinette, nièce d'I.AGARD).

- Paroles et Musique : Chanson écrite vers 1930 par Irénée AGARD (26/03/1878-1944). La musique est un charleston (swing des années folles !) accompagnée par un orchestre de 14 à 32 musiciens (suivant les années) : la "Lyre Carombaise" (voir ci-dessus). Mouvement agité d'One step.

Version originelle :

La baisso jouïouse

Version corrigée,
en graphie mistralienne :

La Baisso jouiouso

Traduction en français :

La Baisse joyeuse

1e COUPLET :
Dé touti nosti bèu quartié
Qu'amoun lou mai dé faire festo,
Lou prouclaman bèn voulountié,
Ei la baisso qué ten la testo.
Fau veiré aco dins chaqué oustau,
Un risoulet toujour persisto,
E memè, si trouvan tro tristé,
Sis escroula nostré hespitau.

REFRAIN :
Baisso jouïouse,
Ô vido hérouso !
Emé vautré vénen dansa lou charleston.
Vostro musiquo
Mai qué magiquo,
Semblo un jazz-ban neissen dins lou bru di poutoun.
Aquésto annado
La rénoumado
Vous pourtara pu liun qué dins lis enviroun.
E dins la foulo,
Lon di piboulo,
Veirès passa l’âmo de tout Caroumb.

2e COUPLET :
Chasqué sémano en plen estièu,
A miéjour quan lou souléu fuso,
Dé groupé tenen lou sérièu,
Partageoun l'aigo dé l'escluso ;
Aco sé fai pas sens façoun,
Senso gros mot, senso disputo,
Mé la pu grosso part discuto
En canten aquesto cansoun :

AU REFRAIN

3e COUPLET :
Piei ven la sésoun di rasin,
Touto la baisso se desrengeo ;
A d'alambin coumé vésin
E dé mousquihoun per vendengeo.
Mé galéjairè é plen d'entrin,
Lou passan qu'a bégu la gouto,
S'en vai counten lon dé sa routo
En entounen aquèu (repetant aquest) réfrin :

AU REFRAIN

4e COUPLET :
Qué d'amourous suivent lou riòu,
Dempièi Rigau jusqu'à sainto-Ano,
En escoutan lou roussignòu,
S'escoundon dessous li platano.
Mai s'espirant dou pur amour
Qué démando nostro patrio,
Lou flo dei pu sérièu sé trio
En l'entenden canta toujour :

AU REFRAIN

COUBLET N°1 :
De tóuti nòsti bèu quartié
Qu'amon lou mai de faire fèsto,
Lou prouclaman bèn voulountié :
Es la Baisso que tèn la tèsto.
Fau vèire acò dins chasque oustau,
Un risoulet toujour persisto,
E meme, s'atrouvant trop triste,
S'es escroula noste espitau.

REFRIN :
Baisso jouiouso !
O vid' urouso !
Emé vautre venen dansa lou charlestoun.
Vosto musico
Mai que magico
Sèmblo un jazband neissènt dins lou brut di poutoun.
Aquesto annado,
La renoumado
Vous pourtara plus liuen que dins lis enviroun ;
E dins la foulo
Long di piboulo,
Veirés passa l’amo de tout Caroun !

COUBLET N°2 :
Chasco semano, en plen estiéu,
À miejour, quand lou soulèu fuso,
De groupe, tenènt lou seriéu,
Partajon l'aigo de l'escluso.
Acò se fai pas sens façoun,
Sènso gros mot, sènso disputo,
Mai la plus grosso part discuto
En cantant aquesto cansoun :

AU REFRIN

COUBLET N°3 :
Pièi vèn la sesoun di rasin,
Touto la Baisso se desrenjo ;
A d'alambin coume vesin
E de mousquihoun pèr vendenjo.
Mai, galejaire e plen d'entrin,
Lou passant, qu'a begu la gouto,
S'en vai countènt long de sa routo
En repetant aquéu refrin :

AU REFRIN

COUBLET N°4 :
Que d'amourous suivènt lou riòu,
Dempièi Rigau jusqu'à santo-Ano,
En escoutant lou roussignòu,
S'escoundon dessous li platano.
Mai, s'ispirant dóu pur amour,
Que demando nosto Patrìo,
Lou flo di plus seriéu se trìo
En l'entendènt canta toujour :

AU REFRIN

COUPLET N°1 :
De tous nos beaux quartiers
Qui aiment le plus faire la fête,
Nous le proclamons bien volontiers :
C’est la Baisse qui tient la tête.
Il faut voir cela : dans chaque maison,
Un sourire toujours persiste,
Et même, parce qu'il se trouvait trop triste,
Notre hôpital s’est écroulé.

REFRAIN :
Baisse joyeuse, 

Ô vie heureuse !
Avec vous, nous venons danser le charleston.
Votre musique
Plus que magique
Semble un jazz-band naissant dans le bruit des baisers.
Cette année,
La renommée
Vous portera plus loin que dans les environs ;
Et dans la foule,
Le long (de l'allée) des peupliers,
Vous verrez passer l'âme de tout Caromb !

COUPLET N°2 :
Chaque semaine, en plein été,
À midi, quand le soleil tape,
Des groupes, gardant leur sérieux,
Partagent l’eau de l’écluse.
Cela ne se fait pas sans façons,
Sans gros mots, sans disputes,
Mais la plus grande partie discute
En chantant cette chanson :

AU REFRAIN

COUPLET N°3 :
Puis vient la saison des raisins,
Toute la Baisse se dérange ;
Elle a des arabis (moustiques) comme voisins
Et des moucherons pour (les) vendanges.
Mais, plaisantin et plein d’entrain,
Le passant, qui a bu la goutte,
S’en va content le long de sa route
En répétant ce refrain :

AU REFRAIN

COUPLET N°4 :
Que d’amoureux qui suivent le ruisseau (canal, débat),
Depuis Rigaud (lieu à Caromb ou nom d'un habitant ?) jusqu’à Sainte-Anne,
En écoutant le rossignol,
Se cachent sous les platanes.
Mais, s’inspirant du pur amour
Que demande notre Patrie,
Le flot des plus sérieux se distingue (trie)
En l’entendant chanter toujours :

AU REFRAIN

Sources : Collectage chanté par Josette GONNET-RAYMOND et Yvette RIPERT-GALLIAN (nièce d'I.AGARD)
+ Partition éditée + Recueil manuscrit d'Irénée AGARD
+ "À la recherche du temps passé..." livre de Jean-Claude BRESSIEUX (Mairie de Caromb, 1989).


