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Instruments traditionnels >> Le didjeridoo

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Instruments traditionnels >> Le didjeridoo (ou didgeriddoo / didgeridu / doodgeridoo / Yidaki / etc... ) :
PS : Prononcer "didjéridou"

Le didjeridoo est le seul instrument à vent traditionnel utilisé de nos jours en Australie. En fait, aucun instrument rythmique n’est trouvé dans le sud de l’Australie. Le didjeridoo joue un rôle important dans les rituels, au cours de la cérémonie des pluies, par exemple, ou durant le kunapipi, un culte lié à la fécondité, où il symbolise la matrice de la Mère Originelle.

Le didjeridoo est une trompette naturelle, de forme droite, sans bec, utilisée par les aborigènes de l’Australie du nord. Son nom est probablement d’origine européenne. Il existe 40 différents noms aborigènes pour cet instrument à travers l’Australie. Il est fabriqué avec une branche d’eucalyptus rendue creuse par les termites, dénudée de son écorce et dont les parois intérieures sont parfois légèrement émincées à chaque bout.

Un cercle de cire d’abeille ou de gomme d’eucalyptus est mis au bout le plus étroit (1) pour faire fonction de bec. Jadis, on utilisait le bambou dont les noeuds étaient brûlés avec un bâton enflammé, mais durant les années 70 le fer et les tuyaux en plastique étaient utilisés.

L’instrument est souvent décoré de symboles de totems et de peintures d’écorce en ocre et en argile, mais il n’est pas autrement modifié. La longueur préférée varie de région en région entre 1 et 1,50 mètres. Durant certaines cérémonies, un tube exceptionnellement large de 2,5 mètres est utilisé; il représente alors le Yrlunggur ou Julunggui, le Serpent de l’Arc-en-ciel.

L’instrument est joué par les hommes aborigènes accompagné par des joueurs de bâtons durant les chants et danses; il est surtout utilisé lors de cérémonies ouvertes à tous (non secrètes), lors de chants de clans, de camps et de l’interprétation de chansons appartenant à certains artistes. Il sert aussi d’accompagnement aux chansons d’enfants.

Bien que les garçons apprennent à jouer du didjeridoo à un très jeune âge, le virtuose est très estimé et reconnu. Ses coups de langues agiles et précis, le contrôle extraordinaire de son souffle, la façon parfaite dont il presse les lèvres sur le tube et son excellente mémoire musicale sont certains des attributs qu’il possède. Le didjeridoo a une large gamme d’expression : de la mélancolie lente et impressionnante, d’une puissance souvent inexorable, à la gaieté pétulante et l’insouciance joviale, toutes ces humeurs sont communiquées avec grande dextérité aux chanteurs, danseurs et à l’audience.

Personne ne sait d’où et quand le didjeridoo est apparu en Australie. En faisant des comparaisons avec d’autres cultures, il est devenu clair que les techniques et combinaisons riches de cet instrument sont uniques aux aborigènes australiens.

En utilisant leur imagination musicale et leurs capacités physiques, ils ont transformé un outil grossier en un instrument pour virtuose.

Diz Heller

PS : On le trouve également en Sicile.

(1) L’extremité la plus étroite (5 à 7 cms de diamètre) porte une couche de cire d’abeilles ou de gomme en guise d’embouchure. Le musicien joue assis par terre, les jambes étendues, l’autre extrémité (10 à 15 cms de diamètre) reposant sur ses doigts de pieds. Il importe que les parois du tube ne présentent pas de fêlures, car celui-ci doit faire résonner les sons émis par la gorge du souffleur. On ne joue pas du didjeridoo; on le "tire", expression assez réaliste, puisque la colonne d’air vibre sans interruption selon la technique du souffle continu.

+ Les anciens utilisaient la "technique des termites" : en effet, ces petites bêtes creusent l'intérieur des troncs d'eucalyptus, et il ne reste plus qu'à les tailler et à imiter les rythmes des cris des soldats termites que l'on peut entendre quand ils se sentent attaqués ...

Autres sites consacrés à cet instrument :

+ Jeu : "Simulateur de didgeridoo !" (proposé par Charly).

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