CUBA

Île située au nord-est du Brésil ... riche
en rythmes ...
Parmi les trois racines principales de la population et de la culture
cubaine (aborigène, africaine et espagnole), c'est probablement la racine
africaine qui laisse l'empreinte la plus forte dans la culture cubaine. Provenant
de différentes ethnies (Yoruba, Mandigas, Congo, Karabali et Bantoue),
les Africains ont à l'origine été introduits comme esclaves
dans les plantations. Mais c'est aussi ensuite la culture espagnole des colons
des Canaries de Galice et de Catalogne qui est la plus récente donc très
présente. Ainsi le folklore cubain est le fruit d'un véritable
métissage historique ; il est aujourd'hui l'un des plus emblématiques de la Caraïbe.
La musique et la danse demeurent l'un des éléments
essentiels de l'expression culturelle cubaine.
On écoute la musique, mais surtout on la vit, on la danse. Cha-cha-cha, conga, son, danzón, guaracha, guaguancó, cumbia, canción, bolero, pilón, mozambique, habanera, rumba, mambo… sont imprégnés de rythmes africains et européens. Rares sont les ensembles musicaux de par le monde qui soient demeurés étanches aux influences afro-cubaines.
La musique cubaine a fortement influencé le jazz, donnant naissance au latin jazz. Le grand orchestre de Dizzy GILLESPIE témoigne notamment de cette influence.
Instruments traditionnels : Voir
aussi ici
et là.
- Les percussions :
- La conga
(ou plutôt les congas car le percussionniste en a souvent au moins
deux) : Membranophone allongé, on en joue avec les
mains ...
- Un bongo
(ou plutôt les bongos car toujours utilisés par paire) :
Membranophone, on en joue avec les mains ...
- La campana ou cowbell : Cloche à vache en métal
que l'on frappe avec une baguette ...
- Le guiro (ou "gratouille") : Cylindre en bois
ou en métal que l'on gratte avec une petite baguette (souvent utilisé
dans le chacha)
- Les maracas
: Idiophone que l'on secoue afin de produire un rythme
régulier ...
- Le shaker : Idiophone en métal (cylindre), en
bois ou en plastique (en forme d'oeuf) que l'on secoue ...
- Les claves
: Deux bouts de bois que l'on frappe l'un sur l'autre ...
Elles marquent un rythme régulier, de référence,
que l'on retrouve dans toutes les danses latino-américaines. On
parle alors de la clave 3/2 ou 2/3 (selon le nombre de coups par mesure).
- La cava : Sorte de grosse clave. Morceau de bambou, fendu,
sur lequel on tape avec deux baguettes ...
- Les timbalès : Paire de tambours très tendus
que l'on frappe avec des baguettes, sert souvent pour faire des solos,
improviser ...
- Le bombo : Équivalent de la grosse caisse, il
se joue avec une baguette ... (Alternance de sons étouffés
et ouverts)
- Le quinto : Petit tambour, le plus aigu pour improviser
- Les sartenès : Poêle à frire ...
- La batterie
- Etc ...
- Les vents :
- Trompettes : Instrument en cuivre, jouées dans
le suraigu ...
- Les cordes :
- La basse (électrique) ou la contrebasse : Instrument
de la famille des guitares qui sert de base harmonique à la salsa
>> Ostinato sur quelques accords sur un rythme syncopé ...