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* La cansoun dis Ièro / La chanson du quartier des Aires (à Caromb) :

- Présentation de cette chanson : Sur un rythme endiablé de one-step, Irénée AGARD vante les mérites de son quartier natal, dans le village de Caromb, le quartier des Aires : "Lis Ièro" (côté Ouest, au-dessus de l'église)...
Chanson collectée auprès de Josette GONNET-RAYMOND et d’Yvette RIPERT-GALLIAN (nièce d'I.AGARD).

- Paroles et Musique : Chanson écrite le 1er juin 1927 par Irénée AGARD (26/03/1878-1944). La musique est un "one-stepp". Se joue à un tempo rapide : allegro.

Version originelle :

LA CANSON DIS IÉRO /
CANSOUN DIS IÉRO

Version corrigée,
en graphie mistralienne :

LA CANSOUN DIS IÈRO

Traduction en français :

LA CHANSON DES AIRES

1e COUPLET :
Jouiné garçoun é vautre gento fiho,
Qu'amès lou plaisi, qué cerquès l'entrin,
Nostré quartié en festo, vous counviho
A véni dansa, canta dé refrain.
E sé dé fés à l'oumbro di garbièro,
Vésias dous à dous lusi lou bonhur,
Ver nostre adjouï cadoules sens manièro
Vous maridara n'en sièguès ben ségur.

REFRAIN :
Dessu Caroumb, lou cèu dis ièro,
Es un cairè dou paradis.
Ei lou granié, ei la fénièro,
Ei lou récati dou pays !

2e COUPLET :
Gens dé Caroumb qu'avès de plant à vendré,
Vénès vers Martin, vénès vers Gutoun ;
E sé voulès un pau pu bas descendré,
Trouvarés d'engrai, pièi dé bèu moutoun ;
Dé sa dé gip, des cavo touti plèno,
Barado en dédins dé blanc sec é doux ;
Mai jamai res régrétara sa péno,
Car ei fau coumpta, sé n'en bèura dei dous.

AU REFRAIN

3e COUPLET :
Per li grouman trouvarès la riposto
A l'éspiçarié qué vent tout extra.
Li trop nervous qué vendran à la posto,
Sé soun ben préssa, saran lèu timbra.
Piéi li portur dé gros bihet dé banquo,
Dins lou percétour podoun agué fé ;
Sé per canta (Car s'en cantant) souven l'alen nous manquo,
Eù mando toujour li noto dé fossé.

AU REFRAIN


4e COUPLET : (après la fête, optionnel)
Sias ben vengu
la festo sé passado
Emé ben dé gens
mé pas trop beu temps.
Iagu dé resto
aquesto galéjado :
Ou gros de l'estieù
faire tant de vent.
Mé per fini,
tiran n'en la mouralo :
Sian ben éléva,
sian pas dins un trau.
Piei nosto festo
ei surtout prouvençalo ;
E din lou miéjour
Ren sé fai sens mistrau.

AU REFRAIN

COUBLET N°1 :
Jouìni garçoun e vàutri gènti fiho,
Qu'amès lou plesi, que cerquès l'entrin :
Noste quartié en fèsto vous counviho
À veni dansa, canta de refrin !
E se de fes à l'oumbro di garbièro,
Vesias dous à dous, lusi lou bonur :
Vers noste ajoun cadoulès sèns manièro,
Vous maridara n'en siegues bèn segur.

REFRIN :
Dessus Caroun, lou cèu dis Ièro
Es un caire dóu paradis ;
Ei lou granié, ei la fenièro,
Ei lou recàti dóu païs !

COUBLET N°2 :
Gènt de Caroun qu'avès de plant à vèndre
Venès vers Martin ! Venès vers Gutoun !
E se voulès un pau pu bas descèndre
Trouvarés d'engrais, pièi de bèu móutoun.
De sa de gip, de cavo tóuti pleno,
Barrado en dedins de blanc se e dous...
Mai jamai res regretara sa peno,
Car ié fau coumta : se n'en béura di dous.

AU REFRIN

COUBLET N°3 :
Pèr li groumand trouvarés la riposto
À l'espiçarié que vènd "tout estra"...
Li trop nervous que vendran à la posto,
Se soun bèn pressa, saran lèu timbra.
Pièi li pourtur de gros bihet de banco,
Dins lou precetour podon agué fe,
Car s'en cantant, souvènt l'alen nous manco,
Èu mando toujour li noto de "fossé" !

AU REFRIN


COUPLET N°4 : (optionnel, après la fête)
Sias bènvengu la fèsto se passado
Emé bèn de gènt mai pas trop bèu tèms.
I'agu de rèsto (d')aquesto galejado :
Au gros de l'estiéu faire tant de vent.
Mai pèr fini, tiran n'en la mouralo :
Sian bèn eleva, sian pas dins un trau.
Pièi nosto fèsto ei surtout prouvençalo ;
E dins lou miejour
Rèn se fai sens mistrau.

AU REFRIN

COUPLET N°1 :
Jeunes garçons et vous charmantes filles,
Qui aimez le plaisir, qui cherchez l’entrain :
Notre quartier en fête vous convie
A venir danser, chanter des refrains !
Et si parfois à l’ombre des meules,
Vous voyez deux à deux, briller le bonheur :
Vers notre adjoint du Gard sans manière,
Il vous mariera, soyez-en bien sûrs.

REFRAIN :
Dessus Caromb, le ciel des Aires

Est un coin de paradis ;
C’est le grenier, c’est le grenier à foin,
C’est la provision du pays !

