MUSIQUE >> L'Afrique de l'Ouest

Instruments traditionnels >> Le djembé

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Ecoute >> Le djembé (ou Jembe ou Diembe ou Yembe) :
Instrument à percussion membranophone ...

Origine : Mali, Sénégal, Guinée, Wassoulou

Description : Tambour en forme de sablier ou de gobelet ... Percussion d'environ 60 à 80 cm de hauteur. Un corps en bois dont la caisse a une forme de calice légèrement évasé vers le sol. La peau est tenue par un cerclage souvent métallique puis tendue par des cordes de tension. La déco ...

Petite incursion au coeur de l'Afrique :

En Afrique, il nous vient de l'Empire Mandingue*. Une société hiérarchisée en castes (les griots*, les forgerons, les cordonniers), avec une langue commune (le Bambara) et un roi (le Mansa). Composé de nombreuses ethnies, les groupes principaux en sont : les Bambara* (centre du Mali*), les Malinké* (l'est de la Guinée*), les Dioula (Côte d'Ivoire*)…

Le rôle social :

Le Djembé est une entité vivante et délivre un message, une parole codée, allant au-delà du divertissement musical. Avec le Tamani (tambour d'aisselle), ses sorties accompagnent les événements de la vie des sociétés agraires (funérailles, mariages, naissances, circoncisions, guerres, récoltes…) En effet, la musique traditionnelle mandingue n'est que rarement exécutée en dehors de son contexte social habituel et n'existe que pour un évenement culturel précis. Elle fait partie avec la danse de l'opéra sacré dans lequel les masques expriment l'ordre des choses de ce monde. Soulignons les liens fondamentaux et indissociables qu'elle a avec le langage gestuel. En effet la danse perpétue dans le temps la mémoire d'un peuple. Elle est l'expression vitale d'individus n'existant pas en dehors de son groupe social. Cette cohérence culturelle se retrouve dans la confrérie des masques, dépositaire de la mémoire du groupe, garant de son intégrité, véritables « intercesseurs » parlant une langue secrète, ils répondent aux besoins de communiquer avec les « forces supérieurs ». Au-delà de l'homme et de l'objet porté, ils sont une institution car le porteur d'un masque appartient à une confrérie secrète qui a ses signes, ses codes, son langage, ses lois. Les masques rendent une justice parfois sans appel. Prenant les grandes décisions concernant la communauté, ils transmettent le savoir et le protège de toute intrusion.

Le Djembé, entre tradition et modernité :

Et voici que l'Occident s'impose aux capitales africaines. Les années 60 annoncent l'indépendance des pays africains, les ballets nationaux se forment, les polyrythmies mandingues sophistiquées s'enrichissent : mise en scène, phrases à l'unisson, acrobaties, gestuelles… La culture se met au service de l'art scénique et du spectacle. Les artistes deviennent donc de véritables « ambassadeurs » du patrimoine culturel de leur pays. Fonctionnaires au sein d'ensembles nationaux, ils s'affrontent lors des festivals panafricain (Alger en 1969, Lagos en 1977, etc…). Citons l'exemple de la Guinée « Terre des Arts » où sous l'ancien régime « marxiste » de Sékou Touré*, la culture était considérée comme porteuse de l'identité nationale et fut intégré dans les programmes d'enseignement scolaire. Ainsi, on recrutait de jeunes artistes dans les villages. Durant trois à cinq ans ils suivaient une formation dans les ballets de sous-préfecture puis les meilleurs d'entre eux intégraient les ballets fédéraux. Ensuite, lors des festivals, certains étaient repérés et accédaient aux ensembles nationaux tels Les Ballets Africains de Guinée (1959) et les ballets Djoliba (1964). A ce sujet, voir le film de Laurent Chevalier sur Mamady Keïta : Djembefola !
Depuis dix ans, la politique culturelle des Etats africains se détourne des ballets. Les jeunes ne restent plus au village et délaissent la tradition pour la modernité. De nombreux artistes n'étant plus soutenus par l'Etat intègrent des structures privées et s'exilent massivement, s'éparpillant sur la surface du globe. Bien qu'ambassadeurs isolés d'une culture pratiquée collectivement, ils nous sensibilisent à une richesse millénaire. Souhaitons vivement que cette reconnaissance tardive de leur art puisse, tel un effet de miroir, ranimer de sincères vocations.

Organologie :

C'est un tambour de bois (généralement le linké, le dougoura ou l'iroko) en forme de calice recouvert d'une peau de chèvre (autrefois d'antilope) tendue par un tressage de cordes (autrefois lanières de cuir). Il appartient à la famille des tambours en gobelets. Joué le plus souvent debout, porté à l'aide d'une lanière, on y fixe des sonnailles métalliques appelées séssés ou oreilles.

Christophe Delaeter
du groupe Saf Percussions (djembe.com)

Le jeu du percussionniste :

On en joue assis, debout attaché avec une sangle, ou assis sur le fût.
On utilise 3 frappes différentes :

+ Rythmes : Jansa (ou Diansa), Soli, Soko, ... (NB : Tous les rythmes comportant le mot «soli» regroupent les différentes cérémonies de la circoncision des enfants)

Instrumentistes célèbres : Noms des familles de Griots : KOUYATÉ, KEITA, ...

Autres sites consacrés à cet instrument : Djembe.com (super site, très complet), Djembe.net, Extraits et photos et techniques de frappes, Rythmes, Yembe.ch, Atelier de fabrication, Djembe-player.org, Tamtamfola, ...

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