MUSIQUE >> Les cornemuses

Instruments traditionnels >> La cornemuse

La cornemuse est un instrument très répandu dans le monde : on la trouve dans plus de 72 pays !

JEUX :
Jeu n°1 : Retrouver le pays d'origine correspondant aux cornemuses proposées
Jeu n°2 : Reconnaissance visuelle (difficile !)
Jeu n°3 : Le jeu du Pendu

 

Introduction : Etymologie, description, histoire
Comparaison des divers modèles dans tous les pays du monde
Bibliographie, discographie
Liens

 

Introduction :

* Etymologie :

>> "corner" et "muser" : jouer de la musette ...

Il en existe une quantité incroyablement abondante de cornemuses partout dans le monde, appelées sous divers noms classés ici par ordre alphabétique : (NB : Placez votre souris au dessus du nom pour connaître le pays correspondant)

L'askomandouva
Le bagpipe
Le biniou kozh
bock
   
La bodega (ou bodoga)
La bouhe ou boha ou bohaossac
La cabrette / La cabreto / La chabrette
La caramusa
La caraba
La chevrette
chiboni
cimpoi
Cornish double pipe
La craba
diple
Doedelsack (ou doedelzack) / dudelsach
La duda / Dude / Dudy / Dùkas
Somu dukas (ou somu dùdas)
Dùdmaisis
English great pipe
estive
La gaida (ou gayda) / gaïda
La gaita gallega, de fuelle, asturienne, boto / La gaïta de foles
La gajde
La gajdy
La gayd
gudastviri
The highland great bagpipe
Irish organ
La koza
Pays correspondant :
Leicestershire small pipe (verte)
La loure
Matstsyanka
Misnice
Moezelzak
Muchosa
Muse-au-sac
La musette / La museto
Le Northumbrian
parkapzuk
Le phagotus
pibau
Piob mhor
La piva
ronvèders
Le sac de gemecs
Säckpipa
sarnay
schäferpfeife
Scottish smallpipe
shuttle-pipe
shüvïr
Siesenki
La surdulina (ou sordellina)
La surle
tïk
torupill
La tsambouna
tulum
La turlure
Le uillean pipe
utricularium
La volynka
La veuse / veuze
La xeremia
xirularru
La zampogna (ou zanfona ou zampoña)
zaqq
La zukra
La zurla (ou surla)

 

* Description de la cornemuse :

Les cornemuses sont des instruments à anches. ils comportent une réserve d'air en forme de sac tenu sous le bras gauche, ce sac est gonflé soit par la bouche, par un tuyau porte-vent appelé "boufferet", dans lequel souffle le sonneur soit par un soufflet actionné par le bras droit du musicien. Le boufferet comporte une petite valve qui obture le tuyau dès que le bras presse le sac, et empêche l'air de refluer dans la bouche de l'exécutant.
Le sac était primitivement, et est encore parfois , fait d'une peau entière de mouton, de bouc ou de chevreau, le cou de l'animal servant à monter les tuyaux mélodiques, les pattes antérieures les autres tuyaux. Généralement, toutefois, il est constitué par deux peaux taillées et piquées ensemble, puis retournées; on utilise également, aujourd'hui, une matière imperméable, les deux pièces étant jointes extérieurement par des bandes adhésives ; certains sacs, enfin, sont en caoutchouc.
L'air est expulsé du sac par une pression du bras gauche ou des deux bras, serrant le sac contre la poitrine et est dirigé vers le chalumeau ou musette qui sert à jouer la mélodie ainsi que vers les bourdons.
Les chalumeaux et bourdons sont fixés à la poche et renferment à leur extrémité située près de celle-ci l'anche, simple ou double, qui produira le son. Leur perce peut être cylindrique ou conique. Le nombre de bourdons varie d'un modéle de cornemuse à un autre.
Les "montures" sont des sortes d'alvéoles en bois dans lesquelles sont fichés les tuyaux sonores, et qui protègent les anches. Elles sont fixées au sac, dans leurs trous respectifs, par un fil solide; une enveloppe de tissu recouvre le sac et les montures.
Le tuyau mélodique ou "chalumeau" est fait de roseau, de bois, d'os ou de métal. Il comporte normalement sept trous antérieurs et, plus haut, un trou postérieur pour le pouce ; sa perce est fortement conique d'où la sonorité pénétrante dans le registre aigu. On notera qu'afin de faciliter les notes d'ornement (sans intervention du sac), plusieurs cornemuses sont aujourd'hui pourvues, en Écosse, en Espagne , d'un tuyau mélodique à perce cylindrique étroite, qui sonne une octave plus bas que le tuyau mélodique normal.
Les "bourdons" qui apparurent à la fin du XIIIème siècle, sont de facture différente de celle du tuyau mélodique : un bourdon n'a pas de trous de jeu, et possède une anche simple, de roseau ou en sureau, exceptionnellement une anche double. La perce est cylindrique, constituée de deux ou trois pièces séparées avec de longs tenons, qui permettent l'accord avec le tuyau mélodique. Sur certaines cornemuses, chaque partie du bourdon présente une perce un peu plus grande que celle qui la précède, formant un tuyau à "coulisses". Les bourdons sont accordés en quintes, ou en octaves et quintes, sur une note qu'ils produisent, durant le jeu, en accompagnement.
On distingue les tuyaux à perce cylindrique et à anche simple en europe centrale et orientale, en inde et en afrique du nord et les tuyaux à perce conique et à anche double en europe occidentale.