COUPLET N°2 :
Gens de Caromb qui avez des plants à vendre
Venez vers Martin ! Venez vers Guton !
Et si vous voulez descendre un peu plus bas,
Vous trouverez de l’engrais puis de beaux moutons.
Des sacs de plâtre, de cave toute pleine,
Fermée en dedans de blanc sec et doux ;
Mais jamais rien ne regrettera sa peine,
Car il faut compter : il s’en boira des deux (doux ?).

AU REFRAIN

COUPLET N°3 :
Pour les gourmands, vous trouverez la riposte
A l’épicerie qui vend « tout extra ».
Les trop nerveux qui viendront à la poste,
S’ils sont pressés, seront vite timbrés.
Puis les porteurs de gros billets de banque,
En le percepteur ils peuvent avoir confiance,
Car si en chantant souvent le souffle nous manque,
Lui demande toujours les notes de "Fausset" !

AU REFRAIN


COUPLET N°4 : (optionnel, après la fête)
Vous êtes les bienvenus à la fête qui est finie
Avec beaucoup de gens mais pas un très beau temps.
Il y a eu des restes de cette blague :
Au milieu de l’été faire tant de vent.
Mais pour finir, nous en tirons la morale :
Nous sommes bien élevés, nous ne sommes pas dans un trou.
Puis notre fête est surtout provençale ;
Et dans le Midi
Rien ne se fait sans mistral/MISTRAL.

AU REFRAIN

Sources : Collectage chanté par Josette GONNET-RAYMOND et Yvette RIPERT-GALLIAN (dite "Casineto", nièce d'I.AGARD)
+ Partition éditée à l'imprimerie H.Jacomet à Villedieu + Recueil manuscrit d'Irénée AGARD
+ "À la recherche du temps passé..." livre de Jean-Claude BRESSIEUX (Mairie de Caromb, 1989).


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* Li flour de Caroun / Les fleurs de Caromb :

- Présentation de cette chanson : Cette ode à la République image, sur un rythme ternaire, les trois couleurs du drapeau national par des fleurs communes :

  • "lou barjavoun" (la non-feuillée) représente le bleu,
  • "la margarido" (la marguerite) le blanc,
  • et "lou gau-galin" (le coquelicot) symbolise le rouge.

Cette chanson évoque aussi diverses fleurs que l'on trouve au pied du Ventoux...
Chanson collectée auprès de Josette GONNET-RAYMOND et d’Yvette RIPERT-GALLIAN (nièce d'I.AGARD).

« J’avais cinq ou six ans, n’importe,
Déjà pourtant, j’aimais les fleurs… »

Il est également auteur d'un ouvrage littéraire poétique en français sur les fleurs : "Les trois fleurs : rose, pâquerette, marguerite." 58 poèmes (Imprimerie Provençale - Villedieu 1904)

- Paroles et Musique : Chanson écrite en mars 1921 par Irénée AGARD (26/03/1878-1944).
La musique est une valse chantée.
Rythme à 3 temps, tempo allant.
NB : Le livret avec la partition en couleur était vendu 1 FF au profit des fêtes de charité.

Partition 1921

Version originelle :

LI FLOURS DÉ CAROUN /
LI FLOUR DÉ CAROUMB

Version corrigée,
en graphie mistralienne :

LI FLOUR DE CAROUN

Traduction en français :

LES FLEURS DE CAROMB

Ritournelle instrumentale

1e COUPLET :
Din li roucas, su la maïgro mountagno,
Lou barjeavoun flouris en liberta ;
Soun blu régar semblo beóurè l'igagno,
Coumè un souffran atten la carita.

REFRAIN N°1 :
Pichouno flour ignourado di foulo
Toun fin parfùm nous attiro ver tu.
Su la mountagno, émé la férigoulo,
Pu haóu qu'uno piboulo,
Vésinés lou ciel blu.

Ritournelle instrumentale

2e COUPLET :
Din li gran pra, pertout lon di sourso,
La marguerito espandis é s'éndor ;
Coumè ùne estello esgarado én sa course,
D'ùn voilo blan escoun li boutoun d'or.

REFRAIN N°2 :
Neigeo d'estiéou qué cantoun li cigalo !
Din la verduro estalés ta blanquour ;
Piéi li fillétto à l'âme prouvénçalo
Esffeuilloun ti pétalo
Coumè ouraclé d'amour !

Ritournelle instrumentale

3e COUPLET :
Din li silloun, li vergié, lis estoublo,
Lou gàu galino espélis à gran flo ;
Soun coeur dé san nous souris é nous troublo,
Piéi vous rappello à nosti chers héros !

REFRAIN N°3 :
Vaguo dé san, symbolo dé victoiro,
Nous as grandi, nous as fa li maï for !
Rougeo coulour, én margeo dé l'Histoiro,
Nous marqués plén dé gloiro
Lou souvéni di morts !

Ritournelle instrumentale

4e COUPLET :
Souvageo flours qué pas ùn bras cultivo,
Sias coumé ùn doun arriva dou bon Diéou ;
Enlacès vous, é restès toujour vivo,
Din lou bouquet qu'amén touti lou mièou.

REFRAIN N°4 :
Oh trés coulours ! qué toun Caroumb adoro,
Nous réflétés pertout is énviroun.
Vésén en vous lou drapéou tricoloro,
Coumè un souléou qué doro
Lou clouché dé Caroumb !

Retournello istrumentalo

COUBLET N°1 :
Dins li roucas, sus la maigro mountagno,
Lou barjeavoun flouris en liberta.
Soun blu regar semblo béure l'eigagno,
Coume un souffran atten la carita.

REFRIN N°1 :
Pichouno flour ignourado di foulo,
Toun fin parfun nous attiro vers tu.
Sus la mountagno, amé la ferigoulo,
Pu aut qu'uno piboulo,
Vesinés lou cèu blu.

Retournello istrumentalo

COUBLET N°2 :
Dins li grand prat, pertout long di sourso,
La marguerito espandis e s'endor...
Coum' uno estello esgarado en sa courso,
D'un voilo blanc escoun li boutoun d'or.

