LES COMORES
+ Île de Mayotte
L'apparition des instruments amplifiés, des synthétiseurs
et des boites à rythmes, condamne peu à peu les instruments traditionnels
que les jeunes considèrent comme dépassés. Pourtant, ils
sont encore nombreux qui savent caresser leurs instruments de bois, de cordes
et de peaus et nous bercer de mélodies ancestrales, tout en nous interpellant
sur des sujets encore d'actualité.
Instruments traditionnels :
- Cordes :
- Le gaboussi (ou gabusi ou gabussy) : Sorte de guitare
ou de luth apparenté à l'ancien qanbus
du Yémen. Il y a plusieurs siècles, cet instrument était
largement répandu dans tout l'océan Indien. Aujourd'hui,
on ne le trouve plus qu'aux Comores, en Malaisie et en Indonésie.
Le gabusi comorien possède cinq cordes, deux doubles et une simple.
Il se distingue particulièrement par sa forme en poire où
la caisse et le manche ne forment qu'un, cette partie du manche étant
creuse. La caisse de résonance et la table d'harmonie sont recouvertes
de peau de chèvre ou de mouton, ce qui donne au gabusi un son plus
sombre et légèrement nasal qui le différencie des
autres luths. Interprète : Boina Riziki.
À mayotte, le gabussy possède trois cordes. Le nom est d'origine
swahili même si la tradition orale affirme que cet instrument était
joué essentiellement dans les villages malgaches de Mayotte. Cette
guitare est utilisée lors du tromba ou du mgodro.
- Le ndzedze (ou dzendzé ou nzendze ou ndzende) : Dérivé
du valiha malgache, le nzendze a une forme de boîte ou de cylindre.
Aujourd'hui, l'instrument est souvent muni de part et d'autre de deux
séries de cordes en câbles de freins de vélo. Les
cordes sont pincées des deux mains, ce qui crée une polyrythmie
entre les deux mélodies. Interprète : Soubi.
À Mayotte, cet instrument connaît aussi une variante africaine,
le dzindzé ya shitsuva : Instrument à cordes importé
par les « travailleurs engagés ». D'origine africaine,
il est appelé marimba le long de la côte orientale africaine.
Auparavant, il était joué essentiellement lors de la cueillette
du riz et des mariages. Son utilisation a pratiquement disparue à
ce jour.
- Vents :
- Ndzoumara (ou ndzoumari) : Sorte de hautbois ou plutôt
de cornemuse utilisée autrefois pour la danse du chigoma ya ndzoumari.
Elle a disparu aujourd'hui. Il est encore possible d'en trouver quelques
exemplaires dans l'île d'Anjouan qui semblerait être la patrie
de cet instrument importé probablement par les Anglais au XIXème
siècle.
- Percussions :
- N'goma : Tambour ... Les n'goma sont la base même
de la musique traditionnelle mahoraise. Leur fabrication est encore assurée
par des artisans qui par tradition sont également des musiciens.
Cela démontre qu'habituellement l'un ne va pas sans l'autre. Trois
types de bois sont généralement utilisés pour la
fabrication : le bois de cocotier (mwiri ya nazi), de manguier (mwiri
ya mangandrefa) et le bois du jakier (mwiri ya finessi) ; Chaque «
fundi » préférant l'un ou l'autre pour ses qualités
et pour le son à obtenir. Les n'goma sont utilisés lors
des manifestations traditionnelles à caractère populaire
(mariage, cueillette, fête villageoise, danse de combat).
À Mayotte, il existe plusieurs types de n'goma ; Ces tambours sont
essentiellement d'origine africaine, exception faite pour le tari :
- Le dori : D'origine africaine, utilisé spécialement
lors du chigoma, du tromba, et du mréngué.
- Le tari : D'origine perse, le tari est monté
sur un cadre à une membrane faite d'une peau de chèvre
ou de mouton. Il est utilisé indifféremment par les
femmes et les hommes. À Mayotte, il est utilisé principalement
lors de manifestations religieuses tandis qu'aux Comores, il est omniprésent
dans les manifestations traditionnelles.
- Le fumba : Tambour utilisé comme base rythmique
dans toutes les danses traditionnelles populaires pratiquées
encore aujourd'hui à Mayotte.
- Le kasingi : Aujourd'hui disparu ...
- Le msindrio : Aujourd'hui disparu ...
- La matrimba : Aujourd'hui disparu ...
- Le mkayamba : Instrument à percussion utilisé
pour accompagner le gabusi et le ndzendze. C'est un instrument rectangulaire
dont la structure est une vannerie (fait de deux couches de roseaux cousues
ensemble et remplies de graines). Interprète : Houssein Ali. Les
variantes de cet instrument sont multiples dans cette zone de l'océan
Indien occidental. À l'île de la Réunion, le mkayamba
est à la base du séga et du maloya.
- Le tsakareteky : Probablement d'origine malgache, on
le retrouve essentiellement lors des danses populaires de Mayotte.
- Mbiwi : Bâtonnets utilisés comme percussions
par les femmes et les filles. L'instrument a donné le nom à
une danse pratiquée exclusivement par les femmes mariées.
- La machévé : Percussion de petite taille
constituée d'une vannerie contenant des graines s'appliquant aux
chevilles. D'origine africaine, les machévé sont utilisées
essentiellement lors du shakasha.
Danses :
- Le chigoma : Danse des hommes, pratiquée lors des
mariages. Dans le chigoma ya ndzoumari, on entendra toujours la cornemuse.
- Le tromba : Danse de possession d'origine malgache.
- Le mréngué : Danse de combat.
- Le shakasha : Danse des esclaves pratiquée à
Mayotte depuis l'arrivée des travailleurs africains.
- Le mgodro : Danse traditionnelle villageoise dont le rythme
est à la base de la musique mahoraise.
- Mbiwi ? : Danse pratiquée exclusivement par les femmes
mariées.
Timbres :
Ecoutes proposées :
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Ecoute
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Commentaire
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En savoir plus :
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consacré à la musique et aux danses traditionnelles des Comores,
ou des informations pédagogiques complémentaires concernant ce
pays ...
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Et maintenant, à vous de jouer !
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