<< Page précédente

LA CHINE

JEUX :
Jeu n°1 : Reconnaissance visuelle des instruments
Jeu n°2 : Reconnaissance auditive des instruments
Jeu n°3 : QCM sur
Jeu n°4 : Anagramme
Jeu n°5 : Mots-mêlés
Jeu n°6 : Jeu du pendu

Les musiques chinoises sont généralement rattachées à des légendes et des mythes qui entourent leurs origines et les relations symboliques qu'entretiennent sons et instruments avec la matière et les éléments. Elles sont souvent en rapport avec les musiques de la Chine et celles de son empire : musiques du théâtre de marionnettes, de l'opéra (de Pékin) ; ou aux cérémonies bouddhistes et taoïstes.

La musique traditionnelle comprend cinq catégories : le chant, la danse, la récitation, le théâtre et la musique instrumentale.

Le théâtre populaire mêle l'intrigue à la musique, le chant, la danse, les prouesses acrobatiques et les arts martiaux.

Il y a environ 3000 ans, une théorie musicale complète et des instruments de musique sophistiqués faisaient déjà leur apparition en Chine, en grande partie pour les besoins de la musique rituelle ordonnée par Confucius. L'Europe était donc en friche alors que la Chine bâtissait déjà son empire dont un des piliers était la musique !

En Chine, les instruments utilisés jusqu'à présent s'élèvent à plus de 200 variétés et se divisent en 8 groupes, déterminés d'après la matière principale entrant dans la composition de l'instrument : la pierre, le métal, la soie, le bambou, le bois, la peau, la calebasse et la terre cuite.
Mais nous les avons ici classé en quatre groupes : les instruments à vent, à cordes frottées, à cordes pincées, et à percussion.


[Remonter]

Instruments traditionnels :

Cloches et tambours réservés aux palais princiers, flûtes et cithares aux nobles et officiers, jarres de terre pour les paysans, les catégories de l'Antiquité ont perduré et se retrouvent respectivement encore aujourd'hui.

Instruments anciens : Les cithares qin et se. >> NB : Deux instruments figurent à l'origine de la musique chinoise : la cithare qin et la flûte. Leur création est attribuée à des personnages mythologiques et a une valeur symbolique. "Le qin interdit les mauvaises pensées, c'est le début du mouvement de l'énergie du Yin". "La flûte a la sonorité de l'équinoxe du printemps, toute chose s'anime, s'excite et se met à bouger..." Le qin est partout présent dans la littérature et la peinture de l'antiquité ; il fut considéré par les lettrés comme le moyen le plus parfait de communier avec la nature.

Le luth pipa et la vièle erhu sont des instruments "barbares". Le premier est venu de Perse, croit-on, apporté par un musicien de Koutcha à la cour de l'empereur sous la dynastie des Zhou (vers 560). Quant à la vièle erhu, elle est de tradition récente, mais son ancêtre le xiqin, originaire du Nord, était en usage chez les musiciens populaires au XIème siècle. "Sa pratique ne vise pas à transformer les Chinois en barbares", tient à préciser Chen Yang qui fut le premier auteur à en donner une description. Ces deux instruments étrangers furent rapidement sinisés, mais, si le pipa reçut l'agrément des confucéens et eut un noble destin, la vièle erhu resta longtemps dans les mains des chanteurs de rues et des mendiants.

I. LES INSTRUMENTS À VENT : (>> Cliquez sur un nom d'instrument pour le voir en photo <<)

    A. INSTRUMENTS À VENT À BOUCHE :

  1. LE DI : Flûte traversière en bambou à 8 trous dont il existe deux sortes, la flûte "qu" qui accompagne le kunqu de Suzhou (un genre de théâtre local) répandu dans le Sud de la Chine et la flûte "bang" qui tire son nom du bangzi du Hebei (autre genre de théâtre local) répandu dans la Chine du Nord et du Nord-Ouest.
  2. LE XIAO : Flûte droite en bambou d'une sonorité douce, claire et plaintive, utilisée pour exprimer des sentiments de solitude et de mélancolie.
  3. LE DONGXIAO : Flûte verticale en bambou, à encoche plus massive que le xiao, utilisée dans la musique du sud de la province du Fujian et qui était appelée "chiba" sous la dynastie des Tang.
  4. LE DIZI : Flûte traversière à 6 trous, en bambou.
  5. LE P'AI XIAO : Flûte de Pan antique. Elle aurait été inventée par le monarche légendaire SHUN. Elle regroupe environ dix à 16 tubes et ressemble aux ailes de Phoenix. Le terme date d'avant 780 av. J-C.
  6. LE KOUJING : ...
  7. LE XUN : Flûte globulaire en terre cuite à 6 trous (ressemblant à l'ocarina), instrument antique, vieux de 6700 ans, exhumé au village Banpo (province du Shaanxi) et qui produit des sons simples.
  8. TI TZU : Flûte traversière en bambou utilisant une fine membrane qui lui donne un son un peu nasillard.
  9. + Flûte en os, en jade, flûte nasale en bois, ...