REFRIN N°2 :
Neigeo d'estiéu que canton li cigalo !
Dins la verduro estalés ta blancour...
Pièi li fihetto à l'amo prouvençalo,
Esfueion ti petalo
Coume ouraclé d'amour.

Retournello istrumentalo

COUBLET N°3 :
Dins li sihoun, li vergié, lis estoublo,
Lou gàu-galino espélis à gran clos...
Soun coeur de san nous souris e nous troublo,
Pièi nous rapello à nòsti chers héros.

REFRIN N°3 :
Vago dé san, simbolo de vitòri !
Nous as grandi ! Nous as fa li mai fort !...
Rougeo coulour ! En margeo de l'Istòri,
Nous marqués plén de glòri
Lou souvéni di morts.

Retournello istrumentalo

COUBLET N°4 :
Souvageo flour que pas un bras cultivo,
Sias coume un doun arriva dóu bon Diéu...
Enlacès-vous e restès toujour vivo
Dins lou bouquet qu'amén tóuti lou miéu.

REFRIN N°4 :
O ! Trés coulour ! Que toun Caroun adoro,
Nous reflètés pertout is enviroun !...
Vesén en vous lou drapèu tricolore,
Coume un soulèu que doro
Lou clouché de Caroun !

Ritournelle instrumentale

COUPLET N°1 :
Dans les rochers sur la maigre montagne,
La « non-feuillée » fleurie en liberté.
Son regard bleu semble boire la rosée,
Comme un souffrant attend la charité.

REFRAIN N°1 :
Petite fleur ignorée des foules,
Ton fin parfum nous attire vers toi.
Sur la montagne, avec le thym,
Plus haut qu’un cyprès,
Tu voisines le ciel bleu. 

Ritournelle instrumentale

COUPLET N°2 :
Dans les grands prés, partout le long des sources,
La marguerite se déploie et s’endort…
Comme une étoile égarée dans sa course,
D’un voile blanc elle cache les boutons d’or.

REFRAIN N°2 :
Neiges d’été que chantent les cigales !
Dans les verdures tu étales ta blancheur…
Puis les jeunes filles à l’âme provençale,
Effeuillent tes pétales
Comme oracle d’amour.

Ritournelle instrumentale

COUPLET N°3 :
Dans les sillons, les vergers, les étables,
Le coquelicot fait éclore à grand clos…
Son cœur de sang nous sourit et nous trouble,
Puis nous rappelle à nos chers héros.

REFRAIN N°3 :
Vague de sang, symbole de victoire !
Tu nous as grandis ! Tu nous as fait les plus forts !
Rouge couleur ! En marge de l’Histoire,
Tu nous marques plein de gloire
Le souvenir des morts.

Ritournelle instrumentale

COUPLET N°4 :
Fleurs sauvages que pas un bras ne cultive,
Vous êtes comme un don arrivé du bon Dieu…
Enlacez-vous et restez toujours vive
Dans le bouquet que nous aimons tous le mieux.

REFRAIN N°4 :
Oh ! Trois couleurs ! Que ton Caromb adore,
Tu nous reflètes partout aux environs !
Nous voyons en vous le drapeau tricolore,
Comme un soleil qui dore
Le clocher de Caromb !

Ritournelle instrumentale ???

Sources : Collectage chanté par Josette GONNET-RAYMOND et Yvette RIPERT-GALLIAN (nièce d'I.AGARD)
+ Partition éditée par l'imprimerie Martin Frères en Avignon + Recueil manuscrit d'Irénée AGARD
+ "À la recherche du temps passé..." livre de Jean-Claude BRESSIEUX (Mairie de Caromb, 1989).


[Remonter]

* La Carounenco / La Carombaise :

- Présentation de cette chanson : Uno Carounenco ou une Carombaise est une habitante de Caromb... C'est aussi une association qui dispense des cours de langue provençale (située à : Mairie, 141 rue du Grand-Jardin 84330 Caromb ; contact : Jacques Moucadeau ou René Didier). Cette chanson est un hymne à la richesse des ressources du village : abricotiers, oliviers, cerisiers prolifiques, greffage des plants de vignes, élaboration du vin, etc... Mais tant de richesses doivent aussi se partager...
Chanson collectée auprès d’Yvette RIPERT-GALLIAN (nièce d'I.AGARD).

- Paroles et Musique : Chanson écrite vers 1920 par Irénée AGARD (26/03/1878-1944).

Version originelle :

Version corrigée,
en graphie mistralienne :

Traduction en français :

1e COUPLET :
Anen conta nosté villagé
Lou mérito ben à soun tour ;
Sé trovo pas pu bèu paragé
Dé la Durenço ou mount-Ventour.
Oh ben pichaire !
Fau laissa faire
Qu vanto l'arangié ;
Ségur s'esgaro,
Ren sé coumparo
A nosti beù vergié ;
Ei dé grand paradis !
Ounté li cardélino,
Emé dé busquofino,
Venoun fairé sei nis.

2e COUPLET :
Apéramoun su li coulino
Aven pertout d'ambricotié,
Qué sé perdoun dins li ravino
Touti clafido d'oulivié ;
D'agroufioun, jusqué
Qué cuillen, brusqué,
Ou bè di passéroun ;
E lou gréffagé
Qué fai la ragé
Di fiho d'enviroun ;
Ah voui ! mai d'éscoudoun !
Aco lèu sé dévino
Ben mai d'une couquino
Greffarin dé poutoun.

3e COUPLET :
Aven d'aigo talamen claro
Qué jurarias un picho vin ;
Dé lumè qué nous an més aro
Doun n'en vésès jamai la fin.
Li férigoulo,
Dins li piboulo,
Embaumoun li camin...
Pié li viouleto
Qué li fihéto
Ramassoun sous li pin...
Ebéleu sabès pas !
Ia qué noun sai d'idylo
Entré garçon et fiho
Qui naissoun dins li pras.