La tonalité d'une cornemuse est donnée par la longueur du pied :

ré : longueur = 35 cm, 14 pouces
do : longueur = 39 cm, 16 pouces
si : longueur = 42 cm
si bemol : longueur = 44 cm
la : longueur = 47 cm
sol dièse : longueur = 50 cm, 20 pouces

On en graisse la poche pour l'assouplir et lui donner bonne humeur. En Bretagne, on y verse du cidre ou de l'hydromel, ailleurs, on lui "donne à boire" du vin ou de l'eau de vie. Il faut dire que les cornemuseux, souvent contraints de jouer de longues heures durant les bals ou les noces, profitent eux aussi de ces effluves alcoolisés qui, s'ils sont bons pour leur instrument, le sont aussi pour eux.

La cornemuse a suscité de nombreuses légendes, et les autorités religieuses l'ont fait considérer comme l'instrument du Diable, qui achète les âmes des musiciens désireux de savoir bien jouer et qui alors entrainent à leur perte tous les danseurs qui se laissent mener dans cette danse. Dans le Berry, c'est l'instrument du Meneur de loups. En Auvergne, elle se met très fréquemment à jouer toute seule, même cachée au fond d'un coffre ; en Bretagne, la nuit, elle se balançe dans les airs, au dessus de la lande ...


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* Histoire de la cornemuse :

Premières traces : eniron 3000 ans avant J-C.
Plus vieille cornemuse conservée dans un musée : 1409 à Edinbourg en Ecosse.

Son ancêtre est le chalumeau à réserve d'air, généralement constituée d'une vessie animale, instrument qui permet de jouer des mélodies continues: La véze (du latin « vesica », vessie) est attestée dés le IXème siécle, mais ne figure dans l'iconographie qu'à partir de la fin du XIIIème siécle. Ce fut un genre de cornemuse simplifiée : l'air était insufflé par un court bocal dans un petit réservoir formé d'une vessie de porc, lui-même prolongé par un chalumeau contenant une anche double.
L'instrument pouvait se jouer d'une seule main, tenu à l'horizontal devant la bouche ; certains possédaient deux tuyaux, d'autres avaient un tuyau recourbé.

Instrument à réservoir d'air, la CORNEMUSE réalise la combinaison d'un sac de peau et de plusieurs tuyaux sonores à anches simples ou doubles, qui sont insérés dans ce sac. Son origine est inconnue, mais le principe de l'outre servant de réservoir d'air fut connu dès l'Antiquité grecque. L'existence de la cornemuse n'est véritablement attestée qu'à l'époque romaine : au 1er siècle après J.-C., Suétone fait mention de l' "utricularius", joué par Néron ; un autre auteur parle d'un "ascaules" (cornemuseur) ; l'instrument semble alors provenir d'Asie, peut-être de l'Inde, et se répandit rapidement autour du Bassin méditerranéen, où il survit encore. L'évolution ultérieure de la cornemuse relève de l'histoire de la musique médiévale en Europe.

L'instrument se propagea parmi les jongleurs et les ménestrels, puis chez les bergers, et figura dans toutes les réjouissances populaires (on en trouve l'allusion dans de nombreux textes littéraires, d'Adam de La Halle à Rabelais). Au xve siède, il fut en honneur dans les Cours et dans les cités libres; mais il ne perdit jamais son caractère populaire, mème lorsque la "musette" fit son entrée à la Cour de France à partir du XVIIème siècle. Dés le Moyen Age, cependant, la cornemuse s'était intégrée aux "bands" militaires écossais.

Des compositeurs célèbres évoquèrent la cornemuse dans leurs oeuvres : Haendel dans sa "pastorale" du Messie, J.-S. Bach dans son Oratorio de Noël, Beethoven dans la Symphonie Pastorale (la 6), Berlioz dans Harold en Italie...