[Remonter]
Danses :
- La trova : Ballade à la base de la musique folklorique
cubaine > provençal : trobar ... Ainsi, tels nos troubadours, le
chanteur allait de ville en ville conter chansons et nouvelles.
- Le són bembe et ses diverses variantes telles la conga et la sarrabande.
La conga est un des rythmes les plus populaires de Cuba, la musique typique des carnavals et qui doit son nom à un tambour d’origine africaine appelé “conga” que l’on peut battre aussi bien assis, debout, qu’en marchant.
- Le mambo : Danse cubaine popularisée aux États-Unis
après 1945. Ancêtre du cha-cha et proche de la rumba, le mambo
fut créé par les descendants des esclaves noirs introduits dans
l'île de Cuba par les espagnols. Sa sonorité est caractérisée
par une rythmique jouée aux bongos et aux maracas sur laquelle un thème
musical récurrent donne la mélodie. Les déhanchements
de sa danse apportaient un côté exotique fait pour séduire
en plus des poils virils qui s'échappent des chemises des danseurs.
Aujourd'hui le mambo, très apprécié des danseurs latins,
inspire beaucoup les DJ d'easy listening.
- La rumba : La rumba naît dans les années 1920-30
dans les quartiers plus populaires des villes portuaires comme La Havane ou
Matanzas. Le mot rumba lui-même signifie "fête", "réunion",
il a la même origine bantue que d'autres mots comme "macumba",
"tumba", etc. C'est une sorte d'évolution profane de la musique
liturgique Yoruba, avec toujours comme constante de mêler danse, musique
(percussion) et chant.
- La salsa : Syncopée,
mélange de plusieurs pas, "salsa" signifie sauce. La salsa
naît dès les années 1930 mais véritablement seulement
à la fin des années 1960 à New York , inventée
par les musiciens des barrios des quartiers pauvres latinos. Puis elle grandit
dans les milieux cubains de New York et s'y est épanouie dès
le milieu des années 1970. Aujourd'hui, c'est la danse de Cuba par
excellence ... Il existe plusieurs types de salsa :
– la salsa classique, ou « pura y dura » (ex : Célia
Cruz, Oscar D’Leon)
– la salsa cubaine, ou « timba » (ex : Los Van Van)
– la salsa colombienne (ex : Grupo Niche, Yuri Buenaventura)
– la salsa romantica (ex : Victor Manuelle)
– la salsa porto-ricaine (les pas sont décalés d'un temps
en arrière !)
Tous ces courants, dont les morceaux peuvent avoir des sonorités très
différentes, ont en commun une structure rythmique identique, qui permet
de danser la danse salsa dessus (en particulier "la clave").
- Le cha-cha-cha : Plus lent, le chacha ...
- Le danzón
- La guaracha, le guaguancó
- Savate
- Le merengue
- Pilon
- Mozambique
- La chancleta : Danse spécifique du carnaval de Santiago
de Cuba où les danseurs portent des sandales de bois (les cleta) qui
permettent de rythmer les pas de façon impressionnante.
- La tumba francesa : Le style de danse, chant et jeu de tambour appelé Tumba Francesa (littéralement « tambour français ») a été importé à Cuba par les esclaves haïtiens transférés dans la partie orientale de l’île, à la suite des troubles qui ont agité Haïti dans les années 1790. Il incarne l’un des liens les plus anciens et les plus visibles avec le patrimoine afro-haïtien de la province cubaine d’Oriente. Il est le fruit de la fusion, au XVIIIème siècle, de la musique du Dahomey (Afrique de l’Ouest) et de danses françaises traditionnelles. Après l’abolition de l’esclavage à Cuba, en 1886, et la migration urbaine des affranchis à la recherche de travail, des sociétés de Tumba Francesa ont vu le jour dans plusieurs villes.
Les représentations de Tumba Francesa s’ouvrent généralement par le composé, un solo en patois espagnol ou français interprété par le chanteur principal. À son signal, le catá, un grand idiophone en bois, entame un rythme endiablé repris par trois tambours appelés tumbas. Ces instruments frappés à la main, qui ressemblent aux congas modernes, sont fabriqués dans un morceau de bois d’un seul tenant qui est évidé et orné de motifs gravés et peints. Les danses sont exécutées sous la direction du Mayor de Plaza. Le chœur et les danseurs, principalement des femmes, portent de longues robes de style colonial avec sur la tête des foulards africains et à la main des écharpes colorées. Les chanteurs soutiennent le rythme à l’aide de hochets en métal (chachás). Les représentations, composées de séquences de chants et de danses de 30 minutes, se prolongent généralement tard dans la nuit.
La popularité de la Tumba Francesa a atteint son apogée à la fin du dix-neuvième siècle. Aujourd’hui, seuls deux des nombreux styles de danse associés à la Tumba Francesa sont encore régulièrement exécutés : le masón, parodie espiègle des danses de salon françaises, et la yubá, danse improvisée sur des rythmes effrénés de tambour. Trois ensembles continuent de maintenir cette tradition vivante.
- Le bolero, la habanera, ... d'origine espagnole. Le boléro, né de l’influence conjuguée de la zarzuela espagnole, de la chanson française et de la romanza italienne, prend à cette même époque la place qu’avaient occupée la habanera et la guajira.
- La cumbia d'origine mexicaine
- La canción, le pilón, le mozambique
- "Caribe Soy" : Danse du début du 20ème siècle ; Représentation de l'immigration jamaïcaine, qui met en scène un mat avec des rubans, qui représente la vie et la fertilité.
+ BONUS : Le Carnaval Cubain : Cuba
chez l'habitant, ...
Si le carnaval fut introduit par les Espagnols à Cuba,
il a très vite complètement intégré les traditions
africaines. À l'origine, il marquait la fin de la récolte sucrière.
Partout dans l'île (comme au Brésil d'ailleurs), les différentes
écoles de carnaval préparent durant des mois costumes et masques,
tandis que les orchestres et les danseurs répètent les rythmes
corporels choisis pour représenter les différents quartiers. Aujourd'hui,
le carnaval est devenu la fête la plus importante et la plus significative
du peuple Cubain. À Santiago de Cuba, on dit que c'est le carnaval le
plus sensuel et le plus célèbre de la Caraïbe.