4e COUPLET :
Féliciten nosto jouinesso
Qu'en s'amusen ven rappéla,
Q'un pays de tant dé richesso
Dòu saûprè tambèn la partagea.
Ia pas à diré,
Touti li riré
Soun leiau é jouyouse ;
Ia ren d'hounestè
Coume uno festo
Ou noun di malhérous ;
Anen gens dé Caroumb
La man à voto poché,
Dounés vité ou pu proché,
Anen, gens de Caroumb !

COUBLET N°1 :
Anèn conta noste vilage
Lou merito bèn à soun tour ;
Se trovo pas pu bèu paragé
De la Durènço au Mount Ventour.
Hoi bèn pichaire !
Fau laissa faire
Hoi vanto l'orangié ;
Segur s'esgaro
Rèn se coumparo
À nòsti béu vergié.
Ei de grand paradis !
Ounte li cardelino,
Emé de busquofino,
Venon faire sei nis.

COUBLET N°2 :
Aperamoun sus li coulino
Avèn pertout d'aubricoutié,
Que se perdoun dins li ravino
Tóuti clafido d'óulivié,
D'agroufioun jusqué
Que cuiènt brusqué
Vou bé di passeroun ;
E l'ensertage
Qué fai la ragé
Di fiho d'enviroun ;
Ah voui ! mai d'éscoudoun
Acò lèu se devino
Bèn mai d'uno couquino
"Greffarin" de poutoun.

COUBLET N°3 :
Aven d'aigo talamen claro
Que jururias un pichot vin ;
De lume que nous an mès aro
(Dóu) n'en vesés jamai la fin.
Li ferigoulo,
Dins li piboulo,
Embaumon li camin...
Pié li viouleto
Que li fiheto
Ramasson sout li pin...
E belèu sabès pas
I'a que noun sai d'idilo
Entre garçoun e fiho
Qui naisson dins li prat.

COUBLET N°4 :
Feliciten nosto jouinesso
Qu'en s'amusen vèn rapela
Qu'un païs de tant de richesso
Dòu saupre tambèn la partagea.
I'a pas à dire
Tóuti li rire
Soun leiau e jouious
I'a rèn d'ounesteté
Coumo uno fèsto
Voi noun di malurous ;
Anèn gènt de Caroun
La man à voto poché
Dounés vité ou pu proche,
Anèn gènt de Caroun !

COUPLET N°1 :
Nous allons conter notre village,
Il le mérite bien à son tour ;
On ne trouve pas plus belle contrée
De la Durance au Mont Ventoux.
Oh ! Bien bûcheron !
Il faut laisser faire
Oui ! Vante l’oranger ??? l’Orangeois ??? ;
Sûr qu’il s’égare,
Rien ne se compare
À nos beaux vergers.
C’est de grands paradis !
Où les chardonnerets
Avec des fauvettes,
Viennent faire leurs nids.

COUPLET N°2 :
Là-haut sur les collines
Partout, nous avons des abricotiers,
Qui se perdent dans les terres
Toutes pleines d’oliviers,
De cerisiers jusqu’à ce
Qu’ils cueillent brusquement
Vaut bien des moineaux ;
Et le greffage
Qui fait la rage
Des filles des environs ;
Ah oui ! mais des cachées
Cela se devine vite
Bien plus d’une coquine
« Nous grefferons » de baisers. 

COUPLET N°3 :
Nous avons de l’eau tellement claire
Que  nous la jurerions un petit vin ;
Des lumières que l’on nous a mises maintenant
Nous n’en voyons jamais la fin.
Les thyms,
Dans les cyprès,
Embaument les chemins…
Puis les violettes
Que les jeunes filles
Ramassent sous les pins…
Et peut être vous ne savez pas
Il y en a qui ne savent pas d’idylle
Entre garçons et filles
Qui naissent dans les prés.

COUPLET N°4 :
Félicitons notre jeunesse
Qui en s’amusant vient rappeler
Qu’un pays de tant de richesse
Doit savoir aussi  la partager.
Il n’y a pas à dire,
Tous les rires
Sont loyaux et joyeux
Il n’y a rien d’honnêteté
Comme une fête
??? non des malheureux ;
Allons gens de Caromb
La main à votre poche
Donnez vite au plus proche,
Allons gens de Caromb !

Sources : Collectage chanté par Yvette RIPERT-GALLIAN (nièce d'I.AGARD)
+ Texte écrit à la machine + Recueil manuscrit d'Irénée AGARD
+ "À la recherche du temps passé..." livre de Jean-Claude BRESSIEUX (Mairie de Caromb, 1989).


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* Carounetto / Petite Carombaise :

- Présentation de cette chanson : Jeune fille toujours leste à chanter son pays à toutes saisons, mieux que les cigales et les campanettes...
Chanson collectée auprès d’Yvette RIPERT-GALLIAN (nièce d'I.AGARD).

- Paroles et Musique : Chanson écrite vers 1900 par Irénée AGARD (26/03/1878-1944). Rythme de scottish / Fox-trot.

Version originelle :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
S'appelo Carouneto
Ei la pu poulido fiheto
Que lou printèms refleto
Coume un flo de roso e de lis.
Tóuti li cansouneto
Di cigalo e di campaneto
Pas miéus que Carouneto
Cantaran noste bèu païs...

REFRIN :
T.

COUBLET N°2 :
Q

AU REFRIN

COUPLET N°1 :
Elle s'appelle Caronette,
C'est la plus jolie jeune fille
Que le printemps reflète
Comme un tas de roses et de lys.
Toutes les chansonnettes
Des cigales et des clochettes
Pas mieux que Caronette
Nous chanterons notre beau pays...

REFRAIN :
T.

COUPLET N°2 :
Q.