Du milieu du XlXème siècle à la guerre de 1939-45. Sous l'impulsion des auteurs rousseauistes et romantiques, George Sand surtout, un nouveau sentiment se développe au milieu du XlXème siècle : le régionalisme. la cornemuse devient alors, en Berry, en Auvergne, un véritable symbole du « Petit Pays », à la fois emblème populaire et porteur de nostalgie. Mais ce fort mouvement régionaliste engendre une forme musicale inattendue et riche : celle de l'immigration auvergnate à Paris. Dans le 11ème arrondissement, celui de La Bastille, se regroupent les travailleurs cantalous, aveyronnais ; une nouvelle cornemuse est « inventée », la cabrette.


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Comparaisons entre les différentes cornemuses :

Des cornemuses, il en existe plein plein plein ... de sortes : The bagpipe, le biniou, la cabrette, la caramusa, la chevrette, la craba, la duda, dudelsach, la gaida, la gaita, la gayd, la muchosa, le northumbrian, la sackpipa, la siesenki, the uillean pipe, la veuse, la veuze, la volynka, la zampogna, la zukra, etc... Mais on peut dire que c'est principalement un instrument européen.

I) En France : (cornemuse ou estive (terme poétique))

  1. La cabrette (ou chabrette ou cabreto) : Auvergne et Provence ...
  2. Bretagne >> Le biniou + La veuze
  3. Centre >>
  4. Corse >> La cornemuse caramusa
  5. Gascogne, les Landes >> La boha ou bohaossac ou bouhe : La boha est une cornemuse de Gascogne dont le sac est en peau de chêvre retournée (poils à l'intérieur). L'instrument est gonflé à la bouche au moyen d'un porte-vent et comporte un chalumeau mélodique et un bourdon également mélodique dans la mesure où il peut produire de deux à trois notes. Le chalumeau mélodique est à anche simple, et de perce cylindrique ce qui lui donne une étendue d'un seul octave. Il est percé de cinq à six trous de jeu sur le dessus, d'un trou sur le dessous et d'une fente d'accord qui fait entendre la sous-tonique avec le petit doigt. Le bourdon peut être qualifié de chalumeau d'accompagnement, car il possède de deux à trois trous permettant de faire un accompagnement. Une petite pièce de bois ou de cire attachée à une ficelle ou chainette permet d'occulter un trou de manière permanente.
  6. Haut Languedoc >> La bodega ou bodoga ou craba : C'est une grande cornemuse du Languedoc dont le sac est constitué d'une chêvre entière (d'où le nom craba) ou parfois d'un agneau. Elle est gonflé à la bouche au moyent d'un porte-vent, et comprend un chalumeau mélodique et un grand bourdon porté sur l'épaule.
  7. Limousin >> La chevrette ou la chabrette : La chabrette est une cornemuse gonflée à la bouche et comportant un chalumeau mélodique et deux bourdons. Le chalumeau mélodique est constitué de plusieurs segments et comporte souvent une clef pour atteindre la sous-tonique avec le petit doigt. Le petit bourdon est fixé au boitier parallèlement au chalumeau mélodique. Le grand bourdon possède une perce en "S" pour diminuer sa longeur et se pose sur le bras du musicien. Le boitier des chabrettes est très orné, souvent de miroirs, ainsi que les tuyaux qui sont ornés d'os, d'ivoire, d'étain ou de plomb.
  8. Normandie : loure ou lourette ou louvre ou louvrette
  9. Pays Basque : xirularru
  10. Poitou et Vendée >> La veuze : C'est une descendante directe des cornemuses médiévales dont elle a gardé tous les aspects. L'instrument est gonflé au moyen d'un porte-vent, et comporte un chalumeau mélodique et un bourdon. Le chalumeau mélodique de perce conique est doté d'une anche double et possède 7 trous de jeu et deux trous d'accord. bourdon à perce cylindrique doté d'une anche simple et d'un résonateur.
  11. Pyrénées (limite Espagne, Catalogne) : Le sac de gemecs

+ La musette de cour : à soufflet >> Partout en France ... Elle a pour origine la mode des bergeries du début du XVIIIème siècle qui amena les dames de la Cour à garder les moutons et les gens de qualité à jouer de la cornemuse. Hors la musette des bergers était un peu trop frustre, alors Martin Hotteterre mit au point un modèle plus petit, plus délicat, un bijou de la lutherie, bref "la musette de Cour". Afin d'éviter de disgracieux gonflements de joues, on alimentait la musette en air au moyen d'un soufflet.