    B. INSTRUMENTS À VENT À BEC :

  1. LE GUAN (ou GUANZI) : Instrument à vent, sorte de hautbois-cromorne. Tuyau sonore à 8 ou 9 trous et à anche double appelé "bili" dans l'antiquité. Il est répandu dans le Nord. Son timbre grave et ses modulations variées peuvent exprimer aussi bien les sentiments vigoureux que la tristesse. Il peut même imiter la voix humaine.
  2. LE SUONA : Hautbois conique à pavillon avec anche double, très répandu et très populaire utilisé dans les solos, les ensembles instrumentaux et dans l'accompagnement des opéras locaux et des danses. Les hautbois suona et guanzi apparaissent, vers le IIIème siècle, en Asie centrale.
  3. LE SHUANGGUAN : ...
  4. LE DAGUAN : ...

C. INSTRUMENTS À VENT À ANCHE :

  1. LE SHENG : Orgue à bouche (ou plutôt instrument aérophone à anches libres), à 17 tuyaux de bambou et à anches (parfois 21, 24 ou 36) datant de l'antiquité. Il existe également un sheng en forme de calebasse de la minorité nationale du Sud-Ouest de la Chine.
  2. LE LUSHENG : Orgue à bouche à 6 tuyaux en roseau.
  3. LE BAWU : Tuyaux en bambou à 8 trous, de la nationalité hani du Yunnan.

II. LES INSTRUMENTS À CORDES ET À ARCHET : Violons monocordes que l'on joue en faisant passer l'archet (corde en crin de cheval) entre les cordes. Ils sont utilisés pour accompagner le chant.

  1. LE ERHU : Instrument à double cordes, avec un résonateur fabriqué en peau de serpent. L'archet est fait de cheveux de crinière de cheval. L'erhu existe depuis plus de 1000 ans ... Violon à 2 cordes frottées (faites en soie à l'origine) qui joue un rôle majeur dans la partie vocale de l'orchestre d'instruments à cordes et à archet et dans les solos.
  2. LE JINGHU : Violon à 2 cordes destiné spécialement à l'Opéra de Pékin.
  3. LE BANHU : Violon à 2 cordes, à table d'harmonie en bois, dont la caisse de résonance est recouverte d'une mince planchette et dont l'archet est particulièrement long (prés d'un mètre).
  4. LE HUQIN : Violon à 2 cordes appelé "instrument à cordes des barbares joué à l'aide d'une queue de cheval".
  5. LE SIHU : Vièle à 4 cordes. Cet instrument est placé verticalement sur le genou gauche et le corps est plié en forme d'arc (en faisant pression dessus). La mèche de l'arc passe entre les deux cordes centrales. Les cordes sont appuyées avec les ongles de la main gauche. L'archet (le "bâton cintré") est parfois utilisé pour heurter la surface du résonateur. Utilisé comme un instrument solo aussi bien que dans l'accompagnement de styles narratifs. Le corps est en bois et la peau tendue sur est une peau de serpent. Longueur = environ 70 cm. Accord des cordes : sol, ré, sol, ré. (PS : Se trouve aussi en Mongolie)
  6. LE GAOHU : Autre variante du violon chinois, dans la région de Canton.
  7. LE TIQIN : Vièle mongole à 2 cordes et à l'archet en crin de cheval.
  8. LE YEHU : Instrument du Fujian et du Guangdong, à 2 cordes et dont la caisse de résonance est faite d'une demie noix de coco.
  9. LE ZHUIHU : Violon chinois inspiré du luth à 3 cordes, dont la caisse de résonance est recouverte tantôt d'une peau de paon tantôt d'une mince planchette.

III. LES INSTRUMENTS À CORDES PINCÉES : Ces instruments se divisent en deux catégories : les uns se jouent appuyés contre l'artiste (luths, harpes), les autres se posent sur une table (cithares). Ils entrent dans l'expression de la mélodie rythmée et du chant.