AU REFRAIN

Sources : Collectage chez Yvette RIPERT-GALLIAN (nièce d'I.AGARD)


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II) Autres chansons en provençal
(chansons de métier, sur la Nature, ...) :

* La cansoun dis óulivaire / La chanson des ramasseurs d'olives :

- Présentation de cette chanson : "Lis óulivaire" sont les ramasseurs d'olives. Or les olives se ramassent en hiver quand il fait très froid, "qu'avèn lou gòbi", donc on chante pour se réchauffer...
Chanson collectée auprès d’Yvette RIPERT-GALLIAN (nièce d'I.AGARD).
NB : Cette chanson est sûrement la plus populaire des chansons écrites par Irénée AGARD car elle a été interprétée et enregistrée par divers artistes comme Jean-Marie CARLOTTI, Jean-Noël MABELLY, André CHIRON, Patrìc, Jean-Bernard PLANTEVIN, Stefan MANGANELLI, ...

- Paroles et Musique : Chanson écrite vers 1930 par Irénée AGARD (26/03/1878-1944).

NB : À noter qu'en consultant le manuscrit originel, Jean-Bernard PLANTEVIN a pu corriger dans le deuxième couplet : "caligna" par "aligna sus un ribas".

Version originelle :

Traduction en français :

COUBLET N°1 :
Quand vèn lou matin tout blanchi pèr l'eigagno
Vesès lis óulivaire ana tóutis à flot.
S'en van en risènt au pèd d'uno mountagno
Ramassa lis óulivo e groussi lou magot.

REFRIN :
Tout lou jour dedins lis óulivié,
Entendès canta lis óulivaire.
Li cigalo, l'estiéu fan parié ;
Aro, es iéu que cante pèr vous plaire.

COUBLET N°2 :
Quand so(u)no miejour e que lou mistrau fuso,
Vesès lis óulivaire (c)aligna su'n ribas.
Bevon lou soulèu coume fan li gramuso
E devoron countènt lou plus maigre repas.

AU REFRIN

COUBLET N°3 :
Pièi quand vèn lou souar, vesès pèr abitudo
Tóuti lis óulivaire ajassa vèrs lou fiò.
Ço que lis endort es pas de lassitudo,
Mai es l'òli que fui dins un vièi lume à croc.

AU REFRIN

COUPLET N°1 :
Quand se lève le matin tout blanchi par la rosée
Vous voyez les ramasseurs d'olives aller tous en foule.
Ils s'en vont en riant au pied d'une montagne
Ramasser les olives et grossir leur magot.

REFRAIN :
Tout le jour, dans les oliviers,
Écoutez chanter les ramasseurs d'olives.
Les cigales, l'été font pareil ;
Maintenant, c'est moi qui chante pour vous plaire.

COUPLET N°2 :
Quand sonne midi et que le mistral souffle,
Vous voyez les ramasseurs d'olives (se faire des calins) alignés sur un talus.
Ils boivent le soleil comme le font les lézards
Et dévorent, contents, le plus maigre repas.

AU REFRAIN

COUPLET N°3 :
Puis, quand vient le soir, vous voyez habituellement
Tous les ramasseurs d'olives regroupés vers le feu de cheminée.
Ce qui les endort, ce n'est pas la lassitude,
Mais c'est l'huile qui brille dans une vieille lampe à huile.

AU REFRAIN

Sources : Collectage chez Yvette RIPERT-GALLIAN (nièce d'I.AGARD)
+ Partition éditée + Recueil manuscrit d'Irénée AGARD.
Discographie / Enregistrements :

- CD "Canta Rasim : La langue d'oc" par Flamen'Oc, La Mal Coiffée et Patrick (Ed. 2010)
- CD "Jan lou fada" par Jean-Bernard PLANTEVIN (Ed. Croupatas, JBP 013, 2003)
- CD "Canto e conto" par André CHIRON (Ed. SOS Provence 010, 1996)
- CD "Les plus beaux chants d’Occitanie ; Vol 2 Languedoc et Provence" par Patrìc (Ed. Aura, 800562, 1993)
- Enregistrement radio (1992) de Jean-Pierre BELMON, Jean-Marie CARLOTTI et Jean-Noël MABELLY
> CD "Chansons de métiers de Provence et du Comtat Venaissin" Coll. « Les meilleures musiques du monde entier » (Ed. Harmunia Mundi - Ocora 4559079 HM52),
- CD "Linhana-Lignane" ? (1984/1997) par Jean-Marie CARLOTTI

+ BONUS : Télécharger le fichier "Kara'Oc" au format .kfn (réalisé par Thibaut PLANTEVIN en 2007)


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* Li cant dóu roussignòu / Les chants du rossignol :

- Présentation de cette chanson : Cette gloire au soleil et à la nature célèbre la beauté du jour qui invite à s'aimer...
Chanson collectée auprès d’Yvette RIPERT-GALLIAN (nièce d'I.AGARD).

- Paroles et Musique : Chanson écrite vers 1900 par Irénée AGARD (26/03/1878-1944).
NB : On peut trouver deux versions manuscrites en provençal de cette chanson, écrites par l'auteur, légèrement différentes. Sans doute l'une d'entre elles était un brouillon. Dans son recueil, il laisse également un poème en français qui est très proche de la traduction de la chanson, avec une strophe supplémentaire.

Version originelle n°1 :

Version originelle n°2 :

Version corrigée,
en graphie mistralienne :

Traduction en français (de l'auteur) :

1e COUPLET :
Gloiro au soulèu qué ven bèure l'igagno !
Quan à la poucho dou jour
Sé drenboun touti li flour.
Gloiro au soulèu qué sort su li mountagno
Per véni ressuscita
La nature à la clarta !

Quand lou roussignòu, saluden l'auroro,
Révéiho en canten li bousquet vésino,
Bien dé nis d'aucèu despachoun d'escloré
E lou cant sounore
N'a jamai dé fin.

2e COUPLET :
Gloiro ei miéjour qué la lumière enflamo !
Ounté à l'abri dé bouissoun
Sé maduroun li meissoun.
Gloiro au soulèu qué pénètro en nostre âmo,
E nous monto dins un sàut
Ou paradis prouvençau !

Quand lou roussignòu respon ei cigalo,
Li miéjour d'estieù vibroun dins qu'eù toun ;
Hymno de bonhur, cansoun prouvençalo,
Rien mièu d'autré esgalo
Lou bru di poutoun !