[Remonter]
Chant et pratique rythmique
: Voici trois exemples :
- "El carbonero" : Chant de vendeur
de rue, de carnaval, accompagné par le rythme de la conga de la Havana
de Cuba.
- "Cuando el gallo canta", accompagné
par le rythme de la plena de Puerto Rico.
- "Aguacero de mayo", accompagné
par le rythme de la conga santiaguera de la ville de Santiago de Cuba.
A) |
Rythme : "La conga" de
la Havana de Cuba

Cliquez sur les partitions suivantes
pour les agrandir :
|
Chant : "El carbonero"
/ "Le charbonnier"
> Chant des Pregones (vendeurs ambulants dans les rues
de la Havane). |
Carbon bon bon, el carbonero
(bis)
A diez kilos el saco lo vendo barato
Dame el dinero
Aguantame la leva sujetame
el mandado
Que este carbonero me tiene ya cansado
Groupe 1 : Carbon bon
Groupe 2 : Carbonero (bis)
Quitate de la acera mira
quien te tumbó
Ahi viene la boyera arollando todo el mundo.
|
Charbon, bon bon, le charbonnier (bis)
"À dix kilos le sac,
Je le vends bon marché,
Donne-moi l'argent."
Donne-moi le pognon, file-moi le mandat
Car ce charbonnier commence à me fatiguer !
Dégage du trottoir
Regarde qui te chasse
Les comparsa emmènent tout le monde. |
Apprentissage :
Tous assis en cercle, chacun une conga entre
les jambes.
On tape une pulsation commune d'abord avec le son de basse puis sur le
son de tonique, afin d'apprendre les différentes frappes.
Puis
Le chef joue la campana (cowbell)
Il joue le blocage
1) Rébahadore
2) Trèsdos
3) Salidore
4) Cowbell
5) La clave
Apprentissage de la clave :
On marche sur place (sur pulsation)
On tape le rythme de la clave 3/2
On la dit (toujours en marchant sur place)
On tape la pulsation et on dit la clave
On tape la clave et on la dit en même temps
On la tape et le chef joue le rythme de la cowbell pour perturber, il
faut tenir bon.
6) Le bombo
On récapitule tous les ryhmes un par
un dans l'ordre où on les a appris.
Apprentissage du rythme de la cowbell (qui
est le plus difficile à faire) :
On la chante
Puis on rajoute par dessus la clave tapée dans les mains.
On rajoute le chant !
Travaillez d'abord : seulement le rythme rébahadore + chant jusqu'à
"dinero".
Puis : Trèsdos + chant idem
Puis : Bombo + idem
Puis Campana + idem
Puis Salidore + idem
Puis clave + idem
Et voilà : y'a plus qu'à ! |
[Remonter au choix des exemples] [Remonter
en haut de la page]
B) |
Rythme : "La plena" de
Puerto Rico
|
Chant : "Cuando el gallo canta"
/ "Quand le coq chante"
> Cette chanson est une chanson à danser qui
symbolise les rapports entre homme et femme. |
Cuando el gallo canta al amanecer
(bis)
Todas las gallinas cacarean tambien (bis)
La gallina coco, el gallo kikiriki
(bis)
|
Quand le coq chante à l'aube, (bis)
Toutes les poules caquettent aussi. (bis)
La poule caquette, le coq fait cocorico (bis)
|
Apprentissage :
T
Récapitulation de tous les rythmes
nécessaires, dans l'ordre suivant :
1) Basse grave
2)
3) Boléadore
4) Cata
5) La cowbell n°1
6) Et l'autre
7) Chant
|
|
[Remonter au choix des exemples] [Remonter
en haut de la page]
C) |
Rythme : "La conga santiaguera"
de la ville de Santiago de Cuba
> Une conga spéciale car ternaire.
D'inspiration africaine ! En fait, mélange de ternaire/binaire.
|
Chant : "Aguacero de mayo"
/ "mai"
> Chant de fête : Cuba est un pays très
rural où il y a beaucoup de cultures. La première averse
du mois de mai porte bonheur donc tous sortent sous la pluie et font des
voeux. |
Soliste : Aguacero de mayo
Choeur : Agua que va llover
Bongo kinigua bongo
kinigua
Boribo ya ya ya
Veinte le voy a mi gallo
pelón
A mi gallo pelón yo le apuesto un millón
millón
Veinte le voy a mi gallo pelón
A mi gallo pelón yo le apuesto un millón
millón
Veinte le voy a mi gallo pelón
|
Averse de mai
L'eau qui va tomber
Bongo ...
Sur mon coq déplumé, je parie
un million ...
|
Apprentissage :
Apprentissage de la clave ternaire :
1ère cloche
2ème cloche
3ème cloche
1er bombo
2è bombo
Pour aider à sentir le rythme, le
professeur peut taper le rythme sur les épaules de chaque élève.
|
|
[Remonter au choix des exemples] [Remonter
en haut de la page]
D) |
Rythme : "L"
> U. |
Chant : "Canto ebioso chango"
/ "Chant"
>Venezuela. |
Merebotimbo lot de merebotimbo (bis)
Ebioso merebotimbo lot de merebotimbo kuelia (coro y solo intercalado)
Solo : Ay merebotimbo kuelia
Coro : Merebotimbo kuelia
Solo : Ebioso bade se sale ebioso bade se sale kologuo
Coro : Weni weni weo vade se sale ko weni
Solo : Ayano bade se sale ayano bade se sale kologuo
Coro : Weni weni weo vade se sale ko |
A...
|
Apprentissage :
A
|
Merci à Rafaël QUINTERO pour ce chant ! |
[Remonter au choix des exemples]