  1. LE PIPA : le p'i p'a est un luth à 4 cordes en soie, à frettes, en forme de calebasse à caisse plus ou moins ronde qui s'allonge vers le haut. Il entre dans les compositions d'harmonie et de polyphonie. Le pipa est vieux de 2000 ans ...
  2. LE RUAN : Luth grave à 4 cordes, à frettes, à caisse circulaire et fond plat, le plus ancien d'entre tous.
  3. LE SANXIAN : Luth à 3 cordes, à touche lisse.
  4. Le luth HUOBUSI : Luth proche du sanxian.
  5. LE SHUANGXIAN : Luth à 2 cordes.
  6. LE TYMPANON : ...
  7. LE LIUQIN : Violon à 3 cordes, en forme de feuille de saule, plus petit que le pipa.
  8. LE YUEQIN (ou YUECH CH'IN) : Luth en forme de lune, à caisse circulaire et fond plat, manche court.
  9. LE QINQIN : Luth à 3 cordes et à frettes, à caisse hexagonale et à fond plat.
  10. LE KONGHOU : Instrument antique à 7 puis 36 cordes qui a été introduit de l'Occident en Chine il y a 2000 ans sous la dynastie Han. La harpe konghou, venue de Perse au début de notre ère, a depuis longtemps quasiment disparu. Il y avait deux types de konghou : l'horizontal et le vertical.
  11. LE GUZHENG (prononcer : "goundjung") ou POP ZHENG : Gu > antique et zheng > cithare. Genre de harpe d'environ 20 cordes. De forme oblongue, cette cithare dispose d'une table d'harmonie légèrement convexe. Chaque corde est surélevée par un chevalet mobile. L'interprète utilise les 5 doigts de la main (droite) pour gratter les cordes près du cordier. L'index, le majeur et l'annulaire de l'autre main servent à modifier la tension des cordes pour créer des ornements en fonction des modes employés. L'accord peut s'effectuer selon le mode zheng gong (sol, la, do, ré, mi, sol) ou le mode xia gong (sol, la, si, ré, mi, sol). Les réglages de tension des cordes sont très faciles à réaliser avec une clef spéciale.
  12. LE ZHENG : Originaire de Chine, le zheng a plus de 2000 ans, c'est un instrument à cordes pincées de la famille de la cithare, à chevalets mobiles et à caisse bombée, la main droite pincent les cordes qui sont 13 ou 16. Il est apparenté au koto japonais, au dan tranh vietnamien et au kayagum coréen.
  13. LE YAZHENG : Cithare à caisse bombée et à cordes frottées au moyen d'une plaquette de bambou.
  14. LE SE : Cithare de 25 cordes, à chevalets mobiles, à caisse plate et rectangulaire.
  15. LE QIN : Cithare à la caisse constituée de 2 planches de bois : dessus bombé, dessous plat et percé de 2 évents. Instrument d'un mètre 30 de long ayant 7 cordes tendues que l'on frotte de la main droite.
  16. LE YANGQIN : Cithare à cordes frappées par des mailloches, à chevalets fixes, à caisse plate : sonorité percussive et résonnante. La cithare à cordes frappées yangqin, dérivée du psaltérion occidental, n'atteint la Chine qu'au XVIIIème siècle.
  17. LE GUQIN : Cithare à 7 cordes mentionnée pour la première fois dans le "Livre des Odes", recueil de poèmes des époques des Zhou de l'Ouest et des Printemps et Automnes. Elle se distingue par son timbre clair et son large diapason. La plupart des mélodies expriment la noblesse des sentiments à travers le symbolisme des objets, comme l'"Ode aux fleurs de prunier Mei" exalte l'honnêteté et la sérénité de ces fleurs.
  18. LE ZHU : Cithare de bambou à 13 cordes frappées.
  19. LE FANBU : Instrument à cordes frottées des Mongols.
  20. LE CHARJI : Cithare mongole à cordes frottées.
  21. LE JIAYIEQIN : Cithare à cordes pincées dont la forme ressemble à un zheng et qui appartient à la nationalité coréenne.
  22. LE TURWEISE : Cithare mongole proche du zheng.
  23. LE DONGBULA : Instrument à cordes pincées du Xinjiang.
  24. LE JEWAFU : Instrument à cordes pincées du Xinjiang.