3e COUPLET :
Gloiro i couchan tau clafi dé mystèro
Ounté dins des voilo d'or,
La naturo en pax s'endor !
Gloiro au soulèu qué quito nostro terro
En nous prouven quan s'en vai
Qué la vido ei lou travail !

Quand lou roussignòu canto su li trèiho
A l'oumbro dou soir, dins l'air parfuma,
En rintren ou brus chaquo eissam d'abéiho
Nous dit à l'ouréiho :
"Ei l'ouro d'ama."

1e COUPLET :
Gloiro i matin argenta per l'igagno !
Ounté à la pouncho dou jour
Sé dreboun touti li flour.
Gloiro au soulèu qué sort su li mountagno,
Per véni ressucita
La naturo à la clarta !

Quand lou roussignòu, qué l'aubo coumando,
Réveiho en canten li bousquet vésin,
Touti lis auceu s'envoloun per bando,
Coumé dé guirlando
Dins l'azur sens fin.

2e COUPLET :
Gloiro ei miéjour qué la lumièro enflamo !
Ounté à l'abri di bouissoun
Sé maduroun li meissoun.
Gloiro au soulèu qué pénètro en nostro âmo,
E nous porto dins un saut
Ou paradis prouvençau !

Quan lou roussignòu respon i cigalo,
Li miéjour d'estièu vibroun dins qu'eù toun.
Hymno dé bonhur, cansoun prouvençalo,
Rèn mièu d'autre esgalo
Lou bru di poutoun.

3e COUPLET :
Gloiro i couchan tout clafi dé mystéro !
Ounté dins di voilo d'or
La naturo en pax s'endor.
Gloiro au soulèu qué quitto nosto terro
En nous prouvo quan s'en vai
Qué la vido ei lou travail !

Quand lou roussignòu canto su li trèiho
A l'oumbro dou soir
Dins l'èr parfuma
En rintren ou brus, chaque eissau d'abeiho
Nous dis à l'oureiho :
"Ei l'ouro d'ama."

COUBLET N°1 :
Gloiro au soulèu que ven bèure l'eigagno !
Quand à la pouncho dóu jour
Se drenbon tóuti li flour.
Gloiro au soulèu que sort sus li mountagno
Pèr veni ressuscita
La naturo à la clarta !

Quand lou roussignòu, saluden l'auroro,
Reviho en canten li bousquet vesin,
Bèn de nis d'aucèu despachon d'esclore
E lou cant sounore
N'a jamai de fin.

COUBLET N°2 :
Gloiro ei miéjour que la lume enflamo !
Ounté à l'abri di bouissoun
Se maduroun li meissoun.
Gloiro au soulèu que penètro en nosto âmo,
E nous monto dins un saut
Ou paradis prouvençau !

Quand lou roussignòu respon ei cigalo,
Li miéjour d'estiéu vibron dins qu'èu toun ;
Himno de bonur, cansoun prouvençalo,
Rèn miéu d'autre esgalo
Lou bru di poutoun !

COUBLET N°3 :
Gloiro i couchan tau clafi de mistèri
Ounte dins des voilo d'or,
La naturo en pas s'endor !
Gloiro au soulèu que quito nosto terro
En nous prouven quand s'en vai
Que la vido ei lou travau !

Quand lou roussignòu canto sus li trèiho
À l'oumbro dóu souar, dins l'èr parfuma,
En rintren ou brus chaquo eissam d'abiho
Nous dis à l'auriho :
"Ei l'ouro d'ama."

 

 

COUPLET N°1 :
Quand le rossignol dès la blanche aurore,
Réveille en chantant les bosquets voisins,
Bien des nids d'oiseaux s'empressent d'éclore
Et le chant sonore
A d'échos divins.

 

 

COUPLET N°2 :
Quand le rossignol répond aux cigales,
Les midis d'été flambent embrasés
Sous ce flot ardent de voix provençales
Qui vibrent égales,
Au bruit des baisers.

 

 

COUPLET N°3 :
Quand le rossignol chante sur la treille,
Par les doux couchants au déclin du jour,
Gagnant le rucher, bien plus qu'une abeille
Nous dit à l'oreille :
"Il chante l'amour."

 

 

COUPLET N°4 :
Quand le rossignol à travers les voiles,
Lance dans la nuit son vibrant appel,
Les minuits secrets s'emplissent d'étoiles
Et l'homme en ses toiles,
Croit monter au ciel !

Sources : Collectage chez Yvette RIPERT-GALLIAN (nièce d'I.AGARD)
+ Recueil manuscrit d'Irénée AGARD.


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III) Chansons en français :

C'est mon village que je chante
Ainsi que tous ses environs
Regardez la plaine alléchante
Où tout pousse et murit de front
Mais c'est son ciel qui nous enchante
Bien que rien n'égale C A R O M B.

* L'Air des Aires :

- Présentation de cette chanson : Fait partie d'un recueil intitulé "Chansons Locales et Provençales en dialecte Carombais".
Chanson collectée auprès d’Yvette RIPERT-GALLIAN (nièce d'I.AGARD).

- Paroles et Musique : Chanson écrite en juin 1928 par Irénée AGARD (26/03/1878-1944) sur un rythme de "One-Step", allegro.

Version originelle :

L'air des aires

COUPLET N°1 :
Ô quartier des Aires !
Jardin fleuri qu'inonde le soleil,
Où la sève est toujours plus printanière
Et la brise en éveil ;
Un air joyeux, un chant de fête,
Règne aujourd'hui sur tes fils assemblés ;
Chanson bien douce et parfaite
Où pétille l'or des blés.

REFRAIN :
Et quand le jazz-band pareil aux cigales,
Rythmera cet air jamais apaisé,
Les couples vibrants d'ardeurs provençales
Diront : "Il égale
Le bruit des baisers."

COUPLET N°2 :
Ô folle jeunesse !
Vous qui rêvez toujours devant un nid,
Venez chanter cet air plein de promesse
Dans un site bénit.
Refrain d'amour qui vous enchante ;
Bruit d'avions, murmure des ruisseaux,
Chanson toujours émouvante
Que gazouillent les oiseaux.