[Remonter]
Écoutes proposées :
|
Titre
|
Écoute
|
Commentaire
|
Instruments à percussion
|
Maracas |
|
A |
Guiro (ou gratouille !) |
|
Rythme du Cha-cha puis du Merengue |
Cowbell (cloche) |
|
Rythme de la salsa |
|
|
|
|
|
|
Batterie |
|
|
Solo de percussionniste (live)
|
Tito PUENTE |
|
C |
Armando aux bongos |
|
C |
Giovanni aux congas |
|
|
PLANTEVIN à Belfort |
|
Improvisation lors d'un concert, congas, bongos,
cowbell et batterie |
Rythmes de base des danses trad.
|
|
|
Salsa |
|
|
Mambo |
|
|
Merengue |
|
|
Songo |
...
|
... |
|
Salsa Mania |
En savoir plus :
- Autres sites : Instruments,
Tout sur la musique
et la danse
latino-américaine !, Vidéos
sur la danse, CD
latino à acheter, CliqueMusic,
Descarga, LP
Music, Cuban
Music, ...
- Bibliographie : L
- Groupes célèbres : El Conjunto Artistico Maraguán, L’ensemble Flor Ribeirinha, Buena Vista Social Club, Jóvenes clásicos del son, ...
- Danseurs célèbres : Fernando MEDRANO VIREYA, ...
- Chanteurs célèbres : Yuri BUENAVENTURA,
Gloria ESTEFAN, ...
- Écouter l'hymne national cubain :
Pédagogie :
CHANTS possibles pour l'apprentissage en milieu
scolaire |
Titre |
Compositeur |
Commentaires |
Oye como va |
Carlos SANTANA ou Tito PUENTE |
|
Hasta siempre |
|
|
Guantanamera |
Traditionnel |
Il en existe plus de 50 versions ! |
Clandestino |
Manu CHAO |
|
"El carbonero"
"Aguacero de mayo"
"Cuando el gallo canta" |
Chants traditionnels issus du carnaval cubain |
|
Conseils pour des vidéos, DVD, sur Cuba,
la salsa ... |
- Gloria ESTEFAN : "Live in Miami" (2002)
- "Planète salsa" (2003)
- "Salsa" (le film) (2001)
- "La fabuleuse histoire de la salsa" (2003)
- "Let's dance salsa : Cours de salsa de salon"
(2002)
- "New York salsa" (2002)
- "Michael JACKSON : History on film vol. II"
(Sony, 1998) : La chanson "They don't care about us" (n°5
Face 2) pour les percussions latino-américaines.
- "Dirty Dancing" : Danse latino
- >>> Voir les autres
critiques sur les DVD musicaux ...
|
Pour nous écrire :
>> N'hésitez pas à nous proposer un site
consacré à la musique et aux danses traditionnelles de Cuba, ou
des informations pédagogiques complémentaires concernant ce pays
...

[Remonter]
Et maintenant, à vous de jouer !

Page réalisée
avec l'aide de Francis GENEST
Classes ayant participé à la réalisation de cette page
: les 5ème9 et 10 SEGPA
du collège Emilie de Mirabeau (Marignane 13) + l'atelier de percussions
du collège Vallon des Pins (Marseille)
© PLANTEVIN.