IV. LES INSTRUMENTS À PERCUSSION : Ce sont des instruments principalement rythmiques.

  1. Tambours (peau) :
    1. Le tambour GU : Tambour à membrane en peau.
    2. Le tambour DAGU : Plus gros que le gu.
    3. Le tambour BANGU : Tambour à une peau, plus petit que le gu et qui sonne aigu et percutant, généralement associé aux claquettes et aux wood-blocks.
    4. Le tambour XIAOGU : Plus petit ...
    5. Le PAIGU : Set de 5 tambours à tonalités variables ...
    6. Le SHENBO : Tambour sur cadre, sourd avec une longue résonance ...
    7. Le tambour TONG : S ...
  2. Gongs, cymbales, clochettes (en métal) :
    1. Le TONG GU : Gongs associés à de gros tambours
    2. Le CHAO GONG ou 'tam tam" : Grand disque métallique entre 45 et 70 cm de diamètre que l'on frappe avec une mailloche.
    3. Le LUO (ou DALUO) ou "tamtam" : faisant partie d'ensembles para-liturgiques, musiques de parades, de théâtres d'ombres, de marionnettes et d'opéra, avec Yin et Yang.
    4. Le XIAOLUO : Petit gong.
    5. Le WANGLUO : Gong bombé.
    6. Le DABO : Grande cymbale
    7. Les XIAOBO : Petites cymbales
    8. Les clochettes PENGLING : Deux clochettes entrechoquées, de petite taille, au son clair. Ce sont des instruments liturgiques renforçant les claquettes dans certains répertoires profanes.
    9. Les crotales BOLING : Paire de petites cymbales antiques, crotales tibétains.
    10. Les carillons QING : Chimes en pierre ...
    11. Le BIANZHONG : La fameuse cloche !
  3. Autres (en bois) :
    1. Les wood blocks : ...
    2. Le MU-YÜ (ou temple block) : Set de 5 ou 8 blocs de bois représentant chacun une tête de poisson.
    3. Les claquettes PAIBAN (ou BAN) : Composées de 2 plaquettes en bois reliées par une ficelle, les claquettes marquent le tempo dans les ballades, les chantefables, les opéras.
    4. Les claves BANGZI : Ces deux cylindres de bois frappés en S et tenus chacun dans une main, rappellent les castagnettes par leur capacité à exécuter de véritables roulements. Elles sont utilisées dans l'Opéra de Pékin (Yu opera, également nommé Henan Bangzi).

+ NB : Prononciation et signes chinois : hu 胡, qin 琴, pipa 琵琶, ruan 阮, xian 弦, zheng 筝, di 笛, guan 管, et sheng 笙

+ À trier : luan, chin, cheng, yang-chin, ti-tsu, hsiao, hsun, sona ?


[Remonter]

Chants :

L'aspect imposant des orchestres rituels ne doit pas masquer l'origine plus ancienne encore des chants, considérés comme l'expression spontanée du génie populaire, au point que le Classique des vers (Shijing) en a conservé ou plagié un grand nombre. Les chants alternés des villages attestent une permanence des formes, des thèmes et des conditions d'exécution, liées principalement aux jeux de printemps entre garçons et filles.


[Remonter]

Danses : Les danses sont généralement toutes rattachées à des rites, des fêtes, ...

Les danses, et singulièrement les danses masquées, remontent aux plus anciens rites sexuels et d'exorcisme. On y menait grand bruit, on s'y déguisait, on y portait des masques ou des parures d'animaux, on se livrait à des «joutes de hâbleries», tout particulièrement à l'occasion des fêtes hivernales. Extase et possession accompagnaient ces danses masquées, véritables ancêtres des arts de la scène, au point que le caractère xi, qui désigne l'opéra moderne, s'écrit avec la clé de hallebarde.

La danse exprime moins en Chine une allégresse du corps qu'une prise de possession de l'espace. Longues robes chasubles, manches démesurées, évoquent des formes d'oiseaux ou de serpents plutôt que de mettre en valeur le corps humain. À côté de l'imitation animale, l'aspect martial fournit l'autre inspiration majeure de la danse: boucliers et épées font pendants aux flûtes et aux plumes. Le nombre de danseurs lui-même obéit à un souci de symbolique et de symétrie, les règlements le codifiant en multiples paires de huit. Le pas de Yu le Grand, boitillant sur la carte de la Grande Ourse, ou le combat à l'épée de bois pour soumettre les esprits figurent encore dans les rituels taoïstes, tandis que la circumambulation, longue marche serpentant dans le temple, caractérise l'influence bouddhique. Toujours l'espace prédomine sur le corps. L'écriture chorégraphique apparaît dès les Tang, et sera développée par Zhou Zhaiyu sous les Ming, autour de 1600.

Une seule époque fait figure d'exception, celle des Tang, quand les corps dénudés des femmes, aux hanches et aux seins marqués, attestent une influence directe de l'Inde.

+ L'opéra : En Chine, l'opéra est autant joué au théâtre officiel que dans la rue ou les salons de thé. Il est très populaire car il raconte l'histoire du peuple. Il en existe environ 300 styles différents (exemple : le setchuan avec ses jeux de masques, ...). Le théâtre chinois, art total, mérite pleinement son appellation d'opéra. Son origine remonte sans nul doute au théâtre de poupées, lié au culte des morts.

Littérature musicale :


[Remonter]

Écoutes proposées :

Titre
Interprète
Écoute
Commentaire
L G
 
... ...
B

Pour en savoir plus :

+ Le Tibet

Conseils pour écouter de la musique traditionnelle chinoise :

Pour nous écrire : >> N'hésitez pas à nous proposer un site consacré à la musique et aux danses traditionnelles de Chine, ou des informations pédagogiques complémentaires concernant ce pays ...


[Remonter]

Et maintenant, à vous de jouer !

© PLANTEVIN.