+ La turlure ou turlurette


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II) En Europe :

  1. Allemagne : La cornemuse dudelsach et bock et schäferpfeife
  2. Angleterre : De nombreuses variantes ...
  3. Arménie : parkapzuk et tïk
  4. Belgique : Doedelsack (Flandres et Hollande), ou moezelsack, Muchosa ( Belgique, Wallonie), muse-au-sac (Hainaut)
  5. Bulgarie : La cornemuse gaida ou gayda, kaba gaïda (tonalité basse)
  6. Croatie : Diple et la dude
  7. Ecosse :
  8. Espagne : La cornemuse gaita gallega, galicienne ou gaita de fuelle (Galice), gaita asturienne (Asturie), gaita boto (Aragon), le sac de gemecs (Catalogne), la xeremia (Majorque), la zampoña [NS : Le terme "gaita" dérive du gothique "gait" ou "ghaid" qui signifie chèvre et désigne donc un instrument avec un sac en peau de chèvre.]
  9. Estonie : torupill
  10. Georgie : chiboni et gudastviri (à l'ouest)
  11. Grèce : La gaïda et la surle + Crète : La tsambouna et l'askomandouva
  12. Hongrie : La duda > Cornemuse à soufflet, souvent ornée d'une tête décorative.
  13. Irlande : La cornemuse uillean pipe : Le uilleann pipe est une cornemuse gonflée par un soufflet composée d'un chalumeau mélodique et de trois bourdons montés sur un boitier. Le chalumeau mélodique est de perce conique et des clefs permettent un jeu chromatique. Les bourdons sont munis de clefs que le musicien actionne avec son poignet pour l'accompagnement de la mélodie. Cette cornemuse est probablement la plus élaborée car elle a une grande richesse de jeu et une étendue chromatique de deux octaves. Le musicien joue assis à cause de la configuration de l'instrument. ou Irish organ
  14. Italie : la zampogna (ou cornemusa), la surdulina (ou sordellina ou surdellina) et la piva (au nord) + utricularium : ancien terme romain
  15. Lettonie : Som duka ou dùkas (ou somu dukas, ou soms, ou somu stabule) et ronvèders
  16. Lituanie : dùdmaisis
  17. Macédoine : La gaïda (bourdon en Sib, joue en mode dorien ou myxolydien), la zurla (ou surla qui désigne plutôt une sorte de hautbois) > Elle possède un chalumeau en pointe avec un petit pavillon en corne et un bourdon grave.
  18. Moldavie : cimpoi ou cempoi ou chimpoi ou cimponi ou ciumpoi
  19. Pologne : La cornemuse duda ou dudy et koza ou koziol slubni et siesienki (ou siesrynki, szerszenki, szeszenie) > Cornemuse à soufflet.
  20. Portugal : La gaïta de foles
  21. Roumanie : La koza et caraba et cimpoi
  22. Russie - URSS - Biélorussie & Co :
  23. Serbie : La gajdy ou gayd
  24. Slovaquie : La gajdy > Elle possède un chalumeau raccourci avec le pavillon relevé et le bourdon grave attaché au tronc à angle droit.
  25. Suède : Säckpipa
  26. Tchécoslovaquie - Tchéquie : La gajdy
  27. Ukraine : La duda et la volynka
  28. Yougoslavie : gajde et misnice > Deux grands pavillons en corne.


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III) Dans le reste du monde :

  1. La cornemuse de Tunisie : la zukra et la mezud
  2. La cornemuse de Turquie : tulum ou touloumi
  3. La zukra (ou mezoued / mezued / mezud) :
    Origine : Algérie, Tunisie, nord du Maghreb.
    Description : Cornemuse d'Afrique du nord en peau de chèvre. L'instrument dérivé sans le corps de chevrette s'appelle la magruna.
  4. La cornemuse arabe zukra : quasiment identique à la zukra tunisienne, un chalumeau double avec pavillon en corne. En fait, ce n'est qu'un hautbois arghoul doté d'un soufflet et couvert d'une fourrure.
  5. La cornemuse indienne : simple, un tuyau d'embouchure et un seul chalumeau.


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BONUS :

Rajoutons à toute cette grande liste, les cornemuses originales récupérées par André GABRIEL : sac fait en sac à linge sale, ...


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Autres sites consacrés à cet instrument :

+ Bibliographie :

+ Discographie :


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NB : Cette page a été réalisée avec l'aide des classes de 5ème du Collège Emilie de Mirabeau de Marignane (13)
© PLANTEVIN 2003.