AU REFRAIN

COUPLET N°3 :
Ô belle Provence !
Terre d'espoir, de sève et de parfum,
Par ta splendeur la plus noble de France
Tu nous grises chacun.
Mais tes bijoux ce sont les Aires,
Perles de feu brillant en pur cristal,
Donnant des notes plus claires
Que le souffle du mistral.

AU REFRAIN

Partitions manuscrites et éditées

Sources : Partition éditée par l'imprimerie H.Jacomet à Villedieu, avec l'aimable autorisation d' Yvette RIPERT-GALLIAN (nièce d'I.AGARD)
+ "À la recherche du temps passé..." livre de Jean-Claude BRESSIEUX (Mairie de Caromb, 1989).


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* Le 14 juillet des écoliers :

- Présentation de cette chanson : Cette chanson fut chantée chaque année par tous les écoliers de Caromb pendant plus de 15 ans !
Chanson collectée auprès d’Yvette RIPERT-GALLIAN (nièce d'I.AGARD).

- Paroles : Joseph SÈVE, dit Jos EVÈS, instituteur à l'école de Caromb et poète.

- Musique : Chanson écrite vers 1920 par Irénée AGARD (26/03/1878-1944).
NB : La mélodie de cette chanson ressemble comme deux goutes d'eau à celle de la chanson intitulée "La Baisso jouiouso". Mais "Le 14 juillet des écoliers" possède une partie mélodique supplémentaire de 16 mesures. Deux hypothèses possibles étant donné qu'on n'a pas les dates de créations de ces deux chansons : soit la Baisso étant un énorme succès, I.AGARD à la demande de l'instituteur Joseph SÈVE a réutilisé sa plus belle musique en y ajoutant simplement un élément pour l'enrichir encore davantage, soit c'est "La Baisso" qui a été composée plus tard en enlevant la partie mélodique la plus difficile à chanter afin de rendre celle-ci encore plus populaire...

Version originelle :

COUPLET N°1 :
Nos pères ont souffert les pires des tortures
Pour tirer du néant la sainte liberté,
Pour libérer du joug toutes les créatures,
Et pour faire régner la loi d'humanité.
Ils ont depuis longtemps brûlé la forteresse
Symbole du passé fait de pleurs, de terreur.
Du plaisir des tyrans la docile maîtresse
A sombré dans le bruit de la foule en fureur.

REFRAIN :
Tous en ce jour chantons la gloire !
Dignes enfants des Carombais,
Ce chant d'amour et de victoire
Chez nous, chez nous, ne faiblira jamais !

COUPLET N°2 :
Nous sommes les enfants de l'époque nouvelle ;
Nous suivons le chemin tracé par nos aïeux ;
Nous travaillons gaiment pour la France plus belle ;
Nous transformons le bien pour en faire le mieux.
Penchés sur nos cahiers, dans nos saines écoles,
Révisant le passé, préparant l'avenir,
De l'acteur citoyen nous apprenons les rôles
Que demain dans la lutte il nous faudra tenir.

AU REFRAIN

COUPLET N°3 :
L'avenir est à nous plein d'espoir, de promesse.
À l'horizon se lève un jour ensoleillé ;
Vers lui nous marcherons, fièrement, sans faiblesse,
Suivis du souvenir du quatorze Juillet.
Sans cesse confiants puisque brûle en notre âme
Cet amour du terroir si riche et si fécond ;
Dignes du beau passé, notre voix le proclame,
Nous serons fils de France, écoliers de Caromb.

AU REFRAIN

Fête des écoles de Caromb en 1920.

Sources : Partition éditée par l'imprimerie H.Jacomet à Villedieu, avec l'aimable autorisation d' Yvette RIPERT-GALLIAN (nièce d'I.AGARD)
+ "À la recherche du temps passé..." livre de Jean-Claude BRESSIEUX (Mairie de Caromb, 1989).


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* Marche des footballeurs du Sporting-Club de Caromb :

- Présentation de cette chanson : Cette chanson est encore officielle pour le Sporting-Club de Caromb. Comme un hymne pour encourager les joueurs de football.

- Paroles : Écrites en 1946 par Irénée AGARD (1878-1944).

- Musique : Composée en 1946 par Irénée AGARD (1878-1944).

Version originelle :

COUPLET N°1 :
Un des jeux les plus courants,
Classé même au premier rang,
Est celui de l'allégresse
Que pratique la jeunesse.
Gracieuse comme au bal
Et d'un éclat sans égal,
On la voit briller sans cesse
Mais surtout dans le football.

REFRAIN :
Petite guerre
Chaque combat des footballeurs,
Mais ce n'est guère
Qu'une dispute dans les fleurs.
Plaisir extrême,
Frisson d'espoir jamais trop long
Pour peu qu'on aime
Le jeu moderne du ballon.

COUPLET N°2 :
Les amateurs, les mordus
Sur les touches sont venus
Suivre le ballon qui roule
Mais qu'un coup de pied refoule.
On entend monter des cris
Dont personne n'est surpris
Car c'est l'âme de la foule
Acclamant ses favoris.

AU REFRAIN

COUPLET N°3 :
C'est surtout par les grands froids
Que le football prend ses droits.
Il réchauffe à tous les titres
Les joueurs, même l'arbitre.
Cependant que dans un coin,
Le public, frileux témoin
Qui n'a pas droit au chapitre,
Chaudement discute un point.

AU REFRAIN

COUPLET N°4 :
Le Sporting-club de Caromb
Passe dans les environs
Pour avoir, sans qu'on se leurre,
Une équipe des meilleurs.
À l'appel d'un comité
D'un groupe si réputé
Répondent vite sur l'heure
Les amis de la beauté.

AU REFRAIN

Logo du Sporting-Club de Caromb

Sources : P.


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Dans les années 1950, après la mort d'Irénée AGARD
et après la seconde guerre mondiale,
un nouvel orchestre se forme : le "Musetina Cubain".

Musetina Cubain en 1954 (avec Jean SIMON au piano).


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+ Pour en savoir plus : Prolongement / Liens :

 

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